2 jours. 48 heures. C’était le nombre d’heures qui s’étaient écoulées depuis l’annonce de la grossesse de Lexie. Notre grossesse. Le début d’une nouvelle vie ensemble. J’avais encore beaucoup de difficultés à comprendre ce qu’il se passait et à accepter cette annonce mais j’avais décidé d’être là pour ma brune dans tous les moments importants. C’était exactement ce qui allait se passer aujourd’hui puisqu’elle avait la première échographie, celle qui allait dater la grossesse...et c’était plus qu’important pour moi...et pour elle. J’avais donc décidé d’aller chercher Lexie quelques minutes avant notre rendez-vous à la clinique privée. Pourquoi ne pas aller dans un hôpital ? Pour la simple et bonne raison que je préférais que ma sexy petite amie soit prise en charge dans son intégralité, mais surtout que ça soit bien fait. C’était ma vision des faits et j’assumais entièrement le fait de privilégier la clique privée à l’hôpital. Bref je laissais tout ça de côté avant de sourire à Lexie lorsqu’elle ouvrit la porte de sa demeure. « J’espère que tu as réussi à dormir un peu cette nuit. » dis-je avant de prendre sa main pour aller en direction de la voiture. Je ne lui avais pas encore dit verbalement que j’allais l’épauler durant cette grossesse, mais surtout que j’allais assumer mon rôle de père, mais je me doutais qu’elle le savait puisque j’étais là à ses côtés. C’était la plus belle preuve que je pouvais lui donner pour le moment. Après s’être installés dans ma voiture mais surtout après plusieurs minutes de trajet, on arrivait enfin à la clinique privée. Je sortais de ma Ferrari avant d’aller lui ouvrir la porte, et je baissais légèrement mon regard vers son ventre. « C’est moi ou tu as pris plusieurs kilos en 48 heures ? » fronçais-je légèrement les sourcils. Je ne comprenais pas comment elle pouvait prendre autant de poids en si peu de temps, et cela m’intriguais énormément. Quand elle m’a annoncé sa grossesse elle n’avait pas de ventre et là tout était différent...et c’était complètement hallucinant. On marchait avant d’aller s’annoncer à l’accueil puis on allait s’installer dans la salle d’attente. Je déposais tendrement ma mains sur sa cuisse avant de planter mon regard dans le sien. « Tu te sens comment… ? » J’avais toujours eu du mal à gérer mon stresse et généralement je parlais beaucoup quand j’étais dan ce genre de situation..la preuve aujourd’hui, je posais des questions idiotes afin d’éviter de me focaliser sur ce que je pouvais ressentir.
J’étais encore stupéfaite de voir à quel point mon ventre s’était arrondie en seulement deux jours, tout juste après avoir appris que j’étais enceinte. Apparemment, en examinant mes résultats sanguins, mon médecin m’avait annoncé que je n’étais pas enceinte d’un mois ou deux, mais bien plus. Tout comme Elio, j’avais eu du mal à réaliser que nos vies étaient sur le point de totalement changer et quelque part, j’avais peur de cela. Si nous tentions de recoller les morceaux Elio et moi, notre relation était encore fragile, j’avais peur qu’il me laisse ainsi que notre enfant. Ce qui était sur, c’est que je voulais de ce bébé et sue s’il le fallait, je l’enlèverai seule. Chose que je lui avais déjà dite. Aujourd’hui, j’avais mon rendez-vous pour la première échographie qui déterminerait depuis combien de semaines j’en étais et évidemment, j’avais proposé à Elio de venir avec moi, c’était totalement son droit d’assister à cela. Pour mon plus grand soulagement, il avait accepté et m’avait proposé de venir me récupérer chez moi pour nous rendre à la clinique privée, là où ma gynécologue exercer sa profession. J’ouvrais la porte d’entrée et souriais doucement au beau blond qui se tenait en face de moi. On va dire que oui. Et toi? J’avais cogiter presque toute la nuit et je ne m’étais endormie qu’au petit matin en pensant à tout ce qui m’attendait - nous attendait. Elio avait voulu venir avec moi, mais je ne connaissais pas ses intentions, s’il faisait acte de présente juste pour me faire plaisir, ou s’il voulait réellement s’investir dans ce nouveau chapitre de ma vie. Il prenait ma main alors que je le suivais vers sa voiture pour grimper à l’intérieur. Pendant qu’il faisait le tour du véhicule je soufflais un bon coup afin de tenter de calmer mes nerfs et faisait par la suite en sorte de faire bonne figure lorsqu’il prit à son tour place sur les sièges en cuir de sa voiture. Le trajet se faisait en silence, je regardais par la vitre alors qu’on arpentait les rues de Los Angeles. Par la suite, Elio m’ouvrait la portière afin que je sorte à mon tour. Il regardait mon ventre quelques instants et fronçais les sourcils. Je sais… c’est complètement fou. Dis-je en haussant les épaules. Et même si je ne portais pas des vêtements moulants, on voyait bien mon petit ventre arrondi. On se présentait à l’accueil quelques minutes plus tard avant que l’on nous fasse patienter en salle d’attente. Je sursautais presque alors que je sentais sa main se poser sur ma cuisse, j’étais totalement ailleurs jusqu’à ce que je croise ses jolis yeux. Pour l’instant ça va. Je crois. Et toi…? Ce n’était pas totalement vrai, j’étais complètement tétanisée à l’idée de voir ma gynécologue et de ce qu’elle allait me dire. J’avais fait ma vie quelques petits excès ces dernières semaines, bu quelques verres d’alcool avec ma meilleure amie, ma soeur sans penser que j’étais enceinte. Est-ce que le bébé allait bien? Si cela ne faisait que deux jours que j’avais appris la nouvelle, je tenais déjà à lui et je ne voulais pas que es actes lui ait fait du mal. Mademoiselle Richards? C’est à vous. Quelques instants plus tard, la gynécologue apparaissait dans l’encadrement de la porte de son bureau et nous faisait signe de la rejoindre. Une fois à l’intérieur, après avoir pris place derrière son bureau elle ouvrait mon dossier et commençait à me poser des questions. Si je ne me trompe pas, vous n’étiez pas au courant que vous étiez enceinte il y a encore deux jours? Elle avait tout juste, mon médecin avait tout noté dans le dossier qu’il lui avait soigneusement transmis quelques jours plus tôt. Oui, tout a fait et je ne m’en suis pas doutée. Mon cycle était tout à fait normal et n’a pas cessé. Je parlais évidemment des périodes où j’avais eu mes règles. Je regardais rapidement Elio qui semblait comprendre de quoi nous parlions. Très bien. Elle regardait un autre documentaire avant de s’adresser de nouveau à moi. Les résultats de la prise de sang le confirme. Aujourd’hui nous allons faire une échographie pour déterminer exactement à quel moment vous êtes tombé enceinte. À cet instant je n’osais même plus regarder Elio qui devait sans doute se décomposer sur sa chaise. Elle venait elle-même de dire qu’il n’y avait aucun doute, que j’étais réellement enceinte. Ma gynécologue m’indiquait de prendre place sur le siège où elle le demandait de relever mon t-shirt afin de découvrir mon ventre. Vous pouvez venir vous assoir à côté de madame, vous verrez bien mieux l’écran de ce côté-là. Elle allumait l’échographie et préparait le reste du matériel et j’en profitais pour tourner légèrement la tête vers Elio afin de voir comment il allait face à tout ça. … ça va? Contrairement a ce que j’aurais cru, je me sentais plutôt à l’aise, mais lui? Comment est-ce qu’il vivait ça de son côté?
Cette journée allait être une première pour moi, jamais je n’aurai cru que devenir père aussi rapidement et encore moins cette année. J’avais 30 ans et je n’étais clairement pas prêt à avoir un nouveau rôle.. Je levais mon regard vers celui de Lexie lorsqu’elle m’ouvrit la porte et j’haussais les épaules. « On va dire la même chose. » dis-je doucement. Je ne savais même pas si j’allais bien ou si ce n’était pas le cas mais je n’avais pas envie de réfléchir à ce que je pouvais ressentir, c’était beaucoup trop tôt et surtout inattendu. J’aurai préféré être prêt à devenir père, à envisager de fonder ma famille avec ma conjointe...mais pas d’apprendre ce changement de vie comme j’avais pu l’apprendre avec Lexie.
On avait pas beaucoup parlé durant le trajet, nous étions tous les deux très stressés à l’idée d’aller à ce rendez-vous qui allait chambouler notre vie à tout jamais. J’allais devoir poser des questions à cette professionnelle...du moins j’allais essayer de le faire car j’avais peur que mon stresse prenne le dessus une nouvelle fois. Je détestais ne pas avoir le dessus et c’était clairement ce qu’il se passait depuis 48 heures, face à l’inconnu..soumis à ce changement. « Comment c’est possible que tu prennes autant de ventre en peu de temps ? » lui demandais-je après lui avoir ouvert la porte pour la laisser passer avant d’aller en direction de l’accueil. Je laissais les deux femmes parler pour construire le dossier de Lexie, restant à l’écart et ressentir chaque battement de mon coeur qui s’accélérait au fur et à mesure que les secondes passaient. Elle me tirait de mes rêves en me parlant et j’haussais légèrement les épaules. « Je suppose que ça va même si mon coeur s’emballe...» Je détestais me sentir comme ça et pourtant quelque chose me disait que je n’allais pas pouvoir souffler aussi rapidement que je l’aurai souhaité. La gynécologue ou sage-femme, je n’en savais fichtre rien, venait nous chercher pour aller à notre rendez-vous et je restais assis sur la chaise...silencieux, les laissant parler de la grossesse. Je me déconnectais à la vie, me laissant spectateur de cette vie qui avait décidé de prendre les devants sans attendre que je dois prêt. C’était ainsi, et il fallait que je me donne un coup de pied au cul pour me réveiller mais surtout pour reprendre le dessus. Assumer et vivre pleinement ce qui nous arrivait. Lexie venait d’aller s’installer sur la table d’examen, et je regardais la professionnelle avant d’aller m’installer à leurs côtés … sans réfléchir je prenais la main de ma brune pour la caresser. Je ne savais pas comment agir ni même les mots que je devais employer alors je laissais mon corps agir et parler sans réfléchir. C’était la meilleure chose à faire. Je laissais mon regard se poser sur le ventre, nu, de Lexie tout en prenant petit à petit conscience de ce qu’il se passait et je laissais mes yeux aller se planter dans le regard de cette demoiselle. « Je crois que ça va...» Ce qui était étrange dans cette situation c’était le fait qu’on arrive pas à réellement à se parler l’un et l’autre mais je me doutais que ça allait redevenir comme avant d’ici peu. « Je ne réalise pas ce qu’il se passe, c’est complètement fou...» Je savais que j’allais devenir père, qu’un petit bout de chou allait venir combler notre vie mais l’inconnu me faisait terriblement peur et pour la première fois depuis longtemps je ne savais pas comment rebondir. Ce qui était sur c’était que j’allais avoir besoin d’elle, comme elle de moi. A deux on sera plus fort. C’était sur et certain.
Ca sonnait presque comme un miracle puisque à la base, je n'étais pas être supposé tomber enceinte un jour. J'avais appris que j'étais stérile il y a maintenant plus de six ans et je m'étais faite à l'idée de n'avoir jamais cette chance. Hors aujourd'hui, j'étais enceinte et je n'arrivais pas à comprendre comment cela pouvait être possible. ça ira peut-être mieux d'ici quelques jours. Il fallait qu'on réalise que d'ici quelques mois on serait parents et j'étais consciente qu'Elio n'était pas du tout prêt à ça. Je ne l'étais pas non plus à vrai dire, mais il était certain que je voyais différemment les choses.
Je n'avais pas ouvert la bouche durant le trajet, je ne savais pas quoi lui dire, mais j'étais consciente qu'il allait falloir que ça change, qu'on communique d'avantage, surtout au jour d'aujourd'hui. C'est souvent comme ça quand on fait un déni de grossesse... Dis-je en passant une main sur mon ventre alors que mon fiancé regardait celui-ci totalement secouer par ce changement. Et même si ne n'étais pas calée en la matière, j'étais au courant de certaines choses. D'ailleurs, je connaissais une jeune femme à qui c'était arrivé alors qu'elle, contrairement à moi, était sous contraception. On entrait finalement dans le bureau de ma gynécologue et nous commencions à parler de mon état de santé sous l'œil attentif -ou pas- d'Elio. En relisant votre dossier, je constate également que vous n'étiez pas supposer avoir d'enfant. Disais-t-elle en me regardant droit dans les yeux. Oui, j'ai appris ça à l'âge de 22 ans, mon ancienne gynécologue avait voulue faire des examens et elle s'était rendu compte de ça. Vous comprendrez que je ne m'attendais pas à tomber enceinte un jour... J'haussais les épaules alors qu'elle me souriait. C'est donc une bonne nouvelle, si je peux me permettre. Je me contentais d'acquiescer d'un simple mouvement de tête, préférait ne pas soutenir ses mots par rapport à Elio pour qui cette nouvelle n'était pas totalement réjouissante. ça va aller, respire un bon coup. Soufflais-je doucement à Elio alors que ma gynécologue s'était levée pour allumer l’échographe qui nous permettrait de voir le bébé. Je prenais finalement place sur le siège, relevait mon t-shirt pour laisser apparaître mon ventre afin de procéder aux examens. Elio prenait place à mes côtés et attrapait ma main qu'il se mettait à caresser. J'étais soulagée de voir qu'il ne s'empêchait pas d'exprimer son amour même s'il était totalement stresser par tout ça. Merci d'être là... Parce-que clairement, je ne m'étais pas vue venir seule à ce rendez-vous. Bien évidemment, si j'avais demandé à Louanor de venir avec moi, elle serait venue. C'est juste que j'avais envie de partager ça avec lui, c'était notre bébé après tout. Complètement oui... Mais pour être honnête, j'étais heureuse, heureuse de savoir que j'allais pouvoir fonder une famille même si cela me faisait extrêmement peur. Je vais mettre un peu de gel sur votre ventre, ça risque d'être un peu froid. J'hochais la tête et la regardait faire alors qu'elle commençait finalement l'examen. Je regardais l'écran et j'étais totalement secouée lorsqu'on entendait battre son cœur. Punaise...On voit extrêmement bien votre petit bébé. Rien qu'à l'image, je peux vous affirmer que vous devez être ou presque à trois mois de grossesse. Mon médecin et ma prise de sang était donc vraies, il n'y avait pas eu d'erreur. Je n'arrivais pas à quitter l'écran du regard, notre bébé était déjà bien former, mais c'était tout à fait normal étant donné qu'il était là depuis trois mois... Il était très bien cacher alors... j'avais le ventre plat jusqu'à il y a deux jours. Elle me souriait avant d'ajouter, Oui, vous avez fait un déni de grossesse. Je constate qu'il y a de plus en plus de jeune femme dans ce cas. Elle regardait par la suite Elio avant de s'adresser à lui. Ne vous inquiétez pas, votre enfant va très bien. Je n'étais pas certaine qu'il avait pensé à ça en premier lieu, mais je ne disais rien, préférant le laisser répondre par lui-même.
« Comment peut-on faire un déni de grossesse de nos jours...» dis-je doucement quand Lexie me parlait de déni. Je ne comprenais pas cette situation et bien que ça m’avait toujours surpris, j’avais énormément de mal à l’accepter maintenant que ça me touchait. Je n’avais pas envisager d’être père cette année et je détestais voir mes plans être chamboulé sans être le facteur de ce dernier. J’avais conscience qu’on était tous les deux fautifs dans cette histoire, je n’avais aucune rancœur ou autre envers ma brune car je savais qu’elle n’y était pour rien. Elle aussi aurait préféré faire tout ça différemment. Mes pensées partaient un peu dans tous les sens lorsque Lexie parlait avec sa sage-femme ou gynécologue, je ne sais pas...je ne sais plus, et j’avais du mal à participer à leur conversation même si j’entendais tout ce qu’il se passait. Comment pouvais-je ne pas entendre ce qu’elles étaient entrain de se dire alors que nous étions 3 dans une salle silencieuse ? Impossible. J’avais des choses à dire à cette femme mais pour le moment je préférais tout garder en moi pour éviter de trop remuer les pensées de ma petite amie..cependant je savais très bien que je n’allais pas pouvoir garder tout ça en moi durant de longues heures encore. Ce n’était qu’une question de minutes. J’avais rejoins les deux femmes, après leur entretiens, pour prendre place aux côtés de la future mère et je caressais sa main tout en hochant de haut en bas la tête. « C’est normal, c’est la moindre des choses que je puisse faire...» J’étais complètement perdu face à cette nouvelle mais j’étais loin d’être con au point de la laisser seule faire face à tout cela. Je ne pouvais pas savoir si notre couple allait durer toute la vie, mais je savais que je serai toujours là pour cet enfant qui allait bientôt venir chambouler définitivement nos vies. Je ne pouvais pas lui en vouloir, à lui, il n’y était pour rien et il n’était pas envisageable de le laisser grandir seul avec sa mère. Impossible à mes yeux. Lorsqu’elle débutait l’examen je me forçais à respirer plus profondément pour éviter de faire un malaise mais surtout pour me donner du courage, celui d’affronter cette nouvelle étape...la rencontre avec cet enfant. Il était assez difficile pour moi de regarder l’écran mais lorsque j’entendais un bruit de battement de coeur je ne pu me retenir de relever le regard vers l’image. Elle était bel et bien enceinte, et même si je n’étais pas un expert en grossesse je pouvais très bien voir que l’enfant était déjà bien présent. Tout était visible..ou presque. J’étais complètement chamboulé et le fait d’entendre le coeur de cet enfant venait de me faire prendre conscience que ce n’était pas un rêve...mais bel et bien la réalité. J’allais devenir père. Ce petit Être était bien vivant. Lexie était entrain de créer la vie et malgré tout c’était la plus belle chose sur Terre. Je fus tirer de mes pensées lorsque la professionnelle en blouse blanche me parlait et j’arquais un sourcil. « C’est le principal si tout va bien. » dis-je simplement. Il était inenvisageable de continuer une grossesse si l’enfant n’était pas en bonne santé, mais pour le moment on en avait pas encore parlé avec Lexie et ce n’était ni le lieu ni l’endroit pour en parler. « Et comment cela se fait-il qu’elle puisse tomber enceinte alors qu’on lui a diagnostiqué qu’elle ne pouvait pas donner la vie ? » J’étais complètement perdu face à cette nature, à la médecine qui était normalement fiable. Pour le coup ce n’était pas le cas mais j’étais, tout de même, heureux pour elle..qu’elle puisse réaliser un rêve qu’elle avait du enfuir au plus profond d’elle il y a quelques années. Je me focalisais de nouveau sur Lexie avant de caresser sa joue. « Tout va bien se passer. » chuchotais-je.
Je ne comprends pas moi non plus. C’était complètement surréaliste. Il y avait combien de chance que cela puisse m’arriver à moi? La surprise était d’autant plus grande d’autant que je m’étais faite à l’idée que je ne pourrais jamais donner la vie à un petit être. La vie était faite de surprises et aussi dingue que cela pouvait paraître, j’étais heureuse. Évidemment, j’évitais de partager ma joie auprès d’Elio, parce que lui, il ressentait tout l’inverse. Je savais à quel point cela pouvait être difficile de se faire à l’idée que d’ici quelques mois, il serait papa. C’était un rôle dont il n’avait clairement pas envie de tenir, j’espérais juste qu’il m’aime assez pour l’accepter. Qu’il finisse aussi par être heureux comme je l’étais. Je parlais avec ma gynécologue afin de construire mon dossier, qu’elle en sache davantage sur ma grossesse. Je prenais alors place sur le fauteuil d’auscultation a sa demande alors qu’Elio prenant la main qu’il caressait et je souriais à cette petite marque d’affection. J’avais besoin de lui, de sentir qu’il était là, même s’il était resté silencieux depuis notre entrée. Je savais que son esprit n’était pas tranquille, qu’il était torturé et qu’il se sentait totalement impuissant. Malheureusement, pour l’instant, je ne savais pas quoi dire ni faire pour qu’il aille mieux et j’espérais sincèrement que tout s’arrange. Je suis encore sous le choc… je pensais vraiment que ça n’arriverait jamais. dis-je alors qu’elle mettait du gel sur mon ventre. Je comprend oui, ça fait toujours cet effet là sur les futures mamans qui n’étaient pas censées tomber enceintes. Disais-t-elle d’une façon compatissante en me souriant. Au bout de quelques secondes, j’entendais le coeur de notre bébé battre et ce son eu le don de bousculer quelque chose en moi, de retourner mes tripes. À présent je n’arrivais plus à quitter l’écran, totalement obnubilé par cette petite merveille. Notre merveille. J’entendais la spécialiste s’adresser à Elio, le rassurant quant à la santé de notre bébé. Je restais silencieuse alors qu’il lui posait une question, la question qu’on se posait d’ailleurs tout les deux. Comment c’était possible alors que ce n’était pas censé se produire? Je n’ai pas réellement de réponse précise à vous donnez. Le corps humain est très complexe monsieur Camilleri. Cela arrive parfois que finalement, quelque chose change. Pour le cas de mademoiselle Richards, c’est extrêmement rare que cela arrive. Autrement dit, j’avais eu une chance inouïe, du moins, c’est ce que je me disais. Elle nous informait qu’elle allait sortir l’échographie sur papier et qu’elle devait prendre des mesures spécifiques et avant de nous laisser quelques instants, elle me donnait un bout de papier pour que je puisse essuyer le gel se trouvant sur mon ventre. On se retrouvait seuls Elio et moi, il caressait ma joue et mon regard s’accrochait de nouveau au sien. Sa phrase était attendrissante et cela me faisait un bien fou d’attendre ça de sa part. Oui, je l’espère. J’espérais que cette grosse se passe du bien mieux possible, qu’Elio soit présent et qu’il soit aussi affectueux envers moi comme il l’avait été jusqu’à présent. Je ne voulais pas que ce soit une excuse pour qu’il prenne "ses distances". On reprenait place sur les chaises derrière le bureau et ma gynécologue commençait à parler alors qu’elle étudiait les résultats. Tous les résultats sont bons, votre bébé est en pleine forme, il grandit correctement, n’ayez aucune crainte. Bien évidemment vous devrez faire plus attention à vous les prochains mois et éviter d’avoir une activité physique trop intense. j’acquiesçais doucement, même si j’étais consciente que je devrais faire plus attention avant qu’elle ne me le dise. Oui bien sûr. Elle le tendait mon dossier que je prenais avec moi. On se revoit d’ici quelques semaines, la prochaine fois nous connaîtrons le sexe du bébé. Est-ce que vous avez des questions? Nous demandait-elle à Elio comme à moi. Non, pour moi tout est clair. dis-je alors que je regardais Elio afin de savoir si lui, avait des questions.
J’avais récemment appris que Lexie était infertile, du moins quand elle est tombée enceinte, car jamais auparavant nous avions pris le temps de réfléchir ni de parler d’enfants puisqu’elle savait pertinemment que je n’étais pas prêt à devenir père. Notre destin nous avait pris de court en nous mettant une grossesse sur le chemin mais on se devait d’assumer malgré tout. Si j’étais venu au rendez-vous aujourd’hui c’était par amour pour Lexie mais aussi pour prouver que j’étais loin d’être un lâche. J’essayais de ne pas être spectateur de ce rendez-vous gynécologue mais c’était difficile de placer des mots entre leur conversation. Je n’étais pas spécialement à ma place et je préférais me faire discret pour le moment, bien que j’ai des choses à dire. Je n’étais pas à l’aise dans cette nouvelle situation mais j’avais conscience que j’allais apprendre beaucoup de choses sur la grossesse et donc naturellement je prendrai ma place. Il fallait juste un peu de temps. « Je pense qu’il va falloir revoir vos discours quand vous parlerez d’infertilité à une femme. » C’était la réalité. Si Lexie l’avait bien pris je me doutais que ça ne puisse pas être le cas pour toutes les femmes dans sa situation. Au fond elles devaient tirer un trait sur un rêve, sur la maternité, et comment être prête à accueillir un enfant lorsque ça fait plusieurs années que vous pensez le contraire ? C’était complètement fou. Bref je fus tiré de mes pensées en entendant un petit coeur battre et je souriais très légèrement car même si je n’étais pas prêt je ne pouvais pas rester insensible face à tout ça. Un petit Être grandissait en elle, et ce n’était que le début d’une longue histoire. « Complexe est un faible mot... » dis-je simplement avant d’hausser les épaules. Rare n’était pas impossible et je me doutais qu’un jour je remercierai le corps humain et tous ses exploits pour ce petit Être qui commençait à vivre, un jour je serai le plus heureux des hommes. Je le savais mais pour le moment il fallait que j’arrive à accepter ce changement imprévu. La professionnelle quittait la salle et je regardais ma petite amie avant de lui sourire tout en hochant la tête lorsque je caressais sa joue. « A deux nous sommes toujours plus forts, ne l’oublie jamais. » dis-je doucement. Même lorsque j’avais appris sa grossesse je n’avais jamais douté du fait qu’on était plus fort à deux, et elle le savait pertinemment puisque je ne perdais jamais une occasion de lui dire. C’était la seule chose que je pouvais faire pour la rassurer, pour le moment, et j’agirai par la suite. Les actes étaient plus importants que les mots, je le savais mais pour le moment je faisais mon maximum. En espérant que ça soit assez pour elle… J’allais m’installer sur la chaise tout en regardant la gynécologue et en hochant positivement la tête. « Sa santé passe avant tout, et je suis content d’entendre que tout va bien pour lui. » Lui ou elle, d’ailleurs on ne le savait pas encore mais visiblement c’était l’objet du prochain rendez-vous, et il me tardait de le savoir...bien que ça me fasse peur car tout allait devenir concret. Bien trop rapidement. « Je n’ai aucune question non plus, je vous remercie. » dis-je avant de lui sourire et je posais ma main, délicatement, sur la jambe de ma petite amie pour la caresser. Après plusieurs instants à rassembler tous les éléments dans un dossier, elle nous le tendait avant de nous remercier pour ce premier rendez-vous. On quittait la salle main dans la main. « Qu’est-ce que tu veux faire maintenant ? » On avait tous les deux besoin d’aller se remettre les idées au clair...du moins moi j’en avais besoin.
"Un cadeau du ciel" dirait certaines personnes et c’était totalement vrai. Du moins, dans mon cas. J’allais pouvoir fonder ma propre famille comme je l’avais toujours voulue et même si ce n’était pas spécialement le bon moment, je voulais saisir cette opportunité, de peur que cela ne se reproduise plus jamais. Mon petit ami faisait réellement des efforts, il était même venu avec moi pour mon premier rendez-vous quand je le lui avais proposé quelques jours plus tôt. Il était silencieux, sans doute parce qu’il ne savait pas ce qu’il devait dire ou faire, mais je ne lui en voulais en aucun cas. Souvent, les hommes étaient en retrait, parce qu’ils ne comprenaient tout simplement pas réellement le corps d’une femme, mais il finirait par voir plus clair, je l’aiderais pour qu’il se sente mieux. Une nouvelle vie s’offrait à nous. Certes, il y aurait beaucoup de changements dans celle-ci d’ici quelques mois, mais j’étais heureuse de vivre ça avec lui. Si Elio doutait de ses capacités à devenir un bon père, j’étais certaine qu’il s’en sortirait à merveille malgré ses doutes. Je n’ajoutais rien de plus à ce qu’Elio venait dire dire à ma gynécologue, sur le fait qu’ils devraient faire plus attention avant de déclarer à une femme qu’elle était infertile et il avait bien raison. Parce qu’à l’époque, j’avais été totalement anéanti par cette révélation et je l’avais très mal vécue. Une fois qu'elle eut fini de faire les examens nécessaires, elle nous quittait et l'on se retrouvait seul. J'étais encore allongée et je tournais légèrement la tête vers mon petit-ami qui souriait. Tu as doute raison, on y arrivera tous les deux. dis-je en soutenant ses paroles. Je n'étais pas certaine d'y parvenir seule si il avait décidé de me quitter, mais j'aurais dû faire avec si cela avait réellement été le cas. Je chassais ces idées de ma tête, c'était inutile que je me fasse du mal en pensant à ça. Une fois de retour devant le bureau de ma gynécologue, je souriais en entendant mon petit ami dire qu’il était heureux de savoir que notre bébé allait bien, lorsqu’il s’adressait à mon docteur. Malgré qu’il n’était pas prêt à devenir père, je sentais qu’Elio pensait réellement ce qu’il disait et j’en étais soulagée. Soulagée qu’il s’inquiétait tout de même pour ce petit être qui grandissait dans mon ventre. Et avec un peu de chance, nous connaîtrions peut-être le sexe de notre futur bébé au prochain rendez-vous et j'avais déjà hâte de le connaître. Je vous remercie et à bientôt. Je serrais la main de ma gynécologue et l’on se dirigeait vers l’accueil afin de prendre directement mon rendez-vous pour la prochaine fois. Au moins c’était fait et je n’aurais pas besoin d’y penser. On quittait la clinique privée main dans la main alors qu'il me demandait ce que je voulais faire par la suite. On rentre chez moi? Je dois t'avouais que tout ça m'a épuisée... Et j'avais bien besoin de me reposer un peu afin de réfléchir à tout ceci. Et toi, tu te sens comment? Je me stoppais et me plaçait devant lui, je voulais savoir ce qu'il ressentait. Il faut que tu me parles Elio. Parce qu'on avait beau être amoureux l'un de l'autre, la communication était l'une des bases principale d'un couple.
Je n’étais pas médecin et pour rien au monde je ferai ce travail, j’étais complètement perdu face au corps humain mais surtout face à tous ses changements.. J’avais encore beaucoup de difficultés à comprendre comment un corps déclaré comme infertile pouvait créer la vie. Ça n’avait pas de sens. Les examens n’avaient pas du être aussi efficaces qu’on ne le pensait mais c’était ainsi, Lexie était enceinte et on allait devenir parents d’ici 6 mois. Qu’on le veuille ou non. Qu’on est peurs ou non. Bref on allait assumer ensemble et se serrer les coudes. Elle pouvait compter sur moi. « Fais moi confiance sur ce point. » A deux on était plus forts, et bien que je sois celui qui était le plus faible actuellement (du moins en apparence) je me devais de la rassurer tant bien que mal. C’était mon devoir en tant que fiancé. Le rendez-vous prenait fin et avant de quitter cette clinique on devait prendre les rendez-vous des prochaines consultations afin d’être suivi comme il se doit. Je laissais ma petite amie les prendre alors que je gardais le dossier dans les mains. Quelques minutes plus tard on quittait ce lieu pour se retrouver sur le parking. Il était temps de rentrer ou de faire, tout simplement, ce qu’elle voulait. Je voulais prendre soin d’elle, écouter ses envies...et maintenant qu’elle était enceinte je savais que j’allais en baver. Oui les femmes enceintes sont assez pénibles, ce n’est pas un stéréotype puisque tout le monde en parle. J’attends de le vivre par moi-même avant de juger. « On peut rentrer alors, tu iras te reposer. » dis-je simplement avant d’hausser les épaules quand elle me demandait comment ça allait. C’était complètement flou de mettre des mots sur tout ce que je pouvais ressentir mais j’allais essayer de faire du mieux possible pour partager mes émotions. « Disons que je me sens..vivant. J’ai vraiment du mal à mettre des mots sur tout ça, ce n’est pas mon fort tu sais...» Je ne le faisais pas exprès, bien au contraire, mais je n’avais jamais réussi à le faire auparavant sauf lorsqu’il s’agissait de parler / de me confier à ma sœur jumelle. Là je n’avais pas de mal. « Rentrons et j’essaierai de faire des efforts. » dis-je avant de lui sourire très légèrement et de me pencher pour lui déposer un tendre baiser. J’étais présent pour elle et j’allais lui prouver jour après jour.
On venait de rentrer chez Lexie, et je l’invitais à aller s’installer sur son canapé afin qu’elle puisse se reposer un peu mais surtout pour que son corps relâche la pression. Il fallait qu’elle prenne soin d’elle et ça commençait dès aujourd’hui, c’était important surtout si on voulait que notre enfant reste en bonne santé et que la grossesse se déroule à merveille. Après lui avoir préparé un thé chaud j’allais vers elle pour m’asseoir à ses côtés. « Tiens, ça va te faire du bien. » J’espérais ne pas faire de faux pas mais je faisais de mon mieux et c’était tout ce qui comptait. N’est-ce pas ? « C’est encore compliqué pour moi de livrer tout ce que j’ai sur le coeur car je ne le fais jamais. » dis-je doucement avant de mettre ma main sur sa joue pour la caresser tendrement. « Mais cette situation me dépasse réellement, je ne comprends pas comment tu as pu tomber enceinte..et surtout j’ai encore du mal à me dire que toute ma vie va changer...enfin non a déjà changé. C’est complètement fou et j’ai l’impression de ne pas être à la hauteur...» me confiais-je à ma petite amie. Elle voulait que je lui parle, que je lui dise tout ce que je pouvais ressentir mais ce n’était pas si facile à faire. J’essayais et j’espérais que ça lui fasse du bien. « Sache que même si je suis perdu face à cette situation, je serai toujours présent pour toi..pour lui...et que tu ne seras jamais seule dans cette grossesse. Tu as ma parole. » Est-ce que je l’avais rassuré ? Je n’en savais rien mais j’avais parlé avec mon coeur.
À présent, tout était bien plus concret après ce premier rendez-vous avec ma gynécologue. J’étais bel et bien enceinte et je ne m’en étais pas rendue compte durant les trois premiers mois de cette grossesse. On ne pouvait pas encore savoir le sexe du bébé, c’était encore trop tôt et même si j’étais impatiente de savoir si c’était une fille ou un garçon, notre bébé était en très bonne santé et ce qui importait le plus. J’étais heureuse de partager ça avec Elio malgré qu’il soit encore totalement perdu depuis que je lui avais appris la nouvelle. C’était bien plus difficile à encaisser pour lui, étant donné qu’il n’avait pas envie d’avoir un bébé, ou du moins, pas tout de suite. Si cela allait prendre du temps pour qu’il se fasse à cette idée, j’espérais qu’il y parvienne avant l’arrivée de notre bébé. Une fois à l’accueil je prenais mes prochains rendez-vous et remerciais la secrétaire avant de ne lui dire au revoir. Nous marchions main dans la main sur le parking de la clinique et je me stoppais en me plaçant devant mon petit ami afin de lui demander comment il se sentait. Je sais… mais ça va aller, d’accord? J’étais consciente qu’Elio avait énormément de mal à se confier, qu’il n’aimait pas du tout se sentir vulnérable s’il en venait à ouvrir son cœur. J’avais envie de lui dire qu’il pouvait être lui-même avec moi, qu’il ne devait pas avoir peur de dire quelque chose de travers s’il le pensait réellement. Je n’étais clairement pas là pour le juger et surtout, je l’aimais comme il était. Oui, on sera sans doute mieux à la maison. ajoutais-je alors que je venais de lui dire que j’étais fatiguée et que j’avais besoin de me reposer. Je crois d’ailleurs qu’il en avait tout autant besoin que moi, après toutes ces émotions.
Je prenais place sur le canapé et j’enlevais mes chaussures avant de prendre le plaid pour le poser sur mes jambes. Ça faisait un bien fou d’être la maison et j’allais enfin pouvoir souffler. Merci, tu es un amour. Il me donnait le thé qu’il venait de me préparer et je le posais sur la table basse le temps qu’il refroidisse. Par la suite, j’allongeais les jambes sur les cuisses d’Elio et le regardait alors qu’il commençait à parler de notre situation. Je sais que c’est difficile pour toi, tu n’as même pas besoin d’en parler pour que je m’en rende compte. dis-je doucement alors qu’il déposait sa main chaude sur ma joue. Je commençais à bien le connaître, je n’avais même plus besoin qu’il dise les choses pour le comprendre. C’est clair que nos vies ont déjà commencées à changer. À présent, plus rien ne serait comme avant. Je sais que tu as peur, que tu as des doutes sur tout ça, mais… je sais que tu seras un papa génial. J’ai confiance en toi, en nous Elio. Si mon fiancé était en train de se livrer à moi, je faisais de même et je voulais lui faire comprendre que j’avais confiance en l’avenir. Merci… Et même s’il n’y avait pas eu ce bébé, j’étais consciente que j’avais besoin de lui dans ma vie. Je l’aimais sincèrement et je ne me voyais pas continuer ma vie sans lui. Évidemment, maintenant qu’il y avait un petit bout en route, j’aurais davantage besoin de son soutien les prochains mois, voire les prochaines années et il en était conscient, j’en étais certaine. Je crois qu’on a autant besoin de l’autre actuellement. Il allait falloir qu’on se soutienne mutuellement pour que tout se passe bien.
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Lun 20 Sep - 15:42