2231 Thompson street... appartement 4... C'est dans Watts. Ca trotte dans sa tête inlassablement depuis des jours. Elle n'a même pas besoin de le noter, elle la connait par cœur cette adresse. Ca se répète encore et encore dans son petit crâne, comment elle pourrait l'oublier ? Il l'attendra, c'est ce qu'il a promit. Et de l'aimer pour la vie, aussi. Cette petite phrase qui avait fait battre son cœur encore un peu plus vite, qu'elle n'aurait jamais cru réentendre. Elle n'en dort plus, Malone. Elle est figée dans son lit, dort par épuisement plus qu'autre chose. Et là, Hannah elle tourne en rond. Elle fixe le réveil toutes les cinq minutes. Tu bosse demain, Malone. Il pleut dehors, la grande baie vitrée montre la mer déchaînée par la tempête. Pas d'éclair, pas de tonnerre, ça la rassure. Elle soupire, fixe un peu l'horizon avant de se décider à se lever. Trois heures du mat, c'est mort, elle dormira pas. Alors elle essaye de se faire un café, perd son regard dans sa tasse en laissant la cuillère tournoyer. Y'a cette foutue adresse qui revient dans sa tête, ça frappe encore et encore contre sa tempe. T'as envie d'y aller, Hannah. Évidemment qu'elle le veut, qu'elle se fait violence depuis des jours. Elle a prit le temps de digérer son retour. Elle a fait la morte, aussi, à tenté de reprendre une vie normale. Mais ça ne l'est plus, plus rien n'est normal. Il est là, et bordel ça la perturbe. Il est si près d'elle, il n'a jamais été aussi proche que maintenant. "Et merde..." C'est soupiré, alors qu'elle dépose sa tasse sur le comptoir et qu'elle remonte se changer. Elle ne se prend pas la tête, Malone, ne prend pas la peine de se maquiller. Il est trois heures du mat de toute manière. Un jean, un pull, des baskets. Elle n'aura jamais été aussi naturelle que maintenant. Elle prend l'ascenseur, rejoint sa voiture et rentre l'adresse dans le gps. Pourvu qu'elle ait vraiment une bonne mémoire... Arrivée devant l'immeuble, elle sent déjà son cœur qui bat à cent à l'heure. Elle rentre dans la bâtisse, monte les escaliers et se fige devant le numéro quatre. Elle est pétrifiée, Malone, pire que quand elle l'a vu, mardi. Elle l'a quitté avec un baiser, des excuses et l'a vu s'éloigner. Et elle est là, quatre jours après, au beau milieu de la nuit. Qu'est-ce que tu fais, Hannah... ? Elle frappe, d'abord avec douceur, se rendant compte qu'il dort probablement à cette heure ci. Alors après hésitation, elle finit par sonner, se mord la lèvre et hésite déjà à redescendre. Il ne vient pas, et puis de toute manière c'est une mauvaise idée. De nouveau elle soupire, tourne les talons et commence à descendre une marche alors que la porte s'ouvre derrière elle. Elle se fige, Hannah, porte son attention sur Ariel dans l'encadrement. "Je... Pardon. Il est super tard..." Elle le réveille, ça se voit bordel. Elle doit réveiller tout l'immeuble rien qu'avec l'écho de sa voix. "Je sais pas ce que je fais là... C'était une mauvaise idée, je suis désolée."
Aujourd'hui, il avait finit tôt. Il avait bossé de jour au bar, recevant la commande. C'était le petit gamin qui bossait comme barman ce soir. Alors Ariel est rentré vers 19h, après s'être assuré que tout était parfait. Il était aller courir avec Jupiter. Ouais, courir, lui qui riait d'Ilyès qui lui avait conseillé ça. Mais là, depuis 1 semaine, Ariel n'avait touché à rien. Nada. Une bière, oui. Mais pas de drogue. Aucune. Son sommeil était meilleur. Son humeur aussi. Bien sûr il se sevrait et c'était désagréable... mais les derniers événements avait eu un effet positif. Ariel était en démarche pour aller en désintox. L'effet Hannah. 22h, Ariel était douché et couché. Il ne quittait presque plus son appartement depuis Mardi soir. Fallait qu'il soit là, si elle venait. Elle. Il ne perdait pas espoir Ariel. Sentait encore sur ses lèvres, le goût des siennes. Mais il en a rêvé, toute la semaine. Et il a fait des cauchemars... comme il a toujours fait. Cette semaine, Hannah était pas que dans ses rêves. Dans ses cauchemars aussi. Elle disparaissait. Il l'a voyait avec un autre, embrasser un autre, baiser un autre. Et il se réveillait déconnecté. Les yeux dans le vide.
Ce soir, il s'est couché tôt et s'est prit une xanax pour dormir. Un sommeil sans rêve. Sans rien. Ce n'est que le bruit de la sonnette qui fait japper Jupiter. Ça réveille Ariel ;
Jupiter ! Sht. Hey, hey ! Arrête de japper.
Il entend cogner. Il fronce le nez alors que son chien se poste devant la porte. Pas Shannon, s'il vous plaît. C'est peut-être Willow? Il prend son portable. Aucun message. Alors il se lève, attrape un bas de pyjama. Ah c'est peut-être Declan qui a oublié ses clés. Mais il a le digicode? Willow aussi d'ailleurs? Putain qui est là à 3h du matin? Les yeux endormis, le barman arrive près de la porte en flattant Jupiter ;
hey, c'est bon là, ta gueule.
Il ouvre la porte, puis son coeur loupe un battement.
Nana?
Elle allait repartir, elle descendait les escaliers. Elle s'excuse, il est tard. Et elle sait pas ce qu'elle fait là. Le barman sourit, sourit trop grand en fait. Il frotte ses yeux et s'avance dans le couloir, s'appuis contre la rampe en la regardant ;
n'importe quand, j'ai dis...
Il s'en fou de l'heure qu'il est. Elle est venue. Sa Hannah.
Arrête. Allez vient.
Il bat des cils, retournant dans son appartement sans fermer la porte. T'es là Hannah, c'est que t'en avais envie.
Trois heures du mat bordel Hannah, à quoi tu pensais ? Après tout, c'est lui qui a dit qu'elle pouvait venir à n'importe quelle heure du jour ou de la nuit. Mais ça veut pas dire qu'elle avait réellement le droit de se pointer aussi tard. Ou aussi tôt, tout dépend du point de vue. Elle bosse à 6h, Malone. Elle doit être sur le plateau super tôt, pour l'édition de 7h. Et elle est là, chez Ariel, sans réellement comprendre pourquoi. Elle hésite encore, avant que la porte ne s'ouvre. Elle avait prit les escaliers, mais il est là, il lui à ouvert. Et bordel, pourquoi est-ce qu'il lui paraît encore plus beau que la dernière fois ? Même encore endormit, elle fond complètement la gamine. Hannah se confond en excuses, contemple le garçon qui remonte déjà dans l'appartement en lui demandant d'entrer. Elle reste figée quelques secondes, débat intérieurement sur ce qu'elle est censée faire. Tu peux pas l'avoir réveillé pour simplement te barrer. Mais elle ne sait pas pourquoi elle est venue. Pourquoi elle est là, si ce n'est le fait qu'il lui manquait terriblement. Plus que quand elle est partie. C'est une torture de l'avoir aussi près d'elle et de ne pas le voir. Elle inspire un grand coup, remonte l'escaliers en fourrant les mains dans sa veste après avoir refermé la porte derrière elle. Elle observe les lieux, sans vraiment y faire attention. Parce qu'il est là, lui, et qu'il se détache de ce décor presque sans importance pour elle. Et puis y'a cette petite boule de poil, ce bébé qui vient se jeter sur elle adorablement et qui lui arrache un sourire jusqu'aux oreilles. "Salut toi !" Elle en oublie presque sa gêne, c'est sa faiblesse les animaux à la brune. Elle s'agenouille, câline l'animal un moment avant de se redresser et de le laisser tranquille. Elle n'ose plus s'approcher, pose son regard sur le garçon sans oser avancer, les mains retrouvant leurs places dans ses poches parce qu'elle ne sait pas quoi en faire. "Honnêtement, je sais pas pourquoi je suis là, Ariel..." Elle hausse les épaules, se mord la lèvres inférieure. "Je dormais pas... je sais que c'est bête, que c'est pas une raison pour te réveiller toi mais... Je sais pas...C'est stupide. J'aurais peut être pas dû venir." Mais elle en a eu envie, y'a pas d'autres raisons. Elle a pensé à lui, comme chaque jours depuis qu'ils se sont quittés. Elle détourne le regard, se rapproche de la fenêtre en contournant Jenkins, les bras croisés. "Tu te souviens au lycée, quand on faisait des insomnies après notre première nuit ensemble ? Comme si, maintenant qu'on savait ce que ça faisait, on pouvait plus dormir séparés ? Qu'on faisait le mur pour rejoindre l'autre ?" Un léger sourire au coin des lèvres, elle se contente de contempler la pluie qui tombe contre la vitre. "Ma mère devenait dingue à ne pas savoir si je serais toujours à la maison quand elle viendrait me réveiller pour l'école. Je partais en plein milieu de la nuit en laissant un petit mot sur ma porte." Et ça la fait rire, Malone. Un petit souvenir de leurs début. Un brin nostalgique de cette époque où tout semblait tellement plus simple. Elle hausse les épaules, se tourne vers le garçon en soupirant. "...Je dormais pas..." Alors elle est venue, comme un réflexe. Comme avant. Elle n'a jamais aussi bien dormi que dans ses bras.
Ariel rentre dans l'appartement, se rend au frigo et sort le jus d'orange. Il a soif, ouais. Il se verse un verre alors qu'elle entre, ferme la porte. Elle caresse Jupiter, ça t'fais sourire, Ariel. Il s'appuis contre l'îlot, et elle passe près de lui. Y'a un long frisson qui te parcours le corps, quand elle passe si près de toi. Elle est trempée, mais tu peux presque sentir sa chaleur. Elle sait pas pourquoi elle est là. Tu bois doucement ton jus d'orange, les opales perdus sur son dos. Glisse jusqu'à ses fesses, ses cuisses... coudonc, elle s'est embellit depuis mardi ou il est entrain de virer dingue là?
Arrête de t'excuser là. T'es là, t'es là.
Tu parles doucement, la fixe alors qu'elle évoque un souvenir. Oh nostalgie quand tu nous tiens... Un sourire flotte sur tes lèvres, un sourire triste. Ariel se déplace à pas feutré, jusqu'à elle. Jusqu'à être derrière elle. Jusqu'à poser ses paumes contre le cadre de la fenêtre, penchant la tête pour être près de son oreille ;
comment l'oublier... je crois que ta mère aimait mieux quand elle me chopait dans ton lit que quand t'étais dans le mien...
Tu glousses doucement, l'observe tout près de son visage. Putain elle est belle. Elle est trop belle. Et elle est là. Inséparables adolescents qui se sont aimés envers et contre tous. Jusqu'à se perdre. Jusqu'à s'envoler ensemble.
Quand le ciel devenait gris/noir... que la pluie commençait... quand je savais pertinemment ce qui arriverait sous peu. Alors je partais de chez moi... et j'arrivais chez toi trempé au premier coup de tonnerre...
Elle qui a une peur bleue de l'orage. Ariel savait toujours quand l'orage allait éclater. Comme si c'était dans ses veines de le savoir. Alors il partait et se rendait chez elle, avant même que l'orage ne se déclare.
Et j'me glissais derrière toi... te faisais oublier qu'il tonnait dehors...
Penser à elle, avant tout. Son bébé. Sa femme. Sa perle. Son univers tout entier. Une paume relâche le cadre, glisse dans sa nuque et pousse ses cheveux sur l'autre épaule.
T'es trempée... tu veux un sweat propre?
Et il se retient pas Ariel... n'y arrive pas. Dépose ses lèvres dans le plie de sa nuque maintenant dégagée. Il sent son coeur marteler et il soupire
pardon. J'me suis laissé emporter...
Il se racle la gorge et s'éloigne pour retourner à son jus.
Tu.. tu veux un sweat propre?
Il redemande, pour faire disparaître le geste qu'il vient de faire... mais il crève d'envie de le refaire. Elle le tient... il lui appartient. C'est indéniable.
Les yeux rivés sur la pluie qui danse dehors, elle se remémore un souvenir qui a rythmé son adolescence. Ces petites fugues, en plein milieu de la nuit, rien que pour retrouver ses bras. Ce besoin de se blottir contre lui pour trouver le sommeil. Elle n'y arrivait pas, Hannah, à dormir quand il n'était pas là. Il lui a fallut du temps pour le réapprendre, ça. Et encore maintenant, elle fait pas mal d'insomnies. Parce qu'elle était loin de lui. Il se déplace, elle l'entend, elle reporte ses prunelles sur la vitre, croisant les bras un peu plus fort. Sa paume contre l'encadrement attire son regard. Cette petite chose qui brille à son poignet surtout. Mais ce sont ses paroles qui captent son attention, alors que ses prunelles, elles, sont toujours vissées sur ce petit bracelet. "Parfois je me demandais lequel de nous deux était son gamin, tellement elle t'aimait." Comme un fils, elle l'a toujours dit. Elle l'a toujours traité comme un membre de la famille. Et puis il parle de cette angoisse, de cette panique irrationnelle qu'elle a quand le tonnerre gronde. Elle se recroqueville maintenant, elle attend que ça passe, les yeux amplis de larmes, là où seuls ses bras suffisaient, avant. "Et t'étais cargué, t'étais gelé mais tu refusais de te changer. Pas avant que je me sois calmée..." Il a toujours été là, il a toujours accouru pour la rassurer. Pas une seule fois il n'avait faillit, Ariel. Ses doigts contre sa peau lui file des frissons, alors qu'elle ferme les yeux et retient un soupire. Merde, rien que ça, ça suffit à la faire frissonner. Alors quand il pose ses lèvres contre son épiderme, instinctivement, elle la penche, comme pour lui laisser le champs libre. Mais il s'excuse, Jenkins, la fait revenir sur terre. Et elle se tourne vers lui, beaucoup trop près de son cors, de son visage, de ses lèvres. Elle secoue la tête, les prunelles dans les siennes. "...Pas grave." Tout son être lui crie de recommencer, de l'embrasser, de la prendre dans ses bras. Elle hoche doucement la tête, murmure tout doucement. "J'veux bien..." Elle s'en fiche d'être trempée. Mais si elle peut prendre un peu de son odeur, elle vote pour, Malone. Et, hésitante, elle finit par attraper son poignet du bout de doigts, contemplant le bijou qu'elle triture un peu. "...Tu l'as toujours ?" Le premier cadeau qu'elle lui ait offert.
Son père au départ te détestait. Sa fille... mais avec les années, il a vu que t’étais là pour rester. Alors il t’a accepté.
Comme ton père qui avait finit par m’accepter au point de me gronder quand j’ratais des examens..
Tu glousses encore avant de te laisser prendre dans sa chaleur. De glisser les doigts sur sa peau pour dégager sa nuque et l’embrasser doucement. Avant de reculer et de t’excuser. Avant qu’elle ne fasse volteface. Trop proche de toi. De ses lèvres... putain nana, lui fais pas ça? Et elle accepte ton sweat. T’as beau tourner les talons elle te rattrape par le poignet parlant du bracelet en or qui y est accroché. Tes opales passent d’elle au bracelet, du bracelet à elle. Et un sourire s’accroche à tes lippes ;
hmhm... j’ai jamais pu m’en défaire. Je l’ai brisé deux fois... et je l’ai fais réparer...
Parce que ça vient d’elle. Le premier cadeau qu’elle lui a fait. Elle devait avoir mise toute son argent de poche de côté pour ça, elle te l’a jamais dit, mais... tu te doute. Il tourne les talons après lui avoir caressé la joue doucement. Il revient avec un sweat propre de sa garde-robe et lui tend :
Tien...
Il mordille sa lèvre, la détaillant du regard. Comment tu fais, Ariel, pour ne pas te jeter sur sa bouche, là tout de suite? La photo sur Instagram. Oh tu l’as vu. Oh qu’elle t’as fait mal. Son mec... son mec c’est Archi. Ton meilleur pote du lycée. Celui qui était dans votre bande d’ami. Celui qui kiffait ta nana, en secret pendant des années. Et bien, c’est lui son mec maintenant. Et c’est ça qui t’empêches de te jeter sur ses lèvres. Qui t’empêche de la déshabiller ici et maintenant pour embrasser chaque parcelle de sa peau porcelaine. T’en crève d’envie, jusque dans tes tripes, mais tu la regarde seulement. Avec tout l’amour que tu lui as toujours porté.
Mon dieu ce qu'il est beau. C'est injuste de s'être embellit après toutes ces années. C'est injuste de le déshabiller du regard après tout ce qu'il s'est passé. De ne pas pouvoir décoller ses prunelles des siennes. De s'empêcher autant de se ruer sur ses lèvres. C'est injuste d'avoir le coeur qui bat aussi fort, après tout ce temps. Qu'est-ce que tu lui as fait, Ariel ? Un petit rire s'échappe de ses lèvres quand il parle de son père. "Il m'engueulait aussi quand tu loupais tes exams..." Parce qu'il pensait qu'elle était en partie responsable de ses échecs. Parce que c'était à elle de le motiver, de le pousser, de l'aider. Pas de le distraire. Ca la faisait rire, à quel point ses parents s'impliquaient dans leur bonheur, dans leur futur. De voir à quel point ils aimaient l'homme qui partageait sa vie. Elle se tourne, Hannah, après qu'il ait embrassé sa peau. Un goût amer, un goût de trop peu au fond des yeux qu'elle n'arrive pas à cacher. Mais elle se retient, elle se retient de plaquer ses lèvres contre les siennes comme mardi. Elle a encore le souvenir de ses lippes, de ce baiser qui la hante. Elle est en manque, Malone, terriblement. Elle tient le bracelet du bout des doigts, celui qu'elle lui a offert à leurs tout débuts. Il ne l'a pas quitté, il l'a même fait réparer, et ça la touche tellement. Elle en pleurerait presque, sent sa gorge qui se serre tandis ce qu'il s'éloigne d'elle. Elle reprend sa respiration, dénoue cette boule au creux de son ventre. Il revient bien vite, le sweat entre les mains qu'il lui tend. Un fin sourire sur les lèvres, elle murmure un "Merci" à peine audible. Hannah se recule tourne le dos au blond pour enlever son pull trempé. Il a vu bien pire que ça, il à vu bien plus que son dos et l'arrière de son soutien gorge, alors elle s'en fou Hannah. Elle enfile rapidement le sweat, se tourne une nouvelle fois, cachant ses mains dans les manches trop amples pour elle. "J-... J'ai pas envie de te déranger Ariel. Je t'ai réveillé, t'as peut être besoin de dormir et moi..." Et moi j'aimerais m'endormir contre toi, même pour une heure. Elle soupire, baisse le regard un instant. "Je devrais peut être rentrer..." Retrouver un petit ami imaginaire. S'éloigner pour ne pas fondre complètement. Parce que si elle se laisse aller dans ses bras, elle ne pourra plus en sortir.
Elle prend ton sweat, se tourne pour retirer son pull. Y'a des papillons qui t'font chier dans l'estomac. Tu te fais violence de ne pas t'approcher pour la touchée. De ne pas aller embrasser sa peau, mordre sa nuque doucement. De ne pas la prendre là, contre la putain de fenêtre. Fuck. T'es forcé de tourner les yeux, de les fermer pour prendre ton air. Respire Ariel. Respire. Elle se tourne de nouveau, s'excuse et ne veut pas le déranger. Qu'elle devrait rentrer et il secoue la tête ;
J'm'en fou de dormir ou pas... t'es là. Le sommeil passe en deuxième.
Il chuchote, gardant une distance encore un peu. Il glousse, baissant les yeux sur elle. Sa langue passe sur ses lèvres, sentant son coeur battre comme un damné dans sa poitrine.
C'est pas juste... t'es trop belle ma puce... t'avais pas envie de t'enlaidir?
Surtout là, avec ton sweat sur le dos... putain! Ça t'tire jusque dans l'bas-ventre. Ça coince ta gorge. Ça t'rend guimauve. T'aurais envie de l'embrasser pendant des heures, comme au lycée. Tu la regarde, longuement. En silence. La respiration qui coince. Tu respires fort, t'es submergé dans les émotions. Et tu ris nerveusement ;
putain... j'ai envie de toi, t'es pas gentille.
Il s'étire, les joues rougies, jusqu'à foutre ses mains derrière sa nuque. Il cambre celle-ci, fixant le plafond. Il mordille sa lèvre, secouant la tête avant de tourne les talons pour se rendre au canapé.
Elle se change rapidement, repose les yeux sur le garçon qui la dévore du regard. La regarde pas comme ça Ariel. Elle rougit déjà, complètement pourpre sûrement. Il la fait rire, Malone, alors qu'elle secoue la tête pour baisser le regard. "T'es con..." Ca aura au moins le mérite de la faire sourire. De l'avoir fait rire. Elle hausse les épaules, reporte son regard sur lui. "Je ressemble à rien, Ariel. Il est trois heures du mat, j'ai pas dormis depuis trois jours, je suis pas maquillée, j'ai les cheveux en bataille et j'ai pris les premières fringues que j'ai trouvé dans le dressing. T'es pas objectif." Un énième rire, des plus francs cette fois. Il est adorable, à la trouver si belle, mais elle ne l'est pas, pas à son sens. J'ai envie de toi. Ca la fige, Hannah. Le sourire disparaît, alors que lui s'éclipse dans le salon. Elle a ces mots qui résonnent encore, qui viennent de faire vibrer son corps, son être. Cinq ans. Cinq ans qu'elle n'a pas été dans ses bras, dans ses draps. Qu'elle n'en a pas partagé d'autres, d'ailleurs. Elle n'a connu que lui, n'a voulu de personne d'autres comme si elle l'attendait. Ca lui coupe le souffle d'entendre ça. Si elle arrêtait d'écouter sa tête, elle se serait déjà jetée sur lui. Raclant sa gorge, elle replace nerveusement une mèche de ses cheveux avant de le rejoindre, de se poser sur le canapé à ses côtés. Elle est pivoine, elle tremble presque, pose son regard fébrilement sur lui, calant sa tête en arrière contre le dossier du divan. "T'es injuste...." Un murmure, mordillant sa lèvre. Cette fois c'est elle qui le dévore du regard, sent sa respiration se bloquer dans sa poitrine. "T'as tellement pas le droit de me dire ça..." Parce qu'elle en a envie, elle aussi. Terriblement. "T'as tellement pas le droit de me regarder comme ça..."
C'est là que t'es la plus belle... à 3h du mat, les cheveux en bataille, sans maquillage. Avec... mon putain de... sweat sur le dos...
Il souffle presque les mots, sent son coeur s'emballer alors qu'il lui dit avoir envie d'elle. C'est pas juste. Tout en elle, t'appelles Ariel. Et c'est pas que physique non... tu veux juste être tout à elle. Connectés. Vibrés avec elle. Ton âme et la sienne. Tu te déplace dans le canapé et elle vient près de toi. T'es injuste Ariel. T'as pas le droit de lui dire ça ou de la regarder comme ça. Tu tourne les yeux sur elle, qui est aussi rouge que toi, peut-être même plus. Ton souffle déraille. Putain que tu l'as dans les veines Hannah, elle te rend dingue. Tu serres les dents ;
je sais... désolé.
Tu respires profondément, sans cesser de la regarder. Vos opales s'affrontent, hurlent qu'ils veulent l'autre comme si y'a rien d'autre qui comptait. Tu te redresse sur le bout du canapé, mordillant tes joues. Ugh. Ton torse se tourne vers elle ;
C'est juste que t'es trop belle pour être humaine... tu l'sais ça?
Il murmure chaudement cette question, il va craquer bébé. Il déglutit, sentant son corps attiré par le tien. Son âme par la tienne. Sa respiration se saccade, il perd là. Il perd putain... et Ariel avale les centimètres entre vos bouches. Rapidement, parce que c'est trop tentant.
Il s'avance vers toi, accrochant l'arrière de ta tête du bout de ses doigts, pose ses lèvres sur les tiennes. D'abord fortement, avant d'échapper une plainte sourde -la même que mardi soir- contre ta bouche.
j'm'excuse pas...
Que tu marmonnes contre ses lèvres avant de te mettre à l'embrasser vraiment. Chaudement. Tirant sa tête pour la garder là alors que toi, t'avances vers elle pour qu'elle recule. Repousse-moi Hannah. Me repousse pas. Embrasse-moi. Arrête-moi. Non... non Hannah, laisse-moi faire. Je sais que je te manque, moi aussi.
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Mar 8 Déc - 18:11