Ses combats sont encore difficilement supportables. Il est habile, rapide et calculateur. L’atteindre est difficile ou bien pensé, mais le voir prendre un ou plusieurs coups me fait grimacer à chaque fois. Ça va être ça tout le temps et je continuerai de ne rien dire. Il le lit dans mon regard à chaque fois que je le retrouve ensuite, cette panique que j’ai du mal à faire totalement disparaître avant de m’occuper de détendre ses muscles – ou de le détendre lui. Ce soir était plus difficile et tendu que les autres fois. Ce n’est pas encore le début de la saison mais il y avait quelque chose dans l’air. Eliott et Rafaël étaient tendus, Micky un peu distant, perdu dans ses pensées. Lors du dernier combat j’ai compris que ça devait avoir un rapport avec son adversaire tant l’animosité entre ces deux-là était palpable. Pourtant je sais qu’une chose m’échappe encore. L’envie de poser des questions me brûle les lèvres bien que je me promets de faire ça un autre jour. Mis à rude épreuve, Micky a fini par avoir le dessus, nous devons fêter ça. Les gradins quittés, je rejoins sans mal le couloir menant aux vestiaires, la sécurité me laissant passer sans la moindre question. Non seulement le pass autour du cou m’y aide, mais je crois que beaucoup savent qui je suis … Instagram n’aide pas à rester anonyme quand on a un petit ami comme Micky Baggins. Ça me va, du moment que je suis avec lui. « Bonsoir ma mignonne. » Passage barré par un type grand et baraqué, je le reconnais comme étant le dernier adversaire de Micky. Il pourrait être charmant s’il n’avait pas ce regard mauvais et ce tatouage au coin de l’œil qui me fait frissonner. « Je … je suis désolée, on m’attend pour … » Sans avoir le temps d’en dire plus, cette armoire à glace s’avance et me force à reculer jusqu’à être coincée entre le mur et lui. « Je me demandais ce qu’il pouvait trouver à une gamine comme toi mais tu sembles cacher pas mal là-dessous. » Ravalant ma salive, j’en viens à regretter d’avoir mis cette combishort blanche brodée avec un décolleté plus osé que d’habitude bien que sage selon moi. « Je suis persuadé qu’on pourrait s’amuser tous les deux. » Paniquée dès que sa main vient caresser ma joue, je suis persuadée que mon regard exprime parfaitement la peur que j’éprouve et qui me paralyse. Tout ce que je veux c’est fuir tout en sachant que je ne fais pas le poids. « Je ne suis pas intéressée. » Je souffle d’une voix fluette qui le fait rire.
« Ça va pas te plaire » La voix de Rafe est lourde de sens, et en règle générale lorsque ça arrive, ce qu’il va m’annoncer ne va effectivement pas me plaire. Il se racle la gorge et annonce sans aucun filtre : « Il est là » Je me redresse, m’arrêtant de me bander les mains pour le regarder : « Comment ça…Il est là ? » « Il concoure ce soir, et visiblement les combats ont changé. Tu l’affrontes ce soir » « Pardon ? » Je me lève, la rage m’emportant une nouvelle fois. Ce petit merdeux est sans doute mon pire ennemi, celui qui m’a fait perdre mon dernier championnat, mon titre. Et il a toujours voulu m’atteindre, comme une revanche personnelle. Pourquoi ? Je ne sais pas, mais s’il concoure de nouveau, je vais devoir approfondir pour pouvoir me protéger. C’est avec rage que je monte sur le ring, sans avoir vu River avant. Je suis en manque d’elle, je le sens au plus profond de mes tripes, et ça le fou en rogne, lui. J’ai décrété qu’on a interdiction de coucher ni même de dormir ensemble la veille de match, pour me foutre en rogne, justement. J’ai besoin de ça pour ne pas me faire tuer, alors oui, une nuit sans elle a été compliqué. Je massacre littéralement mes premiers adversaires, perdus dans mes pensées, même si je guette de temps en temps River, assise sur son siège. Le show, je le fais toujours, parce que c’est ce que les spectateurs sont venus chercher, mais à vrai dire je ne pense qu’à ce dernier combat…qui arrive finalement assez vite. Il est étrange, parce que son regard est dégouté, plein de rage, et pourtant, il ne se bat pas. Comme s’il prenait juste…la température ? Ça me met encore plus en rogne, parce qu’il finit à terre en un rien de temps. Si Rafe et Eliott hurlent de joie, moi ce n’est pas le cas. Quelque chose cloche, et je ne sais pas quoi. Mes sens sont en alerte, mes nerfs aussi. Peut-être que j’ai simplement besoin de redescendre. Combats terminés, je me retrouve dans les vestiaires où River est censé me rejoindre bien assez vite, mais si les gars me parlent, moi je fixe la porte d’entrée parce qu’elle met du temps. Trop de temps. Je me lève, alors qu’Eli demande : « Tu vas où bordel ? » Je claque les deux portes, avance dans le couloir avant de la trouver là, près de lui, qui ose la toucher, malgré le refus de River. Oh, je vrille littéralement. Je m’avance en l’interpelant : « Enfoiré de merde ! » Il ne se tourne pas complètement, mais je sais qu’il sourit déjà. Je ne sais clairement pas à quoi il joue, mais il se repousse directement en levant les bras au ciel : « Tranquille, mec. On ne faisait que discuter » Mais moi, ça ne me suffit pas. Je le pousse contre le mur, lui saisit la gorge et ajoute : « Je te promets que si tu la touche une seule fois, t’es mort. Tu m’entends ? » Il continue de sourire, comme si j’avais des informations que je n’avais pas, et ça me frustre encore.
Je ne sais pas qui est ce type hormis ce que le speaker a dit de lui. Je sais qu’il est le rival de Micky et que, pour une raison étrange, ce soir il semble décider à s’intéresser à moi. Sauf que je n’ai pas envie de parler avec lui. Je n’ai même pas envie qu’il soit aussi proche – trop proche ! – de moi. Je veux retrouver ma capacité à marcher et aller droit vers les vestiaires pour retrouver les bras rassurants de mon petit ami. Un petit ami que je n’ai tellement pas touché depuis hier que tout mon corps est en manque. A la place je suis coincée là, entre le mur et ce type flippant au regard carnassier. Je finis par entendre plus mon cœur battre dans ma poitrine que ce qu’il me dit ou ce qu’on lui dit. Comme sorti de nulle part, j’aperçois la silhouette imposante de Micky, ce que ce type sait au sourire mauvais qu’il arbore un peu plus. Mon souffle me revient lorsqu’il se dégage enfin et lève les bras en l’air. « Tranquille, mec. On ne faisait que discuter » Non, il discutait et moi je voulais seulement m’enfuir ! Qu’importe ce qu’il dit, je vois la rage dans le regard de Micky, je la devine dans la façon qu’il a de le bousculer contre le mur et d’enserrer sa gorge à l’aide de sa grande main si douce avec moi. « Je te promets que si tu la touche une seule fois, t’es mort. Tu m’entends ? » Il me faut encore un petit temps pour réaliser que sans une intervention, ça risque de déraper et la première à laquelle je pense c’est la seringue que pourrait injecter Rafaël. C’est suffisant pour que je reprenne mes esprits et m’approche. Doucement, ma main se pose sur l’épaule de Micky, juste pour qu’il sente ma présence et s’y accroche pour se calmer. « Il n’en vaut pas la peine, Micky. » Mes doigts glissent sa main qui se desserre doucement alors que je sens le soulagement me gagner. « C’est ça, écoute donc ce qu’elle dit ! » Je garde la main de Micky dans la mienne, juste pour m’assurer qu’elle ne parte pas l’étrangler pour de bon alors qu’il ricane et ajoute à mon attention. « T’es sûre que tu préfères pas un homme avec plus de couilles ma belle ? » Oh merde ...
Hugo Ramirez. Ce type est une putain de sangsue qui n’a pas d’autre envie que de tuer. S’il pouvait, il le ferait. Ça se voit dans son regard. Depuis le jour où nos chemins se sont croisés sur le ring, il a ce petit éclair dans les yeux lorsqu’il s’agit de moi. Pourquoi ? Je n’en ai aucune idée, mais il me déteste, c’est viscéral. Il a vite tenté de m’évincer la dernière fois, m’a poussé à bout et m’a fait manquer le titre de championnat parce qu’il m’avait fait vriller. Je me suis vengé en réduisant sa carrière à néant, et pourtant, le voilà. Fièrement. A combattre ce soir. Putain, c’est quoi ce délire hein ? On le pensait sournois et manipulateur, mais il a forcément du soudoyer un des organisateurs, c’est pas possible autrement. Mais si moi, j’arrive à le maîtriser sur le ring, à la seconde où je le vois proche de River, je vrille une nouvelle fois, prêt à lui refaire le portrait pour le simple fait d’avoir respiré le même air qu’elle. Bousculé contre le mur, je lui tiens la gorge, alors qu’il manque d’air, mais qu’il ricane. « Il n’en vaut pas la peine, Micky » La voix douce de River me ramène un peu plus, desserre ma prise. C’est instantané, comme si elle devenait de plus en plus se liant avec la réalité. Comme si, mon esprit savait exactement comment se calmer face à elle. « C’est ça écoute donc ce qu’elle dit » Elle garde cette proximité, alors que je soutiens le regard d’Hugo qui jubile. Mais il ajoute : « t’es sûre que tu ne préfères pas un homme avec plus de couilles ma belle ? » Mon poing se lève instantané, près à cogner mais des bras me font reculer instantanément. « Mic, ça suffit » Rafe et Eliott m’empoignent alors que je me laisse faire, pas assez à cran pour me laisser pleinement emporté. Je me dégage cependant alors qu’Eliott se met entre nous deux comme barrière. « J’te conseille de plus l’approcher, Ramirez » Je hurle malgré moi, alors que je tente de me rapprocher et que les bras, River et Rafaël, me retiennent. « C’est ce qu’on verra, Baggins » Il se met à rire, sûr de lui avant de tourner des talons et de filer à travers la foule qui commençait à s’agglutiner. Je respire fort, mes poids sont encore serrés, et lorsqu’ils me repoussent dans mes vestiaires, je me laisse guider en tentant de les éloignés par énervement. « Il est tout à toi, on doit vraiment parler, alors détends-le comme tu veux » J’entends Rafe conseiller à River, alors que je fais déjà les cents pas. La porte se ferme, nous sommes seuls, et lorsqu’elle finit par approcher pour m’arrêter, mes mains se posent sur son visage : « Dis-moi qu’il t’a pas touché. Dis-moi qu’il t’a rien fait » Je vais vriller si c’est le cas, je le sens. Elle est là, cette rage. Prête à surgir de colère. J’ai besoin d’elle pour revenir à la réalité, besoin d’elle et de sa magie pour me calmer.
J’ai bien compris être une faiblesse pour Micky, je ne suis pas idiote. Par contre je déteste que d’autres personnes le comprennent et utilisent ça contre lui. Exactement ce que ce type est en train de faire en s’intéressant un peu trop à moi. C’est suffisant pour qu’il se mette hors de lui, soit à deux doigts de lui coller un sacré pain dans la tête qui pourrait lui briser le nez et les dents. Mais Rafe et Eliott rappliquent et le tirent en arrière avant que le pire ne se produise. « Mic, ça suffit » Ils le tirent en arrière et, pour une fois, il se laisse faire ce qui me soulage alors que moi-même je me recule de ce type qui me donne la chair de poule. « J’te conseille de plus l’approcher, Ramirez », « C’est ce qu’on verra, Baggins » Le tirant en arrière, on finit par retrouver le calme des vestiaires. Je sens une pression en moins sur mes épaules maintenant que nous sommes loin de cet homme qui en a sérieusement après Micky. Pourquoi ? Je n’en ai pas la moindre idée mais c’est une évidence et il semble motivé à vraiment tout faire pour lui pourrir son existence. « Il est tout à toi, on doit vraiment parler, alors détends-le comme tu veux » J’approuve en silence, tâchant encore de me remettre de la peur qu’a éveillé l’autre fou et de la crainte de voir Micky dérailler complètement. Je tente surtout de me remettre de celle-ci en fait. Les garçons nous laissent tous les deux et il n’en faut pas plus pour que je m’approche, ses mains venant directement encadrer mon visage à la recherche de la moindre preuve qui lui donnerait une excuse pour aller exploser le fameux Ramirez. « Dis-moi qu’il t’a pas touché. Dis-moi qu’il t’a rien fait » Mes mains trouvent les siennes pendant que le force à reculer vers le banc le plus proche. « Il ne m’a rien fait. » Je dis avec sincérité. Comprenant que je veux qu’il s’assoie, je m’empresse de me mettre à califourchon sur lui. Ses mains se posent dans mon dos pour me garder contre lui pendant que les miennes viennent masser ses épaules. « Il ne m’a pas touché. Je vais bien. » J’appuie un peu plus pour détendre les tensions que je sens sous mes doigts et pose mon front contre le sien. « C’est qui cet homme, Micky ? Pourquoi il te met dans un tel état ? »
Ce n’est pas le calme des vestiaires qui va m’apaiser, je le sais, mais c’est bien elle. Cette nouveauté est encore inédite pour moi : savoir qu’elle a le pouvoir de mes anciennes drogues, c’est exceptionnel. Mais pour arriver à descendre en pression, à éviter que le foutu barge Micky débarque, j’ai besoin de m’assurer qu’elle va bien, qu’il ne l’a pas touché. J’ai besoin de savoir ça – parce que si c’est pas le cas, je sais que je vais tout faire pour le retrouver et le tabasser. Encore plus que ce pauvre type dans la boite qui a osé la touché, lui aussi. Ses mains retrouvent les miennes, me force à m’asseoir sur le banc le plus proche. Je me laisse tomber alors qu’elle s’installe sur moi. « Il ne m’a rien fait » Quelque part, je sens cette pression se détendre, mon cœur se calmer. Est-ce cette nouvelle ? Ou ses mains qui commencent à me masser les épaules ? « Il ne m’a touché. Je vais bien » J’acquiesce en prenant une profonde inspiration, son front se collant au mien. J’ai besoin de la retrouver, pour me retrouver moi. C’est con, mais plus les jours passent, plus je réalise qu’elle est en train de me définir. J’ai besoin d’elle, plus que n’importe qui. J’ai besoin de son contact, de ses baisers, de ses caresses…J’ai besoin de nous pour être pleinement moi-même, et pas ces deux dégénérés qui prennent parfois le dessus. Et si parfois ils osent le prendre, elle arrive à les dompter, je le sais. Mon dieu, qu’est-ce que je ferai pas pour elle ? « C’est qui cet homme, Micky ? » Je ne me suis pas rendu compte avoir fermé les yeux à cette proximité que lorsque j’ouvre les yeux pour me reculer. « Pourquoi il te met dans un tel état ? » Je soupire, décalant mes mains sur ses hanches, jusqu’à dans son dos. « Je sais pas. Il…me déteste, pour une raison que j’ignore il a juste envie de me pourrir la vie. C’est lui qui m’a empêché d’obtenir mon titre à l’ancienne compétition » Mes mains ne restent finalement pas en place, alors que je la déshabille déjà des yeux, elles…elles continuent d’explorer son corps qui est mien. Uniquement mien. « Je vais vriller à chaque fois qu’il va t’approcher maintenant qu’il sait que t’es ma faiblesse, River. Et j’ai beau avoir conscience de ça….je sais qu’il va en profiter pour m’atteindre d’une certaine manière… » Je souffle, en approchant mes lèvres de son cou, pour venir y déposer des légers baisers. « Je refuse qu’il t’atteigne pour m’atteindre, tu m’entends ? » Mes mains sont plus avides, ma respiration plus forte. « J’imagine pas ma vie sans toi, River Wayne. Plus jamais. » Je viens déposer des baisers sur sa mâchoire, mais elle vient rapidement quémander un baiser plus passionner, plus sincère. C’est ça aussi, vriller : avoir constamment envie d’elle, sans cesse, qu’importe où l’on se trouve, parce que je sais que ma rage a assez duré, et qu’il faut que je la prenne, elle, pour rendre mes armes.
Le voir ainsi, aussi paniqué et inquiet à l’idée que cet homme m’ait touché ou même fait du mal me touche autant que ça ne me plait pas. Certains diraient que j’ai une sorte de fibre maternelle, le besoin de m’assurer que les gens que j’aime vont bien, mais avec Micky c’est différent. Si j’ai envie qu’il aille bien, qu’il cesse de s’inquiéter c’est tout bonnement parce qu’il mérite mieux que ça. Il mérite mieux que d’avoir à s’inquiéter que ses proches soient utilisés contre lui. Que je sois utilisée contre lui. C’est ce que son adversaire a tenté de faire en me draguant ouvertement dans le couloir. Evidemment c’est un peu hypocrite puisque je m’inquiète tout autant pour lui mais c’est, comme qui dirait, dans mon ADN … ou quelque chose dans le genre. Un frisson me gagne en sentant ses mains passer de mes hanches à mon dos, mon regard dans le sien. « Je sais pas. Il…me déteste, pour une raison que j’ignore il a juste envie de me pourrir la vie. C’est lui qui m’a empêché d’obtenir mon titre à l’ancienne compétition » Je vois, le fameux type dont il a été question il y a quelques mois, lorsqu’il a appris que ce fameux Ramirez allait participer une nouvelle fois à la compétition cette année. Ça n’explique pas pourquoi il en a après Micky mais au moins je comprends qu’il soit aussi tendu. « Je vais vriller à chaque fois qu’il va t’approcher maintenant qu’il sait que t’es ma faiblesse, River. Et j’ai beau avoir conscience de ça…je sais qu’il va en profiter pour m’atteindre d’une certaine manière… » Ma tête penchée en arrière, je gémis malgré moi en sentant ses lèvres se poser ici et là dans mon cou. Je sais déjà ce qu’il a en tête, ce qu’il compte faire pour se calmer totalement. Rafaël me l’a dit je dois le détendre comme je le veux parce qu’ils doivent parler. « Je refuse qu’il t’atteigne pour m’atteindre, tu m’entends ? J’imagine pas ma vie sans toi, River Wayne. Plus jamais. » Comment fait-il pour m’atteindre en plein cœur à chaque fois ? Qu’importe, je saisis sa bouche avidement, rapproche mon corps le plus possible du sien jusqu’à manquer d’air. Ses mains continuent de caresser mon corps, de me donner chaud, si bien que j’attrape le bas de ma robe et la fait passer par-dessus ma tête sous son regard satisfait. « Je suis à toi, je compte pas sortir de ta vie. » Chuchoté-je en caressant son visage. « J’ai besoin de toi. » Même si je ne saurais dire pourquoi, j’ai juste besoin de lui, c’est comme ça. Caressant désormais son torse nu, je mordille ma lèvre, mon regard dans le sien et une main glissant doucement vers son short.
Avant, je ne savais pas comment parler à River. Parce qu’il y’avait tellement de barrières entre nous que ça devenait difficile de savoir dans quelle limite il fallait parler. Trop d’informations, pas assez. Trop proches, pas assez. Trop entreprenant, pas assez. C’était compliqué. Aujourd’hui, ça a changé. Elle sait pratiquement tout, presque totalement tout à vrai dire. Cette barrière anéantie, ça a ouvert une nouvelle façon de communiquer. Je suis encore plus franc, encore plus sincère, encore plus moi-même. Ça fait du bien, bon sang. Jamais je n’ai été aussi proche et aussi moi-même avec quelqu’un. Pas même avec Eliott et Rafael, d’une certaine manière. Alors, lorsqu’elle pose une question, je lui réponds tout simplement, ce que je sais, ce que je pense, tout en laissant mes doigts s’aventurer sur son corps. Comme à chaque fois, je réagis à son contact, à sa proximité. J’ai besoin de me vider la tête, de revenir entièrement à moi, face à tant de colère. Je suis sien, merde, je le sais. Elle peut faire de moi ce qu’elle veut, je suis entièrement sien. Mais à en croire ces lèvres qui saisit ma bouche avidement, j’ai aussi l’impression qu’elle est mienne. Ma langue s’aventure vers la sienne, mes mains empoignent ses fesses, sa peau, je perds un peu plus pied face à ce baiser qu’elle m’offre. A bout de souffle, elle attrape le bas de sa robe, et la fait glissé le long de son corps qui se dénude progressivement sous mes yeux. Je sens une décharge électrique droit dans ma queue qui frétille déjà d’impatience de ne faire qu’un avec elle. « Je suis à toi, je compte pas sortir de ta vie » Je souris malgré moi, alors qu’elle caresse mon visage, mais j’ai déjà besoin de sentir sa peau sous mes lèvres. « J’ai besoin de toi » confirme-t-elle alors que sa main glisse vers mon short et que mes lèvres filent droit vers le haut de sa poitrine. « J’ai besoin de toi » Je renvoie, comme une balle. J’ai sans doute besoin d’elle plus qu’elle n’a besoin de moi, c’est certain. Mais rien que pour ce qu’elle est prête à me donner, sans broncher là, c’est déjà énorme. Sa main glisse sous mon short, empoigne ma queue qu’elle libère rapidement. Mes mains libèrent un de ses tétons, et glissent droit vers sa culotte que je repousse sans défoncer. Je souris contre sa peau : « J’ai souvenir que lui, il coûte cher » Elle se met à rire, et se colle un peu plus à moi, pour se caler. Ma main me guide vers elle, et lorsqu’elle glisse nous sommes tous les deux en train de gémir instantanément. Nos bouches se rejoignent alors qu’elle commence à me donner ce dont j’ai besoin : son corps.
J’en ai presque oublié où on était que lorsqu’après l’orgasme, on s’est rhabillé bien trop vite, un peu avant qu’Eliott décide de taper à la porte. « On peut parler maintenant ? » Porte entrouverte, je me doute que tout le couloir nous a sans doute entendus, mais j’en ai rien à foutre, vraiment. « Oui, entrez » Je me rassis sur le banc, mais force River à s’installer sur mes jambes, alors que les deux s’aventurent. Rafe ricane : « ça pue le sexe » « Vos gueules, bordel » Je grogne, parce que je sais que ce genre de réflexion font rougir River. Mais, faut croire que lorsqu’ils aiment bien les gars, ils châtient bien. « Bon…faut qu’on parle de ce combat. C’était…de la grosse merde, on est d’accord ? » Ils acquiescent tous les deux : « Il ne se défendait pas, comme s’il cherchait quelque chose. » J’acquiesce, sans savoir si c’est une bonne ou mauvaise chose.
« J’ai besoin de toi » Léger mais visible, un petit sourire apparaît au coin de mes lèvres, à chaque fois touchée de l’entendre prononcer ces quelques mots. Pour beaucoup de personnes ça ne signifie pas grand-chose, pour moi ça vaut énormément. Micky s’ouvre difficilement, avec son passé la confiance se mérite plus qu’avec n’importe qui, mais il le fait avec moi. Il a confiance en moi et besoin de moi au même titre que j’ai besoin de lui. Chaque fois la sensation de bien-être est indescriptible et, à chaque fois, je me perds dans le bonheur de sentir ses lèvres douces contre les miennes. Hormis que là, dans ces vestiaires, il a besoin d’autre chose. Il lui faut cette dose de nous, de moi, pour l’aider à redescendre. Mes mains sur sa peau ne sont pas suffisantes et si je dois me donner à lui, je le fais sans condition et sans retenu. Frisson après frisson, ses doigts et ses lèvres sur ma peau éveillent chaque terminaison nerveuse de mon corps, impatient de ne faire qu’un avec le sien. « J’ai souvenir que lui, il coûte cher » Je mets à rire doucement pour ensuite gémir longuement. Ce plaisir d’être unie à lui, de le sentir au plus profond de mon être, c’est de la perfection à l’état pure, une véritable drogue à laquelle nous cédons l’un comme l’autre. J’en oublie qu’on peut nous entendre, je suis seulement concentrée sur lui, sur notre petit bonheur et sur le plaisir qui grimpe vite, très vite, tandis que je monte et descends sur lui. Et lorsque ça nous fauche en même temps, je ne pense pas au fait que de l’autre côté de la porte on peut m’entendre crier et l’entendre lui grogner. Non, ça ne vient qu’après, lorsque je me relève pour attraper ma robe et que mon visage exprime un mélange de satisfaction et de panique. « On peut parler maintenant ? » Je sursaute autant par les coups que par la voix d’Eliott qui passe doucement la tête dans l’embrasure de la porte. « Oui, entrez » Des mains fermes saisissent mes hanches et je me retrouve assise sur Micky, les bras autour de son cou, posant un rapide baiser contre sa tempe. « Ça pue le sexe », « Vos gueules, bordel » Hm, trop tard pour dissimuler la pointe de malaise qui me gagne. Je m’empourpre légèrement et gigote sur les jambes de Micky. Ça m’apprendra en m’envoyer en l’air dans un lieu presque public ! « Bon…faut qu’on parle de ce combat. C’était…de la grosse merde, on est d’accord ? », « Il ne se défendait pas, comme s’il cherchait quelque chose. » Sourcils froncés, je les regarde tour à tour tous les trois sans comprendre. « Pourquoi il chercherait quelque chose ? Qu’est-ce que ça peut lui apporter que tu le battes ? Ce sont les présélections, ça ne joue pas en sa défaveur de perdre ? » Je n’y connais rien en boxe, c’est vrai, toujours est-il que c’est idiot comme façon de procéder … « Il voulait voir si t’étais … toi ? Il est au courant ? » S’il l’est, est-ce que ça veut dire qu’il voulait affronter Micky #3 ? Si oui, pourquoi ? Wouah, je commence à avoir mal au crâne à trop réfléchir.
Je ne saurai dire ce qui se passe entre nous lorsque nos corps s’emmêlent et ne font qu’un. Non, je ne saurai exprimer ce que je ressens et ce qui se passe réellement au fond de moi – mais à chaque fois, je suis un homme différent. J’ai plusieurs niveaux de moi-même, j’en ai conscience, mais c’est comme si elle arrivait à les déceler pour me ramener au niveau zéro à chaque fois. Elle m’apaise, me rassure, me guide et me rends meilleur. Si j’avoue sans filtre que j’ai besoin d’elle, c’est une pure vérité. J’ai besoin d’elle sur tous les plans, et à mesure qu’on se lie, je sais que jamais…je n’arriverai à faire marche arrière. Alors, on se laisse emporter dans notre désir, dans mon besoin de revenir à elle, et me laisse guider vers un orgasme qui me fait du bien. Habillés, Eliott et Rafe se moquent déjà avant de revenir sur la conversation sérieuse. Je la sens rougir face à sa remarque, mais je n’en fait rien. Seule ma main glisse sur sa cuisse dénudée, un peu sous sa robe. Ni trop haute, ni trop basse. Elle est mienne, c’est une certitude. « Il ne se défendait pas, comme s’il cherchait quelque chose » Je secoue la tête en haussant les épaules. « C’est ce que je pensais aussi. »« Pourquoi il chercherait quelque chose ? Qu’est-ce que ça peut lui apporter que tu te battes ? Ce sont les présélections, ça ne joue pas en sa défaveur de perdre ? » Je reviens vers River, en secouant la tête : « Non, pas vraiment. Ca organise simplement le classement et nos adversaires… »« Il voulait voir si t’étais …toi ? Il est au courant ? » Eliott s’avance et ajoute : « Je pense pas, en tout cas y’a rien qui indique qu’il saura »« Hormis mes pétage de câble à répétition. » Je prends une grande inspiration, en venant me pincer l’arête du nez. J’ai cette idée qui me turlupine, mais qui est potentiellement faux. A moins qu’il ait des ficelles qu’on ne voit pas. « Vous pensez pas qu’il sait exactement les groupes ? Je veux dire, la seule raison pour laquelle il ne s’est pas battu, c’est parce qu’il sait que je l’aurai rétamé quoi qu’il arrive » J’ai soudain envie de marcher et de faire les cents pas alors je force doucement River à se mettre sur les pieds et commence à vagabonder. « Il sait forcément qu’on va s’affronter, mais pas dans les premiers combats, non. Il veut ce final. Merde, il veut vraiment qu’on s’affronte là » Il n’y a pas d’autres solutions pour ça. Rafe ajoute : « Mais…comment il le saurait ? Tu crois que quelqu’un du conseil l’aide ? » J’hausse les épaules, en passant une main dans mes cheveux : « Il est bien de retour, non ? »
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Sam 27 Juin - 21:19
