C'était le grand jour pour son amie de toujours, elle avait enfin dix-huit ans ! Ce n'était pas grand chose dans ce pays, mais dans certains états, elle pouvait enfin boire de l'alcool ! Pas que les deux amies s'en étaient privées, mais tout de même, le faire légalement pour la première fois, avoir la fierté de montrer sa carte d'identité avec sa date de naissance dessus, qui ouvrait ce droit d'adulte à boire de l'alcool, ça devait être quelque chose !
La rouquine avait passé la journée à se préparer, demandant à sa mère si telle ou telle tenue irait, avant de finir par mettre ses vêtements habituels, n'étant pas du tout, mais alors du tout à l'aise en robe. Et pourtant, elle avait essayé toutes celles qu'elle possédait, ainsi que la plupart de celles de sa mère. Elle avait fait un petit effort cependant, s'étant maquillée et coiffée convenablement. Elle avait également troqué son vieux sac à dos tâché et troué contre un sac à main des plus clinquants. Une chemise et un jean troué, cela devrait convenir, non ? Alexis avait l'habitude de la voir habillée ainsi, sans trop d'artifices. Elle avait pris tellement de temps à se préparer qu'elle avait failli arriver en retard à la voiture. Elle courut alors dehors, attrapant le petit sac contenant le cadeau d'Alexis au passage. En ouvrant la portière de la voiture, elle eut un mouvement de recul en voyant Robbie à l'intérieur, qu'elle regarda de haut en bas avec un air de mépris, mais s'y engouffra tout de même. Hors de question d'arriver en retard à la super fête de sa meilleure amie ! Elle aurait voulu garder le silence pendant tout le trajet, mais Robbie ouvrit la bouche, ce qui lui fit lever les yeux au ciel. Mais bon, pour une fois, il avait dit quelque chose d'intelligent qui ne l'irritait pas trop. Elle était d'accord avec lui. Il ne fallait pas gâcher la fête avec des histoires relevant du passé.
- Je tiens pas à ce que la fête soit gâchée non plus. Mais par contre, t'attends pas à ce que je te saute dans les bras ou que je cause du beau temps avec toi. Et on parlera de tout ça un autre jour, je ne veux pas qu'elle se sente mal la nuit de ses dix-huit ans.
Sur ces mots, elle tourna la tête vers la vitre, laissant défiler le paysage devant ses yeux, ses pensées étant ailleurs. Oui, elle savait que Robbie et Alexis se reparlaient un peu, mais était-ce vraiment raisonnable de l'inviter à son anniversaire ? Oui, bien évidemment que la réponse était oui, l'animosité que la rouquine ressentait envers Robbie ne devait pas empêcher Alexis d'inviter qui elle voulait, quand elle le voulait. Elle se retourna alors de nouveau vers Robbie :
- Je te demande de ne pas lui briser le coeur à nouveau. Parce que je te jure que je serai pas aussi gentille.
Elle sortit un mouchoir sur lequel elle inscrivit son numéro de téléphone à grand renfort de crayon noir mal taillé. Elle n'avait rien d'autre dans son petit sac à main. Foutues fringues de fille ! Elle tendit ensuite le bout de papier à Robbie, sans un regard pour lui.
- Tiens, ça peut toujours servir...
Le trajet passa plutôt rapidement, finalement, même avec Robbie dans la voiture. En arrivant, elle descendit en pestant contre son sac à main qui s'était coincé dans la ceinture, avant d'aller voir Alexis, de lui sauter dans les bras et de déposer un long baiser qui claque sur sa joue.
- JOYEUX ANNIVERSAIIIIRE ! Alors ? Alors ? Dix-huit ans hein ! Ca promet une fête de foliiiiiie !
Aelys était toute contente, si bien que sans avoir bu une goutte d'alcool, elle sautillait déjà autour de son amie en lui tenant les mains. Réalisant qu'elle accaparait la reine du jour, elle s'arrêta, tout sourire, avant de partir saluer le père de son amie, ce qui lui faisait penser que ça devait faire un sacré bout de temps qu'elle ne l'avait pas vu.
- Bonsoir Monsieur Wheeler ! Je m'attendais à une petite fête, mais là c'est grandiose ! Le cadre est parfait !
Voir la mine attristée de sa fille le rend vraiment hargneux. Cachés dans les poches de son short, ses poings se crispent afin de contenir ses émotions :
Je suis désolé dit-il d'une voix sincère essayant de ne pas montrer la colère qui l'envahit. Il ne réalise pas la chance qu'il a de t'avoir. Un mince sourire s’étire sur ses lèvres, compatissant, mais le quadragénaire n'est pas dupe en entendant sa fille lui dire qu'elle s'en fiche pas mal. Il sait bien, que dans le fond, ce n'est pas le cas. Parce que malgré l'excentricité de son parrain : elle l'adore plus que tout.
Ouais... Je suis désolé pour ça aussi. Même si je suis plus doué que toi sur une planche; léger clin d’œil pour montrer qu'il plaisante,j'ai hâte de remettre ça.On n'attendra pas aussi longtemps la prochaine fois, promis.
Mais... dans un mois, au moins. Même si Cole est un homme actif, malheureusement pour lui, il n'a plus la jeunesse de ses vingt ans. Les journées sportives et intenses comme celle-ci sont devenues beaucoup plus éprouvantes pour lui. Seulement, jamais il daignerait l'avouer à sa fille. Même sous la torture.
Alors qu'ils s'avancent vers le buffet, ses pieds s’enfonçant dans le sable encore tiédi par les rayons du soleil, il écoute Alexis, secouant la tête :
Encore ton histoire de génétique. Pourquoi ça serait moi et pas ta mère ? demande t-il à moitié offusqué. Il n'attend pas de réponse et ajoute de bonne humeur : Mais t'as raison j'ai faim! dit-il en attrapant un autre met au hasard, tout en prenant soin de ne pas répondre à la remarque d'Alexis. Lui ? S'inquiéter parce qu'elle ne mange pas ? N'importe quoi..
Alors qu'il s'apprête à faire péter le bouchon de liège, Cole repose finalement la bouteille dans le seau à champagne. Robbie et Aelys étant arrivés, il sort une clope de son paquet de cigarettes, et l'allume pendant que sa fille se jette dans leurs bras. Après avoir tiré sur sa clope, il la retire de ses lèvres et tourne la tête afin d'expirer la fumée.
Espèce de fourbe. T’façon j’t’avais cramé à mille kilomètres. : Les traits de Cole se déforment affichant des grimaces.
Ce n'était pas prévu, ok ? dit-il en regardant sa fille dans les yeux. Il détourne son attention vers les deux adolescents et ses prunelles sombres se posent sur le visage de Robbie. Qu'est ce qu'il a changé le gamin. Le revoir pour la première fois depuis tout ce temps est un sentiment indescriptible. Un sentiment qui... prend aux tripes.
Il sert d'une poigne ferme la main tendue, mais le visage, qu'il tente de garder impassible pour ne pas révéler ses émotions, se transforme aussitôt lorsque celui qu'il considère pratiquement comme un fils prendre la parole.
Fermant les yeux quelques secondes et lâchant un profond soupir, il tente de calmer sa joie et son agacement. 'Monsieur Wheeler' sait parfaitement bien qu'en réalité Robbie veut l'emmerder. Il a pourtant l'habitude d'être appelé ainsi. Seulement, venant de sa bouche, ça lui procure une sensation qu'il déteste indéniablement ressentir. Il se sent vieux, mais surtout : ça met une distance entre eux qu'il n'aime pas .
Cependant il n'en dit rien et un sourire en coin s'affiche sur ses lèvres alors qu'il accentue la pression de sa poignée de main : tellement fort que Robbie commence à grimacer fortement.
Salut gamin. Lâche t-il souriant diaboliquement : Je crois que je n'ai pas très bien entendu... dit-il en faisant allusion à son insolence. Au "Monsieur Wheeler" et au vouvoiement qu'il s'est amusé à utiliser lors de leurs échanges téléphoniques. Putain : qu'est-ce qu'il lui a manqué. Se montrant conciliant et se laissant envahir par les émotions des retrouvailles, il attire Robbie vers lui pour une brève étreinte :
Tu sais que tu n'as pas encore de poil au menton ? Il lui colle une tape dans son dos avant de reculer. J'espère que tu ne fais pas semblant de te raser, ça s'rait pathétique !
Il se tourne vers la rouquine :
Salut toi ! Sourit il heureux de la voir. En effet ça fait longtemps ! Comment ça se fait d'ailleurs ? Demande t-il en regardant Alexis,alors qu'au fond, c'est autant de sa faute puisque ça fait un moment qu'il n'a pas vu Anna. Tirant une nouvelle fois sur sa cigarette crépitante il répond à Aelys: C'est le minimum pour la reine du jour, pas vrai ? Il passe son bras dans le dos d'Alexis afin de l'approcher tout contre lui. Décidément aujourd'hui il ne peut pas s'en empêcher.
Alexis Wheeler
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Avatar : Millie Bobby Brown Messages : 931 Dollars : 0 Date d'inscription : 08/06/2020 Multicompte(s) : Gabriel&Jamie&Samaël &Tobias&Zane&Ezra&Neal Crédits : tearsflight Débarqué.e à Los Angeles depuis : ma naissance , j'habite : l'appartement de mon père . On me surnomme : Al, Alex , j'ai : 20 ans et je suis né.e le : 24 juillet . Je suis : célibataire et : lesbienne . Aujourd'hui, je suis : étudiante en arts à UCLA et milieu offensif pour l'équipe de la fac, footballeuse presque professionnelle.
Al n’avait pas envie de se prendre la tête en pensant à son parrain. Pas aujourd’hui. Ouais, il avait de la chance de l’avoir, la plupart des filles de son âge auraient abandonné face à un modèle aussi pourri. Mais c’était loin d’être son genre, et il avait ses moments vraiment cool, alors elle faisait avec. Alors ouais, ça la soulait, mais tant pis. Elle sourit largement en entendant son père dire qu’ils n’attendraient pas aussi longtemps la prochaine fois. Elle en doutait un peu, mais le seul fait qu’il lui promette en disait long. Au moins, il se rendait compte qu’il avait été un peu trop pris ces derniers temps. Elle préféra ne pas répondre au ton faussement blessé de son père, tout simplement parce qu’elle savait que la réponse ne lui aurait pas plu. Si elle estimait que tout ça venait de lui, c’est parce qu’elle préférait se dire qu’elle avait grandement hérité de son père, plutôt que de croire qu’elle ressemblait à sa « mère », qu’elle arrivait de moins en moins à considérer comme importante dans sa vie. Elle éclata simplement de rire en le voyant gober un truc non identifié, avant qu’une nouvelle surprise préparée par son père ne soit révélée… Voir arriver ses meilleurs amis – même si l’une était très certainement bien plus que ça – l’avait à la fois étonnée et plus que réjouie. Son père avait clairement plus que géré, entre le lieux absolument incroyable et les seules personnes qu’elle voulait voir en ce jour particulier. Ouais, ça annonçait vraiment le meilleur anniversaire de sa vie. Elle éclata de rire en entendant Robbie la traitait de folle, et lui ébouriffa les cheveux avant de le laisser partir vers son père. Elle leva les yeux au ciel en l’entendant l’appeler Monsieur et se dit qu’il allait clairement se faire défoncer. Tant pis, son problème. Ce fut ensuite au tour d’Aelys de la saluer et derrière le grand sourire qu’elle lui offrit, Al se maudissait. Pourquoi ? Tout simplement parce qu’elle avait eu envie de l’embrasser dès qu’elle l’avait vue. Mais ce n’était pas possible. Parce qu’elle l’avait totalement rejetée la dernière fois, sans aucune raison en plus, et qu’elle savait qu’il serait donc impossible qu’elle veuille à nouveau d’elle…
« Ça ne peut qu’être une fête de folie, avec une bande de tarés pareille ! »
Leurs mains liées, Alex ne put s’empêcher de les regarder avec un sourire gêné, avant que son amie ne rompe le contact pour aller saluer à son tour l’organisateur de ce beau bordel. En entendant la question de son père, la jeune femme haussa un sourcil. Il lui mettait sérieusement la faute sur le dos ? C’était lui, le parrain de Gabe, hein. Il n’avait qu’à prendre des nouvelles plus souvent. D’ailleurs, est-ce qu’il était au courant qu’il était rentré ? Elle n’en avait aucune idée, mais mieux valait ne pas aborder le sujet ce soir. Elle sourit quand il l’attira contre lui et secoua légèrement la tête, se mettant sur la pointe des pieds pour déposer un baiser sur sa joue.
« T’es quand même vachement cool, pour un vieux schnok dans ton genre. »
Elle se dégagea ensuite de son étreinte pour se rapprocher de ses amis, passant un bras autour du cou d’Aelys et l’autre autour de la taille de Robbie.
« Bon, et maintenant c’est quoi l’programme, à part manger ? »
Un immense sourire étira ses lèvres et elle courut presque vers la bouteille de champagne, l’ouvrant précipitamment et servant quatre coupes. Une fois chacune distribuée, elle leva la sienne.
« A moi, parce que je suis la meilleure, quand même ! Et à toi, papa, parce que tu m’as supportée pendant dix-huit ans et que t’as été et t’es toujours le meilleur père dont on puisse rêver. »
Cliché, mielleux… Mais elle s’en foutait. Ça n’arrivait qu’une ou deux fois par an ce genre de moment, alors ce n’était pas si grave. Elle avala une gorgée puis reposa son verre sur le buffet, sautillant sur place.
« J’suis trop contente que vous soyez là ! »
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Robbie Wayne
In the air tonight
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Ne plus lui briser le coeur. Robbie n’avait rien répondu, parce qu’il n’avait pas jugé ça utile d’envenimer la situation tout de suite. Mais merde, elle se rendait compte qu’il avait perdu un meilleur ami lui aussi ? Que sa vie c’était devenu un trou noir et qu’il avait au moins autant souffert qu’Alexis ? Non, elle ne savait pas non. Ou alors elle ne voulait pas savoir. Et il n’avait pas envie de lui faire comprendre. Il s’était contenté de prendre son numéro de téléphone. Avec un peu de chance, ils se contenteraient d’une explication par texto. Ca lui suffisait, il n’avait pas envie de plus. Vive la soirée d’anniversaire à jouer les faux-cul ! Lui, il n’avait rien contre Aelys, mais clairement, il n’allait pas la laisser se mettre en travers de son chemin.
En arrivant sur la plage, il ne laissa rien transparaître. Il n’allait pas gâcher la soirée, ni même l’amitié des deux filles. Il salua sa meilleure amie par un gros câlin, et son père par une poignée de main qui s’avéra un peu trop forte à son goût. Représailles d’un presque cinquantenaire qui n’assumait pas son âge… mais qui finit par se laisser aller aux émotions et par étreindre Robbie. Pourquoi le père d’Alexis était-il capable de comprendre et de pardonner, alors qu’Aelys ne le pouvait pas ? Il profita lui aussi de l’étreinte de l’homme qu’il avait considéré comme un père depuis longtemps. Père qui ne tarda pas à se foutre de sa gueule. Robbie lui fit une grimace. « Moi au moins je n’ai pas de cheveux blancs… » rétorqua-t-il avec un sourire avant de se reculer d’un pas, juste au cas où.
Il dût réprimer une autre grimace quand Alexis le rapprocha de force d’Aelys. Ne pas tout gâcher. Ne pas tout gâcher. Heureusement, son ventre qui gargouillait à la mort lui fit penser à autre chose. Mais ce n’était pas encore le moment de manger, puisqu’Alexis leur ramena du champagne. Il leva son verre. « A la femme de ma vie. A qui je souhaite tout le bonheur du monde. A à toi également Cole, de m’avoir accepté dans la famille. Vous êtes mes piliers et je ne sais pas ce que j’aurais fait sans vous. »
Aelys était toute heureuse d'être là, sur cette plage, pour les dix-huit ans de sa meilleure amie. Elle aurait pu ressentir un quelconque malaise au vu de ce qui s'était passé entre elles, mais non, la rouquine avait décidé que ça ne changerait rien à leur profonde amitié. Même la présence de Robbie ne pouvait entacher son bonheur. Et qui sait, peut-être qu'après une explication, ils finiraient peut-être par bien s'entendre... Et il valait mieux ! Surtout s'ils se retrouvaient de nouveau ensemble à ce genre de soirée. Quand vint son tour de porter un toast, elle ne sut trop quoi dire au début, mais se laissa aller tout de même. Elle y était bien obligée, Alexis lui en aurait sûrement voulu si elle ne disait rien. Elle se lança donc dans une tirade courte, mais quelque peu humoristique. Aelys sans les blagues, ce n'était plus vraiment Aelys.
- A la plus belle personne que je connaisse au monde, je te souhaite plein d'amour et de bonheur dans cette toute nouvelle majorité. Mais j'te préviens, pas de grosse cuite sans moi, hein ! Encore joyeux anniversaire ma belle !
A ces mots, elle ajouta un petit clin d'oeil, puis poursuivit son petit discours pour les deux autres convives de la soirée, qui promettait quand même de sacrés souvenirs :
- A Cole, qui est quand même le meilleur tonton du monde, en plus d'être le meilleur papa gaga de sa fille chérie. Et Robbie... On ne se connaît pas encore bien, mais je crois que cette vie nous réservera bien des aventures. Santé !
Bien qu'elle ne soit pas très douée pour les discours et qu'elle ne porte pas forcément le jeune homme dans son coeur, Aelys avait aussi voulu porter un toast à Robbie, parce que mine de rien, elle savait que son amie l'aimait de tout son coeur, malgré tout ce qui avait pu se passer. Et puis si cela pouvait permettre de briser un peu la glace entre eux et d'éviter des situations de silence embarrassant, voire de regards de glace, c'était sûrement mieux... Et dans le pire des cas, elle allait sûrement juste se prendre un regard noir ou une petite remarque désobligeante. Pour éviter de croiser le regard de quiconque, elle descendit son verre de champagne d'une traite, ne sachant pas vraiment savourer un verre d'alcool, sinon au fond de son gosier. De plus, elle avait hâte de déguster les mets du buffet qui les attendait. Elle avait prévu le coup en ne mangeant pas énormément au déjeuner, se doutant que Cole préparerait une fête à couper le souffle et un repas à la limite du banquet pour cinquante personnes.
Après la petite pique lancée à Robbie, le quarantenaire met fin à l'étreinte lorsque, avec une pointe d'insolence, le jeune homme ne se prive pas de rétorquer :
C'est ça, tu t'estimeras chanceux de me ressembler à mon âge dit-il en ne faisant pas l'effort de réprimer la grimace qui prend place sur son visage.
La soirée promet, même s'il n'est entouré que d'adolescents ce n'est pas un problème en soit. C'est juste dommage qu'Anna ait eu un empêchement, et que son abruti de meilleur ami soit porté disparu. Néanmoins, Cole compte bien profiter de l'anniversaire de sa fille. Sa fille, qu'il s'empresse d'étreindre contre lui. Seulement, il lui lance un regard offusqué lorsqu'elle le traite de vieux schnok alors qu'elle lui dépose un bisou sur sa joue comme si ça allait anesthésier la remarque :
Tu te calmes oui ? Gronde t-il en fronçant les sourcils. Non mais franchement, ils ont quoi à l'emmerder avec ses cheveux poivre et sel, et son âge aujourd'hui ? Ils ont oublié que ce n'est pas sa fête, mais bien celle d'Alexis ? Ses pensées fusent, et même s'il fait un effort incommensurable afin de montrer que ça ne le touche pas plus que ça : dès qu'on parle de son age c'est plus fort que lui.
Puis d'ailleurs, je ne suis pas vieux. C'est cool d'avoir 45 ans. dit-il d'un air bougon. Oui. Parce que depuis quelques années, Cole a décidé qu'il aurait jusqu'à la fin de sa vie quarante-cinq ans et aucune année de plus. Il ignore les rires étouffés des mini-moys, et prend le verre de champagne servi par sa fille tout en écoutant les toasts des invités.
Trop. Beaucoup trop de niaiseries à son goût. Cependant, il fait un effort pour ne pas interrompre ce moment, qui, il le sait, est important pour Alexis. Une fois terminé, c'est la mine faussement dégoûtée qu'il boit d'une traite son verre de champagne afin d'oublier les paroles beaucoup trop sincères d'Alexis, d'Aelys et de Robbie :
C'est bon fermez là maintenant, j'ai faim !
Il se retourne afin de cacher le sourire joyeux qui orne ses lèvres entrant en contraste avec les paroles prononcées quelques secondes plus tôt. Un regard furtif vers Alexis, les paroles n'arrivent pas à sortir. Alors il se contente de déposer un bisou dans les cheveux de sa fille, ce qui, ils le savent aussi bien l'un que l'autre, vaut tous les discours du monde.
Alexis Wheeler
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La colère de son père, ça la faisait vachement rire. Parce qu’elle savait que son âge c’était un sujet sensible, alors qu’elle elle en avait rien à foutre. Son père, ça restait son père, l’homme de sa vie, peu importe les cheveux blancs. Mais bon, monsieur était tatillon alors elle éviterait les remarques pour le reste de la soirée.
« Mais carrément ! C’est l’âge parfait 45 ans, t’façon. Et puis la vieillesse c’est dans la tête, et toi t’as genre 16 ans dans ta tête, alors tranquille. »
Les discours, c’était clairement pas son truc, mais au moins, elle avait essayé. Après tout, c’était ses dix-huit ans, alors c’était maintenant ou jamais, nan ? Un immense sourire étira ses lèvres en entendant le petit discours de Robbie. La femme de sa vie, hein, rien que ça ? Ça lui allait vachement bien, comme titre. Et puis vint le tour d’Aelys, et son estomac se serra un peu. Mais pas comme si elle avait mal, ou comme si elle était triste… Nan… C’était autre chose. Un truc pas définissable, qui avait fait bondir son cœur au mot ‘amour’. Haha. Quel cliché. Elle était vraiment amoureuse, alors ? C’était ça que ça faisait ? Fallait qu’elle demande à Robbie parce que là, elle en pouvait plus. C’était tellement bizarre de ressentir tout ça, elle était pas vraiment habituée. Pour oublier un peu tout ce qu’il se passait dans sa tête et dans son corps, elle avala sa coupe de champagne aussi vite que possible, avant de se glisser jusqu’au buffet. Eviter de regarder Aelys trop longtemps, c’était devenu sa priorité n°1. Il faisait vachement chaud, quand même. Est-ce que c’était à cause du feu, ou bien de l’alcool ? Peut-être les deux ? Ouais, sûrement les deux. Elle éclata de rire à la remarque de son père, et secoua la tête. C’était familial la répulsion pour les discours, apparemment. Une fois devant le buffet, elle tourna les yeux pour découvrir que son père la regardait, et elle lui sourit doucement. Il se rapprocha pour déposer un baiser au sommet de son crâne et elle ferma les yeux, se serrant un peu contre lui pour profiter de cet instant. Lorsqu’il s’écarta, elle s’attaqua enfin à la nourriture délicieuse qui se trouvait sous ses yeux, avant de se tourner vers son meilleur ami, les sourcils un peu froncés.
« Ça va ton Jamie ? »
Ouais, la discrétion c’était pas son truc. T’façon personne était censé savoir que le Jamie en question c’était son prof. Et puis elle en avait un tout petit peu marre que tout l’attention soit tournée vers elle, même si elle adorait l’idée d’être la reine du jour. La dernière fois qu’elle avait vu Robbie, il s’engueulait avec son mec qui lui disait pas qu’il l’aimait, alors maintenant elle voulait en savoir plus. S’il était pas heureux, elle débarquerait dans son lycée de merde pour aller éclater 2-3 parties génitales.
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Robbie Wayne
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Robbie ne s’attendait pas à entrer dans le discours d’Aelys. Clairement, après ce qu’elle avait dit dans la voiture, ça sonnait clairement hypocrite. Mais puisqu’ils avaient convenu de faire semblant pour Alexis, il sourit en retour et retint le léger rire qu’il avait pourtant envie de laisser sortir. Et dire qu’Alexis s’était amourachée de cette fille… Concrètement, Robbie n’avait rien contre elle. Quand ils se parlaient à l’époque ils s’entendaient même plutôt bien. Mais qu’elle se mêle de leurs histoires de deuil… Inacceptable. Quoique, encore. Qu’elle l’ait mauvaise qu’il se soit pris la tête avec Alexis, ok. Pourquoi pas. Mais merde, ce n’était pas de gaieté de coeur non plus, ils avaient souffert tous les deux. Si Alexis avait pardonné, si même son père avait pardonné, ce n’était pas à elle de remettre ça sur le tapis. Robbie le prenait mal parce que c’était comme si elle niait sa souffrance à lui. Fidèle à lui-même, Cole fut le seul à ne pas faire de petit discours. Certainement parce qu’il se faisait un peu vieux et qu’il n’avait pas du entendre que c’était son tour, vous savez, il n’entendait plus très bien à son âge. Robbie aurait bien voulu faire la blague mais il sentait que pour ce soir, il avait déjà emmerdé le seul adulte présent, et qu’il allait calmer un peu. En vrai, Cole n’avait sûrement pas besoin de parler. Il avait organisé tout ça, il était toujours là pour Alexis, c’était suffisant.
Ils se dirigèrent vers le buffet et Robbie ne tarda pas à se goinfrer comme pas possible. Pas lui qui payait, il profitait ! Il avait d’ailleurs un bout de pizza dans la bouche quand Alexis lui demanda comment ça allait avec Jamie. Comme toujours quand il parlait de lui, un sourire débile étira ses lèvres. Il jeta un regard à sa meilleure amie avant de hocher la tête. « Ouais, nickel. J’aurais adoré qu’il vienne, mais bon… » Concrètement il n’y avait personne ici pour les voir et ce n’était sûrement pas Cole qui viendrait juger. Mais de toute façon Jamie avait eu des trucs à faire ce soir, il ne serait pas venu. « Et toi ? » Il montra discrètement Aelys d’un mouvement de tête, connaissant parfaitement les sentiments d’Alexis à son égard. « Attends, j’ai un plan ! » Au mot plan, Alexis sembla un peu paniquée. Et y’avait de quoi, parce qu’il n’attendit pas son avis et alla choper Cole par le bras pour l’emmener un peu plus loin. « Cole ! fallait que je te parle d’un truc ! viens voir ! » Ou comment laisser Aelys et Alexis seules, à l’ambiance d’un feu de camp… Fais pas la conne Alex, c’est le moment idéal pour discuter.
Aelys fut soulagée de voir que Robbie n'avait rien dit suite à son discours niais et stupide. Et personne n'avait rien dit. Tant mieux. Elle ne put retenir un sourire alors que Cole annonçait qu'il avait faim. Elle n'attendait plus qu'un feu vert venant de quelqu'un d'autre pour aller vers le buffet et manger tout ce qui lui passait sous le nez. En faisant en sorte de ne pas passer pour la pire des goinfres... Même si Cole et Alexis le savaient probablement déjà. Evidemment, son regard fut immédiatement attiré par tout ce qui était sucré, mais elle s'avança d'abord vers le salé, préférant attendre de commencer les gâteaux tous ensemble, après l'éternel rituel des bougies, et tout le bazar. Pizza, excellente idée. Celle qui lui avait tapé dans l'oeil avait l'air excellente et terriblement grasse, le bonheur. Elle en prit deux parts directement, avant d'aller s'asseoir tranquillement auprès du feu. Et en regardant ce feu, elle se détesta soudain de ne pas avoir pris de marshmallows... Cela dit, cela ne l'aurait pas étonnée s'il y en avait eu parmi toute la nourriture prévue par Cole.
Aux abords de ce feu, elle avait les yeux discrètement posés sur Alexis et Robbie, qui semblaient discuter tranquillement, comme si rien ne s'était passé entre eux... Elle voyait qu'ils se reparlaient, et qu'Alexis était bien plus heureuse depuis leurs retrouvailles, mais elle avait du mal à le comprendre. Alexis ne lui avait sans doute pas tout expliqué les concernant, mais tout le monde avait le droit de vouloir garder des choses pour soi. Des amis qui s'engueulaient, et finissaient par ne plus se parler, ça pouvait arriver, c'était la vie, et dans tout ça, la chose la plus belle était là réconciliation. Peut-être devait-elle être plus sympa avec Robbie ? Il fallait qu'elle discute de tout ça avec Alexis, probablement. Mais plus tard. Ce n'était pas le moment. Finissant ses parts de pizza, elle se leva, et, le temps qu'elle époussète son pantalon, Robbie était parti vers Cole, laissant les demoiselles toute seules.
La rouquine se dirigea vers le buffet, offrant un grand sourire à Alexis, qui n'était plus très loin. Elle se servit de nouveau une part de pizza, se retourna, et l'entama en s'appuyant sur la table, le regard vers son amie. Qu'est-ce qu'elle était belle... Aelys réalisa qu'elles avaient grandi, qu'elles étaient majeures maintenant, et qu'elles ne s'étaient jamais quittées, et ne se quitteraient sûrement jamais.
Ses sentiments avaient évolué, et elle l'avait réalisé notamment avec le baiser qui les avait liées, mais aussi mises terriblement mal à l'aise ensuite. Et elle le réalisait encore maintenant, ne pouvant quitter la belle demoiselle des yeux. Cependant, elle n'avait aucune idée de ce qui se passait dans la tête de celle qui était son amie. La rouquine avait bien senti le léger malaise entre elles, mais avait décidé de ne pas s'en occuper, comme à chaque fois que les choses devenaient sérieuses.
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