29 novembre ▬ La dernière fois que je suis monté sur des patins remonte à … une éternité il me semble. Avec les fêtes de fin d’année approchant à grands pas, Los Angeles foisonne d’activités pour se mettre dans l’esprit et profiter malgré l’absence de neige à laquelle nous sommes – pour la grande majorité – habitués. Bien que pas très motivé à l’idée d’aller patiner et de laisser une fois encore mon fils à ses grands-parents, je suis toutefois prêt à tout dès qu’il s’agit de remonter le moral de ma meilleure amie. Et Dieu sait qu’elle en a besoin ! Alors mon côté grognon mis de côté, Naël dans les bras de sa grand-mère, je peux partir parfaitement serein rejoindre Roxy. Son emploi du temps et le mien nous le permettant, c’est en début de soirée que nous nous sommes donnés rendez-vous à la gigantesque patinoire installée dans le centre-ville de Los Angeles. Du monde, il y en aura dans tous les cas, ce qui ne m’empêche pas d’espérer que ce sera moins important que si nous nous y étions rendus en milieu de soirée. Là, aucun risque que l’endroit soit envahi de familles et d’enfants qui nous bousculeront. Ça ne sera que pas mal d’adultes, de quoi nous laisser profiter du moment. Ma voiture garée dans un parking non loin – un des rares à ne pas être plein à cette heure-ci – je fais les derniers mètres me séparant du lieu de rendez-vous à pieds, les mains dans mes poches. Le nez levé vers le ciel, je fronce les sourcils en le voyant aussi couvert. La nuit approche ce qui ne cache pas les nuages qui s’amoncèlent et n’annoncent rien de bon. J’espère seulement que la pluie ne va pas venir tout gâcher. S’il fait encore bon en ce mois de novembre, la pluie est régulière cette semaine, de quoi me miner le moral moi qui adore le soleil. Enfin arrivé, ma grande taille me permet de fouiller dans la foule à la recherche du visage doux de Roxy, un peu plus loin, près du stand de location des patins. Je laisse un sourire ravi éclairer mon visage à mesure que j’approche de la jeune femme. « Je respecte ta ponctualité ! » Lançai-je une fois à sa hauteur pour ensuite déposer un baiser sur le sommet de sa tête, ma façon de la saluer. « Tu n’attends pas là depuis trop longtemps au moins ? » Je sais que je suis à l’heure, je déteste l’inverse, mais je n’aime pas l’idée qu’elle ait peut-être attendu et ce à tel point que je serais capable d’arriver encore plus en avance la prochaine fois pour lui éviter ça.

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29 novembre ▬ Retrouver Shiloh était réellement la chose la plus appréciable de ma journée. J'avais beau aimé mon travail, j'avais vu les heures voir les minutes passer depuis que j'y étais arrivée, le matin même. Malgré l'agression, j'avais refusé les congés que m'avaient imposé mon supérieur et ce même si mon fiancé avait tenté d'intervenir auprès de lui pour qu'il insiste. Deux jours enfermés et j'étais presque devenue folle, comment pouvais-je envisager de m'absenter un mois ? J'avais peut-être besoin de recul, c'était un fait, mais je n'avais pas envie d'en prendre, je n'en avais pas le courage du moins. Mes blessures camouflées, j'avais travailler d'arrache pied sur des dossiers complexes et ne penser à rien d'autre pendant quelques heures m'avait fait du bien, étrangement. Je continuais de penser que ne pas pouvoir mettre son cerveau sur off était une belle erreur de la nature.

J'avais quitté le bureau et j'étais passée chez moi pour me changer. Il était hors de question que j'aille patiner avec mon tailleur cintré au corps, j'avais besoin de me sentir à l'aise dans mes vêtements surtout si je devais me retrouver face contre terre et popotin en l'air. Je n'avais pas patiner depuis des années mais lorsque j'avais appris qu'une immense patinoire avait été installée dans le centre de la ville, j'avais convaincu mon meilleur ami d'y aller. Gants sur les mains, écharpe au cou, j'étais arrivée à l'heure et étonnement je n'avais pas eu de soucis à me garer. Je regardais les gens déjà présents et si certains semblaient très à l'aise sur la glace, je repérais deux trois débutants accrochés à la barrière. C'était rassurant de voir qu'ils avaient mon niveau ou qu'ils s'en rapprochaient. Shiloh me sortait de mes pensées et je souriais largement lorsque ses lèvres touchaient mon crâne. « Encore une qualité à ajouter à la liste... » plaisantais-je en lui adressant un coup d’œil complice. « Non, je viens juste d'arriver. Tu vas bien ? » demandais-je avant de m'asseoir sur le petit banc qui était situé derrière nous pour commencer à enlever mes chaussures.

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Rare sont les personnes pour qui j’accepte de me mettre en situation de faiblesse. Oui, parce que je considère le fait d’être sur le point de patiner comme une situation de faiblesse, particulièrement lorsque je serais en train de me tenir au rebord de la patinoire pour ne pas m’écraser comme une merde sur la glace. Il n’y a que ma meilleure amie pour parvenir à me convaincre de faire une telle folie. Cela dit, je serais prêt à tout accepter si ça m’assure de voir son beau sourire illuminer son visage. Rien n’est plus important que le bonheur de mes proches et si je peux y contribuer ne serait-ce qu’un petit peu, je le fais sans hésiter. Donc patinoire ça ce sera pour ce début de soirée et j’oublie très vite mes appréhensions en apercevant la jeune femme un peu plus loin. « Encore une qualité à ajouter à la liste ... » Sourire amusé au coin des lèvres, je hausse les épaules comme si ajouter cette qualité à cette fameuse liste était parfaitement normal. « De toute manière tu as toujours été parfaite selon moi. » Je sais que ça fait totalement le type que brosse dans le sens du poil pour flatter son ego mais ce n’est pas loin de la vérité. Roxy a ses défauts, comme tout le monde, cela dit elle a été là pour moi à chaque mauvais moment – comme dans les bons à vrai dire. Elle est d’une loyauté sans faille et c’est tout ce que je demande. Ses imperfections n’y changent absolument rien. « [b]Non, je viens juste d'arriver. Tu vas bien ?[/b] » Avant de la rejoindre sur le banc et de prendre le temps de lui répondre, je paye pour la location de mes patins. Le moment de vérité approche. Vais-je m’étaler d’entrée de jeu sur la glace ou non ? « C’était un peu la course à la boutique pour Thanksgiving et on va entrer dans les commandes pour les fêtes de fin d’année, mais dans l’ensemble ça va. » De toute manière, j’ai l’habitude. J’ai connu le pic de stress lorsque je travaillais dans un grand restaurant en France et ça reste nettement plus stressant que ce que je vis tous les ans dans ma pâtisserie. « Et toi ? Comment tu te sens en ce moment ? » Je lui demande en terminant de nouer les lacets de mes patins. Elle est forte, je n’en doute pas, mais elle n’est pas invisible et suite à son agression mon besoin de veiller sur elle a redoublé.

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29 novembre ▬ Si il y avait bien une personne sur terre qui arrivait à me remonter le moral c'était Shiloh. Peut-être que je manquais un peu d'objectivité le concernant mais je m'en fichais pas mal, pour moi, sa simple présence m'apaisait ou me faisait rire selon la situation. Quelque chose me disait qu'au vu de l'endroit ou nous nous trouvions, j'allais beaucoup rire. Je savais qu'il n'était pas des plus à l'aise sur la glace et ce même s'il pouvait me surprendre... Au fond, j'avais grand espoir de partager mon niveau de débutante. Une chose était sûre, aucun de nous n'aurait organisé un premier date ici. « Je me demande pourquoi ce n'est pas toi que j'épouse. » répondis-je en lui adressant un sourire complice. Evidemment, pas besoin de préciser que je blaguais puisque même si nous étions extrêmement proches, notre relation était des plus claire. Je payais mes patins en l'échange de mes chaussures et je commençais à les enfiler, tâchant de bien les serrer au niveau des lacets. « C'est vrai que c'est la grosse période pour toi. » Je grimaçais légèrement alors que je n'étais pas sure que j'aurais pu assurer aussi bien que lui à sa place. Il arrivait à gérer le stress, l'angoisse, les gens malpolis et exigeants... Clairement pour le coup, j'avais bien choisi ma vocation. « C'est la question qui vaut trois milliards... J'ai passé le pire Thanksgiving de ma vie, au boulot on me regarde comme si j'étais un ovni, à croire que personne n'a jamais eu de bleu, Cameron est venu me voir hier... et j'ai recroisé Derek. » Je marquais un petit temps de pause avant de le regarder et de sourire. Ma vie ces dernières semaines était digne d'un bon polard, je devais l'avouer, mais il était hors de question que je me laisse totalement aller. J'étais forte et je n'aimais pas montrer autre chose même si j'avais tendance à me confier plus facilement à mon meilleur ami qu'à qui que ce soit d'autre. « Je crois que ma réponse est, ça va grâce à cette soirée. » tentais-je de conclure avant de laisser échapper un souffle. Je me levais du banc en attrapant sa main que je ne comptais pas lâcher avant d'être ressortir de cette patinoire ou qu'il tombe, l'un ou l'autre.

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« Je me demande pourquoi ce n'est pas toi que j'épouse. » Je ne retiens pas mon rire puisqu’il m’est impossible de prendre de telles paroles au sérieux. Je n’ai jamais envisagé ma relation avec Roxy de cette manière. Jamais. Ce n’est pas qu’elle n’est pas mon type, cette femme est magnifique, mais dès le début je n’ai vu en elle qu'une amie, une meilleure amie, une sœur même. Alors imaginer de l’épouser, c’est vraiment plus drôle qu’autre chose. « C’est vrai qu’on aurait fait un couple parfait ! Et je ne te parle même pas de nos enfants. » J’entre dans son jeu et termine de lacer mes patins. Je veille à ce que ça soit assez serré pour ne pas voir mon pied se retrouver avec seulement une chaussette sur la glace par je ne sais quelle malchance. J’en profite également pour lui donner les dernières nouvelles. Si on met de côté la partie illégale de ma vie dont elle n’est pas au courant et dont je ne compte pas parler, je n’ai pas une existence des plus trépidantes. « C'est vrai que c'est la grosse période pour toi. » J’acquiesce en agitant la tête et me redresse pour étirer mon dos. L’inconvénient lorsqu’on est grand comme je le suis c’est qu’à rester trop penché en avant, le dos en prend pour son compte. « C'est la question qui vaut trois milliards... J'ai passé le pire Thanksgiving de ma vie, au boulot on me regarde comme si j'étais un ovni, à croire que personne n'a jamais eu de bleu, Cameron est venu me voir hier... et j'ai recroisé Derek. Je crois que ma réponse est, ça va grâce à cette soirée. », « Un OVNI ? Un très bel OVNI alors ! » Dis-je en lui donnant un petit coup d’épaule pour la faire sourire. « Il s’est passé quoi exactement pour Thanksgiving ? » Je me lève à mon tour et la laisse attraper ma main. Nous avançons comme nous le pouvons jusqu’à l’entrée de la patinoire et débute ma prière pour ne pas trop me ridiculiser ce soir. « Et pour Derek … Ça s’est passé comment ? » A vrai dire j’ai aussi envie de savoir comment sa discussion avec son frère s’est déroulée mais je lui ai déjà posé trop de questions d’un coup. Sans parler du fait que je suis en train de me concentrer pour faire un pas devant l’autre et ne pas me retrouver le cul par terre.

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29 novembre ▬ Je souriais largement en voyant mon meilleur ami rire à mes paroles. C'était une évidence pour nous mais c'était amusant d'en rire.  « Mais les Brangelina nous aurait jalousé... si ils n'étaient pas divorcés bien sur. » m'amusais-je avant de secouer la tête aux bêtises que je venais de dire. Je n'avais jamais compris pourquoi Pitt avait quitté Aniston, qui était clairement pour moi un idéal féminin. Il était clair que je ne comprenais pas les hommes et depuis quelques temps, j'avais arrêté de vouloir les comprendre y compris ceux de ma famille. « Shiloh junior aurait eu un avenir incroyable. » plaisantais-je alors que cet ajout de prénom 'junior' qu'aimait faire les américains était juste atroce quand on y pensait.

Je me levais à mon tour, rassurée de voir que Shiloh n'était pas des plus à l'aise non plus. On se tenait mutuellement et je devais bien avouer que sans lui, je n'aurais surement pas fait la fière et encore, nous n'étions même pas sur la glace.  « Je doute qu'il pense ça, mais j'aime ta façon de me remonter le moral. » dis-je en souriant, toujours flatté de recevoir des compliments.  « Ollie et Cameron ne sont pas venus et mes parents ont été... eux-même tout simplement, insupportables et curieux ! Ils m'ont vraiment saoulé et j'ai cru que j'allais partir avant le dessert, heureusement Casey était là. » Rien que d'y penser, je sentais l'agacement monter en moi. Il fallait que je me calme, il n'avait rien à voir avec tout ça et je ne voulais pas gâcher la soirée.  « C'était très bizarre... A la fois, j'ai l'impression de le connaitre par cœur et à la fois, c'est un étranger... Je t'avoue que je suis perdue... » C'était bien la première fois que j'avouais être perdue à mon meilleur ami. Revoir Derek me chamboulait totalement et si j'avais mis ça sur le stress du mariage, je ne pouvais pas vraiment me voiler la face plus longtemps. J'avais encore des sentiments pour mon ex petit ami.

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« Mais les Brangelina nous aurait jalousé... s’ils n'étaient pas divorcés bien sûr. » Je secoue la tête de gauche à droite avec un petit sourire désolé dessiné sur mes lèvres. Pauvres Bratt Pitt et Angelina Jolie, ils n’auraient absolument pas fait le poids face à notre couple. Nous aurions même été capables de voler la vedette au couple Beckham … Du moins si nous avions été capables d'en former un elle et moi. Nous n’avons jamais envisagé une telle chose, notre amitié forte et sincère nous comblant déjà totalement. Pourtant en pensant à tout ça je ne peux pas m’empêcher de m’en vouloir de lui cacher certaines choses. Franc, je m’en suis toujours vanté, tout comme nous nous sommes promis de l’être l’un envers l’autre et malgré ça je ne dis pas tout. Ce n’est pas une question de manque de confiance ou parce qu’elle est flic, je ne veux pas impliquer Roxy là-dedans et la mettre dans une situation délicate. « Shiloh junior aurait eu un avenir incroyable. » Revenant à l’instant présent, c’est le terme "junior" qui me fait sacrément grimacer. « Je sais que j’ai un bel ego mais non, notre fils ne se serait jamais appelé comme moi et encore moins Junior. » Je suis américain, c’est vrai, mais je suis aussi très fier de mes origines italiennes et, pour cette raison, il n’aurait pas été question d’affubler mon enfant du terme "junior". Cette conversation sur un avenir impossible mis de côté, nous nous levons tous les deux pour rejoindre la patinoire. J’adore parler avec Roxy mais nous ne sommes pas ici pour parler assis sur un banc à nous les geler. « Je doute qu'il pense ça, mais j'aime ta façon de me remonter le moral. » Je lui offre un énième sourire, plutôt content de parvenir à lui remonter un peu le moral. Je fais un premier pas sur la glace, lâchant brièvement la main de ma meilleure amie, et mes deux patins sur la glace, je la tends à nouveau vers elle pour l’aider. « Ollie et Cameron ne sont pas venus et mes parents ont été... eux-mêmes tout simplement, insupportables et curieux ! Ils m'ont vraiment saoulé et j'ai cru que j'allais partir avant le dessert, heureusement Casey était là. » J’ai connaissance de la situation dans sa famille et je la sais être délicate. Quelque part il en va de même dans la mienne, l’une de mes sœurs refusant de parler à nos parents depuis qu’elle connait la vérité sur les affaires illégales de Falcone. La différence c’est que mes deux autres sœurs ne comprennent pas et ignorent la vérité. « Je suis désolé que tu te retrouves encore au milieu des histoires de ta famille. Mais tu devrais les laisser se débrouiller un moment. Occupe-toi de toi, Rox … Tu le mérites. » Je sais ce qu’implique le fait d’être l’aîné d’une famille. Il y a ce besoin de se plier en quatre pour nos cadets, de vouloir veiller sans arrêt sur eux, mais par moment il faut savoir lâcher priser avant de couler. « C'était très bizarre... A la fois, j'ai l'impression de le connaitre par cœur et à la fois, c'est un étranger... Je t'avoue que je suis perdue... » Restant proches de la rambarde de la patinoire pour ne pas perdre l’équilibre mais aussi pour ne pas déranger les autres patineurs, je me tourne de sorte à pouvoir lui parler les yeux dans les yeux. « Ça ne t’engage à rien de vouloir renouer avec lui et voir ce qu’il en est. Si c’est ce dont tu as envie, fais-le. Tu ne trompes personne en le voyant. J’apprécie ton fiancé, mais s’il ne le comprend pas c’est que c’est un idiot. »

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29 novembre ▬ Brad Pitt et Angelina Jolie n'étaient pas les meilleurs exemples de power couple mais ils avaient fait leur temps à un moment donné. Bien sur ce n'était rien comparé à ce que Shiloh et moi pouvions faire en tant que couple... Ce mot couple était assez amusant quand on y pensait puisque si j'aimais mon meilleur ami de tout mon cœur, je n'avais jamais pensé à franchir la barrière de l'amitié avec lui et c'était la même chose de son coté. Notre relation était bien trop précieuse et clairement, elle se suffisait à elle-même, nous n'avions en aucun cas besoin de plus. « Je te l'accorde, Junior c'est affreux... On aurait trouvé mieux. » Dans l'éventualité d'avoir des enfants ensemble ce qui encore une fois n'était pas prêt d'arriver. Je comptais bien avoir un rôle particulier dans la vie des futurs enfants de Shiloh mais j'étais sur celui de tata super cool plus que sur celui de maman.

Je lui expliquais ensuite l'enfer que j'avais vécu, la veille, au repas de Thanksgiving et tout ce que je vivais en ce moment. Je n'étais pas du genre à me livrer mais avec lui, c'était différent. Shiloh ne me jugeait jamais, il me donnait des conseils ou me soutenait en me changeant les idées... C'était tout ce que j'attendais d'un ami d'ailleurs, il remplissait ses fonctions à merveille. « Je n'arrive pas, j'ai l'impression que c'est ma place de faire le tampon, de tenter que la famille ne parte pas en vrille ou ne se brise mais je t'avoue que je suis fatiguée. Sans parler de mes parents qui ne font aucun effort. » Je me plaignais un peu et je n'aimais pas ça mais j'avais besoin d'exprimer tout ça à quelqu'un d'extérieur. A vrai dire, je faisais toujours face avec mes soeurs ou mon frère mais je n'en pensais parfois pas moins, moi aussi. « Je t'avoue qu'il ne le sait pas, je n'ai pas trouvé utile et encore moins le bon moment pour lui dire. » Revoir un ex n'était jamais le genre de chose qu'on avait envie de dire à sa moitié et ce même si cet ex datait de plusieurs années. Il connaissait l'existence de Derek, il savait que j'avais refusé ses avances, quelques années plus tôt, à cause de mes sentiments pour mon ex, c'était donc délicat. Cela dit, mon meilleur ami avait raison, je ne faisais rien de mal actuellement. « Et toi, sans parler du travail, tout va bien ? » demandais-je alors que nous faisions notre entrée sur la glace.

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Au moins nous sommes toujours sur la même longueur d’onde, Roxy et moi. Il n’est pas question d’appeler notre hypothétique – et il restera à ce stade – fils Junior. De toute manière, je serais bien incapable de choisir le prénom de mes enfants tout bonnement parce que je n’ai jamais envisagé d’en avoir. Naël est sorti de nulle part, confié par sa mère alors qu’il avait à peine trois mois et je n’ai pas choisi son prénom. Mais hormis mon fils, un imprévu que j’aime de tout mon cœur, je ne me vois pas être père d’autres enfants. Parfois j’en veux au mien d’avoir eu quatre enfants, quatre personnes qu’il a pris le risque de mêler à une vie dangereuse alors même que la moitié ne connait pas la vérité. Je ne me pense pas capable d’imposer ça à des êtres innocents, je le fais pour Naël mais à contre-cœur. De toute manière, pour avoir des enfants il faut une femme et ça non plus je ne suis pas certain d’en vouloir. Ces pensées mises de côté et mon attention se posant de nouveau sur ma meilleure amie, nous galérons un peu à entrer sur la glace, trop occupés à nous assurer de ne pas tomber à peine la lame de nos patins sur le sol gelé. « Je sais, je te connais mais même si ça ne te ressemble pas, il y a bien un moment où tu vas devoir le faire, Roxy. C’est pas sain de prendre sur toi comme tu le fais. Je t’accorde que venant de moi qui fonce dans le tas sans réfléchir ça peut sembler hypocrite mais c’est parce que je m’inquiète. » Ce qu’elle comprend, je le sais. Aussi protecteur l’un envers l’autre, elle ne se gênera jamais pour me dire les choses et me faire comprendre lorsque ça ne va pas pour que je me reprenne et évite de souffrir. Les amis servent à ça : à être là et à être toujours sincères. « Quant à tes parents, ils se rendront compte bien assez tôt de leur bêtise. Je pense même que ta mère sera la première. » Cette femme a beaucoup trop de cœur et aime trop ses enfants pour accepter la situation pendant des mois. Le bord de la patinoire atteint, j’y reste, ne me sentant pas encore l’âme d’un aventurier. « J’ignore si c’est le bon conseil mais s’il l’ignore, profites-en pour voir ce qu’il en est avec Derek, si vous êtes capables de nouer une amitié ou non. Selon la tournure des choses tu pourras lui en parler, même avoir son avis s’il le faut. » Pour ce qui est des conseils de couple je ne suis pas réellement la personne à consulter. N’ayant jamais été en couple, je suis peut-être mal placé pour lui donner mon avis mais je le fais malgré tout. « Ça va, oui. » Affirmai-je en m’accoudant contre le bord de la patinoire. « Y a quelques tensions pour des histoires de famille réellement pas passionnantes mais dans l’ensemble ça va. En fait, tant que mes sœurs et Naël vont bien, je vais bien. Mais si ta vraie question est : est-ce que j’ai rencontré quelqu’un, alors non et ça ne m’intéresse toujours pas. »

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29 novembre ▬ Je n'avais jamais envisagé d'avoir des enfants ou du moins pas assez sérieusement pour un jour penser aux prénoms que je pourrais sérieusement leur donner. Plaisanter sur notre fils imaginaire était amusant mais je n'étais pas certaine de pouvoir en discuter aussi librement avec mon fiancé. C'était d'ailleurs un peu étrange quand on savait que j'allais passer le reste de ma vie avec lui... Au fond, j'étais certaine que le sujet n'était jamais venu sur le tapis simplement parce que lui comme moi -surement- pensions que c'était une étape que nous serions tous les deux prêt à franchir en temps voulu. Avant de devenir maman, ma priorité était de tenir ma famille à flot et ce n'était pas vraiment un travail facile surtout quand la moitié de cette dite famille ne faisait pas réellement d'efforts pour que tout se passe bien. « Je sais... Je vais le faire, je ne sais pas quand et comment mais je vais le faire. Je veux tellement les préserver... Ne t'en fais pas pour moi. » dis-je en lui souriant pour le rassurer. J'étais épuisée moralement et bientôt physiquement, je le sentais mais je n'étais pas vraiment du genre à me laisser aller. J'allais reprendre du poil de la bête, j'étais comme ça. « J'espère... Je n'attends plus rien d'eux depuis quelques temps... Les familles ça peut vraiment être une plaie parfois. » Je ne parlais pas de mon frère et de mes sœurs mais bel et bien de mes parents. Depuis l'accident d'Ollie, quelque chose s'était brisé avec mon père et depuis Thanksgiving, un fossé s'était creusé avec ma mère. En ces belles périodes de fêtes, autant dire que l'ambiance n'était pas génial. « C'est le meilleur conseil de la journée. Je pense que je vais faire ça, après tout comme tu dis, je ne fais rien de mal. » Je n'avais revu Derek que deux fois et par pur hasard, on ne pouvait pas dire que je faisais quelque chose de mal ou quelque chose qui pouvait mettre à mal ma relation amoureuse.

Assez parler de moi, j'avais envie de savoir comme Shiloh se sentait et comment se passait sa vie ces derniers temps. Bien sur, comme nous nous écrivions tous les jours, je savais déjà pas mal de choses mais c'était toujours différent de l'exprimer oralement qu'à l'écrit. Nous étions d'ailleurs sur la glace et alors que je ne tenais pas vraiment sur mes pieds, un petit garçon tombait devant moi. Ni une ni deux, je tendais ma main pour l'aider à se relever manquant presque de finir sur les fesses devant Shiloh. Le pire était cependant éviter de justesse, laissant le garçon repartir de plus belle. « Des histoires sérieuses ou des querelles de famille qui se régleront devant une bûche de noël ? » demandais-je intriguée. « D'ailleurs, j'ai le cadeau de noël de Naël. » glissais-je dans la conversations style de rien. Je savais que mon meilleur ami allait m'engueuler de gâter son fils mais je ne pouvais pas m'en empêcher, j'étais folle de ce petit garçon. « J'avoue que cette question était dissimulée dans mon ça va. Ca ne t'intéresse pas ou tu n'as juste pas rencontré quelqu'un qui t'attire ? Parce qu'avoir quelqu'un avec qui partager sa vie ou ses nuits, c'est toujours agréable. » Et ça personne ne pouvait le nier que l'on soit pour ou contre les relations amoureuses.

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