J'ai terminé ma garde il y a quelques minutes à peine et j'espère qu'Aaron va réellement venir me rejoindre. Dire que c'est important sans pour autant lui donner la raison, je sais que je ne devrais pas faire ça, mais je n'avais pas tellement choix, il est hors de question que je lui dise quoique ce soit par messagerie texte. Lou a insisté pour être avec moi, mais je l'ai remercié et je lui ai dit que j'allais tout avouer à Aaron avant d'aller voir notre collègue qui s'occupera de moi et qui surtout, ne dira rien à personne. Je lui fais confiance et je sais que de toute façon, elle doit garder le secret professionnel. Je dois avouer qu'une part de moi a peur que mon petit ami prenne peur et quitte l'hôpital avant ma prise de sang. Si tel est le cas, je vais réellement devoir faire le test seule et je ne suis pas certaine d'être prête à recevoir les résultats et n'avoir personne pour me soutenir. Juste hier, j'ai pleuré une partie de la nuit dans les bras de ma grande soeur jusqu'à ce que je m'endorme, épuisée par toutes les larmes que j'ai laissé sortir de mon corps. Je n'ose même pas imaginer ce que ce sera si en plus, Aaron ne reste pas avec moi car il prend peur à cause de la nouvelle que je vais devoir lui annoncer. J'ai peur, je l'avoue, mais je n'ai pas le choix car seule cette prise de sang pourra déterminer si le test que j'ai fait hier était faussé ou non. Assise pas très loin de la caféteria de l'hôpital, je me ronge nerveusement les ongles alors que je n'ai jamais fait ça auparavant. Je n'ai aucune idée de comment je vais lui expliquer ça, déjà que hier, il m'a terriblement manqué et j'aurais bien eu besoin de ses bras et de son réconfort. J'espère tellement qu'il comprendra et qu'il me soutiendra. J'ai besoin de lui plus que n'importe qui et le perdre pour une de mes conneries, je ne pense pas me le pardonner un jour. Ça m'a brisé le coeur de ne pas lui dire pourquoi je ne pouvais pas le voir hier. Je sais qu'il n'a rien compris et qu'il savait très bien que peu importe ce que j'avais ça le concernait. Dans ce cas, c'était plus indirectement que d'autre chose, mais j'avais beaucoup trop peur pour le lui dire. Là je dois prendre mes responsabilités et souhaiter qu'il fera la même chose une fois la nouvelle digérée. Ou une fois qu'on nous annoncera que c'est une fausse alerte - du moins, c'est ce que je souhaite. Je panique, mes mains tremblent et lorsque je lève la tête et le voit me chercher du regard, je comprends qu'il est inquiet, mais surtout, mon coeur bat tellement fort en sachant qu'il a très probablement quitté le boulot pour venir me rejoindre parce qu'il savait que je n'allais pas bien. Je ne sais même pas pourquoi j'ai douté une seule seconde qu'il ne viendrait pas. Il m'aime et c'est ça l'important non? Mais comment je vais lui annoncer ça sans pleurer ou trembler de la voix? « Hey... » Dis-je alors qu'il esr finalement près de moi. Son regard est inquiet en voyant mes yeux fatigués. Je me lève immédiatement et me cale dans ses bras, retenant mes larmes parce que je dois être forte.
Les derniers échanges que j'avais eu avec Logan n'avaient rien de rassurant. Je ne comprenais pas ce qui se passait ni même pourquoi elle avait changé de comportement aussi rapidement. Je savais que les gardes pouvaient être compliquées et si je m'étais un peu braqué au début, j'avais ensuite tenté de me dire qu'elle avait du vivre quelque chose qui me dépassait surement. Ma petite amie m'avait confirmé que je n'étais pas la cause de sa distance et si j'en doutais encore un peu, j'avais envie de la croire. Je n'avais pas spécialement bien dormi et je détestais profondément être mis de côté comme je l'avais été la veille. Malgré ça, je devais accepter le besoin de solitude de Logan. Mon cerveau était parti dans tous les sens et j'avais clairement eu du mal à me concentrer sur mon travail par la suite. J'avais demandé à poser quelques heures pour rejoindre ma copine sur son lieu de travail, comme elle me l'avait demandé. Je ne savais pas ce qui m'attendait mais j'angoissais littéralement comme jamais auparavant. Il fallait avouer que Logan avait un effet sur moi assez... impressionnant. J'étais réellement amoureux d'elle et si j'étais conscient que les relations n'étaient jamais simples, je n'avais pas envie de vivre des complications du moins pas le genre qui pouvaient potentiellement nous séparer.
J'arrivais à l’hôpital sans savoir ou retrouver la future médecin mais en balayant la salle du regard, je remarquais qu'elle était assise à quelques mètres. J'allais vers elle et le fait qu'elle se réfugie dans mes bras me rassurait. Si elle m'avait fait venir pour qu'on se sépare, elle n'aurait surement pas agi avec autant d'affection. « Hey, mais qu'est ce qu'il se passe ? » demandais-je en la serrant contre moi, déposant un baiser sur le haut de son crane. « Je déteste te voir dans cet état Log', explique moi... » J'avais besoin de savoir ce qui se passait et surement comment je pouvais l'aider à surmonter la situation qu'elle quelle soit. En vérité, j'avais espoir que ma venue soit une façon pour elle de se rassurer ou même de s'excuser de m'avoir repoussé. On pouvait bien rêver.
Je sais que je n'aurais pas dû exclure Aaron hier et que j'aurais pu au moins lui expliquer ce qui se passe, mais je me voyais très mal lui avouer tout ça par sms d'autant plus que je n'avais aucune idée de si le test était positif ou non. Je sais que je l'ai inquiéter et qu'il n'a certainement pas eu une très belle journée hier, par ma faute, mais je ne pouvais pas faire comme s'il n'y avait rien alors que je savais pertinemment qu'il y avait peut-être une chance que je sois enceinte. Je déteste dormir sans lui, je déteste ne pas être contre lui et dans ses bras. Ces temps-ci nous avons probablement été un peu trop dépendant de l'autre, incapable de ne pas se voir le temps d'une journée et même si nous avons des horaires très chargés, nous dormons presque toujours ensemble. Je me considère tout de même chanceuse d'avoir eu Lou pour me soutenir alors que lui n'avait absolument personne. Assise sur un banc, je tapote nerveusement sur mes cuisses en patientant. Aaron n'est jamais en retard et je sais qu'il va arriver à l'heure que je lui ai mentionné. C'est justement quelques minutes plus tard que je lève les yeux et que mon regard croise le sien. La pression baisse d'un coup même si je reste nerveuse de devoir lui expliquer tout ça. Et si jamais il prend peut et décide de mettre un terme à notre relation? Je sais que je pense totalement au pire, mais comment est-ce que je peux être cent pour cent certaine qu'il restera avec moi pour le meilleur et pour le pire? Nous sommes ensemble seulement depuis presque quatre mois et j'ignore à quel point notre relation est sérieuse. J'aimerais pouvoir dire qu'il ne me laissera jamais tomber, mais comment est-ce que je peux en être totalement certaine? À la seconde où il s'approche de moi, je me lève et le prend immédiatement dans mes bras, soulagée qu'il soit là pour moi. Il me serre contre lui, pose un baiser sur ma tête et tout de suite, je prends une grande respiration tentant de rester courageuse, de ne pas me laisser aller dans un flot trop grand d'émotion, du moins pas ici. Je veux être seule avec lui, pas devant la moitié de l'hôpital, je n'ai surtout pas envie que tout le monde puisse entendre ce que j'ai à lui dire. « Hey, mais qu'est ce qu'il se passe ? » Je peux totalement entendre dans sa voix qu'il est inquiet pour moi. Levant les yeux vers lui, je sais aussi qu'il va remarquer que j'ai pleuré et que j'ai encore envie de le faire. J'ai toujours pu être totalement moi-même avec Aaron, mais là, j'ai beaucoup de difficultés à me laisser aller parce que je n'ai pas l'impression que je vais pouvoir me contrôler. « Je... j'ai quelque chose à te dire... » Et là je sais très bien que ça ne risque pas de le rassurer, mais c'est la vérité. Il faut qu'on parle, mais au moins je sais très bien que ce n'est pas pour lui annoncer que c'est terminé et j'espère qu'il le comprend à la façon que j'ai de me caler contre lui. « Je déteste te voir dans cet état Log', explique moi... » Je le comprends et à vrai dire, je n'aime pas non plus le voir lorsqu'il est triste. Il faut vraiment que j'arrive à trouver un endroit pour le lui dire avant cette foutue prise de sang. Je lui prends la main et embrasse sa joue avant de m'éloigner comme pour le rassurer. « Viens... pas ici. » Dis-je en le traînant avec moi dans une salle de repos, mais cette fois, il n'est pas vraiment question de faire autre chose que de parler. « Promets-moi de pas t'énerver? Je... je me sens déjà suffisamment coupable comme ça. »
Tout avait toujours été assez cadré dans ma vie, du moins depuis que j'en avais pris le contrôle à 100%. Mon enfance avait été un chaos total mais c'était ainsi et n'ayant connu que ça, je n'en souffrais pas spécialement même si voir mes camarades entourés de leurs familles avait parfois été difficile. J'avais toujours fait en sorte de me débrouiller seul, de ne dépendre de personne et ce par simple besoin de me protéger. Dépendre des autres était effrayant, c'était comme remettre sa vie dans les mains d'autrui sans avoir la possibilité de se sauver en cas de besoin. Bien sur, le jour ou j'avais rencontré Logan, tout ces beaux principes de vies s'étaient envolés en quelques secondes. Elle avait chamboulé ma vie comme jamais. Ce n'était pas une mauvaise chose d'ailleurs parce que depuis que nous étions ensemble, elle me rendait meilleur. Je l'avais rejoins et je me posais mille et une question. Pourquoi m'avait-elle mis de côté la veille ? J'imaginais tout et n'importe quoi ce qui avait le don de me rendre dingue. Depuis quelques temps, nous étions clairement inséparables et je ne me sentais réellement heureux que lorsqu'elle était à mes côtés. J'espérais qu'elle voit toujours les choses comme moi, soit dit en passant. Je la regardais, après l'avoir pris dans mes bras. Son odeur, son parfum, son corps entier m'avait manqué et je ne l'avais pas vu depuis seulement 24h. « Tu me fais flipper là... » avouais-je en caressant son bras avant qu'elle n'embrasse ma joue. Nous étions certes sur son lieu de travail mais je sentais que le choix du lieu n'était pas anodin. Était-elle malade ? Transférée ? Virée ? Tout était possible et je commençais à clairement me faire trop de films. Je devais taire mon cerveau et mon angoisse. Je n'étais pas de nature angoissé mais Logan faisait ressortir des émotions, en moi, qui m'était inconnu. Je soufflais légèrement en la suivant vers une salle de repos. Pour une fois, nous n'allions pas tester les lits de la salle et à y penser, j'aurais préféré que ce soit le cas. Je fronçais les sourcils à ses mots, ne comprenant pas comment elle pouvait juste me dire ça de bute en blanc sans penser que j'allais m'imaginer le pire. A vrai dire, j'imaginais à ses dires qu'elle avait peut-être craqué sur un médecin, un interne, quelqu'un de plus intéressant que moi. « Va droit au but s'il te plait. » Je tentais de ne pas ressentir de peine avant même qu'elle se confie et je prenais sur moi pour garder une sorte de poker face. Si elle avait osé me trahir, je ne savais pas ce que j'allais faire et je n'étais pas sur de répondre de moi. A vrai dire, je contenais mes pensées pour ne pas partir dans tous les sens... Je devais rester attentif à ce qu'elle allait me dire et surtout écouter avec la plus grande attention.
Je savais que je devais être honnête avec Aaron comme il l'avait toujours été avec moi. C'est d'ailleurs en partie pour ça que je me sens mal de ne rien lui avoir dit hier et de l'avoir probablement plus inquiété que si je lui avais tout raconté directement. Seulement, je n'avais pas la force de le voir hier soir et de l'affronter. Surtout pas après avoir vu le test positif et avoir pleuré jusqu'à épuisement. Lou m'a évidemment rassuré et m'a conseillé de faire une prise de sang pour être certaine des résultats. C'est d'ailleurs ce que je compte faire, mais j'ai demandé à ma soeur de me laisser y aller avec Aaron. Pour ça, il faut d'abord que je prenne mes responsabilités et que je lui avoue ce que j'ai fait hier et surtout pourquoi je l'ai repoussé alors que j'aurais eu besoin de son réconfort. J'espère seulement qu'il ne m'en voudra pas ni pour ça ni pour cette nouvelle et je veux l'impliquer, je veux lui dire ce qui m'arrive et tenter de faire ce qui est bon pour nous, mais je dois admettre que ça me fait peur et que je sais que mon futur est compromis maintenant. Oh j'aimerais bien avoir une famille avec Aaron et me marier, mais pas tout de suite, je sais qu'il est trop tôt pour ça, pour nous et je l'ai bien compris, je ne veux juste pas lui faire peur plus qu'il faut et je suis en train de faire tout le contraire en tournant autour du pot. « Tu me fais flipper là... » Sa main carresse ma peau ce qui me fait frissonner comme chaque fois qu'il est près de moi en fait. Un choc électrique instantané, c'est forcément cette connexion entre nous qui me fait vibrer. Je ne réponds pas et l'emmène dans une salle de repos dans le but de parler tranquillement. « Va droit au but s'il te plait. » Je sais qu'il s'imagine une tonne de choses, qu'il pense au pire et je dois vraiment prendre mon courage à deux mains pour tout lui avouer, mais c'est tellement difficile et ça me rends vraiment nerveuse tout ça je dois l'avouer. Je dois être forte pour lui, pour nous et surtout je ne veux pas qu'il pense que je l'ai trompé parce que je ne ferais jamais ça. « J'ai... j'ai passé un test de grossesse hier et... c'est positif... » Dis-je en soufflant un bon coup. Une larme coule le long de ma joue et je viens prendre ses mains dans les miennes n'osant même plus le regarder. « Je... dois encore faire une prise de sang pour en être certaine, c'est pour ça que je t'ai demandé de venir, j'ai besoin de toi. Et.. je suis désolé de t'avoir mis à l'écart hier, je comprendrais si tu veux partir.. » Même si j'ai besoin de lui plus que n'importe qui d'autre dans ce monde, ça reste sa décision et je ne veux pas l'obliger à faire quoique ce soit. « Je suis tellement désolé... » Dis-je avant de fondre en larmes et de m'éloigner, dos à lui maintenant.
Je n'avais jamais été du genre à me poser mille et une question. A vrai dire, je n'étais pas le style de personne à trop penser ou à réfléchir des heures avant de dormir. Plutôt instinctif, j'agissais sur le moment et je passais ensuite à autre chose. Evidemment, ça ne m'empêchait pas de ressentir des émotions et des sentiments, je restais un être humain après tout. Cela dit, quand il s'agissait de Logan ou de notre relation, je perdais mes moyens et mes réactions habituelles. Je ne savais pas pourquoi mais je commençais à comprendre l'impact des sentiments sur quelqu'un, et si on m'avait toujours dit qu'on pouvait ne pas toujours se reconnaître par amour et que je 'y avais jamais cru, c'était chose faite. J'avais retrouvé ma petite amie et si elle s'était lovée dans mes bras, elle n'en restait pas moins angoissée. Je me demandais ce qui pouvait la mettre dans cet état et sa garde de la veille semblait en être la cause sauf si j'avais fait un lien foireux entre son travail, nos échanges de sms et son humeur changeante. Une fois dans la salle de repos, je la regardais et sentais la pression monter en moi comme la pulpe dans une bouteille de soda qu'on aurait trop secoué. Il fallait qu'elle me dise ce qui arrivait parce que je n'étais pas certain de pouvoir me contenir encore longtemps. D'ailleurs à ses paroles, ma première pensée était qu'elle avait pu me tromper et si cette hypothèse me paraissait folle au vu de la loyauté sans faille de la demoiselle, je ne pouvais pas penser à autre chose jusqu'à ce qu'elle se confie. En vérité, je ne savais pas comment je pouvais réagir à ce genre d'annonce mais à peine avais-je tenté d'y réfléchir qu'une autre nouvelle me tombait dessus. Enceinte. Logan était probablement enceinte si on en croyait le test de grossesse qu'elle avait fait. Je restais choqué mais presque rassuré de ne pas avoir été trahi. Elles serraient mes mains sans pour autant me regarder. « Partir ? Mais jamais. » dis-je sans même avoir besoin de réfléchir. Elle s'éloignait de moi, en larme et je la rattrapais pour la prendre contre moi. Il était hors de question qu'elle se mette dans cet état. « Quoi que cette prise de sang confirme ou non, je serais là. » Je n'avais pas 20 ans, je n'étais pas un connard, je savais prendre mes responsabilités. De plus, je ne doutais pas de ce que je ressentais pour elle et même si ça arrivait un peu tôt dans notre relation, il devait bien y avoir une raison. Plutôt cartésien, je n'avais jamais cru à une puissance supérieure mais je croyais cependant au destin. « Tu peux me faire confiance. » Elle le savait déjà mais je voulais qu'elle sache que sur ce sujet, bien complexe, aussi. Je n'allais pas la laisser tomber sous peine qu'on avait oublié de se protéger une fois, on était tous les deux dans le même bateau.
La première personne à qui j'aurais dû faire part de mes craintes c'est clairement Aaron, je le sais, mais je n'avais pas le courage de le faire et comme j'habite encore avec Lou, elle semblait être la seule personne à qui je pouvais me confier. De toute façon, je ne peux pas vraiment changer ce qui a déjà été fait et l'important c'est que maintenant, il est au courant même si le simple fait de lui dire me mets dans tous mes états. À vrai dire, c'est de savoir qu'il y a peut-être une toute petite chose qui pourrait être en train de se former dans mon ventre qui me mets dans tous mes états. J'ai toujours voulu être mère, c'est une certitude, mais pas maintenant alors que je suis en plein dans mes études et que ma relation la plus sérieuse jusqu'à présent est encore tout récente. Je n'ai pas la moindre envie de ruiner tout ce qu'il y a de plus beau dans ma vie en ce moment. Je sais qu'un bébé me rendrait forcément heureuse et s'il est vraiment là, il est absolument hors de question que j'avorte parce que même si je respecte la décision de plusieurs femmes à ce sujet, c'est contre mes principes de faire ça en ce qui me concerne. Les yeux rouges et les larmes qui coulent sur mes joues, je n'arrive même pas à regarder mon petit ami tellement j'ai honte. Je me sens coupable, je sais que c'est de ma faute. « Partir ? Mais jamais. » Je m'éloigne de lui et immédiatement, il m'oblige à revenir vers lui, me serrant dans ses bras sans pouvoir me lâcher. Je me niche à nouveau contre lui, rassurée parce que la dernière chose que je voulais c'était d'affronter tout ça seule. Je réalise que c'est loin d'être le cas et que je n'aurais jamais dû douter de mon petit ami, je le connais mieux que ça. « Quoi que cette prise de sang confirme ou non, je serais là. Tu peux me faire confiance. » Je lève finalement les yeux vers lui et me mets sur la pointe des pieds pour venir l'embrasser tendrement même si les larmes sont encore beaucoup trop présentes sur mes joues. Je veux seulement lui faire comprendre à quel point je suis reconnaissante qu'il soit aussi présent. Je crois qu'il ne peut pas comprendre à quel point ça me fait plaisir d'entendre ces mots de sa bouche. « J'ai peur Aaron.. t'es la seule personne avec qui je veux des enfants, mais je.. je ne suis pas prête. » Pas maintenant en tout cas et même s'il est un peu plus vieux que moi, je suis persuadée qu'il n'est pas prêt non plus à en avoir. Peut-être allons-nous être de bons parents, mais d'une manière ou d'une autre, il faut faire la prise de sang pour être certain de la réponse. « Et je te fais confiance plus qu'à n'importe qui sur cette Terre bébé... et je suis tellement chanceuse de t'avoir. » Une de mes mains glisse dans ses cheveux pour les caresser alors que l'autre prends sa main. « Je.. on y va? » Dis-je même si ça me fait paniquer.
Je ne pouvais pas dire que j'étais rassuré puisque l'annonce qu'elle venait de me faire était tout de même choquante, mais un autre poids s'était envolé de ma poitrine. Logan était peut-être enceinte. C'était un choc mais je préférais de loin ce scénario à celui que je m'étais bêtement imaginé dans ma tête. Après tout, il y avait des tonnes de mecs dans le coin et si ma petite amie ne m'avait jamais parlé de ses gardes autre que par ses interventions, je savais pertinemment qu'elle avait des contacts avec des médecins, des infirmiers qui la trouvait à leur gout. Je ne pouvais pas les blâmer, Logan était une femme absolument magnifique mais qu'ils gardent leurs mains dans leurs poches sous peine de passer de soignants à patients. Je prolongeais son baiser glissant ma main de son dos jusque sur l'une de ses joues. Je tentais d'effacer ses larmes comme je le pouvais pas ce n'était pas chose facile tant qu'une prise de sang n'était pas faite du moins. « Je crois qu'aucun de nous deux ne l'est. » avouais-je à demi mots tout en la gardant contre moi. Elle venait de m'avouer que j'étais la seule personne avec qui elle souhaitait, à l'avenir, avoir des enfants, c'était plus que flatteur. Logan nous voyait aller loin et il était mentir de dire que ce n'était pas mon cas. J'appréciais que dans ce moment pourtant compliqué, elle me rassure sur notre avenir sans forcément s'en rendre compte. « Tu avais peur de ma réaction ? » Parce que si je me sentais tout aussi chanceux de l'avoir dans ma vie, je pouvais entendre que malgré ça elle avait peur que je réagisse mal voir que je la quitte. C'était surement un sentiment partagé par la moitié des femmes tombant enceinte au début d'une relation. Je serrais mes doigts dans les siens et approuvais de la tête ne sachant pas vraiment ou tout ça allait nous mener. « Allons-y et promis, je ne te lâche pas. » Pas maintenant, ni même jamais. Je comptais être là et tout faire pour lui faciliter la vie si il s'avérait qu'elle était réellement enceinte. Je n'avais jamais rêvé d'avoir des enfants mais depuis que j'étais posé avec Logan, j'envisageais de nouvelles perspectives d'avenir dont celle de me poser pour fonder un foyer.
C'est exactement de ça dont j'avais besoin. De son réconfort, de le sentir près de moi et de savoir qu'il me soutient quoi qu'il arrive. Ce serait mentir de dire que je n'étais pas inquiète en ce qui concerne sa présence après cette annonce. Même pour moi, tout ça a été un choc et j'étais un peu plus préparé que lui à tout ça puisque je me doutais que j'avais du retard et qu'en plus, j'avais un problème avec ma pilule contraceptive. Chose que j'aurais évidemment dû régler avant de continuer toute partie de jambes en l'air quelconque avec Aaron. Bien souvent impossible de lui résister, je sais très bien que je n'ai pas été suffisamment responsable et que surtout, en tant que personne qui bosse dans la médecine, j'aurais dû être plus intelligente que je l'ai été. Comme Lou me l'a pourtant dit, je ne peux pas non plus prendre le blâme et encore moins me rabaisser constamment. « Je crois qu'aucun de nous deux ne l'est. » Je baisse la tête sachant très bien qu'il a raison. À vrai dire, ma soeur a peut-être raison quant au fait qu'on est jamais réellement prêts à devenir parents. « T'as... déjà pensé à être papa? » C'est une question que je ne me suis jamais réellement posé en fait puisque nous sommes encore en tout début de relation, mais maintenant que c'est une possibilité, j'aimerais savoir s'il a déjà envisagé de fonder une famille plus tard dans sa vie ou si au contraire, il n'y a jamais réellement pensé. « Tu avais peur de ma réaction ? » Honnêtement oui, mais je ne pense pas qu'il peut réellement m'en vouloir puisque c'est normal d'avoir cette crainte. Ce n'est rien de personnel envers lui et puis de toute façon, il réagit parfaitement et me confirme encore une fois à quel point je suis chanceuse de l'avoir dans ma vie. « Oui... je ne savais pas comment tu allais réagir... » J'aime cet homme plus que tout au monde et je ne veux tellement pas le perdre que je suis soulagée qu'il soit présent pour moi. Ses mains sur mes joues, il tente du mieux qu'il peut de me rassurer et d'effacer les larmes qui coulent. « Allons-y et promis, je ne te lâche pas. » Main dans la main, je m'accroche à cette promesse et je serre la sienne et nous sortons de la salle de repos pour aller rejoindre ma collègue qui va me faire la prise de sang. Nerveusement, je la salue et reste pourtant concentré sur Aaron. « Assieds-toi Logan, on va commencer. » Je prends place nerveusement, tiens toujours la main de mon petit ami et lorsque ma collègue se retourne, j'en profite pour poser mes lèvres sur sa joue et je chuchote. « Je t'aime... ça va aller.. » Que je dis comme pour le rassurer.
Penser à l'avenir n'était pas quelque chose que j'avais l'habitude de faire. J'avais grandi sans réellement savoir ou j'allais et j'avais appris à vivre au jour le jour. Ma vie n'était pas un long fleuve tranquille et si je réussissais à m'endormir presque serein un soir et à me réveiller en vie le lendemain, c'était une bataille de gagnée. Mon but n'était pas très clair mais depuis ma rencontre avec Logan tout avait changé. C'était comme si elle avait donné un sens à mon existence et si je n'aurais jamais cru ça possible, je le vivais. Je ne supportais pas une journée sans la voir, un instant sans lui parler, une nuit sans la toucher... Elle m'apportait tellement qu'il m'arrivait de me sentir comme au bord d'un précipice mais sans avoir peur, avec juste une dose énormément d'excitation. Peut-être que c'était ça l'amour et que ce n'était pas aussi nul que ce que je pensais ou que ce que j'avais vu dans les films merdiques d'Hollywood. « Oui, comme tout le monde je crois... » Du moins, c'était ce que j'imaginais. On y pensait tous à un moment jusqu'à ce que la pensée laisse place à l'envie. Je caressais sa joue alors que je connaissais la réponse à ma question mais j'avais besoin qu'elle m'exprime ce qu'elle avait ressenti et ce qui justifiais aussi son comportement de la veille. « Je comprends... Mais je ne te laisserai jamais tomber. » confiais-je sincèrement avant de la suivre vers la salle ou attendait sa collègue que je saluais poliment. Je m'installais près d'elle ne lâchant pas sa main que je serrais comme pour la rassurer, ou me rassurer moi-même. « Je t'aime aussi et ça ira toujours tant qu'on est ensemble. » que je répondais en prolongeant son baiser avant de laisser le médecin faire la prise de sang. Fort heureusement, Logan n'avait pas peur des piqûres, c'était déjà plus simple qu'une personne qui se tortillait sur sa chaise à chaque vision d'une aiguille. Je déposais un baiser sur sa main comme pour lui exprimer ma fierté face à son courage. J'étais sincèrement fier d'elle même si je m'en voulais de ne pas avoir été assez prudent lors de nos ébats. Nous étions dans cette situation par ma faute, peut-être aussi celle de ma petite amie mais j'aurais évidemment du être prudent... La fougue et l'envie prenaient bien trop souvent le dessus sur le reste et nous allions peut-être le payer même si ce terme était assez péjoratif. Si Logan était belle et bien enceinte, je refusais que notre enfant soit considéré comme une erreur, et j'allais bien évidemment le choyer et le désirer jusqu'à ce que je le tienne dans mes bras. « Tu veux qu'on aille manger quelque chose à la cafétéria en attendant les résultats ? » demandais-je alors que nous sortions de la salle d’auscultation.
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Mar 10 Mar - 11:14
