Arnaud de ces temps-ci, allait bien. La vie était douce pour il. Tout allait pour le mieux, sans trop de problèmes. Bien sûr, il ne se sentait pas épanoui, un peu ennuyé. Après tout, il était un grand solitaire et beaucoup de choses l'amenaient à rester dans cette zone de confort. Il aurait bien voulu se dépasser et aussi s'accomplir au travail, mais les opportunités n'étaient pas au rendez-vous. Il se faisait contemplatif, songeur et patient, autant que possible. Il était également sur son x avec sa famille, mais il n'était ou du moins: ne semblait pas près de fonder sa famille. Il était nostalgique du temps passé avec Shannon, elle lui manquait. Par chance! ... Ils gardaient contact. Autrement, il en serait meurtri, enfin, façon de parler... Hormis sa sœur jumelle, personne ne connaissait réellement la nature et le tenant et aboutissants ou plutôt espoirs d'Arnaud. Il était du genre très introspectif, donc il savait ce qu'il ressentait pour elle. Cela ne s'était rarement présenté à lui, en fait, pour être honnête, jamais! C'était pourtant quelqu'un de romantique, mais certes: réservé. C'était sans doute pour cela aussi qu'il gardait cela secret. Il était néanmoins craintif de se dévoiler, de trop espérer. Il voulait tant la respecter, répondre à ses attentes, être un bon ami, protecteur, confident. Il savait tout ce qu'elle avait vécu. Son vécu était dense, il le savait. Il n'oublierait jamais... Ils avaient ensemble aussi vécu un lot de péripéties et aventures. C'était pour lui riche et précieux. Il était reconnaissant de cette relation et ne prenait rien pour acquis, mais souhaitait réellement la garder dans sa vie.

Arnaud de ces jours-ci passait donc son temps à bookiner et faire des recherches dans des librairies. C'était assez habituel pour lui. Quiconque le connaissait le savait. Il était assez social, mais sommes toutes, solitaire! Sa vie se résumait à sa carrière. Il avançait en catimini ses projets d'écritre, de bd, son portfolio etc. Il faisait également la musique avec son band, quelques concerts, intime. Il savait que son père avait des problèmes financiers et de consommations d'alcool, mais il ne savait pas comment l'approcher. Puis, il y avait sa mère, malade, de plus en plus faible. Il se faisait discret. Quant à son frère, tout allait pour le mieux bien qu'il était en peine d'amour. Sa jumelle était toujours fidèle à elle, un peu insécure et confuse...


Arnaud était de retour chez suite au travail. Il avait terminé sa routine du retour du travail, ramassé les vestiges de sa journée et des derniers jours. Son chat était taquin, lorsqu'il avait préparé le souper. Maintenant, il s'était assis et avait remarqué il y avait quelques heures qu'il avait perdu son porte-feuille. Il ne s'était pas empressé de paniquer. Il avait envoyé, un texto à ses collègues au bureau le soir. On lui avait dit qu'il n'y était pas... Il se voyait mal faire le tour de la ville, quelqu'un l'aurait surement volé. Il ne voulait donc pas faire de l'anxiété pour cela. Il était pour s'asseoir et donc réffléchir à ce qu'il allait faire. Il était en jogging avec un t-shirt gris. Les cheveux un peu en bataille, la barbe fraîche, simplement. Une odeur de spaghetti flottait dans la pièce suite à son dîner. Son chat était sur ses genoux. On sonna à la porte. Il se rendit à son intercom pour faire suite. 

-Allô? Fit-il. 

Il attendit une réponse. Curieux. Alors qu'il était préoccupe dans ses pensées.

Îl n'était plus temps de reculer maintenant .
La voix dans l'interphone confirmait que le sieur Mahoney propriétaire du joli portefeuille était à son domicile. Lou ne s'en tirerait pas, contrairement à ce qui le temps d'un furtif espoir fut envisagé, par une simple dépose dans une boite au lettre.

-Lou Perez. J'ai trouvé votre portefeuile dans la rue. Puis-je monter vous le restituer?

Le bourdonnement de la gâche électrique de la porte d'entrée du Hall de l'immeuble l'invitait à entrer.

Le vestibule était beau, dans ce vieil immeuble au charme suranné d'avant guerre. La noblesse des matériaux avait été mise en avant par une architecture épurée, jouant essentiellement sur les rapports entre les volumes et les effets de perspectives. ici aucune surcharge ornementale ne venait fatiguer le regard par quelque préciosité se voulant élégante, prétendant à un cachet d'inspiration rococo, mais alourdie de factice comme il était coutume de le pratiquer dans le nouveau monde.
Un régal d'apaisement pour les yeux de Lou, qui, pénétrant dans ce havre d'harmonie simple et reposante, ne regrettait déjà presque plus le détour.
un escalier de marbre clair, aux veines délicatement discrètes, bordée d'une rampe de leton au galbe élégant de sobriété, dans l'esprit du bauhaus  Allemand se lovait autour de la cage métallique, rectiligne, fonctionnelle de l'ascenseur, fraichement repeinte en vert wagon.
L'ascenseur propulsait Lou jusqu'à l'étage auquel résidait Arnaud Mahoney. Lou apprécia les brefs instants de solitude protégée dans cette gage en métal hermétique. l'ascension provoquait de sensations de fête foraine douce exempte de la brutalité destinée à sur stimuler les sens qui amusait tant la grande majorité de l'humanité. Lou goutait la souplesse du mouvement, fait pour le rendre le moins perceptible possible, et dont l'intensité était suffisante pour lui donner ces sensations de vertiges que les autres ne trouvaient que dans les parcs d'attraction.

la porte de l'appartement était au bout d'un long couloir moquetté. l'atmosphère ouatée , l'amorti du bruit de pas, auraient presque pu donner à Lou des envies de déménagement.
Lou s'approchait ,à pas étonnamment serein du moment de la confrontation avec cet étranger. Chose qui d'ordinaire était toujours un peu une épreuve, tant l'altérité était fréquemment source d'agression, réelle ou juste ressentie pour Lou.
Mais somme toute ce calme était logique cohérent. dans un environnement serein, simple , beau, Lou se sentait à son aise. Le lieu possédait un cohérence évidente, comme une partition de Bach ou un Roman de Maurice Genevoix. Simple comme une méthodologie bien détaillée. que le propriétaire d'un portefeuille élégant, de facture soignée réside un lieu à l'image de cet objet était tout aussi logique. Lou se sentait bien, dans un environnement rassurant, comme l'était la logique mathématique, sans fausse pistes, faux semblants superflu et propices aux égarements et à l'angoissante errance.

Il ne lui restait plus qu' sonner à la porte, pour découvrir Arnaud.

Arnaud était nostalgique de ces jours-ci. Arnaud avait déjà été marié. Cela n'avait pas fonctionné entre eux. La raison leurs étaient encore nébuleuse. Ils étaient en bons termes. C'était après tout la bff de sa soeur jumelle. Ses parents l'avaient adopté comme une enième fille dans leur grande famille. Ils étaient ainsi, chaleureux, ouverts. La porte était toujours grande ouverte pour les amis de la famille. Néanmoins, Arnaud ne savait pas si un jour il aurait la possibilité de refaire sa vie. Il me savait pas s'il aurait le courage de se dévoiler à Shannon sur ses émotions et sentiments plus intimes ànson égard. Il ne voulait rien gâcher... Il hésitait donc à tâter le terrain , commencer à lui glicer une puce à l'oreille. Il ne voulait pas se sentir rejeté. Ni la perdre. Voilà ce qui le tracassait depuis plusieurs jour même depuis longtemps. Il était devenu plus maladroit, lunatique, a faire des oublis...

Les cheveux sans gels et une barbes fraîches de 2 jours, simplement. Le chat, tranquille sur le canapé, l'appartement rangé, sans trop, car avec elle, il était sans gêne. Aucun vertiges de son travail était à la traîne ni la vaisselle. Certes, son lit n'était pas fait, ça c'était son quotidien... Il le préférait ainsi. Son appartement était en hauteur avec ascenseur, avec une belle vue. Masculin, chaleureux, d'un look industriel feutré et confortable avec une touche bohème. Il y avait d'innombrables toiles et livres. C'était un endroit calme, délicat et douillet. Un loft épuré avec mezzanine et rideaux. La cuisine était grande et fonctionnelle. Là où il pouvait accueillir une tablée de gens, dont sa famille. Il avait également une pièce fermée pour les invité, une pour un walking de rangement près de la salle de bain, elle aussi fermée et sophistiquée. Il ne lessinait jamais sur la qualité, ni la qualité des relations d'ailleurs.

On avait sonné à la porte et il avait répondu à l'intercom. Il donna l'accès à qui de droit. Puis, toquant à la porte, il alla ouvrir.
-oui? Fit-il surpris??

des traits fins, sous une barbe naissante. les cheveux lâchés avec naturel. une sensation d'harmonie au delà de l'abord négligé.
Telle fut ma première perception d'Arnaud.
L'ombre d'un chat glissa derrière ses chevilles, au pied d'une bibliothèque garnie, un peu désordonnée. une bibliothèque dont l'agencement semblait évoluer souvent, témoignant d'une réelle utilisation de son contenu et non d'une fonction purement décorative.
un regard qui ne se dérobait pas, un regard perplexe . Le regard d'un homme interrompu dans quelques rêveries solitaire qui s'interroge sur les raisons de cette intrusion dans son intimité.
J'étais empathique à ce sentiment d'ingérence intempestive. Même si mon motif était légitime. Même si au fond je n'allais pas m'incruster plus que le temps de lui restituer son bien, probablement, j'étais mal à l'aise.
l'intelligence qui semblait poindre au delà de la perplexité m'encouragea pourtant à ne pas ridiculement me dérober face à ce scrupule exagéré.

Alors j'ai gauchement tendu le portefeuille
-Je l'ai ramassé dans la rue. je me suis permis de regarder l'adresse...C'était sur ma route....voilà

je me sentais gauche, aussi bien à ma place qu'un poil de chat dans un bol de soupe, su le pas de la porte de cet appartement aux beaux volumes, bien agencés, avec un délicatesse. je mesurais à quel point ma nouvelle vie n'avait rien changé sur mon inaptitude à me sentir en communion avec les autres humains.
J'aurais aimé pourtant, sincèrement ne serait-ce que par curiosité, expérimenter les plaisirs simples de ces échanges instinctifs dont ils semblaient tous capables.
Je croyais naïvement que mon nouveau départ allait changer la donne mais il n'en était rien. Je n'acceptais pas de rester sur ce constat d'échec. C'était à moi d'infléchir le cour des choses, de faire violence à mes mécanismes relationnels défaillants en tentant de me calquer sur ceux de la majorité.
Alors j'ai pris sur moi, et j'ai ajouté

- Je vous avoue que je prendrais bien un petit café!

Trop tard pour ravaler cette phrase imbécile, incongrue.
Qui forçait la main à un inconnu de la sorte. J'avais manifestement accentué mon décalage en tentant de l'atténuer. mais même si le remède me semblait à postériori pire que le mal, il était trop tard pour tout effacer.