Mon état ne me permet pas réellement de profiter de l’océan seulement du sable fin, du rivage et de la beauté des falaises tout autour. Pas de baignade pour moi, le seul bain que je peux prendre est un bain de soleil. Mais ça ne me dérange pas. Prendre l’air, profiter un peu de la vie comme elle vient, ça me suffit amplement. Ici ou dans une station balnéaire ce serait la même chose. Tant que mes jambes ne répondront pas d’elles-mêmes et qu’elles ne supporteront pas le poids de mon corps je ne pourrais pas faire grand-chose. Ma prothèse m’aide grandement. Elle me permet de me déplacer debout plutôt que de devoir compter sur mon fauteuil et c’est grâce à cette dernière que j’ai pu atteindre la plage. L’avantage de vivre tout près c’est de pouvoir sortir de chez moi et traîner mes fesses jusqu’au sable en contrebas. Et puisqu’Elio vit également dans le coin, l’y rejoindre est encore plus simple. Ça fait un moment que nous ne nous sommes pas vus. Il a son emploi du temps et le mien s’est nettement plus chargé depuis l’ouverture d’une nouvelle filiale au sein de la boite. C’est ma façon de me remettre en scelle et de garder derrière moi la tristesse de ne plus piloter. C’est mon choix cela dit, je ne le regrette pas, mais c’est vrai que parfois ça me manque. D’ailleurs la formule 1 c’est ce qui m’a permis de rencontrer Elio … grâce à Ferrari avec qui j’ai signé mon premier contrat en tant que pilote. Une époque qui me semble tellement lointaine maintenant. Les mains dans les poches de mon bermuda, ma prothèse ressort d’autant plus mais étant donné ma fierté, je me balade tranquillement avec celle-ci. Je l’ai conçu et amélioré de sorte à ce qu’elle soit supportable et qu’un petit grain de sable ne vienne pas tout enrayer, ce qui n’était pas le cas avec les premiers prototypes. Cheveux au vent, je repère Elio non loin et je sens mon sourire prendre naturellement place. « Alors Camilleri, t’hésite entre m’abandonner là pour le surf ou pour les filles. » Façon très particulière de l’interpeller mais au moins ça attire son attention. Une fois près de mon ami je lui offre une chaleureuse accolade, réellement ravi de le revoir après tout ce temps. « Ça fait un bail dis-moi ! Comment va le neveu prodige ? » Je le taquine un peu mais il pourrait bien hériter d’un sacré empire, ne serait-ce qu’avec Ferrari.
& cameron macleod → Cameron et moi nous nous sommes donnés rendez-vous sur la plage afin de profiter d’un moment entre hommes afin de rattraper le temps perdu. On avait pour habitude de se voir régulièrement quand j’étais sur Los Angeles mais malheureusement trop de choses se sont passées dans ma vie et certainement dans la sienne pour qu’on arrive à se voir mais aujourd’hui j’ai bien l’intention de tout savoir sur ce que j’ai loupé. J’ai rendez-vous dans une petite heure mais je décide de partir de ma villa avant l’heure afin de profiter d’un saut en haut d’une falaise afin de profiter de l’eau turquoise et chaude...je sais que je ne pourrai pas partager ce moment avec lui alors je le fais avant. Je ne veux pas être frustré avec un temps pareil. J’aime sentir mon corps être enveloppé par cette eau et je profite pour nager sur plusieurs mètres avant de faire demi-tour pour me diriger vers la plage. Notre lieu de rendez-vous et très rapidement je dépose ma serviette sur le sable fin avant de m’asseoir sur cette dernière et laisser mes pensées prendre le dessus. Je laissais mon regard se poser sur les vagues avant qu’il ne se pose sur la limite entre la terre et la mer..le rivage..j’aimais me laisser voyager sans me poser de questions et j’avais l’impression qu’à chaque nouvelle journée se dessinait une nouvelle limite entre l’eau et le sable. J’aimais trop la nature et tout ce qu’elle pouvait m’offrir pour envisager d’aller séjourner dans une station balnéaire ou tout était contrôlé par l’humain..non ce n’était pas ce dont j’avais besoin. Je sortais de mes pensées en entendant une voix que je connaissais que trop bien « Cameron ! » Je me levais de ma serviette avant de rire légèrement tout en faisant mine de réfléchir à sa proposition. « Les deux me tentent énormément mais je sais que j’aurai les filles si je surf donc je prend les deux. » J’aimais les femmes et il le savait mieux que personne, je n’étais pas prêt à me mettre en couple ni même à l’envisager puisque mon père avait d’autres plans pour moi. Je le laissais me donner une accolade que je prolongeais le temps de quelques secondes avant de le regarder à nouveau dans les yeux. « Professionnellement tout va et personnellement aussi enfin je crois. » En réalité ce n’était pas vrai puisque ma demande pour rentrer en Italie avait été rejeté à cause de l’actualité mais j’avais accepté leur décision sans rien dire. « Tu remarqueras que je me suis octroyé une petite baignade avant de te retrouver car mon corps commençait à être en manque. » dis-je avant de rire mais si je l’avais fais c’était surtout pour ne pas lui donner envie d’aller se baigner lors de nos retrouvailles. « Et toi comment tu vas ? Je vois que tu te fais de mieux en mieux à ta prothèse c’est cool ! » J’étais sincère et sa démarche était de plus en plus naturelle et c’était rassurant pour son avenir.
Après mon accident j’avais passé des mois à ronchonner dans mon coin en refusant les mains qu’on me tendait. J’apparentais ça à de la pitié ce que j’ai toujours eu en horreur. Pendant cette période de la distance s’est installée entre moi et certains de mes amis. Je n’en suis pas fier, évidemment que non, mais je tente de corriger mes erreurs petit à petit. Pour un gars parfois un peu trop fier comme je le suis, ça n’est pas une mince affaire. Mais je fais des efforts parce que mes proches ne cessent d’en faire avec moi, ils méritent que je leur rende la pareille. Quant à Elio, disons que nous ne nous sommes pas vus principalement par manque de temps. Ce sont des choses qui arrivent et rien ne me retient de rattraper ça, particulièrement lorsque le revoir me met de bonne humeur et me permet de sortir de chez moi. C’est mon jour de congé et si généralement je le passe avec ma femme, elle comprend néanmoins mon besoin de voir mes potes de temps à autre. De toute manière je suis bien assez près de la maison pour la retrouver au besoin. De bien bonne humeur lorsque je rejoins l’Italien, il se lève en me voyant arriver et sa réplique à ma taquinerie me fait rire. « Tu changes pas, c’est bien ! » Accolade offerte, j’approuve également ce qu’il me dit ensuite, ravi de savoir que tout va pour le mieux pour lui. Voilà qui fait plaisir à entendre. « Qu’elle est la femme ou le petit copain jaloux qui te fait douter que tout va bien dans ta vie personnelle ? » Je me paye un peu sa tête concernant son côté coureur de jupon, mais pour avoir été le même pendant des années j’ai moi aussi connu le souci du copain dont j’ignorais l’existence ou de la fille collante. Forcément, connaissant Elio c’est la première chose à laquelle je pense. « T’as bien fait, faut bien qu’un de nous profite de l’eau ! Je voudrais pas que tu t’assèches complètement … » A se demander si ce type n’est pas un triton à adore autant passer du temps dans l’eau. Mon attention portée sur ma prothèse, je la tapote avec une fierté non dissimulée. « Ça va aussi, pas mécontent d’avoir emménagé dans le coin et de profiter de ma femme. » Dis-je avec un sourire, toujours aussi heureux de qualifier Oliana ainsi. « Et elle est cool hein ! Même si j’espère encore ne plus en avoir besoin dans les prochains mois, je vais quand même voir pour l’améliorer avant qu’elle ne soit sur le marché. » Parce que c’est mon but principal : la commercialiser pour qu’elle aide d’autres personnes dans mon cas où qui n’auront définitivement plus la possibilité de marcher d’eux-mêmes. « Ce qui me fait penser : t’es au courant que j’ai raccroché niveau course ? J’ai une protégée qui va faire des merveilles, mais vu que ce n’est pas encore sorti officiellement dans la presse je me demandais si tu en avais entendu parler ? » Nous attendons encore un peu avant que ma démission en tant que pilote sorte de la presse pour préparer Olivia à son futur rôle et sa vie sous les projecteurs.
& cameron macleod → Mes amis me connaissait suffisamment pour savoir que j’aimais faire la fête tout en profitant des belles créatures qui peuplaient ce genre d’endroits mais ce n’était pas le seul lieu où je draguais puisque la plage était parfait pour ça, du moins à mes yeux. « On ne change pas une équipe qui gagne n’est-ce pas ? » lui dis-je avant de rire tout en haussant les épaules. J’avais 28 ans, quelques années de moins que lui, et pourtant je n’avais jamais eu de relations sérieuses avec une femme mais ça ne me manquait pas..comment pouvais-je être en manque d’une chose que je ne connais pas ? Je savais qu’un jour je devrais me caser avec une femme, du moins la femme que mon père avait choisi pour moi, donc je préférais profiter au maximum de ma liberté. « Oh je ne pense pas avoir fais de petits amis jaloux...enfin je ne suis pas au courant mais pour faire court je voulais rentrer en Italie pour voir ma famille mais ma demande a été rejeté. Tu vas donc devoir me supporter plusieurs semaines encore. » dis-je avant de le regarder dans les yeux tout en souriant. L’actualité en Italie ne faisait pas rire et j’avais voulu prendre du temps auprès des miens malheureusement ce n’était pas possible donc j’étais resté à Los Angeles le temps que tout se calme. Ce n’était pas un sujet sur lequel nous allions débattre puisque ce n’était pas la cause de notre après-midi, on avait d’autres choses plus intéressantes à se dire. « Tu veux dire que ça serait la catastrophe pour toi, si je sèche au soleil...je vais être encore plus musclé que toi ! » Je riais de bon coeur puisque je savais que j’étais musclé et je travaillais dur pour garder ses abdos, par exemple, donc il fallait bien que je le taquine un peu. « Tu ne pourras plus te baigner dans l’eau salée ? » A vrai dire on avait jamais réellement parlé de sa prothèse et de toutes les précautions qu’il devait prendre mais je me doutais que le sel pouvait attaquer sa prothèse, ce qui serait dangereux pour lui. Je ne connaissais pas beaucoup de choses à ce sujet mais ça relevait du bon sens. « Tu as raison, profite d’elle au maximum. » J’étais heureux pour lui, heureux de le voir aussi épanouie dans sa vie surtout après tout ce qu’il avait vécu mais ça me rappelait encore à quel point ma vie privée était différentes de tout ceux de mon âge ou presque. « Tu penses que tu pourras t’en séparer un jour ? Te connaissant je sais que tu feras ton maximum pour l’améliorer et si jamais tu as besoin d’un coup de main financier ou même humain n’hésite pas à me solliciter. » Oui je pourrai essayer de l’aider afin de mener son projet à terme. Je le connaissais depuis plus de 10 ans et je savais que je pouvais lui faire confiance donc c’était avec plaisir que je me proposais de l’aider. « Oui je me doutais que tu avais arrêté mais tu ne pourras plus jamais reprendre ? » Je savais que ce sport était dangereux et je comprendrai qu’il ne veuille pas prendre de nouveaux risques après ce qu’il avait vécu mais je voulais son avis sur la question. « Une protégée ? Non je n’en ai pas entendu parler, chez Ferrari ? » lui demandais-je avant de sourire. J’étais partie d’Italie depuis ce début d’année donc j’avais moins d’informations concernant Ferrari mais ce n’était qu’une question de temps puisque je devais reprendre quelques dossiers à distance.
Je me mets à rire franchement cette fois. En effet, je crois qu’il est difficile de changer l’homme qu’il est même si Elio pourrait être surpris. Il m’a fallu réaliser mes sentiments pour Oliana avant de changer et même si mes vieilles habitudes sont revenues au galop suite à notre séparation, pour elle je deviens meilleur. Il en va de même pour mon meilleur ami. Depuis qu’il a rencontré celle qui est désormais sa femme, Tommy a changé du tout au tout, qu’est-ce qui garanti qu’Elio ne changera pas lui aussi ? Les femmes semblent avoir un sacré pouvoir sur les hommes faibles que nous sommes. « C’est ce qu’on dit oui et il semblerait que tu t’y accroches. » Il a raison. Autant qu’il profite un maximum avant que ça ne change. Certaines vérités s’apprennent durement dans la vie, comme le fait qu’on ne contrôle pas tout, rarement les évènements qui font de notre existence quelque chose de spéciale. L’insouciance d’une vie il faut en profiter avant d’en être privé. Autant que je profite de ma femme avant que sa maladie ne l’emporte. Chassant cette pensée aussi rapidement, je sais que ce n’est ni le moment, ni l’endroit pour y penser. « Hm je ne sais pas, je me méfie de monsieur le tombeur. » Je plaisante même s’il n’y aurait rien d’étonnant à apprendre qu’il a séduit la mauvaise femme. Ça arrive à tous les don juan au moins une fois dans leur vie – bien que ça ne les freinent que très rarement. « Mais quelle plaie … Dire que je vais devoir te supporter plus longtemps que prévu, t’as pas idée à quel point ça m’emmerde. » C’est faux, bien sûr, et puisque je ne fais même pas l’effort de jouer la comédie, impossible pour Elio de ne pas comprendre que je me contente de me payer sa tête. C’est ainsi que je suis, j’aime embêter mes proches, plaisanter autant que je le peux lorsque je le peux. « D’accord, celle-là était mérité ! Pourtant je m’entretiens aussi régulièrement que possible. » Ce qui, en ce moment, n’est pas aussi souvent que je le voudrais ou que ma rééducatrice le voudrait. Malheureusement ouvrir une nouvelle filiale à mon entreprise et en diriger les projets fait que je n’ai pas forcément le temps pour le reste. Bon, j’admets être tellement inspiré que je néglige un peu ce côté de ma vie en ce moment. « L’eau salée ou l’eau tout court. Je l’avais d’abord conçu parce que j’en avais assez du fauteuil, je l’améliore petit à petit ce qui signifie que je lui trouve de nouveaux défauts tous les jours. » Je suis assez perfectionniste dans mon boulot et je le suis depuis des années. C’est ce qui, je pense, fait que j’excelle dans mon domaine. Là, ça me pousse surtout à vouloir atteindre la perfection même si je sais que la technologie actuelle ne peut pas toujours suivre mes idées. Mais cette prothèse sortira aboutit, je m’en suis fait la promesse. « Je fais de mon mieux même si j’ai parfois l’impression de l’oublier avec le boulot. Je ne voudrais pas me réveiller avec des regrets dans quelques années. » Dans cinq années plus exactement, le peu de temps qui lui reste selon les médecins. Mais, une fois encore, je n’ai pas envie de penser à ça maintenant. « C’est le but de ma rééducation et l’espoir que je ne perds pas de vue. Mais je continuerai de la bosser pour qu’elle vienne en aide à ceux qui n’ont pas ma chance. Autant que mon cerveau serve pour les autres. » Dis-je en haussant les épaules. « T’inquiète pas pour l’argent, par contre ton cerveau je pourrais peut-être l’utiliser, faudrait que tu passes dans mes bureaux, on a fait un nouvel étage spécialement pour la recherche, ça pourrait te plaire. » Assuré-je en m’installant sur le sable. « Je pourrais, si mais je ne le ferais pas. Je pense qu’il était temps que je laisse ça derrière moi et … Ollie mérite que j’arrête de mettre ma vie en danger. » Pourtant je sais que piloter va me manquer bien que ma dernière fois sur un circuit, même en tant que passager, s’est soldé par moi qui vomissais mes tripes. « Etant donné qu’on a signé avec Ferrari pour mon écurie, oui elle va concourir chez vous … quand le championnat reprendra. » Ce qui ne semble pas être en très bonne voie pour le moment et ce qui agace le conseil qui voit des dollars leur passer sous le nez – à croire que MC Holdings ne bosse que là-dessus. « Une tête brûlée extrêmement doué. » Ajouté-je avec une fierté non dissimulée.
& cameron macleod → J’avais déjà pensé au fait que je puisse être dans une histoire sans issus en tombant sur une femme mariée ou tout simplement en couple mais j’estimais ne pas être le fautif dans l’histoire puisque je serai dans l’ignorance. Après tout la femme serait dans la faute mais pas moi, enfin c’est mon point de vue et je n’ai pas l’intention de le changer. Je souriais en le voyant réagir sur le fait que je devais rester sur Los Angeles et je levais les yeux au ciel. « Ne râle pas trop car je sais que tu adores quand je t’emmerde. » On ne se voyait pas si souvent que ça mais on prenait de nos nouvelles assez régulièrement donc il pouvait compter sur moi pour lui envoyer des messages, des photos ou même pour des appels afin de mettre plus de piment dans sa vie. Oui j’adorai faire le con et il était, de temps en temps, ma victime. « Tu devrais prendre exemple sur moi si tu veux des résultats. » Je riais de bon coeur car je ne faisais que le taquiner, il était bien plus costaud qu’il ne le pensait et à vrai dire je me demandais même si il ne l’était pas plus que moi mais j’allais éviter de lui dire. Je préférais continuer dans ce sens. « Oh. Je ne savais pas que tu ne pouvais plus aller patauger dans l’eau. » Oui j’ignorais beaucoup de choses mais j’étais persuadé qu’il vivait quotidiennement avec sa prothèse mais surtout qu’il puisse vivre sa vie normalement sans trop de complications. J’étais surpris mais content de pouvoir en savoir plus à ce sujet. « Tu finiras par la rendre parfaite. » Il était passionné par ce nouveau projet mais surtout il voulait améliorer sa condition de vie donc ça ne pouvait que fonctionner après tout. Du moins j’en étais persuadé. « Personne ne veut se réveiller avec des regrets donc vis ta vie comme tu l’entends c’est la meilleure manière pour être heureux. » N’est-ce pas ? Personnellement je n’avais aucun regrets à part celui de ne pas pouvoir tomber amoureux d’une femme et de faire ma vie à ses côtés. « Bien j’accepte de venir dans ton label pour voir tes idées, comprendre vos prochains changements et si j’ai des idées je pourrai vous en faire part. Je ne dis pas que j’aurai les meilleures idées au monde mais je ferai de mon mieux. » dis-je avant de sourire. J’étais réellement attiré par ce nouveau challenge et j’allais tout faire pour lui apporter un nouveau regard sur les prothèses… d’ailleurs j’allais faire quelques recherches en rentrant chez moi ce soir. « L’amour te fais faire des choses incroyables ! » riais-je avant de lever les yeux au ciel mais en réalité c’était beau à voir même si le monde de la course perdait un vrai coureur. J’étais vraiment heureux d’avoir pu regarder certaines de ses courses et je n’oublierai pas tout ce qu’il avait pu m’apporter. « J’ai hâte de pouvoir voir ta nouvelle recrue mais surtout de voir si elle a autant de tripes que son maître ! » dis-je amusé alors que j’avais hâte d’en savoir plus maintenant qu’il m’avait lancé cette bombe.
Il existe certaines personnes avec qui la conversation se fait facilement. N’ayant jamais été du genre difficile pour ce qui est de faire de nouvelles connaissances, ça m’a d’autant plus facilité la vie. Avec Elio ça s’est fait comme ça. Alors que j’aurais pu être méfiant à cause de son affiliation au grand patron de Ferrari, j’ai préféré connaitre le gars plutôt que me fier à ce qu’on aurait pu dire sur lui. Et je ne le regrette pas un seul instant. Bien que nous ne vivions pas souvent sur le même continent, il fait partie des quelques personnes en qui j’ai confiance et avec qui j’apprécie passer du temps. Même si, en effet, il semblerait qu’il adore faire de moi la victime de ses taquineries. « Oh ça c’est ce que tu penses ! Je suis probablement trop poli pour dire la vérité. » Ce qui est faux, bien entendu. J’aime tout autant le chercher alors, très franchement, je ne risque pas d’être dérangé parce qu’il m’emmerde un peu. Et puis, je suis un bon vivant malgré les merdes qui me sont arrivées, difficile de me contrarier à moins de réellement le chercher. « Hm, je sais pas trop … J’aurais trop peur que l’élève dépasse largement le maître. Je m’en voudrais de te faire de l’ombre. » Cela dit, je pense que nous ne sommes pas loin l’un de l’autre. Sans m’avancer, nous avons probablement autant aimé avoir une belle femme à nos bras régulièrement jusqu’à ce que je me marie. Même casé je continu de m’entretenir et de lui arriver presque à la cheville … S’il n’y avait mon handicap pour me freiner. C’est seulement trop facile de rentrer dans son jeu et de lui répondre de la même manière. « Pour l’adepte de sensations fortes et de surf que je suis, c’est une véritable plaie ! Enfin même modifiée je doute que surfer soit à envisager. » Rester stable sur une planche ce n’est déjà pas simple en temps normal avec des jambes efficaces, alors avec une prothèse je préfère ne même pas y penser. De toute manière, j’aurais peut-être la chance de retrouver mes jambes. J’essaye de m’accrocher à cette moitié de chance que j’ai. Quant à sa réponse sur le regret, je me contente d’un très timide sourire. Le souci c’est que dans cinq ans les médecins pensent qu’elle ne sera plus là et il m’est difficile de ne pas me dire que je devrais lever le pied côté professionnel pour m’occuper plus d’elle. Cela dit je connais Oliana par cœur, elle refusera que je me sacrifie pour elle. « Excellentes idées ou non ça n’en reste pas moins des idées et tu sais que je suis preneur. Et j’avoue que j’ai envie de jouer le gars fier à te montrer mes joujoux. » Un gosse ! Depuis que cette branche de l’entreprise a été ouverte à ma demande j’admets m’éclater. Avec les courses je me concentrai moins sur la recherche et la conception, hormis pour notre filet de sécurité, là je me réinvente ce dont j’avais besoin. « Te fous pas trop de ma gueule ! Un jour ça t’arrivera aussi et tu verras que madame te mènera par le bout du nez et que tu voudras tout faire pour elle. » Dans la limite du raisonnable bien sûr … et encore. J’ignore jusqu’où je serais prêt à aller par amour et, quelque part, je ne suis pas certain de vouloir le savoir. « Eh bah voilà ! Le jour où tu passeras dans mes locaux on fera en sorte que tu puisses m’accompagner au circuit pour la voir conduire, crois-moi elle va t’impressionner. » J’admets que ma fierté peut un peu me rendre aveugle, néanmoins ses statistiques parlent pour elle.
& cameron macleod → Le soleil commençait à chauffer mon corps et je profitais des rayons du soleil pour parfaire mon bronzage. Je levais les yeux au ciel quand il me dit être trop poli pour dire la vérité, mais je ne le croyais absolument pas. Il était poli, je n’en doutais pas une seule seconde mais il me donnait que des excuses et je ne les croyais absolument pas. « Que l’élève dépasse le maître ? Tu as de bonnes ambitions et je serai vraiment curieux de voir ça...» Je faisais trop de sport au quotidien pour qu’il me dépasse après quelques séances de musculation, cependant je n’étais contre de partager ce genre de moment avec lui afin de voir si il n’avait pas tout perdu en arrêtant la course même si en voyant son corps je savais qu’il avait de bons restes. « C’est dommage mais ne baisse pas les bras, je suis certain qu’un jour tu trouves enfin la solution. » C’était la vérité, la technologie avançait tellement vite que je ne serai pas étonné de voir que tout serait différent dans les années à venir. Un jour il pourra de nouveau surfer et profiter de l’eau turquoise, j’en étais persuadé. En attendant je profiterai de tout ça pour deux, ça me donnera une excuse celle de venir ici plus souvent pour nager et surfer...et qui sait peut être que je pourrai profiter des femmes pour deux également. « On fera en sorte de se voir très prochainement pour que tu me montres toutes tes créations. » Je n’étais pas manuel donc je ne pouvais pas me vanter d’arriver à faire de telles choses donc j’étais toujours très curieux de découvrir ce genre de talents. Oui à mes yeux c’était du talent. « Hop hop hop je te reprend, je ne cherche pas à me poser ni même à tomber sous le charme d’une femme et devoir suivre ses envies. » Je riais tout en secouant la tête car ce n’était pas ma vision de la vie mais j’étais heureux de voir qu’il était comblé et amoureux d’une femme. Pour certains c’était un but que d’avoir leur famille mais pas pour moi, je n’avais jamais pensé ainsi car j’avais une épée Damoclès sur la tête.. « Quel âge a ta promise ? » lui demandais-je avant de sourire et de reprendre. « Il me tarde de la voir conduire, j’adore les nouvelles recrues et voir de quoi elles sont capables. »
Des ambitions j’en ai, pour sûr. Elles sont là depuis gamin, depuis que je me suis promis de ne laisser rien ni personne me barrer la route vers mes objectifs. En réalité, le seul contre lequel j’ai dû vraiment me battre toutes ces années c’est moi. Je suis ma propre barrière sur bien des plans, ce qui ne veut pas dire que je ne m’accroche pas à mes ambitions, à mes rêves bien que je ne pourrais pas tous les réaliser. « Faut bien quelque chose pour se motiver ! Mais laisse-moi quand même un peu de temps pour te montrer ce que j’ai dans le ventre. » J’aimerais surtout tenir moi-même sur mes deux jambes ce jour-là. Ce sera une grande victoire et un véritable plaisir que de pouvoir retrouver ce que j’ai perdu après l’accident. Courir, surfer … Juste marcher, c’est tout ce à quoi j’aspire en ce moment. Sept mois de rééducation c’est loin. Oswald m’a dit que ça pourrait prendre plus de temps, tout dépend de la personne et du corps de cette dernière. La rééducation n’est pas une science exacte, chacun évolue à sa manière. Pour ma part j’ai l’impression d’avancer trop lentement. « Mes petites cellules grises sont là pour ça. J’ai eu pas mal à penser dernièrement, il faut que je réapprenne à compartimenter. » J’étais très doué pour ça avant. Puis tout s’est enchaîné et j’ai oublié comment faire. J’ai oublié de quelle façon laisser mes émotions et mes pensées de côté pour me focaliser uniquement sur mon travail. Non, je préfère les laisser aller et venir, me distraire alors que je n’ai pas besoin de ça. Mais, comme pour tout le reste, arrivera un moment où je parviendrai à retrouver certaines anciennes habitudes. « Tu n’auras qu’à m’envoyer un message, voire même ton emploi du temps, je devrai pouvoir nous caler ça. » C’est l’avantage d’être mon propre patron et de déléguer certaines tâches à mes employés : je peux décider de mon emploi du temps comme bon me semble. Mon assistant n’est pas tout à fait de cet avis mais il sait qui décide et il a l’habitude. De toute manière, ça veut dire qu’Elio viendra dans nos locaux donc ça arrangera tout le monde. « Je disais ça aussi à une époque ! Maintenant je suis marié, méfie-toi, ça te tombe dessus au moment où tu t’y attends le moins. » Il me suffit de penser à Tommy pour ça. Lui qui clamait que jamais plus il ne se mettrait en couple ou ne se marierait, le voilà de nouveau avec la bague au doigt et bientôt père pour la seconde fois. « Vingt-et-un ans depuis février ! Son père bossait pour nous y a encore quelques années. Elle a commencé à piloter à dix-sept ans, j’ai gardé un œil sur elle. » J’avais deviné que cette gamine avait du potentiel, j’admets être fier d’avoir vu juste et elle aussi l’est, évidemment. « Hm, hm … Tu éviteras de voir ce qu’elle vaut aussi au lit, je ne voudrais pas avoir à te mettre une droite pour son honneur et à la place de son père. » Je prends un air sérieux quelques secondes et souris. A vrai dire, il peut bien faire ce qui le chante. Olivia est majeure, elle est en droit de se laisser séduire par qui elle veut … du moment qu’elle ne laisse pas ça gêner son travail. « Donc, si je comprends bien, il n’y a toujours aucune femme qui t’a séduit ? » Je tâte, juste pour m’assurer qu’il n’y aucun détail croustillant à côté duquel je passerais.
& cameron macleod → « Oui il te faut du temps pour parfaire tes prothèses mais te connaissant tu arriveras à faire des merveilles. » Je le connaissais suffisamment pour savoir qu’il avait des ressources et qu’il arriverait forcément à puiser en lui pour trouver des idées et les mettre en place. Si je pouvais éventuellement lui apporter quelques idées mais surtout de la main d’œuvre alors je le ferai volontiers. Je suis bien placé pour savoir qu’avoir un œil extérieur peut nous faire du bien, c’est comme ça qu’on arrive à créer de nouveaux bolides toujours plus puissants chez Ferrari. « Je t’enverrai mes moments de libre dans un message car mon planning change quotidiennement. » Voir plusieurs fois par jour et je ne savais jamais, à l’avance, quand j’allais avoir du temps libre mais j’allais faire en sorte de nous garder un créneau, rapidement, pour visiter son atelier et en apprendre plus sur les prothèses. C’était un monde totalement différent du mien et pourtant j’avais hâte de pouvoir en apprendre plus sur sa nouvelle passion. « Apparemment ça nous arrive quand on ne s’y attends pas alors on verra. » dis-je avant de rire. On me disait toujours la même chose mais je n’étais pas prêt à faire la rencontre qui changerait ma vie à tout jamais. J’avais fais des rencontres mais aucune femmes n’étaient à la hauteur de mes attentes...ou alors peut-être qu’une mais je n’étais pas encore prêt pour m’en rendre compte et surtout l’assumer. Je savais que mon père avait d’autres plans pour moi donc je n’avais pas envie de donner trop d’importances aux femmes..à l’amour. Bref je laissais ça de côté pour me concentrer sur sa nouvelle recrue. « 4 ans qu’elle pilote, elle doit en avoir sous les pédales. J’ai hâte de la voir faire et pourquoi pas..faire une course à ses côtés. » En tant que copilote ou simplement comme adversaire le temps d’une course afin de savoir ce qu’elle valait. « Je ne la toucherai pas, compte sur moi ! » dis-je avant de rire. J’étais un coureur de jupons mais je ne couchais pas avec des femmes aussi jeunes, je préférais m’occuper de celles qui étaient en soirée...seules. Et impossible pour moi de jouer avec une femme qui travaillerait à mes côtés. « Et bien disons que j’ai rencontré une femme avec qui j’ai passé de très bons moments et...nous sommes devenus des amis. Habituellement ça n’arrive jamais mais elle a ce petit plus que j’apprécie énormément, elle est beaucoup plus intelligente et mature que les femmes de son âge. » C’était une amie avec un sacré avantage mais je me demandais si Cameron allait penser comme mes amies les plus proches, c’est-à-dire qu’il se passait plus que de l’amitié entre nous. Impossible de le savoir puisque je ne voulais pas me poser trop de questions nous concernant...je vivais au jour le jour.
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Mar 7 Avr - 12:06