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LOS ANGELES, A L'ANCIENNE :: Archives 2020 :: Archives rpsPartagez

 New home - Luis

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#  New home - Luis EmptyLun 14 Sep - 1:35
 
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Mes chaussures raclent le bitume. Chemise légèrement déboutonnée, écouteurs dans les oreilles, je marche en direction de mon nouvel appartement, mon éternel sourire aux lèvres. Mon regard explore la rue et ses passants sans toutefois réellement faire attention à eux. Sauf lorsqu'ils s'agit de regards explicites qu'on me lance, à travers mes lunettes de soleil que je fais descendre sur mon nez. Mes yeus suivent les jolies filles qui gloussent sur mon passage, je ne peux pas m'en empêcher. L'instant suivant, mes lunettes reviennent se coller sur l'arrête de mon nez. Je crois que j'y suis.

Mon regard se lève sur la bâtisse devant moi. Ça paie pas de mine. C'est vieux, gris, ça donne vraiment pas envie. La porte d'entrée n'a même pas l'air de réellement fermer. Je gravis les quelques marches qui mènent à celle-ci. Une odeur nauséabonde me saute à la tête alors que je pénètre dans l'établissement. C'est atroce. Ça pue la mort, ça pue la pisse, c'est horrible. Mon bras vient trouver sa place contre mon nez et ma bouche pour tenter de ne pas vomir. Aller Alvi, même si c'est crade, vaut mieux ça que de dormir sur un banc.

Je prends sur moi et monte rapidement les marches, mon sac de sport sur l'épaule. Cinquième étage, sans ascenseur, évidemment. Ce serait trop simple. Je cherche ma porte, zieute les numéros. C'est au fond du couloir. Je sursaute lorsqu'un bruit sourd résonne juste à côté de ma tête alors que je traverse le coridor. Génial, je sens que ça va être le pied, de vivre ici. Je me reprends et fini ma route jusqu'à ma porte en sortant ma clé de ma poche. J'ignore les cris et les pleurs pour vite me réfugier dans mon appartement, refermant rapidement la porte derrière moi. Un soupir me traverse en découvrant la pièce. M'ôte mes lunettes que je dépose sur l'élément de cuisine à portée de main avant de glisser mes doigts dans mes cheveux dans une tentative vaine de les dicipliner. Je glisse un regard blasé sur ce qui m'entoure. La pièce est petite. Il n'y a pas de chambre, juste un salon avec une minuscule salle de bain et une petite cuisine à l'entrée. Comme seul et unique meuble, un matelas, posé au centre de la pièce. Je soupire en laissant mon sac glisser de mon épaule pour rejoindre le sol. Voilà, tu y es Alvi. Los Angeles dans toute sa splendeur. Pourquoi je suis venu ici, déjà ?

Mes pieds collent sur le sol. Je ne préfère même pas savoir pourquoi. Mes doigts se faufilent dans la petite poche de mon sac pour en sortir mon pochon. Je trace rapidement une ligne à même ma table, puis me penche pour prendre ma dose comme on avalerait de l'eau. Ma tête part en arrière alors que je reniffle, pressant ma narine douloureuse. C'est là que je remarque les tâches dispersées au plafond. Je grimace, autant de l'état de l'appart que de la drogue qui brûle mon nez. Et je paie combien pour ce trou à rat ? Beaucoup trop cher. Mais ils sont rares, les proprio qui accepte les gens comme moi, sans travail et sans fric. Alors, je ferme ma gueule. C'est juste provisoire, de toute façon.

J'avance jusqu'à mon lit de fortune en tirant mon sac à ma suite. Je prends le temps de sortir l'essentiel. Une cannette de coca, qui me servira de cendrier lorsqu'elle sera vide, ma weed et de quoi rouler. Ma main dégage mon portable de la poche de mon jeans. Je n'ai besoin de rien d'autre que ça, pour le moment. Je dégage une cigarette pour la porter entre mes lippes alors que je m'allonge sur le lit, zieutant mon téléphone où des conneries défilent sous mes yeux quelques minutes. Finalement, morphée m'emporte sans même que je le réalise. Lorsque j'ouvre les yeux, le soleil est déjà couché. Je suis dans le noir, ma cigarette éteinte perdue entre mes doigts. Combien de temps ais-je dormi au juste ? Je m'étire tel un chat avant de trouver le courage de me lever pour allumer la lumière. Et évidemment, c'est un fail. Mon doigt à beau appuyer frénétiquement sur l'interrupteur, rien ne s'allume. Je grogne, frustré, maudissant l'univers en posant mon front contre le mur. Génial, j'ai même pas de lumière !

Bongeon, je m'en vais à nouveau griller une cigarette pour me détendre les nerfs. Peut-être qu'un voisin pourrait me dépanner d'une lampe ? D'une ampoule même ? Je mordille ma lèvre, incertain en me rappelant des bruits étranges qui m'avaient tétanisés lorsque j'étais entré, quelques heures plus tôt. Qui ne tente rien, n'a rien. N'est-ce pas ?

Je délaisse ma cigarette dans le cendrier et me dirige vers la porte. Je ne prends pas la précaution de prendre mes clés et me retrouve dans ce couloir paraissant encore plus lugubre que plus tôt. Mes pas marchent alors que j'écoute, laissant mon instinct me guider. Mon attention retombe sur une des portes. Je prépare un large sourire, puis toque quelques coups à la porte, espérant, priant pour ne pas tomber sur un tueur en série qui voudrait me faire la peau. Je suis trop sexy pour mourir comme ça. La porte s'ouvre sur mon sourire.

« Hey ! Je suis le nouveau voisin, Alvario. Désolé de vous déranger, vous n'auriez pas une ampoule à me dépanner ? »

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#  New home - Luis EmptyLun 14 Sep - 23:43
 
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Allongé en travers de mon lit, le nez levé vers le plafond et le portable vissé à l'oreille, je savoure le sourire amusé qui me fend les joues. De l'autre côté du combiné, les accents chaleureux de mes deux soeurs se chamaillent pour parler au téléphone. Je finis par pouffer en écoutant les noms d'oiseaux qu'elles se lancent alors que de désagréables bruits de lutte bourdonnent dans l'appareil. Ça me fait un bien fou de les entendre. Elles, et leur rivalité de pacotille. La dernière fois que je les ai vu, c'était il y a cinq ans. Elles étaient alors en plein adolescence. Presque encore des enfants. Je n'ose même pas imaginer à quel point elles ont changé depuis. Alors, les entendre se chamailler pour des broutilles, ça me réconforte encore un minimum ; certaines choses n'ont pas changées.

C'est finalement la voix de ma plus petite soeur qui se fait entendre plus clairement. Elle soupire, faussement agacée, avant que je ne la sente s'apaiser.

- Quand est-ce que tu penses revenir ?
- Si tout se passe bien, c'est vous qui allez venir me rejoindre, je réponds alors que mon sourire prend un angle plus doux.
- Ça fait des mois que tu dis ça, Luis ...


Cette fois, la nostalgie prend le dessus. Elle me grimpe à la jambe et vient ternir l'éclat lumineux que mes soeurs me transmettent, à plusieurs milliers de kilomètres de là.

- Je sais, cariña.

- Tu nous manques. Et à maman aussi, tu lui manques.
- Vous aussi, vous me manquez …

Je ferme les yeux, rejetant d'office la langueur triste qui cherche à m'agripper les épaules, et imagine la maison. La vieille cuisine, les carrelages fendus, l'odeur d'épice qui traîne jusque dans le couloir. Les couleurs des murs, les marches grinçantes. Tout me revient dans le moindre détail. C'est comme si j'y étais de nouveau.

J'entends mes sœurs parler encore entre elles. Il n'en plus question d'enfantillage lorsque je décèle la tension qui guide leurs mots.

- On doit raccrocher, Luis. Andrès vient de rentrer et … tu sais comment il est …

Un nœud se forme dans ma gorge. Je déglutis. Mon frère est toujours aussi furieux de mon départ. Pire encore, sa colère semble enfler à mesure que son caractère empire. Et je ne souhaite pas que mes sœurs subissent son courroux en les surprenant au téléphone avec moi.

- File. A plus tard. Te quiero.

Elle répond à peine et raccroche avant de se faire attraper la main dans le sac. Je souris, le cœur de nouveau plein de motivation.

Mais le silence ne dure que quelques instants. Seulement le temps pour que Madame Da Silva, la grosse mexicaine d'à côté, ne racle bruyamment sa chaise contre le carrelage usé de sa cuisine. Je compte les huit pas habituels jusqu'à sa porte d'entrée. Après cela, mes pensées divaguent de nouveau alors que je roule sur le côté et quitte le lit. Il est tard, et ce coup de téléphone m'a retenu de manger.

- Eh mais pour qui qu'il s'prend c'lui là ?

La voix bourrue de Madame Da Silva me parvient de manière étouffée à travers le mur. La teneur de son discours pique ma curiosité.

- T'entends ça Sergio ?

Sergio, c'est son mari. Tout aussi opulent qu'elle, la moustache en plus.

- Y m'demande une ampoule l'autre, eh ! L'est pas bonne celle-là ? Y'a pas écrit « épicière » là. Haha !

Et là, je l'imagine sans peine mimer ses mots d'un geste sur son front. J'entends la porte claquer violemment. La mexicaine ricane encore alors qu'elle retourne dans son salon, visiblement hilare de la bonne blague du voisin qui est venu toquer à la porte.

Je reste immobile au milieu de mon appartement, lèvres pincées. Une brève hésitation m'étreint, avant que je ne me décide à aller voir de moi-même ce qu'il en est. Mes pieds m'amènent silencieusement jusqu'à ma porte, que j'ouvre bien moins abruptement que ma voisine. Ma tête passe dans le couloir, et je découvre là un homme planté sur le paillasson d'à côté, visiblement dépité de ce qui vient de lui arriver.

- Salut ? je lance dans un sourire incertain. T'as besoin d'aide ?

Je le détaille rapidement avant de m'avancer sur le pas de ma porte. C'est bien la première fois que je vois sa tête. Un nouvel arrivant peut-être ? Ce qui expliquerait sa demande. Manque de chance, il s'est planté de porte.

- Madame Da Silva n'est pas méchante, je le rassure avec un amusement compatissant. Il faut juste savoir la prendre dans le bon sens.



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#  New home - Luis EmptyMar 15 Sep - 12:56
 
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Mauvaise pioche. Très, très mauvaise pioche. La porte s'ouvre sur une femme, dont l'accent trahit ses origines. Je la détaille à peine, préférant ne pas me faire plus de mal que nécessaire à la rétine alors qu'elle me rit ouvertement au nez. Je m'efforce de garder mon ravissant sourire sur mes lèvres. Ok, super, je vois le genre de l'immeuble. Loin de me démonter pour autant, je me permet même de la reprendre.

« Techniquement, on ne vend pas d'ampoule dans une épice... »

La porte claque devant mon visage. Superrrr. Je lève les yeux au ciel en maudissant la terre entière. Je n'ai plus qu'à trouver mon bonheur ailleurs. Mais est-ce que j'ai vraiment le courage de me claquer encore ce genre de refus à la gueule ? Pas vraiment, non. Je préfère encore vivre dans le noir et me contenter de la lampe de mon téléphone. Ça fera très bien l'affaire.

Je me retourne en passant mes doigts dans mes boucles indisciplinées. Et c'est précisément à cet instant qu'une voix retient mon attention. Je me tourne vers la porte d'où dépasse une jolie tête, toute aussi bouclée que la mienne. Aw, il est mignon lui. Finalement, il n'est pas si terrible que ça cet immeuble.

« Salut ! Ouais, ce serait pas de refus ! »

Je lui offre un sourire étincelant alors qu'il me détaille, puis sort de son appartement. Je fais de même, sans même chercher à le cacher. Il est a croquer. Mon sourire s'étire alors qu'il parle de la voisine qui vient de m'envoyer chier bien comme il faut.

« Ouais, je vois le genre. »

J'approche, lui offrant ma main pour me présenter comme il se doit. J'accroche son minois. Il est adorable ce garçon. Et j'ai déjà une multitude d'idées perverses qui se bousculent dans ma tête rien que de le découvrir.

« Alvario. Tu peux m'appeler Alvi. Je viens d'emménager. »

Je reprends ma main en glissant ma langue sur ma lèvre dans un tic. J'en oublierais presque le pourquoi est-ce que je me suis retrouvé dans le couloir à la base.

« Dis moi tu... T'aurais pas une ampoule ? Ou une lampe à me dépanner ? Je crois que le proprio m'a entubé, j'ai même pas de lumière pour m'éclairer. »

Et je n'avais même pas encore regarder l'état de ma salle de bain. J'espérais que tout ne serait pas dans le même état, pour pouvoir vivre un minimum descemment dans ce trou à rat. Enfin, c'est moi qui l'avait voulu. Je n'avais pas à me plaindre.
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#  New home - Luis EmptyMar 15 Sep - 16:28
 
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L'inconnu répond. Le premier mot qui me vient à l'esprit le concernant, c'est « lumineux ». Il pétille dans ce couloir étroit aux couleurs fades. Son sourire étincelle et son assurance éblouit l'espace. Alvario s'avance et me tend sa main en bonne et due forme. Sa voix s'élève sans timidité, et je crois même y déceler un léger accent du sud. Il confirme mes suppositions ; il vient d'emménager, pour le meilleur et pour le pire visiblement. Enfin, surtout le pire vu ce superbe début de location.

- Je m'appelle Luis,
je réponds dans un sourire en répondant à la pression de sa main. Tu vis dans quel appartement ?

Mes yeux relâchent son visage aux traits séduisants pour glisser sur le reste de l'étage. L'appartement à droite du mien est celui de la grosse mexicaine. Celui d'en face est occupé par Sofia et sa sœur. Je n'ai pas entendu le moindre bruit à ma gauche depuis un sacré bout de temps, c'est à se demander si mon fantôme de voisin n'est pas mort là-dedans. Enfin, l'odeur n'y est pas encore. Je lui laisse le bénéfice du doute avant d'appeler les pompiers.

Alvi m'explique l'objet de sa demande. Une ampoule, c'est bien ce que j'avais cru comprendre à travers le mur. J'ai un nouveau sourire compatissant lorsqu'il évoque son propriétaire. Il y a fort à parier qu'il n'est pas au bout de ses surprises.

- Une ampoule ? Hm … Je vais voir ce que je peux faire ...

J'hésite un instant, jetant un coup d’œil vers mon appart', avant de relever mon attention vers ses yeux qui brillent d'espièglerie.

- Tu veux entrer deux secondes ?

Il me plaît bien, ce mec. S'il est aussi sympa qu'il rayonne, il sera probablement un bon voisin. Et j'aime bien entretenir de bons liens avec les âmes qui vivent autour de moi. Surtout lorsqu'il faut se dépanner, comme aujourd'hui. Alors, ça me ferait chier de le faire attendre sur le palier. Je rentre chez moi et lui fais signe de me suivre. Mes pas traversent rapidement le petit salon pour me permettre de farfouiller dans les tiroirs.

- Tu sais, on se fait tous « entuber » par le proprio, je relance sans me départir de mon sourire amusé. Mais en réalité, tant que t'as du courant et de l'eau chaude, c'est plutôt pas mal. Et personne ne viendra t'emmerder pour un loyer en retard.

Je me relève, bredouille et ahuri de n'avoir aucune ampoule de rechange. Elle est bien bonne celle-là.

- Je suis désolé, j'ai que ça pour te sauver la mise.

Je retourne auprès d'Alvi en tripotant une vieille lampe torche dont j'avais complètement oublié l'existence. Mes doigts tentent de l'actionner. Je dois taper deux coups au cul de l'appareil pour le voir clignoter, et enfin s'allumer. Un sourire victorieux s'étire sur mes joues.

- Ça t'évitera de t'empaler contre une table en allant pisser, je lâche avec un léger rire.

Je lui abandonne l'objet entre les mains. Mon regard remonte le long de son buste, l'étudiant de nouveau, jusqu'à retrouver ses prunelles. A la lumière, son minois m'apparaît plus clairement. D'épaisses boucles retombent de manière totalement aléatoire sur son front. Il a un regard franc. Des lèvres droites. Je ne doute pas un instant qu'il fera tourner pas mal de tête dans le quartier, ou même ailleurs. Il a un côté latino capable de faire des ravages.

- Tu es arrivé quand ?

Je lance un coup d’œil vers l'horloge de la cuisine. Il est presque vingt et une heures. C'est pas vraiment une heure pour déménager.

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#  New home - Luis EmptyJeu 17 Sep - 12:32
 
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Luis. J'imprime ce prénom du sud dans mon esprit avant qu'il ne relâche ma main. J'ai au moins un voisin sympa dans tout l'immeuble. Je retiens le numéro de son appartement, pour m'assurer de ne pas retomber sur madame Da Silva avant un certain temps. Gardant mon radieux sourire, j'indique mon propre logement d'un coup de tête.

« Juste là-bas, au bout du couloir. »

Mon attention retombe sur lui. Je lui fais par de ma demande, lui offrant un regard étincellant lorsqu'il accepte de m'aider.

« Trop cool ! Merci mec, tu me sauves ! »

Je m'appuies d'emblée contre le chambranle de sa porte à l'aide de mon avant bras, prêt à l'attendre à sa porte alors qu'il rentre. Je suis déjà en train de reluquer l'intérieur de son logement, sans pouvoir m'en empêcher. Ça a l'air cool, cozy et tout. Je relève vivement la tête lorsqu'il m'invite à entrer, retrouvant mon sourire.

« Ouep ! Merci ! »

Je me décolle de la porte pour entrer à mon tour. Mes pas suivent mon voisin par automatisme alors que mes yeux explorent les lieux. C'est vraiment sympa comme endroit. Il en a fait un truc qui semble lui correspondre. Je sens que je vais bien m'entendre avec ce gars. Sa silhouette qui se penche sur les tiroirs attirent de nouveau mon attention. Je ne peux pas m'empêcher de le mater, sans me départir de mon sourire. Je croquerais bien dans ce cul, un de ses quatre.

« Ouais, je vois le genre. C'est le gars qui pose pas de questions mais qui se bouge pas le cul non plus. »

Et c'était très bien comme ça, au final. Pas de questions indiscrètes, c'est ce qui me convenait le mieux. Sans ça, jamais je n'aurais pu me permettre de venir ici, à L.A. Oh bien sûr, j'aurais pu loger chez des potes, le temps de me trouver un truc stable, mais c'était pas mon délire. La stabilité, c'était un mot qui ne faisait pas partie de mon vocabulaire, définitivement.

« T'en fais pas, y'a pas de soucis ! »

Il se retourne vers moi, armé d'une lampe torche. Je souris, amusé. Il n'a pas d'ampoule, mais il a ça à la place. C'est adorable de sa part. Plus je le découvre, plus il me plait, ce garçon. Après deux tentatives, la lumière s'active. Victoire ! J'éclate de rire avec lui avant qu'il me confie la lampe.

« Merci, vraiment, tu me sauves. »

Je le vois bien, son regard qui me détaille. Ce qu'il voit lui plait, sans aucun doute. Mon sourire se fait mutin alors que je ne le lâche plus des yeux. Coucher avec son voisin dès le premier soir, ça se fait ou pas ?

« Plus tôt dans la journée. Je me suis endormi comme une merde dès que je suis arrivé. Le voyage m'a complètement crevé. »

Il fallait dire que dix heures de vol dans les dents, ça ne m'avait pas fait du bien. J'allais être jet lagué un moment, sans doute que mon corps allait avoir du mal à suivre, comme d'habitude. Mais avec une ligne dans le nez, ça passe.

« Y tu ? ¿Llevas mucho tiempo aquí? »
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#  New home - Luis EmptyJeu 17 Sep - 15:35
 
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Alvi investit les lieux, visiblement à l'aise où qu'il soit. Je l'entends explorer distraitement la pièce puis sens son regard revenir sur moi, alors que je farfouille dans mes tiroirs. Un nouveau sourire éclaire mes joues lorsqu'il me répond à propos du propriétaire. C'est ça. Il a tout compris.

- Exactement, j'approuve avec un regard complice par-dessus mon épaule. Y'a pas mieux si t'es dans le coin pour te faire oublier.

Mes yeux se plissent imperceptiblement avant que je ne reporte mon attention sur le meuble. Je referme le tiroir, bredouille, et me redresse pour revenir auprès de lui. J'ignore encore pourquoi Alvi est venu s'enterrer ici. On a tous une bonne raison d'être dans l'un de ces appartements. Parfois par souci d'argent, parfois pour d'autres histoires bien plus complexes. Je ne sais pas quelle est la sienne, mais je ne doute pas un instant qu'elle soit intéressante.

- Je t'en prie.

Je lui abandonne la lampe torche, navré de ne pas pouvoir lui donner plus. En fait, je crois que je n'ai même pas de bougie. Il ne pourrait même pas compter sur une ambiance plus tamisée et archaïque. Le drôle d'éclat qui brille dans les iris d'Alvi pique mon attention. Je crois que je le regarde un peu trop dans les yeux pour essayer de déceler ce qu'elle veut dire, cette pétillante étincelle. Ses explications me tirent un nouvel éclat de rire qui a le mérite de me remettre les pieds sur terre.

- Sérieux ? Le voyage a été rude ?

Sans me départir de mon sourire amusé, je creuse mine de rien pour satisfaire ma curiosité. Alvi n'a pas l'air très cachottier. Et puis d'un coup, sa remarque fait son cheminement dans mon esprit. Mes sourcils se froncent alors que je lui lance un regard inquiet.

- Attends, t'es arrivé aujourd'hui et tu n'as fait que dormir ? Tu viens seulement de te rendre compte que tu n'as pas de lumière ?

Et ça, ça craint.

- T'as de quoi manger au moins ? je demande alors, en venant au point qui me préoccupe.

Des mots lancés sur ma langue maternelle viennent bientôt caresser ses lèvres espiègles. Son timbre soudainement bien plus chaud me surprend. Je regarde presque Alvi avec émerveillement et avance d'un pas sans trop m'en rendre compte.

- Hablas español ?


C'est idiot, mais entendre parler hispanique a tendance à me réchauffer instantanément le cœur. C'est presque comme revenir à la maison après un long, très long, moment.

- De donde eres ? México ? Argentina? Colombia?

Je me tais lorsque je me rends compte que je parle trop. Un sourire radieux bien qu'un peu confus me tire les joues.

- Tu veux dîner ici ? je propose alors en restant sur la fréquence espagnole. Je n'ai encore rien mangé ce soir.

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#  New home - Luis EmptyVen 18 Sep - 0:40
 
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Durant un instant, ses yeux me narguent et j'ai le loisir de pouvoir y plonger sans détour. J'avoue que son regard est totalement envoûtant. Une teinte aussi particulière, c'est électrisant. Et puis, il est canon, avec son sourire et ses boucles qui entourent son fin visage. Il doit en faire tourner des têtes lui, la mienne en premier.

« Epuisant ouais ! 10H de vol ! Je pensais même pas que j'allais y survivre. »

Parce qu'évidemment, il y avait eu des gosses, dans cet avion. Et une mamie, qui s'était endormie sur mon épaule en ronflant à mon oreille. J'avais eu beau essayer de la repousser mille fois, elle était revenue comme un aimant. Et évidemment, pas un seul spécimen à se mettre sous la dent durant le vol pour faire passer le temps plus vite. Le plus long vol de ma vie, vraiment.

« Bah... Ouais. »


Je hausse les épaules en lui offrant un sourire gêné. Je sais, dis comme ça, ça craint. Il enchaine sur le fait d'avoir à manger. Ah. Merde. J'avais oublié ce détail. Je pince les lèvres.

« Euh... Il est possible que j'ai complètement oublié ce détail. »

Et puis bon, ce n'est pas comme si je n'avais pas l'habitude de sauter des repas. Ou d'oublier simplement de manger toute une journée. Ça m'arrivait souvent. La faute à la drogue, sans doute.

« T'inquiète, au pire je peux toujours aller m'acheter un truc dans un magasin de nuit. »

Je ne voulais pas qu'il me prenne en pitié. Ou qu'il pense quoi que ce soit de négatif à propos de moi, en fait. Si il commençait déjà comme ça maintenant, qu'est-ce que ce serait quand on se connaitrait un peu mieux ? Mon sourire revient néanmoins. Mon espagnol a fait mouche. Ses yeux s'éclairent de surprise et d'émerveillement. Ok, là il me fait vraiment craquer.

« Chile. ¡Casi estabas allí! » m'exclamais-je en éclatant de rire sous son enthousiasme.

Ça fait plaisir, de tomber sur quelqu'un qui parle la même langue. Je me sens un peu moins seul dans cette immense citée que peu être Los Angeles, moi qui ne connait encore personne. C'est un peu comme si je n'avais jamais quitté Santiago. Sa question me fait mordre ma lèvre sous l'entousiasme.

« Avec plaisir ! Tu veux que je t'aide à préparer un truc ? »

Tout ce que tu voudras, tant que tu continues à me sourire comme ça.

« Je vais juste aller récupérer de quoi rouler chez moi, j'arrive ! »


Je lui offre un clin d'oeil avant de disparaitre dans un coup de vent, pour mieux revenir à peine trois minutes plus tard avec mon matériel que je dépose sur la table de son salon en m'asseyant dans son canapé. Je relève les yeux vers lui, curieux.

« Tu fumes ? »

Et je ne parle pas de tabac. Je m'active à préparer un bon joint, pour fêter notre rencontre. Et si il ne fume pas, ça en fera plus pour moi !

« Tu n'as pas répondu tout à l'heure, ça fait longtemps que tu vis ici du coup ? »
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#  New home - Luis EmptyVen 18 Sep - 21:17
 
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Le discours d'Alvi me soutire une petite moue peu convaincue. Aller chercher un truc dans une supérette de nuit ? Vraiment ? J'ai du mal à y croire. Et manger, c'est important. Sofia peut en témoigner ; je me suis presque fixé pour mission de veiller à ce que mes voisins de cet étage aient un régime alimentaire correct. C'est un peu ma façon à moi de prendre soin d'eux, ma presque famille de substitution.

De toute façon, Alvi chasse mes inquiétudes à grand renfort de son parler espagnol. J'ai presque envie de le prendre dans mes bras, rien que pour le remercier d'avoir ce gène en lui. Ça me fait tellement de bien, juste après avoir échangé avec ma famille coincée à plusieurs centaines de kilomètres d'ici. Pour la peine, il accepte de manger ici. Je ne retiens pas un large sourire satisfait pour accueillir sa réponse et louche un léger instant sur ses dents mordillant suavement sa lèvre.

- Pourquoi pas ! Tu as envie de manger quelque chose de particulier ? Ou tu préfères me faire confiance ?

Je m'éloigne déjà, lui adressant l'étincelle d'un regard malicieux. Le chilien m'informe qu'il doit repasser vite fait chez lui. Le clin d’œil qu'il m'adresse me laisse mi-amusé, mi médusé. Je le laisse faire, rejoignant d'ores et déjà la cuisine. Mes mains habituées sont déjà occupées à sortir sur la table tous les ingrédients dont j'ai besoin. Lorsque la voix d'Alvi réapparaît dans mon appartement, je le découvre confortablement installé au fond du canapé, penché sur sa feuille de cigarette. Sa question vole jusqu'ici. Son regard m'interroge. Et moi je me fige un bref instant, les yeux rivés sur ses doigts qui œuvrent habilement sur le papier.

La vision me fait penser à Johan, et aussitôt, j'ai un désagréable pincement au cœur. Je l'ai plusieurs fois surpris en train d'avoir ce geste, mon boxeur. Se rouler un pétard. Je n'ai même pas compté le nombre de fois où je l'ai vu tirer dessus, la dernière fois que l'on s'est vu. La dernière fois avant que tout ne dérape sans que je ne vois rien venir. Aujourd'hui encore, malgré le semblant de réconciliation que nous avons scellé, et à travers cet étrange silence que nous entretenons depuis quelques jours, le sentiment d'impuissance que je garde sur le bout de la langue est particulièrement amer.

Tu fumes?. Mes yeux quittent subitement ses mains pour remonter à son visage.

- Euh … non.

Alvi va se demander pourquoi j'ai l'air aussi dérouté d'un coup. Mais c'est plus fort que moi. Je n'arrive pas à refouler ce souvenir tenace qui bondit dans mon esprit. Non, je ne fume pas. Pas directement. En réalité, la dernière fois que j'ai approché ce genre de substance, c'était à travers les lèvres de Jo. Imaginer refaire la même chose avec Alvi me fait une drôle d'impression.

- Mais ne te gêne pas pour moi. Y'a une fenêtre dans la cuisine si tu veux.

Je lui souris en me reprenant.

- Tu veux couper les légumes ?

Je pousse tout un tas de poivrons, tomates et autres aliments colorés sur un coin de la table. De mon côté, je me concentre sur la viande blanche que je m'applique à découper en morceaux à l'aide d'un grand couteau cuisine.

- Ça fait un an que je vis ici, je réponds alors avec une gestuelle explicative, sans réellement faire attention à la lame que je tiens entre les doigts. Avant, j'étais en chambre universitaire. Je suis à LA depuis cinq ans au total.

C'est si peu et si énorme à la fois.

- Alors … Qu'est-ce qui t'amène par ici ?

Je reporte un regard piqué d'intérêt vers lui. De la famille ? Un amour ? Un rêve ? En théorie ici, rien n'est impossible.
(c) DΛNDELION
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#  New home - Luis EmptyMar 22 Sep - 0:03
 
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Ma question, aussi banale soit-elle, le heurte en plein visage. J'ai l'impression de lui avoir foutu une baffe, tellement perturbé il est d'un coup. Mes sourcils se froncent, soucieux de savoir ce qui peu lui traverser la tête à cet instant précis. Mes doigts viennent récupérer le carton au coin de ma bouche alors qu'il semble reprendre vie sous mes yeux. Non, il ne fume pas. Mais c'est clairement quelque chose qui le perturbe, visiblement. Je tire une moue dubitative avant que mon sourire ne revienne.

« Alez merci ! »

Joint perdu entre les lèvres, je me lève pour me rendre à la fenêtre indiquée, que j'ouvre à la volée avant d'allumer la tige. Je souris en recrachant ma fumée le plus possible en dehors avant d'à nouveau me tourner vers lui.

« Ouep, je tire un peu et j'arrive. »

J'abandonnais rapidement le joint dans le cendrier en laissant circuler l'air, puis me glissais jusqu'à l'évier pour me laver rapidement les mains avant d'attaquer la coupe. Mon regard alternait entre mes doigts et Luis alors qu'il racontait depuis combien de temps il vivait à L.A. Cinq ans, c'était déjà beaucoup à mon sens. Je souris plus franchement en relevant la tête.

« Et ça te plait, Los Angeles ? C'est si bien qu'on le dit ? »

Après toutes ses années, il devait maintenant avoir un avis tranché sur la question.

« Un rêve de gosse. La célébrité, voilà ce qui m'amène. »

Je souris en pensant à cette folie. Tout plaquer pour réaliser mon rêve avant qu'il ne soit trop tard, c'était ça, ma motivation. Ne serait-ce que pour le frôler du bout des doigts. Peu importais si j'y laissais ma peau.

« Je suis danseur. Mon rêve à toujours été de danser avec les plus grands. Etre sur scène, devant des miliers de personnes ! » m'exclamais-je à l'aide de grands gestes expressifs ; « Je me suis dis qu'en venant ici, je pourrais me faire remarquer. Alors me voilà. » finissais-je en lui offrant un sourire conquérant avant d'éclater de rire.

« Et toi, qu'est-ce que tu fais dans la vie ? Pourquoi venir ici ? »


Mon regard se repose sur lui, de plus en plus curieux d'en savoir plus sur lui. Je voulais tout savoir de lui à présent. Les légumes finis, je repartais me poster à la fenêtre, reprenant le joint que j'allumais en appuyant mes reins contre le bord de la fenêtre.


« Et si on mettait un peu de musique ? Tu écoutes quoi ? »

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#  New home - Luis EmptyMer 23 Sep - 14:29
 
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Alvi ne tarde pas à me rejoindre autour de la table pour s'occuper des légumes. De mon côté je m'applique à couper la viande tout en l'écoutant d'une oreille attentive. Sa question me soutire un sourire sincère. Je relève brièvement la tête vers lui pour croiser son regard, avant de répondre à sa question.

- C'est génial, j'affirme sans même prendre le temps d'y réfléchir. Enfin, moi ça me plaît. Et je n'ai aucune envie de partir.

J'espère qu'il en sera de même pour lui. Qu'il trouvera ce qu'il est venu chercher malgré toutes les difficultés qui se placeront forcément sur son chemin. Son rêve me fait écarquiller les yeux d'étonnement et d'admiration. La célébrité, rien que ça ! Alvi raconte et explique ses projets. Mon couteau cesse sa valse tranchante sur la planche en bois pour me permettre d'observer cet éclat encore plus lumineux qu'il se met subitement à dégager. Il est complètement emporté par ses ambitions et y croit dur comme fer. Ça fait du bien de voir autant de motivation. Je finis par rire avec lui lorsqu'il m'envoie son coup d’œil de star en devenir.

- Danseur, wow … Toi, tu dois envoyer sur scène !

Mes yeux l'étudient de nouveau de haut en bas sans chercher à s'en cacher. Un sourire amusé étire mes lèvres. Ça, je n'en doute pas un seul instant.

- J'espère vraiment que tu y parviendras.

Je termine rapidement ma corvée avant d'emporter l'ensemble des ingrédients avec moi du côté de la cuisinière. Les nouvelles questions du chilien glissent à mon oreille tandis que je sors de quoi cuir mon repas.  

- Je me suis retrouvé ici pour mes études. J'ai réussi à décrocher une bourse d'études, j'ai eu énormément de chance.

Ce faisant, j'allume le feu et jette la nourriture dans la casserole.

- J'ai étudié pour être infirmier. Mais là je bosse dans l'épicerie de Monsieur Pinella au bout de la rue.

Armé d'une grosse cuillère de cuisine, je désigne une direction approximative à l'autre bout du quartier. Alvi n'a sûrement pas encore eu le temps de visiter le coin et de repérer tous les petits commerces nécessaires pour survivre.

- Du coup, n'hésite pas au besoin. Je sais soigner les bobos et conseiller les clients entre deux variétés de pommes de terre, je lâche avec un haussement d'épaules amusé.

Les légumes crépitent alors que je les fais revenir dans le fond de ma poêle. Une délicieuse odeur commence d'ores et déjà à se répandre dans les airs alors que je poursuis mon œuvre à coup de divers assaisonnements.

- J'suis pas difficile ! Tu sais quoi ? T'as qu'à mettre les musiques sur lesquelles tu as l'habitude de danser.

J'ai un sourire mutin en délaissant un instant les casseroles. Je pars m'appuyer contre le plan de travail, faisant face à Alvi reparti fumer à la fenêtre.

- Et tu es venu seul alors ? T'as pas de famille dans le coin ?

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