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 I was unrecognizable to myself (eileen)

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#  I was unrecognizable to myself (eileen) EmptyMar 23 Juin - 12:07

I was unrecognizable to myself
Ca ne m’était plus arrivé depuis des semaines de perdre le contrôle. Il me semblait qu’enfin, j’étais libre d’un poids, mais avec l’excitation due à l’arrivée du bébé, j’en avais oublié d’être assidu dans mon traitement. J’étais tellement porté par des sentiments positifs, que j’avais omis de le prendre, et un peu plus tôt dans la soirée, j’avais ressenti une certaine fatigue, de la nervosité, mais Eileen passant la nuit ici, je m’étais figuré que ce n’était que passager. Grossière erreur. Lové contre la mère de mon futur enfant, je m’étais réveillé en sursaut, entendant des bruits dans la maison. Posant le regard sur Eileen qui elle dormait paisiblement, j’avançais à pas de loup dans ma chambre, cherchant à ne pas me faire repérer. Mon cœur battait à tout rompre. Je les entendais chuchoter dans la cuisine. Dans le placard du salon, dans le coffre-fort je récupérais à la hâte mon arme à feu que je logeais dans mon short, attrapant la batte de baseball que j’avais posé là – au cas où ils reviendraient. Je ne me laisserais plus faire. Je ne les laisserais plus toucher aux gens que j’aimais. Avançant dans le noir à tâtons, je brandis la batte de baseball et l’écrasait sur ce que je pensais être un Afghan alors qu’il ne s’agissait que d’une bouteille en verre que nous n’avions pas rangée et laissée sur le comptoir. Je vis les hommes prendre la fuite, en ricanant, et mon esprit me sommait de les poursuivre dehors, de les réduire en cendres, de les faire souffrir comme ils l’avaient fait pour moi. « CA SERT A RIEN DE COURIR JE VOUS AURAIS ! » Je courus jusqu’à la baie-vitrée de ma petite maisonnée, fracassant la vite à coup de batte plutôt que de l’ouvrir, courant à la poursuite du néant qui pourtant se matérialisait devant moi comme si les soldats étaient bien réels. Je les voyais partout, ils ricanaient, ils me trouvaient pathétiques, ils pensaient que je ne pouvais rien leur faire. Là dans la rue, je m’acharnais sur des voitures en hurlant, comme si j’explosais le crâne de terroristes à la manière dont ils m’avaient demandé de m’acharner sur un de mes hommes. J’étais dans une transe inimaginable. Les lumières des maisons attenantes à la miennes – toutes sur le même modèle – s’allumaient, et certaines personnes criaient que j’étais complètement malade. Un autre appelait les flics, et ce bruit supplémentaire me brouilla davantage l’esprit. Tout tournait autour de moi, j’entendais le monde me crier de tuer. De tous les anéantir. Et n’y voyant plus clair, je tirais des coups de feu à tout va dans le voisinage. « QUI EST LE PROCHAIN ? » Une transe m’habitait, je ne réalisais même pas ce que je faisais. La lumière bleue et rouge de la LAPD et les sirènes ne tardèrent pas à arriver. Brandissant leurs armes sur moi ils me demandaient de rester immobile où ils n’hésiteraient pas à me neutraliser. Ils me demandaient de lâcher mon arme et je leur rétorquais : « Quittez cet endroit, il y a une bombe ici ! » Ca n’était pas le cas, mais j’en étais convaincu, il eut des cris apeurés, les flics ne savaient plus si j’avais mis une bombe et me posaient tout un tas de questions et ça ne faisait qu’intensifier ma démence, tirant en l’air en criant pour qu’ils arrêtent de me prendre la tête, mais ils me répétaient de lâcher mon arme, qu’ils allaient tirer. L’un d’eux cria : « MADAME RECULEZ CET HOMME EST DANGEREUX ! » Je me retournais et vit Eileen sur le seuil de ma maison, et je paniquais. Qu’est-ce qu’elle faisait ici ? « EILEEN COURS ! ILS VONT TE TUER ! ILS SONT AVEC EUX ! » Je tirai sur un arbre derrière le banc de flics planqué derrière leurs voitures : « Vous ne l’aurez pas, je vous tuerai un par un ! » J’étais entouré, je ne savais plus où viser, j’avais peur.
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#  I was unrecognizable to myself (eileen) EmptyMar 23 Juin - 21:01

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Depuis que nous avions appris ma grossesse, les choses avaient une nouvelle fois évoluée entre Owen et moi. C'était un peu comme si notre passion était devenue réelle et encore plus palpable qu'elle ne l'était jusque là. Tout allait si vite mais en même temps, j'avais la sensation que c'était un rythme totalement adapté à nos vies, à ce qu'on vivait chacun de notre côté mais ensemble à la fois. Plus les nuits passaient et plus nous les partagions. Je réalisais que j'avais du mal à dormir convenablement lorsque j'étais toute seule et que les bras d'Owen étaient devenus un outils nécessaire à mon apaisement tout comme je l'étais pour lui. C'était fou de penser qu'en quelques semaines, nous nous étions ouverts l'un à l'autre, bien plus qu'en treize longues années. C'était un nouveau départ pour nous, une nouvelle étape de nos vies qui clôturait en quelque sorte la dernière. Faire un deuil n'était jamais chose facile et je n'y étais pas encore arrivée à 100%. Il allait me falloir du temps pour oublier Josh et ma vie avec lui mais ça ne m'empêchait pas, dans le même temps, de m'investir avec Owen qui était, pour sa part, bien vivant. Je pouvais me considérer chanceuse d'avoir eu dans ma vie, deux hommes aimants et prêt à n'importe quoi pour moi... C'était bien plus que la moitié de la population. Je m'étais endormie près du capitaine et j'avais paisiblement rejoins le monde des rêves. Depuis que j'étais enceinte, j'avais le sommeil plus agité, je faisais énormément de rêves, sans sens le plus souvent mais je me réveillais avec l'impression d'avoir vécu une autre vie pendant la nuit. C'était amusant tant que ça ne me fatiguait pas. Heureusement pour l'instant, je vivais extrêmement bien ma nouvelle pathologie et j'arrivais à enchaîner les gardes, et les nuits plus courtes sans me sentir exténuée. Il fallait dire que mes nouvelles coéquipières prenaient extrêmement bien soin de moi et j'étais tombée dans une caserne qui devenait déjà comme une deuxième famille. Je me réveillais doucement dans la nuit, probablement tirée du sommeil par les cris dans la rue mais aussi la place vide à mes côtés. Il me fallait quelques minutes pour comprendre et surtout reprendre mes esprits. « Owen ? » l'appelais-je bêtement avant de remarquer la porte de la chambre, ouverte. J'enfilais un short et un tee-shirt avant de rejoindre le salon et je restais sidérée devant la scène de KO à laquelle je faisais fasse. Je courrais vers la porte et l'ouvrais à la volée avant de rester, de nouveau, choquée. Owen était là, arme à la main face aux policiers qui le prenait en joue. Je sentais la panique monter quand un des policiers me sommait de reculer. Je lâchais un cri de surprise quand il tirait mais je levais les bras en avançant. « Ne tirez pas, s'il vous plait, ne tirez pas ! » J'allais vers Owen, posais mes mains sur ses joues. « Regarde-moi... Owen... Tu es en sécurité ici, tu es en Amérique, ils ne sont pas là. » Je tentais de capter son regard, de récupérer totalement son attention et je resserrais mes mains sur son visage. « Reviens à toi... C'est la police. Mon amour, calme-toi. » Il fallait qu'il se calme ou les policiers allaient tirer et qui sait quel dommage ils pourraient faire. Je n'avais pas envie de le perdre, pas maintenant, même jamais. Je me relevais doucement pour regarder la police. « S'il vous plait... Ce n'est pas rien, il est militaire, ce n'est pas un terroriste. » Pas sur que ça suffise à les calmer mais j'étais prête à aller chercher sa carte si besoin. Une chose était sure, je ne comptais pas le lâcher quoi qu'il se passe, je ne le quittais pas.

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#  I was unrecognizable to myself (eileen) EmptyMer 24 Juin - 10:40

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Tout s’enchaine très vite. Je ne sais pas pourquoi mon esprit me joue des tours de la sorte. J’ai tout pour aller mieux : la femme de ma vie qui m’aime en retour, un bébé qui pointera le bout de son nez dans quelques mois. Alors pourquoi avais-je encore la sensation d’être en Afghanistan ? Qu’est-ce qui pousse mon esprit à y retourner ? La culpabilité, selon ma psychiatre. Elle considère que je me sens coupable de mon retour, que j’ai laissé la plupart de mes hommes capturés là-bas, pire j’en ai tué de mes propres mains. J’y ai laissé Josh. Je pensais pourtant avoir trouvé mon remède en la personne d’Eileen, parce qu’elle apaisait mes tourments juste par sa présence. Quand elle était avec moi, je faisais moins de crises, ou si j’en faisais elles n’étaient pas aussi terribles que celle que je suis en train de vivre en ce moment. Tout m’accable. Je vois des terroristes, des traitres, des ennemis partout. Toute la réalité s’est transformée en un cauchemar dont je ne parviens pas à me sortir. Pire encore, de savoir Eileen présente dans cette réalité difforme m’angoissait encore plus. Que faisait-elle sur le champ de bataille ? Je tentais de la maintenir à distance en répétant qu’il fallait qu’elle déguerpisse. « Vas t’en, tu es en danger ici ! » Mais elle levait les mains en l’air et s’avançait vers moi et plantait son regard dans le mien, m’ancrant à sa réalité de ses mains posées sur mes joues, et pendant un moment, c’était tout ce que je voyais. Eileen, ses yeux de biche, et je m’efforçais de m’accrocher à ça. Ses mots me paraissaient lointains mais durant quelques secondes, mes troubles reculaient comme les troupes ennemies sous un assaut surprise. Les policiers restaient en alerte, ne sachant pas comment agir face à une telle scène. Malheureusement quelque chose me tracassa dans ses dires, et je resserrais ma prise sur mon arme, m’écartant d’Eileen, un sentiment de trahison dans les yeux. « Tu as appelé les flics ? » J’étais consterné, abattu comme si j’avais pris un énorme coup sur la tête, sans savoir que c’était le voisinage apeuré qui les avait appelés. « Tu crois que je suis taré, toi aussi ?! » Je rechargeais mon arme et la brandissait de nouveau sur flics. « MADAME ECARTEZ VOUS, IL EST DANGEREUX ! » Qu’ils criaient. Ils ne comprenaient pas que d’hurler ne faisait que me contrarier davantage, de piquer quelque chose dans mon cerveau qui les associait à mes bourreaux. Je n’entendis qu’un mot de la bouche d’Eileen : terroriste. Et je repartais de plus belle brandissant mon arme dans un état second, les yeux rivés sur toutes les têtes qui dépassaient à peine de la voiture. « C’est qui le terroriste ? Toi ? Toi ? Tous ? » Je voyais bien qu’ils avaient peur, qu’ils ne savaient comment réagir, d’autant plus qu’Eileen était à une distance bien trop courte de moi pour qu’ils me descendent. Peu à peu, je réalisais que ce n’était pas les terroristes qui m’en voulaient, mais les citoyens de mon propre pays. Je criais dans la nuit : « VOUS SAVEZ QUI JE SUIS ? » J’étais dans un état de démence avancé, je ricanais. Ils étaient tous là pour m’acclamer à la télévision, mais dès que les choses se corsaient, ils voulaient m’éliminer. « Je suis un héros de la nation ! Allez-y tirez-moi dessus ! » J’avais remarqué que certains tremblaient et avaient la gâchette facile. Un héros de la nation. Je crachai devant moi sur le bitume comme pour leur montrer que le titre octroyé était du chiqué. L’un des flics hurla de nouveau : « LACHEZ VOTRE ARME MONSIEUR ! » Et je poussai un cri de rage, comme si j’étais un animal qui rugissait, avant de brandir mon arme sur ma tempe. « C’est ça que vous voulez ?! » Et je croisais le regard d’Eileen, mes yeux s’embuèrent de larmes, comme si je voulais lui demander pardon.
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#  I was unrecognizable to myself (eileen) EmptyJeu 25 Juin - 17:25

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Owen n'arrivait pas à revenir à la réalité. Il était empêtré dans ce qu'il pensait être vrai alors que son esprit lui jouait simplement des tours. Je m'en voulais de ne pas avoir plus pris conscience de ce qu'il vivait, du mal être qui l'habitait réellement. J'avais surement minimisé les faits pensant qu'il était assez fort pour affronter ses démons. Quel homme pouvait l'être ? Finalement aucun. Owen n'était pas un sur-homme et qu'il craque après avoir vécu des mois d'enfer était presque normal même si la façon dont les choses se déroulaient allait probablement lui attirer énormément d'ennuis. Malgré tout, le principal pour moi était qu'il ne se fasse pas tirer dessus et surtout qu'il finisse la nuit en toute sécurité. « Il n'y a aucun danger ici. » dis-je pour tenter de le ramener un peu sur terre même si je doutais que ce simple mot puissent aider. J'avais avancé vers lui et je prenais son visage dans mes mains en tentant de le rassurer. Il n'y avait pas grand chose à faire et si d'ordinaire ma présence suffisait, je sentais qu'il était déjà trop loin pour que je puisse avoir un réel impact sur ses visions. « Owen, calme toi, je t'en supplie... Ils sont là pour t'aider mais tu dois baisser ton arme. » Je ne voulais pas qu'il s'en fasse mais tout ce que je disais était sujet à interprétation. Je grimaçais avant de secouer la tête. « Bien sur que non. » répondis-je en regardant autour de nous. Le paysage était jonché de voitures de police, de poubelles renversées et de voisins apeurés. Nous ne pouvions pas restés là, ce n'était pas possible. « ARRETE ! » criais-je quand il visait de nouveau les policiers. « Il n'est pas dangereux, il est en crise de stress ! » criais-je d'autant plus fort alors que j'étais soudainement agacée qu'il le prenne pour un forcené alors qu'il n'était qu'un soldat de la nation en proie un stress post-traumatique avancé. Je me reculais, consternée par ce que je voyais et me sentant totalement impuissante. Je tentais d'appeler son médecin tout en gardant un œil sur lui et sur ce qu'il faisait. Les choses prenaient une autre tournure quand il s'avançait, se positionnant totalement en cible facile à abattre et je sentais mon corps rater un battement. J'avais envie de crier, de le jeter au sol pour le protéger mais mes jambes ne suivaient plus. J'étais comme paralysée de peur et elle ne fit qu'augmenter quand il posait son arme sur sa tempe. Il ne pouvait pas faire ça, pas ici, pas devant moi, pas tout court. Notre bébé était là lui aussi et il y avait plus à attendre dans cette vie que dans la prochaine, j'en étais persuadée. « OWEN BAISSE TON ARME ! » criais-je de toute mes forces en allant vers lui malgré les cris des flics qui me prenait surement pour une tarée, moi aussi. « Tu veux vraiment en arriver là ? Tu veux que ton bébé grandisse sans père ? » Je ne trouvais que ce moyen pour attirer son attention et j'espérais que parler de notre enfant allait le faire réagir, le calmer aussi. Je le regardais, m'approchant encore les mains devant moi. « Tu me fais confiance ? Si je te dis qu'on est en sécurité... Donne là moi et personne ne sera blessé. » le suppliais-je presque. Il fallait mettre fin à ce supplice, à cette scène qui était bien trop forte en émotion pour moi et pour l'enfant que je portais. J'avais du mal à respirer et si l'air était frais, je savais que c'était ma peur qui me revenait en pleine figure tout comme l'angoisse qui m'avait entourée depuis que j'étais sortie de sa maison. Il avait dépassé les bornes et quoi que je puisse faire pour lui, je savais que l'armée n'allait pas le laisser dehors tant qu'il ne serait pas un minimum calmé ou plus sain d'esprit. C'était évidemment atroce de penser ainsi mais je les connaissais assez, pour les avoir pratiquer, pour savoir que c'était ce qui attendait mon cher et tendre.

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#  I was unrecognizable to myself (eileen) EmptyJeu 25 Juin - 22:58

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C’était peut-être la première fois qu’Eileen était face à mes véritables démons. Il y avait eu une fois où elle était parvenue à me canaliser, mais là, elle était surement arrivée trop tard. J’étais dans un état second, et en conflit intérieur. J’avais envie d’entendre ce que les gens avaient à me dire, mais mon cerveau me martelait l’esprit de souvenirs nauséabonds et parasites qui me saturaient de tous les côtés. Je n’avais plus aucun repère. Eileen pouvait me répéter inlassablement qu’il n’y avait pas de danger ici, j’étais incapable de la croire car mon for intérieur me faisait ressentir autre chose. Le stress étant un mécanisme de défense contre un danger, le mien était complètement déréglé et se sentait persécuté. C’était comme s’il manquait quelque chose à mon esprit pour se reconnecter, pour réaliser que j’étais en plein délire. Pourtant, je savais bien qu’Eileen n’était pas là en Afghanistan, mais mon esprit pouvait aussi la fabuler pour que je baisse ma garde et que je finisse par me faire descendre. Peut-être que j’étais toujours en Afghanistan et que je m’étais figuré une vie à deux, romantique et belle à souhait juste pour oublier mon calvaire ? Je n’étais plus sûr de rien. Eileen me demandait de baisser mon arme, cherchant à me rassurer quant à la présence des policiers, mais je refusais de l’écouter, secouant la tête comme si elle venait de dire une idiotie. « M’aider? Ils brandissent leurs armes sur moi ! » Je me sentais en danger, de plus en plus. Je ventilais, j’angoissais, je regardais partout, je ne parvenais même plus à garder les yeux sur une seule cible. Je croyais que le monde entier m’en voulait, même Eileen. Elle devait surement avoir honte, ou alors peut-être qu’elle avait manigancé tout ça pour se venger de moi, de ce que je lui avais fait subir. Je vis un oiseau s’envoler, me narguer de sa liberté quand je me savais prisonnier de mon enfer. Un des flics me vit regarder en l’air et chercha à bouger, et je braquais immédiatement mon arme sur lui : « N’avance pas où je te descends ! » Un œil non entrainé ne l’aurait pas remarqué. Ca ne devait pas les rassurer. Capitaine dans l’infanterie, j’étais une machine à tuer. Mais mon corps ne pouvait plus rien face à la puissance de mon esprit tourmenté. J’entendais Eileen crier quelque chose à l’attention des flics, ou moi, mais la seule chose que mon esprit souhaitait bien me figurer c’était de mettre fin à mes jours, pour arrêter le brouhaha incessant dans ma boîte crânienne qui me faisait perdre les pédales. Je voyais Eileen dans un état de détresse avancée, criant désespérément, me sommant de ne pas commettre l’irréparable, de penser à notre bébé. Cet élément impossible à inventer, tangible alors qu’il n’était pas encore de ce monde, me raccrocha à la réalité. « Notre bébé… » Murmurai-je doucement, comme pour retrouver sens dans un monde qui me perdait littéralement. Une larme coula sur ma joue, alors que je réalisais que j’avais encore été victime d’une crise, cette fois bien plus violente, parce que je ne me souvenais de rien. Je me retrouvais au milieu de la rue, en caleçon, une horde de flics dont les armes figées sur ma silhouette me faisaient comprendre que j’étais allé trop loin, et mon visage se tordit dans une grimace de confusion, mes yeux prenant pleine conscience que le chaos qui régnait ici, j’en étais l’auteur. « Ca serait peut-être mieux qu’un père fou… » Dis-je en posant les yeux sur celle qui faisait battre mon cœur et que j’avais peut-être définitivement perdue, lui tendant mon arme, presque dégouté par ma personne. Tout cet instant d’inattention permit aux flics de sortir de leur cachette et de s’approcher de moi, me gardant en joug. « LES MAINS SUR LA TETE ! » J’obtempérais avec diligence et deux flics me projetèrent sans aucune douceur au sol, me passant immédiatement les menottes m’immobilisant. Tout ce temps je n’avais pas lâché Eileen du regard. « Je suis désolé… » Mimai-je de mes lèvres alors qu’on m’énumérait mes droits avant de me placer à l’arrière d’une voiture. Un policier s’avança vers Eileen, pour s’assurer qu’elle n’ait rien et lui indiquer ce qui allait suivre. « Ca va aller Madame ? On va l’emmener à l’hôpital psychiatrique le plus proche, où il passera la nuit. Ils prendront contact avec vous pour la suite. » Il poursuivit, l’air grave. « Je suis désolé, mais je ne crois pas qu’il rentre de sitôt… Ca m’a l’air grave et ce n’est pas la première fois qu’on se déplace. Le voisinage est apeuré, ils craignent pour leurs vies, j’espère que vous comprenez… » Et gentiment, il proposa : « Vous avez besoin qu’on vous dépose quelque part ? Il a visiblement brisé une baie vitrée, vous ne pouvez pas rester là… On va sécuriser l’endroit. » Quant à moi, j’étais accablé. C’était comme si j’allais vivre une nouvelle séquestration.
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#  I was unrecognizable to myself (eileen) EmptyVen 26 Juin - 21:21

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Je commençais à me demander si ce n'était pas moi qui était victime d'hallucinations. Peut-être que je faisais tout simplement un vilain cauchemar et que j'allais rapidement me réveiller aux côtés d'Owen, tranquillement endormi. Mais non. J'étais bel et bien dans une réalité complètement folle. J'avais peur, j'avais froid et je me demandais comment cette scène de guerre allait finir. Owen n'était plus lui-même laissant ses démons intérieurs le posséder a deux mille pour cent. « Tu les braques, tu effraies tout le monde. » dis-je en tentant de lui montrer les voisins mais je doutais qu'il ait le même paysage en ligne de mire. Je sentais un frisson me parcourir en imaginant ce qui allait se passer... Les policiers aux Etats-Unis n'étaient pas réputés pour attendre bien longtemps avant de dégainer leurs armes. Il était impossible que je perde Owen, que notre bébé grandisse sans lui. J'avais perdu trop de personnes à qui je tenais, je n'étais pas certaine de supporter une perte supplémentaire, mon cœur n'allait pas tenir. Je regardais autour tentant de calmer tout le monde, en vain. Je me trouvais au milieu d'un champ de bataille et si je ne me prenais pas une balle perdue dans ce cafouillage, j'étais chanceuse. J'avais parlé de notre bébé pour qu'il prenne conscience qu'il ne pouvait pas agir ainsi, qu'une vie dépendait de lui, même plusieurs parce que je pouvais aisément m'inclure dans le lit. « Il a besoin de toi, moi aussi j'ai besoin de toi... » Je posais doucement ma main sur mon ventre en le regardant, le suppliant même du regard sentant mon cœur se serrer quand j’apercevais une larme couler le long de sa joue. J'avais le sentiment qu'il reprenait ses esprits et que le retour à la réalité était plus que rude. J'avais envie de m'avancer et je tentais de le faire mais un des policiers me repoussait gentiment puisque Owen était désormais un suspect appréhendé. « Ne lui faites pas de mal s'il vous plait... Il est capitaine dans l'Armée, ce n'est pas un fou. » Je voulais expliquer la situation mais tout le monde semblait s'en foutre royalement. Je serrais les lèvres le regardant au sol me mimer en silence ses excuses. Je n'avais plus les mots et j'étais sous le choc de ce qui venait d'arriver. Je ne détachais pas mon regard d'Owen qui se faisait emmener tel un terroriste et je soufflais avant de réaliser qu'un officier me parlait. « Oui ça va aller, merci... Mais c'est obligé l'hôpital psychiatrique ? » demandais-je pas vraiment certaine de l'ingéniosité de l'idée. Je l'écoutais et commençais à pleurer à l'idée qu'il ne rentre pas. J'étais apeurée de le perdre, de devoir affronter le monde entier toute seule et de ne plus sentir sa présence au quotidien. « Je peux pas, je peux pas... » répétais-je en tentant de contrôler ma respiration sans pour autant regarder l'homme en uniforme. « Non... Non je me débrouille, merci. » Je passais ma main dans mes cheveux et après avoir pris le nom de l'établissement ou il l'emmenait, je retournais à l'intérieur chercher mes affaires pour repartir chez moi, à quelques rues de là. Je ne savais pas vraiment ce que j'avais pris avec moi ou non tel un robot j'avais attrapé ce qui venait ne me préoccupant pas vraiment de ce qui était matériel actuellement. Je ne rentrais toutefois pas pour dormir mais pour prendre une douche et me changer avant d'aller vers l'hôpital. Il était impossible que je me repose dans mon lit en attendant que la nuit passe et en me réveillant telle une princesse demain matin. J'étais dans un tourment impossible et tant que je n'avais pas vu Owen en étant sure qu'il allait bien, je ne comptais pas bouger de l'hôpital ou il avait été admis. Je comptais maintenant attendre le restant de la nuit dans la salle d'attente des visiteurs, sur des sièges atrocement inconfortables. Finalement, on m'autorisait à le voir, quelques heures plus tard, et j'entrais dans la chambre plus blanche que blanche et j'allais vers Owen attaché au lit. Je détestais cette scène, le voir ainsi me débectait, il ne méritait pas ça. « Mon dieu... » Je prenais sa main et la serrais alors que je n'avais qu'une envie, crier mon injustice et ma peine. « Je suis là... » dis-je d'une voix que je voulais douce et apaisante. Je souhaitais qu'il sache que je ne l'abandonnais pas, que j'étais là avec lui envers et contre tout.

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#  I was unrecognizable to myself (eileen) EmptySam 27 Juin - 15:42

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En tant qu’homme surentrainé, faire face à une horde de policiers ne me faisait absolument pas peur. Ce n’était pas comme si je n’avais pas été habitué à faire face à un corps ennemi prêt à nous annihiler. Mais là, c’était différent. Plutôt que de me protéger, je me mettais en danger, parce que je n’étais pas moi-même et que j’avais l’impression que quoi que je fasse, les terroristes me retrouveraient. Je savais malgré tout qu’ils avaient été descendus par les Britanniques, mais je ne pouvais être sûr de rien, mon esprit s’y refusait. Eileen pouvait bien me dire que j’effrayais les gens, je n’en avais que faire, comme j’avais pu me foutre du sort de nombreux civils à la guerre dans certains moments de transe liés au combat. Tout ce que je voyais, c’était la contradiction entre mon esprit et ma volonté, mon inconscient et ma conscience, et j’avais envie que ça s’arrête. J’avais l’impression que je n’aurais jamais la paix, que mon cerveau se ferait un malin plaisir à me rappeler que je ne dirigeais plus rien, que j’avais perdu tout contrôle sur la personne que j’étais et que cette face cachée referait surface quand elle le déciderait. Quel danger pour ma famille ? Pouvais-je avoir l’assurance que jamais je ne leur ferais de mal ? De voir Eileen dans un tel état devant moi, complètement détruite par un comportement sur lequel je n’avais consciemment aucune influence me faisait réfléchir. Etais-je finalement la personne qui lui fallait ? N’allais-je pas la précipiter dans un gouffre de souffrance ? Quel père serai-je pour notre enfant ? Mes troubles pouvaient me rendre irritable, lunatique, le moindre bruit m’agaçait. Pouvais-je lui promettre sécurité et bienveillance ? Tant de questions qui me faisaient prendre conscience du problème et peut-être de la seule solution viable. Mais elle provoquerait une peine immense à la mère de cet embryon qui n’était même pas encore un fœtus. Et je refusais qu’Eileen souffre davantage. Revenant à moi face à cette scène de chaos déplorable, je suis juste soulagé qu’ils ne fassent pas de mal à Eileen. Je me fiche du manque de douceur qu’ils m’infligent, je suis habitué à un traitement bien plus rude suite à mon retour d’Afghanistan. Eileen les implore de me ménager, mais ils n’ont que faire de sa requête. A leurs yeux, je ne suis qu’un fou furieux et dangereux, et je n’ai pas ma place dans un quartier paisible et sans histoire. Dans la voiture, ils prennent même un selfie – parce qu’ils m’ont évidemment vu chez Jimmy Fallon ; je ne dis rien parce que je ne suis pas en position de dire quoi que ce soit. Je reste le regard dans le vide tandis qu’ils m’emmènent là où je n’aurais jamais cru mettre les pieds un jour. Pendant le même temps, un autre flic discute avec Eileen, et à la question de ma compagne, il arque un sourcil, comme si elle venait de sortir une ignominie. « Vous préférez la prison peut-être ? Il me semble que votre mari a un sérieux problème psychologique. » Il se fiche de la bienséance, tout ce qu’il veut, c’est le maintien de l’ordre. Que je sois militaire ou non, j’ai porté atteinte à la tranquillité des gens et il est hors de question de me laisser ici sans rien faire. Le flic hausse les épaules et n’insiste pas. « Comme vous voulez. Bonne soirée Madame. » Quand j’arrive à l’hôpital, on m’immobilise avec force et m’attache directement à un lit qu’ils ont amené jusque-là. Il faut croire qu’ils ont peur que je leur échappe ou que je les mette tous à mal. Je n’ai pas dit un mot, je ne réponds à aucune de leurs questions et ça les agace. Ils me prennent la tête, et je tente de me focaliser sur mes seules pensées pour ne pas perdre pied. Mais c’est trop dur et je finis par leur crier d’arrêter de me saturer. Ils ne cherchent pas à comprendre et m’injectent un tranquillisant avant de me basculer en chambre. Un médecin vient ensuite prendre le temps de me parler et de me faire comprendre qu’ils doivent en apprendre un peu plus sur mes épisodes pour savoir s’il est judicieux de me faire sortir ou non. Après un entretien d’une dizaine voire quinzaine de minutes, shooté, je demande à ce qu’on me laisse tranquille pour ce soir. Je me demande où est Eileen, et je n’ai pas le temps de formuler des hypothèses que je la vois déjà passer la porte et venir jusqu’à moi. Elle a l’air consternée de me voir enchainé à ce lit, mais je lui souris, plus que content de la voir même si j’aurais souhaité qu’elle passe une meilleure nuit. « Hey… Je sais pas trop ce qu’il s’est passé, mais je suis désolé. » Je ne me souviens pas de tout, je sais juste que j’ai fait une crise, une fois encore. « Ils m’ont donné quelque chose, je suis stone… » Tentai-je de plaisanter sentant sa main dans la mienne, cherchant à resserrer notre étreinte même si je ne peux pas faire grand-chose dans cette position. « Ils ont vraiment peur que je parte qu’ils m’ont attaché ? » Je fais de l’humour juste pour la rassurer, mais au fond, je déteste me retrouver dans cette situation. Je n’ai aucun repère dans cette pièce d’un blanc immaculé. Les yeux difficilement ouverts, je contemple son visage comme je peux, devinant sa fatigue. « Tu devrais rentrer, il est tard non ? » Je n’ai aucun moyen de le savoir, heureusement ils ne m’ont rien confisqué, je suis venu ici vêtu d’un caleçon, sans rien d’autre. « En fonction de comment ça se passe cette nuit ils ont dit que je pourrais rentrer demain. » Je m’accroche à cette possibilité, car il est hors de question que je fasse un séjour ici. Ca me rendrait fou.
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#  I was unrecognizable to myself (eileen) EmptySam 27 Juin - 20:12

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Je pouvais dire ce que je voulais, les policiers ne m'écoutaient pas. Ils étaient fixés sur leur objectif qui était de neutraliser Owen coûte que coûte. Ils ne réalisaient pas qu'il n'était pas un fou, ni même un forcené qui souhaitait blesser ses voisins, mais seulement un soldat pris de stress post-traumatique si élevé qu'il ne savait même plus ou il se trouvait actuellement. J'avais vu à son regard que si son corps était là, son esprit était ailleurs, bien loin d'ici, à mille lieux, et probablement là ou il avait vécu l'enfer. Je devais m'accrocher au fait que nous allions surmonter ça et que cette épreuve était quelque chose d'isolée, quelque chose qui n'allait plus arriver. Faisais-je une sorte d'auto-persuasion ? Totalement, parce que je n'en avais, en réalité, aucune idée. Owen était malade et pas dans le mauvais sens du terme, plutôt dans le sens ou son cerveau était affecté par ses traumatismes et qu'il fallait les éradiquer comme on éradique un cancer. Je ne l'avais jamais vu dans cet état et j'avais du mal à réaliser qu'il était la même personne que je connaissais... Malgré tout, il me faisait de la peine parce que au delà de la détresse dans laquelle il était, le voir souffrir de cette façon m'était insupportable. « Bon sang mais arrêtez de le prendre en photo, ce n'est pas un animal, espèce de connard ! » J'étais hors de moi, en réalité, je me fichais pas mal d'insulter un policier parce qu'il dépassait totalement ses droits et ses fonctions. J'insultais la personne plus que l'uniforme. Je soufflais en tentant de reprendre mon calme puisque le stress et les contrariétés n'étaient pas bons pour le bébé surtout pas les premières semaines. « Allez à la guerre, tuez vos frères d'armes pour leur éviter la torture, crevez sous 50 degrés sans eau et on verra si vous n'avez pas de soucis psychologique. » J'avais la haine contre ces gens qui encensaient les « héros » de guerre le jour et qui leur crachait dessus la nuit. Je le regardais alors qu'il me souhaitait bonne soirée et que si j'étais d'ordinaire quelqu'un de poli et de respectueux, je n'avais aucunement envie de l'être ce soir. Ce qui venait de se passer était affreux, difficilement acceptable et je ne savais absolument pas ce qui allait nous attendre par la suite. Allais-je vivre ma grossesse seule ? Owen allait-il sortir de cet hôpital ou allait-il y rester de mois ? Autant de questions sans réponses qui me laissait dans un océan d'incertitudes. Je n'osais pas imaginer ce qu'ils allaient lui donner, surement des calmants et autres merdes que je ne donnais que rarement aux soldats. J'étais contre cette médication qui ne faisait qu'anéantir le cerveau et ses fonctions. Cela dit, avais-je réellement le choix concernant Owen ? Il était clair que je ne lui suffisais plus à maintenant ses crises dans le cadre privé. J'étais perdue, totalement perdue. Le retrouver me faisait un peu de bien même si le voir attaché au lit restait une image douloureuse. « Ce n'est pas ta faute. » dis-je doucement en caressant ses doigts. Il tentait l'humour et ça me rassurait un peu, même si je me doutais que c'était une façon de cacher son anxiété quant à sa présence ici. « Ils t'ont donné un tranquillisant, je crois. » Je grimaçais et regardais autour. La chambre était blanche, vide et peu accueillante. D'ailleurs, en y pensant, son but n'était surement pas de l'être. « Je crois qu'ils ont peur que tu te fasses mal... Tu étais agité quand ils t'ont interpellé. » Je passais ma main libre sur sa joue, caressant sa peau comme pour lui apporter un peu de douceur après l'agitation des dernières heures. « Tu n'as plus de souvenirs ? » demandais-je pour être sur de comprendre. « Il est bientôt 5 heures... » Du moins, il était presque cette heure-là lorsque j'avais regardé ma montre la dernière fois et j'avais moi aussi, perdu la notion de l'heure. « Je parlerai avec le médecin tout à l'heure. Je ne veux pas qu'ils te donnent trop de cachets mais je ne suis pas certaine d'avoir mon mot à dire. » Parce que je n'étais officiellement personne pour Owen et surtout, je n'étais pas médecin ni même personnel de cet hôpital. Je gardais le contact de nos doigts avant de reprendre. « Je reste ici, il faut que tu te reposes et on avisera demain... » Je lui déposais un baiser sur les lèvres signe que malgré tout ce qui était arrivé cette nuit, j'étais là pour lui, encore et pour toujours. Je ne comptais pas m'en aller à la première difficulté, je n'avais jamais été comme ça et ça n'allait pas commencer maintenant.

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#  I was unrecognizable to myself (eileen) EmptyDim 28 Juin - 13:53

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Les gens qui me connaissaient bien savaient que je n’étais pas le genre à chercher les ennuis, que je menais une vie plutôt tranquille, voire paisible, sans ennuyer mon monde. Avant mon retour d’Afghanistan, tout le voisinage pouvait dire que je leur apparaissais plutôt poli, agréable et serviable, tout ce que mon père m’avait enseigné. A présent, ils m’avaient pris en grippe et je ne pouvais même pas les blâmer puisque je savais le tort que j’avais causé à tout le monde. J’aurais voulu m’excuser, mais je n’étais pas sûr qu’ils puissent comprendre ou qu’ils souhaitent m’écouter. Et puis, j’étais maintenant une attraction, tout ça à cause de cette émission certes appréciable en tant que divertissement mais dans laquelle je n’avais rien dit de valable puisque je ne comptais pas raconter mon histoire que ce soit dans les médias ou dans un livre pour me faire de l’argent. Etre capitaine dans l’armée était un honneur, et le salaire que je percevais était amplement suffisant, je ne comptais pas profiter de la situation ignoble que j’avais subie. Je ne souhaitais ce traitement à personne, et les gens qui pensaient que ma situation était supportable étaient dans le faux le plus total. Je n’avais en aucun cas apprécié me donner en spectacle, et la mine défaite que j’affichais dans cette voiture alors qu’on ne cessait de prendre des selfies en faisant les cons, en attestait largement. Je ne supportais plus ces moments de détresse, d’abandon de ma conscience, de perte de contrôle. Eileen a beau essayer de les stopper dans leur cirque, ils n’en ont que faire, comme si le fait de passer à la télé me donnait le statut de bien public, me rendait à la disposition des autres. « Il était à Fallon non ? Je veux que ma femme me croie ! » J’étais une célébrité et pas pour de bonnes raisons. Je restais silencieux, abattu, fatigué. Elle avait de la chance, les policiers ne semblaient pas se formaliser de ses insultes. Il fallait dire qu’ils devaient se demander ce qu’elle faisait avec un taré pareil. Ils avaient peut-être raison d’ailleurs. Elle méritait mieux. Le policier qui s’adressait à elle sourit malicieusement aux dires de ma compagne. Il avait l’air de ne pas y croire, de minimiser. « C’est vrai tout ça ou c’est une excuse pour vendre ses livres ? » Personne n’avait vraiment conscience de ce qui se passait à la guerre, parce que nous soldats, nous ne souhaitions pas raconter les horreurs perpétrées et subies, pour protéger le monde de cette noirceur. Cet homme n’était pas à blâmer, il croyait surement que tout le monde souhaitait être tristement célèbre. J’étais crevé. Dans cette chambre sans saveur, la seule gaieté provenait d’Eileen que j’étais heureux de retrouver, même si j’avais conscience du fait d’avoir gâché sa nuit. Elle disait que ce n’était pas ma faute, et si elle avait partiellement raison, j’abhorrais lui infliger un tel stress. Elle pensait qu’ils m’avaient donné un tranquillisant et je pensais tout de suite à m’en débarrasser en lançant : « Y a pas une bassine quelque part, que je vomisse cette merde ? » Tirant sur mes avant-bras pour me relever, ils furent bloqués par les liens que j’avais déjà oubliés. « …Ah merde, je suis attaché, ça va être compliqué. » Impossible de mettre mes doigts dans la bouche. Je grimaçai, soupirant. Je me souvenais d’ailleurs que ça ne servait à rien puisqu’ils m’avaient administré le tranquillisant par injection, comme un animal qu’on voulait mettre en cage. Etre agité me ressemblait sous la panique, pas dans mon état normal, alors j’avais du mal à concevoir que j’avais causé tant de tort. Je m’en voulais. C’était à croire que je ne guérirais jamais. Je tourne mon visage délicatement pour déposer mes lèvres sur la paume de sa main qui caresse ma joue. J’aimerai pouvoir l’enlacer, la retrouver, m’endormir à ses côtés mais il semblerait que ce ne soit pas au programme. Eileen me questionne sur ce dont je me souviens et je grimace, cherchant à me remémorer des choses. « Je me souviens pas de tout. Je me souviens d’une batte. J’ai cogné plusieurs personnes… Et je me souviens de flics qui voulaient me descendre. Et de toi et tes mains sur mon visage. » Il ne s’agit pas de personnes, mais d’objets. Et puis évidemment le fait d’être presque nu dans la rue aux yeux de tout le voisinage. Elle me donne l’heure et je détourne le regard vers le fond de la pièce, la fenêtre ressemble plus à une meurtrière qu’une fenêtre. Je ne peux même pas voir le lever du soleil. « Tu bosses tout à l’heure ? » Demandai-je connaissant déjà la réponse. Elle m’annonce qu’elle va se renseigner auprès du médecin, et sachant qu’elle est infirmière j’ai bon espoir qu’elle m’évite un lourd traitement et je lui signifie que je n’ai pas envie de m’éterniser ici. « Je te donne mon autorisation pour leur dire que j’ai besoin de rien. On peut rentrer tout de suite même ! » Ca m'enchanterait, mais s'ils m'ont mis sous tranquillisant, je ne crois pas qu'ils souhaitent me libérer tout de suite. « Difficile de dormir dans cette position, je ne peux même pas bouger. Tu ne veux pas me détacher ? » Je n’aime pas être attaché, ça me rappelle bien trop de mauvais souvenirs, même si mes liens étaient faits de fer en Afghanistan. Inquiet quant au repos et à l’état d’Eileen, je lui demande : « Tu vas dormir où ? T’es enceinte tu peux pas rester là. Ou alors demande leur un lit ? » Je ne veux pas qu’elle dorme dans cette pièce, sans rien de confortable pour elle, il vaut mieux qu’elle rentre pour pouvoir se reposer comme il se doit.
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#  I was unrecognizable to myself (eileen) EmptyLun 29 Juin - 16:12

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Voir ces hommes traiter Owen comme un animal de foire me mettait hors de moi. Je sentais une colère immense grandir et prendre possession de tout mon être, accélérant mon rythme cardiaque au point ou j'aurais pu défaillir. Après ce que nous venions de vivre, j'avais le sentiment que personne ne prenait conscience de la détresse dans laquelle il était. A leurs yeux, il n'était que « l'homme vu à la télévision » à croire que son humanité ne comptait pas. L'espèce humaine me débectait au plus haut point et je commençais à comprendre pourquoi, dans certains quartiers, la police n'avait aucune légitimité, ils n'étaient qu'une bande de guignols. Je me retenais d'exploser sachant pertinemment, au vu de leur intellect minime, qu'ils n'hésiteraient pas à m'embarquer de la même façon qu'Owen, si mes paroles ne leur plaisaient pas. Je me contentais de me mordre la lèvre avant de regarder le policier qui m'avait fait reculer. J'arquais un sourcils n'étant pas certaine de bien avoir entendu ce qu'il osait me demander. Était-il aussi stupide que son physique le laissait croire ? Apparemment. « On a beau être à Los Angeles, tout n'est pas film et romance. On invente pas ce genre de choses. » pestais-je avant de me retourner sans lui accorder un regard. Je ne supportais pas la situation mais si en plus les gens autour de moi la compliquait, ça n'allait évidemment pas m'aider. Jusque là, je m'étais reposée sur les épaules d'Owen, et si on contribuait mutuellement à notre bien-être et guérison, j'avais l'impression, ce soir, de me retrouver seule face au mur. Aucun de nous n'avaient envie de finir dans la presse ou dans les journaux et si on me l'avait demandé, je ne lui aurais jamais conseillé d'aller chez Jimmy Fallon. Pour moi, ce passage télé était une bêtise mais je savais que l'Armée comme le gouvernement des Etats-Unis avaient besoin d'un héros. C'était tombé sur Owen et c'était presque regrettable. Malgré tout, je n'en disais rien, ne souhaitant pas l'accabler davantage, la situation était déjà bien assez complexe comme ça. « Malheureusement... » grimaçais-je en regardant ses mains attachées. « Au moins ça t'a un peu calmé... » Il fallait bien trouver un avantage à ce produit, après tout. Je sentais son baiser sur la paume de ma main, posée sur sa joue et j'esquissais un sourire. « D'accord... Tu as explosé la baie vitrée du salon, des voitures pas des personnes... mais pour le reste, c'est à peu près ça. » rectifiais-je légèrement avant de secouer la tête. « Non, on est en off pour la journée. » Autant dire que j'allais reprendre une garde d'ici 24 heures sans être totalement sereine surtout si Owen rentrait chez lui ou chez moi et qu'il restait seul. « Je crois que ta parole vaut encore moins que la mienne... » Je souriais légèrement tentant de plaisanter comme je pouvais de la situation. Je préférais essayer de le détendre plutôt que de l'accabler et avec un peu de chance, il allait finir par s'endormir d'épuisement même si en bon soldat, il avait une résistance extraordinaire à la fatigue. « Je n'ai pas le droit, si je fais ça, ils ne me laisseront plus venir... mais je vais leur demander. » Parce que si il avait été vu comme quelqu'un de dangereux, en prenant connaissance de son dossier médical, le personnel avait du comprendre à qui ils avaient à faire. Owen n'était pas fou, il était juste traumatisé et c'était là, la différence entre un traumatisme et la folie pure. « Ne t'en fais pas pour moi, je dormirai tout à l'heure, je vais aller régler des papiers et voir tes médecins. Je suis enceinte mais en forme alors repose-toi, s'il te plait. » Je ne voulais pas qu'il s'en fasse pour moi, j'allais bien. Mon inquiétude était uniquement tourné vers lui puisque le bébé et moi-même, on se portait bien du moins physiquement parlant. « Je te fais confiance pour être sage. » dis-je en souriant légèrement avant de déposer mes lèvres sur les siennes pendant quelques secondes. « Je reviens dans peu de temps... ferme les yeux, je m'occupe de tout. » Je caressais son visage quittant la chambre à contre cœur avant d'aller voir les médecins. Je discutais avec eux, cherchant des solutions possibles à cette situation. J'étais légèrement désœuvrée, ne sachant pas si je devais me plier à leur diagnostique ou à ce que je pensais être bon pour Owen. Finalement, j'étais revenue le voir, quelques heures plus tard pour lui expliquer que le mieux était, pour l'instant, qu'il soit pris en main par des professionnels. Evidemment, il n'avait pas accueilli la nouvelle de la meilleure des façons et je m'étais retrouvée à pleurer dans ma voiture, sur le parking. Je doutais que le laisser ici allait réellement avoir un impact positif et ce que je voyais là, c'était que l'impact était négatif sur notre couple. J'étais revenue le voir plusieurs fois mais il ne m'avait pas accueilli à bras ouverts et je ne lui en voulais pas. Pour finir et après une discussion au téléphone avec Roxy, j'étais venue signer les papiers pour qu'il sorte de cet enfer. Il y avait des solutions plus utiles que cet hôpital.

@Owen Raleigh I was unrecognizable to myself (eileen) 348917934
THE END.
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