@Clematis W. Blair

Il divague, il fabule…il ne sait plus ce qu’il dit. Après tout, jamais Clematis ne m’avait clairement exprimé son amour, plutôt une affection sans borne et sans limite, un appétit sexuel infini et une tendresse inimitable. Notre relation avait toujours été étrange, magnétique, animal et tendre, mais jamais nous n’avions été en couple. J’avais fui en découvrant la nature de mes sentiments et il ne m’avait jamais recontacté. Pourquoi est-ce que je croirais qu’aujourd’hui, c’était autre chose que la panique qui dictait ses paroles? « Clematis, arrête, on dirait que tu parles comme un mourant. Tu iras bien dès que les médecins t’auront rafistolé comme il faut » Tentais-je de le rassurer, de plus en plus inquiet par son teint blême et la distance dans sa voix, un peu comme si son esprit s’éloignait.


Il faut dire qu’il avait reçu beaucoup de coup et que les médecins devaient lui avoir donner quelque chose pour atténuer un peu la douleur. Ayant passé par là il y a quelques semaines, je savais que les médocs avaient souvent tendance à assommer ceux qui était narco naïf et je me doutais bien que Clematis n’avais jamais consommé de drogue. « Arrête de parler….Clem, tu t’épuise et ça m’inquiète » Dis-je en appuyant sur le bouton d’appel afin de demander de l’aide. J’entendis des pas dans le couloir, mais une infirmière passa devant la porte sans s’arrêter. De toute évidence, elle était appelée ailleurs.


C’est quand il tombe complètement dans l’inconscience que je tire la corde pour l’arracher du mur et que j’hurle à plein poumons : « À L’AIDE! ». Là, je les vois courir, ces infirmières et ces médecins et il ne faut pas longtemps avant qu’on me pousse hors de la chambre et qu’on m’ordonne de partir. De toute évidence, je suis soupçonné d’avoir fait encore plus de mal à mon ami avant même que je ne puisse expliquer ce qui s’était passé. Le cœur lourd et encore plus confus qu’avant, je me laisse escorter par le gardien de sécurité jusqu’à la sortie de l’hôpital.