What about us ? What about everything we've been through ?

2015. « Je suis content que tu aies enfin accepté Roxane. Réfléchis et redis moi à quelle heure je passe te prendre. » Léger sourire en coin, j'acquiesçais de la tête laissant l'agent Jeffrey Rollings repartir vers son bureau, l'air bien plus satisfait qu'en arrivant. J'allais certainement faire quelques jalouses puisque l'agent Rollings avait quelques fans dans le service et ce n'était pas du qu'à son costume impeccable mais principalement à sa belle gueule. Il avait quelque chose, je ne le niais pas mais là tout de suite, rien ne m'attirait chez lui. Je ne savais pas réellement pourquoi j'avais finalement accepté de dîner avec lui, après plusieurs refus. Peut-être que l'attitude de Blake et ce que je ressentais pour lui m'avait fait agir... C'était même une certitude. Cela faisait presque 6 mois que j'avais pris mes fonctions au bureau fédéral et autant de temps que je voyais Blake dans le dos de tout le monde. Pourtant, nous n'étions pas un couple et ça, il aimait me le rappeler aussi souvent que possible. Nous faisions l'amour, nous dormions ensemble, nous allions au restaurant, j'avais même été à l'Opéra, passer des soirées dans son canapé mais nous n'étions rien. Le petit jeu que j'avais instauré depuis presque un an commençait à me peser et contrairement à ce que j'avais prévu, il me semblait évident que je développais des sentiments bien trop fort pour lui. Des sentiments qui dépassaient l'entendement parfois et que je n'arrivais pas à contrôler. Comment pouvais-je d'ailleurs le faire alors que dès que j'avais envie de m'éloigner de lui, il faisait ce qu'il pouvait pour me retenir ? Sans le vouloir, la plupart du temps, j'en étais presque sure. Blake ne voulait pas d'une relation pourtant c'était presque ce qu'on vivait depuis notre rencontre. La jeune femme sure d'elle que j'étais avait laissé place à quelqu'un dévoré par les doutes, tout ce que j'avais toujours voulu éviter. Il fallait que je m'éloigne de lui, que je prenne mes distances mais cette fois, il ne fallait pas que je le dise juste, il fallait que je le fasse. Nous n'étions pas fait pour être ensemble, il me l'avait encore redit la veille sans savoir le mal que ses mots m'avait fait. Me rebeller et lui tenir tête ? Impossible. Je connaissais Blake désormais, je savais que lui dire ce que je pensais de nous n'allait rien apporter de positif. Après tout, cette façon de faire nous avait convenu, au départ. J'avais besoin de souffler et de sortir de cette sphère étouffante. Finalement le dîner avec Rollings n'était pas une mauvaise chose. « Meg, tu devrais rentrer, je vais terminer et fermer le bureau. » dis-je, quelques longues heures plus tard, à une de mes collègues qui me prenait au mot, attrapant ses affaires pour déguerpir le plus vite possible. Je passais mes mains dans mes cheveux avant de me replonger dans un dossier pour le clôturer au plus vite. Le vibreur de mon téléphone me sortait de mes pensées et je tournais vers yeux vers lui. 20h00. Merde le rendez-vous ! Je me pressais d'écrire à Rollings, lui indiquant que j'allais le rejoindre sur place à 21h15. A peine avais-je envoyé le message que mes yeux se posèrent sur Blake, dans le couloir à quelques pas de mon bureau. Sois forte Roxy.

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2015. Je n’avais pas quitté mon bureau de la journée, enfermé à double-tour, demandant à ne surtout pas être dérangé. Nous avions un problème dans une affaire et il me fallait tout reprendre à zéro pour éviter de multiplier les erreurs. Reprenant un à un les rapports, les heures avaient défilé et quand je sortais finalement de mon bureau, il était près de vingt heures. Je n’avais pas mangé, trop pris par cette affaire qui me stressait comme jamais. J’avais occulté tout le reste. Il fallait dire que mon esprit était pas mal occupé ces derniers temps. Les ébats démarrés à Quantico avec Roxy avaient pris un autre tournant depuis six mois. Elle dormait régulièrement chez moi ce qui faisait que je devais la déposer à quelques centaines de mètres du boulot pour qu’on n’arrive pas en même temps et surtout pas ensemble ; elle avait découvert l’opéra, quoique je pensais qu’elle n’en était pas fan, et on se voyait plus régulièrement que jamais. Toutefois, je refusais de mettre des mots sur nos attitudes. C’était de l’occasionnel entre nous, sans prise de tête. Du moins c’est ce que je pensais. La jeune femme avait plusieurs fois tenté d’avoir une conversation à ce sujet, et je ne tenais pas à envisager quoi que ce soit avec elle. Pour ma carrière. Parce qu’il était une chose de se voir de temps en temps pour coucher ensemble, il en était une autre de se lancer dans une relation. Je n’avais pas le temps pour ça, et je ne souhaitais pas m’enchainer à quelqu’un. Aussi plaisant soit le temps passé à ses côtés. Ca me plaisait comme c’était. Le peu de fois où je m’étais lancé dans une sorte de relation, ça avait été un échec cuisant, et à l’heure actuelle aucune de ces femmes ne me parlait encore. Pour le bien du FBI, il était préférable qu’on n’en arrive pas là. De toute façon, Lennox et moi étions trop différents pour que ça fonctionne. Je le lui avais dit maintes fois. J’étais aussi maniaque qu’elle était désordonnée, elle était aussi rebelle que j’étais bon soldat. Tout nous opposait. Mais je devais avouer que j’appréciais sa présence à mes côtés. Si bien que je me surprenais à attendre avec impatience sa venue certaines nuits. Je ne me lassais pas de son corps uni au mien et j’aimais sa conversation, cette façon qu’elle avait d’avoir un avis tranché sur tout. Une fois n’est pas coutume, je m’enquis d’aller voir si elle était encore présente au bureau. D’ordinaire, elle partait toujours tard, dévouée à son travail. La porte était toujours ouverte, et donnant un coup d’œil rapide autour de moi, je constatai que la voie était libre et je m’adressai directement à elle. « Agent Lennox. » Toujours rester professionnel, sait-on jamais, même si à présent je l’appelais aussi Roxy en dehors du travail. « Tu t’apprêtais à partir ? » Je ne la lâchais pas du regard. Elle était belle en toutes circonstances. A ces pensées, je fronçais les sourcils. Ca arrivait trop souvent ces derniers temps, qu’est-ce qui me prenait ? Lui offrant un sourire malicieux, je lui proposai alors une soirée tranquille à mon domicile. « Chez moi ce soir ? » J’étais loin de me douter qu’elle avait déjà prévu autre chose et encore moins de ma réaction qui allait suivre.

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2015. En mettant ce poste en premier choix lors de mon affectation après Quantico, je m'étais attendue à morfler un peu. Je devais faire mes preuves et comme tout agent du FBI, je m'étais surtout préparée à ne pas avoir de vie privée. Étonnement et même si je ne savais pas si je pouvais appeler ça comme ça, je réussissais quand même à avoir un semblant de vie à côté des missions qu'on me donnait. Certes, Blake ne supportait pas le mot relation ou le mot couple mais il fallait se rendre à l'évidence, c'était un peu ce qu'on était devenus. Je ne savais pas ou ça nous menait et j'avais l'horrible sensation que dès que je voulais rester sur la bonne voie, Blake nous dirigeait contre un mur. J'avais souvent entendu que les hommes avaient peur de l'engagement mais pour le coup, j'étais plus que témoin de la véracité de cette légende. Il était peut-être temps que j'arrête toutes ces bêtises et qu'avant d'en souffrir -trop tard vous dites ?- je stoppe mes écarts avec l'agent Ellis. Ce n'était pas faute d'y avoir parfois pensé, mais j'étais incapable de lui résister ou même de refuser un moment avec lui que ce soit pour un simple restaurant ou pour plus. Si les débuts n'avaient pas été spécialement convaincant, nous arrivions désormais à tenir des conversations qui dépassaient les deux minutes. Un record. J'aurais aimé que tout ça s'arrête au sexe mais ce n'était pas le cas... Bon sang, il hantait mes pensées et j'étais incapable de me concentrer sur la page que je lisais. A vrai dire, mes yeux étaient fixés dessus depuis 30 minutes mais je n'en retenais strictement rien. Il fallait que je fasse quelque chose... Une voix bien connue me sortait de mes pensées et comme je l'avais presque prédit, Blake venait d'arriver dans mon bureau. « Ellis. » répondis-je en fermant mon dossier, le glissant dans mon tiroir que je fermais ensuite à clé. Tout ici était confidentiel même entre collègues. Les joies de la sécurité intérieure. « Oui, j'allais y aller. » Je me levais attrapant ma veste que j'enfilais. Je le regardais alors qu'il semblait sur de lui et même impatient de terminer cette journée chez lui, avec moi. D'ailleurs, est ce que c'était ma présence qui lui faisait tant plaisir ou juste une présence, histoire de ne pas finir seul ? « A vrai dire non, j'ai quelque chose de prévu. » tranchais-je en prenant mon sac. Je n'avais jamais refusé une soirée avec Blake, jamais, pas même lorsque parfois j'avais des choses de prévues. J'avais été assez stupide pour le faire passer avant tout le reste quand lui n'osait même pas me regarder en public, m'appeler autre que l'agent Lennox et hausser les épaules quand on lui demandait si il me connaissait. Rollings avait ses défauts mais au moins, il n'avait pas honte de dire que j'étais agréable, jolie et talentueuse. Devais-je lui dire que j'avais un rencard ? Allait-il me poser la question ou juste s'en foutre et rentrer chez lui en scrollant ses contacts à la recherche d'une meilleure compagnie ?

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2015. J’ignorai pourquoi j’insistais tant à rappeler à Roxane que nous deux ce n’était rien de plus que du bon temps. Savais-je vraiment ce dans quoi je m’étais embarqué ? Tout ce que je savais, c’est que lorsque nous étions seuls, tout était facile, sans calcul et c’était très agréable. Mais hors des murs de la sphère privée, je protégeais ma carrière comme si c’était un bien précieux convoité par tous, mis en danger par la relation au travail. En réalité, j’étais convaincu que mes supérieurs ne verraient pas cela d’un bon œil, qu’ils trouveraient que Lennox profitait de son charme pour grimper plus vite. Et puis, je ne me sentais pas faible au point de tomber amoureux de cette femme que j’avais trouvée insupportable au premier abord. Et pourtant, depuis six mois, je la sollicite, je partage mes draps avec elle, je l’emmène au restaurant, bien sûr toujours loin du travail. Tout est un invraisemblable paradoxe dans ma tête. J’adore l’avoir à mes côtés, en découvrir davantage sur elle, la regarder dormir au petit matin, mais je hais la place trop grande qu’elle a pris si vite dans ma vie. Parce que je ne le comprends pas. Je l’ai repoussée autant de fois que j’ai pu. Si j’ai abandonné l’idée de lui résister physiquement, je pensais que ça aurait posé des bases claires entre nous. En réalité, ça n’avait fait qu’accroitre le temps passé ensemble puisque l’un comme l’autre on ne cessait d’en redemander. J’étais persuadé qu’elle remarquait les regards incessants que je lui accordais. Les moments où je l’observais de loin, juste parce que ça me plaisait de la voir se dépatouiller dans notre unité. Elle s’était d’ailleurs installée rapidement, prenant ses marques comme personne. Il était cependant hors de question que j’admette. Mon comportement parlait pour moi de toute façon. Adossé contre l’encadrement de sa porte, j’attends sagement qu’elle prenne ses affaires pour me rejoindre, mais contre toute attente, après m’avoir salué et signifié qu’elle allait rentrer, elle m’avoue avoir quelque chose de prévu. Ca me laisse pantois. Je cligne des yeux plusieurs fois, avant de réaliser qu’elle cherche à me déstabiliser pour voir si je pite à sa boutade. « Ah très drôle, tu fais des progrès en humour… » Bien essayé Lennox. Regardant une fois de plus derrière moi, je reste silencieux quelques instants, le temps qu’un agent passe dans le couloir, et je m’éloigne machinalement de l’encadrement de la porte, faisant mine de chercher quelque chose sur mon téléphone. Ne tenant pas compte de ce qu’elle m’a dit, je reviens alors vers elle pour savoir ce que je dois envisager ce soir. « Tu veux manger quoi ? On peut commander, si tu veux, sinon j’ai des restes… » Evidemment préparés par mes petits soins. Elle a semblé apprécier ma cuisine pour le peu de fois où elle a mangé à la maison. Je me fichais honnêtement de ce qu’on pourrait manger mais il s’agissait simplement de savoir si je passais prendre quelque chose à emporter ou non. Toutefois, quelque chose me chagrine dans son comportement. Le ton employé n’est pas celui de quelqu’un qui plaisante, et elle ne semble pas si enjouée à l’idée de passer un moment avec moi. Se pourrait-il qu’elle ait vraiment quelque chose d’autre à faire ? Je ne peux nier que cette éventualité était loin de me réjouir.

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2015. Est ce qu'on pouvait décemment passer autant de temps avec quelqu'un, s'offrir à lui, partager ses passions et se dire qu'il n'y avait rien de plus ? Je l'avais cru du moins lorsque j'avais commencé à voir Blake seulement pour s'envoyer en l'air. Depuis les choses avaient évolué et nous étions passés de simples escapades nocturnes à des soirées au restaurant, des séances de ciné, des soirées chez lui, chez moi... Bon sang mais qu'est ce que je foutais ? Blake ne me prenait pas du tout au sérieux et il pensait même que je faisais de l'humour. Est ce que j'en faisais ? Pas du tout. Je le regardais, arquant légèrement un sourcils. Je ne lui avais jamais dit non avant aujourd'hui, je pouvais aisément reconnaître qu'il ne s'attendait donc pas à ce que je sois réellement sérieuse. Pourtant c'était le cas. Ce soir, je n'allais finir dans le lit de personne, j'allais certes dîner avec Rollings mais je reconnaissais que j'utilisais mon collègue pour faire réfléchir Blake. C'était un peu ça passe ou ça casse... Soit, il allait comprendre que je n'étais pas acquise, soit il allait s'en aller sans se retourner vers d'autres horizons. A vrai dire et même si j'allais forcément en souffrir, j'allais au moins savoir sur quel pied danser. Je ne pouvais pas continuer comme ça, je ne pouvais pas tomber amoureuse d'un homme qui ne m'aimait pas. « Merci mais je suis sérieuse. » dis-je alors qu'il dégainait son portable, pour commander un repas que je ne comptais pas manger. Je soufflais légèrement et reculais d'un pas ne souhaitant pas une proximité trop grande entre nous. Je savais qu'il me serait impossible de lui résister ou du moins que ce serait un combat contre moi-même que je n'étais pas sure de remporter. « J'ai réellement quelque chose de prévu. » clarifiais-je lui faisant lever les yeux de son écran. « Rollings m'a invité à dîner. Et tu sais quoi ? Il ne s'est pas caché pour le faire, on va même en ville et pas dans celle d'à côté... Il m'a même proposé de passer me chercher sans que j'ai a traverser trois rues pour qu'on ne soit pas vus. » Je le fixais, attendant de voir quelle réaction il allait avoir. « Et comme je suis célibataire, j'ai accepté. » Parce que Blake aimait appuyer sur le fait que nous étions tous les deux célibataires et qu'on ne se devait rien. Je pensais sincèrement que c'était faux mais j'avais compris que me battre sur ce sujet avec lui n'apportait rien. Les temps avait passé et j'étais tombée dans le piège de l'attachement... Je me sentais stupide mais je ne l'étais pas assez pour rester dans cet engrenage sans essayer de me sauver d'abord. « Après tout, qu'est ce qu'un dîner ? » Je passais mon sac sur mon épaule et lui faisais signe de sortir de mon bureau que je puisse le fermer. Je n'étais pas vraiment excitée à l'idée de passer ma soirée avec Jeffrey mais je devais passer par là pour avancer même si la route que j'allais emprunter était aussi sinueuse que celle ou je me trouvais avec Blake.

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2015. Je n’avais jamais connu l’amour, comment pouvais-je prétendre si ce que je ressentais et qui pompait mon énergie jour après jour, relevait de ce sentiment si particulier à l’égard de l’agent Lennox ? Rien ne me poussait à le dire, et je m’attendais probablement à quelque chose de différent. Ou alors, je me voilais simplement la face car c’était plus facile que d’admettre que quelqu’un possédait les clés de mon cœur pourtant si hors d’atteinte. Et puis, si nous nous contentions de ce que nous avions, ça me permettait de ne pas me poser la question. Malheureusement pour moi, Roxy semblait ne plus être du même avis. Elle s’était attachée à moi, plus que de raison, et je ne pouvais décemment pas lui offrir ce qu’elle me demandait. Malgré cette certitude, je continuais de refuser de voir la vérité en face. Ce soir, elle avait vraiment quelque chose de prévu, et ce n’était pas avec moi. C’était la première fois qu’elle me disait non. Pouvais-je la convaincre comme elle le faisait elle il y a quelques temps, en instaurant une proximité certaine ? Alors qu’elle réitérait le sérieux de son affirmation, je plissais les yeux, à la recherche d’un quelconque demi-sourire. « Non, tu peux pas être sérieuse… » Comme si elle avait vu clair dans mon jeu elle se recula et je ne pus la convaincre en usant de mon air ravageur qui marchait d’ordinaire pour tout. Rangeant mon téléphone alors qu’elle s’adresse à moi et qu’elle ne compte donc rien commander, sa révélation me stupéfia. Elle allait sortir avec Rollings. Un repas avec cet homme. J’avais du mal à comprendre ce qu’elle pouvait lui trouver, et au-delà de ça, je me sentais trahi. Je ne devais donc pas compter autant que cela. J’étais un, parmi tant d’autres. Essayant de contenir une rage qui s’était immiscée au sein de moi sans crier gare, j’avais envie d’aller trouver Rollings et de le menacer s’il ne changeait pas de proie. « Rollings ? C’est pas une blague ? Mais qu’est-ce que tu lui trouves à ce crétin fini ? Il n’a pas la lumière à tous les étages ! » C’était plus facile de le critiquer que de me remettre en question. Rollings était sociable, apprécié de tous, charmeur et beau-gosse, évidemment qu’il plaisait à Roxy. Moi j’avais soudainement envie de le coincer dans un guet-apens et de le passer à tabac. Un instant… Que m’arrivait-il, pourquoi je ne supportais pas de savoir que Roxy avait un rendez-vous avec un autre homme. Elle faisait ce qu’elle voulait, non ? Sur le ton du reproche, elle me dresse un tableau comparatif élogieux pour l’homme, et accuse mon comportement au travail. Je soupire d’agacement.« Arrêtes avec ça Roxy ! Rollings n’est pas à la tête d’une équipe, j’ai des responsabilités qu’il n’a pas ! Et ça te protège toi aussi. » Avoir une relation sérieuse avec un autre agent, moins capé que moi, ça allait avoir des répercussions négatives pour tous les deux. Je suis agacé, et cela doit se voir sur le visage fermé que j’affiche les bras croisés sur mon torse. Et je lui lance une réplique que je pourrais regretter amèrement. Qu’est-ce que je peux lui dire d’autre de toute façon ? « Mais puisqu’il est si merveilleux que ça, vas-y ! » Et je prie pour qu’elle revienne sur sa décision, mais comment lui signifier ? Je suis incapable de mettre des mots sur ce que je ressens. Et je n’ai pas envie de passer pour le type épris. « Tout à fait. Bonne soirée Lennox. » Et je ne sais pas pourquoi je lui dis ça, surement par jalousie, par déception, ou toute autre chose, mais je lui exprime le fond de ma pensée. « Puisque tu veux fréquenter Rollings, on ne se verra plus. » Je m’effaçai, pas pour laisser une trace dans l’histoire, mais parce que je refusais de la partager.  Je tourne les talons, contrarié comme jamais. Pourquoi me fait-elle un coup pareil ?

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2015. Je ne savais pas à quoi m'attendre avec Blake, parce qu'autant je pensais parfois le connaitre autant il savait me surprendre surtout entre les murs du FBI. Qui aurait supporté à la longue de se faire ignorer, voir parfois rabaisser par la personne qui partageait son lit ? Personne. Le visage de Blake changeait de couleur. Il prenait conscience que je ne rigolais pas. Je n'avais jamais vu ce genre d'expression sur son visage mais n'était-ce pas un juste retour des choses ? Lui qui me disait qu'on ne se devait rien. Il ne souhaitait pas s'attacher à moi alors il devait accepter que quelqu'un d'autre en ait envie. « Je le trouve plutôt intelligent. » dis-je dans l'unique but de l'agacer un peu plus. Plus il s'agaçait et plus cela me prouvait qu'il n'en avait peut-être pas rien à faire. « Oh Blake, ne dit pas que tu fais ça pour me protéger ! » Il venait d'aller trop loin et tout ce que j'avais gardé en moi depuis quelques semaines explosait soudain. « Assume au moins de préférer ta carrière à moi ! » Parce que c'était un fait après tout. « Et laisse ceux qui ne se mettent pas de barrière assumer aussi ! » En plus de ne pas se mettre de barrière, Rollings ne semblait pas effrayer par l'idée de s'engager et ce même si ce n'était pas du tout ce dont j'avais envie avec lui. Que je le veuille ou non, j'étais attachée à Blake et même si je tentais de m'en écarter au maximum, personne n'avait encore pris sa place dans ma tête. « Parce que tu crois que j'attendais ton approbation ? J'ai même pas espéré une seconde que tu allais dire autre chose, je te connais. » Je le regardais et secouais la tête, il ne comprenait rien ou alors il ne voulait pas comprendre, c'était au choix. Tout aurait pu être bien plus simple mais j'avais choisi de m'enticher de l'instructeur le plus complexe de l'académie, well done Roxy ! « Je ne joue pas sur deux tableaux, si je dîne avec lui c'est évident qu'on ne se verra plus... Mais qui ça va déranger ? Toi ? Tu te fiches pas mal de moi, de tout ça... Tu le dis assez souvent, tout ça ce n'est rien. » Et à chaque fois que j'entendais ces mots, ça me faisait du mal, d'ou mon attitude actuelle. Je ne supportais plus tout ça et je ne comprenais pas pourquoi ça n'évoluait pas entre nous comme entre deux adultes normaux et consentants. Je ne devais probablement être qu'une agréable distraction, rien d'autre. Je le regardais tourner les talons et le suivais fermant mon bureau au passage. Bien que concentrer dans notre conversation, je n'oubliais pas mon devoir d'agent et de protection des données.

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2015. Roxy était maligne, c’était un fait. Aussi, j’avais l’impression qu’une fois de plus, elle savait très bien ce qu’elle faisait et qu’elle me menait par le bout du nez. Elle savait où appuyer pour me faire dégoupiller, pour faire surgir des instincts que je rejetais et contrôlais d’ordinaire. Pourquoi se plaisait-elle à me dire qu’elle trouvait Rollings à son goût soudainement ? Ca me rendait fou. Pourtant, je m’efforçais de paraitre détaché en toute circonstance. Je ne voulais pas lui donner la satisfaction d’avoir réussi à m’atteindre. « Ravi de l’apprendre. » J’haussai les épaules, mais je continuais pourtant de me prendre la tête intérieurement à me comparer à l’homme devenu rival et qui était bien différent de moi. Finalement, la situation ne déplait pas seulement à moi. J’ai presque l’impression de me retrouver dans une confrontation avec Roxy. Elle s’importe face à mes réponses, et c’est à se demander s’il y a quelque chose que je fais de bien à ses yeux. Je ne pense pas qu’à ma carrière quand je cherche à nous dissimuler aux yeux des autres, car ce n’est pas moi que l’on pointera du doigt mais elle, suggérant qu’elle avait trouvé le moyen de brûler les étapes et de prendre du galon. Dans le pire des cas, on ne dira de moi seulement que je fricote avec plus jeune. Je lève les yeux au ciel face à ses accusations et je lui rétorque, les sourcils froncés. « Parce que tu crois qu’on ne parlerait pas dans ton dos ? Tu te voiles la face. Mais attends de sortir avec Rollings et de t’afficher, tu vas soudainement le regretter. » Ce n’est pas ce qu’elle dit qui me contrarie, c’est vraiment de savoir qu’elle va sortir avec Rollings. Je ne m’y fais pas. Et je ne sais si c’est pour cette raison que je me montre plus sec que d’habitude, mais je prononce ensuite des mots assez durs à son égard. « Mais tu te prends pour qui au juste ?! La question se pose pas. J’ai dédié ma vie à ma carrière, t’as pas idée des sacrifices que j’ai faits pour en arriver là, et toi tu te pointes comme une fleur et tu t’attends à avoir plus d’importance ? » Dans un temps normal je lui aurais dit qu’il s’agissait de deux choses qui n’étaient pas comparables, mais là, elle me prenait la tête et je ne pouvais plus me contenir. « Je t’empêche pas de faire quoi que ce soit. Mais tu m’as fait tout un foin pour rien au final puisque tu t’es déjà consolée. » Etait-elle vraiment si attachée que ce que j’avais pu comprendre alors qu’elle souhaitait une relation plus sérieuse ? Je venais à en douter maintenant que je savais qu’elle fricotait avec un autre. Cette conversation ne menait nulle part. Si j’avais su, je ne serais pas venu la solliciter pour une soirée ensemble, j’aurais simplement pris mes affaires et mené ma petite vie comme d’habitude, comme un loup solitaire. A présent, je savais déjà que j’allais ruminer et m’imaginer ce qu’il se passait entre eux et ça me rendait dingue. Si elle dit qu’elle n’attendait pas mon approbation, elle aurait tout fait pour ne pas m’en parler. Accusateur, je lui lâche : « Alors pourquoi tu m’en parles ?! » Conscient que tout ceci ne mènerait plus à rien, j’avais pris la décision de mettre un terme à tout ce cirque. Ne plus se voir. J’avais du mal à me faire à cette idée. Ca faisait même mal et je ne saisissais pas pourquoi. Roxane avait l’art de me perturber, de polluer mon esprit et mon âme. Elle semblait d’accord avec moi, voir Rollings c’était terminer le semblant d’histoire que l’on avait. Pourtant, à l’entendre, j’ai l’impression que ça l’ennuie, qu’elle focalise sur moi pour ne pas avouer qu’elle est contre. « Toi, peut-être ? » Je la confronte en la regardant dans les yeux. Elle a tort malgré tout. Je ne me fiche pas d’elle. Si c’était le cas, je ne l’aurais pas revue, je n’aurais pas cédé à ses avances, encore moins emmenée à l’opéra, et je ne prendrai pas autant de plaisir à lui faire l’amour. Mais je ne pouvais pas le lui dire. Nous ne pouvions plus continuer de la sorte. Et je prenais congé d’elle : « Bonne soirée Lennox. » Sans me retourner, je quittais le bâtiment pour rejoindre ma voiture et rentrer chez moi. Mais de savoir Roxy avec un autre mec ce soir m’obsédait. Je n’avais pas envie de la partager, ou de la perdre au profit d’un autre. Elle me hantait. Sur la route, je fis demi-tour d’une traite m’arrêtant devant un fleuriste, alors que la fille était en train de fermer la boutique. « Attendez, s’il vous plait, j’ai besoin d’un bouquet maintenant. » Elle me signala qu’elle fermait, et j’insistai, sans même savoir pourquoi : « Je vous paierai le triple du bouquet, je vous en supplie j’en ai vraiment besoin. » Je ne sais si elle trouva le geste touchant ou si elle était intéressée par l’argent, mais je ressortis de là avec une composition sublime, allégé de 200$ pour la remercier du geste. Puis je me ruais dans ma voiture direction l’appartement de Roxane, en espérant qu’il ne soit pas trop tard. A peine garé, je la vois sortir de l’immeuble, et je l’interpelle pour la stopper : « Roxy, attends ! » Je cours presque jusqu’à elle en tenant mon bouquet dans les mains. « Ne sors pas avec cet idiot… » Mais je n’arrivais pas à lui dire plus et je fuyais son regard, complètement honteux, me cachant presque derrière mon énorme bouquet.

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2015. Ce que je pensais réellement de Rollings ? Qu'il était bel homme mais il lui manquait cruellement du charme, un petit plus qui pouvait attiser le désir. En vérité, les beautés simples ne m'avait jamais attiré et le stéréotype du beau gosse intelligent et sur de lui me débectais au possible. Accepter cette invitation n'avait aucun autre but que faire sortir Blake de ses gongs ou au contraire, prendre une belle claque d'indifférence dans la figure. Jusque là, c'était plutôt la première option. « Et tu crois que j'en ai quelque chose à faire qu'on parle dans mon dos ? » Je m'en foutais royalement sans compter que je n'allais pas rester ici toute ma vie, je pouvais serrer les deux quelques mois voir quelques années, j'étais plus forte que ces langues de putes. « Je me prends pour celle qui est avec toi depuis des mois, qui t'écoute, qui te parle, qui rigole à tes blagues même quand elles sont nulles ! Si j'ai si peu d'importance pourquoi tu te mets dans cet état de colère ? Une histoire d'ego avec Rollings ? J'emmerde vos putains d'égo ! » lâchais-je dans une furie que je ne connaissais pas. Il venait de me faire mal, très mal. J'allais lui laisser sa carrière, et j'allais surtout faire en sorte qu'il n'ait plus que ça. « Ah donc je vais diner avec Rollings et maintenant je vais sortir et m'afficher avec lui ? Je croyais qu'un diner n'engageait à rien ? Tout comme le cinéma, les restaurants... » La liste était encore longue mais au moins il allait comprendre, ou je l'espérais. « Je t'ai fait un foin pour rien... Oui je crois que c'est exactement ça. Pour rien. » J'étais sincèrement blessée et je n'avais jamais voulu montrer mes sentiments à Blake pour la simple et bonne raison que j'aimais qu'il me voit comme un iceberg, comme la femme forte et téméraire qu'il avait connu à l'académie. C'était dingue comme les sentiments pouvaient nous rendre plus vulnérable, voir faible par moment. « Je ne t'en parle pas tu m'as demandé si j'étais libre, je ne le suis pas. » répondis-je aussi sèchement que lui. J'avais appris, avec le temps, à m'adapter à ses différents visages et à son ton de voix qui m'avait au premier abord pas mal déstabilisée. « Je suis surement la seule. » Je ne cillais pas du regard, plantant le mien dans le sien. Il voulait avoir le dessus, je lui donnais, je lui balançais même au visage. Je ne répondais plus, je fermais mon bureau et le suivais dans le couloir me dirigeant vers les escaliers sans me retourner. Je lui laissais l'ascenseur ne souhaitant absolument pas partager si peu de m2 avec lui. Je rentrais chez moi, plus vite que je n'aurais du mais je n'arrivais pas à contrôler ma colère, ni même ce que je ressentais au plus profond de moi... Je n'étais rien comparé à sa carrière. Wahou. J'avais fini par ma calmer et si j'avais tout sauf envie de rejoindre Rollings, je faisais un effort. Après une douche plus ou moins longue, j'avais enfilé une robe noire basique mais chic et j'avais détaché mes cheveux désormais coupé au carré. J'attrapais mon sac avant de sortir et de me diriger vers ma voiture. J'entendais mon nom et je me retournais m'attendait à voir n'importe qui mais pas Blake. « Tu n'arrives même pas à me le dire en me regardant dans les yeux... Je ne serai pas ton passe-temps Blake, je ne le serai plus. Pense à ta carrière. » J'ouvrais ma portière, avec l'envie de pleurer pour la première fois depuis des années. Il avait été acheté des fleurs, mais est ce que cela pouvait suffire ? Pas sur.

What about us ? What about everything we've been through ?

2015.Roxy avait toujours été cette femme forte, qui aime prouver aux autres qu’ils ont tort, une vraie force de la nature qui ne cédait absolument pas face à la pression, si bien que je la croyais presque invincible. Rien ne la mettait à terre, rien ne l’effrayait, elle se relevait toujours et avait la capacité de se remettre de tout. Elle était loin du bon petit soldat que j’étais, et si elle avait quelque chose à reprocher à quelqu’un, elle le signifiait. Aussi il était inutile de préciser qu’elle avait du mal avec la hiérarchie du FBI et c’était pour ça que d’un côté je ne souhaitais pas que nos actions aient des répercussions sur sa carrière. « Tu ne comprends pas, ça peut t’empêcher de grimper, Roxy ! » Elle est trop têtue pour que je puisse y faire quelque chose de toute façon. Et puis elle se lance dans un monologue qui me laisse coi durant de longues secondes. Elle a décrit notre relation en l’espace de quelques phrases, et je réalise qu’elle l’a fait avec justesse. Je n’ai pas besoin de chercher loin dans mes souvenirs pour me rendre compte que je ris beaucoup avec elle, que nos ébats intenses mais froids lendemains, se sont transformés en petites marques d’attention. On partageait beaucoup plus, je ne pouvais le nier. Pourtant, j’avais décidé de focaliser sur le même détail, comme si j’étais incapable de changer de disque. Je marmonnai : « On n’est pas ensemble. » Je ne savais même pas pourquoi c’était important de le préciser, c’était juste de la méchanceté gratuite puisque je la savais attachée à moi. Ce qui me frappait, c’est qu’elle avait pu voir ma colère, elle pouvait sentir la tension qui émanait de moi, et je la détestais pour ça, parce qu’elle arrivait à lire en moi avec tant de facilité que ça en devenait effrayant. Je réalisais doucement en revanche que ce n’était pas un combat de coqs sans raison autre que de la dominance, mais il s’agissait bel et bien de jalousie. Je ne voulais pas qu’elle regarde un autre homme et qu’un autre homme puisse poser ses mains sur elle. Je voulais qu’elle reste mienne, mais j’étais incapable de le lui formuler. « Et c’est pas de l’égo, je… » Je me frustrais, je me battais contre moi-même, et j’en perdais ma répartie, mon langage. « Je sais pas ! » Je la regardais ébahi, cherchant à comprendre ce qu’il se passait, pourquoi on en venait à s’écharper dans son bureau pour un statut si ce qu’on avait lui convenait ? Je ne maitrisais plus ce que je disais, mon discours changeait s’il s’agissait de moi ou d’une autre personne. J’étais incapable de réfléchir, aveuglé par mes sentiments de forte jalousie. Levant les mains au ciel je m’agace : « Pourquoi tu me prends la tête comme ça ?! Ca te convenait et d’un coup tu changes d’avis, tu parles d’être ensemble et je comprends pas. » C’était la vérité, j’étais complètement perdu parce que c’était la première fois que je ressentais ce genre de choses et je ne maitrisai rien. Je n’avais absolument pas le dessus dans la conversation, elle pointait tous mes manquements et elle avait raison de le faire, et je me taisais parce que je ne pouvais pas lui répondre. Je baissais la tête, portait mon regard ailleurs, frustré au possible, voire en proie à une contrariété méconnue jusque-là. Surtout quand elle me rappelle qu’elle n’est pas libre. J’ai envie d’envoyer valser le bureau qui se trouve à quelques mètres, mais je ronge mon frein en silence. Elle ne se rend pas compte que si, mettre un terme à ce qu’on avait, ça me posait vraiment problème. J’y avais pris goût, et si je l’avais sollicitée ce soir c’est parce que sa présence m’était presque indispensable. C’est ce qui me pousse à faire demi-tour sur le chemin et à me présenter devant elle devant son bâtiment, penaud au possible, parce que je ne veux pas la perdre. Les mots me manquent pour m’exprimer, et j’affiche une expression de désarroi total. Je pensais avoir fait le plus dur, mais Roxy se focalise sur mon regard, sur la honte que je peux ressentir de me présenter là devant elle. Je me sens con. Je sens l’émotion qui la traverse et ça me met encore plus mal à l’aise. Elle ne veut plus de moi. Je ne compte pas renoncer. Mettant ma main sur sa portière pour la retenir, je fais une tentative : « Je… Viens dîner avec moi ? Je t’emmène au resto si c’est ce que tu veux. » Je sais pertinemment que ce n’est pas ça qu’elle attend. En attendant je la détaille. Elle est pire qu’élégante, elle est magnifique et je devrais peut-être lui dire. Tendant le bouquet de fleurs devant elle, je lui indique que je l’ai acheté pour elle. « C’est pour toi. » J’ai maladroitement écrit ‘Désolé’ sur la carte au milieu du bouquet, ne sachant pas quoi écrire d’autre. Regardant mes pieds, je finis par relever la tête et poser le regard sur elle, cherchant mes mots. « Je… » Je n’y arrive pas. Je lui fais perdre son temps. Si ça me permet de foirer son rendez-vous, c’est ma seule satisfaction. Conscient qu’elle va bientôt m’envoyer valser, je prends sa main. « Tu me demandes quelque chose qui n’est pas évident pour moi. » Elle le sait, je ne fais pas dans les sentiments. Je me mords la lèvre, je me passe une main sur le visage, et je finis par donner un léger aperçu de mes pensées : « Mais ne sors pas avec un autre, je ne le supporterais pas. » J’en serais fou. Je serais capable de faire virer Rollings, de tenter de les séparer. « Je veux pas que tu t’éloignes de moi. » Lui dire plus que ça, c’est compliqué. Je ne cesse de grimacer, de jouer nerveusement avec mes lèvres, de regarder autour de moi, comme si quelqu’un allait se moquer de mon attitude.