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 The ghost of you - Luan

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#  The ghost of you - Luan EmptyDim 18 Oct - 17:50
 
The ghost of you



Aujourd'hui, ça fait dix ans. Dix ans qu'elle est partie, dix ans qu'elle nous a quitté, moi et Ellea, sans même un au revoir. Pas une lettre, pas une carte, rien. Rien de plus qu'un silence écrasant et une question omniprésente : Pourquoi ? Cette question, je l'avais tourné dans ma tête durant tellement longtemps, qu'elle avait failli me rendre fou. Jusqu'à ce qu'enfin, je ne trouve la réponse. A travers tous les signes que j'avais refusé de voir. Les disputes, les médicaments, les larmes et les crises. J'avais tout vu et pourtant, je n'avais rien fait. Rien du tout. J'avais choisi de ne rien voir. Je n'avais pas été là pour l'aider, pour l'écouter et peut-être, pouvoir la guérir. J'avais fuit la maison. J'avais trimé comme un malade, en trainant des pieds lorsqu'il fallait rentrer le soir. J'étais rentré trop tard, un nombre incalculable de fois. Et chaque fois, elle m'avait attendu. Avec son bouquin, postée dans son fauteuil, à côté de la fenêtre. Et chaque fois, elle m'avait accueilli avec son sourire forcé et ses larmes taries. Dix ans s'était écoulés. Dix ans, depuis qu'elle avait mit fin à ses jours. Et ce soir, j'avais cette intime impression que c'était hier.

Ce matin, c'est sur sa tombe que j'avais été. Avec James, pour ne pas tomber. Pour ne pas m'effondrer. Je ne sais pas combien de temps est-ce que j'étais resté dans la voiture, sans réussir à sortir, lorsque nous étions arrivés devant le cimetière. Pourtant, j'étais venu des centaines de fois depuis sa mort. Pour lui apporter des fleurs. Ses préférées, toujours. Pour lui conter les frasques d'Ellea et les miennes, au fil des années. Mais à cet instant là, j'avais été pétrifié. Totalement tétanisé. C'était James, qui m'avait sorti de ma torpeur. C'était grâce à lui, que j'étais sorti de la caisse. Et c'était encore lui, qui m'avait soutenu une fois devant le prénom de mon premier amour. Grâvé à jamais dans un marbre gris usé par le temps. Les fleurs avaient trouvés leur place habituelles, remplaçant les anciennes déjà fanées. J'avais fixé cette tombe un long moment, avant que mon corps ne décide de lui même qu'il était temps de rentrer.

Depuis, j'étais passé en mode automatique. J'avais laissé James retourner auprès de Teddy et je m'étais rendu au club, comme si c'était une journée normale. C'est une fois devant mon sac de frappe, que tout était sorti. Toute la rage, toute l'injustice et toute la peine que j'éprouvais encore de ce deuil que je semblais être incapable de faire. Mes poings rageurs s'étaient déversés en un flot continu sur le tissu usé, jusqu'à ce qu'il n'explose littéralement, répendant son contenu à même le sol. Et malgré ça, je ne me sentais pas mieux. Malgré ça, elle me hantais encore. Elle était dans ma tête, en permanence. Son sourire et son visage rayonnant remplacés par la seule vision de son suicide. Sa gorge broyée sous la pression d'une corde serrée. Ses yeux vides et sa peau blafarde. Les cris déchirant d'Ellea, que je serais à tout jamais incapable d'oublier. Il fallait que ça cesse.

Je ne savais pas comment, mais j'avais fini dans un bar. Celui où j'allais souvent. Celui où le barman m'avait déjà vu dans des états pires que la mort. L'alcool avait coulé à flots, anestésié mes sens et mon esprit. Mais pas assez. Mais elle était toujours là. Quelque part. Comme une litanie. Un disque passé en boucle. Alors, j'avais fini par attraper mon smartphone, pour contacter la seule autre personne qui pulsait dans mon esprit à travers les embruns de l'alcool. Luis. J'avais pianoté rapidement un sms, que j'avais envoyé en une dernière lampée de whisky. Mes fesses s'étaient décollées de mon siège pour rejoindre la sortie, dans l'espoir de trouver un endroit où me poser. Il était déjà tard. Plus que je ne le pensais. La nuit avait déjà fait sa place. J'avais ignoré les frissons provoqués par le froid caractéristique des nuits d'automne, vite oubliés grâce à l'alcool qui coulait dans mes veines. J'avais été racheté de l'alcool, des bières, maintenant le faible espoir que ça suffirait à me garder dans cet état second que je chérissais tant à cet instant. Enfin, j'avais trouvé ma place. Un banc, dans un parc, surplombant la ville. Les lueurs de la citée brillaient devant mes yeux devenus flous. Les doigts crispés sur ma bière, mon esprit malade virevoltait à travers les nuages qui couvraient le paysage. Qu'est-ce que j'attendais au juste ? Un miracle, peut-être.

(c) DΛNDELION
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#  The ghost of you - Luan EmptyDim 18 Oct - 18:55
 
The ghost of you



Mes yeux peinent encore à faire le point sur l'heure qu'affiche mon téléphone alors que je regarde une énième fois l'écran. Il est presque une heure du matin, il fait nuit noire, et je suis censé me lever dans moins de six heures pour aller travailler. Pourtant, malgré tout ça, j'enfile un jeans à la hâte et jette à peine une veste sur mes épaules par dessus le tshirt que j'utilise pour dormir. Une partie de mon esprit est encore assommé par le sommeil. L'autre, elle, est complètement affolée à cause des derniers SMS que j'ai reçu.

SMS qui m'ont tiré de force des bras de Morphée, il y a de ça dix petites minutes. Le nom de Johan clignote sur mon cellulaire. Le discours qu'il m'a tenu de manière approximative m'inquiète. Il n'est pas dans son état normal et d'ailleurs il a clairement reconnu avoir bu. Bien trop bu, vraisemblablement. Mais ce qui m'angoisse le plus reste son silence tenace face à mes questions. Impossible de savoir s'il va bien. Impossible de savoir s'il s'est blessé. Heureusement, il a tout de même accepté de me dire où il se trouve. Et c'est justement là-bas que je me rends, la marque de l'oreiller en travers du visage, sans prendre le temps de réfléchir.

C'est à peine si je pense à prendre mes clés alors que je sors de l'appartement en trombe. Mes baskets cavalent dans le couloir sans égard pour les voisins. Le temps que l'un d'eux sorte la tête par la porte pour grogner, je serai de toute façon déjà loin. J'avale les escaliers et pousse la lourde porte d'entrée sans ralentir. Ma course me conduit jusqu'au vieil arrêt de bus couvert de graffitis et de gravures obscènes. Essoufflé, je vérifie l'heure encore une fois et passe une main sur mon visage. Le dernier bus n'est pas encore passé. Mais il est tard, et je vis dans un quartier populaire. Autrement dit, il y a une chance sur deux pour que le chauffeur décide d'écourter sa journée de travail et saute cet arrêt.

Je crois être encore en train de rêver lorsque les deux phares éblouissants apparaissent finalement au bout de la rue. Mais non. Une fois n'est pas coutume, la chance me sourit. Le bus de ville se pointe. Le chauffeur me lance un regard suspicieux avant d'ouvrir les portes. Je l'ignore et je me jette à l'intérieur. Je paye rapidement mon ticket et pars m’asseoir sans trainer. Plus vite il démarrera, plus vite je pourrai retrouver Jo.

Il n'y a personne à l'intérieur. Le silence me laisse tout le loisir de me ronger les sangs à propos de mon boxeur le temps de rejoindre le centre ville. Le trajet me semble durer une éternité avant que je ne mette de nouveau pied à terre. Le froid automnal s'incruste à travers la minuscule épaisseur de ma veste à l'instant où je fuse sur le trottoir.

Sunset park, sunset park, sunset park ...

Mes jambes trottinent rapidement alors que mes yeux oscillent entre les environs et Google Maps. Bon sang Jo, mais où est-ce que t'es parti t'enterrer ? Je m'immobilise enfin devant l'énorme parc plongé dans une semi pénombre. Je pénètre à l'intérieur sans l'ombre d'une hésitation. Il me faut moins de deux minutes pour remonter le chemin emprunté par Jo. Il était probablement trop imbibé d'alcool pour avoir l'idée de sortir du sentier tracé.

Un énorme soupir m'échappe quand, enfin, j'aperçois sa silhouette accablée assise sur un banc solitaire. L'avoir retrouvé me confère déjà un gigantesque sentiment de soulagement. Je ne suis pas certain qu'il m'entende arriver alors que je couvre rapidement les dernières distances qui me séparent de lui.

- Bon sang, Jo, je souffle en le rejoignant, est-ce tu vas bien ?

Je laisse mon sac à dos tomber à côté du banc sans ralentir. Mes genoux cognent contre le bitume lorsque je me laisse tomber devant lui pour prendre sa tête entre mes mains. Je le force à me regarder pour examiner son visage. Il a une sale gueule. Il empeste la bière. Et sa peau est froide sous mes doigts. Mais il va bien. Ou du moins, il n'est pas physiquement blessé. Il ne m'en faut pas plus pour relâcher enfin la pression qui pesait sur mes épaules. S'il lui était arrivé quelque chose, je ne sais même pas qui j'aurais pu prévenir. Je n'ai le contact d'aucun membre de sa famille.

- Tu m'as fait peur, je glisse d'un timbre bien plus apaisé, laissant même l'ombre d'un sourire soulagé adoucir mon faciès.

Mes paumes le relâchent. Je m'assois sur mes talons sans toutefois le lâcher du regard. Mes yeux étudient scrupuleusement les traits tirés de son visage. Il a l'air épuisé. J'attrape la bouteille de bière qu'il tient dans sa main pour la retirer doucement de sa prise.

- Tu devrais peut-être éviter de te rendre malade avec ça.

Johan a besoin d'une présence. D'une oreille attentive. D'une épaule pour pleurer et le soutenir. Mais de l'alcool, peut-être pas. Ce n'est pas la solution.

(c) DΛNDELION
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#  The ghost of you - Luan EmptyDim 18 Oct - 19:27
 
The ghost of you



Ma rétine me brûle alors que les messages défilent devant mes yeux. Luis m'a répondu. Il m'a questionné, visiblement inquiet et je lui ai répondu comme je le pouvais. Je ne lui ai pas caché que j'avais bu, c'était inutile. Il arrivait. Luis venait me rejoindre en plein milieu de la nuit. Mon esprit n'arrivait décemment pas à intégrer l'information alors que mon coeur s'était remit à battre un peu plus fort dans ma poitrine. J'avais mis de côté mon smartphone et m'était à nouveau plongé dans mon mutisme, avalant une énième gorgée de bière. Ce n'était pas bon. C'était parfaitement égoïste de ma part de lui avoir envoyé tout ça, mais je n'avais pas pu m'en empêcher. Simplement et irrémédiablement.

J'avais à peine réagit lorsqu'il était arrivé. Il été apparu dans mon champ de vision comme par magie. En un instant, il était là, devant mes yeux qui peinaient à faire le point. Est-ce que c'était bien lui ? Vraiment ? Ma peau brûla sous ses paumes qui entouraient mon visage. C'était réel. Foutrement réel. Putain mais qu'est-ce que tu fous là Luis ? Pourquoi t'es pas resté dans ton lit au juste ? Pourquoi t'es là ?

Il parle. Je l'entends dans un acouphène étrange avant que sa voix ne se stabilise dans ma tête. Je lui ai fait peur. Je lis sur ses traits toute l'inquiétude qu'il éprouve. C'est moi qui ai provoqué ça ? Vraiment ? Mes yeux accrochent le semblant de sourire qu'il affiche. Ça me réchauffe, rien que de le voir. Il m'a manqué, ce sourire. Il efface, juste une fraction de seconde, l'image d'Emma qui ravage ma tête. Ça fait un bien fou.

« Je vais bien. »

La brûlure sur mon visage me quitte en même temps que ses doigts. Je n'ai pas la force de le retenir. Ni de l'empêcher de me retirer ma bière, que je suis du regard par simple automatisme. Il parle encore, me soutire un sourire fade.

« Pourquoi pas ? »

Je sais que c'est pas une solution, mais c'est celle que j'ai trouvé, ce soir. Juste ce soir. Une bonne fois. Dix ans, ça se fête après tout. N'est-ce pas Emma ?

« Si il y a bien un jour où j'ai le droit de me foutre en l'air, c'est celui-ci. »

Ma main glacée se décrispe pour plonger dans ma poche à la recherche de mes cigarettes. J'en grille une sans même en avoir conscience. Mon regard le quitte un instant, pour s'accrocher au bout rougoyant de ma clope. Mon souffle chargé de nicotine s'élève entre nous.

« Je suis désolé... Je voulais pas te réveiller. Ni que tu t'inquiètes. »


Mes yeux remontent à sa rencontre. La légèreté de sa veste me saute aux yeux. Il doit avoir froid. Mes sourcils se froncent légèrement sous l'inquiétude.

« Tu vas attraper froid. »

Je me redresse sur le banc, ouvrant ma veste devant ses yeux en une invitation silencieuse de me rejoindre. Ce n'est pas grand chose, mais c'est toujours ça, non ?

(c) DΛNDELION
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#  The ghost of you - Luan EmptyDim 18 Oct - 21:23
 
The ghost of you



Il ne réagit pas vraiment à mon contact. Son corps semble totalement atone. Seule l'étincelle de peine sourde qui vibre au fond de ses prunelles attristées me prouve que l'alcool ne l'a pas totalement anesthésié. Je dépose soigneusement la bière à moitié pleine par terre, à côté du banc. Les autres cadavres de verre qui trainent autour de l'assise me soufflent que Johan est là depuis un moment déjà. Mais vu son état, et vu l'heure, il ne s'est certainement pas contenté de son pack de bière bon marcher. Il parle, il me répond. Mes yeux ne l'ont pas lâché, à l'écoute du moindre signe qui transparaît sur sa figure éreintée. Ce qu'il affirme alors me serre le coeur.

- Oh Juan ...

Je suis sincèrement peiné pour lui. Johan est en train de lever certaines des nombreuses barrières qu'il érige constamment entre lui et le reste du monde. Cette fois, ce sont celles qui concernent son épouse décédée. Il m'ouvre les portes pour me coller entre les bras ce qui me semble être un énorme sac de douleur étouffée. Jo se tire une cigarette et perd son attention sur le bout incandescent du bâton de tabac. Je laisse de nouveau mes doigts partir à sa rencontre. J'enferme sa main libre au creux de la mienne, réchauffant sa peau froide.

- Parce que te foutre en l'air ne changera vraiment rien à la situation. Mis à part te refiler une gueule de bois.

J'ai un semblant de sourire. En connaissance de cause, je peux affirmer qu'il n'a vraiment pas besoin de ça en plus, dans l'état où il est. Néanmoins je me demande encore s'il est possible de limiter les dégâts. Laissant cette question de côté, je me concentre plutôt sur le mal qui l'anime ce soir. Mes yeux cherchent à retrouver le lien avec les siens. Le problème de Jo, c'est qu'il prend tout sur ses épaules. Il me renvoie l'image de ce phare perdu au coeur de la tempête. Vaillant, inébranlable. Toujours là, malgré sa lumière vacillante. Si bien que lorsque les murs s'effondrent, il se retrouve totalement aspiré et perdu lui-même dans le cataclysme qui se déchaine.

- Il serait peut-être plus opportun de laisser ta peine s'exprimer, Jo, je souffle dans l'intimité du silence nocturne tout en pressant doucement ses phalanges au creux de ma paume. Il n'y a que comme ça que tu pourras la laisser partir. La refouler, boire pour l'oublier, c'est garder ça en toi comme un fardeau trop lourd. Et dix ans de fardeau, ça commence à faire beaucoup, tu ne trouves pas ... ?

Je récupère ma main le temps de me frotter les bras. L'humidité du parc commence à déposer son emprise sur moi et je suis franchement en train de regretter d'être parti sans avoir enfilé un pull.

- Ce n'est pas grave. Je préfère que tu m'appelles plutôt que tu passes ta nuit ici.

À vrai dire, je sais que je risque de le regretter d'ici quelques heures, lorsque mes baskets auront trainé ma carcasse épuisée jusqu'à l'épicerie. Mais qu'importe. Il y a ce message que Jo m'a envoyé tout à l'heure. Celui qui a tinté d'un son clair dans mon esprit. ”J'ai juste besoin de toi”. Quelques mots, guidés par le geste approximatif de ses doigts alcoolisés, mais qui m'auraient fait traverser le continent dans l'heure s'il me l'avait demandé. Ceux-là même qui m'ont affirmé que c'était le bon choix que de venir en catastrophe pour le retrouver.

Le boxeur en deuil prend de nouveau la parole. Mon regard étonné le regarde se redresser. Il ouvre sa veste et m'invite silencieusement à venir me caler contre lui, pour éviter d'attraper froid. Je reste interdit devant lui, toujours installé par terre, à gêler au contact glacial du béton sous mes jambes. Mon coeur frétille dans mon torse. Et ça, est-ce que c'est une bonne idée ? Une partie de moi culpabilise déjà de profiter de la situation et de son ivresse pour obtenir quelque chose qu'il ne m'aurait sûrement pas offert en temps normal. Mais d'un autre côté ... il fait vraiment frais ce soir. Autant pour lui que pour moi.

- T'es frigorifié, Jo, je souris finalement, cédant à l'appel muet du bleu de ses yeux. C'est toi qui risque d'attraper froid.

L'alcool l'empêche de s'en rendre véritablement compte.

- On ne peut pas rester ici jusqu'au lever du jour, même si la vue est cool. Je vais appeler un taxi pour rentrer. On ... a qu'à se tenir chaud le temps qu'il arrive.

En réalité, ça sonne plus comme un accord avec moi-même qu'autre chose. Je quitte ma place pour me faufiler à ses côtés sur le banc. Pour soulager ma conscience, je fais de mon mieux pour ne pas trop savourer sa proximité. Mes doigts pianotent déjà à la recherche d'un numéro de téléphone sur mon portable. M'occuper l'esprit, ça m'empêche de culpabiliser.

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