Merde, c’est quoi ça hein ? Ce baiser que j’ai provoqué. J’ai joué avec le feu, je le sais. Je suis clairement en train de me bruler les ailes, parce que lui montrer ça a été une chose, mais à la seconde où elle a fini par craquer et prendre de l’assurance, tout a basculé. C’est étrange de réaliser que j’en avais envie au moment où je le fais. Et c’est tout aussi étrange, d’en avoir envie en sachant que j’ai toujours dit le contraire. Mais ça ne signifie rien, parce qu’elle est comme une sœur, parce qu’elle va sans doute repartir avec un autre et que moi, j’suis juste un putain de connard qui fait n’importe quoi en ce moment. Et je devrais m’arrêter là, mais j’y arrive pas. Ses lèvres sont un appel à la tentation, à en demander plus. Si bien que je colle plus à elle, sentant la chaleur de son corps me fait vriller. Suis-je vraiment en manque pour réagir comme ça avec elle ? Ouai, sans aucun doute. J’vais devoir aller trouver une nana moi ce soir. Ma langue revient à la charge, mais elle finit par s’éloigner, une main sur mon buste, réalisant que c’était sans doute suffisant. Moi, je cligne des yeux, tente de me remettre les neurones cramés en place et la regarde : « Hmm…c’était ….plus convainquant ? » Je me racle la gorge, faisant un pas en arrière, ma langue humectant mes lèvres comme pour garder encore un peu son goût. « Oui….t’as plus qu’à refaire la même vendredi » Je passe une main dans mes cheveux avant de me retourner et de proposer pour masquer : « Encore un verre de thé ? »

@teddy jorgensen

Quelques neurones semblent avoir grillé. C’est la seule raison sensée pour expliquer que je ne le repousse pas dès que ce baiser devient … autre chose. A la place, je le laisse se coller plus à moi. J’y mets plus de ferveur, plus de moi et j’apprécie que trop ce qui est en train de se passer. Mon sang frappe fort contre mes tempes, mes oreilles sifflent légèrement et, bon sang oui, je voudrais éviter que ça s’arrête. Malgré ça je suis la première à tout stopper, réalisant que ce que je veux et ce qu’il désire lui sont deux choses différentes. Je ne suis qu’une sœur de plus à ses yeux, qu’il vient d’embrasser c’est vrai, mais seulement pour m’aider et me faire réaliser que j’en suis capable. Ça ne signifie rien pour lui et pour moi … je n’en sais rien et je ne veux pas y penser, c’est inutile. Cependant, je n’aime pas ressentir une sorte de vide dès qu’il s’éloigne. La chaleur de son corps me faisait du bien, comme à chaque fois qu’il me prenait dans ses bras, là j’ai froid et je frotte instinctivement mes bras. « Oui…t’as plus qu’à refaire la même vendredi » Je n’aime pas plus cette sorte de douche froide en réalisant définitivement que ce qu’il vient de se passer, je suis la seule à l’avoir ressenti. Il y a eu ce moment où ça a dérapé au-delà du simple baiser pour prouver les choses. Mais apparemment il n’y a que moi qui vois ça comme ça. « Encore un verre de thé ? » Laissant mes bras retomber le long de mon corps, je reprends le contrôle de ma personne et chasse tout le reste de mon esprit. « Je veux bien. » Je réponds en allant me mettre en face lui. « Alors … » Je reprends en prenant le verre qu’il me tend. « C’est quoi cette histoire de panne d’inspiration ? » Il me faut parler d’autre chose, mettre derrière moi ce baiser bien que mes yeux dérivent malgré moi vers sa bouche. C’était une mauvaise idée !

@james gallagher

Je viens de décerner la médaille du moment le plus What The Fuck. C’est une évidence. Qu’est-ce qu’il m’a pris de l’embrasser pour simplement la rassurer ? N’y avait-il pas simplement de bonnes paroles pour le faire ? Une bonne vraie conversation comme un véritable frère et une sœur ? Qu’est-ce qui a déraillé dans mon cerveau pour que d’un coup, j’ose avoir cette stupide idée hein ? Je m’échappe de sa proximité, de son baiser, et tente de retrouver mes esprits en proposant un thé. Ça fera digérer le tout, subtilement, je crois. Je saisis la carafe, et viens me verser un verre, alors qu’elle en redemande aussi. Je lui tends son verre rempli, et elle se cale de nouveau, pour changer de sujet : « Alors…C’est quoi cette histoire de panne d’inspiration ? » Je ne sais pas, je l’explique pas. Comment lui expliquer ? Je tente cependant parce que je veux passer loin derrière nous ce moment….étrange. « Ça arrive… » J’hausse les épaules. « J’suis fatiguée, j’ai besoin d’une nouvelle source d’inspiration, d’un truc nouveau qui me donne envie de composer. Pour le moment, c’est plutôt…plat. Et complètement naz, donc j’ai annoncé à mon producteur que je faisais une pause. Il a pas trop kiffé, mais il a pas le choix » Je débite pour tenter de me changer les esprits, mais visiblement, ce qu’elle a éveillé en moi est assez inédit. Mais le mieux c’est de ne rien dire, de passer à autre chose et de faire comme s’il ne s’était rien passé. C’est ce qui m’anime le temps de notre petite discussion avant qu’elle ne file, soit disant ayant oublié un truc. Si j’en suis soulagé, elle semble fuir. Et au fond, c’est peut-être ma faute. J’ai totalement tout fait foiré.

THE END.
@teddy jorgensen