Je souriais légèrement et approuvais de la tête à ce qu'il me disait. « Je le serai toujours, ne t'en fais pas. » Pas que ma plaque me suffisait à être en sécurité partout ou je me trouvais mais pas loin. Evidemment, si j'aidais Shiloh, je n'étais pas certaine de ne pas devoir entraver un peu la justice voir mes principes mais au final, c'était pour la bonne cause. J'avais beau retourner le problème dans tous les sens, il était presque évident que ce sale type méritait ce qui lui était arrivé. Je le regardais et arquais légèrement un sourcils, il semblait sur de lui et si je n'y croyais qu'à 50%, une part de moi avait envie de le croire à 100%. « J'espère. » Et c'était presque tout ce que je pouvais faire même si j'avais déjà arrangé que lorsque il sortirait de l'hôpital, la case prison soit une case prison avec cellule isolée. « Tu sais que j'ai confiance en tes talents mais contente toi de prendre le meilleur avocat du pays. » Histoire qu'on soit sur du dénouement de ce procès et évidemment qu'il ne vexe pas les jurés en se défendant seul, ce qui n'était pas toujours bien vu dans un cour de justice. J'avais bon espoir que tout serait réglé avant un quelconque procès et rien que d'y penser, ça ne faisait qu'ajouter des angoisses à mon panier déjà bien plein. Trop plein même parce que je craquais devant lui, et ce n'était pas franchement mon genre. Je reniflais avant de lui sourire alors qu'il me connaissait bien trop pour que je réussisse un tour de passe-passe. « Disons que l'agression de Casey et Ben m'a fait replonger dans la mienne même si elle était vraiment pire... Puis ajouter à ça, Blake est constamment absent, on arrive plus à se parler... J'ai l'impression que tout me tombe dessus et que j'ai beau faire des efforts, je me noie totalement. » Je soufflais légèrement et resserrais nos mains avant de secouer la tête comme pour tenter de faire partir toutes ces pensés négatives. « Et puis... Il y a le bébé que j'ai perdu après mon accident en mission. » ma voix était à peine audible comme pour éviter que ça ne redevienne réel. La perte de mon bébé avait été un coup dur et je réalisais que je ne l'avais toujours pas accepté, même un mois après le drame. « J'ai juste envie de souffler... que la vie arrête de s'acharner ne serait-ce qu'un peu. »
Je me retiens de lever les yeux au ciel. Evidemment que je m’en fais. Ça sera le cas aussi longtemps que je serais en vie et elle aussi – très longtemps de préférence. C’est dans mes habitudes de m’inquiéter pour mes proches, tout ce qu’elle pourra dire ne changerait rien à ce fait. Cela dit je préfère ne pas insister sur le sujet. En bornés que nous sommes tous les deux – un trait qu’elle partage avec sa sœur d’ailleurs – nous allons tourner en rond et perdre du temps. Arrivera le moment où elle va être sortie de cette chambre et moi de nouveau interrogé. Comme si ma version pouvait changer. « Aie confiance, Rox’, parfois il y a un minimum de justice dans ce monde. » Rarement ce qui ne veut pas dire que ça n’arrive pas. Et, très sincèrement, à partir du moment où Danny a quitté définitivement ce monde pour les enfers j’estime que justice a été faite. Pour le reste c’est une question de travaille et d’habileté. Je fais de mon mieux pour ne pas trop m’en faire, dans le cas contraire ce serait comme penser dès maintenant que je vais passer le reste de mes jours en prison. Oh je vais en faire mais rien qui ne se réglera pas avec une caution payée. « A vos ordres madame, je prendrais un très bon avocat. » Je tente de tourner notre conversation à la dérision autant que possible. C’est le seul moyen que j’ai de la détendre malgré ma position. Cependant, Roxy je la connais par cœur après toutes ces années. Je sais qu’elle encaisse et qu’elle encaisse ce qui n’est jamais bon. Elle finira par craquer et ça ne sera pas beau à voir. Si je peux l’aider à se décharger un peu, je le fais sans hésiter. « Viens par-là. » Je me décale comme je le peux malgré mes blessures, c’est assez pour qu’elle puisse s’asseoir à défaut de s’allonger contre moi. Sa main relâchée, je viens caresser avec affection sa joue. « Tu sais que t’as le droit de craquer ? Personne ne te jugera. Je ne peux pas faire grand-chose hormis t’écouter vider ton sac si tu as besoin. » Ça me désolé mais c’est comme ça. « Ça fini par tourner, tu sais. Je comprends que ça soit difficile à voir pour le moment mais vous allez vous retrouver et ça irai mieux, je te le promets. »
Si il y avait bien quelque chose que je ne supportais pas dans ce monde, c'était que mes proches soient en danger, que ce soit physiquement ou moralement. Je ne souhaitais pas vivre dans un monde de bisounours non plus -je n'aurais clairement plus de travail sinon- mais si Shiloh pouvait éviter les ennuis voir la prison, je n'étais évidemment pas contre. J'avais confiance en lui et en ses talents pour se sortir de toutes les situations mais je ne pouvais pas ne pas m'en faire, même si je tentais de garder la face même lorsque je le voyais menottés à son lit de convalescence. « Je vais essayer d'y croire. » grimaçais-je avant de légèrement sourire. « Tu vois, j'adore quand tu me donnes raison comme ça, je pourrais même m'y habituer. » dis-je en souriant pour détendre un peu l'atmosphère parce que si on se penchait vraiment sur ce qui allait arriver, il y avait quand même une possibilité assez glauque. Shiloh était assez débrouillard pour choisir le meilleur avocat, si il y avait bien quelqu'un de qui je ne doutais pas, c'était lui. Finalement, je craquais. C'était peut-être le meilleur moyen pour moi de relever la tête après tout ce qui était arrivé et arrivait encore. Je me faisais une petite place près de lui et je le regardais quand il caressait ma joue. « J'essaie de me le mettre en tête... » Même si c'était difficile parce qu'en voyant tout le monde s'effondrer autour de moi, je ne m'autorisais pas à faire de même. J'avais toujours été l'épaule de tout le monde et je prenais conscience que ce n'était pas un rôle facile. « Oui... J'espère sincèrement. » De toute façon, je ne me voyais pas faire ma vie sans Blake alors nous n'avions pas d'autre choix que de nous retrouver. Je ne souhaitais pas penser autrement, c'était impossible et bien trop douloureux. Parler de tout ça avec Shiloh m'avait fait du bien et ça m'avait libéré de quelques angoisses même si mon inquiétude le concernant était rapidement revenue à peine avais-je franchi la porte de sa chambre.
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Ven 26 Juin - 20:00
