J’avais promis à Clematis d’aller le chercher à l’hôpital et même si ça me demandait beaucoup d’effort de m’extirper de mon lit pour affronter le monde, une promesse était une promesse. Les épaules voutées, des cernes violacés sous les yeux et le teint devenu blême par un manque de vitamine D, la bonne nouvelle était que j’avais maintenant une voiture et que nous n’aurions pas à prendre le métro pour retourner chez le petit roux. De toute façon, qui prenait le métro quand il sortait de l’hôpital? Ce n’était pas salubre pour quelqu’un d’affaiblie. Ayant renoncé à discipliner ma coiffure, j’ai enfilé une large chemise rose bonbon, un jeans noir, une cravate lâche et j’ai posé une grosse paire de lunette de soleil sombre sur mon nez afin de cacher l’état déplorable de mon regard. Ces lunettes me donnaient l’air d’un extraterrestre sur GHB, pour être honnête. Tenant un tournesol entre mes mains, j’ai monté jusqu’à la chambre d’hôpital de Clem et j’ai toqué à la porte avant d’entrer. « Salut Clem…tu es prêt à retourner chez toi? » Demandais-je doucement en tentant de sembler enjoué.
Chose qui était difficile à feindre quand on est en pleine crise existentielle. Me faire jeter me faisait beaucoup douter sur moi, je devais me l’avouer à moi-même. Je me rapproche de lui et je lui embrasse la joue doucement avant de lui tendre la fleur. « C’est pour toi…un petit soleil pour te faire sourire un peu » Rajoutais-je doucement avant de reculer et de regarder un peu partout autour de moi. Il était difficile de feindre d’aller bien lorsqu’on ne savait pas mentir. « Tu es prêt? Tu as rassemblé tes effets personnels? On peut y aller? Je suis venu en voiture, ne t’inquiète pas » Dis-je en lui montrant les clés brillante accrochée à un trousseau de clés munis de longs pompons en fourrure arc-en-ciel.
... Quand l'injustice t'immobilise ... et te détruit ...
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C'était le jour j, le jour ou enfin je pouvais quitter l'hôpital. D'un côté, j'étais heureux, l'hôpital n'étant pas l'endroit le plus chaleureux sur terre, mais d'un autre côté, j'appréhendais beaucoup de retourner dans mon appartement...
Comme d'habitude, mon visage s'illumine lorsque je vois Darius apparaître.
- Çoucou Rius ! Je crois que oui, je suis prêt à rentrer. Merci beaucoup d'ailleurs de faire ça pour moi.
Je me lève de mon lit. Évidemment, je m'étais déjà préparé. Mon sac était prêt et j'étais habillé, prêt à partir. Comme mon pied n'était pas tout à fait guéri, je devais marcher avec une béquille du côté gauche, mais j'étais tout de même fonctionnel pour rentrer chez moi. Bon... peut-être pas pour aller travailler, mais c'est déjà ça.
Le petit bisou sur la joue et la jolie fleur me firent rougir un peu, mais surtout sourire fortement.
- Merci... c'est beaucoup trop. Je n'ai rien fait pour mérité autant
N'ayant pas tellement de place pour ranger la fleur, et le tournesol n'étant pas trop gros, je fouille de mon sac, prenant quelques épingles, puis me l'accroche dans les cheveux.
- Oh je ne savais pas que tu avais une voiture maintenant... Oui je suis prêt. Tu veux m'aider a transporter mon sac ? Je n'ai pas assez de main libre pour ça...
Je marche lentement hors de la chambre, direction l'extérieur de l'hôpital et la nouvelle voiture de Darius, que j'avais un peu hâte de voir, je devait l'admettre.
- Merci beaucoup de m'aider aujourd'hui Rius... tu n'étais pas obligé de me venir en aide... surtout que... tu ne sembles pas aller très bien aujourd'hui... il y a un truc qui se passe en ce moment ? Si tu veux parler je suis là tu sais ?
Je ne le regarda que du coin de l'oeil, mais je n'avais pas tellement le choix. Avec ma béquille, je devais me concentrer un minimum sur ma marche et regarder ou je vais.
Je déteste de plus en plus les hôpitaux, mais au moins cette fois-ci, c’est pour une bonne raison que je viens ici. Sortir Clematis de cet endroit infernal était pour moi un honneur, vu toutes les fois qu’il m’avait aidé. Je lui devais bien ça. Le visage blême, les lèvres presque blanches vu que je ne m’alimentais pratiquement plus, je devais faire peine à voir, mais je faisais comme si ça ne paraissait pas. Mon apparence contrastait sérieusement avec la joie solaire du roux qui n’attendait que ça, sortir de sa prison. « C’est normal que je vienne te chercher, tu en as tellement fait pour moi que c’est la moindre des choses et en plus, je pourrai m’assuré que tout va bien » Répondis-je doucement, heureux de voir qu’il n’y avait aucun malaise entre nous. Après tout, à notre dernière rencontre, Clem avait été tellement shooté par les antidouleurs qu’il avait commencé à me dire…enfin, pas carrément, mais de façon détournée, qu’il m’aimait bien. Enfin…plus que bien. Il m’avait même dit détester Hadès.
Non…non…ne pas penser à Hadès…pas ici et pas maintenant.
Je respire rapidement alors que des larmes montent à mes yeux, mais par chance, mes lunettes de Diva lui cachait ces prunelles traitresses. Je le regarde se lever avec enthousiasme alors que je me rapproche de lui pour lui embrasser la joue et lui offrir un tournesol. Il rougit et je trouve ça très mignon. Clematis était pur et doux, je le connaissais presque par cœur. Je me doutais bien qu’il rougirait. « Voyons Clem, ce n’est qu’une fleur et tu m’as toujours aidé et soutenu. Je te dois beaucoup plus que ce que je suis capable de t’offrir » Lui dis-je lorsqu’il me remercia beaucoup trop. Quelle étrange remarque, non? Je le regarde épingler la fleur dans ses cheveux et j’esquisse un mince sourire. « C’est très beau, on dirait un soleil dans un ciel orangé » fis-je remarqué en détaillant ce que je voyais. J’adorais les tournesols, c’était ma fleur favorite.
Je me saisis de son sac en même temps qu’il me le demande, me doutant bien qu’il était incapable de tenir sa béquille tout tenant ses choses et je l’écoute s’étonné sur le fait que j’ai une voiture. Évidemment, c’est sans doute étrange pour lui vu que je n’ai jamais rien possédé de si cher. « C’est une voiture de location puisque je dois me déplacer n’importe où, à n’importe quelle heure et à n’importe quel moment. C’est fourni par ma patronne, mais je peux également l’utiliser personnellement » Lui expliquais-je en lui ouvrant toutes les portes afin qu’il puisse marcher sans aucun obstacle devant lui. Une fois rendu dehors, je le conduis jusqu’à une Aston Martin Rapid E d’un bel orange vif. Une voiture de luxe électrique que j’avais vraiment peur d’abîmer puisque mes talents de conducteur étaient vraiment limité. Je me tends lorsqu’il me demande si tout va bien puisque j’ai une sale gueule, mais je prends le temps de lui ouvrir la portière du côté passager, ranger sa béquille et son sac à l’arrière et finalement m’installer derrière le volant.
Je démarre la voiture en appuyant sur un bouton et je retire mes lunettes lentement. « Ce n’est rien… » Dis-je en hésitant, vu notre dernière rencontre et le fait que je ne voulais pas qu’il se souci de moi puisqu’il était encore mal en point. « Avec Hadès, c’est terminé » Dis-je finalement, me doutant que ça ne servait à rien de le lui cacher. Après tout, on était ami Clematis et moi, non. Une rupture, ce n’était pas un secret honteux, non? Ce qui était honteux, c’était de sortir ainsi, dans mon accoutrement.
... Quand l'injustice t'immobilise ... et te détruit ...
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Je pose doucement une main sur son épaule en le regardant.
- Oh... Darius... je suis tellement désolé pour toi...
Et c'était la vérité. Malgré tout ce que je pouvais éprouver pour Darius et contre Hadès, Darius était en souffrance et je n'aimais pas du tout le voir ainsi. Comme d'habitude, la priorité n'était pas ce que moi je ressentais, mais ce que Darius vivait. De toute manière, avec mon pied, j'aurai beaucoup de temps libre pour réfléchir à comment je me sens, alors ce n'était pas prioritaire.
- Si... tu as envie de rester un peu à la maison, te sentir moins seul un soir ou deux, il n'y a pas de problème tu sais. Je peux te faire ma tarte aux myrtilles, ou alors te faire couler un bain chaud avec mousse, viandes froides et bière.
J'énumère comme ça deux ou trois autres trucs que je sais qu'il aimait bien... du moins autrefois. Des trucs qui pouvaient parfois le réconforter. Après toute la merde qu'il a vécu, j'aspirais à ce que mon Darius préféré se sente enfin heureux et épanoui.
- Ou si tu veux ne pas dormir seul aussi... bref, comme tu le sens, je ne te forcerai à rien si tu ne veux pas.
Je ne veux pas non plus être trop insistant, alors je regarde un peu la route qui mène jusqu'à chez moi. Rare les fois ou j'étais monté dans une voiture, n'en ayant pas moi même et appréciant assez peu les voitures en général. Pour cette fois, par contre, la voiture était obligatoire. Les transports en commun auraient été bien trop difficile dans ma condition actuelle.
« Pourquoi es-tu désolé? Tu as dit toi-même ne pas l’apprécier. Ce n’est pas comme si tu étais la cause de cette rupture, donc ne sois pas désolé. Ne t’attribue pas une culpabilité qui n’est pas tienne » Lui dis-je doucement en conduisant alors que sa main se pose sur moi. Je ne comprenais pas ce genre de parole. Être désolé pour un autre n’avançait à rien, surtout lorsqu’on ne connaissait pas ou qu’on était pas responsable de la personne qui avait blessé son interlocuteur. Pour ma part, je voulais juste…ne pas en parler. Je me sentais déjà assez ridicule d’avoir laissé autant de chance à un homme qui n’en avait rien à foutre, de toute évidence, de me faire de la peine ou d’être en couple, je n’avais pas envie d’étaler un plein jour ma stupidité à la vue de tous.
Sauf que Clematis décida de continuer à aborder la question, me faisant sentir qu’il était là pour moi, me proposant de venir le voir un soir ou deux pour prendre un bain ou manger de la tarte. Un sourire triste se dessina sur mon visage. Je devais lui sembler bien misérable pour qu’il se mette à énumérer toutes les petites manies que j’avais eu autrefois, lorsque je vivais chez lui. « J’ai déjà beaucoup trop pris de poids avec cette peine de cœur vu que j’enchaine l’engloutissement de pâte à biscuit et de pot de glace à une vitesse olympique » Répondis-je en me concentrant sur la route, incapable de moi-même si j’étais sérieux ou bien si c’était une piètre tentative d’humour cette remarque. Je ne voulais juste pas discuter de cette rupture, c’était simple à comprendre.
Je stationne finalement la voiture électrique devant le bloc appartement de Clematis et je me demande pour la première fois s’il y a un ascenseur dans cette baraque. Avec son pied endommagé, il ne pourrait pas trop souvent monter et descendre. Je scrute l’édifice en tentant de me rappeler si j’y avais déjà vu un ascenseur lorsque le roux ouvre encore la bouche pour parler de ma rupture. Enfin…pas directement, mais il me propose son lit comme lieux ou m’échouer. « Ne t’inquiète pas, je ne suis pas à la rue. J’ai emménagé chez Lilas et je lui ai piqué la moitié de son lit vu que je ne suis pas capable de dormir tout seul. Comme c’est une femme, je ne fais pas de cauchemar sur ce qui s’est passé en prison et elle sait qu’elle n’a rien à craindre de moi… » Dis-je doucement en contemplant mes doigts. J’avais sérieusement besoin d’une manucure, sinon Guilia allait hurler la prochaine fois qu’on se verrait pour le boulot. « Merci d’avoir proposé Clem, mais je fais tellement de cauchemars en ce moment que c’est mieux pour toi. Je m’en voudrais de te blessé pendant que je dors, surtout avec ton pied et ton agression… » Dis-je doucement en esquissant un faible sourire.
... Quand l'injustice t'immobilise ... et te détruit ...
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Je l'écoute sans broncher et sans protester. Il n'avait pas envie d'en parler et je respecte sa volonté.
- Oh mais ne te sent pas mal, je proposais, rien de plus.
Je touche son ventre du bout de mon doigt en souriant.
- Mais ne t'en fait pas. Tu est encore le plus beau en ville ! Ton bidon n'a pas changé, et je suis sur qu'il y a encore de la place là-dedans pour du réconfort sucré !
Je rigole joyeusement, ayant décider d'interpréter sa phrase comme un trait d'humour. Après tout, valait mieux rire que de pleurer, non ?
- Par contre, je sais bien que tu avais prévu de me débarquer sur le trottoir et te sauver à grande vitesse, mais je ne serai jamais capable de monter cet escalier tout seul ! Et je suis sûr que tu as assez de temps pour me consacrer une petite heure, non ?
Je souris largement et tente de sortir de la voiture, ce qui n'est pas facile, mais j,y arrive quand même. Je retire doucement ma béquille de la voiture pour m'aider, puis mon sac. Je soupire en regardant l'escalier. J'appréhendais autant la montée de l'escalier que l'entrée dans l'appartement.
J'avais à la fois peur de me casser la gueule dans les escaliers, mais aussi peur de ma réaction lorsque j'entrerai chez moi. La peur de ce qui es arrivé, les souvenirs qui remonteront à la surface... cette journée horrible... ce n'était qu'il y a une dizaine de jour, mais... Je ne sais pas encore l'impact de celle-ci sur ma vie quotidienne.
Je devais avouer que parfois, je ne comprenais pas trop Clematis. Il s’était fait tabasser et il venait de passer une semaine entière à l’hôpital, pourtant, c’était pour moi qu’il s’inquiétait. Quoi? J’avais une gueule si terrible que ça? Pourtant, je n’avais pas l’impression d’être plus moche qu’un autre, seulement beaucoup plus blême que normalement. Je rentre ma tête dans mes épaules quand il dit de ne pas le prendre mal et qu’il ne faisait que proposer. Je me tends encore plus. Venant d’une autre personne, ça serait clairement une invitation à se sentir mal justement, mais de sa part…je ne sais pas trop. Voilà un peu trop longtemps que je n’ai pas dormi ou suffisamment mangé pour pousser une réflexion aussi loin. « Toi, tu sembles mal le prendre en tout cas…et je ne comprends pas pourquoi. Tu dois avoir autre chose à faire plutôt que d’écouter les lamentations d’une merde…genre te reposer. Guérir. Ce genre de truc » Dis-je lentement avant qu’il ne m’invite à venir manger de la tarte en prenant un bain ou je ne sais quoi.
Ses doigts venant palper mon ventre me font frissonner. Il me qualifie de plus beau de la ville et reparle à nouveau des trucs sucrés qu’il veut me faire manger. Pourquoi veut-il me faire manger à chaque fois qu’on est ensemble? Il veut véritablement me transformer en petit rondouillard? Je me tortille légèrement sous ses doigts et je ris légèrement, étrangement timide. C’était bizarre son attitude vu ses propos qu’il m’a balancé à la gueule quand il était shooté aux médicaments. « Ça fait longtemps que je ne suis pas le plus beau mec de L.A. Autant à l’extérieur qu’à l’intérieur. En fait…je ne l’ai sûrement jamais été » Dis-je doucement avant qu’il commence à dire que j’avais sans doute pensé à partir en l’abandonnant là. Il avait beau dire tout ça avec un large sourire, je me demandais s’il n’avait pas une once de vrai dans ses paroles. C’était ce qu’il pensait au fond de lui? Pourtant…j’essayais d’être le meilleur de moi-même avec lui…mais comme avec Hadès, ce n’était pas assez. J’avais tendance à décevoir ceux qui s’accrochait à moi, ça devenait de plus en plus évident.
Sans rien dire, je sors de la voiture et je la contourne pour ouvrir la portière à Clematis. Je le vois prendre son sac et sa béquille. Je soupire. De toute évidence, il avait vraiment l’impression que je le laisserais dans sa merde, tout seul. C’était triste. Je lui prends lentement son sac des mains et sa béquille. « Je ne compte pas te laisser monter tout ça avec un pied en moins, malgré ce que tu penses » Dis-je en me penchant en lui présentant mon dos. « Monte sur mon dos, je vais te monter jusqu’à ton appartement » lui dis-je d’une voix ferme, ne lui laissant aucune chance de répliquer pour s’en offusquer. De toute façon, dans son état, il ne pourrait pas feindre de se sentir à l’aise dans une telle escalade.
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Je lui attrape le bras et le fait un peu pivoter vers moi pour qu'il puisse me voir.
- Darius. Je t'interdit de te dénigrer comme ça. Tu n'es pas une merde, ni quelqu'un d'inintéressant. Tu es un homme gentil, curieux, coloré et très beau. Tu n'es pas une mauvaise personne, tu es juste une personne à qui il est arrivé de mauvaises choses, mais tout va s'arranger. Un mauvais moment n'est rien de plus qu'un moment qui est mauvais.
Sur ses mots, je consens enfin à monter sur son dos, m'accrochant à lui pour ne pas chuter lors de la montée.
- Tu es l'homme le plus sexy de L.A. pour moi en tout cas.
Je ne dis plus rien, le laissant se concentrer pour monter l'escalier, ne voulant pas le déstabiliser et créer un événement fâcheux. Il est vrai que de base, j'aurais refusé que quelqu'un fasse se genre d'efforts pour moi, mais vu mon état, gravir cet escalier était tout simplement impossible. Et puis... j'étais bien contre lui comme ça. Je me surprends même à blottir mon visage au creux de son cou pendant la manœuvre.
- Reste avec moi un petit peu... au moins juste une heure... tu n'en as peut-être pas besoin, mais moi j'en ai besoin...
Je vous jure que j’essaie de ne pas soupirer face à son flot de paroles, mais c’était difficile de m’imaginer tel qu’il me décrivait alors que l’homme qui m’avait juré de m’aimer à jamais m’avait ignoré encore. Et encore. Et encore. En plus, depuis que nous avions rompu, Hadès n’avait pas tenté de me revoir ou de me parler. Les mecs, c’étaient tous des putains de connards! Je serre la mâchoire et j’essaie de taire le fait qu’il vient de citer Sirius Black pour tenter de me réconforter. Ce n’était pas pour rien qu’il utilisait une citation du prisonnier d’Azkaban, je fantasmais sur lui depuis que j’avais lu les Harry Potter et encore plus depuis que j’avais pu écouter Harry Potter et l’Ordre du Phénix. « En ce moment, j’ai de la difficulté à croire que je suis aussi exceptionnel que tu le dis, mais c’est normal puisque je suis au trente-sixième dessous. Merci pour tout ces jolis compliments, quand j’irai mieux, sans doute rougirais-je comme une gamine » Dis-je en baissant les yeux doucement.
Je sens le roux monter sur mon dos tel que je le lui avais proposé et je me redresse afin de bien le maintenir contre moi. Enfin, sur mon dos. J’entends sa remarque concernant ma sexitude et je rougis violemment. Une chance, comme il est sur mon dos, il ne doit sûrement pas voir mes joues. Enfin j’espère. « Ne dis pas ça, je ne ressemble à rien » Dis-je en commençant à monter les marches lentement afin de ne pas le désarçonner. Ce n’était vraiment pas le temps d’être maladroit. Marche par marche, je nous hissais vers son appartement tout en transportant son sac et sa béquille. Je me sentais un peu comme un âne, mais Clematis en avait tant fait pour moi que c’était plus que naturel d’ainsi me proposer.
Je sens son souffle dans mon cou et je frissonne. Voilà un bon moment que je n’avais pas frissonné comme ça. « Tu me chatouille » Riais-je doucement en tentant de cacher mon trouble. Oui bon, j’étais troublé, c’était normal. Il me demande de rester avec lui d’une manière très mignonne et j’attends d’être devant la porte de son appartement et d’y entrer doucement pour lui répondre. « D’accord, ne t’inquiète pas, je vais rester un peu. Pour l’instant, dis-moi…où veux-tu que je te dépose? Sur le canapée ou dans ta chambre? Ton lit serait peut-être plus confortable? Je peux commander une pizza, des sushi ou un burger? » Proposais-je avant de me rendre dans sa chambre sans attendre sa réponse. Je devais éviter la cuisine, c’était là que j’avais trouvé le plus de sang.
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Je n'avais pas tellement besoin de répondre à sa question, puisqu'il semblait avoir choisi de lui-même. Nous entrons dans mon appartement et je commence à trembler sur son dos. Les images horribles me reviennent alors que nous traversons pour rejoindre ma chambre.
Je le vois, grand, me tirant dessus. Je me vois ramper sur le plancher pour tenter de fuir, puis lui s'approchant de moi pour me frapper, encore et encore, jusqu'à ce que je n'aie plus conscience de quoi que se soit.
Des pensées irrationnelles se bousculent dans ma tête... Et si il était encore là, à seulement attendre que je sois seul pour venir terminer le travail ? Je panique. Ce n'était jamais arrivé dans ma vie, mais là, je suis en angoisse. Je sanglote et tremble de plus en plus.
- Darius...
À peine posé sur le lit, je me mets en boule et pleure.
- Je veux pas qu'il revienne... je veux pas le revoir... je veux pas qu'il soit ici...
Je m'accroche fortement aux draps. Ce que j'appréhendais le plus est finalement arrivé, j'avais peur de mon propre appartement...
Accueil
Mar 5 Oct - 19:56
ft. Clematis Blair & Darius Mercado