Merle était toute ma vie et c'est pour elle que je me tuais à la tache. A sa naissance j'avais trouvé un boulot. Caissière, ce n'était pas du tout le boulot de mes rêves. Moi qui voulait faire de grande études pour prouver à tous que j'en étais capable. J'avais du revoir mes ambitions à la baisse et faire un métier basique et mal payé. Mais j'avais besoin d'argent pour ma fille, pour lui offrir une vie digne de ce nom, alors j'avais prit ce qu'on me proposait sans protester. Je bossais là bas presque tout les jours. Quand Merle était encore en bonne santé, ça suffisait. Mais depuis sa maladie, il avait fallut toujours plus d'argent pour la soigner. Alors j'avais trouvé d'autres moyens, plus ou moins légal. C'est par le biais de ce moyen moins légal que j'avais trouvé ce poste de serveuse. En réalité, je ne servait pas que les boissons puisque plusieurs clients en profitaient pour venir récupérer leurs doses. Evidemment le patron n'en savait rien et je m'en voulait un peu de faire ça dans son dos, mais je n'avais pas le choix. Cet argent j'en avais besoin et puis même si je voulais mettre un terme a cette collaboration je n'en avais pas vraiment le pouvoir. Donc je magouillais dans son dos, espérant qu'il ne me surprenne pas. D'ailleurs ce soir je devais passer quelques commandes a des clients. Donc une fois ma fille endormie, je quittais l'hôpital et prenait la direction du bar. On avait convenu d'un arrangement avec Caleb, je venais quand je le pouvais et que j'en avais besoin. Aussi j'avais anticipé sa réaction surprise. Et je secouais la tête en entendant le surnom qu'il me donnait « Arrête de me flatter » En réalité j'aimais bien entendre ça, j'avais longtemps été du genre a me dévalorisé, conséquence de mon double abandon, sans aucun doute. Il me demande alors si je viens bosser « Oui, enfin si tu as besoin de moi évidemment. Sinon c'est pas grave, je repasserais ... » Au pire des cas je trainerais dans le coin pour choper mes clients, même si c'était moins discret, je ferais ce qu'il faudrait. Je n'avais pas le choix, j'avais besoin de ce fric, pas pour moi, mais pour Merle.

Je ne prend pas mal sa remarque. Après tout Caleb est gentil et même s'il me dit ce genre de chose, il n'as jamais eu de gestes déplacés. Je sais que ce n'est pas méchant alors je ne me braque pas. Mais je proteste quand même doucement, et en même temps je le pense, il exagère, je ne suis pas si belle que ça, je suis même plutôt ordinaire, surtout avec ma maigreur. Oui il y a tout de même bien mieux que moi. Puis je lui précise que s'il n'as pas besoin de moi ce n'est pas bien grave, je peux repartir. Bon je ne resterais pas très loin pour choper mes clients. Mais Caleb m'affirme que je peux rester même s'il n'y a pas vraiment foule. Apparemment son jukebox fait des siennes. Je regarde la machine, vu son âge, ça ne m'étonne pas vraiment. Mais je hoche la tête avant de lui sourire « Merci beaucoup » Même si c'est très ponctuel, ce petit boulot m'aide pas mal, c'est toujours un peu d'argent et cet argent là je peux me permettre de le mettre dans des trucs pas forcément très utile, la plupart du temps un cadeau pour ma fille. Merle passe tellement de temps dans sa chambre d'hôpital que j'essaye un maximum de lui offrir des choses pour qu'elle ne s'ennuie pas trop. Et puis bosser ici a un autre avantage, c'est que je peux faire mes petits deal bien plus discrètement qu'en pleine rue. D'ailleurs en parlant de ça, je repère des clients. J'ai de la chance, Caleb ne se pose jamais de question sur tout ces jeunes qui fréquentent son bar les jours où je suis là. En fait il ne m'a jamais posé plus de question que ça. Je hoche la tête quand il me demande si je m'en occupe et je file prendre leur commande. Je vais les préparer et puis profitant que Caleb soit occupé je récupère l'argent des clients et leur donne leur marchandise. Puis je vais vers Caleb, toujours occupé sur la machine « Tu t'en sors ? Besoin d'un coup de main ? » Bon je ne suis pas très douée pour ça, mais je peux passer les outils ou un truc du genre. Pour le moment les clients n'ont pas besoin de moi, il faut bien que je m'occupe.