Connor avait appris l'ouverture d'un nouveau bar à chats au sein de Los Angeles. Et Connor adorait les chats. Donc il était inimaginable qu'il ne fasse pas un détour par le bar avant d'aller travailler. Une fois devant, il put constater que le bar était plein à craquer. Mais ce n'était pas ça qui allait l'empêcher de voir quelques chats, et boire un bon chocolat chaud. Comme une personne normale, et pas seulement l'homme riche qu'il était.
Il se faufila donc à l'intérieur, et put constater qu'effectivement, le bar était rempli de chats. La décoration était très cosy, si bien qu'il eut l'impression d'être chez lui. En faisant abstraction du fait qu'il y avait un nombre incalculable de personnes, et un brouhaha ambiant particulièrement dérangeant. Mais bon, il avait au moins trouvé une table pour s'y installer tout seul. Quelqu'un vint assez rapidement lui apporter la carte, et prendre sa commande. Un magnifique chat roux vint s'allonger sur la chaise juste à côté de lui. Après quelques caresses et un bon nombre de photos, son chocolat chaud arriva. Tout ce qu'il espérait, c'était que personne n'allait venir lui adresser la parole, ou venir s'asseoir à côté de lui. Bon dieu ce qu'il pouvait détester se mêler à la population. Ces gens toujours à s'échanger les derniers potins, qui parlent de prendre un deuxième boulot pour boucler les fins de mois, ou pire, qui parlaient de leurs enfants et des impôts qu'ils n'avaient pas à payer, ces chanceux... Des gens de la classe moyenne, quoi...
En bon riche homme d'affaires qu'il était, Connor sortit sa tablette pour travailler un peu et ne pas prendre de retard sur ce qu'il avait à faire dans la journée. Il pourrait peut-être rester un peu plus longtemps avec ce chat, qui avait à présent la tête posée sur lui, et réclamait des câlins en ronronnant. Foulcan n'allait pas vraiment apprécier cette infidélité. Mais bon, Connor avait fait un choix, et l'assumerait, même si cela devait mener son chat à lui faire la tête à cause de l'odeur d'un autre chat. Et évidemment, il fallait qu'un enfant se mette à hurler pour que ce fameux chat prenne peur et aille se cacher ailleurs. Pourquoi fallait-il que les enfants gâchent toujours les bons moments ? Qu'ils les tiennent, leurs insupportables marmots, ou alors qu'ils ne les sortent pas. C'était un total manque de respect envers les autres. Décidément, Connor n'était vraiment pas fait pour se mélanger aux gens.
Aujourd’hui, j’ai décidé de tester un nouveau bar. Grand consommateur que je suis, je me sentais obligé. En plus, c’est un bar à chat. C’est son ouverture aujourd’hui, alors je me suis réservé un petit créneau pour m’y rendre. Si cela ne me plaît pas, je m’en irais sur le champ, dans le cas contraire, le ou la propriétaire aura un nouveau client fidèle. Bon, fidèle, mais pas tous les jours, parce que si je compte le nombre de restaurants, cafés et bars dont je dois être fidèle, on peut au moins compter le quart de Los Angeles. Heureusement pour moi, je ne prend pas un gramme, même en consommant autant de sucres et de sushis, ma faiblesse. On m’offre des sushis et je serais l’homme le plus heureux du monde. Bon, si seulement je pouvais retrouver mon ex-petite-amie qui a embarqué notre fils je ne sais où, ce serait pas mal aussi pour être heureux. Mon fils et des sushis. Ce n’est pas comparable, évidemment, mais c’est ma vision du bonheur.
Je rentre dans l’établissement qui rassemble pas mal de monde. Peut-être un peu trop ? Je me faufile jusqu’au bar et je commande un cappuccino avec sa touche de caramel au fond. Une fois la tasse en main, je pars vers la salle pour chercher une place. Évidemment, je suis voué à rester debout. Sauf si… Oh, une place à une table, en face d’une autre personne. Sauf que cette personne ne m’est pas inconnu. Son visage me dit quelque chose… je l’ai déjà vu, c’est sûr. En même temps, en tant qu’avocat, je vois beaucoup de monde. Sauf que je me souviens de chaque client, et ce n’en est pas un. Je me rapproche de sa table et c'est en voyant son visage de plus près que je capte. Mais évidemment ! C’est un des hommes les plus connus de Los Angeles ! Je vais me poster devant lui et je me racle la gorge pour lui signaler ma présence.
«Bonjour. La place est-elle libre ?»
J’esquisse un de mes plus beaux sourires. De toute façon, il n’y a plus de place ailleurs, alors je m’installe quand même. Je ne veux pas paraître impoli, mais j’ai chaud à la main avec ma tasse brûlante. Mon regard se pose à nouveau sur l’homme face à moi.
« Vous êtes Connor Janovitsky, n’est-ce pas ? »
Toujours aussi direct. Autant ne pas tourner autour du pot.
Connor releva la tête quand une voix familière surplomba celles des autres autour de lui, demandant si la place était libre. Il n'avait même pas eu le temps de répondre qu'un homme s'assit devant lui, sans même attendre qu'il ait dit quoi que ce soit. Cependant, il s'en fichait un peu, n'importe qui pouvait s'asseoir ici, tant qu'il pouvait travailler en paix. Haussant légèrement les épaules, il but une gorgée du café bien chaud qu'il avait commandé, et se replongea dans son travail, lisant un à un les dizaines de mails qu'il recevait chaque jour. Il avait pris tout un week-end de retard, alors il n'avait pas vraiment le temps de sympathiser avec quelqu'un. Du moins jusqu'à ce que son propre nom retentisse à ses oreilles. Levant les yeux et posant sa tablette sur la table, il fixa l'homme devant lui. Il le connaissait ? Oui, son visage lui disait quelque chose. Cependant, il était sûr de ne pas le connaître personnellement. Mais ce fut sa voix qui fit tilt dans sa tête.
- C'est moi. Tomas Jorgensen, c'est bien ça ? Enchanté.
Il tendit alors la main, un usage qui lui plaisait quelque peu, appréciant les poignées de main fermes et sûres d'elles. Ce n'était pas étonnant qu'un acteur le reconnaisse. Il paraissait dans pas mal de magasines, et il arrivait aussi que sa marque soit utilisée par des costumiers pour les besoins d'un film... Qui plus est, certaines célébrités ne s'habillaient que dans ses boutiques. Après tout, ils avaient les moyens de s'offrir le luxe des vêtements Janovitsky.
En revanche, ce qui était un peu plus étonnant, c'était de croiser quelqu'un d'aussi connu au milieu de tant de monde, même si après tout, c'était dans la foule qu'une célébrité était la mieux cachée. Et si qui que ce soit les prenait en photo ensemble, cela ne ferait que renforcer le prestige de sa marque, ainsi que de sa personne. Cet homme était charmant et avait l'air sympathique, discuter avec lui ne pouvait pas lui faire de mal... Et au moins, il pourrait se concentrer sur autre chose que le boulot et les bruits intempestifs alentour... Il y avait bien trop de monde dans ce café... Heureusement que la présence de chats tout autour de lui étouffait un peu ce ressentiment. Et avec un peu de chance, la présence de celui qu'il croyait être Tomas pourrait lui être bénéfique...
Je m’assois à la table malgré qu’il ne m’ait pas donné sa réponse. De toute façon, il n’y a plus de place ailleurs. J’esquisse un sourire, mais il disparaît à mesure que je remarque que l’homme face à moi m’ignore. Il retourne à ce qu'il faisait, mais je le reconnais, alors pour vérifier je lui demande. Et il me confirme que c’est bien lui. Sauf qu’en retour, il me sort le nom de mon frère jumeau. Ah… c’est vrai qu’il est connu et on ne montre pas forcément au monde entier qu’on est frères, alors notre physique peut porter à confusion. Ce n’est pas la première fois que je me retrouve dans ce genre de situations, à expliquer que je suis juste le jumeau de Tomas, un simple citoyen lambda et avocat. Un léger sourire gêné se dessine sur mes lèvres.
« Oh, vous confondez, je ne suis pas Tomas. Je suis son frère jumeau, Isaac. Enchanté quand même. »
Je me permet de saisir sa main en retour et de la serrer fermement. J’ai l’habitude des poignées de main fermes, en tant qu’avocat j’en fais tout le temps, tous les jours, toute la journée. J’espère que ma réponse ne va pas le déranger, peut-être qu’il préférerait voir mon frère à ma place, avec la célébrité, tout ça. Sauf que moi, je suis loin d’être célèbre, je le suis dans le monde de la justice, je suis très réputé là-bas, mais c’est tout. C’est sûr que mon frère et moi, on ne vit pas dans le même monde quand il s’agit de parler de carrière. Chacun à la sienne.
J’entoure la tasse chaude avec mes mains, regardant l’homme face à moi. Je ne suis pas du genre timide, mais j’avoue que lui, il m’intimide un peu. J’aime bien son regard en tout cas. Un chat roux monte sur mes genoux au moment où je me fais cette réflexion. Je le caresse un peu, lui faisant des gratouilles sous le menton et sur la tête. Mon attention se reporte sur Connor.
« J’espère que ça ne vous dérange pas que ce soit juste moi et pas mon frère…? »
Connor parut soudain un peu gêné par l'annonce d'Isaac. Quelle bourde ! Se tromper de personne... Il aurait dû se taire et faire comme s'il ne le connaissait pas... Mais bon, maintenant que c'était fait, et que l'homme s'était assis en face de lui, autant poursuivre la conversation. Mais qu'allait-il bien pouvoir dire à un type dont il ne connaissait rien, et dont il n'était même pas sûr qu'ils ait des intérêts communs ? Être une personne civilisée avec quelqu'un qui n'était pas du même milieu que lui allait probablement s'avérer compliqué...
- Je vous prie de m'excuser pour la confusion. J'ignorais que vous étiez frères. Mais je vous en prie, vous êtes tout de même le bienvenu à ma table.
Mais parle d'un langage encore plus soutenu, Connor, je t'en prie... Ce fut la première pensée qui lui vint. Habituellement, quand il rencontrait de nouvelles personnes, il faisait au moins l'effort de paraître accessible, mais là... Voir le visage d'un acteur célèbre sur quelqu'un qui s'avérait être plus ou moins une personne lambda le perturbait... Evidemment que le fait que ce ne soit pas Tomas le dérangeait. Ce n'était pas aujourd'hui que le prestige de sa marque allait être embelli, quoique... Cela dit, il devait bien ça à Isaac, sachant qu'il venait juste de le confondre avec quelqu'un d'autre. Son frère jumeau, certes, mais tout de même. Il se laissa attendrir par le chat venu se poser sur les jambes d'Isaac, puis fut pris d'une illumination : Si jamais la conversation ne menait nulle part, il pourrait toujours changer de sujet et parler de chats. Qui d'autre qu'un amoureux des chats pourrait oser venir dans un bar si noir de monde au risque de se faire reconnaître par n'importe qui ? Parfait. Au moins, la discussion n'était pas perdue d'avance. Et avec un peu de chances, Isaac aurait lui aussi des choses à dire.
- Bien sûr que non, ça ne me dérange pas. Un peu de compagnie ne fait jamais de mal à l'homme occupé que je suis. Et ça ne doit pas être simple tous les jours d'être le jumeau d'un acteur. Que faites-vous donc dans la vie ?
Quitte à devoir discuter avec quelqu'un, autant commencer par le sujet qui l'emballait le plus : la carrière. Que pouvait donc bien faire de sa vie, un homme dont le frère jumeau était un acteur de grande renommée ? Sa famille n'était pas un exemple, entre lui, célèbre directeur général d'une marque portant son nom, et son petit frère, simple professeur de lycée ?
L’homme face à moi a l’air confus et gêné lorsque je lui annonce que je ne suis pas Tomas. mais en même temps il ne pouvait pas deviner, on se ressemble comme deux gouttes d’eau. Le principe d’être jumeau quoi. Donc évidemment, je ne lui tient pas rigueur le fait qu’il se soit trompé. En plus, cela m’arrive souvent qu’on me confonde avec lui. Combien de fois dans la rue j’ai dû refuser des selfies et des autographes en expliquant que j’étais seulement le frère jumeau. J’ai donc l’habitude. Un sourire vient se poser sur mes lèvres, comme pour le rassurer. Je ne vais pas le manger ou l’insulter juste pour cela.
« Ne vous excusez pas, vous ne pouviez pas savoir, nous sommes des copies conformes après tout. Merci de m’accueillir quand même à votre table. »
J’espère que la conversation ne va pas être gênante après ce malentendu. Heureusement, un chat vient se poser sur mes genoux et me donner des coups de tête sur le menton pour réclamer des caresses. Je réponds à sa demande en lui faisant des gratouilles sur le crâne. Il a l’air de bien apprécier. Je suis sûr qu’il sent l’odeur de Plumeau sur mon costume, c’est certain. Ou peut-être bien qu’il m’aime juste bien. Je prends une gorgée de ma boisson chaude avant de poser mon regard sur Connor. En y réfléchissant bien, je n’ai jamais acheté de vêtements qui proviennent de sa marque. J’en ai largement les moyens, mais disons que je n’y ai jamais pensé. Peut-être que je devrais considérer cette question. En plus, il va me falloir de nouveau costume, il y en a deux-trois qui commencent à dater un peu. Mais je verrais plus tard.
« Merci. Oh, je suis habitué vous savez, facile ou pas, on s’adapte. Je suis avocat pénal, mais aussi dans le droit des personnes. Je ne suis pas aussi célèbre que vous ou mon frère, mais j’ai fait ma place dans le monde de la justice. »
Je ne sais pas si mon métier va l’emballer. Bon, être avocat ce n’est pas rien, mais ce n’est probablement pas grand chose pour des personnes célèbres, à l’exception de mon frère bien-sûr. Je le regarde, en attente d'une quelconque réaction. Je ne lui pose pas la question en retour, je sais déjà très bien ce qu’il fait comme métier. Mais si il veut en parler, libre à lui de le faire, je ne suis pas fermé à la discussion. Cela amènera peut-être au sujet de mes futurs achats d’ailleurs, qui sait.
Connor n'allait quand même pas refuser une place à sa table à un homme qu'il venait de confondre avec son frère. Ils étaient jumeaux, certes, mais ce n'était pas une raison. Il ne manquerait plus qu'un journaliste soit dans le coin pour qu'il passe pour le plus célèbre connard de Los Angeles. Ce qui ne serait pas faux, en soi, le businessman savait bien qu'il n'était pas tendre avec les personnes qui n'étaient pas de son rang. Même avec ceux qui l'étaient, cela dit... Les gens, peu importe leur classe sociale, avaient tendance à facilement le lasser, voire l'énerver... Mais bon, il allait bien laisser une chance à ce type. Après tout, il avait l'air plutôt intéressant, et avait un physique assez avantageux, ce qui pourrait amener Connor à réfléchir à quelques tenues pour la prochaine réunion marketing de la marque Janovitsky...
A l'entente du métier qu'exerçait Isaac, Connor laissa passer un hochement de tête admiratif. Une réaction sincère et spontanée, de la part de l'égocentrique qu'il était, c'était rare. Il avait fait beaucoup d'études, mais le droit, il ne l'aurait pas supporté. Trop de par coeur, trop de lois, d'articles, et de jurisprudences... Trop de tout. Ses études dans la mode avaient déjà été compliquées, mais le droit... Il s'était attendu à plein de choses, mais pas à ce qu'Isaac soit avocat, ça non. Et s'il avait une certaine renommée dans ce domaine, alors Connor se sentirait sûrement un peu moins agacé de parler avec quelqu'un qui n'avait pas une carrière dans le domaine de la mode, ou qui ne risquait pas d'acheter dans ses boutiques. Quoique, les costumes luxueux de la marque Janovitsky pourraient bien plaire à un avocat.
- Je vois. Je saurai à qui demander conseil si ma marque doit faire face à un litige. Nos avocats sont compétents, mais très longs à la détente. Je dois avouer que je suis surpris. Agréablement, j'entends. Je ne saurais expliquer pourquoi, mais je ne peux être qu'admiratif devant la tournure de votre carrière. J'ai appris beaucoup de choses pendant mes nombreuses années d'études, mais je ne pense pas que j'aurais pu supporter ne serait-ce qu'un an d'études de droit.
Evidemment qu'il était surpris. Son propre frère avait choisi d'être professeur en lycée, alors qu'il aurait pu, tout comme lui, devenir riche en reprenant l'empire familial à ses côtés... Voir qu'Isaac n'avait pas pris le même genre de chemin ne pouvait que faire plaisir à entendre. Et un avocat devait avoir énormément d'anecdotes à raconter, non ? Des procès plus ou moins loufoques, des cas insolites à plaider... Entre leurs deux vies bien remplies, il devait bien y avoir un sujet de conversation qui pourrait tous deux les captiver.
En voyant un hochement de tête de la part de Connor lorsque j’évoque mon métier, j’esquisse un léger sourire. Je ne suis pas du genre à me vanter d’être avocat, loin de là. Mais j’avoue, les études pour arriver jusque-là sont très longues et très compliquées. Beaucoup de personnes abandonnent dès la première année. Je le sais, pour avoir bon nombre de camarades de promotion et d’amis partir vite. Pourtant, ma passion pour le droit et surtout ma volonté d’aider les autres ont pris le dessus. C’est vrai que j’aurais pu partir dans une carrière dans la musique à la place, étant pianiste, mais ce n’est pas pareil. La musique reste une passion que je pratique très souvent, faisant même des mini concerts dans des conservatoires et allant jouer pour le plaisir là-bas. J’ai même un piano dans mon appartement, mais la musique n’a pas su prendre le dessus sur cette volonté d’aider.
J’esquisse un sourire un peu plus grand lorsque Connor évoque le fait de demander conseil si il a un problème. En soit, cela ne me dérange pas, il peut très bien me demander, je le défendrais jusqu’au bout, même si je ne lui souhaite pas d’avoir des problèmes au point de passer devant la justice.
« Vous pouvez m’appeler n’importe quand, au moindre problème. Même si j’ai beaucoup de travail, j’essaye d’agir vite, d’être réactif. Surpris ? Je vous remercie, ça me touche. C’est vrai que les études de droit sont longues et compliquées, mais si vous êtes un passionné comme moi et que vous avez cette volonté d’aider les gens, vous allez loin. Jusqu’à choisir deux spécialités pour ma part. Sans vouloir me vanter, je ne pense pas avoir chômé. »
J’en ai fais du parcours pour en arriver jusqu’ici et me faire un nom parmi la justice. Cela n’a pas été facile tous les jours, mais j’ai réussi à me faire connaître et à devenir un bon avocat, du moins je l’espère. Maintenant, j’ai mon cabinet en partenariat avec un de ceux que je considère comme mon frère, alors tout est parfait. Je bois une gorgée de ma boisson alors que mon regard se plonge dans ceux de mon interlocuteur. Je dois avouer qu’il a un petit charme qui ne me laisse pas indifférent, c’est agréable de parler avec lui. Et pour l’instant, on n’a pas l’air de manquer de sujet.
Connor commençait à vraiment apprécier la présence d'Isaac à sa table. Il avait de la conversation, et une certaine prestance, même s'il n'était pas aussi célèbre que son jumeau. Le métier d'avocat lui allait vraiment bien. Il l'imaginait déjà en train de plaider avec hargne, dans la fameuse robe noire de l'avocat. Qui plus était, à l'entendre parler de son métier et des longues études qu'il avait eu à faire pour en arriver là... Isaac vivait de sa passion, tout comme lui-même, avec la mode. C'était vraiment une belle chose, et là-dessus, ils étaient clairement sur la même longueur d'onde, vivant tous deux de ce qui les faisait vibrer.
- On voit que vous aimez ce que vous faites, c'est beau. Et deux spécialités durant un cursus déjà compliqué, c'est vraiment surprenant. Le travail que vous avez dû fournir pour en arriver là, c'est...
Il n'eut pas le temps de terminer sa phrase, son téléphone de travail s'était mis à sonner. C'était une sonnerie qui retentissait assez souvent pour qu'il la reconnaisse.
- Veuillez m'excuser, c'est le bureau qui appelle.
Il décrocha alors le téléphone, et tomba sur son assistante, lui demandant où il était passé, car elle l'attendait depuis un moment pour commencer la réunion marketing. Il s'excusa, et annonça simplement qu'il était en chemin, et qu'il avait eu un empêchement. Raconter sa vie à ses employés, et puis quoi encore ? Le businessman devait reprendre rapidement son côté professionnel... Il raccrocha alors après avoir dit qu'il arrivait, avant de soupirer. Isaac était vraiment très intéressant, Connor se sentait un peu con de le quitter en pleine conversation... Cependant, rien ne lui interdisait de le revoir...
- Je suis en retard pour une réunion, je suis vraiment désolé, mais je vais devoir vous quitter. Le devoir m'appelle.
Il sortit de la poche intérieure de sa veste, sa carte de visite, qu'il tendit à Isaac.
- Vous pouvez me contacter quand vous voulez, j'ai toujours mon téléphone sur moi. Je suis libre tous les soirs de la semaine, si jamais vous voulez aller boire un verre en bonne compagnie.
Il ne proposait jamais à personne de le revoir. Sa phrase était peut-être un peu maladroite, mais cela voulait clairement dire qu'il avait passé un bon moment. Il tendit ensuite sa main pour serrer celle de son interlocuteur, avant de récupérer sa tablette ainsi que son attaché-case, avant de partir du bar d'un pas rapide. Heureusement qu'il avait payé avant de s'installer, sinon, il n'aurait jamais pu sortir aussi vite. Ce qu'il espérait à présent, c'était de ne pas avoir froissé Isaac en partant si vite.
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Dim 17 Jan - 23:43
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