« Vous devriez vous reposer monsieur Brooks. » C'est ce que me dit une jeune femme qui tente depuis tout à l'heure de m'examiner comme on lui a demandé de faire. J'ai du mal à la laisser s'approcher, toujours un peu craintif de ce qu'elle pourrait faire alors que je sais qu'elle ne veut que mon bien. Ma tête en a pleinement conscience, mon imagination pense autre chose complètement. Je sais très bien que tout ce qu'elle veut faire c'est m'aider, mais ses conseils, je ne veux pas les écouter. La seule chose à laquelle je pense - mise à part tout ce qui m'empêche de dormir le soir - c'est elle. Eileen. À peine revenu à Los Angeles que tout ce que je veux faire c'est d'aller la voir, mais ça fait des heures qu'on m'empêche de le faire, ou peut-être que j'ai perdu la notion du temps, je l'ignore. Plusieurs personnes sont passées me voir, mais aucun de mes proches puisque je sais qu'ils ne savent pas que je suis de retour. On m'a expliqué un peu ce qui s'est passé. J'ai d'abord été porté disparu avec Owen pour ensuite qu'on déclare officiellement ma mort à ma famille, ma femme, mes amis. J'ignore un peu comment les prochains jours, les prochaines semaines ou même les prochaines heures vont se dérouler. Je sais que je vais devoir aller visiter mes parents, mais encore une fois, la seule personne que j'ai envie de retrouvé est Eileen. J'ai cette crainte au plus profond de moi de revenir dans la vie de mes proches et d'être un intrus à leurs yeux parce que j'ai de la difficulté à me reconnaître moi-même, parce que j'étais mort pour eux et que je sais que j'ai laissé une partie de moi, là-bas et j'imagine qu'après un traumatisme aussi sévère que celui que j'ai vécu, c'est normal. Pourtant, je n'arrive pas vraiment à me convaincre que c'est le cas. La jeune femme toujours devant moi alors que je suis complètement perdu dans mes pensées, je m'éloigne à nouveau d'elle par réflexe lorsqu'elle tente à nouveau de m'aider. « Je peux partir ? Je crois que de toute façon j'ai d'autres examens dans les prochains jours. » Mon ton est froid et c'est loin d'être volontaire. Ce n'est pas contre elle, c'est seulement que, j'ai déjà perdu une année complète de ma vie, j'aimerais au moins pouvoir faire ce que je veux pour les prochaines heures. Complètement conscient que je pose la question à une jeune femme qui ne semble pas réellement savoir ce qu'elle a le droit de me dire, je me lève sans attendre sa permission, plus déterminé que jamais à sortir de ce foutu bâtiment sans même attendre une réponse de sa part. Je sais qu'elle aura probablement des ennuis par ma faute, mais je veux sortir d'ici. J'ai besoin de sortir. N'ayant aucun téléphone, aucun moyen de communication, je finis par me trouver un taxi et je mentionne une adresse à Malibu. Notre maison, souhaitant évidemment qu'Eileen s'y trouve encore. Un an à m'attendre, à penser que je suis mort, je n'ose même pas imaginer tout ce qu'elle a vécue, toute la douleur qu'elle a dû ressentir en apprenant la nouvelle et je m'en veux de l'avoir laissé, de ne pas être revenu comme je l'avais prévu en avril, de l'avoir abandonné et de ne pas m'être battu comme j'aurais dû. Au fond, c'est elle qui m'a aidé à tenir bon puisque tout ce que je voulais était de lui revenir. Ce n'est qu'une fois devant la maison que je remercie le chauffeur et sort de la voiture. Prenant une grande respiration, j'hésite un moment avant d'ouvrir la porte et d'entrer en souhaitant ne pas trouver de nouveaux locataires dans cette maison qui était autrefois la mienne. Il y a des choses qui ont changées, mais de toute façon, la seule façon de me sentir réellement chez moi c'est de la voir. Nerveusement, je glisse mes mains dans les poches de mon jean et souffle un léger : « Eileen... ? » Un an sans voir la femme de ma vie et c'est tout ce que je trouve à dire ? Faudra forcément faire mieux. Tout ce que je souhaite c'est de la voir apparaître et de pouvoir poser mes yeux sur la femme sublime qu'elle est.

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Les mois passaient mais la douleur restait vive. Malgré le soleil qui revenait un peu dans ma vie depuis quelques semaines, l'année qui venait de s'écouler restait rude et intense. Je savais que j'allais pouvoir être heureuse aux côtés d'Owen mais une part de moi devant encore faire le deuil de mon mariage et de mon époux. Peut-être que lorsque son corps allait enfin être rapatrier, j'allais pouvoir tourner la page et clore ce chapitre de ma vie. Évidemment, je ne voulais rien oublier pour autant et Josh allait continuer de vivre dans ma mémoire et ce pour toujours. Owen avait commencé à regarder les maisons aux alentours et j'avais accepté de les visiter et d'envisager de déménager pour de bon. Ce n'était pas un pas facile mais c'était nécessaire pour qu'on arrive à avancer tous les deux ainsi qu'avec notre bébé qui n'allait plus tarder. Je n'avais pas toucher à la décoration de la maison, ce n'était pas par manque de respect pour mon nouveau compagnon mais je ne pouvais pas enlever les photos de mon passé, ces murs en étaient ancrés et cet endroit appartenait encore à mon défunt mari quoi qu'on en dise. Heureusement, Owen était extrêmement patient et compréhensif. Bien sur, je savais que ce n'était pas simple pour lui de prendre ses marques ici et je doutais que cela soit son intention... Mes beaux parents avaient beau pensé que nous étions irrespectueux envers leurs fils, il n'en était rien, bien au contraire. J'avais passé la journée à me reposer puisque après l'incident du centre commercial et toutes les émotions qui en avaient découlé, il était plus qu'important que je préserve ma petite fille ainsi que ma santé. Finalement, j'avais migré dans la cuisine pour grignoter quelques biscuits de noël fait la veille. Les fêtes approchaient à grands pas et cette année, je n'allais pas les passer en comité restreint comme l'an passé. Festoyer sans mon mari n'avait clairement pas la même saveur et s'il n'était pas là non plus cette année, je pouvais au moins me reposer sur Owen et sa famille qui m'avait toujours accueilli à bras ouverts. Je me sentais chanceuse de les avoir et de pouvoir compter sur leur soutien indéfectible. Soudain, j'entendais du bruit dans l'entrée et je fronçais les sourcils en regardant l'heure. Owen ne devait pas rentrer maintenant et personne d'autre qu'Alex n'entrait sans frapper. Peut-être que mon frère souhaitait me faire la surprise ? C'était bien son genre surtout depuis qu'il savait que je devais me reposer deux fois plus jusqu'à mon terme. Je sortais de la cuisine pour l'accueillir et ce que je découvrais me pétrifiais sur place. Est-ce que je rêvais ? C'était impossible, ce que je ressentais était bien trop réel pour n'être qu'une effluve de mon cerveau. Je posais ma main sur ma bouche, en balbutiant. « Josh... ? » Comment cela était-il possible ? Comment avaient-ils pu le déclarer mort alors qu'il était debout, vivant et face à moi. Je sentais mon cœur exploser, mes jambes devenir du coton et mes yeux s'embuer de larmes que je ne contrôlais pas. Sans réfléchir je me jetais dans ses bras, le serrant touchant sa peau pour m'assurer qu'il n'était pas un mirage. « C'est toi ? C'est vraiment toi ? » demandais-je bêtement entre deux sanglots, complètement sous le choc.

J'ignore comment il est possible pour moi d'être debout sur mes deux pieds présentement. En fait, la seule chose qui me donne envie de continuer à vivre c'est l'espoir de la retrouver elle et de pouvoir rester dans ses bras sans jamais plus les quitter. J'ignore ce que mon futur me réserve dans l'armée, mais ce qui est certain c'est que je ne vais pas retourner sur le terrain de si tôt et que je sais que je vais avoir plusieurs explications à livrer à mes supérieurs. Là-bas, j'ai fais tout ce que je pouvais pour sauver ma vie, mais surtout, sauver celle de ma femme puisqu'on la menaçait et que je ne voulais pas prendre le risque qu'il lui arrive quoique ce soit. Loin d'ignorer la capacité de certains hommes à torturer, je n'avais pas envie de revivre les horreurs des mois précédents où j'étais emprisonné avec mon meilleur ami et j'ai donc fait tout ce que les hommes qui m'ont "sauvés" voulaient que je fasse. Je suis conscient que j'ai laissé une partie de moi là-bas et que je ne la retrouverais probablement jamais, mais encore une fois, je ne peux pas abandonner tout de suite, pas alors que tout le monde me pensait mort et qu'ils ont sans doute dû vivre leur deuil en pensant ne plus jamais me revoir. Mon coeur bat à cent mille à l'heure alors que j'ouvre la porte de ma maison et la crainte de me retrouver devant une autre personne que ma femme m'effraie à un point incroyable. Je sais très bien qu'elle a dû continuer à vivre sa vie, mais je préfère penser que je ne vais pas être simplement un fantôme de son passé. Marchant dans cette maison que je connais par coeur, je prononce nerveuse le nom d'Eileen et lorsque je la vois là, devant moi, j'arrive à peine à croire que c'est vraiment réel. J'ai imaginé ce moment des milliers de fois alors que j'étais prisonnier des terroristes et ensuite des Russes, je ne pensais jamais avoir la chance de me retrouver devant ma femme qui semble complètement chamboulée de me voir. Je ne peux pas lui en vouloir puisqu'elle me croyait mort, surtout que j'ai réellement l'impression que mon coeur arrête de battre en plongeant mon regard dans ses magnifiques yeux. Les larmes coulent sur ses joues tout comme elles le font sur les miennes aussi et lorsqu'elle se jette dans mes bras, je la garde contre moi, ne voulant plus la quitter, me concentrant uniquement sur elle. « C'est moi, je suis... vraiment là mon amour... » Ma voix se brise, tentant de retenir les larmes qui veulent continuer de couler. Complètement perdu dans ces retrouvailles avec ma femme, mes yeux se posent sur le ventre bien rond d'Eileen et mon coeur se serre automatiquement dans ma poitrine sans pour autant la lâcher. Elle a donc refait sa vie ?  Mes bras autour d'elle, je m'accroche à elle comme si ma vie en dépendait alors que j'ai l'impression de perdre complètement le peu de repères que je pensais encore avoir ici. « Je suis là... je suis désolé de t'avoir fait vivre... tout ça. » Mon ton est très doux. La dernière chose que je veux faire c'est de la brusquer et je dois admettre que je ne sais même pas comment aborder le sujet qui me brûle les lèvres en ce moment. La souffrance est bien présente, l'incompréhension aussi. J'ai manqué un an de ma vie et j'ai probablement aussi perdu la plus belle chose que j'ai, celle qui m'a fait tenir jusqu'ici. « Tu es... » Ce n'est pas le mien, ça ne peut pas l'être. Anéanti, j'ose à peine laisser le mot franchir mes lèvres, m'imaginant une tonne de scénarios en tête. Je ne peux pas croire qu'elle est finalement là, dans mes bras et surtout que j'ai manqué autant de choses, que je l'ai laissé tout affronter seule. Front finalement posé contre le sien, je viens effacer les larmes présentes sur ses joues et le simple contact de sa peau contre la mienne me fait frissonner.

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Il n'y avait pas de mots pour exprimer ce que je ressentais actuellement. Josh était face à moi alors que mon esprit avait commencé à accepter le deuil de notre vie, et plus particulièrement de la sienne. Comment cela pouvait-il être possible ? Je n'en savais rien. Tout me paraissait complètement en dehors de la réalité. Le toucher était en quelque sorte une façon de me persuader qu'il était bel et bien devant moi. Les cheveux un peu plus longs que ce que j'avais connu, les yeux plus fatigués aussi mais il restait lui-même, les mêmes traits et la même douceur. Je fermais les yeux quand il me confirmait être présent. J'avais espéré son retour pendant tellement de mois que j'avais arrêté de les compter avant de finalement accepter un autre avenir. Je m'en voulais atrocement, commençant à croire que sa famille avait eu raison. « Comment... comment c'est possible ? » demandais-je sans pouvoir stopper les larmes qui déferlaient sur mes joues. Sa voix se brisait tout comme la mienne et c'était sûrement aussi difficile pour lui que ça ne l'était pour moi. Il avait du vivre l'enfer ou pire encore, je ne savais pas comment il était rentré et pourquoi il avait mis autant de temps avant de retrouver le chemin de la maison. Presque un an s'était écoulé, 365 jours. « Je n'arrive pas à y croire. » dis-je d'une voix si basse que je ne savais pas s'il allait m'entendre et ce malgré le silence qui régnait dans la pièce. Je le touchais comme pour m'assurer qu'il était encore lui-même, pour me remémorer des souvenirs et tout ce que j'avais perdu ou presque. Ses bras autour de moi avait un goût particulier et je ne pouvais pas apprécier comme je le faisais avant, sentant la culpabilité prendre plus de place qu'autre chose. Je serrais les lèvres quand il faisait référence à mon ventre bien trop rond pour qu'il puisse y avoir une chance qu'il soit le sien. En réalité, si j'avais été enceinte de lui, notre enfant serait parmi nous désormais. « Enceinte. » terminais-je sa phrase avec difficulté. Je ne pouvais pas le cacher et je ne le voulais pas, il ne méritait pas plus de mensonges et de dissimulations. « Je suis désolée... » Je mettais ma tête dans mes mains avant de la relever pour les poser sur ses joues. J'avais tant de choses à lui dire, d'explications à formuler mais j'avais du mal à trouver les mots tant l'émotion était intense. Je le serrais contre moi après qu'il ait posé son front contre le mien. C'était agréable de sentir à nouveau sa présence... Nous avions tant de choses à nous dire mais aucun de nous ne semblait avoir envie de briser ces retrouvailles, aussi spéciales étaient-elles. « Ils ont tous dit que tu étais mort. » chuchotais-je. Je savais qu'il allait vouloir des détails sur ma grossesse, sur ma vie actuelle et peut-être qu'il allait même s'énerver contre moi et pire quand il saurait que le père de mon enfant n'était autre qu'Owen. J'avais presque peur de tout lui dévoiler maintenant alors qu'il venait tout juste de revenir et qu'il devait avoir totalement perdu ses repères. Je me sentais mal de lui faire subir tout ça et au contraire de ce qu'il pensait, je ne lui en voulais pas. Il n'avait pas failli à sa mission, il était allé jusqu'au bout tout comme son capitaine. Je ne lâchais pas, comme si malgré tout ce qui arrivait, rien n'avait vraiment changé. Je sentais une forte douleur dans ma poitrine puis dans mon ventre et je resserrais mes mains sur ses avant bras. Je fermais les yeux comme pour apaiser la douleur mais rien n'y faisait. J'avais déjà eu des contractions lors de l'accident au centre commercial mais celles-ci étaient bien plus fortes. Que se passait il ? Je n'étais qu'à 7 mois et demi, je ne pouvais pas accoucher maintenant et encore moins le perdre. J'avais besoin d'aide, ironiquement, j'avais besoin de Josh.

J'ai l'impression d'être dans un rêve, d'halluciner cette scène et surtout, d'imaginer qu'Eileen est là comme je l'ai fait bien souvent lorsque j'étais prisonnier. Je sais pourtant que c'est bien elle qui est dans mes bras présentement et que j'ai peur de la relâcher et de ne plus jamais pouvoir la garder contre moi. Tout est en train de se bousculer dans ma tête et si c'est la dernière fois que je l'ai dans mes bras, alors je préfère en profiter jusqu'à la dernière seconde parce que je sais que je n'aurais probablement plus cette chance. Comment est-ce que j'ai pu penser revenir après pratiquement un an et souhaiter que rien ne change ? Évidemment, j'ai cru que ma femme le resterait toujours, mais j'ai aussi l'impression de l'avoir abandonné d'une quelconque manière, de ne pas m'être suffisamment battu pour elle, pour lui revenir alors que je sais que j'ai tout fait pour rester en vie et pouvoir la revoir. C'est tout ce que je voulais et ces retrouvailles, j'en ai rêver pendant des mois, à chaque seconde de mon existence. « J'ai été retrouvé pratiquement... mort dans le désert, je... j'ai tout fait pour te revenir... pour te protéger. » Dis-je faiblement en glissant mes pouces sur ses joues pour à nouveau tenter de faire disparaître les larmes de son doux visage. Je sais bien qu'elle n'arrive pas à contrôler ses émotions tout comme je ne peux pas arrêter les miennes. Mes larmes coulent encore et je râcle ma gorge à chaque mot que j'ose prononcer puisque c'est difficile, que l'émotion me gagne à chaque fois que je n'arrive pas à croire que j'ai réussi à lui revenir. Certes, j'ai souffert, je suis bien loin d'être l'homme que j'étais avant, mais une part de moi se raccrochera toujours à Eileen et ce, malgré toutes les choses horribles que j'ai vécu, malgré le sommeil inexistant et la peur incontrôlable qui est présente en moi constamment. J'aimerais pouvoir lui expliquer ce qui s'est passé, j'aimerais tout lui dire dans les moindres détails, mais la plus grande partie de moi a simplement envie de profiter d'elle malgré tout ce qui semble s'être passé pendant mon absence. Je n'arrive même pas à terminer ma phrase et à vrai dire, est-ce que j'ai vraiment envie de connaître la vérité ? Est-ce que l'homme qui partage sans doute la vie de ma femme va apparaître dans les secondes à venir et nous retrouver-là, l'un contre l'autre ? Mon coeur se serre à nouveau dans ma poitrine lorsqu'elle termine ma phrase, qu'elle confirme ce que je savais être évident et qu'elle s'excuse. Je n'aime pas la voir ainsi, je n'aime pas savoir qu'elle se sent coupable de quoique ce soit, mais mon coeur est aussi démoli en milles morceaux rien qu'à l'imaginer dans les bras d'un autre que moi... « Ne t'excuses pas... je t'ai... abandonné. » Je soupire, pose mon front sur le sien et laisse glisser ses mains sur mes joues, incapable de ne pas apprécier cette proximité entre nous deux qui, autrefois, était si normal. Je me sens lâche et pas une fois je ne me suis pas senti coupable de l'avoir lâchement abandonné alors que je sais très bien que je ne pouvais pas en faire plus que ce que j'ai fais. On m'a torturé, on m'a fait les choses les plus horribles et je suis encore vivant après tout ça parce que je m'accrochais au simple fait de la retrouver. « Il est... ici ? » Dis-je en parlant évidemment du père de son bébé sans pour autant savoir de qui il s'agît. J'ignore d'ailleurs si j'ai envie de le savoir puisque je sais que je vais forcément m'énerver, peu importe de qui il s'agît et je n'ai pas envie de lui faire subir ma colère. Mes yeux se posent un instant sur son ventre tout rond et de nouvelles larmes coulent sur mes joues au moment où je croise à nouveau son regard. Je remarque immédiatement qu'il y a quelque chose qui ne va pas en voyant son visage se changer, mais surtout, en la sentant s'accrocher encore plus à moi et instinctivement, je la retiens et la garde contre moi. « Eileen ? Qu'est-ce qui se passe ? Tu as mal quelque part ? » Inquiet, je cherche un moyen de l'aider, incapable de voir la femme de ma vie souffrir. Peu importe ce qui arrive, peu importe la nouvelle vie qu'elle a, je reste son mari et j'ai promis de toujours m'occuper d'elle dans les bons comme les mauvais moments. « Je t'emmène à l'hôpital. » Je pourrais appeler une ambulance au lieu de l'emmener moi-même, mais je veux l'aider et surtout, je ne prends aucunement le « non » comme une réponse.

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Lorsque j'avais rencontré Josh, j'avais tout de suite été séduite par son charisme. Évidemment, je ne l'avais pas laissé me séduire et je l'avais même repoussé pendant plusieurs jours avant de finalement accepter un rendez-vous. Ces souvenirs me paraissaient si loin actuellement que je me demandais si tout ça n'avait pas été vécu dans une autre vie. Je ne savais plus quoi ressentir, tout se mélangeait dans ma tête et dans mon esprit. J'étais heureuse qu'il soit en vie, ça ne faisait aucun doute mais je ne savais gérer les conséquences qui allaient en découler. « Je suis tellement désolée de ce que tu as vécu. » J'aurais aimé qu'il revienne avec Owen, tout aurait été plus facile ou du moins, son calvaire aurait pris fin plus tôt. Owen m'avait certifié que dans le désert, il n'y avait aucune chance qu'il ne s'en sorte et je l'avais cru sur parole. M'en voulais-je d'avoir été aussi naïve ? Un peu. Lui en voulais-je d'avoir été si sur de lui à tord ? Complètement. Je le regardais alors qu'il essuyait mes larmes et ce contact me faisait du bien. J'en avais longtemps rêvé même si la situation n'était pas idéal, mon cœur était séparé en deux sans savoir ou aller. Le voir dans un tel état me mortifiait et je n'avais pas souvenir de l'avoir un jour vu pleurer si ce n'était d'une émotion passionnelle le jour de notre mariage. « Non, tu ne m'as pas abandonné et je ne l'ai jamais vu comme ça. » Josh avait toujours été un soldat courageux et je ne l'avais jamais vu autrement pas même après qu'il ait lâché prise lors des tortures infligées par les terroristes. « J'ai gardé espoir jusqu'à... jusqu'à ce qu'ils disent que c'était terminé. » avouais-je à demi-mots sans prononcer le prénom de son capitaine. Il allait assez nous en vouloir quand il saurait la vérité, je ne voulais pas qu'il s'imagine des choses que je m'imaginais déjà moi-même mais qui ne pouvaient être réelles. Je mordais ma lèvre à sa question et je caressais sa joue comme pour l'apaiser même si ça ne devait pas aider spécialement plus mais ça me donne un brun de courage. « Non... je suis seule. » dis-je en toute vérité. Que se serait-il passé si Owen avait été présent ? Je n'en avais aucune idée mais rien de bon, je le sentais. Ils s'étaient quittés meilleurs amis, frères d'armes mais sans l'avoir commandé, je les séparais peut-être à vie. J'avais le mauvais rôle, j'en étais consciente et ce depuis toujours. Soudain, les contractions envahissaient mon corps et j'avais du mal à les contrôler. Jusque là, j'avais toujours réussi à rester debout, à me reposer pour les calmer mais cette fois, c'était pire, presque incontrôlable. Est-ce que le choc allait me faire accoucher ou pire me faire perdre mon bébé ? La panique prenait possession de moi et je regardais Josh, effrayée. « J'ai mal... J'ai mal au ventre... » balbutiais-je en ne le lâchant pas. Ce n'était pas les retrouvailles rêvées mais aucun de nous n'avait notre mot à dire. « D'accord... » soufflais-je sans le lâcher alors que je lui montrais le bol à clés, toujours le même depuis son départ, dans l'entrée pour qu'il les attrape et qu'on utilise ma voiture. J'avais des tonnes de choses à lui dire mais j'en étais purement et simplement incapable. Les douleurs étaient bien trop intenses et aller jusqu'à l'automobile avait déjà été un supplice. Je fermais les yeux et posais ma main sur la sienne alors qu'il démarrait vers l'hôpital le plus proche. Malgré la douleur, je savais que j'allais devoir lui demander d'appeler Owen ou du moins de demander à l'une des infirmières de le faire. Ça n'allait pas être la partie la plus agréable de la journée bien que l'accouchement en lui-même ou peu importe ce que je devais faire n'allait sans doute pas être plus réjouissant. On ne mettait que quelques minutes à arriver aux Urgences grâce à la conduite plus que sportive de Josh et je descendais de la voiture avec son aide avant d'aller vers l'entrée quémander au plus vite un médecin.

Eileen m'a attendu tout ce temps, elle a dû vivre avec l'annonce de ma mort et aujourd'hui, je reviens dans notre maison, pensant que rien n'a changé alors qu'en fait, près d'un an s'est écoulé depuis que je l'ai embrassé pour partir en mission. J'ai vécu l'enfer là-bas et je ne pense pas un jour m'en remettre ou du moins... pas tout de suite. Je ne pensais jamais m'en sortir, revoir Eileen, vivre tout simplement et voilà que je me retrouve devant ma femme après des mois sans la voir et que je n'ai aucune idée de comment agir parce qu'au fond, je sais que bien des choses sont arrivées depuis ma disparition. La voir aussi émotive me donne mal au coeur. Je déteste savoir que je lui ai fait autant de mal et qu'elle soit autant sous le choc de me revoir. Elle me pensait mort merde ! « Hey... je suis là maintenant... » Dis-je alors qu'elle s'excusait de ce que j'avais vécu tout ce temps. Si seulement elle savait tout ce qui m'est arrivé... j'arrive difficilement à parler de ça, mais en fait, je veux surtout profiter d'elle plutôt que de me lancer dans cette conversation tout de suite. J'aimerais tout lui dire, mais je sais que je vais m'effondre devant elle si je le fais tout de suite. Déjà que j'ai de la difficulté à rester fort et que ma voix se brise à chaque mot que j'ose prononcer. « Je ne voulais pas te faire subir ça... je ne peux même pas imaginé toute la douleur que tu ressens depuis qu'ils m'ont... déclaré mort... » Je n'arrive pas à y croire moi-même, mais au fond, ils ne pouvaient pas non plus demander à tout le monde de garder espoir tout ce temps. Surtout que dans l'état dans lequel j'étais lorsque j'ai été séparé d'Owen, même lui devait réellement penser que j'étais décédé. Les larmes coulant toujours sur mes joues, je tente de les dissiper du mieux que je peux, mais revoir Eileen me chamboule beaucoup trop pour que je garde mes émotions pour moi. « Je t'ai toujours promis que je te reviendrais... je tiens toujours mes promesses. C'est toi qui m'a fait tenir. Le désir de te prendre dans mes bras... de t'embrasser... » Je soupire, mon front toujours contre le sien alors que je sais qu'il m'est sans doute interdit de le faire. Elle a refait sa vie maintenant, elle est enceinte de plusieurs mois et je n'ai plus vraiment ma place dans sa vie au fond. Je retrouve ma vie après un an, mais au fond, j'ai tout perdu, absolument tout ce qui me fait vivre. Heureusement, elle me confirme que l'homme avec qui elle partage sa vie n'est pas dans cette maison et je suis soulagé. Mes doigts caressent lascivement sa peau alors que mon autre main est toujours sur sa joue et que mes yeux n'arrive pas à quitter les siens du regard. Elle est si belle et je suis captivé par sa beauté, rapidement alerté par la souffrance qu'elle semble ressentir au ventre. Inquiet comme jamais, je la prend doucement contre moi et tente de la rassurer. « Ça va aller, ne t'en fais pas, ils vont s'occuper de toi et du bébé à l'hôpital et tout ira bien, je suis là, je ne vais nul part. » Léger sourire aux lèvres, je tente de ne pas trop paniquer moi-même, mais de voir ma femme dans un tel état ne me rassure pas du tout. Tout ce que je souhaite, c'est qu'il ne lui arrive rien, ni à elle, ni au bébé et ce, même s'il n'est pas le mien. L'emmenant doucement vers la voiture, je l'installe, m'assure qu'elle va bien et une fois au volant de sa voiture, je me précipite à l'hôpital le plus près alors qu'elle pose sa main sur la mienne. Ce simple contact me fait un bien fou, me donne surtout envie de faire au plus vite pour m'assurer qu'elle va mieux. Je ne peux pas la laisser dans cet état et c'est pour cette raison que j'arrive en une vitesse incroyable à l'hôpital, connaissant encore le chemin par coeur et surtout, sans me soucier vraiment des limites de vitesse permises. Une fois la voiture garée, je la garde contre moi et l'emmène à l'intérieur. « Tu veux que j'appelle quelqu'un ? Ton frère ? » J'ignore si c'est une bonne idée de prendre le téléphone et de mentionner que c'est le mari mort de sa soeur qui parle. Il va penser que c'est une blague. En fait, je ne veux surtout pas devoir appeler l'homme qui partage sa vie. « Ou c'est peut-être mieux de demander à l'hôpital de prévenir... qui tu veux. » Dis-je en soufflant doucement, incapable de parler sans que ma voix ne craque. Puis une fois devant une dame, je l'arrête pour qu'elle puisse nous aider. « Il faudrait que ma femme voit un médecin tout de suite. Elle a des douleurs au ventre et elle est enceinte, c'est urgent. » Dis-je sans vraiment lui donner le choix de nous aider, priant pour qu'elle ne me demande pas si je suis le père du bébé. La douleur est déjà bien trop forte...

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i promised that i will always come back to you.

J'avais espéré ce moment pendant des mois et il arrivait probablement au pire moment. Ce n'était pas la faute de Josh, c'était purement et simplement de la mienne. J'avais cru les hommes qui avaient annoncé sa mort et si je m'étais battue pendant des mois, j'avais finalement lâché l'affaire alors qu'on me prenait pour folle d'y croire encore. Owen avait même du me crier dessus pour que je réalise que mes espoirs étaient vains mais maintenant qu'il était devant moi, il était clair qu'ils s'étaient tous trompés. « Tu es là. » chuchotais-je alors qu'y croire était fou mais pourtant il était réel, en vie et dans une santé que j'espérais bonne. Je n'osais imaginer ce qu'il avait vécu même si j'en avais eu un aperçu avec Owen... Ils étaient tous les deux brisés, je le savais et ça me tuait de l'intérieur. Les hommes que j'avais quitté en novembre dernier n'étaient plus mais qui pouvait les blâmer ? La voix de Josh était différente mais nos états émotionnels devaient grandement jouer et je ne donnais pas chère de ce que j'étais actuellement, pleurant dans ses bras. Mon corps lâchait une pression, un chagrin que j'avais en moi et si j'étais évidemment heureuse qu'il soit vivant, je devais me remettre en question, une fois de plus. « J'ai cru que le monde s'écroulait... et... J'ai eu espoir quand Owen est revenu mais tu n'étais pas là. » avouais-je à demi mot avant de baisser les yeux alors que mes larmes coulaient encore. Les mots qu'il prononçait me serrait le cœur et je le regardais caressant sa joue, une nouvelle fois. « J'ai toujours eu foi en toi... » Et si il avait lâché, si jamais il n'était revenu, il n'aurait pas été moins héroïque à mes yeux. Je mordais ma lèvre avec l'envie qu'on se retrouve comme avant son départ mais était-ce possible ? Mon cœur était coupé en deux et c'était la pire situation dans laquelle je pouvais me retrouver, ou presque. J'avais atrocement mal au ventre et je ne savais pas ce qu'il se passait. L'accouchement n'était pas prévu avant février et il était anormal que je ressente autant de pression sur le bas de mon ventre. Heureusement, Josh ne me lâchait pas et comme à son habitude, il tenait bon, envers et contre tous, pour m'aider. « Oui... Reste avec moi s'il te plaît. » quémandais-je en laissant sortir un léger cri de douleur tout en allant vers la voiture. Je ne voulais pas me retrouver seule, je ne voulais pas affronter les médecins en solo, je n'en avais plus la force. Je me reposais totalement sur mon mari tentant de souffler avec force pour extérioriser mes douleurs comme je l'avais appris lors du cours d'aide à l'accouchement. Je ne savais pas si ça allait réellement marcher puisque je n'avais aucune idée de si j'allais accoucher ou non... 7 mois et demi était bien trop tôt pour que ma fille sorte en bonne santé. Une fois dans l'enceinte des urgences, je le regardais alors qu'il me demandait qui appeler. « A l'accueil, demande à l’accueil, ils ont les numéros dans le dossier. » Répondre sans répondre tout en trouvant une solution. Alex était bien mon contact d'urgence mais avant lui, il y avait Owen. Ce n'était pas la situation idéale mais si il devait arriver quelque chose, que ce soit au bébé ou à moi-même, il devait être présent. Je pouvais ressentir sa peine et ça me frustrait de ne pas réussir à l'apaiser... J'étais coupable de ne pas lui offrir un retour digne de ce nom. « Bien sur, j'appelle un médecin tout de suite. » L'infirmière se précipitait vers un homme en blouse blanche et je regardais Josh. « Je voudrais tellement tout t'expliquer... J'ai tellement de choses à te dire... » Je m'arrêtais et grimaçais alors qu'on me prenait enfin en charge sur un brancard, sans que je ne lâche pour autant la main du désormais capitaine Brooks.

Tu es là. C'est dit tout doucement, comme si elle n'arrive pas à le croire elle-même et à vrai dire, après tout ce temps, j'ai aussi l'impression que ce moment n'existe pas réellement et que je suis simplement dans un rêve. Si c'est le cas, j'espère ne jamais me réveiller et rester près d'elle pour toujours. Je sais cependant que la vie est bien loin d'être aussi facile et que bientôt, la réalité va revenir rapidement me frapper en plein visage sans que je m'y attende. J'ai peur qu'il soit trop tard, peur de l'avoir définitivement perdu et même si je vais toujours être prêt à me battre pour Eileen, il y a encore cette partie de moi qui souhaite son bonheur à tout prix et qui n'a pas envie de la mettre dans une mauvaise position. Je sais qu'elle a mal pour moi, qu'elle déteste me voir comme ça et qu'elle a des tonnes de choses à me dire, mais présentement, nous sommes beaucoup trop occupés par nos retrouvailles pour penser à autre chose que ça. Je n'arrive pas du tout à contrôler mes émotions alors qu'il est plutôt rare que je me laisse complètement emporter par ces dernières. Eileen est la seule à réellement avoir vu tout de moi. Elle me connait pratiquement par coeur, elle est aussi l'une des seules personnes à qui je dis absolument tout, je lui ai toujours fait confiance plus qu'à n'importe qui tout comme à mon meilleur ami en fait et je n'arrive toujours pas à concevoir tout le mal qu'elle a pu ressentir en voyant qu'Owen revenait seul de notre mission. « Après tout ce temps, ils devaient annoncer mon décès... J'aurais tellement aimé te revenir plus tôt, mais je croyais que j'allais mourir là-bas. » Et mon meilleur ami croyait que je l'étais, sans quoi, je sais qu'il aurait tout fait pour ne pas avoir à partir sans moi, ou du moins, je le pense. Mon réflexe serait de lui demander comment Owen va, mais je préfère aller le voir par moi-même et je suis bien trop sous le choc émotionnel de revoir ma femme et d'apprendre qu'elle est enceinte et qu'elle a refait sa vie pour penser à quoique ce soit d'autre. Le rythme de mon coeur est de plus en plus irrégulier et j'arrive à peine à la regarder sans laisser mes émotions être complètement hors de contrôle. Elle est triste, elle a autant mal que moi et je sais que lui dire que j'ai envie de l'embrasser et d'être près d'elle ce n'est pas la chose à faire, mais comment nier le contraire ? En fait, ce qui fait sans doute le plus mal c'est de savoir qu'elle n'en a sans doute pas envie... « Et pourtant... tu ne devrais peut-être pas. » Avoir foi en moi aurait pu être risqué. Je pourrais réellement être mort en ce moment et je ne sais même pas comment j'ai tenu tout ce temps. Ce que je suis certain en tout cas, c'est que j'ai besoin d'elle et qu'il est impossible pour moi de disparaître sa vie. « Promis, je ne te lâche pas. » Je tiens toujours mes promesses et Eileen le sait, je l'ai toujours fait d'ailleurs et il est hors de question que je la laisse seule alors qu'elle est nerveuse et qu'elle vit sans aucun doute l'un des pires moments de sa vie. Une fois à l'hôpital, je lui offre d'appeler Alex, mais je pense aussi immédiatement au père du bébé qui voudrait sans aucun doute être prévenu. Je soupire un long moment, retenant ma femme contre moi, sachant très bien que je n'ai pas nécessairement envie de parler à celui qui a - pour ainsi dire - pris ma place pendant mon absence. « Je vais demander à la dame de l'accueil alors, je m'en occupe, ne t'en fais pas. » Tout. Je ferais vraiment tout pour elle, il n'y a aucun doute là-dessus parce que je l'aime et que même si j'ai le coeur brisé en plusieurs morceaux, je ne peux pas arrêter de m'occuper de son bien-être. Mes bras autour d'elle, nous attendons un médecin et je baisse la tête vers Eileen, plongeant mon regard dans le sien. « Il y a beaucoup de choses que j'aimerais te dire et beaucoup de choses que je veux savoir aussi... j'ai tellement besoin de parler à quelqu'un et y a que toi qui arrive à m'apaiser. » L'infirmière emmène un fauteuil roulant à Eileen et j'en profite pour prendre quelques secondes pour prévenir la dame de l'accueil d'avertir les personnes sur la liste d'urgence de ma femme. C'est moi qui devrait m'y retrouver, mais comme je suis "mort", je me doute que je ne devrais sans doute même pas être ici. « Tu... veux que je vienne avec toi si... s'il n'arrive pas ? » Hors de question que je la laisse seule vivre tout ça. J'ai toujours été présent pour elle et je veux l'être encore, elle n'a pas à affronter tout seule.

@eileen hastings & @owen raleigh

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Son retour était inattendu, je ne pouvais pas le nier. Pour autant, j'étais heureuse de le voir en vie et si je doutais qu'il soit en pleine santé, il tenait sur ses jambes et c'était déjà énorme. Je ne savais pas ce qu'il avait vécu, sans doute l'enfer de la torture tout comme Owen. Leurs chemins s'étaient séparés à un moment donné mais leurs tortionnaires n'avaient pas du être plus tendre que ce soit avec l'un ou avec l'autre. Il allait falloir du temps avant qu'il se retrouve complètement et que les souvenirs de cette dernière année ne s'estompent. Allaient-ils réellement le quitter un jour ? Je n'en savais rien. « Ils ont dit qu'il n'y avait plus d'espoir... » soufflais-je alors qu'au final, on aurait tous du garder espoir. On retrouvait parfois des otages des années plus tard mais d'après les  récits du capitaine et des forces sur place, l'espoir de le retrouver vivant était utopique. Tout se bousculait dans ma tête et ça ne devait pas être franchement mieux pour Josh. Il reconnaissait sa maison mais il ne me reconnaissait peut-être plus si bien. J'étais enceinte d'un autre homme et je n'osais imaginer le choc qu'il devait ressentir au plus profond de ses entrailles. « Bien sur que si, la preuve, tu es revenu. » J'avais cru qu'il était mort mais ma foi en lui n'avait jamais cessé. Même loin de moi, j'avais su qu'il avait tout donné pour nous, lui, notre pays. Il n'était pas de ses lâches qui laissent tout tomber à la première épreuve. L'avoir auprès de moi me faisait du bien et je ne réfléchissais plus à rien si ce n'était à voir un médecin qui pourrait me soulager ou au moins me dire ce qu'il se passait. J'avais sans doute eu trop d'émotions d'un coup ces derniers jours et tout ça avait eu une influence sur le bébé et son état de santé. Je ne voulais pas qu'il lui arrive quoi que ce soit et je préférais de loin qu'il m'arrive quelque chose à moi même si je ne le formulais pas ouvertement. « Merci. » chuchotais-je simplement en posant ma tête contre son torse pour tenter de ne pas m'écrouler mais aussi de puiser dans mes dernières forces. Mon cerveau se déconnectait petit à petit et je me sentais partir, ce qui de mes connaissances d'infirmière, n'était pas très bon signe. Il fallait que je lutte et que je prenne exemple sur Josh. Il avait lutter contre bien pire que ça après tout. Je relevais les yeux vers lui, compatissant à ses paroles. « Je te dirais tout ce que tu veux savoir et... je suis là, je te jure. » Le but était qu'il comprenne que quoi qu'il se passait, j'étais présente pour lui, pour son retour et tout ce que cela devait engendrer. Je n'avais aucune idée de comment j'allais gérer mes relations amoureuses avec les deux hommes, en l’occurrence Owen et Josh mais pour le moment, ce n'était pas à l'ordre du jour. Je m'installais dans le fauteuil, doucement mais sûrement et je prenais une inspiration. « Tu ferais ça ? » demandais-je avant d'avaler difficilement ma salive. « Oui s'il te plaît. » Je ne doutais pas qu'Owen allait arriver en quatrième vitesse mais je refusais d'affronter la salle d'opération ou d'accouchement toute seule. A cet instant, je ne savais même pas si j'allais rencontrer mon bébé ou si j'allais devoir faire face à l'horrible nouvelle qui m'effrayait depuis des mois. Une fois dans la chambre, je m'installais sur le lit et je laissais une jeune interne brancher ce qu'elle devait brancher pour me relier à une machine qui prenait les constantes du bébé en même temps que les miennes. Le médecin n'allait pas tarder mais les secondes me paraissaient interminables et sans que je ne me contrôle, des larmes coulaient sur mes joues, une nouvelle fois.