Voilà bien la pire chose qui pouvait m'arriver en ce moment, me retrouver en planque avec Jax. Nous étions coincés dans une voiture, pour des heures, les planques ça avait toujours tendances à s'éterniser. Quelques jours plus tôt ça ne m'aurais pas posé de soucis. Mais maintenant que nous étions en froid, c'était une torture. Je savais que c'était en grande partie ma faute, bon ok c'était même totalement ma faute. Mais hors de questions de l'avouer. Cette fille, je ne pouvais pas, vraiment pas. Alors j'avais fait ce que devais pour me sentir en sécurité, autant que possible. Malheureusement ça n'avait eu qu'une conséquence, retourner Jaxton contre moi, et un peu Ash aussi. Depuis ce jour là, Jax ne voulait plus me parler, ni même me regarder d'ailleurs. J'avais bien remarqué combien il évitait de me regarder au poste. Et même ici, alors qu'on était coincé dans cette voiture, il faisait tout pour avoir le moins d'interaction possible avec moi. Et ça allait me rendre dingue. Il fallait que je trouve un truc. Je ne supporterais pas des heures de planques silencieuse si proche de lui. Mais il faut un sujet assez simple, qui nous rapproche tout de même. Je cherche un moment et puis soudain j'ai une lueur de lucidité et je déclare « Thalia, j'aime beaucoup Thalia comme prénom. Et toi ? »

A croire que Nicolae l’avait fait exprès, nous fourrer ensemble en planque une revanche surement pour toutes les fois où je lui avais demandé discrètement de me mettre en binôme avec Octavia, à l’époque où on ne se parlait même pas, enfin pas comme maintenant quoiqu’au jours d’aujourd’hui on ne se parlait plus du tout. Son intrusion dans mon amitié avec Joanie, elle avait été trop loin, elle le savait en plus, je m’attendais à ce qu’elle vienne s’excuser en face à face, mais contrairement à ce qu’elle m’avait dit par message, elle ne tenait pas autant à moi qu’elle le disait. Je ne pouvais plus la regarder ou la sentir près de moi, je lui en voulais de toutes ses histoires qu’elle faisait, simplement à cause de Ashley au fond, encore lui. Les mains sur le volant, mon regard sur la route, je ne lui avais pas encore adressé un mot, même pas un regard alors qu’au fond je crevais d’envie de la prendre dans mes bras, cinq jours sans elle c’était une torture, mais la colère prenait le dessus. Arrivés au point convenu je coupais le moteur et détachais ma ceinture, les bras posées sur le volant, mon menton posés dessus je fixais la rue, le visage fermé, mais elle s’exprimas enfin j’étais ravis de constater qu’elle n'avait pas perdus sa voix, mais alors que je m’attendais à des excuses ou quel puisse me dire à quel point je lui avais manqué, mais ça c’était dans mes rêves. Je haussais les épaules, la partie de moi en colère avais envie de lui répondre que Thalia c’était trop proche d’Octavia, mais je devais faire la part des choses, alors sans tourner la tête vers elle je répondais “Ça va, j’avais pensé à Cassie, Tess ou même Joyce y’en a tellement c’est dur de se fixer sur seulement deux” un sujet important, mais le son de ma voix trahissait à quel point je lui en voulais, à quel point j’étais mal.

Je sais qu'il attend des excuses et si j'étais quelqu'un de bien, je lui en ferais. Mais le soucis c'est que j'ai du mal à admettre que j'ai tord. Et puis quand il s'agit de cette fille c'est plus fort que moi. Mais je n'aime pas qu'on soit fâchée, pas juste après que j'ai eu envie de lui ouvrir un peu plus mon coeur. Alors je compte bien profiter de ce moment avec lui pour renouer un peu le dialogue. Mais évidemment je ne parle pas de ce sujet qui fâche, en plus coincée dans cette voiture, sans aucune possibilités de sortir, ce n'est pas la meilleure d'idée. On ne peut pas se prendre la tête. On est quand même au boulot. Alors je réfléchit et puis je me souviens de ce que je peux lui dire. Je parle prénom de bébé. Oui c'est un sujet mignon qui devrait être neutre. Je lui propose donc Thalia, ce prénom, je l'aime bien. Il plisse le front. Et j'ai peur qu'il m'envoie chier. Mais non il dit que c'est bien puis m'en donne quelques uns qu'il aime. Je souris doucement. « C'est joli, en fait je me dit que j'aimerais bien des prénoms assortis, tu sais qui vont super bien ensemble » Oui c'est un peu cliché pour des jumelles, car oui j'en démord pas, ce sont des filles. Mais j'aime bien cette idée. Je réfléchis un peu avant de déclarer « Saphir » Oui j'aime bien Saphir.

Un sujet qu’on devait aborder, mais j’aurais aimé le faire dans la bonne humeur, pas parce que c’était la seule solution qu’elle avait trouvée pour m’adresser la parole et tenter de briser ce mur de glace que j’avais construit ses derniers jours. Elle m’avait fait du mal et je sais bien que le problème vient de Joanie, mais je ne peux pas m’empêcher de penser qu’elle n’a pas confiance en moi et que jamais je ne serais à la hauteur de son Ashley, elle l’avait mis sur un piédestal et j’avais du mal à gravir les marches pour le détrôner. Au final, je n’avais pas confiance en moi et j’avais du mal à avoir confiance en elle, surement besoin qu’elle me montre que c’est bien moi qu’elle voulait, mais pas en éloignant mon amie. La discutions continue et à l’évocation de sa seconde proposition j’ai envie de tourner la tête, la regarder et lui sourire, mais je résiste car je sais que si je croise son regard, je vais fondre immédiatement et elle s’en sortira comme si de rien était je n’ai pas envie de lui mâcher le travail pas cette fois. Je fixe un point dans la rue et je m’y tiens, mais le petit sourire qui se dessine sur mes lèvres celui-là je ne le contrôle pas “Des pierres précieuses …" je me tais quelques secondes, alors que plusieurs prénoms me viennent en tête “c’est exactement ce que je pense de ses bébés” même si la relation avec Octavia n’étais pas au beau fixe, j’étais plus serein à présent à l’idée d’avoir ses enfants “Ambre, Agathe, Emeraude, Opaline... enfin ça fonctionne qu’avec des filles” ce que voulais la belle, même si au fond de moi j’espérais avoir aussi un garçon.

Le sujet est lancé, donc l'ambiance dans la voiture est un peu moins pesante. Un peu. Mais il évite toujours de me regarder. Je ne sais pas quoi faire pour attirer son attention. Enfin si. Je sais très bien ce qu'il attend. Mais je ne peux pas faire ça. Je ne peux pas m'excuser. Car en réalité je me sens légitime de détester cette fille. Alors non je ne vais pas m'excuser. Je me concentre sur les prénoms de bébé, c'est plus facile pour moi. J'évoque l'idée qu'on choisisse des prénoms assortis, qui vont bien ensemble, pour renforcer l'unité entre ces deux. Et puis je lui propose un prénom qui me vient en tête, Saphir. Oui j'aime bien ce prénom. Et de toute évidence, il semble aimer l'idée aussi. Une pierre précieuse. Oui c'est ça, ces bébés représentent un joyau pour moi. Même si tout n'es pas parfait autour d'eux, même si on est pas les meilleurs amis du monde.  Je souris quand il formule a haute voix ce que je viens de penser. Des pierres précieuses, voilà ce que sont ces bébés. Je hoche la tête et doucement ma main vient se glisser sur sa cuisse « C'est ce que je pense aussi » Puis je l'écoute me donner une liste de prénom que ce que je viens de lui dire lui évoque. Je souris « Opaline, j'adore ! » En plus je trouve que ça vas bien avec Saphir. « Opaline et Saphir, c'est adorable » Oui ça me plait bien, vraiment. Je souris quand il me dit que ça ne marche qu'avec des garçons. Je souris doucement « Je te le dit, ce sont des filles, je le sens » Je ne sais pas pourquoi, peut être l'instinct. Mais je lui demande quand même « Tu avais des idées de prénoms pour les garçons ? »

Nous sommes sur la même longueur d’ondes et je me dis qu’on ne peut pas rester en froid comme ça elle à sa fierté et moi je suis trop blessé pour ravaler la mienne, cette tension pourrait encore durer des jours, sa main se glisse sur ma cuisse, je frissonne, elle tente un rapprochement et elle sait très bien que je ne peux pas lui résister. Je ferme les yeux et je plonge ma tête dans mes bras, tentant tant bien que mal de ne pas craquer, de calmer ma respiration, elle ne peut pas gagner à chaque fois, je suis à ses pieds la plupart du temps, mais pas cette fois, c’est à elle de ramer. Je redresse la tête, toujours à fixer ce point j’aimerais bien qu’il se passe un truc là tous de suite, histoire qu’on bouge un peu, que je pense à autre chose que sa main sur ma cuisse ou de ses lèvres sur les miennes. “Je trouve aussi que ça va bien ensemble, il faut qu’on note ça quelque part on a encore quelques mois pour avoir d’autre idées.” depuis le début elle est persuadée que ce sont des filles, alors je vais dans son sens, pour ne pas la stresser ou l’énerver “et comme tu obtiens toujours ce que tu veux...” ce pic là je ne le contrôle pas, je voulais éviter de me prendre la tête, ou d’être méchant ça commence mal. Elle me pose quand même la question pour un garçon et j’apprécie quand même qu’elle s’y intéresse “Je t’avoue ne pas vraiment y avoir réfléchis, mais si on reste sur le même thème Ruby, c’est mixte” dis-je en haussant les épaules. Ils ne se passent rien dans cette rue et je commence à me demander si Nico ne nous a pas mener en bateau en nous envoyant dans une rue au hasard juste pour nous forcer à nous parler, la tentions au bureau étant palpable entre nous.

Déjà il ne me dégage pas ma main quand je la pose sur sa cuisse, c'est un bon point. Mais il ne pose pas la sienne sur la mienne, il continue toujours de fixer je ne sais quoi au fond de la rue. Rue bien trop calme d'ailleurs. Je le laisse donc surveiller et me concentre sur ma main, caressant doucement sa cuisse dans l'espoir de faite naitre chez lui une réaction, même toute petite. J'associe deux prénom, Ruby et Opaline, qu'il a proposé. Plus je me le répète dans ma tête, plus je trouve que oui ça vas bien ensemble. Je pose ma seconde main sur mon ventre un peu rond déjà et je le caresse alors qu'il dit qu'on devrait les noter. « Ne t'en fais pas, j'ai noté ça dans ma tête. Tu sais quand je me serais installé, j'ai envie de commencer les chambres. Tu m'aideras ? » Puisque nous avons convenu que les bébés resterons avec moi, au moins la première année, ce seras chez moi, forcément, qu'on feras leur chambre, mais je veux l'impliquer autant que possible. Car ce sont aussi ses enfants. Il me dit qu'on a encore le temps de changer d'avis, c'est vrai, la naissance est pour fin juillet, même si je me doute que des jumeaux, je n'irais pas à terme. Peut être juin, ou mai dans le pire des cas, mais j'espère allez le plus loin possible. Puis j'évoque que ce sont des filles. Sa réponse me crispe, m'agace et je retire aussitôt ma main. De toute évidence il a décidé de continuer a être con. Je ne lui répond même pas. Et quand il me dit que Ruby est mixte, je ne répond rien non plus. Je lui tourne même le dos. J'ai essayé, il ne fait pas d'effort je n'ai plus envie d'en faire. Que cette planque en finisse.

On dirait qu’on a déjà des prénoms, à moins qu’entre temps on craque sur d’autre ces deux-là sont bien partit pour rester de plus ils nous plaisent à tous les deux et ça ce n’est pas anodin, vu qu’on n'était pas forcément tout le temps d’accord. Elle me parle déjà des chambres dans sa nouvelle maison “Ce n’est pas un peu trop tôt ?” demandais je “Enfin tu vas trouver ça peut être bizarre, mais j’ai peur que si on commence trop tôt ça nous portes la poisse... je suis sans doute un peu trop superstitieux, mais je n’ai jamais eu beaucoup de chance dans ma vie alors je me méfie maintenant” je la vois du coin de l’œil glisser sa main sur son ventre et à ce geste je ne peux résister, je lutte, mais déjà mes bras quittent le volant, je me pose contre le dossier de mon siège, alors que je m’apprête à avoir un geste envers elle, cette réplique, ce pic que je n’ai pas pu retenir la braque instantanément, elle retire sa main de ma cuisse, elle me tourne le dos, elle boude. Mes deux mains encore posé sur le volant se serre contre celui-ci, c’est elle qui est en tort et c’est encore madame qui boude j’hallucine. Je soupire, j’en ai marre de cette situation, ça ne s’arrangeras jamais. Je lâche le volant, je pose mon coude sur la fenêtre, passant ma main sur le visage je fixe l’autre côté de la rue, on encore plusieurs heures à tenir enfermé ici, je crois qu’une planque n’a jamais été aussi longue, j’ai limite envie de tout arrêter, démarrer la voiture, déposer Octavia et continuer à rouler sans m’arrêter.

Je haussais les épaules. Il avait peut être raison, c'était tôt pour préparer les chambres. Mais je le sentais bien moi. Je répond « Si tu veux on peut attendre les trois mois, ce seras fin février. Mais y'a pas de raison. Lou a survécut alors que je faisais un déni. Ces petites là seront en pleine forme. » Non je n'avais pas de crainte. Mais si ça le rassurait. Je pouvais bien attendre un peu. Mais pas trop tout de même. Je ne voulais pas être prise au dépourvu quand les bébés arriverons. Je caresse mon ventre quand on parle prénom. Et je me détend un peu. Un peu, c'est de courte durée. Car je n'apprécie pas vraiment cette remarque qu'il me fait. Alors je lui tourne le dos. J'ai besoin de souffler un peu de ne plus le voir car je ne me sens pas bien. A son tour il se tourne vers son côté. Et le silence commence a peser. Je caresse nerveusement mon ventre. Puis quand le silence est trop pesant je finis par soupirer. Je sais que je ne devrais pas. Mais je ne tiens plus. Alors j'ouvre la portière, je sors un instant. Et quand je suis certaine d'être hors de sa porté de regard, je fond en larme. Je ne supporte plus cette tension. Je donne un coup de pieds dans une boite qui traine et pousse une série d'injure.

“Je ferais ça au mois de mars, comme ça, ça nous laisse le temps de réfléchir à la décoration tout ça... de plus tu ne m’as toujours pas dit quand tu voulais aller trainer les magasins ? A moins que tu ailles déjà faire du repérage avec Zola?” je me détend en parlant des bébés, doucement, mais bien vite la tension réapparait, trop vite même. Chacun dans son coin à bouder un silence de pierre entre nous, jamais ça n’avait été comme ça, au moins quand elle me détestait avant, elle m’envoyait des pics, elle n’était pas silencieuse comme ça. Alors que je fixe une porte qui reste désespérément close, je l’entends soupirer, ouvrir la portière et sortir aussitôt je me redresse je la regarde partir “Fais chier !” que je m’écris dans la voiture, je m’assure qu’il n’y a personne et je sors, je pars à sa poursuite, je la retrouve dans une petite ruelle entrain de jurer dans son coin, elle pleure et je ne m’attends vraiment pas à ça de sa part, je m’approche d’elle doucement “Chaton...” je craque, elle à gagner, mais je m’en fiche je ne supporte pas de la voir comme ça je prends sa main et qu’elle le veuille ou non je la prends dans mes bras, une main dans son dos l’autre à l’arrière de sa tête, je caresse doucement ses cheveux en déposant un baiser sur son front “Stp arrête de pleurer”