Les notes se suivaient sans que je ne les contrôle. J'étais emporté dans cette frénésie si particulière, dans laquelle mes graves et aigus s'enchaînaient dans un rythme unique, que je ne pouvais pas maîtriser. Kentucky O'Jimmy prenait le relais, et sur scène, je devenais plus lascif, avec des mouvements plus sauvages, pendant que ma voix venait se couvrir de rauque. Impossible de compter les chansons, les mélodies, tant j'étais happé dans cet univers parallèle. La rockstar se déchaînait, et le flux de mes pensées s'interrompait. Soudain, les lumières parurent moins lumineuses, et la salle explosa d'applaudissements. "Merci. Merci." De grandes respirations, reprendre le souffle et le contrôle, l'adrénaline qui avait chuté et j'étais redevenu Cain. Un prototype moins exubérant et beaucoup moins bruyant ; une version que je maîtrisais complètement, en soi.

Je descendais de la scène, et une fois n'était pas coutume, je m'accordais un verre. La soirée avait été riche en émotion, comme chaque fois que la foule m'entraînait à devenir cet autre, cet alter ego démentiel qui percutait ses syllabes dans le micro comme autant de cymbales déchirantes. Je me dirigeais donc vers le bar, quand une main sur mon épaule m'arrêta. Avant même que je ne comprenne, un coup était parti, et mon nez me brûlait, bien abîmé. "Je peux savoir c'est quoi le problème ?" La vue troublée par quelques larmes qui pointaient leur première goutte et m'empêchaient d'y voir clair.

(à qui le voudra )

Je profitais de ce spectacle tranquillement tout en buvant un verre, cela avait été vraiment une grosse soirée que j’avais bien aimée. Une fois la soirée finie, je décide alors de m’approcher de celui-ci pour le féliciter. Mais aussitôt, il se fait visiblement frapper, je saute alors sur le gars qui l’avait blessé pour ensuite me battre avec lui. Après quelques minutes, je reçois aussitôt un bon coup dans les parties, je le laisse s’enfuir alors terriblement en douleur, d’accord, je crois bien qu’il me les avait cassé. Je grimace pour aussitôt rejoindre le gars comme je pouvais pour ensuite l’apporter avec moi assez éloigné des autres. J’allai aussitôt chercher ce qu’il fallait pour son nez pour ensuite lui tendre le tout. J’espère qu’il allait tout de même bien, car il ne l'avait visiblement pas manqué et moi non plus d'ailleurs. Je le regarde longuement pour ensuite lui sourire.


Bonsoir, vous allez bien ? |


Je me regarde un moment pour ensuite fermer les yeux, je devais vraiment faire passer cette douleur, celle-ci était vraiment insupportable. Cette rencontre commençait assez étrangement, je trouvais. Je viens soudainement essayer d’atténuer la douleur comme je le pouvais.



@Cain Roselight

La douleur, aigüe, alors que tout autour les bruits graves m'assourdissent. J'ai la tête qui tourne, j'ai besoin d'air et de me dégager de tout ça. J'entends des mouvements de foule, je crois comprendre que ça se bat derrière, au milieu de tout le monde. Même pas le temps ni l'envie de m'attarder avec les spectateurs, pour les remercier de leur présence. Juste le besoin de reculer, dans mon coin, comme un gamin effrayé. En transe totale, un peu perdu, alors même que l'envie de me laisser aller à devenir Kentucky me saisit les côtes. Le goût du sang. L'envie de se battre. Ne pas se laisser faire, ne plus se laisser faire. Je sais qu'on finira par me trouver. Et ça ne manque pas, d'ailleurs. Un type, grand brun, qui débarque, une main avec du produit gelé -bizarre de s'immiscer dans les cuisines du bar comme ça, mais soit-, l'autre qui balaie l'air pour exprimer sa douleur. Victime collatérale, sans doute, ou peut-être le fauve que j'ai entendu se jeter sur l'autre prédateur quand je tournais le dos. Toujours est-il que, saisissant ce qu'il me tend pour apaiser la douleur sur mon nez -pas cassé, mais bien amoché-, je pose mes doigts sur son épaule, comme pour le remercier. Pas encore l'envie d'en rire ou de partir dans de grandes effusions ; il doit le comprendre, puisqu'on se retrouve dehors, loin de la musique lourde qui est revenue à la charge. Il prend la parole, et les mots résonnent un peu. Toujours sous le choc du coup, je pense. "Bonsoir. Vous êtes bien... Abîmé." La tête penchée sur le côté, pour mieux observer. Il a visiblement pris cher aussi. "Merci d'être intervenu. Enfin, j'espère que c'est ce qu'il s'est passé, et que vous ne vous êtes pas juste pris un coup au hasard ?" Faible sourire. Ça y est, je deviens Kentucky, l'air un peu plus marrant, le mieux pour se prémunir et ne pas perdre la face. Cain prend les coups, et Kentucky les rend. C'est comme ça que je veux qu'on me voie, en tout cas.

Effectivement, j’étais terriblement bien abîmé, mais sois, je l’avais aidé à sortir de là. Cela m’avait fait grandement plaisir d’être intervenu, mais j’avais payé, mais au moins, j’avais sûrement fait éviter le pire. Je lui souris légèrement non, je ne m'avait pas fait prendre ce coup pour rien, je l’avais bien sortie de cette position. Je viens aussitôt sur le côté de la bâtisse pour ensuite me mettre à genoux au sol et je me plie en deux lui faisant dos. Je devais penser à autre chose que cette douleur, mais je crois bien qu’il me ferait bien de la glace également. J’espère que ce coup n'avait pas engendré des problèmes à long terme pour moi. Je jure soudainement pour ensuite me relever péniblement.


Bonsoir, non, il ne m’a vraiment pas manqué, j’aurais vraiment besoin de glace. Cela fait plaisir et non je vous est vraiment aidé avec ce type.


Je regarde autour de moi pour ensuite le regarder en silence d’un coup, je me demandais ce que cette rencontre me réserve maintenant. Je regarde longuement le ciel pour ensuite marcher tranquillement tout en restant auprès de lui. Je ne sais pas trop quoi faire maintenant. Je ne voudrais surtout pas me retrouver à l’hôpital pour cela, car cela serait terriblement gênant. Je regarde longuement de nouveau autour de moi. Il devait sûrement me trouver ridicule mais bon, cela n’était pas de ma faute si j’étais ainsi à cause de ce type. Je regarde longuement des passants au loin pour ensuite soupirer longuement, j’étais vraiment tanné d’être seul. Je viens de nouveau m’éloigner de celui-ci, j’allais aussitôt derrière la bâtisse pour pisser. Je gémis fortement en douleur d’un coup, pour ensuite revenir vers lui après quelques minutes et je hurle soudainement pour aussitôt donner un coup sur le mur visiblement en colère. Il ne manquait plus que cela, j’espère ne pas avoir d’autres problèmes comme celui-ci. Je regarde longuement celui-ci d’un coup d’un regard assez joueur, je m’approche aussitôt de lui tout en le fixant droit dans les yeux. Je ne sais vraiment pas ce qu’il me prenait d’un coup.

Le type du bar est sorti le premier, salement amoché, suivi par celui qui s'était interposé. Ils n'avaient pas dû se repérer et c'était finalement tant mieux ; cela éviterait aux passants et aux autres enivrés une nouvelle rixe, un second round. Je n'avais qu'une seule envie : rentrer, retrouver mes draps et m'endormir. Morphée était le plus guérisseur de tous et je mourais d'envie de le retrouver. Un cri de douleur perça la nuit : interloqué, je tournais la tête vers un réverbère, le dernier avant la ruelle, et j'en vis sortir l'homme qui m'avait offert une issue de secours. "Tout va bien ?" Pas de réponse, juste des grognements : il devait être très très alcoolisé, ou juste dans un état second. Il s'approchait un peu plus près, me forçant à reculer. Un regard étrange, droit dans les yeux : la nuit n'était visiblement pas près de s'arrêter. "Je peux vous aider ?" En profitant pour reculer à peine à nouveau, pour regagner un peu d'espace et de souffle.

Non, cela n'allait toujours pas bien, car bon, j’étais allé passer et voilà cela m'avait fait mal. Je devrai peut-être penser à autre chose pour aider mon mal visiblement ou bien mettre de la glace dessus, je ne sais vraiment plus trop quoi faire maintenant. Mais surtout, je me demandais bien comment j’allais lui expliquer cela. Mais oui, il pouvait très bien m’aider s’il pouvait faire en sorte de calmer ou d’arrêter ce mal. Je le regarde longuement, je le trouvais pas mal beau également pour tout dire, je me mordis soudainement légèrement la lèvre pour ensuite devenir légèrement rouge.


Non pas trop, j’ai encore vraiment mal, je suis allé pisser et voilà j’ai eu assez mal. Je voudrais bien oui que vous m'aidiez et ou me changer les idées et je vous trouve pas mal beau également…


Je le voyais assez avec moi dans mon lit tout à l’heure celui-là. Visiblement, j’avais vraiment besoin de ce genre de moment. Je frissonne d’un coup pour enfin regarder légèrement autour de moi. Je voulais bien partir avec lui dans un endroit sombre d’un coup, je sentais légèrement ma respiration accélérer d’un coup.

La scène se déroule sous mes yeux sans que je puisse intervenir. Un instant, Cain est sur la scène, faisant exploser les notes et envoûtant la foule de sa voix grave, et avant que je puisse le rejoindre au bar, c’est le son des chairs qui s’entrechoquent qui viennent remplacer la country lascive. Je tente de traverser les corps qui tentent de se protéger des coups mais plus je m’approche et plus la marée humaine semble l’emmener loin de moi. Quand je parviens enfin au bar, plus de traces de Cain. Mon cœur menace de transpercer ma poitrine pendant que des scénarios, tous plus alarmants les uns que les autres, prennent forme dans mon esprit. Je demande à toutes les personnes que je croise s’ils ont celui qui faisait voyager leur âme un instant plus tôt.

Refluant la panique qui gagne peu à peu mon corps, je continue mes interrogatoires jusqu’à ce qu’une femme, en train de soigner une arcade ouverte pendant la bataille m’indique avoir vu deux hommes sortir par les cuisines. C’est ma chance, je traverse la salle principale et les cuisines jusqu’à débouler dans une ruelle sombre. Un poid semble s’envoler de mes épaules quand je l’aperçois sous la lueur d’un lampadaire. Je fonce sur lui et enroule mes bras autour de ses épaules.

J’ai vraiment très envie de t’engueuler pour avoir disparu mais je suis tellement content que tu ailles bien, que tu vas échapper à mes plus belles insultes corniques pour le moment.

Je plaque mes lèvres sur les siennes et recule seulement parce qu’un grognement remonte de sa gorge. Et pas le genre de grognement que j’aime, plus un de ceux qui indique que j’aurais peut-être dû regarder de plus prêt son visage avant de me jeter sur lui. Maintenant que je prends le temps de le détailler, son doux visage est recouvert de sang. Apparemment, son nez n'est pas sorti indemne de sa première émeute.

Allez viens, Rock Star, on rentre à la maison. Je vais m’occuper de toi.

J’entrelace mes doigts au sien pour le guider jusqu’au bar où nous pourrons ensuite rentrer à l’appartement. J’avise l’homme dans le même état que mon boxeur improvisé et le remercie d’un signe de tête.

Merci de l’avoir sortie de là ! Je vais envoyer quelqu’un s’occuper de ton nez.

Je repense à la femme qui s’improvise infirmière en bas de la scène et me promet de lui demander de venir le voir avant de quitter les lieux.