L’été était présente depuis déjà quelques semaines et je n’avais malheureusement pas encore eu la chance de pouvoir profiter de cette belle saison estivale. Mon nouveau boulot de secouriste à la caserne 51 me prenait énormément de mon temps, sans parler du fait que j’acceptais sans rechigner de faire des heures supplémentaires. La raison ? Je devais faire mes preuves, j’avais besoin de me prouver à moi-même que j’en étais capable. J’étais dans une période de ma vie ou j’avais besoin de prendre un nouveau départ, je devais arrêter de regarder derrière moi, car il fallait être honnête : je ne retrouverais jamais ma vie d’avant. Cela faisait deux ans que Billy était décédé, que j’avais mise ma vie entre parenthèses et aujourd’hui, je devais saisir cette opportunité pour aller de l’avant. Ma famille était au courant du chagrin auquel j’avais dû faire face et heureusement pour moi, Elio et Gemma avaient été là pour me soutenir, je leur en était d’ailleurs éternellement reconnaissante, car je ne suis pas certaine que j’en serais là aujourd’hui sans eux. Allongée sur ma serviette de plage les pieds dans le sable, j’étais en train de lire un bouquin lorsque mon téléphone se mit a sonner. Elio, mon jumeau. Je décrocha sans attendre afin d’entendre sa douce voix et de savoir ce qu’il voulait. Non, je suis en repos aujourd’hui… Un sourire se dessina sur mon visage lorsqu’il me proposa de venir me rejoindre. Et bien figure toi que je dore la pilule à Miami Beach, tu viens? Je doutais qu’il refuse de venir passer l’après-midi sur le sable, mais je préférais tout de même lui dire où j’étais exactement. Génial, à toute à l’heure alors et ramène une bouteille d’eau s’il te plaît. Avec la chaleur qu’il faisait, la mienne était déjà chaude et imbuvable. Moins d’une heure plus tard, j’aperçus Elio et lui fit signe pour qu’il me voit à son tour. Saluuuut ! dis-je alors que je me décala pour lui faire de la place sur ma serviette de plage XXL. Ça va toi ? C’est cool que tu sois là! Je m’approchais et déposa un petit bisou sur sa joue comme je le faisais à chaque fois que je le retrouvais.
J’avais des journées chargées, éprouvantes à cause de ma charge de travail mais j’aimais ce que je faisais et je ne rechignais jamais. J’aimais trop ce que je faisais pour me plaindre. Mes journées passaient à une allure folles mais encore plus depuis que j’étais en couple avec Camila, puisque je devais concilier ma vie professionnelle ainsi que ma vie privée, ce qui n’était pas toujours facile mais j’aimais relever des défis...et c’était exactement ce que je faisais. Bref, aujourd’hui j’avais besoin de voir ma sœur, de partager de nouveaux moments en sa compagnie tout en laissant nos âmes d’enfants prendre le dessus. Je souriais bêtement en entendant sa voix à l’autre bout du téléphone. « A Miami Beach et tu ne m’appelles pas ? Je ne l’oublierai jamais. Sache le. » dis-je juste pour la faire ronchonner un peu. Je l’a connaissais tellement bien, après tout c’était ma jumelle, mon double, que je savais pertinemment comment elle allait réagir. « Une bouteille d’eau. J’aurai tout entendu. » dis-je avant de raccrocher et d’aller préparer mes affaires afin d’aller la rejoindre le plus rapidement possible à la plage.
Je n’avais pas mis beaucoup de temps pour aller à notre point de rendez-vous, en vélo, et impossible pour moi de louper ma blonde qui était allongée sur sa serviette. Je souriais tout en prenant mon vélo avec moi pour aller vers sa serviette où j’allais m’installer à ses côtés. Sans perdre de temps je la prenais dans mes bras tout en lui déposant un baiser sur sa joue. « Je suis content de pouvoir être là avec toi aujourd’hui. » Et j’en avais bien besoin. Je me décalais un peu avant de prendre la bouteille d’eau pour lui tendre. « C’est officiel j’ai hérité du cerveau..et pas toi. » Oui comment pouvait-on oublier la bouteille d’eau en allant à la plage ? Telle était ma question. « Comment ce sont passées tes dernières gardes ? » demandais-je avant de retirer mes vêtements pour être en maillot de bain, prêt à aller plonger dans cette eau turquoise et très certainement chaude. Les plages de Miami étaient très bien réputées pour ça et depuis que j’avais décidé d’habiter ici, je passais tout mon temps libre à venir me dorer la pilule ainsi qu’à sauter du haut des rochers. Une habitude que détestait ma sœur puisque je prenais un peu de risque lorsque je le faisais mais j’aimais ça et pour rien au monde j’arrêterai de le faire. Malheureusement pour elle.
J’étais heureuse de savoir qu’Elio allait finalement me rejoindre à Miami Beach, pour passer une après-midi en ma compagnie au bord de l’eau. Mon frère jumeau était sans doute la personne la plus important à mes yeux dans se monde, il était mon autre moitié et nous avions toujours été complice depuis notre naissance. Quand j’avais quittée Maranello pour mes études, la séparation avait été très difficile pour moi, mais quelques années plus tard, il avait à son tour, décidé de poser ses valises à Los Angeles pour mon plus grand bonheur. J’avais toujours eu besoin de lui, de sa présence pour me sentir bien. J’étais donc ravie qu’il veuille bien me rejoindre à la plage. Je pensais que tu bossais aujourd’hui ! Je ne connais pas ton planning à la minute je te rappelle! dis-je en ronchonnant légèrement, oreille collée à mon téléphone, même si j’étais certaine qu’il disait cela dans l’unique but de me faire râler. Allez fait pas l’idiot, la mienne est déjà chaude et maintenant, j’ai soif! Je n’allais tout de même pas boire d’eau chaude. De ce fait, après avoir raccroché avec mon frère je décida de viser celle-ci à côté de moi.
En entendant que mon frère arrive sur la plage, j’en profita pour continuer de lire quelques pages de se bouquin que j’avais commencé la veille. J’aimais énormément lire, ça avait toujours été comme ça et si celui-ci me plaisait réellement, j’étais même capable de le terminer en une nuit. C’est d’ailleurs pour cela que j’avais une belle collection dans la bibliothèque que j’avais monté avec l’aide de mon frère dans ma maison. Je referma celui-ci quelques minutes plus tard en apercevant Elio au loin, vélo à la main. Je lui fis évidemment une place à mes côtés alors qu’il me prit dans ses bras avant de déposer à son tour un bisou sur ma joue. Plaisir partagé! C’était d’autant plus agréable que ce petit moment soit totalement improvisé, moi qui pensais passer le reste de la journée seule. Ça, c’est toi qui le dit… ajoutais-je sourire en coin alors qu’il me donnait la bouteille d’eau. Merci beaucoup en tout cas. J’ouvrais immédiatement la bouteille d’eau et avala quelques gorgées avant de ne mettre celle-ci dans mon sac de plage en osier. Elio retira ses vêtements et s’installa à mes côtés en me demandant comme le boulot c’était passé dernièrement. Plutôt bien. On arrête pas avec Eileen mais c’est tellement agréable de bosser avec elle, elle est géniale. Et pour rien au monde je ne regrettais d’avoir changer de métier. Et toi alors ? Les affaires marchent bien? demandais-je même si je n’avais aucun doute sur ça. Ça se passe toujours aussi bien avec Camila? Même si mon jumeau n’avait n’avait pas mis des mots sur sa relation avec sa fiancée, je le savais déjà très attaché à elle, je m’en rendais compte rien qu’à la façon dont il parlait d’elle.
Je ne pouvais me retenir de sourire à ma sœur jumelle car elle me connaissait comme personne et j’aimais énormément passer du temps avec elle. En réalité, lorsque je n’étais pas à ses côtés je me sentais comme à moitié vide...comme si il me manquait la moitié de moi-même. C’est la particularité des jumeaux et nous n’échappons pas à cette règle. « Je travaille toujours, tu devrais le savoir mais pour toi je peux toujours prendre des pauses. » dis-je avant de rire en l’entendant ronchonner en fond. « Joue pas ta princesse, j’arrive. » riais-je à nouveau. J’aimais l’entendre ronchonner et je m’en amusais très régulièrement même si ce n’était pas mon premier souhait aujourd’hui. Plusieurs minutes après avoir raccroché je me retrouvais enfin face à ma sœur et je souriais de toutes mes dents avant de la prendre dans mes bras. Je me sentais enfin plein et moi-même, comme si j’avais retrouvé mon éclat en une seule seconde. « C’est avec plaisir mas tu me dois une bouteille la prochaine fois que tu viens...» dis-je avant d’hausser les épaules. J’aimais l’embêter et je savais parfaitement qu’elle allait rebondir sur cette phrase, ce qui allait me faire rire...à coup sur. « C’est plutôt agréable de t’entendre parler aussi positivement de ton boulot. » C’était toujours plus simple d’aller travailler lorsqu’on s’entendait bien avec son (sa) partenaire et Yvana semblait être réellement bien intégrée sa nouvelle équipe, et j’étais vraiment fier et heureux pour elle. « Tu vas apprendre beaucoup de choses à ses côtés. » dis-je simplement. J’avais déjà pu entendre plusieurs choses sur Eileen, avec un ancien ami, et je savais qu’elle avait de l’expérience et beaucoup de conseils à donner. Yvana était réellement bien tombée...et tout doucement mes craintes que j’avais sur ma sœur s’estompaient petit à petit. Elle faisait un métier dangereux et j’avais, quotidiennement, peur pour elle...je ne pourrai jamais me relever si il lui arrivait quelque chose. « Les affaires fonctionnent très bien. Je continue de captiver l’attention de nouveaux acheteurs tout en m’occuper des clients actuels et des futurs projets de l’entreprise. En bref je n’arrête pas. » dis-je avant de lâcher un petit rire, mais c’était ce que j’aimais le plus dans mon métier...mes journées passaient à 1000 à l’heure. « Et bien tout se passe bien avec Camila, c’est vraiment une belle personne et je pense qu’on est sur la même longueur d’ondes...et ce, pour mon plus grand bonheur. » J’étais sincère en parlant d’elle ainsi, elle avait totalement conquis mon coeur et j’étais réellement heureux à ses côtés… en espérant que ça dure ainsi. « Et toi ? Tu as quelqu’un en tête ? »
Oui et des fois tu travailles un peu trop… ça te feras du bien de faire une petite pause en ma compagnie. Dis-je en souriant alors que nous étions au téléphone. Moi? Une princesse? Tout à fait! Et je l’assumais entièrement, mon jumeau le savais très bien, mais je savais que je le pouvais car je ne le faisais pas avec n’importe qui. Cela faisait du bien de pouvoir avoir des moments comme ceux-là avec Elio puisque durant des années, nous avions été loin l’un de l’autre et ce n’était clairement plus pareil sans lui depuis que j’avais aménagée à Los Angeles. J’avais donc très hâte qu’il vienne à ma rencontre d’ici quelques minutes. Quand il me serra dans ses bras je sentais mon coeur se réchauffer et je souriais en croisant de nouveau son regard une fois qu’il s’était écarté. Après avoir vu une gorgée de la bouteille d’eau qu’il me tendait je râlais à sa petite remarque et ajouta, Ouais, pas de soucis. La prochaine fois que je viendrai chez toi, je t’amènerai carrément un pack d’eau… dis-je amusée avant de ne lui tirer ma langue. Mon frère aimait m’embêter et d’ailleurs, je rentrai toujours dans son jeu. Oui, Eileen est vraiment douée et elle m’apprend énormément de choses. Bien évidemment, je savais exactement ce que je faisais lorsque j’étais de garde à l’ambulance, mais c’était toujours mieux d’apprendre sur le terrain que lorsque j’étais en formation et que ce n’était que de la théorie. On parlait de nos boulots et je lui demandai à mon tour comment les affaires allaient de son côté. Je suis certaine que notre oncle et papa sont très contents du boulots que tu accomplis pour l’entreprise. J’étais sincère. Mon frère était excellent dans ce qu’il faisait et même si je trouvais parfois qu’il se tuait a la tâche, je savais qu’il faisait cela pour une bonne raison. Parce que tôt ou tard, il finirait par reprendre les rennes des deux entreprises et qu’il devrait être à la hauteur. Je suis vraiment heureuse pour toi. Ça me rassure que votre relation ait évoluée de cette façon, parce que je détestais vraiment l’idée que tu te mari pour faire plaisir à papa… Je n’avais jamais compris le délire de papa, de vouloir marier ses enfants avec une personne qu’il avait lui-même choisi. Fort heureusement, notre père ne m’avais jamais embêté avec cela car je m’étais mise très jeune avec Billy et que l’on souhaitait nous mariés. Billy était très apprécié par mes parents et mon père n’avait jamais vu d’inconvénient à ce que je l’épouse. Malheureusement, le destin me l’avait arraché il y a deux ans et je ne m’en étais pas encore remise. Moi? Non… personne. Je n’arrive toujours pas à me faire à l’idée que je vais devoir avancer sans Billy… Pour l’instant, je ne préférais pas y penser et j’étais loin d’être prête à refaire ma vie avec un autre homme.
Rejoindre ma sœur à la plage avait été la décision la plus positive de cette journée et je savais très bien que j’allais passer un agréable moment en sa compagnie. Il était temps que je coupe un peu avec le boulot et avec la rentrée qui arrivait à grand pas car j’allais devoir travailler plus durement afin de concrétiser des projets. Ce n’était plus une question d’école, de classe ni même de cartable et de stylos mais bien de planifier toute l’année avec des rendez-vous professionnels, des galas, des soirées de charités...bref il fallait que je réfléchisse à cette nouvelle rentrée. Bref j’avais mis mon cerveau sur off le temps de plusieurs heures. « Il va falloir car j’ai du toucher à mes économies pour t’apporter de l’eau. » dis-je avant de mêler mon rire au sien. Rire avec elle était quelque chose que j’aimais tout particulièrement car je sentais nos deux énergies se rejoindre et c’était plus qu’agréable. Elle était ma moitié, ma jumelle...bref c’était mon double au féminin. « Tu penses à évoluer dans ton domaine ? » Je voulais savoir si elle avait d’autres projets professionnels en tête. Je savais très bien qu’elle était secouriste mais il était sur et certains qu’elle puisse évoluer au fil du temps dans une caserne...et j’avais hâte de savoir ce qu’elle avait en tête. « Je l’espère car je donne le maximum tous les jours. » C’était ce que je faisais depuis que j’avais accepté de prendre ce rôle dans la firme mondiale mais ce n’était pas facile tous les jours. J’avais une énorme charge mentale et j’essayais de ne pas me laisser submerger par tout ça...et ce n’était pas toujours simple. Ma famille était plus qu’important à mes yeux et j’avais toujours agis pour leur bonheur avant de penser au mien. J’avais accepté mon destin professionnel puis mon destin amoureux...mais j’étais fier de moi car tout ça me convenait à 100 %. « Je suis heureux aussi d’être tombé sur une femme comme Camila, vraiment. » Elle était extraordinaire, à mes yeux, et mes sentiments envers elle évoluaient au fur et à mesure...j’étais amoureux d’elle, et c’était totalement incroyable. Jamais je n’aurai cru pouvoir tomber in love de cette femme. Je tournais délicatement mon visage vers ma sœur avant de grimacer quand elle évoquait Billy. Je savais pertinemment qu’elle souffrait de son départ, même si elle ne m’en parlait plus, et cela me brisait le coeur. Je détestais la voir aussi triste et souffrante. « Oui, c’est une étape difficile à passer mais tu es quelqu’un de fort et je sais que tu vas réussir à avancer. » Je prenais sa main avant de la serrer dans la mienne. « Tu me le prouves au quotidien et surtout depuis ce fameux jour. Tu es merveilleuse...forte...courageuse...tu vas t’en sortir et je t’aiderai à le faire. » C’était la réalité, et elle le savait mais je voulais lui rappeler quand même. C’était important.
Ça, ça m’étonnerait… dis-je en riant. Si nous avions grandit dans une des plus riches famille de Maranello et que je luxe était plutôt "normal" pour nous, nous avions toujours su garder la tête sur les épaules. Bien évidemment j’aimais les belles choses, mais je n’en restais pas moins simple et je connaissais assez mon frère pour savoir qu’il ne dépensait pas non plus son argent a tout va. Pour l’instant non. A vrai dire je commence tout juste à prendre mes marques, mais peut-être plus tard, oui. Cela allait bientôt faire un an que j’étais à la 51 et si je m’entendais extrêmement bien avec l’équipe, j’étais encore novice dans le domaine. Bien sûr, je savais exactement ce que je faisais et j’étais sereine d’avoir un binôme comme Avery, qui m’aidait à m’épanouir et à me guider lors de nos interventions. En tout cas, j’ai toujours de bons échos. Quand bien même je ne faisais pas partie des entreprises familiales, je n’en restais pas moins au courant. Mon père m’en parlait dès que je lui posais des questions et je le savais très fier de son fils. Je sais que c’est très important pour toi, mais fais quand même attention à ne pas trop t’oublier. Et puis… tu as une vie privée à présent. Je savais mon père peu présent à la maison familiale et étant donné que nous étions tous partis pour construire nos vies, ma mère se retrouvait souvent seule. C’était difficile pour elle, mais heureusement, elle le comprenait et faisait avec. J’espérais seulement que mon jumeau ne fasse pas les mêmes erreurs avec Camila, qu’il prenne le temps pour passer des moments avec sa fiancée. Ça je le sais. D’ailleurs, je suis vraiment contente pour toi, vous avez l’air de très bien vous entendre et de vraiment tenir l’un à l’autre. Mon frère avait vécu une séparation douloureuse avec Noa et je le savais bien plus renfermé sur lui-même depuis. Mais doucement, il reprenait les commandes de sa vie privée et j’étais heureuse qu’il soit tombé sur une jeune femme comme elle. Au moins un de nous deux était heureux. Je n’arrivais pas à faire le deuil de mon fiancé et même si j’étais consciente que je devais avancer sans lui, c’était bien plus facile de le dire que de le faire. Certains jours, j’ai l’impression que c’est plus facile que d’autres… mais je sais que je n’ai pas le choix. Il faut que je passe à autre chose. Je ne parlais que rarement de Billy, même avec mon frère. C’était beaucoup trop dur d’évoquer des souvenirs à propos de mon fiancé défunt et je détestais me sentir vulnérable. Je préférais gérer seule mes émotions, mes proches savaient exactement que je fonctionnais de cette façon et c’est sans doute pour cela qu’ils ne me parlaient jamais de lui. Je pressais doucement la main de mon frère dans la mienne, ce petit geste réchauffait mon petit coeur. Merci Elio… je sais que je peux compter sur toi. Mais ne t’en fais pas, ça va. Et je crois que pour l’instant, je m’en sors plutôt bien. Je n’étais pas du genre à me laisser abattre, ce n’était pas dans ma nature, mais je devais être honnête en disant que j’avais parfois des jours sombres.
J’aimais parler de tout et de rien, avec ma sœur, d’être sans gènes car c’était ma manière de montrer qui j’étais réellement...et même si j’essayais de le faire avec tout le monde, je ne pouvais pas être quelqu’un d’autre avec ma jumelle. Impossible car j’étais son sang, sa moitié, son reflet. Elle me connaissait sur le bout des doigts et c’était réciproque pour moi. Je détestais savoir qu’elle me cachait des choses ou même qu’elle me mente...mais heureusement pour nous, on avait horreur de ça, et on avait opté pour une transparence totale l’un envers l’autre, et ce depuis toujours. « Oh mais je me doute que ça soit pour dans quelques années, mais tu aurais déjà une idée de ce que tu aimerais après secouriste ? » Je ne connaissais pas trop ce domaine mais je savais qu’elle pouvait évoluer et ce à plusieurs reprises, ce domaine était très vaste...ce qui était plutôt enrichissant, et motivant pour toute la caserne. Quant à moi j’avais, également, beaucoup de possibilités pour évoluer dans mon domaine et c’était ce qui était intéressant même si ça me faisait peur. Une peur que je ne disais pas à voix haute mais j’étais conscient, depuis toujours, que le jour où je prendrai du grade c’était à cause du départ de mon père ou de mon oncle, de la firme...rien de positif en soit. Bref, plus les jours passaient et plus je prenais de l’importance au sein de l’entreprise familiale et c’était plaisant. J’aimais donner le meilleur de moi-même et visiblement ça rassurait mon père. « Oui je le sais bien, mais j’ai toujours beaucoup travaillé pour eux et je ne peux pas tout laisser tomber maintenant que j’ai une chérie. » dis-je très sincèrement. J’avais déjà connu cette situation lorsque j’étais avec Noa et j’avais réussi à combiner les deux sans trop de difficultés donc je ne me faisais pas de soucis, j’allais encore y arriver avec Camila. Ce n’était pas soucis à mes yeux puisque j’adorai me donner des défis pour les relever. J’étais comme ça, et ce depuis ma plus tendre enfance. « Je n’aurai jamais pensé qu’un jour je puisse m’attacher à la femme que papa m’aurait choisi et encore moins à Camila. » dis-je en faisant référence à notre passé, le tout en riant. « mais plus les jours passe et plus je m’attache à elle, et mes sentiments prennent un peu plus de place également. » C’était la réalité et même si je ne le verbalisais pas toujours, Ivana était totalement au courant de ce qu’il se passait dans mon coeur. Aucun secret pour elle. Impossible puisqu’elle lisait en moi comme dans un livre ouvert. « Ce n’est pas une impression. Il y a des jours plus faciles que d’autres, des jours où tu as plus confiance en toi, où tu te sens plus forte, plus jolie, plus apte à tomber sur une nouvelle personne...et d’autres jours où tu ne te sens pas capable de le faire, mais ne te mets pas la pression. Tout viendra quand tu ne t’y attendra pas. Laisse le temps et le destin faire les choses. » C’était sincère, je savais qu’un jour elle retomberait sur un homme qui lui ferait vivre de très belles choses, vivre de nouvelles émotions, sensations. Ce n’était qu’une questions de temps, j’en étais conscient. Je caressais tendrement sa main avant de lui sourire tout en hochant la tête par la suite. « Tu t’en sors très bien même, il doit être fier de toi, là-haut. » Je souriais avant de la prendre dans mes bras et de lui faire un baiser sur sa joue. Si il manquait à ma sœur, il fallait savoir qu’il me manquait aussi...on avait une très belle relation ensemble, et il était un réel ami. Un ami qui manquera de plus en plus, mais je me devais d’être là pour ma sœur, pour l’épauler et l’aider à avancer. Coûte que coûte.
Avec Elio je pouvais être moi-même sans réellement faire attention à ce que je pouvais dire ou même faire. Nous avions toujours été fusionnel l'un avec l'autre, si bien qu'il n'y avait même pas besoin de mot pour savoir si l'autre allait bien ou non. Pour l'instant non. Je ne préfère pas trop penser à l'avenir pour le moment. Je préférais me contenter de ce que je pouvais avoir et j'avais totalement le temps d'y réfléchir plus tard. J'étais secouriste à la caserne 51, c'était bien assez à mes yeux. Evidemment, j'étais une personne pleine d'ambition, ce n'était pas ça le problème. D'ailleurs, mon frère l'était lui aussi et j'étais certaine qu'il aurait un avenir brillant au seing de l'entreprise familiale, il avait toutes les capacités nécessaire à son futur poste. Je ne te parle pas de tout laisser tomber, juste de ne pas mettre ta vie privée en péril. Lexie mérite que tu sois présent pour elle. C'était important d'être là pour l'autre, de faire de son mieux pour rendre heureux la personne qu'on aimait et ce n'est certainement pas en était absent qu'on pouvait le faire. Comme quoi, tout est possible! Mais j'avoue que je ne sais pas comment à fait papa pour te "trouver" une personne qui semble réellement te plaire. C'est complètement dingue! Dis-je en riant, alors que dans ma tête, quand j'avais appris que notre père avait trouvé une femme pour mon frère, je m'étais fait tout un film à ce sujet. Je l'imaginais bien plus âgée, snob au possible et qui n'allait clairement pas correspondre à Elio. Hors, pour mon plus grand bonheur je m'étais totalement trompée sur son compte et je trouvais qu'ils faisaient un beau couple tous les deux. Je sais bien... et je suis vraiment heureuse pour toi. Dis-je alors que je le regardai en souriant. Je crois d'ailleurs que je ne l'avais jamais vu aussi heureux et j'étais soulagée de ça. J'avais bien peur que mon frère soit malheureux aux côtés d'une femme avec qui il ne s'entendrait pas. Oui... on parlait de moi, de mes sentiments à propos de la perte de Billy. Je lui confiais que ce n'était pas toujours facile, mais que je n'allais pas renoncer à essayer d'aller mieux. je m'accroche comme je peux, mais je sais qu'un jour, je finirai pas retrouver le goût à la vie. Je savais que c'est ce qu'il aurait voulu pour moi, que j'avance et que je trouve de nouveau le bonheur. Je ne parlais pas spécialement d'avoir une nouvelle relation avec un homme, parce que je n'étais pas encore prête pour ça, mais simplement d'apprécier chaque petit moment de la vie. ça me touche vraiment ce que tu dis, merci. Et je sais que tu l'aimais beaucoup et qu'il te manque à toi aussi... Mon frère caressait tendrement ma main, un petit geste plein de réconfort qui me faisait doucement sourire. Si Elio n'était pas là, je ne savais pas ce que je deviendrais sans lui. Mon pilier. Mon frère avait toujours apprécier mon fiancé, alors je comprenais tout à fait que je n'étais pas la seule à souffrir de son absence. Il resterait dans nos cœurs, mais nous devions tous aller de l'avant. Je me blottissais dans les bras de mon jumeau, il me faisait un petit bisou sur la joue et j'ajoutais. Bon... et si on arrêtait de parler de ça...? J'ai bien envie d'aller me baigner, tu viens. dis-je alors que je me levais de ma serviette et que je courrais vers l'immensité bleue qui se trouvait devant nous.
En tant que jumeau nous nous comprenions avec un seul regard, on avait un lien très solide entre nous mais...on connaissait suffisamment l’autre pour savoir quel mot utiliser pour faire réagir l’autre. Nous étions les mieux placés pour faire du mal à son jumeau de la même manière où nous étions les mieux placés pour s’aimer. C’était une relation inexplicable et j’avais beaucoup de mal à mettre des mots sur notre relation, elle était unique et c’était ce que j’aimais le plus entre nous. Je m’estimais chanceux de pouvoir l’avoir dans ma vie, et de partager tout ce qu’il m’arrivait avec elle. J’étais tout simplement fier de faire partie de sa vie, elle était plus que courageuse. Elle était mon modèle et je ne voulais pas la décevoir. C’était ma pire crainte. « Je serai présent pour elle mais je me dois de tout faire pour être à la hauteur des attentes de papa. » J’avais été élevé comme ça car depuis ma plus tendre enfance on m’avait répété que je prendrai le rôle de notre oncle ou de notre père plus tard. On m’avait formaté ainsi et je ne me voyais pas dans un autre domaine. J’étais fier de voir le parcours que j’avais eu et surtout tout ce qui allait arriver. Un jour je serai à la tête d’une des plus grandes firmes : Ferrari. Comment ne pas être fier de ça ? Impossible. Bref je me devais d’apprendre à concilier ma vie privée avec ma vie professionnelle. J’allais apprendre à la faire petit à petit. « C’était surtout pas envisageable au début, mais Lexie est vraiment une belle personne donc je suis le plus heureux. » et ce même si elle était retournée voir son ex petit ami le temps d’un baiser. Je lui en voulais toujours même si j’essayais de passer au dessus, mais je ne lui envoyais plus de piques...il fallait qu’on passe à autre chose et je faisais du mieux possible. On avait assez parlé de moi et j’écoutais attentivement ma sœur lorsqu’elle me parlait de Billy, et j’allais poser ma main sur la sienne pour la caresser. J’étais là pour elle et même si elle vivait des choses très compliquées elle savait qu’elle pouvait compter sur moi. J’avais hâte qu’elle puisse tomber à nouveau amoureuse d’un homme bien, qu’elle soit enfin heureuse. Je ne pouvais que lui souhaiter ça. Elle le méritait plus que n’importe qui. « C’est le cas, ça viendra mais surtout quand tu ne t’y attendra pas. » C’était la vérité et quoiqu’il se passe j’allais tout faire pour qu’elle puisse vivre sa vie sereinement. Billy, de là haut ne lui souhaitait que ça...et je le savais car c’était la femme de sa vie. Ce n’était pas toujours simple de repenser à lui, à tout ce que nous avions vécu ensemble mais je ne montrais jamais mes émotions à ma jumelle. Je n’avais pas envie de lui rajouter de la peine par dessus la sienne. « Il manque à tout le monde mais il continue de vivre en nous. » souriais-je avant de lui faire un bisou sur sa joue et de la serrer dans mes bras. Elle ne restait pas trop longtemps contre moi et je comprenais rapidement qu’elle voulait qu’on passe à autre chose, ce que je pouvais comprendre. Elle ne voulait pas laisser ses émotions prendre le dessus et c’était totalement compréhensible. « Oui allons nous baigner ça va nous rafraîchir les idées. » Je me levais avant de ranger mes affaires pour éviter de tout laisser à la vue de tous, et on allait sauter dans l’eau pour enfin passer du temps ensemble. De vrais enfants mais ça nous faisait du bien de pouvoir souffler. Le reste de l’après-midi était parfait, on se retrouvait comme avant et je rentrais chez moi, le soir, le coeur léger et la tête rempli de souvenirs...
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Mer 28 Juil - 21:49
Malibu Beach, july 21’