« C’est ralentir le plus difficile justement. » Ça doit forcément l’être pour quelqu’un qui a l’habitude d’en faire trop justement, mais je sais qu’elle pourra le faire, ou du moins, que quelqu’un l’aidera à se reposer un peu plus. Son fiancé le fera forcément. Après une chute comme ça, elle devra faire attention de toute façon et même peut-être arrêter un peu ses entraînements. Il n’y a rien de grave avec son bras, mais pour qu’il se rétablisse convenablement, ce sera mieux si elle prend une petite pause, chose que je vais forcément finir par lui rappeler avant qu’elle ne quitte l’hôpital aujourd’hui. Je sais que ce n’est pas à moi de prendre une décision pour elle, je ne fais que lui conseiller ce qui pourrait être bien de faire. « C’est seulement un conseil. Ça reste votre décision. » Un sourire aux lèvres, je décide donc de changer de sujet puisque je vois bien qu’elle ne semble pas du tout à l’aise à parler encore et encore de son malaise ou de ses activités. Elle doit aussi être heureuse et en santé et je crois qu’elle arrive à bien le comprendre, il n’est donc pas nécessaire de continuer à parler de tout ça pendant des heures. « Oh si, ils le sont mais ils appartiennent au monde de l’imaginaire. Y a longtemps que j’ai arrêté d’y croire, ça ne veut pas dire qu’une belle histoire d’amour n’est pas possible. » Ça me fait toujours rêver de savoir qu’il y a encore des gens dans ce monde qui sont amoureux. Pas que je n’y croyais plus, c’est seulement que je n’ai pas beaucoup d’exemples autour de moi et que je n’ai jamais vraiment connu ça moi-même. Bon, il y a évidemment mes parents qui sont encore ensemble après plusieurs années, mais je n’ai pas l’impression que c’est la même chose. J’ai envie de vivre quelque chose de fort, quelque chose qui me donnera envie de vivre ma vie à cent pour cent et qui me rendra plus heureuse que jamais. « J’ai laissé les histoires de princesses à mon imaginaire aussi, mais je ne doute pas que le véritable amour existe. C’est probablement la petite gamine rêveuse qui y croit encore. » Ce qui arrive dans les films de Disney, ça fait un moment que j’ai arrêté d’y croire même si, très honnêtement, j’adore encore les regarder. Avec le métier que je fais, je n’ai pas vraiment le temps de rencontrer mon prince charmant de toute façon. « Enchantée Logan, comme vous … tu as pu le voir moi c’est Theresa mais je préfère Tessa. » En effet, son nom, j’ai pu le voir dans son dossier, mais je préfère tout de même savoir comment elle préfère se faire appeler. Je me fais appelé Logan la plupart du temps, il n’y a que très peu de personnes qui m’appellent Lo et s’ils le font, c’est parce qu’ils sont très proches de moi. « Par le plus grand des hasards tu n’aurais pas un lien de parenté avec Lara Falcone, si ? » Je fronce les sourcils puisque même si notre famille est en soit, très connue en ville, la plupart du temps c’est mon frère que les gens connaissent le plus - surtout les femmes en fait. « Enchantée aussi Tessa. Et oui, Lara est ma grande soeur, tu la connais? »
« C’est seulement un conseil. Ça reste votre décision. » Seulement un conseil mais qu’il va me falloir envisager voire même suivre. Quelque chose me dit que ce malaise n’aurait pas dû avoir lieu et que même si je refuse de voir l’évidence, arrivera un moment où ce sera pire qu’une chute et un bras déboîté. Je préfère être dans le déni, prétendre que ce n’est rien d’autre que du surmenage et que ça finira par disparaître une fois que je me serais assez reposée. Mais j’ai également cette petite voix qui me répète qu’il y a plus que ce que les médecins voient pour le moment et que si je continue d’ignorer ce que j’ai pourtant sous les yeux, je vais finir par m’en mordre les doigts. Est-ce si surprenant que je souhaite ne pas avoir un énième problème après tout ce par quoi je suis passée ? Je ne pense pas et c’est pour ça que j’ai évité d’admettre à mes médecins que ces moments où respirer est compliqué sont arrivés plus d’une fois ainsi que les étourdissements. Personne n’est au courant et pour le moment je tiens à ce que ça reste ainsi. J’apprécie qu’elle accepte que nous parlions d’autre chose en continuant de vérifier que tout va bien. D’abord la tension puis la vérification que tout va bien au niveau de mes pupilles au cas où ma chute se serait finie sur un mauvais coup sur la tête sans que je le sache. Je suppose que si elle ne fait aucun commentaire c’est que tout semble aller pour le mieux. « J’ai laissé les histoires de princesses à mon imaginaire aussi, mais je ne doute pas que le véritable amour existe. C’est probablement la petite gamine rêveuse qui y croit encore. » Je crois que nous sommes toutes encore cette enfant qui rêve du prince charmant qui viendra nous sauver d’une vie monotone mais parfois triste. Nous jouons les adultes mais rêver ne fait jamais de mal. « Ça fait du bien de rêver parfois. » Dis-je dans un sourire. Rêver ça permet de ne pas déprimer et parfois certains de nos rêves se réalisent. Certes, ils ne sont pas forcément exactement comme nous les imaginions mais c’est mieux que rien. « Et puis même si on n’en a pas le titre, on est toutes des princesses, des reines même ! » Je repense à mon tatouage, ce "q“ pour Queen avec un cœur que j’ai sur le poignet et qui va avec celui de Tommy. Je suis sa reine, comme quoi les contes de fées se mêlent parfois à la réalité. « Enchantée aussi Tessa. Et oui, Lara est ma grande sœur, tu la connais ? », « Oui. Enfin connaître c’est un peu exagéré. » Hormis son identité, à quoi elle ressemble et son métier, je ne sais rien de sa sœur. « Elle m’a été conseillée par une collègue, c’est elle qui m’aide à organiser mon mariage, comme le monde est parfois petit. » Y compris dans une grande ville comme Los Angeles. Une ville encore inconnue et un peu terrifiante.
« Ça fait du bien de rêver parfois. » Oui et c’est sans doute pour cette raison que je m’autorise encore à le faire même si j’ai l’impression que je ne vais pas pouvoir vivre tout ce que j’aimerais vivre. Pour le moment, mon rêve est surtout relié à mon métier et je préfère penser que l’amour me tombera dessus à un moment où je vais m’y attendre le moins. C’est peut-être un conseil stupide auquel je crois pourtant, surtout avec mon horaire chargé. Ce que j’ai dit à Tessa est pourtant vrai. Je sais qu’il y a une personne quelque part qui est fait pour moi, je ne sais pas quand je vais le rencontrer, ni même si je vais rencontrer cette personne que je vais considérer comme l’homme de ma vie, mais je sais qu’un jour je vais être heureuse et complètement amoureuse et ce, même si je suis la personne la plus maladroite au monde lorsqu’il s’agît de relations. Bon, il faut préciser que le seul vrai petit copain que j’ai eu est mon meilleur ami Ethan et que depuis, oui j’ai eu des rencards, mais il n’y en a aucun avec lequel j’ai vraiment connecté ce qui fait qu’encore à mon âge, je n’ai pas vraiment d’expérience amoureuse, à n’importe quel niveau d’ailleurs. « C’est même très bien de rêver, surtout quand ce qu’on souhaite le plus se réalise. » Pour le moment, ce que je souhaite se résume à devenir chirurgienne dans la spécialité que je veux. Je sais que je devrais penser à autre chose, à une vie future, un petit ami, des enfants peut-être, mais pour le moment, je ne peux pas vraiment penser aussi loin que ça. Pour la simple raison que je n’ai pas rencontrer la bonne personne et que mon travail est vraiment toute ma vie. « Et puis même si on n’en a pas le titre, on est toutes des princesses, des reines même ! » Un grand sourire aux lèvres j’acquiesce cette affirmation en continuant de vérifier tous ses signes vitaux et tout semble bien donc je ne dis rien de plus là-dessus. Je ne veux pas non plus l’inquiéter alors qu’il n’y a pas à le faire. « Je suis bien d’accord avec toi. Pas besoin de conte de fées pour être des reines, on peux très bien l’être aussi sans prince ou roi. » Évidemment je dis ça dans mon cas puisqu’elle a un fiancé qui la traite probablement déjà comme une reine. Et malgré tout, elle semble être heureuse. Je peux le voir juste à ce regard qu’elle a lorsqu’elle me parle de lui et c’est beau à voir à vrai dire. Curieuse dès qu’elle se met à parler de ma sœur, je ne suis pas surprise d’apprendre que la connexion est parce que Lara s’occupe de son mariage. « Oui. Enfin connaître c’est un peu exagéré. Elle m’a été conseillée par une collègue, c’est elle qui m’aide à organiser mon mariage, comme le monde est parfois petit. » Je souris grandement en l’entendant. Son mariage sera très certainement formidable si c’est Lara qui s’occupe d’elle. Pour avoir assister à beaucoup d’événements qu’elle a organisé, je sais que ce sera bien. « Bon, je sais que je ne suis pas très impartiale, mais c’est vraiment la meilleure, tu ne trouveras pas mieux qu’elle pour organiser ton mariage. » Dis-je fière de ma sœur. En fait, les Falcone au complet ont du talent. « Je connais aussi de bonnes pâtisseries si t'as besoin pour ton gâteau. »
« C’est même très bien de rêver, surtout quand ce qu’on souhaite le plus se réalise. » Oh oui ! Cela dit je n’avais pas réalisé vouloir autant trouver une personne capable de me comprendre et de me supporter – et de me rassurer aussi. C’est probablement le cas de beaucoup de monde, ce n’était pas le mien. En fait, je "rêvais" surtout de ne pas retomber dans la misère que j’ai connu enfant et adolescente. Je souhaitais surtout ne pas être rejetée une énième fois et recommencer tout à zéro. Ça été un peu le cas il y a quelques mois, mais heureusement pour moi j’avais déjà Tommy pour me soutenir. Mon véritable pilier. Entre mon meilleur ami qui ne donnait plus de nouvelles, qu’il fallait aller chercher pour s’assurer qu’il était toujours vivant, et ma famille adoptive qui n’a pas su accepter mon choix d’apprendre à connaître mon père biologique, j’ai de nouveau connu le rejet. Un à un, ils m’ont tourné le dos malgré les années que nous avions passés ensemble, comme quoi rien ne dure jamais éternellement. Du moins, c’est ce que je me suis répétée au cours de ma période un peu pessimiste que je devais autant à ces personnes qu’à la révélation au grand jour de mon viol. Sans mes amis et mon fiancé, j’aurais perdu pied et c’est là que j’ai réalisé que moi aussi je rêvais d’avoir dans ma vie une personne qui ne m’abandonnera jamais. Rêver n’est pas si mal de toute manière, ça a permis à bien des orphelins de tenir le coup, je le sais … Je l’ai moi-même fait pendant des années avant de fuguer. « Je suis bien d’accord avec toi. Pas besoin de conte de fées pour être des reines, on peut très bien l’être aussi sans prince ou roi. » J’approuve d’un geste de la tête même si, me concernant, j’ai trouvé mon roi et il n’est pas question que je le laisse me glisser entre les doigts. « Ça fait très féministe mais c’est la vérité pourtant. J’ai appris très tôt que si on le veut vraiment, on peut atteindre nos objectifs sans avoir besoin de qui que ce soit. » Le réaliser m’a rendu très indépendante. J’ai voulu me prouver ce dont j’étais capable et si j’ai forcé, que j’ai parfois dépassé mes limites – ce qui est en parti la raison de mon malaise aujourd’hui – je suis fière de ce que j’ai accompli. Je me suis faite toute seule ce qui est bien trop gratifiant pour laisser qui que ce soit me retirer ça. « Bon, je sais que je ne suis pas très impartiale, mais c’est vraiment la meilleure, tu ne trouveras pas mieux qu’elle pour organiser ton mariage. Je connais aussi de bonnes pâtisseries si t'as besoin pour ton gâteau. » Un sourire se dessine sur mes lèvres alors que je balance mes jambes dans le vide, déjà prête à fuir l’hôpital lorsque je la vois taper sur la tablette qui doit probablement contenir mon dossier et les informations à mon sujet. « C’est pas de refus pour les pâtisseries, on n’a pas encore parlé du gâteau mais ça serait bien de s’y mettre. Pour le reste, je lui fais confiance, elle m’a été bien trop chaleureusement recommandé pour que je doute de ton avis. » Dans le pire des cas, du moment que j’épouse Tommy c’est tout ce qui compte. « Donc … Je vais pouvoir partir d’ici bientôt ? Je suppose que mon fiancé a déjà été appelé et j’avoue ne pas trop apprécier l’hôpital de façon générale. »
« Ça fait très féministe mais c’est la vérité pourtant. J’ai appris très tôt que si on le veut vraiment, on peut atteindre nos objectifs sans avoir besoin de qui que ce soit. » Depuis que je suis gamine, j’ai toujours pu compter sur tous les membres de ma famille. J’ai toujours reçu du soutien des personnes qui sont très importantes pour moi et je les remercie d’avoir toujours accepté mes choix, mais j’aime aussi l’idée de pouvoir me débrouiller toute seule si jamais j’en ai besoin. Je ne dis pas que je ne veux plus jamais accepter l’aide de ma famille, mais même si les Falcone sont très fortunés, l’argent que je dépense est celle que j’ai moi-même gagné et très honnêtement, c’est très satisfaisant de travailler fort pour obtenir ce que je veux et même si je sais que mes parents seront toujours là pour moi, j’aime tellement mieux être dépendante. Un sourire toujours bien accroché sur mes lèvres, je regarde toujours Tessa au même moment où je termine de l’examiner. « Je suis cent pour cent d’accord avec toi. C’est pour ça que je n’ai jamais profité de l’argent ou la popularité de ma famille, j’ai toujours voulu me débrouiller seule pour arriver là où je suis maintenant. » Et je suis très fière de ce que j’ai accompli d’ailleurs même s’il me reste encore quelques objectifs à accomplir pour arriver à mon but ultime de devenir chirurgienne en cardiologie. C’est mon rêve et je sais que je vais finir par le réaliser. Changeant par la suite de sujet, Tessa me mentionne que c’est ma sœur Lara qui va s’occuper de l’organisation de son mariage. Il faut dire que le monde est très petit. D’abord ma sœur et ensuite moi qui s’occupe d’elle à l’hôpital, c’est une coïncidence plutôt étrange, mais ça me fait sourire, plutôt fière de ma sœur et de ce qu’elle fait dans la vie. « C’est pas de refus pour les pâtisseries, on n’a pas encore parlé du gâteau mais ça serait bien de s’y mettre. Pour le reste, je lui fais confiance, elle m’a été bien trop chaleureusement recommandé pour que je doute de ton avis. », « Mon frère est chef pâtissier donc il pourrait probablement faire quelque chose pour toi. Sinon, il a certainement d’autres contacts qui pourront t’aider. » Dis-je simplement avant d’hausser les épaules et de ranger tout ce que j’ai utilisé pour l’examiner. « Donc … Je vais pouvoir partir d’ici bientôt ? Je suppose que mon fiancé a déjà été appelé et j’avoue ne pas trop apprécier l’hôpital de façon générale. » J’ai bien remarqué qu’elle n’appréciait pas du tout être dans un hôpital et je sais qu’elle a probablement très hâte de quitter. Comme j’ai terminé ce que j’avais à faire, je prends place sur une chaise devant elle et la regarde simplement. « Oui il n’y a pas de problème. Quelqu’un s’est chargé de prévenir ton fiancé, mais j’aimerais que tu restes ici le temps qu’il arrive, juste pour être certaine. Je peux te tenir compagnie en patientant si tu veux. Je sais que les hôpitaux ne plaisent pas tout le temps. » Peu importe ce qu’elle me dit, je dois malheureusement faire mon travail et veiller à ce qu’elle soit en sécurité pour retourner chez elle.
« Je suis cent pour cent d’accord avec toi. C’est pour ça que je n’ai jamais profité de l’argent ou la popularité de ma famille, j’ai toujours voulu me débrouiller seule pour arriver là où je suis maintenant. » Profiter d’une quelconque popularité ou de l’argent n’a jamais été un souci dans ma vie. Je n’ai jamais eu ni l’un, ni l’autre. Je ne m’en plains pas cela dit puisque j’ai réussi à m’en sortir sans. L’argent que j’ai fini par avoir c’est à la sueur de mon front et à cause de mon passé j’ai appris à être économe. Un sou est un sou, c’est aussi bête que ça. C’est aussi pour cette raison que j’ai longtemps refusé l’aide de Tommy. Je voulais m’en sortir par moi-même, prouver ce dont j’étais capable sans qu’on vienne me donner de l’argent par pitié. Il est vrai que je le méritais, qu’il me payait nettement moins que ce qu’il devenait, toutefois étant à l’époque officieusement son agent je n’avais pas envie qu’on vienne poser des questions dérangeantes. Désormais c’est un peu différent. Il me paye parce que c’est ainsi que les choses se font, mais son argent est le mien au même titre que mon argent est le sien. Que Logan ait envie de se débrouiller toute seule, je peux que le comprendre. C’est tout à son honneur en plus de ça. « Je t’avoue que je n’ai pas la moindre idée de ce que fait ta famille, mais je comprends le sentiment.Mon frère est chef pâtissier donc il pourrait probablement faire quelque chose pour toi. Sinon, il a certainement d’autres contacts qui pourront t’aider. » Ma bouche forme un "o" parfait en entendant cette information. « Il y a quelque chose qui pourrait ne pas m’intéresser dans ta famille au moins ? » Entre elle qui est médecin, sa sœur qui organise mon mariage et maintenant son frère qui pourrait – potentiellement – s’occuper des desserts, je vais peut-être payer tout le monde ! Son matériel rangé, je ne peux pas me retenir de lui demander si je vais bientôt pouvoir partir, impatiente de pouvoir respirer un air qui n’est pas chargé de l’odeur de désinfectant caractéristique des hôpitaux. « Oui il n’y a pas de problème. Quelqu’un s’est chargé de prévenir ton fiancé, mais j’aimerais que tu restes ici le temps qu’il arrive, juste pour être certaine. Je peux te tenir compagnie en patientant si tu veux. Je sais que les hôpitaux ne plaisent pas tout le temps. » Pendant quelques minutes j’ai pu oublier la panique que je vais lire sur le visage de Tommy lorsqu’il va débarquer ici, sans doute après son propre entraînement. Maintenant j’y pense avec angoisse. Le genre très imposante qui remplace le malaise que l’hôpital provoque chez moi. « Je veux bien et ce n’est pas que je n’aime pas les hôpitaux mais j’y vais rarement pour une bonne nouvelle. Je ne sais pas comment vous faites, les médecins, pour tenir. Je suis trop empathique. » Je serais capable de devenir dépressive après la perte de mon premier patient, alors risque d’en perdre des tas non merci.
Je ne suis peut-être pas encore officiellement chirurgienne, mais je sais très bien qu’avec le salaire que je fais comme résidente, j’ai largement les moyens de bien vivre ma vie et je n’ai donc pas besoin de l’argent de mes parents pour m’aider. En plus, comme je suis en colocation avec ma soeur Lou, c’est nettement plus facile de payer nos comptes à deux et surtout, ça nous aide à ne pas toujours se sentir seule dans une grande maison. Puis de toute façon, ma soeur bosse aussi à l’hôpital donc la plupart du temps, je dors ici ou elle le fait parce qu’elle est de garde alors il n’y a pas toujours quelqu’un à la maison. Tout ça pour dire que peu importe ce que mes parents font, peu importe s’ils sont hyper riches et que si je voulais, je pourrais ne rien faire et seulement vivre de leur argent, je ne compte pas le faire. Ma passion est la médecine, c’est ce que j’aime faire et je n’échangerais cela pour rien au monde. J’aime mes parents, mais je préfère nettement mieux me débrouiller seule, comme une grande fille et surtout être fière de moi parce que je vais avoir travailler fort pour arriver là où je veux aller. « Je t’avoue que je n’ai pas la moindre idée de ce que fait ta famille, mais je comprends le sentiment. » Ça me fait du bien de savoir que pour la première fois, une personne n’a pas la moindre idée de qui sont les Falcone. Pas que j’ai honte de ma famille, loin de là même, je suis fière de faire partie d’une famille aussi grande, c’est juste que de passer inaperçu quelques fois, c’est aussi une très bonne chose. « Disons que les Falcone sont plutôt connus par tout le monde et même si j’aime ma famille plus que tout au monde, j’aimerais aussi être connue comme Logan plutôt que comme la plus jeune des Falcone. » Oui puisqu’on m’identifie bien trop souvent à ce nom de famille alors que je suis une personne à part entière aussi et que je ne baigne pas non plus dans les affaires familiales. « Il y a quelque chose qui pourrait ne pas m’intéresser dans ta famille au moins ? » Évidemment, son commentaire me fait rire puisque c’est vrai que nous touchons à beaucoup de branches différentes dans la famille. C’est ce qui fait que nous sommes uniques j’imagine, mais c’est surtout très pratique pour ceux qui font partie de notre entourage. « Hm.. mon autre soeur aussi bosse à l’hôpital et sinon mon frère s’occupe aussi de la maison de disque qui appartient à mon père. » Dis-je en souriant. Si jamais elle connait des artistes qui aimeraient se lancer, il y a aussi une possibilité que cette autre branche l’intéresse. « Je veux bien et ce n’est pas que je n’aime pas les hôpitaux mais j’y vais rarement pour une bonne nouvelle. Je ne sais pas comment vous faites, les médecins, pour tenir. Je suis trop empathique. » Je comprends totalement ce qu’elle veut dire. Je n’ai encore jamais perdu de patient ou quoique ce soit, mais je sais très bien que la journée où ça m’arrivera, je ne vais certainement pas bien le prendre. C’est d’ailleurs ce qu’on m’a dit bien souvent quand j’ai commencé. Que le premier patient était toujours bien difficile et que c’est une question d’habitude. J’ai l’impression qu’il m’en faudra beaucoup plus que ça pour m’y faire. « Je peux comprendre, c’est rarement pour des bonnes nouvelles que les gens viennent à l’hôpital. Et honnêtement, je ne sais pas. J’ai juste tellement ce besoin de sauver des vies et d’aider des gens, je crois que c’est ça qui me fait tenir. »
« Disons que les Falcone sont plutôt connus par tout le monde et même si j’aime ma famille plus que tout au monde, j’aimerais aussi être connue comme Logan plutôt que comme la plus jeune des Falcone. » M’explique-t-elle. Je n’aurais jamais imaginé penser ça un jour mais je vois à peu près ce qu’elle veut dire. La différence qu’il y a entre Logan et moi c’est que pour elle c’est depuis toujours. Je ne connais pas mon père biologique depuis assez longtemps pour être lassée d’être reliée d’une quelconque façon à lui. Je n’aime pas la célébrité et je n’aime pas que ma vie privée ne le soit plus tellement, seulement entre mon nom et celui que je vais porter dans quelques mois autant dire que je n’ai pas choisi la solution de facilité. Je comprends parfaitement que la blonde aime être appréciée pour qui elle est, pour ce qu’elle fait, pour son caractère, et non parce qu’elle s’appelle Falcone. « C’est compréhensible. Quand j’ai appris que mon père était le célèbre Michael Blackthorne, j’ai eu peur d’être soit la fille profiteuse sortie de nulle part, soit qu’on pense que je devais ma réussite à son nom ou même à la célébrité de mon frère. Être reconnue à notre juste valeur c’est ce qu’on veut tous … ou presque. » Il existe quelques personnes qui rêvent de célébrités et d’être mondialement connues, il faut de tout pour faire un monde de toute manière et je ne juge pas ces personnes. « Hm ... mon autre sœur aussi bosse à l’hôpital et sinon mon frère s’occupe aussi de la maison de disque qui appartient à mon père. » Eh bien ! Autant dire qu’ils ne chaument pas dans sa famille, j’en suis impressionnée, ce qui est probablement visible sur mon visage. Je suis un livre ouvert quand il s’agit de mes émotions. Sauf dans mon travail, là je suis une toute autre personne. « C’est … impressionnant ! » Admis-je enfin. Médecine, musique, mariage, pâtisserie … Ils sont sur tous les fronts ! C’est agréable de pouvoir discuter avec Logan aussi tranquillement, ça me fait presque oublier que je suis dans un hôpital et que je vais affronter la panique de mon fiancé. J’apprécie d’autant plus qu’elle accepte de rester avec moi alors qu’elle a sans doute mieux à faire. « Je peux comprendre, c’est rarement pour des bonnes nouvelles que les gens viennent à l’hôpital. Et honnêtement, je ne sais pas. J’ai juste tellement ce besoin de sauver des vies et d’aider des gens, je crois que c’est ça qui me fait tenir. » La médecine reste une belle vocation, je ne peux pas le nier. Moi je ne pourrais pas, c’est tout. Je n’en aurais jamais été capable et je me plais plus dans le milieu sportif. Quelques minutes plus tard une jeune infirmière fait coulisser la porte du box. « Docteur Falcone ? Le fiancé de mademoiselle Blackthorne vient d’arriver. » Il ne m’en faut pas plus pour me retrouver sur mes deux pieds. Aussi angoissée que je sois de l’affronter, il me tarde aussi de me glisser dans ses bras. Mes affaires récupérées, je sers la main de la blonde avec un grand sourire. « Merci pour tout, Logan. Et je n’oublierai pas la proposition d’être ma guide touristique. » Lorsque nous aurons du temps toutes les deux. J’apprécie toutefois la perspective d’avoir une nouvelle personne avec laquelle parler.
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Dim 15 Déc - 19:31