Ce samedi avait plus que bien commencé, mais la journée avait pris une tournure plus que désagréable. Il s'était simplement levé et avait même profité de son temps libre pour faire un peu de sport chez lui et danser. Il avait ensuite échangé plusieurs sms avec Dahlia et ils avaient décidé d'aller se balader ensemble hors de Los Angeles, là où il y aurait moins de monde. Leur choix s'était vite porté sur le Eaton Canyon où aucun d'eux n'avait mes les pieds et la randonnée s'était plus que bien passée. Ils avaient profité du beau temps et du sentier qui était assez simple et avaient pris de nombreuses photos. Ils restaient en public, donc ils évitaient de se montrer trop de signe d'affection, mais ça restait un moment plus qu'agréable. Carlos estimait que c'était ce dont ils avaient un peu besoin, de sortir de la ville dans laquelle les regards se tournaient plus que facilement vers Dhalia et donc vers lui. Et à vrai dire, il avait eu raison, l'après-midi avait été excellente. Ils avaient passé un bon moment et avaient profité de ce temps passé ensemble, même si c'était loin d'être parfait car ils n'avaient pas liberté qu'ils avaient en général chez Dahlia ou chez Carlos. Mais disons que pour un couple qui ne peut pas se montrer aux yeux du monde, c'était une sortie plus que suffisante, au moins aux yeux du rouquin.
Sauf que les choses avaient dégénérées. Ils avaient tous les deux posté une photo du canyon et même si les photos ne montraient pas vraiment le même endroit, les fans de Dahlia avaient fait le rapprochement. A vrai dire, il n'était même pas conscient du fait que des fans de la jeune femme le suivaient sur Instagram mais vu comment la ressemblance des lieux de leurs photos avaient enflammé la toile, il était clair et net que c'était le cas. La rumeur s'était rapidement construite et avait pris en ampleur plus que rapidement. Les messages s'étaient rapidement enchaînés sur twitter et dans les commentaires de leurs photos respectives, les gens étaient sûrs qu'ils sortaient ensemble. En soit, ils avaient raison, mais ils ne pouvaient pas le savoir, Carlos perdrait son boulot à coup sûr et autant dire que vu ce qu'ils disaient sur Dahlia, le rouquin préférait éviter, il était loin d'apprécier ce que les gens disaient sur elle. A peine sorti de la douche, il avait été assailli par les notifications qui se succédaient sur son téléphone et alors qu'il lisait ce qu'il y avait écrit avec un air ébahi, Dahlia l'avait contacté. A partir de là, ils avaient essayé de trouver une solution, sauf que ce qu'avait fait la jeune mannequin n'avait pas l'air de fonctionner, les gens disaient qu'elle mentait. Donc il avait pris les devants et avait posté une nouvelle photo sur instagram, qui avait à la fois du bon et du mauvais. Déjà, il n'était pas fan de l'idée de mentir, mais en plus Dahlia n'avait pas apprécié du tout. Le bon par contre ? C'est que la plupart des fans avaient compris et certains s'étaient même excusés. Comme quoi, expliquer qu'on pourrait perdre son travail à cause de rumeurs comme celles-ci était efficace. Sauf que c'était loin de l'être du point de vue de Dahlia. Directement, elle lui avait bien fait comprendre qu'elle n'appréciait pas le fait qu'il l'ai "vendue" comme étant son ami sur internet, visible aux yeux de tout le monde. Mais en même temps, qu'est-ce qu'il était censé faire d'autre ? Ils étaient pris par le temps, le rouquin était stressé et il n'avait pas l'habitude de devoir gérer ce genre de situations. Il avait essayé de lui expliquer, mais ça n'avait pas fonctionné, la jeune femme l'avait finalement laissé en plan par message et l'avait même laissé sur un "vu".
S'il avait été calme et réfléchi, il serait sûrement resté chez lui en attendant que les choses se calment, mais il ne l'était pas. Tout ce qu'il voyait, c'est que la femme qu'il aimait lui en voulait alors qu'il avait tout fait pour arranger les choses, et ça il ne l'acceptait pas. Bien sûr qu'il était encore énervé par la réaction de la jeune femme, mais ça ne l'empêchait pas de vouloir arranger les choses. Sans vraiment réfléchir, il était sorti de chez lui et avait pris sa voiture jusqu'à la villa de la jeune femme. En général, il y serait allé à pied, mais autant dire que ça ne paraissait pas être une bonne idée vu les rumeurs qui avaient circulé sur le net à peine quelques dizaines de minutes plus tôt. Il s'était finalement garé devant chez elle et était sorti, la capuche de son pull rabattue sur sa tête. L'avantage de son métier ? Il avait les clés de la villa de la jeune femme. Heureusement, il n'était pas certain qu'elle le laisse rentrer sinon. Il finit par mettre les clés dans la porte d'entrée avant de la refermer doucement, enlevant ses chaussures et son pull avant d'aller s'installer sur le canapé du salon, simplement vêtu d'un tee-shirt blanc et d'un short bleu marine. Vu ce qu'elle avait dit dans son message, elle devait encore être dans son bain, mais il ne monterait pas. Ce n'était pas la peine qu'elle ai peur en entendant quelqu'un marcher chez elle tard le soir, la fois où quelqu'un était entré dans son jardin était plus que suffisante. C'est pour ça qu'il resta sur le canapé, son téléphone entre les mains alors qu'il regardait ce qu'il se passait sur le net, se sentant rassuré en voyant que cette crise avait été évitée, même si celle entre Dahlia et lui était encore loin de l'être.
C’était censé être une bonne journée, celle où elle allait profiter de son petit ami sans pouvoir le faire réellement mais où c’était assez pour elle parce qu’il était là avec elle et qu’elle n’avait besoin de rien d’autre de plus. Une journée de repos pour l’un comme l’autre, un moment pour respirer loin de tout ce qui était obligatoire dans leur vie pour chacun, ce n’était plus la mannequin et le garde du corps, c’était autre chose pour cette journée Enfin c’était ce qu’elle avait cru quand la journée était terminée. Comment pouvait-elle savoir que tous ses fans étaient en vérité des détectives tel Sherlock ? Même pour être honnête, la plupart des personnes qui avait apparu sous sa photo, celle qui était presque identique à Carlos, ce n’était pas des fans mais des personnes qui lui voulaient du mal comme toutes les personnes chez chacune des stars qu’elle avait dans sa vie. C’était toujours comme ça dès qu’il y avait un signe que quelque chose avait changé dansa sa vie, et pour une simple photo d’un endroit on la voyait déjà mariée avec des enfants de tous les côtés. Comment pouvait-elle encore garder le secret que el roux était son petit ami ? Pendant quelques minutes, elle avait essayé de lutter pour dire le contraire de ce qu’ils étaient tous en train de s’imaginer, enfin c’était ce que son agent lui avait dit de dire pour ne pas être dérangé pour une simple sortie de routine, il avait même été compréhensif que Carlos soit là sans réellement poser trop de questions sur le coup ! Elle n’avait jamais une aussi grande vague, enfin elle n’était pas si grande, mais c’était juste assez pour la faire paniquer et aller voir son petit ami pour trouver une solution pour les sortir de cette situation. C’était assez pour foutre le bordel dans la carrière du jeune homme, elle, elle n’en avait rien à faire que la sienne parte en morceaux si elle pouvait être avec Carlos de toute manière. Elle avait donné sa confiance à son petit ami quand celui-ci l’avait clairement vu complétement paniquée que personne ne comprenne ce qu’elle disait, ou disait juste le contraire de ce qu’elle avait dit et répondu à tout le monde. Mais non, rien n’était venu dans ce qu’elle avait pensé et elle avait pété un câble, littéralement à ses yeux.
Avoir pris le rôle de l’amie, alors que c’était clairement une bonne initiative, elle l’avait mal pris sur le coup. Il avait bien raison de dire ça, c’était la seule chose qui aurait pu les sortir de cette situation, et tout avait été fait dans le bon sens quand elle avait vu que tout était en train de se régler, mais non, la blonde avait fini par faire la tête parce qu’elle était juste l’amie de celle dont elle était folle amoureuse, et elle avait peur que tout le monde aille vers lui, qu’elle le perde parce qu’il allait trouver mieux qu’elle puisqu’il était clairement sur le marché pour les autres ? Alors qu’elle avait tort, complétement tort sur le coup, elle avait juste peur, énormément peur, et c’était le pauvre Carlos qui avait pris le coup. Première prise de tête entre les deux amoureux, c’était ce qu’on pouvait dire de cet échange de messages entre les deux, même si Carlos avait l’air de vouloir régler les choses et que Dahlia… c’était clairement autre chose ? Elle était énervée parce qu’elle aurait préféré être juste la cliente, pas juste l’amie, elle était bloquée sur ça alors qu’elle ne devrait pas, une bornée jusqu’à la moelle et Carlos avait malheureusement signé pour ça pour le temps qu’il allait supporter de l’avoir dans sa vie ! Elle avait balancé son téléphone sur son téléphone après avoir laissé un vu qui n’était pas nécessaire sur le coup, mais c’était dans son humeur. Elle était partie dans sa salle de bain, enlevant ses vêtements avant de se plonger dans ce fameux bain qu’elle avait préparé pour se calmer le plus vite et le plus efficacement possible dans cette situation. C’était comme ça qu’elle avait commencé à se dire qu’elle avait été stupide, mais qu’elle pouvait tout autant être énervé sur le coup ! Un petit combat intérieur entre le petit ange et le petit démon sur chacune de ses épaules.
« La réponse à ce problème est le fait que je suis juste une foutue célébrité et que je ne pourrai jamais vivre ma vie… »
Elle laissa échapper un soupir avant de se plonger quelques secondes sous l’eau pour remonter ensuite au bon moment, celui où elle entendit quelqu’un au niveau de la porte d’entrée sans entendre d’autres pas, une petite panique en elle sur le coup, elle n’avait pas envie de revivre la même chose que la dernière fois même si le mec avait été arrêter grâce à Carlos ! Une serviette autour de son corps, pas très pratique si c’était réellement un intru chez elle, et elle descendit les escaliers pour aller dans son salon, avant de tomber sur le roux. Génial, elle était clairement nue sous cette serviette, les cheveux mouillés et son air boudeur sur le visage.
« Mon ami est venu me rendre visite ? »
Elle se mit à grimacer pendant quelques secondes à cette bêtise avant de garder son regard sur la personne à qui elle se mettait à parler maintenant. Elle était bornée, elle le savait, elle allait se prendre la tête avec lui pour une connerie où elle avait confiance en lui… mais pas en elle ? C’était ça, il avait sa confiance entière… mais sa confiance en elle était absente.
Peu importe comment il réfléchissait à cette histoire, il ne pouvait pas s'empêcher de considérer qu'il avait fait le bon choix. Dahlia était traitée de tous les noms parce qu'elle ne pouvait apparemment pas "se contrôler" face à son garde du corps et Carlos risquait de perdre son boulot, cette situation n'aurait pas été viable si elle était restée telle quelle. Sauf que justement, Carlos était intervenu, et ça avait fonctionné. Enfin, ça avait fonctionné avec les fans, pas avec Dahlia et peu importe ce qu'il essayait de se dire, il ne comprenait pas vraiment pourquoi est-ce qu'elle réagissait comme ça. Bon, ça ne devait pas être agréable de voir la personne qu'on aime nous appeler "son amie" en public mais en même temps, qu'est-ce qu'ils étaient censés faire d'autre ? Ils n'avaient pas un grand choix d'options, ou en tout cas c'est ce que Carlos avait considéré, sauf que ce n'était apparemment pas réciproque. Il ne savait pas vraiment comment ça allait se passer quand elle allait sortir de son bain, mais son instinct lui disait que ça n'allait surement pas bien se passer. Le rouquin resta sans rien faire, attendant patiemment que Dahlia finisse. Il l'entendit sortir de l'eau mais resta assis, décidant d'attendre plutôt que d'aller la voir, inutile de l'effrayer. Sauf qu'apparemment, elle l'avait entendu rentrer, vu qu'elle était rapidement descendue, vêtue de rien d'autre que d'une serviette. En temps normal, il aurait surement laissé son regard vagabonder le long du corps de la jeune femme, mais les mots qu'elle prononça lui firent littéralement l'effet d'une douche froide, son bain était apparemment loin de l'avoir détendue. Il soupira, haussant les sourcils alors qu'il se passait une main dans les cheveux.
- J'en conclu que ton bain ne t'a pas calmée..
Il n'hésita pas bien longtemps avant de se lever, les bras naturellement croisés au niveau de sa poitrine. Certains psychologues diraient que c'est une forme de défense et que ça montre qu'il est fermé, mais ce n'était pas nécessairement le cas, il était surtout tendu, il l'était depuis plusieurs dizaines de minutes déjà. Il était loin d'avoir l'habitude d'être sous le regard des médias et il s'y était retrouvé sans vraiment s'y attendre, à devoir désamorcer une bombe qui était sur le point de leur exploser dessus à n'importe quel moment. Sauf qu'en sauvant l'image de la jeune femme et son propre travail, il avait apparemment balancé des tensions dans le couple et ça, c'était quelque chose qu'il n'appréciait pas réellement.
- Sérieusement Dahlia, tu pourrais pas être contente qu'ils se soient tous calmés ? T'étais la première à dire que tu ne voulais pas que je perde mon boulot. Alors dis moi, j'étais censé faire quoi d'autre ?
Mauvais caractère, bornée pour rien, elle avait laissé sa peur et sa frustration du jour prendre le dessus et voilà qu’elle était là, en train de descendre et prête à se prendre la tête avec l’homme qu’elle aime parce qu’elle avait mal pris le fait d’être juste l’amie. Pour être honnête, elle avait même envie de fuir et de disparaitre parce qu’elle n’avait plus l’impression de vivre une fois qu’elle posait les pieds en dehors de chez elle ou même de chez lui, c’était invivable et voilà qu’on avait réussi à toucher cette jeune femme qui était de nature plus forte que tout. Stupide parole qu’elle avait sorti alors qu’il ne méritait même pas de s’en prendre des mots aussi dure en pleine figure, il était certainement l’homme le plus doux et celui qui voulait les faire sortir d’une situation où elle avait été clairement attaché par les personnes qui l’insultaient et qui ne lui laissaient pas le temps de dire quelque chose dans ce genre de circonstance. Même son manager avait trouvé que Carlos avait réagi parfaitement, pour Dahlia aussi c’était parfait mais elle était si bloquée sur le fait qu’elle était juste l’amie qu’elle n’avait rien d’autre en tête, rien du tout. « J’en conclu que ton bain ne t’a pas calmée. ». Bien joué captain obvious. Elle se retint de dire quelque chose pour en rajouter une couche, elle était sur les nerfs, elle tenait sa serviette avec sa main et elle était même capable de l’utiliser comme arme pour la balancer sur le visage du roux, sauf que c’était gamin et qu’elle devait garder son sérieux dans ce genre de situation. Pied nu, elle commença à tapoter avec contre le sol qui était beaucoup trop froid, elle allait tomber malade encore une fois et c’était de sa faute. Mais c’était aussi la faute de ses personnes sur les réseaux qui avaient amené cette foutue situation ! Pourquoi était-elle aussi énervée par tout ça, pourquoi ne pouvait-elle pas vivre sa vie comme elle le souhaitait vraiment ? « Sérieusement Dahlia, tu pourrais pas être contente qu’ils se soient tous calmés ? T’étais la première à dire que tu ne voulais pas que je perde mon boulot. Alors dis-moi, j’étais censé faire quoi d’autre ? ». Parce que maintenant il pensait le contraire de ce qu’elle avait en tête tous les jours quand elle sortait dehors ? Tous les jours elle se répétait que c’était le boulot de Carlos avant tout, qu’il ne méritait pas de subir les fans de la blonde dans toutes circonstances. Sa main se serra avant qu’elle ne s’approche de lui quand celui-ci debout, et elle le regardait dans les yeux malgré sa plus petite taille.
« J’aurais largement préféré que tu dises que c’était moi qui avait demandé à y aller, que c’était ton devoir de me protéger et que tu l’as fait. Être une amie de l’homme de sa vie sur la place public, c’est jamais mais vraiment jamais cool. »
Première dispute, c’était ce qu’on pouvait dire, elle la sentait cette foutue tension, celle où elle avait envie de hurler sur tout le monde parce qu’elle ne pouvait pas supporter le fait que son petit ami l’avait appelé amie alors que c’était pour la sauver. Elle s’était alors retournée pour partir dans sa chambre avant qu’elle ne se stoppe dans son élan et qu’elle se retourne pour le regarder.
« Tu sais quoi ? Je devrais limiter foutre en l’air ma carrière, peut-être que là tu n’aurais plus de problèmes comme ça à régler, peut-être que je pourrai être moins problématique dans cette foutue vie. En tout cas, mon agent te remercie infiniment de ce que tu as dit. »
Elle s’était retournée à nouveau prête à partir de cette pièce et finir certainement sa soirée toute seule. C'était toujours elle le problème dans sa tête, si des malheurs venaient dans la vie de Carlos, c'était à cause d'elle.
Lui qui avait espéré que sa venue ici arrangerait les choses, il s'était fourré le doigt dans l'oeil, littéralement. Il savait que Dahlia était du genre borné, elle lui avait déjà dit, mais il n'aurait pas pensé que c'était à ce point là. Il était partagé. D'un côté, les paroles de la jeune femme l'énervait mais en même temps, il se sentait mal. Ca ne devait en effet pas être facile de passer pour "l'amie" de la personne qu'on aime, mais sérieusement, ce n'est pas comme s'ils avaient eu un autre choix, si ? Surtout que ce qu'elle semblait ne pas réaliser, c'est qu'il s'était infligé la même chose. Lui aussi, avait crié sur les toits qu'il n'étais que l'ami de la personne avec qui il voulait passer toutes ses journées et ses nuits. Mais il y avait une différence importante là-dedans, c'est que la décision de ce post venait de lui, et pas d'elle.
- On sait autant l'un que l'autre que ça n'aurait pas marché, sinon t'aurais déjà essayé cette option-là. Et devines quoi ? Moi aussi je me suis fait passer pour "l'ami" de la personne que j'aime sur les réseaux, tu penses que j'adore ça ?
Mais les paroles de la jeune femme lui firent l'effet d'un électrochoc. Foutre sa carrière en l'air ? Elle estimait qu'elle le dérangeait ou quoi ? Ils savaient tous les deux pour quoi ils avaient signé quand il avait décidé de vivre cette relation dans le secret, ou en tout cas c'était ce que Carlos pensait. Le fait qu'elle puisse envisager de balancer sa carrière aux oubliettes le dérangeait énormément, surtout que ça ne règlerait pas le problème. Elle se ferait quand même insulter et lui, il se ferait virer. Sauf qu'il ne pouvait pas se permettre de ne pas avoir de travail, ses parents ne l'aideraient jamais, sauf qu'elle ne le savait pas, c'était une partie de sa vie qu'il lui avait toujours caché, en grande partie parce qu'il n'a pas complètement tourné la page, comparé à ce qu'il aime dire à ses meilleurs amis. En la voyant se retourner, il s'était rapproché d'elle, mais sans pour autant se mettre en contact avec elle, il ne voulait pas aggraver les choses.
- Dahlia, écoutes moi. Je m'en fous, d'avoir eu à régler ça, ok ? Bien sûr que ça m'a fait flipper, mais c'est pas comme si c'était de ta faute ! Et pour ce qui est de ton agent, je m'en fiche de son avis, c'est pas avec lui que je sors.
Bon, ça restait agréable de savoir que son idée n'avait pas été la pire possible, mais quand même, l'avis de son agent n'était clairement pas celui qui comptait le plus à ses yeux. C'était leur premier réel conflit depuis qu'il s'était mis ensemble et une partie de lui-même espérait que ce soit le dernier, même s'il savait que dans tous les couples, il y avait des hauts et des bas. Mais bon sang, cette sensation de tension dans le salon de la villa de la jeune femme était loin d'être agréable, il avait l'impression qu'il allait exploser et qu'il ne pouvait strictement rien faire pour arranger les choses.
Elle en voulait pas l’écouter, elle était persuadée que tout était de sa faute, qu’elle aurait du se retenir de dire quelque chose, qu’elle aurait du encaisser le fait qu’elle n’avait pas aimé se faire passer pour l’amie, la simple amie d’un homme qu’elle aimait du plus profond de son cœur. Maintenant, tout le monde allait le voir comme quelqu’un qui pouvait être dragué, et elle n’avait pas confiance en elle, elle pensait que tout ce bonheur allait se retourner contre elle parce qu’elle ne le méritait pas. Bien qu’elle ait dit à son petit ami que les commentaires lui avaient rien fait, elle les avait lu et elle avait eu mal au cœur de voir qu’elle n’était qu’une profiteuse et qu’elle était incapable de rester en place, qu’elle avait même profité pour se taper son garde du corps comme une moins que rien ! Comment pouvait-elle supporter tout ça quand elle était simplement amoureuse, et que l’amour était quelque chose de totalement innocent ? « On sait autant l’un que l’autre que ça n’aurait pas marché, sinon t’aurais déjà essayé cette option-là. Et devines quoi ? Moi aussi je me suis fait passer pour "l’ami" de la personne que j’aime sur les réseaux, tu penses que j’adore ça ? ». Personne n’aimerait ça, mentir sur ce que tu pouvais ressentir par rapport à quelqu’un parce que ça se montrerait pas acceptable aux yeux des autres, elle n’avait pas totalement raison ni totalement tort d’être aussi énervée, d’avoir une envie de tout casser et d’aller hurler à tout le monde qu’elle voulait être en paix et vivre avec l’homme qu’elle aime.
« Et après on me demande pourquoi je réagis comme ça alors que toi aussi tu n’aimes pas ça ! Bien sûr que je sais que ça n’aurait pas marché, je suis pas stupide bordel je suis une foutue Sheridan, je baigne dans ce monde médiatique depuis que je suis née ! Emprisonnée dès que j’ai ouvert les yeux ! »
Elle n’avait pas peur de dire à son agent qu’elle ne voulait plus des contrats, qu’elle avait envie de mettre fin à tout ça, pourquoi Charlie avait réussi à se barrer de cette sphère et elle ne pourrait pas le faire ? Tout ça parce qu’elle voulait protéger Carlos et qu’elle devait fermer sa bouche dès le début parce qu’elle avait tout à subir et tout à protéger. Elle avait choisi d’être de ce monde, et maintenant qu’elle ne voulait plus y être, ce n’était plus possible de partir. « Dahlia, écoute moi. Je m’en fous d’avoir eu à régler ça, ok ? Bien sûr que ça m’a fait flipper, mais c’est pas comme si c’était de ta faute ! Et pour ce qui est de ton agent, je m’en fiche de son avis, c’est pas avec lui que je sors. ». Elle s’était arrêtée en entendant ses paroles, se retournant à nouveau pour tomber face à face avec lui avant qu’elle ne vienne appuyer de son index de sa main libre contre le torse du roux.
« Quand t’es une célébrité, c’est toujours de ta faute Carlos. Ce n’est pas toi qui est suivi par des millions de personne, ce n’est pas toi qui doit faire semblant de sourire quand tu n’as pas envie. J’ai fait la conne en postant une photo qui ressemblait à la tienne, tu as dû régler le problème. T’as vu, je suis même incapable de nous sauver la vie parce que mon monde à la con te mettra toujours en danger. Tu ne mérites pas de perdre ton boulot par ma faute. A cause de moi on est incapable de pouvoir vivre normalement. Bordel de merde je suis pas ta putain d’amie ! »
Il n'appréciait pas du tout ce qu'il entendait. Déjà, parce qu'il n'appréciait que trop peu le fait qu'elle lui reproche d'avoir fait ce qu'il pouvait pour sauver leur secret, mais aussi parce que là, elle n'avait pas l'air bien, ses mots en disaient long. Ca ne doit pas être facile d'être célèbre, encore moins quand on naît dans ce bain là, mais Carlos ne pouvait pas vraiment comprendre et il en avait conscience. Sauf qu'il ne voulait pas lui rajouter un poids en plus à cause de leur situation et leur impossibilité actuelle à être ensemble en public. Apparemment, la fausse-couche n'avait pas été suffisante, il avait fallu que d'autres obstacles se mettent entre eux, mais celui-là paraissait étonnamment plus difficile à franchir, en grande partie parce que cette fois, ils n'étaient pas d'accord l'un avec l'autre.
- Je n'aime pas ça, mais on n'avait pas le choix, j'en suis convaincu. Et.. On savait à quoi on s'engageait quand on s'est mis ensemble, ta célébrité et mon anonymat ont toujours fait partie de l'équation, je pense que tu le sais.
Enfin, pas sûr qu'on puisse parler d'anonymat quand on est embauché pour protéger une célébrité. Il se souvenait d'une fois, il était rentré chez lui après avoir passé la journée sur le lieu de travail d'une ancienne cliente -une actrice- et il était tombé sur un article qui trainait sur internet. A vrai dire, l'article venait d'un magasine people. Son titre ? "Qui est Carlos Miller, le nouveau garde du corps d'Alysha Montez ?". L'article ne disait rien de spécial d'ailleurs, il ne faisait que dire que c'était un peu niveau dans la boîte dans laquelle il travaille et qu'il avait été embauché assez récemment après avoir été recommandé par son précédent chef, celui de l'armée. Ca l'avait fait rire, il avait d'ailleurs directement envoyé l'article à sa meilleure amie, celle qui détestait les magasines people. Mais vivre ce genre de choses tout le temps, ça devait être une autre paire de manche, il s'en doutait bien. Puis elle reprit la parole et l'estomac du rouquin se noua instantanément, elle estimait que tout était de sa faute, et ça le rendait malade, tout simplement.
- Eh, je te rappelle que je ne t'ai jamais considérée comme Dahlia Sheridan, simplement comme Dahlia. Et sérieusement, tu penses que je n'étais pas conscient que ce genre de choses risquaient d'arriver quand j'ai enfin lâché prise avec toi ? Bien sûr que si, mais je maintiens que ça valait le coup, et ça le vaut toujours. Et je ne perdrais pas mon boulot par ta faute, mon patron ne m'a même pas appelé depuis que les réseaux sociaux ont explosé avec nos noms partout. Je suis hors de cause, ok ? Par contre, arrêtes de t'estimer coupable, et au cas où je doive le répéter, bien sûr que t'es pas mon amie.
C'était étrange, ce mélange de colère, de frustration et de tristesse qu'il ressentait face à Dahlia. Il ne pouvait pas s'empêcher de se dire qu'elle regrettait peut-être le fait de s'être mise avec lui parce qu'elle le mettait supposément en danger, mais il n'osait pas poser la question. En partie parce qu'il avait peur de la réponse, mais aussi parce qu'il se disait que Dahlia s'énerverait surement encore plus, et c'était quelque chose qu'il voulait vraiment éviter.
Elle savait très bien que cette prise de tête n'avait aucun sens, ou juste que tout ce qu'elle avait sur les épaules et le cœur était en train de se balancer d'un seul coup parce qu'elle ne pouvait plus contenir tout ça. Elle avait peur, chaque jour, peur qu'elle fasse péter la carrière de l'homme qu'elle aime parce qu'elle était imprudente et qu'elle ne faisait réellement pas attention à tout ce qu'elle pouvait faire ou même dire. Elle était dans cette relation parce qu'elle se sentait enfin aimée et enfin libre, et qu'elle n'avait pas besoin de faire attention à tout ce qu'elle pouvait faire parce qu'elle n'était pas jugée par tout le monde. Elle voulait réellement arrêter sa carrière de mannequin, la mettre clairement dans un coin parce qu'elle en pouvait plus de cacher ce qui faisait son bonheur depuis des mois maintenant, elle voulait se montrer, faire des sorties dans des endroits vintages comme elle pouvait le faire, partir en vacances avec lui… « Je n'aime pas ça, mais on n'avait pas le choix, j'en suis convaincu. Et.. On savait à quoi on s'engageait quand on s'est mis ensemble, ta célébrité et mon anonymat ont toujours fait partie de l'équation, je pense que tu le sais. ». Elle était encore en train de tout faire capoter à cause de tout ce qu'elle avait, et elle avait l'impression que ce rappel était pour lui faire comprendre qu'elle faisait toujours tout pour que ça finisse en l'air. Il ne méritait pas sa colère, et celle qu'elle avait été en train de dissiper petit à petit même si son regard était encore rempli de flammes. « Eh, je te rappelle que je ne t'ai jamais considérée comme Dahlia Sheridan, simplement comme Dahlia. Et sérieusement, tu penses que je n'étais pas conscient que ce genre de choses risquaient d'arriver quand j'ai enfin lâché prise avec toi ? Bien sûr que si, mais je maintiens que ça valait le coup, et ça le vaut toujours. Et je ne perdrais pas mon boulot par ta faute, mon patron ne m'a même pas appelé depuis que les réseaux sociaux ont explosé avec nos noms partout. Je suis hors de cause, ok ? Par contre, arrêtes de t'estimer coupable, et au cas où je doive le répéter, bien sûr que t'es pas mon amie. ». Elle était en train de comprendre qu'elle avait laissé tout partir en cacahuète pour rien, ou juste parce que la raison n'était pas partagée, assez pour qu'elle garde la main qui tenait sa serviette de manière serrée jusqu'à ce que ses phalanges paraissent beaucoup trop blanche. Elle s'en voulait, elle avait la haine contre elle, elle se détestait d'être aussi bornée, énervante et d'avoir si peu confiance en elle. Lâcher prise…
Son cœur battait encore la chamade à cause de la colère qu'elle avait en elle, surtout parce qu'elle en avait pris plein la tête sur les réseaux et que maintenant elle était en train de vivre sa première prise de tête avec le roux. Sauf qu'elle en avait marre de péter un câble comme si elle était en mauvaise période de la semaine, elle en avait marre de se laisser bouffer par tout ça, certainement pour ça qu'elle avait regardé le roux sans rien dire avant que ses deux mains viennent se poser sur ses joues. Collée contre lui, assez pour que la serviette ne tombe pas aussitôt mais qu'elle menace de rencontrer le sol dans quelques secondes, surtout quand on savait ce que Dahlia avait en tête. Elle n'avait pas réfléchi longtemps, certainement à cause du fait qu'elle était énervée et qu'elle n'avait pas non plus envie de se prendre la tête avec son copain. Ses lèvres s'étaient alors retrouvées contre celle de Carlos, peut-être un peu brutalement, mais assez pour y faire passer le feu qu'elle avait en elle en ce moment même, le feu qui était clairement en train de se transformer en passion. Assez pour qu'elle finisse par le pousser sur le canapé, tenant sa serviette quelques secondes avant de venir capturer ses lèvres encore une fois de manière passionnée en venant s'asseoir sur lui. Drôle de manière de se prendre la tête.
Carlos ne comprenait plus grand chose à ce qu'il se passait, ni à ce qu'il ressentait. Quand il avait décidé d'aller chez Dahlia, c'était à la fois parce qu'il voulait arranger les choses, mais aussi parce qu'il était frustré -et légèrement énervé- par la tournure qu'avaient pris les évènements. Cette journée avait pourtant si bien commencé, mais elle avait tourné mal en à peine quelques minutes et maintenant ? Le rouquin était perdu, complètement perdu. Il était incapable de lâcher Dahlia du regard, comme si ça allait apporter une réponse à toutes les questions qu'il se posait. Pourquoi est-ce qu'elle se sentait coupable comme ça ? Pourquoi est-ce qu'elle s'était énervée aussi fortement et aussi vite ? Sauf que ça, ce n'était que deux questions, il y en avait bien plus qui tournaient dans sa tête, mais il était incapable d'en formuler certaines. Il n'était même plus conscient du fait qu'elle ne portait qu'une serviette, il était omnibulé par tout le reste. Par cette frustration qu'il ressentait, cette "peur", si on pouvait vraiment appeler comme ça, mais aussi par cette incompréhension quant aux évènements actuels. Mais une chose était sûre, c'est qu'il ne s'attendait pas à ce qu'elle se rapproche de lui d'un coup et si vite.
Elle n'avait pas prévu que tout ça finisse de cette manière, elle avait toujours cette rage en elle à cause de ce qui venait de se passer, à cause de cette prise de tête avec son petit ami parce que les gens n'allaient jamais lui laisser le bonheur d'être heureuse et de vivre heureuse avec quelqu'un. Elle avait pété un câble, elle le savait, elle se demandait presque comment le roux pouvait aimer une personne qui avait un trop fort caractère comme elle. Ils auraient pu continuer à se prendre la tête pendant des heures sur quelque chose qui avait malgré tout très bien fini en fin de compte, mais être l'ami de son petit ami pour tout le monde, juste savoir que les autres pouvaient poser son regard sur lui et s'imaginer avec lui, hors de question dans la tête de la jeune femme, c'était à elle, c'était son petit ami, elle aurait certainement envie de trucider toutes les filles qui voulaient autre chose que de l'amitié envers lui. Elle avait vu son regard quand elle s'était approchée de lui d'un seul coup, elle avait vu que tout avait changé, que cette fameuse tension mauvaise était transformée en une autre tension qu'ils connaissaient tellement bien tous les deux.
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Sam 3 Oct - 22:33
