La liberté, au cas où vous l'auriez oublié, est le droit de l'âme à respirer. Quand elle ne peut pas respirer à fond, c'est que les lois sont trop étroites.
Cela ne faisait que quelques semaines que Min-Ho était arrivé ici, à Los Angeles, il vagabondait énormément et faisait des recherches approfondies concernant son autre « vie ». Il vivait dans un motel en attendant de trouver mieux, car il était parti comme un lance pierre et ne pouvait se permettre de trouver « quelque chose » de plus « confortable ». Même si cet endroit, pour le moment, lui convenait. Un peu à l'abri des regards curieux et malsains. Être loin de tout, quel pied !
De bon matin, il se contenta d'aller prendre son petit-déjeuner dans un bar qu'il avait trouvé en premier, et qui était plutôt huppé. Il était vêtu d'un pull col-roulé blanc, d'un pantalon et de petites bottines noirs, il était quelque peu décoiffé histoire d'être décontracté et ne pas passer pour un gars « étrange ». Cela dit, étant un très bon comédien, il pouvait jouer n'importe quel rôle, il ne cracherait pas le morceau si facilement.
Un simple thé et des croissants, pour commencer la journée. Il détestait le café et préférait quelque chose qu'il considérait de plus raffiné, le « thé » ou bien le « chocolat » un soir d'hiver, qui lui rappelait des souvenirs monumentales et de doux moments passés avec ses proches, là-bas.
Min-Ho ne se souciait pas de qui l'entourait, il se contentait simplement de scruter chaque endroit où il allait. Ses yeux marrons tel un fauve noir ne cessait de toiser cet endroit, il était peuplé par beaucoup de gens « riches ». Cependant, ce n'était pas si désagréable d'y rester, l'ambiance avait l'air chaleureuse et les employés n'avaient rien de hautain.
Min-Ho se contentait de savourer ce thé en prenant la tasse délicatement entre ses mains, un léger sourire se dessina sur ses lèvres. Son regard vacillait entre plusieurs tables et ne semblait pas être « pris » pour cible. Il avait un visage d'ange, son teint blanc de porcelaine lui faisait ressemblait à un quelqu'un de l'eau-de-là, et cet expression du visage qu'il avait le don de faire, le faisant passer pour un « gamin ». Parce qu'en effet, cet homme plutôt grand et musclé, caché par des vêtements ample, ne faisait pas paraître 28 ans, et c'était d'ailleurs plus ou moins un atout pour lui.
Cependant, un asiatique ici, cela ne devait être que peu commun, puisque jusqu'ici, il n'en avait croisé aucun, ils se trouvaient sûrement dans l'un des quartiers les plus populaires. Il espérait un peu avoir la paix quelques temps avant qu'on vienne lui chercher des ennuis. Avant ça, il se contentait simplement de passer le temps avant de faire ses propres recherches.
Soleil qui tape contre le carreau de la vitre de l’auto. Circulation dense qui mène Alyona de San Monica jusqu’au centre de Los Angeles. Ville qui fourmille et tourne à cent à l’heure. Docile en cette fraiche matinée, pantalon cintrant sa taille, chemisier clair surplombé d’un cardigan souris, cheveux aux quatre vents. Attitude sereine face au rendez-vous qui l’attendait. Nerfs même pas mis à vif par ce trafic incessant dont elle se passerait bien. Lionne qui n’est en cage même si l’habitacle de sa voiture n’est pas l’air libre qui lui sied si bien. Mèches rebelles qui jouxtent son minois neutre. Confiante quant à la suite de l’affaire menée en ce moment, elle s’invite en conquérante à l’extérieur du parking après avoir logé quelques pièces dans le parcmètre pour ne guère avoir à offrir ses deniers à un état qu’elle néglige.
Pas qui se veut tempéré mais hâte de parvenir au lieu convenu. Bar qu’elle fréquente et où il lui arrive de faire des rendez-vous en journée, ses after se passent toujours au Joker. Indétrônable dans son cœur. Essence même de ses nuits, la boite de nuit ne peut être troquée pour un autre lieu de divertissement. Le cliquetis de la porte retentit quand ses talons martèlent le sol immaculé du bar à cocktails. Hochement de tête poli à l’encontre du réceptionniste qui l’accueille. Procédé qu’elle connait sur le bout des doigts alors que la brune s’avance vers une table, posant son sac à main près d’elle. Détail sommaire des yeux avant de sortir le dossier équivoque. Parcouru de ses iris brillants pendant qu’elle patiente. Carson n’est dame à plaisanter et à qui on pose un lapin pourtant, au rythme du défilement des aiguilles sur l’horloge, la fatalité s’adjoint lorsqu’un coup de téléphone coupe l’herbe sous le pied de ce rendez-vous préparé. Dents qui se serrent, mâchoire qui s’arque. Souffle qui reprend lorsqu’elle hèle un serveur : « Un café. Très noir, sans sucre s’il vous plait. Et amenez-moi la pâtisserie la plus sucrée que vous ayez dans votre établissement. » Rage qui monte mais qu’elle ne montre. Parfaite dans l’art du paraitre jusqu’au bout des ongles, elle claque cependant un peu trop fort le dossier sur la table qui vole jusqu’à une autre assise. Déstabilisée par sa manœuvre peu habile, l’avocate se dresse sur ses jambes pour s’avancer vers le malencontreux embarqué dans sa fougue. « Vous excuserez ma maladresse. Le manque de politesse de certains a le don de me hérisser le poil » lâche-t-elle à l’encontre du ténébreux qu’elle souligne de son regard.
La liberté, au cas où vous l'auriez oublié, est le droit de l'âme à respirer. Quand elle ne peut pas respirer à fond, c'est que les lois sont trop étroites.
L’atmosphère si douce qui habitait cette salle venait d'être interrompue par une dame, faisant une entrée implacable et où la présence était relativement forte. Ses talons claquants assez bruyamment sur le sol laissant alors un long silence se poser durant de longues minutes. Min-ho faisait mine de rien et se contenter de savourer ce succulent thé, car ce n'était pas tous les jours qu'il pouvait se rendre dans un tel endroit et pouvoir déguster de tels encas.
Il regardait son téléphone de temps en temps, afin de voir les nouvelles qui s'y tramaient, bonnes ou mauvaises, il voulait simplement observer de ses propres yeux la noirceur des personnes qui l'avaient accusés à tord.
Min-ho ne faisait plus réellement attention à ce qu'il se passait autour de lui. Cependant, après quelques secondes à divaguer dans ses pensées, il fut interrompu par un tas de feuilles volant à côté de sa table, puis une jeune femme. Celle qui avait fait une entrée d'une manière fracassante et très condescendante, cette dernière semblait être très énervée. Min-ho sursauta de peu uniquement par surprise, il écarquilla grandement ses yeux et laissa sa bouche entre-ouverte, toujours sous l'effet de l 'inattendu, il garda un air quelque peu ahuri, ne comprenant aucunement ce qu'il se passait.
« Vous excuserez ma maladresse. Le manque de politesse de certains a le don de me hérisser le poil » Avait-elle dit l'air froissé pour une quelconque raison dont il se fichait éperdument.
Le brun haussa un sourcil et pensa sur le coup, que cette jeune femme ne mesurait guère les mots qui sortaient de sa bouche.
- Ce n'est rien... Mais, désirez-vous de l'aide ? Disait-il sur un ton de voix décontracté, tout en esquissant un léger sourire, laissant apparaître quelques cernes violacées en dessous de ses yeux.
Malgré son air quelque peu décontenancé, Min-ho ne pouvait se résoudre à ne pas proposer de son aide, lui qui était d'une nature gentille et qui ne sélectionné pas les personnes à aider, il était plutôt du genre altruiste, et un bon cœur, cela dit, en restant dans « l'ombre » car il était ainsi. Min-ho se retira de sa chaise pour ramasser les quelques piles de papiers qui se trouvaient à terre, aidant alors la jeune femme, car avec des talons aussi hauts, elle aurait pu glisser sur le sol. Un accident pouvait très vite arriver, il en avait souvent fait les frais avec d'autres femmes coréennes lors de ses différentes conférences.
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Ven 20 Nov - 12:57
JAWN
