La blanche. La noire. Non la blanche. Peut être qu'un tee shirt serait mieux ? Voilà une bonne heure que Mike est bloqué dans cet immense dressing, se maudissant intérieurement de posséder autant de vêtements tant le choix est difficile. Ce n'est jamais si compliqué d'habitude. Pour les émission, c'est un styliste qui lui donne conseil, et pour ce genre d'instant bien plus privé, il a toujours su faire au mieux. Le plus détendu possible, il prenait souvent  ce qui lui passait sous la main, sans se prendre la tête. Mais ce soir, ses pensées vacillent. Il est incapable de prendre la moindre décision, aussi simple soit-elle, comme la couleur de cette chemise qu'il devrait porter. Incapable de se détendre, de calmer cette nervosité grandissante. Nervosité toujours des plus présentes lorsqu'il se retrouve près de Tomas. Cette amitié sans faille s'était transformée au fur et à mesure des années. Et malgré ses efforts pour dissimuler ce qu'il ressentait et l'enfouir au plus profond de lui, Mike ne pouvait pas empêcher son stress de reprendre le dessus.

Le vêtement enfin choisit avec précaution, Mike hésitait finalement sur sur ce bouton qu'il devrait ou non fermer. C'en devenait ridicule, et lui même levait les yeux au ciel, exaspéré de son propre comportement. "C'est une simple soirée, Mike. Détends toi bordel." Un murmure, comme s'il avait peur que quelqu'un ne le surprenne à se parler tout seul dans cette maison vide. Une grande inspiration plus tard, et ce bouton finalement laissé ouvert, il descendait les marches de la maison pour rejoindre sa voiture. Une petite soirée calme, posée, en compagnie de son meilleur ami. Un film d'horreur qu'il avait proposé, bien qu'il savait pertinemment que Tomas n'en était pas un grand fan. Le brun avait finalement accepté, pour la simple présence d'Howell à l'écran. Aucun des deux ne loupaient les films de l'autre, c'en était presque une tradition de les regarder ensemble. Pack de bières dans le coffre, copie du film sur lui, Mike prenait la route pour rejoindre l'appartement de son ami. Les vitres teintées de sa voiture le cachait des paparazzis et autres curieux qui n'avaient visiblement pas encore trouvés la localisation de sa nouvelle maison. Il pariait déjà sur le nombre de jours qu'ils mettraient avant de s'attrouper près de chez lui. Jamais tranquille, c'en était devenu un jeu pour l'acteur qui s'amusait de cette notoriété grandissante.

Mike garait sa voiture dans l'allée, sortant avec précaution, casquette sur la tête, lunettes de soleil sur le nez, puis grimpait les marches de l'immeuble. Enfin caché par les murs et la cage d'escaliers, il se délestait de ses accessoires, brandissant le poing devant la porte de Jorgensen. Pourtant il s'était stoppé net, le cœur battant, regardant derrière lui comme par réflexe avant de sortir son portable de sa poche. Un dernier regard dans le reflet de l'écran, juste pour s'assurer qu'il présentait bien, et il frappait finalement à la porte. Le sourire aux lèvres, Mike reprenait déjà une contenance comme le bon acteur qu'il était. Oui, il pourrait simplement tout avouer. Il pourrait simplement en discuter avec lui, lui annoncer ce qu'il éprouve pour Tomas. Peut être bien que ce serait réciproque, qui sait ? Mais c'est cette question, ce flou, cette incertitude qui l'effraie. Et s'il se trompait ? Et si Tomas prenait peur ? Et s'il s'éloignait de lui ? Howell ne pouvait pas prendre le risque de le perdre, pas lui. Il ne voulait pas mettre en péril leur amitié, et avait choisit de se taire, de réprimer tout ce qu'il ressentait pour lui, quand bien même il en souffrirait avec le temps. La porte qui s'ouvre le sort de sa torpeur tandis ce que le visage du brun se pointe dans l'encadrement, étirant encore un peu plus les lippes du trentenaire qui s'empresse d'entrer dans la demeure. Par habitude, il posait déjà les bières sur la table, se débarrassant de sa veste avant d'étreindre son ami. C'est son cœur qui s'emballe et se serre à la fois. Sa conscience qui l'appelle, les quelques secondes où il se trouve dans ses bras, pour lui crier de tout lui dire une bonne fois pour toute plutôt que de faire trembler son palpitant. Mais, encore une fois, il se contente de sourire, de le lâcher, alors que le jeune homme s'adresse déjà à lui. "Et ben écoute... Jour 8; Il ne m'ont toujours pas repérés !" Un léger rire s'échappe de ses lippes, presque par fierté. Il sait que ça ne durera pas, mais lui s'en fiche éperdument. "J'ai pu venir ici sans encombre !" Il observe son ami s'éloigner -peut être avec trop d'insistance-, posant sa veste sur le dossier du canapé avant de poser ses bras sur le comptoir, se penchant légèrement, les lèvres pincées. "Hum....Je dis pas non à un petit verre de vin." Puis il se redresse doucement, reprenant le pack qu'il avait amené, pour le poser sur le comptoir à son tour. "Et j'ai ramené ça en renfort. Ca te va ?"