Avoir plus de temps libre, ça permet aussi de retourner à mes premiers amours : le surf. Elevé dans une famille de sportif, j’ai suivis le mouvement assez vite, mais c’est assez tôt que j’ai trouvé mon sport favori. Faut dire, qu’avoir une belle villa au pied de la plage quand on est gosse, ça a été facile d’essayer tout plein de sport nautique. Avec le temps, j’ai adoré le surf et continue de surfer quand je peux. En étant en vadrouille, j’ai pu kiffer et surfer les plus belles vagues du monde, mais ça restait bien trop ponctuel à mon goût. Aujourd’hui, je me réveille bien trop tôt, et vu le vent qu’il y’a, c’est idéal pour sortir une de mes planches. J’ai entrepris de restaurer ma favorite, dans mon garage mais pour le moment, un café, une omelette et des fruits plus tard, j’enfile déjà ma combinaison et délaisse ma villa pour rejoindre la plage. Je suis l’un des premiers à me jeter dans l’eau. Froide au premier abord, elle est assez bonne au final, et je me mets à glisser sur plusieurs vagues. Ça me permet de voir un peu plus clair, de me sentir plus léger, et de réfléchir un peu à ce que je pourrais faire de Nola. Cette fille…je la connais depuis ma plus tendre enfance, toujours fourré avec son grand-frère Tomas. Mais je ne l’ai jamais vraiment appris à la connaître. Elle semble devenue le genre de nana bourreau de travail, qui n’a aucune vie sociale. Pourquoi j’ai accepté ? J’en sais fichtrement rien, mais je vais devoir trouver comment l’aider. Je reviens finalement sur la plage lorsqu’un petit groupe de surfeur commence à eux aussi s’installer. Je reconnais l’un d’entre eux et je finis par m’approcher : « Tiens, salut Cameron ! » Je souris en plantant ma planche dans le sable. « Vous avez raison d’être venu ce matin, les vagues sont cool ! »
Les vagues, l’océan, le surf, un univers qui avait toujours bien plu à Cameron qui pouvait maintenant enfin en profiter pleinement. En effet, pendant ses longues années dans l’armée, il n’avait pas pu passer autant de temps qu’il le souhaitait sur sa planche de surf, pendant ses permissions oui il le pouvait, mais sinon non. Alors voilà pourquoi maintenant qu’il était à Los Angeles à l’année, il avait décidé d’en profiter le plus possible. Ainsi, au moins une fois par semaine il prenait le temps d’aller surfer, même si en vérité il y allait toujours bien plus qu’une fois par semaine, mais il s’était mis cet objectif. En effet, surfer lui permettait de se poser un peu, de rester concentré sur le présent, sur les vagues et sur ses mouvements, et autant dire que cela lui permettait ainsi de décompresser totalement. Lorsqu’il était sur l’eau, il n’y avait plus rien d’autre qui comptait et en étant dans les forces spéciales, il fallait bien avouer que c’était important pour lui de trouver des moments de calme.
Voilà pourquoi il s’était décidé d’aller dès le matin sur la plage, sachant pertinemment qu’il y retrouverait le groupe de surfeurs avec lesquels il passait généralement du temps. Comme quoi, avoir des passions communes pouvait véritablement rapprocher les gens, et ainsi cela avait permis à Cameron de se former un bon noyau de surfeur avec qui décompresser alors qu’il n’était là que depuis huit mois. Lui qui avait eu un peu peur de se retrouver seul, avait fini par rapidement sociabiliser. Ainsi, sa planche sous le bras, sa combinaison déjà enfilée, Cameron les avait rejoins sur la plage. Ils étaient tous en train de poser leurs affaires et il les déposa donc avec eux. C’est alors qu’il entendit. « Tiens, salut Cameron ! » Bien évidemment il reconnaissait la voix de James, alors ni une ni deux il s’était tourné vers lui en souriant. « James ! C’est super de te voir ici ! » En même temps, James et lui avaient commencé à parler grâce à leur passion commune et maintenant il arrivait souvent qu’ils se croisent lorsqu’ils décident de surfer. « Vous avez raison d’être venu ce matin, les vagues sont cool ! » Cameron hocha la tête. « Effectivement, elles ont l’air vraiment top ce matin ! Tu es déjà allé surfer ? » Puis avec un petit air amusé, Cameron ajouta. « Dis-moi, tu ne passerais pas ta vie sur cette plage ? » Après tout, si Cameron pouvait, très certainement qu’il passerait ses journées ici, car il ne pouvait pas se lasser de l’appel de l’océan.
Cette sensation de glisse n’est égale à rien, pas même lorsque je remplis une salle de milliers de personnes qui dansent sur mon son. J’en ai eu des expériences inédites en quatorze ans d’une vie d’artiste internationale. Des plus gros festivals planétaires, à des plateaux télé en passant par sensations d’adrénaline et de choses inédites. Mais la glisse, c’est ce quelque chose de différent. C’est entre une source d’adrénaline et une sérénité extrême. Et c’est pour ça que j’aime autant ça, dompter la férocité d’un élément pour mieux se sentir vainqueur, grand et fort. Ca permet de se vider la tête, c’est certain, mais commencer la journée en surfant c’est souvent signe d’une bonne journée. Je ne suis définitivement pas le seul à avoir eu cette idée en tête, ce matin, puisqu’un petit groupe de surfeur commence déjà à se former. Partageant la même passion, ça ne m’effraie pas et je m’y avance en reconnaissant Cameron. « James ! C’est super de te voir ici ! » Je lui souris avant de l’informer que les vagues sont très cool et que c’est juste parfait pour surfer. « Effectivement, elles ont l’air vraiment top ce matin ! Tu es déjà allé surfer ? »« Ouai, je voulais faire une pause. Mais je vais vite y retourner je pense » Je regarde certains déjà se diriger vers l’eau alors que Cameron me demande : « Dis-moi, tu ne passerais pas ta vie sur cette plage ? » Je ris soudain d’une manière assez franche, avant de lui désigner une des maisons qui donne sur la plage : « J’habite là-bas » J’hausse les épaules alors qu’il la regarde une seconde et j’ajoute : « J’ai pas su résister à la côte à mon retour, faut croire que j’aime trop l’océan pour ne pas me réveiller avec chaque matin » Sur ça, je sais qu’il me comprends parce qu’il aime autant surfer que moi, et le faire le matin a quelque chose de revigorant. En sachant que les plages sont assez vides à ces heures matinales. « Je te propose un café après notre session ? » Quelque part, je sais que je viendrai à le croiser souvent Cameron, alors autant en savoir un peu plus sur lui. Parce qu’hormis savoir qu’il surfe, je sais pas grand-chose.
Cameron ne regrettait pas un seul instant d’avoir suivi le conseil de sa sœur et de s’être installé à LA. En effet, la ville lui plaisait vraiment beaucoup et surtout, cela lui permettait de pouvoir se rendre dès qu’il le souhaitait à la plage pour pouvoir glisser sur les vagues. Alors oui, il était vraiment ravi que cette dernière ait insisté auprès de lui lorsque son contrat avec l’armée s’était terminé. Sinon… Sinon il se serait retrouvé encore et encore à New York et même s’il adorait cette ville, elle avait tendance à lui rappeler plus de mauvais souvenirs que de bons : la mort de son père, ses échecs sentimentaux, la rupture avec sa fiancée… Autant dire qu’il préférait largement recommencer à nouveau, ailleurs, et maintenant il se rendait compte à quel point LA était vraiment la ville idéale pour cela. D’autant plus que depuis qu’il était arrivé, il avait eu l’occasion de rencontrer nombre de personnes intéressantes et en particulier des personnes qui étaient en lien avec son activité préférée : le surf. Parmi ces personnes se trouvait James qui se tenait actuellement face à lui. Cameron était d’ailleurs ravi de croiser ce dernier, car ils passaient toujours de bons moments sur les vagues.
« Ouai, je voulais faire une pause. Mais je vais vite y retourner je pense » Cameron hocha la tête, il avait bien entendu totalement raison de vouloir y retourner, et il ne pu d’ailleurs s’empêcher de lui demander s’il ne passait pas sa vie sur la plage. Après tout, Cameron avait l’impression qu’a chaque fois qu’il se trouvait à la plage, il croisait automatiquement James, donc forcément il pouvait se poser la question. Alors James se mit à rire tout en lui désignant une maison non loin. « J’habite là-bas. J’ai pas su résister à la côte à mon retour, faut croire que j’aime trop l’océan pour ne pas me réveiller avec chaque matin » Un sourire étira les lèvres de Cameron, cela devait vraiment être super de se réveiller et de voir directement l’océan. « Tu as bien fait ! Au moins ainsi tu peux bien en profiter. » Et il fallait avouer qu’il aurait peut-être dû faire comme lui, se trouver une habitation proche de la plage pour pouvoir en profiter un peu plus, mais il avait trouvé cela plus pratique d’être relativement proche de son boulot. « Je te propose un café après notre session ? » Un nouveau sourire venait d’étirer ses lèvres. « Oui avec plaisir ! » Puis il lui fit un signe de tête vers l’océan. « Prêt pour ton deuxième round ? » Il fallait bien avouer que Cameron avait hâte de se mettre à l’eau.
L’appel de l’océan est puissant. Depuis tout petit, c’est une passion qui s’est révélé assez rapidement. A croire que dans la famille, le sport est génétique. On n’aime pas forcément tous le même sport : notre père c’est le football américain, notre mère, c’est gérer les athlètes, Shiloh c’est le basket, et moi le surf. On a été élevé dans cette dose d’adrénaline et ça reste naturel pour nous. Le surf, c’est une façon de se détendre et de se vider la tête. Alors lorsqu’on m’a proposé cette villa sur la plage, j’ai sauté sur l’occasion, parce que je savais que j’allais finir par craquer et aller surfer presque tous les matins. « Tu as bien fait ! Au moins ainsi tu peux bien en profiter » « C’est ça ! » Les beaux jours j’en profite, les mauvais jours, je retape mon ancienne planche. Faut avouer que l’océan m’aide aussi à m’inspirer et à trouver des airs pour mes nouvelles chansons, même si dernièrement je n’ai pas trop d’inspiration. Mais c’est toujours plaisant de se poser sur ma grande terrasse et d’écouter les vagues s’échouer au loin, pour juste se détendre et tenter de trouver comment améliorer ces bouses que je crée en ce moment. Mon nouvel album est en standby, parce que je n’arrive pas à trouver le bon équilibre. Peut-être que j’ai simplement besoin de faire une pause, de me ressourcer. C’est aussi une des raisons pour laquelle je suis revenu à LA. Revenant à Cameron, je lui propose alors un café après notre session, qu’il accepte avec plaisir. Signe de la tête vers l’océan, il lance : « Prêt pour ton deuxième round ? » Je désigne mes affaires un peu plus loin, et ajoute : « Laisse-moi boire un peu et je te rejoins ! » Il acquiesce, se faufilant déjà dans l’eau alors que je me dirige vers ma gourde. Hydraté, je saisis de nouveau ma planche, et le retrouve pour me poser sur la planche et le voir filer une belle vague. Lorsqu’il revient vers moi, je souris en lui demandant : « Alors, magique hein ? »
L’océan… Depuis toujours attiré par cette grande étendue d’eau salée, Cameron faisait souvent en sorte de pouvoir en profiter pleinement. Ce besoin constant d’aller dans l’eau s’expliquait peut-être par le fait que lorsqu’il était petit son père l’emmenait souvent faire des tours en bateau. Alors forcément, petit à petit il y avait pris goût et il avait donc commencé très jeune à faire du surf et maintenant, il ne pouvait juste pas s’en passer. Certes, il avait bien été obligé de limiter ses tours dans l’océan lorsqu’il était dans l’armée, mais maintenant qu’il était enfin posé dans une ville à l’année, il prenait le temps de faire cette passion qu’il aimait temps. D’ailleurs, c’était très certainement là l’une des premières choses qu’il avait faite lorsqu’il était arrivé à LA : prendre sa planche et profiter des vagues. Et aujourd’hui, il comptait bien encore en profiter. D’ailleurs, cela lui avait fait vraiment plaisir de croiser James, car c’était toujours plaisant de rencontrer des personnes ayant une même passion. Alors oui, après une petite discussion, Cameron avait demandé à James s’il était prêt pour faire un deuxième round dans l’eau. La question était plutôt rhétorique, car il se doutait bien que le surfeur allait très certainement vouloir y retourner au plus vite, l’appel des vagues était quelque chose d’intense. « Laisse-moi boire un peu et je te rejoins ! » « A toute suite alors. » Et après un clin d’œil amusé, Cameron n’avait pas attendu plus longtemps pour prendre sa planche et se diriger dans l’eau. Ni une ni deux il s’était avancé vers les vagues, prêt à en prendre une. D’ailleurs, Cameron parvient à s’en trouver une vraiment belle et lorsqu’il eut fini de filer sur celle-ci, il s’était automatiquement dirigé vers James qui se trouvait un peu plus loin dans l’eau. « Alors, magique hein ? » « Tellement, je me demande bien comment j’ai pu m’en passer pendant des années, la sensation est tellement agréable. » En effet, lorsqu’il surfait, Cameron avait la sensation d’être libre. Zieutant à l’horizon, il avait d’ailleurs fini par faire un coup de tête en direction d’une série de vagues qui semblaient arriver au loin. « Je pense que celles-ci pourraient être vraiment pas mal ! » Et après un petit sourire amusé, il s’était lancé vers ces dernières, suivi par James. Oui, de très belles vagues commençaient à se former et la sensation n’en sera alors que plus décuplée.
Dans l’eau, c’est facile. Facile de déconnecter, facile d’oublier un peu tout, d’être dans notre bulle, de s’évader. C’est facile de glisser sur les vagues et d’apprécier le moment présent comme une chose rare. Cette sensation divine, frôlant presque l’invincibilité. On se sent libre, intemporel. Jamais, oh jamais, je n’avais oublié cette sensation que me procure le surf, parce que c’est pour moi ce moyen d’évasion. Alors, même si j’avais parcourus la plupart de cette planète, que j’avais souffert des décalages horaires à gogo, et que parfois je me sentais seul alors que j’étais entouré d’une centaine de personne, il me suffisait de monter sur une planche pour me remettre d’aplomb. C’est une drogue, qui m’a forcé à acheter cette villa au pied de la plage pour pouvoir en profiter au maximum. Au même titre que le basket pour Shiloh, ou le football américain pour mon père, le Surf est pour moi cette passion, à s’en dévouer corps et âme. Ça tient peut-être dans l’ADN cela dit, mais c’est quelque chose d’unique. Que seules les personnes qui surfent peuvent réellement comprendre. Des personnes comme Cameron. Vague prise, il glisse avec presque de la grâce, que je souris lorsqu’il s’approche. « Tellement, je me demande bien comment j’ai pu m’en passer pendant des années, la sensation est tellement agréable » « Ah ? Pourquoi t’as arrêté ? » J’ose demander, sans savoir s’il répondrait vraiment. Ma curiosité me tuera je le sais, mais pour avoir parfois mis du temps entre mes sessions, par faute de temps, je comprends qu’on puisse le regretter ensuite. « Je pense que celles-ci pourraient être vraiment pas mal ! »« Oh oui ! » Je le suis alors qu’il s’élance pour venir à leur rencontre. J’en prends une, accélère pour finir par me mettre debout, et glisser dessus le temps qu’elle dure. Une fraction de minute qui me fait de nouveau me sentir moi-même, fier et invincible. On surf encore un moment, lorsque je me pose dans un coin, essoufflé, les jambes en feux, assis sur ma planche à le regarder encore s’éclater. Il profite encore un peu, avant de venir me rejoindre : « Plutôt canon ce que tu nous as fait » On n’est pas au niveau sportif, mais on se défend plutôt pas mal, je trouve. Mon ventre gargouille aussitôt et je me mets à rire : « J’ai la dalle, ça creuse ! »
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Lun 18 Mai - 18:45
