C’est ce genre de journée où je me dis que j’aurais vraiment préféré rester dans mon lit. J’ai envie de rien, mais rien du tout. Et pourtant, je dois me bouger parce que je dois aller à l'hôpital. C’est un peu comme un rappel pour me dire que j’étais vraiment un petit con à la fac. Même si ce n’est qu’un check-up, pour vérifier que tout va bien au niveau de ma cicatrice, je dois dire que je n’aime pas trop aller dans ce genre d’endroit. C’est vraiment depuis mon accident, ça me donne le cafard rien que d’y penser. Mais bon, je suis grand, je ne vais pas faire le gamin et me rendre là-bas pour me débarrasser de ça le plus rapidement possible.
Je pars de chez moi avec ma voiture et roule tranquillement en profitant du beau temps et de la route qui longe la plage. C’est vrai qu’en voyant ça, je n’ai pas du tout envie de passer je ne sais combien de temps enfermé dans une salle d’examen. Pour pas grand chose en plus de ça…
Quand j’arrive sur place, je me gare dans le parking puis je me dirige vers l’accueil. Bien entendu, après avoir discuté avec la personne qui fait les admissions, je me dirige dans la pièce suivante et je vois qu’il y a deux personnes avant moi dans la salle d’attente, ce qui veut dire que je ne suis pas prêt d’être reçu. Vraiment un plaisir. Ne voulant pas rester à rien faire, je sors pour attendre devant la porte. Autant dire que c’est juste pour en profiter et pour fumer. Au moins ça va me faire passer le temps.
Now we're dancin' in the club and it's fire when we touch. Do you think about us ? When we're deeper in the crowd. Can you feel my body now ?
L'hôpital. C'était bien un endroit que je détestais profondément. Il était évident que je n'aurais jamais pu devenir médecin ou chirurgien parce que passer ma vie dans ces longs couloirs blancs aurait été un véritable enfer. Je ne supportais pas l'odeur, le lieu, l'ambiance... Bref, plus je pouvais éviter de me retrouver ici et mieux je me portais. Malgré ma réticence à venir, je n'avais pas réellement eu le choix. Je devais voir mon médecin pour après l'agression que j'avais subi, quelques jours plus tôt. Il devait vérifier mes plaies et surtout signer ma reprise du travail. Autant dire que je faisais mon possible pour sourire et donner le change, il était hors de question que je reste chez moi une journée de plus.
Heureusement pour moi, tout se passait bien et j'avais l'autorisation de reprendre le travail. Bien sur, j'avais berné ce médecin mais je ne m'en sentais pas spécialement coupable. Qui mieux que moi-même pouvait savoir ce qui était bon pour moi après tout ? Personne. J'avais récupéré les papiers à l'accueil et ne voulant pas traîner dans le coin, je me dirigeais vers la sortie d'un pas décidé. Je n'avais pas camoufler mes bleus comme il fallait puisque le docteur devait les regarder alors plus vite j'étais rentrée, et plus vite je me sentirai mieux. Dans la précipitation je me prenais quelqu'un, tranquillement entrain de fumer sa cigarette. « Oh, pardon, je suis désolée je... » Je me stoppais en voyant le regard du jeune homme se poser sur moi. Derek. Ses yeux là, je ne les connaissais que trop bien. Mon cœur ratait un battement et d'un coup, j'en voulais atrocement à la vie de l'avoir mis sur ma route aujourd'hui alors que j'étais atrocement vulnérable et moche.
J’ai vraiment l’impression que le temps passe si lentement, que je vais être bloqué ici toute l’après-midi et ça me prends déjà la tête. J’avoue que je ne suis pas vraiment quelqu’un qui a de la patience de base, mais ce genre de situation me met encore plus à l’épreuve pour rester calme. La pour le coup, je dois faire avec parce que je n’ai pas d’autre choix. Je continue ma cigarette en regarde le ciel bleu en face de moi, totalement perdu dans mes pensées. Des pensées qui partent un peu dans tous les sens. Shana, Roxy, Tessa, mon père, trop de choses qui viennent bousculer mon quotidien en ce moment.
C’est quand je sens quelqu’un qui vient se cogner contre moi que je sors de ma bulle pour revenir dans la réalité. Je me retourne rapidement, pour voir si tout va bien, avec un léger instant de panique, car cette personne aurait pu se brûler avec la cigarette dans ma main. “Est-ce que tout va b…” Je n’ai même pas le temps de terminer ma phrase, quand mon regard se pose sur le visage de cette personne. Roxy. Les mots n’arrivaient plus à sortir, je venais de sentir en moi une étrange sensation, que je n’explique pas. Je ne suis pas vraiment du genre à paniquer, sauf dans ce genre de situation. “Roxy…” Vraiment, je n’arrive pas à trouver mes mots et c’est d’autant plus frustrant.
Puis, en regardant un peu plus, je peux voir cette blessure qu’elle porte. Juste en observant, ce n’est pas difficile de comprendre que c’est quelque chose de récent. Je commence à me sentir encore plus mal. C’est bien normal après tout, de la voir comme ça, me met en rage. “Mais… qu’est-ce qui t’es arrivé ?!” Sur le coup, j’ai voulu m’approcher mon poser ma main sur son épaule, comme un signe d’affection, mais je me suis arrêté juste en arrivant devant elle. Je ne pouvais simplement pas le faire, bloquer par je ne sais quelle pensée qui m’empêche d’aller plus loin. Je n’ai pas le droit de franchir la ligne. Non, tout ceci n’est plus possible maintenant.
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Qu'est ce que j'avais fait au bon Dieu, s'il existait vraiment, pour mériter une vie aussi merdique ? Je ne savais pas vraiment et ce n'était pas faute de tenter de me souvenir des derniers actes que j'avais pu commettre. Sur toutes les personnes vivant à Los Angeles, il avait fallu que je tombe sur Derek. Pas que j'étais mécontente de le voir, à vrai dire ça n'avait rien de personnel... J'étais plutôt gênée qu'il me voit dans cet état. Heureusement pour moi, lors de notre dernière rencontre quelques mois plus tôt, j'avais bien meilleure mine, parce qu'il ne fallait pas se mentir, devant nos exs, on avait tous envie d'être à notre avantage. « Derek... » répétais-je bêtement ne sachant pas vraiment comment cacher mon visage. Il n'y avait aucune solution de fuite, de replis ou de camouflage à vrai dire et j'en avais la certitude lorsque il me demandait ce qui était arrivé. J'esquissais un léger sourire comme pour dédramatiser la situation. Il ne savait pas encore ce qui était arrivé et je ne comptais pas vraiment à ce qu'il en sache plus, pour le moment. Je n'étais pas le genre de personne à aimer se lamenter ou se faire plaindre, au contraire. « Personne n'a dit que c'était simple d'être flic... Rien de grave. » dis-je en haussant les épaules. Faire passer mes blessures pour un soucis en intervention était la technique la plus simple que j'avais trouvé jusque là. Cela avait marché avec mes parents alors j'avais bon espoir que ce soit pareil pour Derek mais c'était sans compter sur ce qui allait arriver. « Hey Roxy, t'en fais pas, on retrouvera le salaud qui t'a fait ça. » me lançait un collègue qui venait de sortir par la même porte que nous avant de s’engouffrer dans sa voiture. Génial.
Je n'avais plus vraiment de solution désormais, j'avais beau chercher aussi rapidement que possible dans ma tête, rien y faisait. Je n'étais pas une bonne menteuse, encore moins face à Derek. Je ne voulais pas croiser son regard mais je n'avais plus le choix. Mon dieu qu'il était beau. Cette pensée venue de nulle part avait pris possession de mes autres pensées le temps de quelques secondes et je n'avais pu la contrôler. « J'imagine que l'accident en intervention ne tient plus trop la route... » soufflais-je avant de reprendre. « Tu viens voir quelqu'un ou tu viens voir un médecin ? » demandais-je en espérant qu'il n'était qu'un visiteur.
Sur le coup, je dois dire que je ne peux pas m'empêcher de m'inquiéter pour elle. Je sais qu’elle adore son métier, mais cette fois-ci, on dirait bien que tout s’est retourné contre elle. Et j’imagine qu’en plus de ça, je dois être la dernière personne qu’elle voudrait trouver en face d’elle quand elle se retrouve comme ça. J’ai toujours l’impression qu’il y a quelque chose qui me pousse vers elle, qui me force à me rapprocher. Du moins, à la vouloir, mais sans pour autant y arriver. Puis, à quoi bon de toute façon, elle est fiancée, moi je suis avec Shana. Il n’y a pas de place pour un ‘nous’ dans tout ça. “Comment ça rien de grave ? Quand même Roxy…”
Puis, avant que je continue ma phrase, un de ses collègues vient nous interrompre. Avec ce qu’il vient de lui dire, puis la tête qu’elle tire juste après ça, ce n’est pas difficile de comprendre ce qu’il se passe. Pourquoi est-ce qu’elle vient de me mentir ? Je ne comprends pas… elle en est au point de ne même plus vouloir me parler maintenant ? Dans un sens je le prends un peu mal mais de l’autre, je ne peux pas lui en vouloir, ce n’est pas comme si nous étions proches, elle et moi. Du moins, plus maintenant, plus comme avant. “Je ne vais même pas poser de question, vu que j’ai bien compris que tu ne veux pas en parler. Mais tu n’as pas non plus besoin de me mentir, tu sais.”
Elle fait comme elle veut, je n’ai rien à dire quoi qu’il arrive. Si jamais elle veut continuer sa vie sans entendre parler de moi, j’aurais au moins préféré le savoir directement, parce que j’ai vraiment l’impression de la déranger. Mais je ne dis rien, je me contente juste de l’écouter puis de lui répondre. “C’est pour moi, juste une visite de routine pour vérifier la cicatrice de mon accident et faire une petite radio.”
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Mentir n'amenait jamais à rien et ça, j'aurais du le savoir depuis le temps. Je ne savais pas vraiment pourquoi j'avais tenté de cacher la vérité à Derek. Peut-être par pudeur ou par fierté ? Je ne savais pas réellement mais j'étais au moins sure d'une chose ; je n'avais pas envie de lui montrer les mauvais côtés de ma vie. Le temps avait fait son oeuvre entre nous et si je ne l'avais jamais oublié, j'avais tout de même du avancer sans lui. Cette situation était difficile à vivre et je m'en voulais presque de me torturer autant... Après tout, il était surement passé à autre chose depuis des années. « Désolée, ce n'est pas contre toi... » dis-je sincèrement en le regardant. Je pouvais clairement décelé que je l'avais blessé ou tout du moins que mon comportement ne lui avait pas plu. « C'est juste un sujet délicat, je ne voulais pas t'embêter avec ça. » J'haussais les épaules alors qu'on avait tous nos soucis et je n'avais pas vraiment envie d'étaler les miens alors que de son côté, il avait peut-être déjà assez des siens.
Je le regardais et fronçais les sourcils. Un accident ? Je n'étais pas au courant mais en même temps, je n'étais plus la première personne qu'il allait appeler après ce genre d’événement. « Un accident ? Qu'est ce qui s'est passé ? » demandais-je inquiète. Il était sur ses deux jambes, tout devait donc aller un minimum mais ce n'était tout de même pas très rassurant. « Est ce que tu as le temps pour un café ou tu dois y aller ? » J'avais l'infime espoir que le médecin qu'il devait voir soit très en retard, je devais bien l'avouer. Discuter avec Derek était toujours un peu étrange, du moins, il me rendait étrange mais c'était quelque chose que je devais gérer avec moi-même. J'allais me marier, je me devais de rester le plus impassible possible devant mon ex petit ami... Du moins ça, c'était dans la théorie.
Dans un sens, je pense que je ne peux pas lui en vouloir. J’imagine que ça ne doit pas être quelque chose qu’elle doit vouloir exprimer comme ça, d’un coup. Puis bon, j’imagine aussi que je ne suis pas vraiment la personne qu’elle voudrait avoir en face d’elle. “C’est rien ne t’en fais pas. Si tu vas bien, c’est le plus important.” Certes, ce n’est pas une blessure très jolie, mais elle semble quand même être bonne santé hormis ça, c’est tout ce qui m’importe en soit. Même si je ne devrais pas me faire autant de souci pour elle…
Continuant la conversation, je dois dire que je peux comprendre son étonnement quand je parle d’un accident. C’est vrai qu’à ce moment-là, nous n’étions déjà plus ensemble depuis un petit moment et depuis mon retour, je crois que c’est la première fois qu’on a une véritable conversation. Enfin ouais… hormis la première fois qu’on s’est vu mais bon, c’est encore différent. “Disons juste que mes dernières années de fac, c’était mouvementé. J’ai eu l’occasion de faire pas mal de connerie, dont un accident de voiture qui m’a coûté une opération.” Rien de grave, heureusement. Mais ça aurait pu être bien pire, je suis quand même chanceux. “Je viens juste pour faire une visite de routine et voir si tout va bien avec ma cicatrice.”
Quand vient ce moment, ou elle me propose de boire un café, j’avoue que je ne sais pas trop quoi répondre. Est-ce que c’est vraiment une bonne idée de passer du temps avec elle ? J’ai déjà du mal en ce moment dans ma vie, je ne voudrais pas rajouter la case Roxy en plus. Et pourtant, j’avoue que je suis obligé de me laisser tenter par sa proposition. Tout simplement parce que c’est elle et que je m’en fous du reste, à partir du moment où je peux passer un peu de temps à ses côtés. “Oui avec plaisir ! Je ne risque pas de passer tout de suite vu le monde avant moi donc j’ai le temps.”
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Si je savais exprimer mes pensées, j'avais toujours eu plus de mal à me dévoiler que ce soit sentimentalement parlant ou sur mes émotions comme mon angoisse depuis mon agression. C'était surement du au passé, à quelque chose que j'avais enduré et qui m'avait forgé ainsi, je ne savais pas tellement. A vrai dire, je ne m'étais jamais posée la question jusqu'à ce qu'on me le reproche jusqu'à ce que mon fiancé me le reproche. D'ailleurs depuis que j'avais commencé à discuter avec Derek, il n'y avait plus grand monde d'autre dans ma tête. « Oui, je vais bien. » En surface en tout cas, tout allait bien si ce n'était mes bleus et ma blessure au visage... Il me semblait que ce que je renfermais intérieurement était bien plus moche que ça.
Derek me confiait avoir eu un accident et si j'en étais surprise, je devais me rendre à l'évidence ; presque 10 années s'étaient écoulées depuis notre relation et bien des choses pouvaient arriver comme un accident, une opération etc. « Ça devait être de sacrés conneries pour que tu finisses à l'hôpital... » Le Derek plutôt sage et cool avait laissé place à un bad boy apparemment et ce n'était pas déplaisant même si je ne souhaitais pas qu'il souffre. « Tu dois contrôler ta cicatrice tous les mois, quelque chose comme ça ? » demandais-je alors que si je n'y connaissais rien en médecine, je savais qu'un contrôle régulier n'envisageait rien de bon sur le long terme.
Je chassais les mauvaises pensées de mon esprit lorsque il acceptait de venir boire un café. Je n'avais pas imaginé qu'il refuse mais je réalisais que cela aurait pu être une option, après tout, peut-être qu'il n'avait pas forcément envie de me parler plus longuement ou qu'il ne faisait ça que par gentillesse. « Pour une fois, je ne me plaindrais pas du monde. » dis-je alors que cette foule me permettait de passer quelques minutes supplémentaires avec mon ex petit ami. J'allais vers la cafétéria et commandais deux cafés avant de prendre place à une table soudainement un peu stressée de me retrouver face à Derek. Jusque là, nous n'avions échangé que quelques mots, quelques regards bref et nos routes s'étaient de nouveau séparées. A cet instant, je sentais mon cœur accélérer et je savais au fond de moi que ce n'était pas pour lui qu'il aurait du agir ainsi. « Ça fait des années qu'on ne s'est pas retrouvés à discuter comme ça... »
Menteuse. C’est juste ce que j’ai envie de lui dire la tout de suite. Je te connais Roxy, depuis bien longtemps. Même si on est plus proche , comme avant, je peux le savoir quand tu ne vas pas bien. Mais je comprends qu’elle préfère dire le contraire. Elle est toujours comme ça, elle veut gérer ses problèmes toute seule. Et c’est vrai que ça me fait un peu mal de la voir comme ça, de voir celle que j’aime sans ce magnifique sourire qu’elle présente d’habitude. Oui, je ne peux rien dire, je ne peux rien faire. Ce n’est plus mon rôle.
L’accident, c’est vrai que ce n’était pas joli. Je ne suis pas du tout fier de ce moment, il faut le dire. Un peu trop jeune, un peu trop alcoolisé. Un peu trop con. Heureusement que j’ai eu de la chance, sinon j’aurais pas eu la chance de me retrouver en face d’elle tout de suite. “C’était surtout de la faute de l’alcool. Après je me cache derrière l’excuse que ce n’était pas moi au volant donc ce n'est pas vraiment de ma faute !” et je commence à sourire. C’est vrai que je préfère en rire maintenant que c’est derrière moi et je vois ça comme une connerie que j’ai eu l’occasion de vivre en étant plus jeune. “Maintenant c’est tout les six mois, donc ça va ce n’est pas trop dérangeant non plus.”
Et donc, là, je vais vraiment aller boire un café avec elle. Je ne sais pas quoi penser de ça. On commence à rentrer dans l’hôpital et je ne peux pas m’empêcher d’être légèrement mal à l’aise. Je ne sais pas pourquoi. Je dois faire comme si de rien n’était, comme si nous étions presque des étranger elle et moi, alors que c’est loin d’être le cas. “C’est vrai que ça fait bien longtemps… On va dire que ce n’était pas facile pour toi et moi aussi, c’est peut-être pour ça.”
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Revoir Derek me faisait du mal mais je ne savais pas pourquoi, j'avais la sensation que j'avais besoin de ce mal. Qu'au fond, il me faisait atrocement de bien. C'était comme une lame de couteau qui rouvrait mes cicatrices mais qui en même temps me procurait un intense bien-être et bon sang ce que j'en avais besoin après les semaines que je venais de passer. J'avais le droit de m'accorder un peu de répit et de ne penser qu'à ce que j'avais envie sans penser à ce que je devais faire pour mon fiancé, ma famille, mes collègues. Je ne pensais qu'à moi et ça me faisait un bien fou. Malgré ça, je venais de lui mentir mais peut-être qu'au il se fichait pas mal de ma réponse et qu'une réponse bateau était suffisante. Connaitre sans réellement connaitre la personne qu'on avait en face de soi, c'était un peu notre situation actuellement.
Je fronçais les sourcils quand il me parlait de son accident mais surtout de la cause : l'alcool. Depuis quand il était aussi stupide pour boire et conduire ? La fac changeait les gens j'aurais du le comprendre depuis le temps. « La personne avec toi avait bu ? Ce qu'on peut-être stupide quand on est jeunes. » Je n'avais pas envie de parler comme une vieille harpie mais j'avais passé la trentaine et pas mal d'épreuves, je pouvais donc confirmer qu'à 20 ans, il nous manquait très souvent une partie du cerveau. « Tant que tu ne souffres pas, c'est tout ce qui compte. » Même si parfois la douleur psychique pouvait être aussi douloureuse que la douleur physique. Derek souriait, j'en concluais qu'il s'en remettait assez bien et au fond, ça me rassurait. J'esquissais moi aussi, un sourire, chose que je n'avais plus fait depuis un moment quand on y pensait.
Une fois installés à la table pour prendre nos cafés, je me sentais étrange. Encore une fois, je ne faisais rien de mal mais me retrouver ici avec lui me rappelait des tonnes de souvenirs. « C'est vrai... et étrangement ça ne l'est toujours pas. » dis-je en grimaçant légèrement. « Je veux dire, j'apprécie ta présence mais c'est étrange après tout... ça... toutes ces années. » Comment lui expliquer que j'avais tenté de survivre sans lui et que je m'étais convaincue que ma nouvelle histoire d'amour était celle que je voulais réellement ? Que je me noyais petit à petit sans pouvoir tendre une main ?
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Ven 29 Nov - 19:48