Je pensais me changer les idées en acceptant bêtement de suivre Kim vers une destination parfaitement inconnue. Tu vas t’éclater ! Qu’elle m’a dit avec conviction et, idiotement, j’ai foncé droit dedans sans réfléchir. Avec ce que j’ai fait la veille et qui ne me ressemble pas, on peut dire que j’ai réellement besoin de prendre l’air. J’ai encore nos messages échangés avec Mathéis en tête. La tension qui a grimpé d’un coup dans mon corps et m’a donné plus chaud que ce que Ryan n’a jamais provoqué. Et c’est avec de telles pensées que je sais que quelque chose cloche de plus en plus. Peut-être que les filles ont raison et que ça ne va plus dans mon couple, que Ryan merde mais qu’est-ce que j’en sais ? Nous fonctionnons comme ça depuis si longtemps maintenant que je peux tristement dire que je suis habituée. Or je commence à être en manque d’affection, en manque d’attention et de câlins au point d’être allée un peu loin avec mon voisin hier. « T’es à tomber, Ana ! » La voix de Kim me sort de mes pensées. Mon regard tombe sur ma tenue, une mini-jupe plissée à carreaux et un top blanc rentré dedans, rien de bien phénoménal mais assez pour me mettre en valeur. J’ai besoin de ça en ce moment, besoin de me sentir vraiment jolie et désirable. Si ça doit passer par laisser voir mes fines et longues jambes tout en mettant ma poitrine en avant, alors ça sera ça. « Merci … Rappelle-moi exactement ce qu’on va faire ce soir ? » Nous sommes restées dans mon quartier ce qui explique que je marche un peu vite sachant que trop bien quel type de personnes est dehors à cette heure avancée de la soirée. Puis je finis par entendre un mélange de musique et de vrombissements de moteur qui semblent exciter Kim qui frappe dans ses mains comme une gamine. « Et voilà ! » Dit-elle, plus fière que jamais. Une course illégale ? C’était ça son idée démente pour me changer les idées ?! Ma bouche s’ouvre … Ou du moins ma mâchoire manque de tomber en regardant les voitures puis mon amie. « Mais … » Je commence sans parvenir à terminer ma phrase. « C’est super excitant, je sais ! Et les conducteurs sont à tom-ber ! » Oh merde est-ce qu’elle aussi pense que je dois passer à autre chose, rompre avec Ryan ? Je fais pitié à ce point ? « Mais c’est pas dangereux ? » Evidemment que ça l’est, c’est quoi cette question stupide ? Kim lève les yeux au ciel et sans répondre m’entraîne parmi la foule. « Je vais t’en présenter un, un dieu au lit en plus, ça te ferait du bien ! », « Je suis prise ! » Je couine alors qu’elle continue de nous traîner parmi les gens avant de nous arrêter vers un type déjà entouré de pas mal de nanas et qu’elle interpelle sans que j’entende son nom. Je n’en ai pas besoin. Dès qu’il tourne sa tête vers nous je sais que je suis en train de me décomposer sur place. Merde ! Et encore merde ! Quelles étaient les chances que je tombe sur lui ici ? Quelles étaient les chances pour que le fameux Dieu au lit soit mon voisin, ce même voisin que j’ai chauffé hier et que j’aurais laissé me prendre si j’avais été chez moi ? Son regard se met à étudier ma tenue et à son sourire je sais qu’il apprécie. Merde, j’ai envoyé une photo de mes fesses à ce gars, je lui ai dit avoir envie de lui et … Il faut que ce soit vers lui que Kim m’emmène. « Excuse-la, Mat. Elle est un peu timide au début. » Lance Kim. Visiblement ils ont parlé mais j’étais trop sous le choc pour le réaliser.
« T’es libre ce soir ? »« Yes, mec. Combien la mise ? » Je demande, en me levant de mon lit, prêt à enfiler un jean et un t-shirt. J’ai tendance à jamais refuser une course, parce que j’ai besoin de tune. On mise, si on gagne, on récolte le tout. C’est aussi simple que ça. Et mieux encore, je repars toujours avec une nana au bras. C’est un win-win, dans tous les sens du terme, parce que je finis par gagner la plupart de mes courses. Le petit Prince, c’est comme ça qu’ils m’appellent. J’étais souvent cacher dans mon garage, le temps que ma mustang soit parfaite. Je roulais que pour moi, et souvent sur circuit, et depuis que j’ai goûté à cette vie obscure, je ne m’en lasse absolument pas. « 5 000 » Me dit-il « Partant ? »« Ouai. Mais j’ai besoin d’une avance » Je l’entends soupirer, parce qu’il sait que cette somme, je ne l’ai pas. Je ne l’ai jamais eu. Aussitôt mon fric gagné, je paye mes factures, je rachète des pièces pour ma caisse, et paye mes dettes. Il finit par ajouter : « C’était censé être la dernière, la dernière fois…T’as intérêt à gagner, Elkins » « Tu me connais » J’ose dire en enfilant enfin mon jean, sautillant sur place. Je raccroche, m’habille en vitesse et décide de manger rapidement un morceau avant de claquer la porte de l’appartement. Le ronronnement de mon moteur m’excite déjà, et en un claquement de doigt, je fonce vers ma destination. Lorsque j’arrive, la rue est bloquée, les gens affluent, la musique est déjà sourde. Je salue quelque uns de mes connaissances, blague et sourit, avant de m’arrêter, de me garer et de sortir de ma caisse. « Putain, on est foutu les gars » J’entends alors qu’un des coureurs s’approche de moi pour me saluer. « J’ai des factures à payer Gonzales » Je souris, lui tape l’épaule, avant de m’intéresser à aux filles qui m’approchent et m’aguichent directement. « Maaaaat’ » La voix familière de Kim m’interpelle et je lui souris lorsqu’elle approche. Mais, il s’efface rapidement en devinant ce visage encore plus familier qui l’accompagne. Je fronce des sourcils, alors qu’elle semble surprise de me voir. Adossé à ma voiture, je ne bouge pas cependant, l’étudiant de haut en bas et appréciant son côté étudiante sexy qu’elle s’est donné. Et pourtant, j’ai toujours des nanas dans les bras, qui s’accrochent à moi comme pour s’assurer que je les prendrai lors de la course. « Kim, ça fait un moment » Je dis finalement, alors qu’elle vient me planter un baiser sur la joue. Kim, je l’ai baisé à l’arrière d’une ruelle après une course. Je l’ai revu plusieurs fois, mais on s’est tous les deux que ça n’as jamais été plus que ça. Elle se tourne rapidement vers Ana, et m’introduit : « C’est ma pote Ana, elle a besoin d’être dévergondé un peu » Je souris encore plus, en ajoutant : « Et tu penses forcément à moi pour ça hein ? » On se retourne tous les deux, vers Anaeli alors qu’elle semble toujours ne pas réaliser ce qu’il se passe. « Excuse-la, Mat. Elle est un peu timide au début. » Je ris malgré moi, en pensant à nos échanges sms, et hausse les épaules : « Elle ne l’était pas hier soir, en tout cas » « Quoi ? Vous vous connaissez ? » Dit-elle en tapant l’épaule d’Ana pour la faire réagir ! « Tu connais Mat et tu ne me l’as pas dit ? » Je ne dis rien, continue de sourire, en attendant de voir ce qu’Ana a à dire pour sa défense.
A peine arrivée au sein de tout ce groupe, de tout ce bruit, j’en suis venue à me demander où Kim m’avait entraîné. Certes mon petit ami est mécanicien, grand adepte de voitures et de courses, ça ne veut pas forcément dire que c’est également mon univers. Enfin j’aime les voitures mais je suis un peu … frileuse concernant les sensations fortes. Trop habituée à vivre dans ma zone de confort, je n’en suis sortie que très rarement à commencer par le jour où j’ai quitté l’Italie pour aller m’envoler pour New York et enfin Los Angeles. Mais ça n’a jamais dépassé ça et j’ai fini par m’enfermer dans mon petit cocon pour plus de sécurité. Il faut croire que Kim tient à m’en faire sortir, qu’elle tient à me faire vivre comme elle aime si bien me le répéter à chaque fois que nous nous voyons. Malheureusement pour moi, sa mission du soir se termine sur un face à face avec mon voisin. Ce même voisin que j’ai ouvertement chauffé par message et qui est diablement canon. Ce voisin pour lequel je ne devrais avoir aucune attirance étant moi-même en couple et pourtant … Il me suffit de le dévisager pour sentir des picotements s’éveiller dans mon ventre et entre mes cuisses. Même le choc de tomber par le plus grand des hasards sur lui ne suffit à pas faire disparaitre ce que j’ai provoqué en jouant avec le feu. Revenant à moi, j’ai envie de partir me cacher très loin ou de frapper mon amie pour sa réplique à deux balles qui risque de me causer des ennuis étant donné le rire franc de Mathéis. « Elle ne l’était pas hier soir, en tout cas », « Quoi ? Vous vous connaissez ? » J’ai presque envie de le fusiller du regard seulement la personne qui mérite un blâme c’est moi. Je suis la personne en couple. Je suis celle qui l’a chauffé et qui aurait été jusqu’à le laisser me faire tout ce qu’il voulait. C’est parfaitement stupide mais plus fort que moi. Ryan n’étant jamais là, je commence sérieusement à être en manque d’affection. Le coup que Kim me donne sur l’épaule me force à détacher mon regard de lui pour me concentrer sur elle. « Tu connais Mat et tu ne me l’as pas dit ? » Je lève les yeux et soupire. « C’est mon voisin de palier, je vais pas te présenter tout mon immeuble. » Lâchais-je alors qu’elle soupire. En revanche, je reporte rapidement mon attention sur Mathéis et tente de lui faire comprendre par un regard de se taire. « J’ignorais que tu faisais dans les courses de rue. » Je m’empresse de dire pour changer de sujet et sans doute parce que je suis tout de même assez curieuse d’en apprendre un peu plus sur lui et sur cet événement où nous nous trouvons. « Avec un petit bolide pareil tu dois t’en sortir pas mal. » J’ajoute en m’approchant de la voiture. Je ne fais pas attention aux filles qui bavent devant Mathéis, pendues à son bras, je laisse glisser mes doigts sur le capot de la voiture qu’il m’arrive souvent d’apprécier lorsque je rentre ou pars de chez moi. Qu’est-ce que ça doit être de vivre la course à l’intérieur de cet engin ! « Tu prends des copilotes ? Parce que je suis partante. » Je vois immédiatement l’expression choquée de Kim et je réalise seulement que je n’ai pas été capable de freiner mes pensées. Pas plus que je n’ai été capable de refouler mon envie de jouer encore avec lui. Je vais me damner si je continue sur cette voie mais … n’est-ce pas pour ça qu’on m’a emmené ici ? Pour que je sorte de ma zone de confort ?
Je ne crois pas au destin. Je pense sincèrement que si la vie nous fait vivre un moment particulier, à un instant T, alors que rien ne le prédestinait, c’est qu’il y’a une bonne raison. Il y’a forcément une raison pour que je croise Anaeli ce soir, alors qu’elle m’a chauffé comme pas possible la veille. Est-ce un signe pour qu’elle se rattrape d’hier ? Je ne saurai dire. Mais ouai, je ne crois pas au destin. Il y’a forcément des opportunités, à saisir, et ce soir je compte bien saisir qui se présente à moi. Toutes ses filles qui me collent n’auront pas raison de moi, même si elles ont des jupes tout aussi courtes que les autres. Je la regarder soupirer et enfin réagir : « C’est mon voisin de palier, je vais pas te présenter tout mon immeuble. » Sexy voisin de palier, mais je n’ajoute rien. Parce que je n’ai pas envie de la faire fuir, dès le début. « J’ignorais que tu faisais dans les courses de rue »« Il y’a pas mal de chose que tu ignores de moi, poupée » Je ne suis pas le genre à étaler ma vie privée à qui va, et pourtant, lorsqu’on s’intéresse à ma vie, tout le monde dirait qu’elle est minable. Ma sœur, la première. Je souris, fière cependant, d’insinuer qu’il y a tant à découvrir chez moi, mais elle s’avance vers la voiture. Souligne les traits de la carrosserie, en ajoutant : « Avec un petit bolide pareil, tu dois t’en sortir pas mal » J’aime ça. J’aime voir les nanas qui s’intéresse aux voitures, et non au conducteur. J’aime pouvoir échanger avec des gens qui ont l’œil, et qui sait de quoi on parle. Ana semble subjuguée par ma Mustang, entièrement revisité par moi-même, et qui est le fruit de nombreuses années et d’un pognon que je n’imagine pas. C’est mon petit bijou, et si je devais la perdre, ce serait la fin de Mathéis, je le sais. « Tu prends des copilotes ? Parce que je suis partante. » Je me retourne vers elle, chassant les mains des nanas qui semblaient bien installées près de moi. Presque trop intrigué par elle, mais aussi amusé, je laisse étirer mes lèvres, en ajoutant : « Monte dedans » Je lui fais signe, en m’avançant de nouveau de l’autre côté, place conducteur. J’entends les filles râler, mais je m’en balance. Je m’installe derrière mon volant, et sort la clé pour la démarrer. Un regard rapide vers Ana, et ses longues jambes interminables sous les yeux dénudés, je manque de mordre la lèvre. Merde, c’est elle le bolide ! « On s’y connait un peu en voiture ? » J’enclenche le moteur, il ronronne en surprenant les gens autour de nous, d’une manière qui fait vibrer mon cœur. Pied sur l’accélérateur, je lui montre à quel point cette voiture en a dans le ventre, en souriant. L’animation se fait autour de nous, et Mike, l’organisateur finit par apparaître en tapant sur le capot : « Tu fais peur aux autres concurrents, Elkins. Arrête de draguer ! » Ma main sort de la vitre, fait un doigt donneur, ce qui fait rire Mike. « Dans 5 minutes, sur la ligne » J’acquiesce du regard, en le regardant partir, et détourne mon regard vers Ana : « Vraiment prête ? » J’ose demander, parce qu’il y’a les nanas qui font genre. Le genre qui veulent impressionner, nous faire croire qu’elles sont costauds, mais qu’au final, qui ne supportent pas les courses. Trop d’adrénaline, trop de peurs, trop de sensation. Si elle veut se défiler, je ne lui en tiendrai pas rigueur. Même si, je sais que j’aurai bien trop aimé lui donner un petit aperçu de mon engin.
« Il y’a pas mal de chose que tu ignores de moi, poupée » En principe j’ai une sainte horreur de ce genre de surnom. En aucun cas je ne suis une poupée, je déteste cette façon de rabaisser une femme que ça soit conscient ou non. Nous ne sommes pas des objets et un surnom pareil est affreusement réducteur. Cependant, sorti de la bouche de Mathéis ça me donne presque envie de l’entendre me le chuchoter à l’oreille. Oh je sais que ça ne tourne plus rond dans ma tête, je dérape complètement et je n’arrive même pas à m’en vouloir. Loin d’être infidèle ou une saloperie, le fait est que ma relation est d’un calme plat avec un petit ami qui préfère s’occuper de ses passe-temps que de moi. Forcément, arrive un moment où je finis par laisser mon attirance pour d’autres hommes prendre le dessus. Et puis Mathéis n’est pas désagréable à regarder que ce soit habillé ou simplement en caleçon. Quoi qu’il en soit, je ne peux que confirmer ignorer des tas de détails sur lui et la réciproque est parfaitement juste. Ça ne me dérange pas, j’aurais probablement l’occasion de mieux le connaitre et d’en faire de même avec son incroyable Mustang qui attire le regard et le respect. C’est mon père qui m’a appris à aimer les voitures et c’est ce qui m’a rapproché de Ryan au début de notre relation. Je suis loin d’être une experte mais je sais apprécier une belle voiture, assez pour prendre le risque de monter dedans et d’entendre le moteur ronronner. Si mes économies n’étaient pas aussi minces j’aurais craqué sur une Mercury Comet de 1962, comme celle que mon paternel a fait importer des Etats-Unis et que j’ai vu bricoler si souvent gamine. « Monte dedans » Répond Mathéis sans appel en me faisant signe d’aller réellement dans la voiture. J’admets avoir un sourire en coin en le voyant repousser toutes les nanas autour de lui alors que je grimpe côté passager et qu’il me rejoint. Le regard qu’il pose sur mon corps ne me surprend pas et me donne même assez chaud. « On s’y connait un peu en voiture ? » Coupée avant de me lancer par le ronflement du moteur, autant dire qu’elle en a sous le capot celle-ci ! « Un peu. Pas assez pour réparer en cas de pépin mais j’adore les voitures depuis gamine. » Je lui confie en appréciant cette sensation familière de vibration qui parcourt mon corps. L’odeur d’essence envahissait déjà les lieux avec autant de voitures mais c’est assise dans cette Mustang que j’apprécie le plus tout ça. En revanche, je sursaute lorsqu’un type tape le capot et me sort brusquement de mes pensées. « Tu fais peur aux autres concurrents, Elkins. Arrête de draguer ! Dans 5 minutes, sur la ligne » La classe de la réponse de Mat me fait secouer la tête de gauche à droite alors que lui pose son regard perçant sur moi. « Vraiment prête ? », « T’essaye de te débarrasser de moi ? » Je réplique du tac au tac, un petit rictus au coin de mes lèvres. « Prête ! Impressionne-moi, Elkins ! Montre-moi donc ce qu’elle a dans le ventre et à quel point t’es doué. » J’ai envie de rajouter qu’il peut me montrer tous les domaines où il est doué mais c’est probablement un peu trop tôt ce soir.
« Un peu. Pas assez pour réparer en cas de pépin mais j’adore les voitures depuis gamine. » Je la regarde, parce que cette familiarité qu’elle a dans le regard, je le sens. Elle aime les voitures depuis gamine, comme j’ai été passionné par les voitures par mon parrain. Ce type m’a tout appris, parce qu’il m’impressionnait. Ma mère et mon père ne s’y connaissent rien, et trouve que la vitesse devrait être bannie parce que c’est dangereux. Mais avec Flo, c’est différent. On aime ça tous les deux. On aime cette adrénaline. Et j’ai l’impression que quelque part, c’est pareil pour elle. Alors j’ose demander : « Ton père ? »Y’a forcément quelqu’un proche d’elle qui l’a initié à cet amour de voiture. Ça ne vient pas tout seul. J’allume rapidement le moteur, en joue, avant que Mike débarque et m’emmerde. La course approche, et je la regarde pour lui demander si ça lui va : « T’essaye de te débarrasser de moi ? » Elle sourit et je secoue la tête. « Prête ! Impressionne-moi, Elkins ! Montre-moi donc ce qu’elle a dans le ventre et à quel point t’es doué » Je la regarde, un peu plus, plongeant mon regard dans le sien, et j’ai la queue qui commence à s’élever. Alors, par audace, ma main s’échappe de ma cuisse pour venir se poser sur la sienne, dénudée et douce. Je presse un peu, remonte vers sa jupe, sans pour autant aller jusqu’au bout, et avec une voix rauque j’ajoute : « Y’a bien des choses que je veux te montrer. Après la course…Repars avec moi » Je la sens frissonner de ma main, sans doute parce qu’elle ne s’y attendait pas, et sans attendre sa réponse, je supprime ma main, la pose sur le levier de vitesse. Je fais rugir mon démon, et fait dégager l’espace devant nous, avant de passer la première et démarrer doucement. La ligne de départ est pas bien loin. Je me gare, suis le dernier à arriver. Bras à travers la vitre, je regarde mes autres concurrents, et tente de les étudier. La course devrait être facile, sauf avec Lorenzo. Lui, c’est un sacré tricheur, et je suppose qu’il a forcément quelque chose de prévu pour ce soir, afin d’entuber tout le monde. Je ne suis pas spécialement ravi, mais reporte mon attention à la bombasse qui s’installe devant nous, un soutien-gorge à la main. Le sien, je suppose, vu qu’on voit presque sa poitrine dépassée. « Vous êtes prêts ? » Je fais rugir mon mustang, en ajoutant à l’intention d’Ana : « Met ta ceinture, Ana » Parce que si moi, j’ai besoin d’avoir ma liberté de mouvement, je n’ai tout de même pas envie qu’il lui arrive quelque chose, par ma faute.
« Ton père ? » Je confirme par un simple mouvement de la tête. Mon père a, en quelque sorte, toujours été mon modèle. J'ai beau aimer ma mère éperdument, mon père m'avait toujours dans les jambes lorsque j'étais plus jeune. Et j'adorais lorsqu'il me portait pour me mettre la tête sous le capot à observer le moteur de son petit bijou. Le taquinant sur le fait qu'il veut se débarrasser de moi, je capte son regard nettement plus intense lorsque ma question à double sens franchit la barrière de mes lèvres. « Y’a bien des choses que je veux te montrer. Après la course…Repars avec moi » C'est à mon tour de le regarder avec intensité. Ce n'est pas la première fois que nous sommes aussi tentés l'un par l'autre. La véritable question est de savoir si j'ai tant envie que ça de céder. « D'accord. Je repars avec toi. » Mon rythme cardiaque accélère d'un coup en prenant quelques secondes pour imaginer ses lèvres sur moi, son corps contre le mien, en moi. Voilà que ça palpite entre mes cuisses ! Oh il n'a pas attendu ma réponse pour retirer sa main de l'une d'elles et aller mettre la voiture sur la ligne d'arrivée mais je me devais de répondre. « Met ta ceinture, Ana » Lance-t-il vivement en faisant gronder son moteur comme les autres concurrents. Je sens l'adrénaline affluer d'un coup dans mes veines alors que j'attache ma ceinture et jette un regard dans sa direction. « Gagne et je t'assure que je te ferais ce que tu veux. » Si Kim m'entendait ! Elle serait choquée par mes propos, moi la fille sage aux premiers abords. Mais elle m'a connu directement en couple, elle n'a jamais eu à me voir désirer un homme même d'un point de vue purement sexuel. Mais Mathéis, j'ai envie de lui et je sais que même sans gagner, la course m'aura assez excitée pour céder. Je me contente de le titiller un peu.
Elle acquiesce lorsque je lui parle de son père. Forcément, j’ai vu juste assez vite, parce que c’est commun ce genre de scénario. La petite fille qui tombe amoureuse des voitures parce que son père ou son oncle est fan. Mais, je le respecte, parce qu’au final, c’est une passion que j’aime tout autant partager. Je pense pas avoir un gamin un jour, c’est à peine si j’arrive à me gérer, mais si un jour ça doit arriver pour je ne sais quelle raison, je suppose que j’aurai envie de transmettre cet amour. « D’accord. Je repars avec toi » Je n’ai pas attendu sa réponse pour me concentrer sur la course, mais en entendant cette confirmation, j’ose quand même un rictus. Il faut que je gagne cette course, parce que ce sera d’autant plus épic, ensuite. Ligne d’arrivée atteinte, je lui ordonne de mettre sa ceinture. Je sais que je suis moins fou lorsque j’ai quelqu’un à mes côtés, parce que j’ai une vie entre mes mains. Parfois, je perds la tête, l’adrénaline guidant mes envies, et je mets ma vie en péril. Mais, quand une autre personne m’accompagne, je le fais moins, parce que je ne suis pas un meurtrier. « Gagne et je t’assure que je te ferais ce que tu veux » ça hérisse direct ma queue, parce que depuis qu’elle m’a chauffé moi, je ne pense qu’à ses lèvres sur ma virilité. J’en rêve la nuit. Alors ouai, c’est exactement ce qu’elle va faire si je gagne. « T’en fais pas pour ça poupée » Je resserre mes mains sur le volants, fait gronder le moteur, et ne quitte pas cette nana qui semble enlever son soutien-gorge face à nous. « Vous êtes prêts ? » dit-elle alors que les moteurs de nos caisses rugissent en guise de réponses. Elle lève sa lingerie en l’air, et dès l’instant où il touche le sol, les voitures démarrent. Ma voiture n’est pas la meilleure placée pour le démarrage, je l’ai toujours su. En revanche, elle cartonne dans les virages, alors je ne suis pas premier, non. Je file, passant mes vitesses à la seconde, laissant le moteur rugir comme il se doit. Les courses illégales sont parfois dangereuses, parce que même si nous bloquons les routes au maximum, il y’a tout de même des civils, qui nous surprennent parfois. Premier virage, je rattrape déjà le deuxième qui me talonne au cul, dans ce virage sec. Mais je le devance sans aucun mal, et frôle limite sa voiture, dans la manœuvre. Bam, de nouveau deuxième, je me remets en marche, vers cette Camaro qui semble nous larguer mais qui visiblement ne connait pas Los Angeles comme je le connais moi.
Pas une seule minute je ne m’étais imaginée terminer ma soirée dans sa voiture et encore moins dans son lit. Pourtant ça, j’y pense depuis que j’ai commencé à le chauffer par messages. Terriblement tentée par son corps et ses mains, je ne pense qu’aux sensations qu’il serait capable de me procurer. Ça me pousse à faire des rêves érotiques qui expliquent ma frustration des derniers jours. Peu importe si je ne m’imaginais pas tomber sur lui ce soir, à l’instant où j’affirme que je rentrerai avec lui je sais que j’ai signé pour lui offrir mon corps et profiter du sien. C’est à croire que c’est comme ça que ça doit se finir dans tous les cas. Lui, moi, nos corps emboités. Et je frissonne non seulement en y pensant mais également en voyant la bosse qui se dessine dans son pantalon et laisse supposer qu’il est bien monté. Je ne fais pas spécialement attention à ce qui nous entoure pour le moment, je ne pense qu’avec ce qui palpite entre mes cuisses au point d’être un peu plus téméraire ce qui le fait sourire en coin. « T’en fais pas pour ça poupée » Sans être étonnée qu’il ait déjà des idées derrière la tête, cette fois je ne dis rien et me concentre sur ce départ de course. Ceinture attachée, je ressens des picotements dans tout mon corps et sans mon cœur accélérer. Je n’ai jamais participé à une course illégale et pourtant je sais que je vais me régaler à l’instant où sa Mustang s’élance. C’est surtout la dextérité de Mathéis qui m’impressionne, cette habileté qu’il a à prendre les virages, à anticiper la route et prendre des places. Pas un seul moment je ne ressens la moindre angoisse malgré la vitesse à laquelle nous passons les rues. Je le laisse se concentrer et jette un regard dans mon rétroviseur puis sur la route avant de lâcher. « Déporte-toi légèrement sur la droite. » Sans même regarder le rétro intérieur, je le vois s’exécuter et ainsi bloquer l’accès du concurrent derrière avant que Mat’ ne comprenne où je voulais en venir et se déporte sur la gauche au dernier moment, forçant l’autre véhicule à piler pour éviter un furieux carambolage. Moi, je ne trouve rien de mieux que de sourire, un peu trop fière d’avoir emmerder cette personne. « Joli. » Je félicite Mat’ en me retenant de poser ma main sur sa cuisse.
L’adrénaline, j’ai toujours aimé ça. Encore plus, depuis que je suis entré dans ce Squad. Le petit prince, on m’appelle. Parce qu’ils savent tous que je maitrise bien trop ma caisse. Mes yeux sont partout, mon cerveau analysent, mon corps réagissent, mes jambes s’activent, mes bras aussi. Je braque, j’accélère, je domine. J’ai l’impression de glisser, et j’aime cette sensation de liberté que j’obtiens quand je course comme ça. « Déporte-toi légèrement sur la droite » Déjà vu, mais je lui obéis sans la moindre hésitation, bloquant l’accès à la voiture de derrière. Je souris à peine, me reconcentrant sur la première place. Je la talonne, elle tente de me couper la route, je dévie. On joue à ça, pendant un moment, avant qu’une voiture citoyenne ne s’invite dans la course. Surpris, je braque à toute allure, m’embarquant dans une autre rue, loin d’être le chemin le plus rapide, pour éviter tout accident. « Fais chier » Je grogne, accélérant, propulsant ma voiture dans une ruelle qui prend à peine la taille de la voiture. Fin de la ruelle, je débarque dans une rue, non fermée par les organisateurs, tentent d’éviter toutes les voitures qui se présentent à moi. Mon cœur bat vite, trop vite. Je n’ose même pas regarder Ana, pour éviter tout accident. Je finis par braquer à droite, sauvagement, reprenant le fil de la course, arrivant pile derrière la voiture numéro 1. Je dois l’avoir au prochain virage, c’est certain. Je la talonne, elle tente de me freiner, de me faire dévier, mais je ne la lâche pas. Le virage approche à grand pas et dans toute ma splendeur, je la grille sur le poteau. Mon parrain, c’est lui qui m’a appris à faire ça. Encore et encore. J’ai bousillé un nombre incalculable de voiture pour arriver à drifter comme ça, et une fois le virage passé, la ligne d’arrivée pas loin, j’active les propulsions, accélérant la vitesse. Impossible pour lui de me rattraper, lorsque je passe enfin la ligne d’arrivée, m’arrêtant presque net pour éviter la foule. Les cris surgissent de nulle part, mais moi, tout ce que j’entends c’est ce battement de cœur encore dans mes tympans.
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Dim 22 Nov - 11:36
