La nuit avait été compliquée et laisser B seul ce matin pour aller travailler, n’avait pas été simple. Aujourd'hui, il devait se débrouiller sans moi, mais je l’avais appelé pendant mes pauses et restais en contact sms avec lui. J’avais l’impression de me voir en lui, ce qui réveillait des sensations que j’aurais aimé ne plus jamais ressentir. Mais ce n’est pas de sa faute si mes démons avait trouvé un autre moyen pour me donner envie de sombrer d’une manière certes différente, mais tout aussi dangereuse que la drogue ou l’alcool. Ce soir, j’avais des projets. Projets dont je n’avais pas parlé à Baltazar. Projet prévu depuis plusieurs jours. Bien avant que la situation ne se complique avec Elias. Bien évidemment, je ne m’étais pas amusé à lui dire que je voyais Elias ce soir. Je ne voyais pas pourquoi j’aurais dû annuler notre fin d'après-midi et soirée pour apprendre à cuisiner. Parce que je n’avais pas de camps à choisir, même si B à l'avantage du fait qu’il soit l’ami de mon frère et qu'il soit considéré comme de la famille, par mes parents et ma sœur. Mais aussi et surtout parce que je comptais mettre mon plan à exécution. Lui parler je ne sais trop comment de Baltazar et arriver, peut-être pas ce soir, mais faire se retrouver ses deux amours et qu’il sont fait l’un pour l’autre. Ça se voit comme le nez au milieu de la figure. Tout le monde l’a vue mise à part le principal intéressé Elias. Et pourtant B n’a pas été avec le dos de la cuillère pour lui faire comprendre, toutes ses années. Même sans le vouloir, je dirais même inconsciemment. Parce que le corps parle de lui-même bien des fois. Il faut juste savoir observer et écouter et apparement ça n’est pas le fort de Elias. Restait à trouver comment j’allais y arriver et avant tout comment j’allais aborder le sujet Baltazar. En attendant l'arrivée de Elias à l’appartement, que j'appelle maison, j’étais partis faire les courses pour les produits manquant à la réalisation des plats qui avait été décidé avec Elias. Oui j’avais besoin de cours de cuisine, car oui, je me débrouille pour cuire des pâtes, mais j’aimerais surprendre Luis et B quelques fois. Parce que je suis fortunée d’avoir des amis qui cuisinent, même lorsqu'ils viennent à la maison. Mais j’aimerais un jour pouvoir dire, non pas la peine, tu n’as qu’à venir et te poser tout sera prêt. Et puis surtout je pensais à ma petite sœur. Je tenais à pouvoir lui cuisiner des bons petits plats quelques fois et ce soir ce que j’allais apprendre à cuisiner, mais aussi à pâtisser étaient des recettes de notre enfance canadienne. Une surprise pour ma petite sœur qui se donnait corps et âme, à ma connaissance à ses études à la fac. Mais aussi le moyen de faire découvrir à ma famille de cœur, des plats canadien que j’affectionne particulièrement. De la comfort food bien de chez nous. J’étais persuadée, que ma petite sœur serait plus qu’heureuse de retrouver ses plats à son retour. Une fois à la maison, je fus accueilli par Brother mon ptit chat siamois persan, Bella notre cavalier king Charles et Oliver le dernier chat accueilli dans la famille et adopté au bar le chat l’heureux. Cela fera une semaine demain que nous l’avons ramené à la maison et c’est officiellement le chat de ma petite sœur. Il y a désormais plus d’animaux que d’humain chez nous, mais les filles sont toujours en force, mais pas pour le moment et encore moins lorsque Elias arrivera. Bref je donnais une caresse à tout ce petit monde. Ils avaient de quoi manger et boire dans leur gamelle et fontaine. Y-a-t'il des animaux plus heureux, que chez nous je ne sais pas. Après m’être occupé des animaux, je me lavais les mains et préparais les ustensiles et récipients nécessaires aux recettes, qui allaient être réalisés, avant d’aller me poser sur le canapé en attendant mon invité.
La cuisine, excellent catalyseur pour se changer les idées. Derrière les fourneaux, on pouvait faire tout ce que l'on désirait, mélanger des recettes, changer ce qu'on pouvait connaître, remixer ou encore mélanger plusieurs recettes. Et c'est ce que j'aimais, depuis que j'avais ouvert mon restaurant, je pouvais totalement me laisser aller. Laissant mon imagination prendre le dessus. Oui, je n'avais pas envie d'un restaurant comme tout le monde, faire des plats qu'on pouvait retrouver dans les cartes des autres restaurants. Non, je voulais un peu de nouveauté et encore plus depuis peu. Voulant faire de mon restaurant, un endroit multi culturel. Des recettes qui pouvait rappeler les pays, pour que tout le monde puisse se régaler et retrouver des saveurs hors du commun. J'aimais découvrir de nouveau plat, suivant des vidéo tous les jours, les faisant à ma manière. C'était rare que je loupe un plat, le peu de fois où j'avais totalement foiré mes recettes, c'était quand je n'allais pas bien. Normalement, j'étais un chef et patron vraiment cool avec mes employés, toujours là pour eux, les soutenant et les aidant surtout. Souvent, j'avais des étudiants qui venait même dans mon restaurant pour des stages. Mais cela faisait quelques jours que ça n'allait pas en cuisine, c'était pire que tout. D'une humeur beaucoup trop noir, énervé pour la moindre chose. Un plat brûlé, et je m'emportais contre mes employés. Ce n'était pas dans mes habitudes. Il fallait que je prenne du recul, que je me change les idées.
Et c'est ainsi que je me retrouvais à me diriger vers l'appartement de Shannon. Elle avait envie d'apprendre à faire plusieurs recettes, pouvoir faire des recettes de son passé. Recette canadienne, c'était un plaisir de pouvoir l'aider. C'était une jeune femme douce, et en ce moment, j'avais besoin de ce genre de moment pour oublier ce qui était arrivé avec Baltazar. Comment un simple baiser pouvait faire chavirer notre vie aussi rapidement. Même si je dois avouer, que se baiser était loin d'être simple. Non, c'était tout le contraire même, il avait eu cet effet sur moi. Et depuis, je n'arrêtais pas d'y penser. J'avais besoin de Shannon, elle était d'une telle douceur, donc autant profiter de cette soirée. Montant jusqu'à son appartement frappant à la porte doucement. Est-ce que j'allais lui en parler ? Je ne pense pas, je savais qu'elle était proche de Baltazar. Et pourtant, j'aurais besoin de lui demander des nouvelles de Baltazar. Ses derniers messages avaient été durs, ne comprenant pas si j'avais bien fait de lui demander d'échanger ce baiser. Surtout que plus j'y pense et plus j'avais cette impression qu'il y avait bien plus que de l'amitié entre nous. C'était dur, car j'avais peur de le perdre et surtout perdre ce qu'il y avait entre nous. Respirant un grand coup, j'attendais que la belle vienne m'ouvrir. Normalement, il était mon meilleur ami, celui en qui j'avais le plus confiance, qui pouvait m'aider à la moindre occasion. Et c'était réciproque, il pouvait compter sur moi, tout me dire. Et pourtant cela faisait plusieurs jours que je me rendais compte, qu'il me cachait quelque chose. Ses paroles, ses mots qu'il avait pu avoir envers moi. Essayant de m'ouvrir les yeux. Est ce que j'étais stupide pour ne pas comprendre. J'avais envie de me frapper la tête contre le mur. Malheureusement, je ne pouvais pas cacher mon état actuel. Je dormais très peu la nuit, des cernes commençaient à orner mes yeux.
J’étais posé sur mon canapé à attendre qu’Elias n’arrive. Je me levais pour vérifier que je n’avais oublié aucun ingrédients pour réaliser les trois recettes décidées avec Elias. Relire les recettes écrites de la main de ma mère, me rendait nostalgique. Elle me manquait, papa aussi et la maison. J’étais bien ici avec la petite sœur, mais c’était différent. Heureusement j’avais autour de moi, tout un petit monde sur qui je pouvais compter ici, dans la cité des anges. Chacun me le prouve chaque semaine. C’est ce qui rassurait mes parents. Ils s'inquiétaient pour moi, il savait que la dernière fois, que leur fille avait mis les pieds dans cette ville, les choses avaient mal tourner pour elle. Mais savoir qu’une personne qu’ils considéraient comme leur fils était là pour veiller sur elle, les rassuraient. Cela n’avait pas empêché que les choses arrivent la dernière fois, mais cette fois-ci ce serait différent. Je leur en avais fait la promesse. Mieux, je m’en étais fait la promesse et je ne comptais pas faillir à cette promesse. Les choses avaient certes été complexes au début et s’étaient compliquées avec mes retrouvailles avec Ariel. Mais tout allait bien mieux depuis que j’ai de quoi m’occuper l’esprit à la librairie. Elle est devenue mon refuge, préférant délaisser la nourriture pour les livres. Oh je vous rassure, je reste un estomac sur patte, mais de manière plus modérée. Même si les excès qui se transforment en crise de boulimie, m’arrive encore quelquefois. Cela ne peut pas cesser du jour au lendemain. Rien qu’à y penser, cela réveille mes démons. Mais pas de temps pour eux aujourd’hui, ni même en ce moment. Je prenais soin de ma petite sœur et depuis quelques jours je m'inquiétais pour B. Moi, qui quelquefois me demande si je suis aussi présente pour mon petit monde, que lui ne l’est pour moi. Je n’avais plus de questions à me poser puisque j’agissais pour le bien de Baltazar. Tentant de prendre soin de lui, comme il l'avait fait de par le passé et a continué à le faire depuis. En ce moment, c’est lui qui a besoin de moi. Je joue mon rôle de phare, dans sa tempête aussi bien, que je ne le puisse. Ce n’est pas une tâche facile, mais je ne lâche rien. Je ne suis pas lui, mais j’ai mes forces et mes astuces. Je m’étais mis en tête de tout faire pour lui prouver qu’il n’avait pas perdu Elias. Mais pas que. Je m’étais mis en tête d’ouvrir les yeux à Elias. Le jeu entre eux deux n'avait duré que trop longtemps. Ils méritaient d’être heureux ensemble. Même si je ne savais pas trop encore comment m’y prendre, mais j’avais confiance en mon instinct, il me dirait quoi faire le moment venu. J’avais appris avec le temps, que je pouvais me fier à lui. Même s’il n’était pas toujours facile pour moi de le faire. Je ne suis pas du genre à agir à me mêler d’une histoire si l’on ne m’y invite pas. Mais il y a quelques fois où cela est nécessaire. Pour B c’était nécessaire. Je ne pouvais pas rester là, sans rien faire, c'était plus fort que moi. Si quelqu’un que j’aime, à qui je tiens va mal, ou se trouve face à un problème ou encore dans une impasse, je vais tout faire pour lui remonter le moral et l’aider à trouver une solution. C’est ce que je m’étais mis en tête pour Baltazar. B et Elias était fait l’un pour l’autre, j’en avais la conviction, depuis toujours. Depuis ce repas à la maison. Mon portable vibrait, je sautais dessus pour voir si c’était B ou même Elias qui m’avait écrit, mais non. Puis je vis Bella descendre du canapé et courir dans le couloir. C’est ça l'ouïe de chien, bien plus fine que celle de sa maîtresse. Alors, je la suivit, elle restait plantée derrière la porte, est ce que Elias avait frappé et que je ne l’avais pas entendu ? Je m'approchais de la porte pour regarder dans l’Œilleton, Elias était bien là. Je prends une profonde inspiration et ouvre la porte. Je l'accueille tout sourire. J’étais sincèrement heureuse de le voir et de passer la soirée avec lui, même si c’était sûrement un peu trahir B. Mais c’était pour leur bien. Elias avait brisé le cœur de Baltazar, mais connaissant Elias, je ne pouvais pas croire qu’il était insensible à l’état de B. Selon moi, lui aussi devait être mal. Il s’était disputé avec son meilleure ami et ne devait surement pas comprendre, la réaction de B. Il devait être aussi perdu et mal que Baltazar. A mes yeux il ne pouvait pas en être autrement. Je ne voulais pas y croire. Entre je t’en prie ! Je pousse Bella pour qu’elle laisse passer Elias. Et referme la porte derrière lui. Contente de te voir ! Un je ne sais quoi planait dans l’air, maintenant qu’il était là. Je respirais profondément. * Tout va bien se passer Shannon * pensais-je sans quitter mon sourire, un peu tendue.
Découvrir de nouvelles recettes d'un autre pays était quelque chose que j'aimais beaucoup. En étant cuisinier, on pouvait apprendre tous les jours. Entre les nouvelles recettes, les re mixages ou encore, découvrir à nouveau les recettes de notre passé qu'on ne faisait plus. On ne pouvait pas s'ennuyer, et c'est ce que j'aimais avec mon métier. Apprendre encore et encore. Donc c'était un plaisir d'aider Shannon dans la réalisation de ses recettes de cuisine. Surtout que ce n'était pas n'importe laquelle, ça venait de son passé, sa famille. Et j'allais tout faire pour qu'on puisse les réaliser ensemble. Cela nous permettrait d'apprendre à nous connaître un peu plus et surtout, me changer les idées. En ce moment, j'avais clairement besoin de ce genre de moment. J'espérais être assez calme et attentif à ce qu'elle me disait. Elle n'était pas une employé, donc je n'avais pas à m'en prendre à elle. Elle était d'une nature tellement douce, cela allait me faire beaucoup de bien. J'arrivais donc rapidement chez elle.
La saluant avec un sourire, malheureusement ça se voyait que je n'étais pas le plus heureux. Entre mes yeux qui laissaient apercevoir des cernes. Je n'étais pas le même que d'habitudes. Même si Shannon n'avait pas forcément connu les moments les pires de ma vie.Je ne devais pas replonger dans mes démons. Même si je sais que si je perdais Baltazar, je n'aurais plus rien. Plus de raison de vire. Car oui , Baltazar était la personne le plus importe dans ma vie. Regardant le sol, me rendant compte de tous les animaux dans cet appartement. "Tu en as des nouveaux non ?" Souriant alors que je caressais la tête du petit nouveau, un chat roux vraiment mignon. J'aimais les animaux, sauf les araignées. Oui, je dois avouer que je n'aimais pas du tout ses petites bestioles. Une peur que j'évitais de dire à tout le monde. Un homme qui avait peur d'une petite bête. "Alors tout est prêt ?" Oui, autant se mettre à la cuisine. Me dirigeant vers sa cuisine, me mettant à l'aise, sortant mon tablier, un réflexe. J'avais étudié sa recette avec précaution, notant les temps de cuisson, voyant à quel moment ça allait être compliqué. Je voulais vraiment le lui apprendre ses recettes pour qu'elle s'en souvienne. J'avais ce côté éducatif, que j'avais appris petit à petit. J'avais plusieurs étudiants dans mon restaurant. " Tu veux qu'on commence par quoi?"
J’étais vraiment très tendue. Je ne devais pas hyper ventiler au risque de faire un malaise et rendre suspicieux Elias. Mais depuis son entrée dans l’appartement, je me sens mal. Comme si j’avais ouvert la porte d’une pièce remplie d’eau et qu’elle se renversait sur ma personne. Le sourire d’Elias pour faire bonne figure ne me leurre pas. Il allait mal. Une part de moi faisait une petite danse et je la censurait sans attendre. Oui j’avais raison hier, mais ce n’était pas une raison de se réjouir, bien loin de là. Il n’y avait rien de réjouissant dans ce fait. Elias est mon ami et voir, que dis-je sentir que deux de mes amis chère allait mal pour la même raison me m’était très mal à l’aise. Je devais vraiment trouver un moyen d’aborder le sujet Balthazar avec lui, mais sans mettre les pieds dans le plat. Ce qui est quelquefois ma spécialité. Je ne devais pas le brusquer ni même le faire se renfermer. Je devais être fin stratège et cela pouvait réussir. J’avais prouvé à plusieurs reprises que j’en étais capable. Mais comment m’y prendre dans cette situation si particulière. Je devais les aider sans vouloir m’immiscer dans leur histoire et pourtant c’est ce que je devais faire pour les sauver toutes deux d’une vie triste et malheureuse. Une petite voix malicieuse se fit entendre * Qui te dit qu’il va mal pour les mêmes raisons que B ? Qui te dis que B ne l’a pas rendu malade ? Je n’ai eu qu’une envie gifler la petite voix pessimiste et surtout qui n’avait que pour but de blesser et de m’énerver. Car au plus profond de moi, je savais sans pouvoir l’expliquer, qu’Elias et Baltazar était dans une situation similaire, ne voulant pas perdre l’autre. Leur relation leur était nécessaire. Voir les yeux cernés d’Elias me déchirait le cœur. Je ne devais pas avoir une belle tête après la nuit passé à veiller sur B. Mais rien en comparaison avec la tête d’Elias. Je n’avais qu’une envie, lui caresser la joue, comme une promesse pour lui dire que quelque soit la raison de ses cernes (même si je connaissais parfaitement la raison) tout irait bien. Elias fait la connaissance d’Oliver. Son comportement avec mes animaux me faisait toujours beaucoup de tendresse. Oliver lui mettait un peu de baume au cœur, ce qui m’apaisait un peu. Je souris sincèrement en voyant Elias sourire.
Oui on ne peut rien te cacher on l’a adopté il y a bientôt une semaine. C’est le chat de ma petite sœur, mais tu vois qu’il se plait avec tout le monde. Il est très en demande, mais on aime les chats câlins ici alors, il est parfait pour nous et nous parfait pour lui. Par contre, il risque d’être un peu collant. Toujours dans nos pattes lorsque l’on cuisine. C’est tout naturellement que je me suis mis à rire. Oliver m’aidait à me détendre sans le vouloir. Bella Jappait de me voir heureuse. Puis, tout en se dirigeant vers la cuisine, Elias me demandait si tout était prêt. Comme une enfant le matin de noël, j’avais les yeux qui brillaient, impatiente de cuisiner avec lui, les recettes de ma mère.
Oui tout est prêt Cuitie Pie. Lui montrant les ustensiles et plats, répartis sur le plan de travail et la table de la cuisine. Se mettre à cuisiner ensemble, permettrait très certainement de nous détendre et de rompre la glace et puis qui sait le sujet allait peut-être venir naturellement sur la table. Il faut dire, que même si l’on discute quelquefois de tout autre chose, Elias et moi, B est toujours venu dans la discussion, d’une manière ou d’une autre jusqu'à maintenant. Alors je ne voyais pas pourquoi ce ne serait pas le cas aujourd’hui. Et même si je suis celle qui parle le plus généralement, Elias savait qu’il pouvait se confier. Toutes ses confidences étaient bien gardées. Je suis faite comme ça. Je garde pour moi ce qui m’est dit. Le seul moyen que j’en parle sciemment c’est parce que la vie ou la sécurité de la personne qui s’est confiée est en danger selon moi. Je ne vais pas vous mentir s’il parle de B et que je me rends bien compte que mon ressenti de la veille était bien réel, je briserais mes règles et crachais le morceau. Car deux êtres qui s'aiment et ne peuvent pas vivre sans la présence de l’autre, ne peuvent pas souffrir chacun de son côté et s’imaginant avoir perdu l’autre Tous deux doivent parler, quitte à ce que je sois médiatrice de leur discussion. Parce que, que je le veuille ou non. J’étais au courant de la situation, un peu gardienne de leur relation. Je tenais tellement à l’un et à l’autre. Perdu dans mes pensées, Elias me ramenait à la réalité en me demandant par quoi l’on commençait. Ne sachant trop par quoi commencer, je suivis mon instinct et dis.
Hum, peut-être par le pâté chinois qu’en penses tu ? Je lui souris tendrement avant de lui donner une caresse sur le bras. Le contact avec Elias était plus qu'inévitable. Cela était plus fort que moi, j’avais besoin de lui faire sentir que j’étais là, que s’il avait besoin j’étais là.
Les animaux, la cuisine ou encore le sport étaient des passions que j'affectionnais beaucoup. Ce n'était pas facile de tout lier en même temps. J'arrivais à faire du sport et de la cuisine, mais c'était difficile avec les animaux. J'aimais beaucoup les chiens ou encore les chats, mais je ne pouvais pas me permettre d'en avoir chez moi, même s'il aurait l'espace qu'un chat désirerait. Mais j'étais souvent absent, passant le plus clair de mon temps au restaurant. Par contre, j'aimais allé à la rencontre des animaux chez les autres. Comme à cet instant, les chats qui se trouvaient chez Shannon étaient vraiment adorables. J'en profitais même pour caresser leur doux pelage. Ils n'étaient pas forcément sauvages, au contraire, ils allaient à ma rencontre. Me baissant pour profiter de leur douceur alors que je relevais le visage pour discuter avec Shannon. Cela ne me surprenais pas qu'elle soit la reine des chats et protectrice surtout. Elle avait ce visage tellement doux. "Il est vraiment collant en effet." Et souvent, c'était comme ça avec les chats en manque d'amour ou encore qui avait vécut dans la rue. Retirant ma veste en portant le chat dans mes bras pour lui caresser le visage. "Coucou toi ! Moi, je suis Elias et si tu es sage , je t'apporterais des petites friandises la prochaine fois." Les animaux avaient le pouvoir de nous rendre le sourire et soigner un cœur blessé. Pendant plusieurs mois, j'avais travaillé dans un SPA pour aider les animaux après le départ Arabella. "Il n'y a pas mieux que les animaux collant qui réclame de l'amour. Ici, ils ont tout ce qu'il faut entre toi et ta sœur." Souriant avant de reposer le chat.
Me dirigeant vers la cuisine en lui demandant si tout était prêt. Elle avait ce don de donner des surnoms vraiment attendrissants. Comme quoi, j'avais raison de dire que Shannon était d'une telle douceur. Oui, elle avait un lourd passé, des soucis encore aujourd'hui. Et c'est pour cette raison que je voulais l'aider, lui montrer qu'on pouvait se rattacher à des choses qui nous donnaient le sourire. Moi s’était la cuisine ou encore le sport. Elle devait trouver ses points d'ancrage. Parfois, il fallait des semaines, voir des mois pour les trouver. Regardant tous les ustensiles alors que j'enfilais mon tablier. J'en déposais un sur le comptoir. "Tiens,je t'en ai apporté un aussi petit chef." Me plonger dans la cuisine pour tout oublier, oui j'avais clairement besoin de ça en ce moment. "Super commençons par le pâté chinois." Sa main sur mon bras , cette tendresse qui faisait du bien alors que je sortais la recette que j'avais commencé à préparer. Mettant devant nous tout ce don, on allait avoir besoin. "Qu'est-ce qui t'a donné envie de réaliser ses recettes ?" J'avais ce besoin de parler d'elle, plutôt que de moi. Et c'était difficile de parler de Baltazar avec Shannon, je savais très bien le lien qui les unissait. Et pourtant, elle serait sûrement la meilleure pour me donner des conseils.
Je repensais à hier soir, à quand, j’avais demandé à B. mon ange malgré lui de me faire confiance, de me faire confiance quant à sa relation avec cet homme qui se trouve cet après-midi sans ma cuisine et qui se trouve être aussi un très bon ami. Je le connaissais un peu, et même plus que ça puisque nous avions partagé des moments assez intenses, comme cette fois où il m’a vue, sans savoir que j’y travaillais au Redlips ou cette autre fois où il m’a révélé être un ancien addict lui aussi. Je n’ai pas toujours été tendre avec lui, parce que non-prête à entendre ce qu’il avait à me dire, ni à faire ce qu’il m’encourageait à faire pour mon bien. À l’époque, j’étais dans mon monde et me complaisais dans mon malheur, préférant les paradis artificiels et la peau d’Ariel à toute réalité ou relation qui auraient été bénéfiques pour moi. Le problème est double : petit un, si l’on n'est pas prêt à accepter l’aide et que l’on n’a pas la volonté de s’en sortir l’aide apporté ne sert à rien et petit deux, malheureusement parfois, le soutien apporté est vain et inutile, ce qui est difficile à accepter, voir inacceptable par le proche qui était aux côté de la dites personne. Heureusement pour moi, cela n’a pas été vain, seulement tous les mots, les messages ne me sont arrivés que bien des semaines ou même mois plus tard, au moment où j’ai été prête à les accueillir. Pour Balazar en revanche, lui n’était pas prêt à entendre mes paroles, du moins au début. Surement, parce qu’il n’a pas laissé le problème le bouffer, mais je sais qu’il était aussi dévasté que moi. Ce qu’il l’aide, c’est d’avoir Elias encore dans sa vie, contrairement à moi qui n’a aucune idée d’où il se trouve, malgré toutes nos recherches. Lui peut et va pouvoir discuter avec son meilleur ami et mettre les choses au clair, quand il sera prêt. Moi cet après-midi, je vais en profiter pour sonder le terrain et mettre si possible Elias dans de bonnes conditions pour accueillir leur discussion. Ces deux personnes si chères à mon cœur ne méritent ni de se déchirer, ni de finir par sortir de la vie de l'autre. Je me devais de tout faire mon possible pour que ça n’arrive pas. Ils sont si doux, même s’ils ont tous deux leur caractère, il faut le reconnaître. Moi, j’essaie de me détendre, je tiens à profiter de ce bon moment seul avec Elias, car ces moments sont rares. Je ne sais pas pourquoi on garde ce je ne sais quoi qui ne nous permet pas toujours d’être comme on aimerait être ensemble. Un peu comme si l’on se retenait quelques fois de profiter de la présence de l’autre, comme si l’on était dans la retenue, sans savoir pourquoi, du moins cela était un mystère pour moi. Cet après-midi, nous devons ressentir les tensions de la veille, car chacun de notre côté, nous savons que l’autre sait, sans oser en parler. Mais donnons nous le temps, j’ai confiance en nous, pour réussir à briser cette fine couche de glace présente entre nous depuis son arrivée, sans même avoir osé se prendre dans les bras pour se saluer. Il fallait que l'on se détende. Je le regardais faire avec nos animaux, Elias était toujours si tendre et affectueux avec eux, il les gâtait un peu trop parfois, mais je le laissais faire, puisque ma sœur et moi n’étions pas mieux, même si l’on savait que l’on devait faire attention pour leur santé, heureusement, ils avaient de quoi se dépenser dans l’appartement pour les chats et en balade pour Bella. Même si Oliver étant un chat qui vivait dans la rue, nous tenterons de l’habituer en laisse, pour qu’il puisse se balader un peu dans la nature, Brother était lui bien plus casanier. Dans la cuisine, tout était prêt et elle n’attendait plus qu’Ellias et moi pour l’assister et apprendre à réaliser les recettes de famille. Lorsque je vois qu’Elias à penser à me ramener un tablier, bien conscient que je n’en possède certainement pas et il avait raison, cela dessinait alors un sourire sincère sur mes lèvres. Enfilant mon tablier. Toi, tu as pensé à tout Riant de bon cœur, comme pour détendre l’ambiance. M'approchant de lui pour déposer un baiser sur sa joue. Merci, d’y avoir pensé, c’est vrai que je n’en possède pas, voilà une grave erreur à laquelle tu as remédié. Souriant de nouveau, je réalisais que passer du temps seule avec lui m’avait manqué, cela n’était plus arrivé depuis bien des semaines. La recette du pâté chinois, nous venait de ma grand-mère paternelle, on la gardait très précieusement, parce que tous ses ingrédients mélangés apportent un petit plus à la recette de base. Je déposais devant lui la recette écrite de la main même de la mère de mon père, sous une pochette plastique pour la protéger, ce bout d’histoire familiale. Cette recette nous vient de notre grand-mère paternelle et c’est une des recettes préférées de ma petite sœur, j’ai envie de lui faire une surprise pour son estomac, elle l’a bien mérité, avec tout ce qu’on a vécu depuis notre arrivée et puis ce sera une manière pour ramener un peu de Vancouver ici. On se plaît, mais les parents et la famille manquent parfois. Certains jours, notre cœur est lourds d’être si loin de nos racines. Nous avons des visio, mais rien ne remplacera la présence humaine et puis rien ne remplacera Vancouver et notre maison familiale dans notre cœur.