Dimance 30 janvier 20’ Ce n’était pas facile pour Owen ces derniers temps, entre sa rupture avec Eileen et sa maladie, il était dans une période difficile. Camila prenait régulièrement de ses nouvelles, faute d'avoir pu passer du temps avec lui jusqu'à présent. Et aujourd'hui, elle s’était enfin décidée à aller lui rendre visite pour lui changer les idées, maintenant qu’elle avait un peu plus de temps pour elle. Et il n’y avait rien de mieux qu’une petite après-midi entre cousins pour remédier à ça. Elle savait qu’il aimait beaucoup sa fille et c’est pour cela qu’elle avait amené son petit bout aujourd’hui. Tonton Owen va être content de te voir, tu sais. affirme Camila à sa petite Maggie en la sortant de son siège auto. Ça faisait des années qu’ils étaient amis, ils s’étaient connus à l’époque où il sortait avec sa meilleure amie Roxy et même après leur rupture, ils étaient restés en contact. Évidemment il avait pu voir l’évolution de sa grossesse et, avait assisté à sa rupture difficile avec le père de sa fille. Il avait été d’un réel soutien pour Camila à cette époque là. Et aujourd’hui, c’était à son tour d’être là pour lui. Une fois devant sa porte d’entrée elle déposa sa fille au sol et frappa à sa porte. Il ne fallut que quelques secondes pour qu’il leur ouvre la porte et une fois qu’elle avait poser son regard sur lui, elle ajouta avec une énorme sourire, Regarde qui j’ai amené. Son regard se pose alors sur Maggie qui, sans avoir à le lui dire s’avança vers lui pour lui faire un petit câlin. Quand elle a su qu’on venait te voir cette après-midi elle n’a parlé que de toi durant tout la matinée. Il prit la petite dans ses bras alors que Camila s’approcha de lui pour lui faire un bisou sur la joue. Comment tu vas aujourd’hui? Son ami avait l’air fatigué et elle espérait que la présence de Maggie ne le fatigue pas plus qu’il ne l’était déjà.

@OWEN RALEIGH    

Camila était censée passer aujourd’hui. Ca me faisait plaisir de la voir, sachant que ces derniers temps j’avais plus cherché à éviter tout le monde. Et pourtant, ce n’était pas faute d’être entouré, tout le monde était aux petits soins pour moi. Sauf la femme qui agitait mon cœur. Nous nous étions séparés avec une telle brutalité, que j’avais bien du mal à arborer un sourire et me dire que la vie continuait. Je n’avais tout simplement plus goût à rien. Le cancer me rongeait à petit feu et c’était peut-être un mal pour un bien, même si j’évitais de trop le crier sur tous les toits. Je ne savais si ma cousine venait avec sa fille, mais j’avais récemment acheté un petit cadeau pour elle alors que j’avais fait les magasins pour ma propre fille née prématurée en décembre. Si elle n’était pas avec moi, ma petite maison s’était transformée en nurserie, juste pour avoir l’impression d’être un père normal. Camila devait me comprendre indirectement, elle aussi ayant vécu une rupture compliquée et se retrouvant à élever sa fille seule, tandis que moi j’aurais aimé m’impliquer davantage dans la vie de mon enfant. Alors qu’on frappait à la porte, je devinais que Camila était là, et j’allais ouvrir la porte qui dévoilait donc la présence de ma cousine, mais de sa petite tête blonde également. Heureux de les voir, je souriais avant de m’accroupir pour saluer la petite fille qui me fait un câlin sans prévenir. « Coucou Maggie ! Comme tu es belle ! » Ce petit geste me donne du baume au cœur et me fait penser à Honor. « Ah, c’est gentil, moi aussi je suis content de la voir ! » Répondis-je en serrant l’enfant dans mes bras avant de la porter et me relever pour entourer Camila d’un de mes bras pour la saluer. « Entre, je t’en prie ! » Je posais ensuite la petite fille au sol, préférant éviter tout drame si je me mettais soudainement à tousser. Me retournant vers la mère de la petite fille, j’haussais les épaules. « On fait aller, je fatigue mais t’en fais pas. Et toi comment tu vas ? » J’espérais qu’elle se porte bien mieux que moi. J’imaginais qu’elle avait du rendre visite à Roxy qui était sur le point d’accoucher, et c’était drôle de constater que nous allions tous être parents d’ici peu. Attrapant un paquet que j’avais laissé sur la table, je le tendais à Maggie en expliquant à sa mère : « J’ai acheté un petit cadeau pour Maggie la dernière fois que je suis allé acheter des affaires pour Honor… » Il s’agissait d’une poupée que j’avais trouvée mignonne pour la petite.

@Camila Richards    

Dimance 30 janvier 20’ Je n’avais pas un grand nombre d’amis dans ma vie, mais le peu qui faisaient partie de mon entourage me suffisait amplement, puisque nous avions une amitié sincère. Owen en faisait partie. Certes, nous ne nous voyons pas comme nous le voudrions mais grâce à nos téléphones nous restions toujours en contact. C’était déjà ça. J’avais décidée de me libérer aujourd’hui pour lui rendre visite et tenter de lui remonter le moral à l’aide de ma petite Maggie. Oui, je me suis dis que ça te ferais plaisir de la voir. Ma fille s’approche de lui pour la saluer alors que je fais de même en le prenant amicalement dans les bras. Tu m’as manqué, je suis désolée de ne pas avoir pu venir te voir avant. C’était toujours la course, je vivais à 200 à l’heure à cause de ma carrière et m’occuper seule de Maggie me prenait énormément de temps. Mais je savais qu’Owen comprenait tout à fait ma situation et quelque part, cela me réconforter. Il nous invite à entrer tout en reposant ma fille au sol. Merci. Je lui demande comment il va même si je pense déjà en connaître la réponse. Je me doute... comment ton traitement se passe, d’ailleurs? J’étais inquiète pour lui et même s’il faisait en sorte de faire bonne figure je savais que c’était difficile pour lui. A cause de sa maladie comme de sa rupture avec Eileen. Tout va bien pour nous, même si Maggie me fait parfois des frayeurs. En ce moment elle s’amuse à escalader tout ce qu’elle peut. Je dois toujours avoir un œil sur elle. Une vraie acrobate, elle ne tenait jamais en place mais au moins, je savais de qui elle tenait. J’avais toujours été une pile électrique. Il s’éloigne de nous quelques instants et revient avec un petit paquet qu’il tend à ma fille. Oh c’est vraiment gentil, il ne fallait pas. C’était une très gentille attention de sa part. Comment va la petite Honor? Mon ami était lui aussi devenu père récemment. Malheureusement il n’avait pas sa fille à ses côtés tous les jours et je me doutais que cela puisse être difficile pour lui.

@OWEN RALEIGH    

Camila avait toujours l’attention qui faisait plaisir. Je ne savais pas si c’était voulu, mais faire venir Maggie me mettait du baume au cœur par rapport à Honor que je voyais de moins en moins parce qu’elle comme moi étions vulnérables aux microbes. Elle parce qu’elle avait été prématurée et qu’il fallait être vigilant à l’exposition qu’elle avait aux germes, et moi parce que la chimio détruisait mes cellules immunitaires en plus des cellules cancéreuses. Après avoir pris la petite dans mes bras, je salue Camila dans une étreinte appréciable tant j’ai l’impression d’être repoussant. Pas pour les deux femmes en visite aujourd’hui. « Tu as bien fait. » Je lui souriais avant de balayer ses excuses de la main, loin de la blâmer de ne pas m’avoir rendu visite plus tôt, d’autant plus que j’étais loin d’être en état. « Ne t’en fais pas, j’ai eu tellement de mal à faire face à tout ça que c’est pas plus mal. » Je n’aurais pas été d’une très bonne compagnie, tandis qu’aujourd’hui, bien que je ne respirais pas le bonheur, j’étais dans de meilleures dispositions puisque j’éviter de me saouler à outrance et de me faire plus de mal que le cancer ne m’en faisait déjà. Pénétrant dans ma modeste demeure, la jeune maman me demande comment le traitement se passe, et je suis tenté d’éluder la question un instant, mais je ne vais pas lui mentir, ça ne sert à rien. « Pas très bien, c’est difficile à encaisser, mais les docteurs disent que j’aurais une chance de m’en sortir si le traitement est agressif. » Sauf que moi j’ai plus l’impression qu’il me précipite dans la tombe. Ce n’est pas leur faute, apparemment, je ne suis pas suffisamment motivé pour survivre, et ils n’ont pas tort quand j’y pense. Les idées noires m’habitent en permanence. Je laissais échapper un petit rire en détournant le regard sur Maggie momentanément avant de répondre à sa mère. « Ah c’est l’âge où on se sent invincible… » Il fallait être vigilant, et puis la jeune Richards n’était pas vraiment très calme aussi, elle était aussi énergique que sa fille. Le paquet que je tends à Maggie a le don de ravir Camila et j’hausse les épaules. « C’est rien du tout, je me suis dit que ça lui ferait plaisir. » Ma fille n’a pas encore la notion des cadeaux, bien qu’elle dorme avec la même peluche depuis sa sortie de l’hôpital, elle ne le lâche rarement. Camila me demande de ses nouvelles, et comme à chaque fois que je parle de mon bébé, j’ai le regard qui s’illumine. Même loin d’elle, je m’estime chanceux parce qu’elle représente le bonheur même. « Elle va bien. Elle grandit vite, et c’est un vrai petit ange, je regrette juste de pas la voir souvent… » Et ce n’est pas seulement parce qu’Eileen et moi sommes séparés, mais aussi à cause de ma maladie. Je remarque que j’en ai oublié mes bonnes manières, et je propose alors quelque chose à boire, voire à manger si elles ont faim. « Tu veux boire quelque chose ? Et Maggie ? »

@Camila Richards    

Dimanche 30 janvier 20’ Je savais qu'amener Maggie avec moi aujourd'hui ferait énormément plaisir à Owen. Que sa petite bouille lui ferait penser à autre chose. Je le prends dans mes bras dans l'optique de le réconforter un tant soit peu. Et parce-que ça me fait du bien à moi aussi. J'imagine que ces dernières semaines n'ont pas dû être faciles. En tout cas, j'ai beaucoup pensée à toi. Même si je n'avais malheureusement pu être présente pour lui, j'étais de tout cœur avec mon ami. Nous entrons dans sa jolie maison et, malgré mon pressentiment je lui demande tout de même comment son traitement se déroule. Je suis sûre que les médecins savent exactement ce qu'ils font, même si je sais que c'est dur à encaisser. J'espérais réellement qu'il s'en sorte. Owen était quelqu'un de bien mais malheureusement la maladie avait décidée de lui arracher une part de lui. Je lui parle alors de ma fille, lui raconte qu'en ce moment c'est une vraie casse-cou et que je dois toujours être vigilante. Je souris doucement en le voyant rire. Ca me faisait du bien de l'entendre. Exactement... je ne suis pas au bout de mes peines je crois. Comme on dit : les chiens ne font pas des chats. Mais ce qui est certain, c'est que ma fille me faisait rire lorsque je la voyais faire. Evidemment, je la grondais quand il le fallait. Je remercie gentiment Owen pour le présent qu'il avait acheté à Maggie alors que la petite déchire déjà le paquet cadeau.Merci encore. Et en parlant de ma petite tête blonde, je demande par la suite comment va Honor. Son regard s'illumine alors que je me met également à sourire. D'ici quelques temps, je suis certaine que tu la verras beaucoup plus souvent. Eileen aussi, va bien? Je connaissais son ex et c'était une jeune femme adorable. D'ailleurs, je regrettai énormément qu'ils ne soient plus ensemble, ils formaient un joli couple tous les deux. Oui, je veux bien. Un peu d'eau pour Maggie et un café pour moi, si tu as. J'attrape la tasse d'apprentissage de Maggie dans mon sac et la tend à mon ami en le remerciant par avance.

@OWEN RALEIGH    

« J’apprécie ton soutien. » Dis-je alors que Camila m’avouer penser à moi, même si on ne se voyait pas beaucoup ces derniers temps. Je savais que mon entourage déplorait mon isolement, et en particulier mes parents qui avaient tout quitté pour s’installer à Los Angeles, venant de New York avec ma sœur qui avait laissé sa famille là-bas juste parce que le crabe avait attaqué mes poumons. C’était un lourd sacrifice, et je ne le souhaitais pas, après tout, je n’avais pas forcément envie de me battre contre le destin qui s’acharnait. « Je ne sais pas trop, après je t’avoue que j’ai un peu de mal à affronter la situation dans laquelle je suis. » Tout tombait au même moment : le cancer, le retour de Josh et la naissance prématurée de ma fille, et la rupture avec Eileen, qui avait été le coup de grâce. Je dormais peu, subissant des cauchemars toujours plus réels, et plus destructeurs, rien ne me laissait apercevoir la lumière, et pourtant, face à Camila, je m’efforçais d’avoir l’air d’un battant, pour éviter que ma peine ne soit contagieuse. Les médecins avaient été plutôt optimistes au départ, parce que j’étais un soldat bien portant, alors ils s’étaient dits que je pourrais encaisser un traitement agressif et que je serais débarrassé rapidement. C’était sans compter mon mental qui frappé par les mauvaises nouvelles, ne répondait plus. Je préférais me concentrer sur l’instant présent plutôt que de me concentrer sur la maladie, et m’amusais-je du comportement de Maggie. « Attends de voir l’adolescence, tu regretteras ses jeunes années ! » Même si tout dépendait de chaque enfant. « Avec plaisir ! » Dis-je alors que j’étais plus qu’heureux de faire plaisir à l’enfant. « Ouais, enfin si je m’en sors. » Soufflais-je presque de façon inaudible. Je m’étais habitué à l’idée de ne plus être de ce monde très rapidement, mais en parallèle, je ne supportais pas d’être loin de ma fille. Au-delà de ma maladie, c’était Eileen qui m’avait ôté ce privilège. Certes, elle m’avait dit que je pourrais venir la voir si je le souhaitais, mais avoir un droit de visite, alors qu’avant le retour de Josh on était prêts à emménager ensemble, était quelque chose qui me dépassait. Je soupirais, alors que Camila me demandait comment la mère de ma fille se portait. Je n’en avais aucune idée, je ne voulais plus avoir affaire à elle alors qu’elle m’avait anéanti. « Eileen et moi on ne se parle plus du tout depuis qu’elle a décidé de me quitter pour sauver son mariage. » Je l’avais encore en travers, aussi, je m’enquérais de savoir ce que mon invitée du jour souhaitait boire. Un café. « Bien sûr que j’ai ça. Court ou allongé ? » Saisissant la timbale de sa fille, je me rendais dans la cuisine, d’où je sortais des petits biscuits pour accompagner son café, que je lui rapportais en même temps que mon verre d’eau et la tasse de Maggie. Je l’invitais à s’asseoir sur le canapé ensuite. « Et toi quelles sont les nouvelles ? »

@Camila Richards    

Dimanche 30 janvier 20’ C'est tout à fait normal. avouais-je en souriant à mon ami. Dans ce genre de période difficile, c'était normal de soutenir ses amis. Je comprend, mais je suis certaine que tu verras bientôt le bout du tunnel. Il faut que tu t'accroches Owen. Il ne fallait pas qu'il se laisse abattre. Connaissant bien mon ami, j'étais consciente qu'il en était tout à fait capable. Il fallait juste qu'il le veuille et qu'il fasse encore quelques gros efforts. Nous parlons à présent de ma petite tête blonde qui s'amuse avec la poupée que venait de lui offrir mon ami. Pour une fois, elle était assez tranquille mais cela risquait de ne pa durer très longtemps. Je redoute déjà cette période. Pour l'instant, Maggie était adorable même si elle était casse-cou. J'espérais seulement qu'elle ne m'en fasse pas trop voir une fois qu'elle serait une adolescente. Je préférais ne pas trop y penser pour éviter de me faire du soucis supplémentaire. Je manque de m'étouffer lorsque j'entends Owen souffler doucement une phrase qui me déplais, Arrête, ne dis pas ça. Il faut que tu restes positif face à tout ça. Je n'étais pas dans sa situation, je ne savais pas ce qu'il pouvait ressentir au fond de lui, mais, je savais tout de même que c'était une situation extrêmement difficile à vivre. Oh. Je vois.. mais elle te donne tout de même des nouvelles d'Honor...? J'espérais que oui, déjà qu'il n'avait pas réellement l'occasion de la voir dès qu'il le souhaitait, j'espérais qu'Eileen fasse un effort en lui donnant des nouvelles de sa petite fille. Je veux bien un café allongé s'il te plait. Une fois nos boissons prêtes, Owen revient vers nous et nous nous installons sur le canapé. Je le remercie tout en donnant la tasse d'apprentissage à Maggie pour qu'elle puisse boire un peu. Il me demande alors les dernières nouvelles, j'hausse doucement les épaules en lui répondant, Rien d'extraordinaire depuis la dernière fois. Je bosse énormément et le peu de temps libre qu'il me reste, je le passe avec ma petite Maggie. Je chérissais les moments avec ma fille, il n'y avait rien de plus important à mes yeux que mon petit bout. Je fais tout mon possible pour l'occuper et lui apprendre de nouvelles choses. Se lassant très vite, ce n'était pas toujours évident de l'occuper longtemps.

@OWEN RALEIGH    

Je soupirais. Ce n’était pas évident de m’accrocher, parce que même si j’étais maintenant père, je commençais à croire que je ne serais qu’un poids pour ma fille plutôt qu’un pilier sur lequel elle pourrait compter. Elle trouverait probablement plus de réconfort auprès de Josh et elle vivait avec lui, alors il y avait de fortes chances pour qu’elle le prenne pour son père. Mon cœur était brisé par la sentence irrévocable que m’avait infligé Eileen. Me repousser au moment où j’avais le plus besoin d’elle, m’avait fait perdre tout espoir. Il n’y avait que Josh dans sa tête, je devais m’y résoudre. Ma petite cousine Maggie avait l’air d’apprécier le cadeau que je venais de lui offrir, et ça me faisait sourire de la voir jouer ainsi. Je n’aurais pas le loisir de voir mon enfant à cette étape de la vie, c’était regrettable. « Tu as encore le temps de voir venir, et qui sait, peut-être qu’elle sera facile. Mary était un ange même adolescente. » Au grand soulagement de mes parents, ma sœur avait été un enfant et une adolescente modèle. Au contraire de moi, même si je ne pouvais pas dire que j’avais un jour manqué de respect à mes parents. J’avais fait l’imbécile, immature au possible, mais avec mes parents, je m’étais toujours tenu à carreau. Camila n’apprécie pas lorsque je considère une issue plus pessimiste, et je le comprends, mais il ne sert à rien d’être trop optimiste. « Si j’avais que le cancer à accepter, ça serait beaucoup plus simple… » Je soupire, avant d’être pris d’une quinte de toux. Je fais donc volte-face pour m’éloigner, alors qu’au fond, ça ne risque pas de les contaminer. Reprenant difficilement ma respiration, je poursuis en secouant la tête. « Non, c’est son frère Alex qui me donne des nouvelles. Quand elle m’a quitté, je lui ai dit que je ne voulais plus entendre parler d’elle. » La situation était bien trop compliquée, mais je ne supportais pas d’avoir été mis de côté alors que notre fille venait de naitre et maintenant je n’étais plus autorisé à m’en approcher à cause de ma maladie. Je me rendais dans la cuisine pour lui faire son café, et je revenais vers ma cousine. Je l’écoutais, elle m’annonçait qu’elle essayait de trouver un équilibre entre son travail et l’éducation de sa fille. Je me rendais compte qu’elle ne pensait pas réellement à elle. « Et tu ne voudrais pas aussi faire quelque chose pour toi, qui te ferait plaisir ? » C’était bien de s’investir dans le travail, et pour sa fille, mais elle dans tout ça, qu’espérait-elle dans la vie ?

@Camila Richards    

Dimanche 30 janvier 20’ J'avais toujours été admirative devant mon cousin, et ceux, depuis que j'étais petite. Il était une personne forte qu'importe les circonstances, mais aujourd'hui tout était différent. Le Cancer était en train de le ronger de l'intérieur et je n'osais imaginer ce qu'il pouvait endurer. Surtout après sa rupture difficile avec Eileen. J'avais peur qu'il baisse les bras, qu'il se laisse finalement ronger par cette maladie. Tu me promets de t'accrocher? dis-je à propos de ce foutu crabe. Je ne lui laissa pas le temps de répondre et, ajouta : Fais-le au moins pour Honor... Il devait se battre pour sa fille, sa petite princesse devait grandir entourée de ses deux parents. Il n'avait pas le droit d'abandonner. Oui, en effet, j'ai le temps de m'y préparer. Ma petite Maggie n'était encore qu'un petit bout, j'avais encore quelques années pour me préparer à son adolescence. Je le regarde, compatissante lorsqu'il me parle de ses problèmes, Oui ça le serait... mais, tu dois garder espoir et te battre comme tu ne t'es jamais battue. Je refusais qu'il abandonne aussi facilement. Mon cousin était énormément important à mes yeux et je refusai de le perdre. Ce n'était même pas envisageable. Il se met à tousser, recule et je le regarde alors que mon cœur se serre. Je détestais le voir aussi mal. ça va? T'as besoin d'un verre d'eau? demandais-je tout d'un coup inquiète. Maggie le regarda surprise par sa quinte de toux avant que je ne la rassure et quelle ne retourne à son occupation, avec sa petite poupée. Ensuite, il m'avoue n'avoir seulement des nouvelles d'Eileen que par le biais de son frère et, je comprend tout à fait cette démarche. Il avait besoin d'espace, voir la mère de sa fille dans les bras d'un autre devait être terriblement difficile à accepter. Il s'en va quelques secondes et me rapporte un café par la suite, je le remercie d'un sourire alors que mon regard passe de Maggie à mon cousin. Je tique lorsqu'il me demande ce que moi je voudrais, dans la vie. Il est vrai qu'avec mon travail je n'avais pas énormément de temps pour moi et, depuis l'arrivée de ma fille dans ma vie, c'était encore plus difficile d'en avoir. Tu sais, mes journées sont bien chargées avec tout ça... malgré tout, je continue d'aller au studio pour mes cours de danse. Mais... pour tout le reste, je n'ai vraiment pas le temps. Ni le temps, ni l'envie. Ma vie sentimentale était un vrai fiasco depuis ma rupture avec le père de ma fille. Je n'étais plus capable d'accorder ma confiance à un quelconque homme susceptible d'entrer dans ma vie. J'avais beaucoup trop peur si je me laissais aller dans une relation.

@OWEN RALEIGH    

Je savais qu’il était possible que je ne puisse pas tenir la promesse que ma cousine me demandait d’honorer. Je n’étais pas maitre de mon destin, la maladie pouvait à tout moment prendre le dessus et j’avais presque envie de dire que je l’espérais. « Je regrette, je ne peux pas te le promettre. » Parce que mon quotidien était plus que morose. Cette fois, j’avais la sensation que ce cancer était la meilleure chose qui puisse m’arriver, parce qu’il m’apparaissait plus qu’évident qu’Eileen ne reviendrait pas en arrière. C’était Josh qu’elle aimait et une vie à la regarder être heureuse avec un autre, à élever notre fille loin de moi, c’était au-dessus de mes maigres forces. Ca pouvait paraitre déprimant, voire carrément désolant, mais je me fichais de ce que le monde pensait. Personne ne pouvait comprendre les années de disette, à la regarder s’épanouir loin de moi, incapable de lui dire ce que je ressentais vraiment. Maintenant que je ne le craignais plus, elle réalisait que je n’étais pas celui qui lui fallait, et c’était pire qu’un ascenseur émotionnel. Parce que j’avais pu toucher du doigt une situation idéale, celle d’avoir un enfant avec la femme que j’aimais, pour me la voir arrachée en un claquement de doigts. « Honor a pas besoin d’un déchet dans sa vie. » C’était ce à quoi j’étais réduit dernièrement. Je buvais pour atténuer la peine et la douleur, en espérant que ça m’emporte plus rapidement. C’était assez noir comme tableau, et je regrettais que ma cousine en soit témoin, mais j’étais au plus mal. J’acquiesçais alors qu’elle était d’accord pour dire que de longues années la séparaient de l’adolescence de Maggie. Alors qu’une quinte de toux se joue de moi, je sens le regard attristée de la jeune femme sur cette pitoyable image et je secoue la tête alors qu’elle me demande si j’ai besoin de me désaltérer. « Non ça va, j’ai l’habitude maintenant… » Le goût sanguinolent dans la bouche, je ne le sens presque plus, comme une habitude détestable qui empeste la mort. Je n’ai plus envie qu’elle s’apitoie sur mon sort, et je profite de m’éclipser dans la cuisine, un moment, pour reprendre contenance et ne pas gâcher la journée. J’essaie de faire bonne figure. Camila affirme qu’elle n’a pas le temps de se faire plaisir, et je grimace. On a toujours le temps selon moi, mais il faut le vouloir pour aménager son quotidien correctement. « Pas le temps ou pas l’envie ? » Demandais-je en la regardant dans les yeux. J’espérais qu’elle se fasse confiance, qu’elle puisse s’épanouir comme elle l’entendait et non qu’elle ne fasse qu’exister à travers son travail ou son rôle de mère.

@Camila Richards