Trois bières sur la table basse dont une qui vient d'être entamée, une pizza qu'il vient de réceptionner après avoir pris sa douche en vitesse : les journées de Cole se répètent inlassablement depuis qu'il a pris des congés.
Il n'arrive même pas à soupirer en se regardant dans le reflet de la télé encore éteinte. Même ainsi, il peut facilement remarquer les cernes : preuve qu'il n'arrive plus à trouver le sommeil ni à dormir normalement depuis plusieurs jours. Sa barbe grisonnante et ses cheveux sont bien trop longs et ne ressemblent à rien. Son état psychologique s'est détérioré sans qu'il ne puisse rien y faire alors qu'il ne regrettait rien. Le "père" de Gabe avait mérité de crever ainsi, alors pourquoi ses jours de repos lui servent à errer dans l'appart sans voir personne ?
L'écran de son iphone lui indique vingt-deux heures. Cole se vautre dans le canapé sous un plaid, car depuis plusieurs jours il est dans l'incapacité de s'endormir dans sa chambre. Il se retrouve face à un nouveau coup dur, mais c'est bien la première fois qu'il dérobe une vie.
Le barbu n'a aucune idée de l'heure qu'il peut bien être quand son téléphone vibre, mais il ne répond pas. On sonne à la porte quelques minutes après, il fait le mort : si c'est Alexis, elle a ses clefs de toute façon. La télécommande dans les mains, il s'allonge après avoir décapsulé une nouvelle boisson fraîche, la même routine depuis quelque jours. Il zappe machinalement les chaînes, ne trouvant aucun film qui lui permette d'oublier. Ou tout du moins de penser à autre chose. Alors via son téléphone, il fout un film qu'il a déjà vue des milliers de fois, le titre étant bien ironique puisqu'il s'agit de "tu ne tueras point" un de ses films préféré réalisé par Mel Gibson
Une porte qui claque et les lumières du salon qui s'allument lui font comprendre que sa fille vient d'arriver. Cole la regarde éteindre la télé tandis qu'il plisse les yeux pour se familiariser à la lumière :
Tu ne devais pas rester chez Aelys plusieurs jours ? demande t-il en buvant une gorgée de sa bière. Il se retient de lui lancer un remarque acerbe au moment où elle lui retire la bouteille des mains :
Eh ! Si t'en veux une y'en a plein dans le frigo grogne t-il en appuyant sa tête contre l'accoudoir du canapé, son avant-bras devant les yeux afin de les protéger de la lumière agressive du lustre au dessus de lui. Porter un masque, faire semblant que ça va, d'habitude ça ne dérange pas le quarantenaire, sauf que c'est épuisant avec ce qu'il a à porter sur les épaules. C'est la raison pour laquelle il a pour une fois pris des jours de repos. Pourtant, avec sa fille, Cole n'arrive jamais à faire semblant et son mal être passe par un comportement de merde. C'est pour ça que le fait qu'Alexis passe quelques jours chez Aelys est primordiale afin que leur relation ne se détériore pas. Il se lève finalement et se rend dans la cuisine écoutant sa fille d'une oreille, tandis qu'il entame une autre bière, l'esprit embrumé.
Alexis Wheeler
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Avatar : Millie Bobby Brown Messages : 931 Dollars : 0 Date d'inscription : 08/06/2020 Multicompte(s) : Gabriel&Jamie&Samaël &Tobias&Zane&Ezra&Neal Crédits : tearsflight Débarqué.e à Los Angeles depuis : ma naissance , j'habite : l'appartement de mon père . On me surnomme : Al, Alex , j'ai : 20 ans et je suis né.e le : 24 juillet . Je suis : célibataire et : lesbienne . Aujourd'hui, je suis : étudiante en arts à UCLA et milieu offensif pour l'équipe de la fac, footballeuse presque professionnelle.
Ça commençait à faire un moment, déjà, que la discussion n’était plus de mise chez les Wheeler. Sans trop qu’Alexis comprenne pourquoi, comment, son père s’était soudainement refermé. Ils ne se confiaient plus vraiment l’un à l’autre, même s’ils se voyaient tous les jours. Les choses étaient un peu tendues, mais la jeune femme ne cherchait pas à comprendre. Si son père voulait lui dire un truc, si une chose importante le mettait dans cet état… Elle finirait par savoir. Il ne lui avait jamais rien caché de toute façon, alors elle savait que tôt ou tard, il finirait par lui dire. Ce qui était le plus étrange, c’était de le voir errer dans l’appartement toute la journée, à ne visiblement pas savoir quoi faire de lui-même. D’aussi loin qu’elle s’en souvenait, son père n’avait jamais vraiment pris de jours de congé, ou alors très rarement. Ce qui l’affectait devait donc lui peser particulièrement, pour qu’il en vienne à cette extrémité…
Les journées d’Alexis obéissaient également à une certaine routine, ce qui ne lui plaisait pas particulièrement. Elle aimait la surprise, le changement, l’inattendu… Rien de tout ça ne lui arrivait ces derniers temps. Elle se contentait d’aller au travail la journée – si on pouvait appeler du babysitting et de la promenade de chiens un travail – et de voir sa petite-amie le soir. Le reste du temps, elle le passait à la plage, loin de tout le monde, seule avec les vagues. L’eau commençait à se rafraîchir, mais c’était toujours aussi agréable. Et puis, ça lui faisait une excuse pour ne pas voir son père tomber lentement dans des abysses infernales. Il lui faisait de la peine, à ne presque plus bouger du canapé, mais elle savait parfaitement qu’elle ne pouvait absolument rien faire pour lui. Tant qu’il ne lui parlait pas, impossible de régler quoi que ce soit.
Elle avait décidé de passer le weekend et le début de la semaine chez Aelys, Anna l’accueillant toujours avec plaisir, histoire de sortir un peu de cet appartement qui devenait lugubre avec le temps. Malgré tout, elle savait qu’au fond son père avait sûrement besoin de sa présence, tout comme elle avait besoin de la sienne. Il avait donc fallu qu’elle se décide à rentrer. Il était tard quand elle quitta son babysitting, et elle prit aussitôt le chemin de l’appartement de son père. Lorsqu’elle arriva, elle plissa le nez. Ça sentait le renfermé. Elle trouva son paternel allongé sur le canapé, exactement comme elle l’avait laissé, la télé à fond et une bière entre les mains. Une fois la lumière allumée, elle se dirigea vers lui pour lui retirer la boisson des mains.
« Ouais, je devais passer quelques jours chez Aelys. Ce que j’ai fait. On est mercredi, je suis partie vendredi. Mais j’imagine que puisque t’es même pas sorti une seule fois t’as pas capté que presque une semaine était passée. »
Elle avait cette manie de toujours prendre ce qu’il avait entre les mains pour s’en servir à son tour, mais cette fois, elle n’avait pas envie de bière. Elle en avait juste marre de le voir faire toujours la même chose. Elle ne répondit donc pas à sa remarque et le suivit jusqu’à la cuisine. Elle vida le contenu de la bouteille dans l’évier et se retourna pour voir qu’il en prenait une autre, ce qui lui fit lever les yeux au ciel.
« Mais bon si tu veux j’peux repartir hein. T’façon j’ai l’impression d’être une chieuse qui t’empêche de vivre donc bon. »
Elle prit le sac contenant ses affaires qu’elle avait laissé en plan dans l’entrée et se dirigea vers la salle de bain pour mettre son linge à laver, avant d’aller dans sa chambre. Elle enfila rapidement son pyjama puis retourna vers le salon, où son père était retourné.
« J’vais me coucher. J’retournerai chez Ael demain, t’auras qu’à m’envoyer un message quand j’pourrai rentrer. »
Déjà une semaine passée ? Alexis a raison, il n'a absolument pas vu le temps défiler à une vitesse folle. Pourtant, les jours lui semblent longs, lents, ils se ressemblent et s'enchaînent amèrement . Se plonger dans la solitude est visiblement une erreur de plus. Il a le don de les accumuler ces derniers temps, surtout avec sa fille. Néanmoins, au fond de lui, il a espéré depuis son départ la voir franchir la porte d'entrée. Peu importe s'il doit supporter une présence, que son cerveau s'évertue à lui faire croire qu'il n'en veut pas, Alexis est plus importante.
Alors pourquoi depuis plusieurs jours avant qu'elle n'aille chez Aelys, ils échangent des reproches incessants et des regards critiques ? La tension que ressent le quarantenaire est différente de celle qui avait emprisonné son être la dernière fois qu'ils se sont parlé..
Si tu continues à avoir cette attitude alors oui t'es bien partie pour me casser les couilles maugrée t-il tout en buvant une gorgée de sa bière. Il s'installe sur l'une des chaises hautes de l'îlot central sans prendre la peine de suivre sa fille du regard qui s'enferme dans sa chambre après avoir mis en route une lessive.
Alexis hors de question que tu retournes chez Anna demain, tu m'entends ? Et tu devrais laisser respirer un peu Aelys, c'est pas de tout repos de te supporter lance t-il dans une pique habituelle : Laisse lui du répit à cette gamine, surtout en ce moment, elle a besoin de temps pour rester avec sa famille. ajoute t-il d'une voix monocorde
Il n'est pas question que sa fille retourne chez eux, Gabriel, Anna et Aelys vont très certainement avoir besoin de se retrouver. Une porte qui claque, des paroles qui surenchérissent :
Quoi ? Tu veux que j'instaure une punition comme pour les mioches ? Tu veux rester cloîtrer là dedans très bien : Combien de temps tu veux ? Une semaine, deux ? Ou peut-être un mois ?
Une réplique ou deux, et le silence total qui prend une nouvelle fois place dans l'appartement
Fais chier ! jure t-il en reprenant une nouvelle fois une gorgée de sa bière, avant de retourner dans le canapé.
Le temps passe, la lessive terminée depuis déjà une bonne heure, Cole se lève pour l'étendre sur le tancarville l'esprit encore embrumé par la dispute avec sa fille. Finalement après avoir accroché le linge dont l'odeur de lessive fraiche embaume la salle de bain, il se rend dans la chambre d'Alexis et voyant qu'elle dort à poings fermés, il ne peut s’empêcher de s'adosser contre le montant de la porte, la regardant quelques minutes avant d'aller se coucher à son tour. Une discussion s'impose, mais comment aborder ce sujet avec elle ? Il ne peut s’empêcher de sourire tristement malgré tout, en voyant le visage paisible de sa fille endormie : ça attendra.
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Alexis Wheeler
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Non mais c’était quoi son problème, au juste ? Elle partait quasiment une semaine et il s’en rendait pas compte ? Il était où, au jute, le papa poule dix fois trop protecteur qui s’inquiétait d’un rien ? Ok, Alexis avait toujours été assez libre de faire ce qu’elle voulait, mais il y avait un monde entre ça et ne pas capter qu’elle n’était pas là. Ça commençait sérieusement à la gonfler, monsieur-je-broie-du-noir. Ok elle était patiente, elle savait que son père finirait par lui dire ce qui le tracassait, mais là, ça faisait un peu beaucoup. Elle préféra ne pas répondre à sa pique et continuer de faire sa vie de son côté. De toute façon, il était de mauvaise humeur et elle aussi, alors ça ne servait absolument à rien. En revanche, ce qui suivit la fit s’arrêter net. L’amour vache entre eux, c’était une façon de se prouver qu’ils tenaient l’un à l’autre. Mais là ? Là, c’était juste mesquin, dit sans aucun sourire, sans aucun humour. Et puis il se prenait pour qui, là, à juger sa relation ? Sérieusement, c’était quoi le bordel ? Al leva les yeux au ciel.
« Ouais rester en famille, ouais. Bah t’sais quoi ? J’pense que je fais plus partie de sa famille que de ce semblant de truc. J’sais même pas si j’ai encore une mère et mon père se fout pas mal que je disparaisse pendant des jours. Du coup j’pense qu’on repassera pour la p’tite maison dans la prairie hein. Au moins là-bas on a envie que j’y sois, alors va t’faire voir. »
Elle n’avait jamais parlé comme ça à son père, alors elle ne comprenait pas vraiment ce qui la poussait à le faire, mais elle n’en pouvait plus. Fermer sa gueule, ça allait bien deux minutes, mais là, c’était trop, elle disait stop. Elle retourna dans sa chambre à peine sa phrase terminée et claqua la porte derrière elle. Elle entendit son père continuer de hurler ses conneries dans la cuisine, mais ne bougea pas. Pas envie de lui parler, plus envie. Il voulait la punir ? Bah qu’il le fasse. De toute façon il surveillerait même pas si elle sortait ou non, ou alors il capterait pas. Trop perdu dans son malheur pour faire gaffe. Fulminant, Alexis se glissa dans son lit et ferma les yeux. Elle était en général partisane du « ne jamais se coucher fâché » mais là, il avait carrément abusé, son vieux. Alors tant pis pour lui.
Quand elle se réveilla le lendemain matin, tout était silencieux dans l’appartement. Elle se leva lentement, se frotta les yeux, puis sortit de sa chambre. Elle se dirigea vers la cuisine et se servit un bol de céréales. Pas envie de se lancer dans la préparation d’un vrai petit-déjeuner, pas le temps non plus. Elle voulait se casser de là le plus vite possible, ne pas affronter son père. Sauf que visiblement le destin se foutait de sa gueule, puisqu’à peine à la moitié de son bol, elle entendit des bruits provenant de la chambre de son paternel. Elle se leva et sortit du frigo une bière et une part de pizza froide, qu’elle posa sur le comptoir. Ouais, elle était toujours énervée. Quand son père émergea, elle lui désigna la bière et la pizza du menton.
« J’t’ai préparé ton p’tit déj. C’est bien ça la base de ton alimentation, nan ? »
Bas, mesquin, mais tant pis. Elle ne finit même pas ses céréales, trop énervée pour que la nourriture passe correctement. Elle se leva et mit le reste à la poubelle, posant le bol dans l’évier.
« J’vais surfer ce matin, j’travaille cet aprèm et ce soir alors j’serai pas là. Et j’sais pas encore si j’dors ici ce soir. »
Alexis à l'aplomb de mettre sa patience à rude épreuve de si bon matin, mais aucunement offusqué par son attitude, Cole prend la part de pizza gracieusement offerte par sa fille. Il en prend une bouchée pour bien lui faire comprendre qu'il mange ce qu'il veut, quand il veut :
Tu te crois maligne ? J'viens de me réveiller alors ne commence pas marmonne t-il la bouche pleine avant de jeter la pizza sur le comptoir. Mais si tu veux jouer à ça, il n'y a pas de problème : pas de surf pour toi jusqu'à nouvel ordre. Je crois être assez souple avec toi Alexis, alors ne m'le fait pas regretter, tu veux.
Mal réveillé (puisqu'il a passé la nuit à cogiter), Cole s'avance dans le salon pour prendre un magazine de sport qu'il commence à lire sans vraiment s'y intéresser :
Ah et la prochaine fois que tu "disparaîtras" autant de temps chez la morveuse (affectif, il n'a rien contre Aelys) ne te risque pas d'arriver de si tôt, alors j'espère que tu auras bien profité de ton séjour.
Il ne veut pas les empêcher de se voir, mais ça ne sera plus durant une période aussi longue. Si elle veut rester ici alors qu'il est d'humeur maussade, c'est son choix après tout : c'est elle qui lui a fait ce reproche. Les insultes Cole n'en a rien à foutre, mais la remarque qu'elle lui a balancée hier comme quoi ils ne forment pas une réelle famille l'a touché au plus profond et ça lui fait mal encore aujourd'hui. Il est loin d'être un père modèle et il le sait justement. Alors, qu'elle lui fasse ce genre de reproche ravive ses pensées funestes.
Il gère ses actes comme il le peut. Quand bien même que ce connard a mérité ce qui lui est arrivé, jamais Cole n'aurait cru qu'il allait se sentir aussi mal dans sa peau après avoir dérobé une vie, aussi laide soit elle. Puis ce n'est pas seulement le meurtre, il y a Gabriel qu'il veut soutenir, sans savoir trop comment s'y prendre.
En temps normal, le barbu se confie beaucoup à sa fille, mais peut-être un peu trop justement. Jusqu'à présent, aucun secret ne s'est immiscé en travers de leur chemin, pas même son métier douteux. Cependant, après cette nuit à cogiter, il n'est pas certain que cette fois-ci, tout lui dévoiler, même le pire, le morbide, soit la meilleure des solutions. S'il avait voulu qu'elle parte chez Anna durant quelque temps, c'était pour la préserver. S'il ne lui disait rien de tout ça, c'était pour la protéger. Pour être un père un peu plus "normal"
Alors si sa fille le déteste, c'est sûrement le prix à payer. Trainant des pieds, il se rend dans la salle de bain sans oublier sa bière qu'il ne va pas boire de si bon matin, mais c'est juste histoire d'emmerder sa fille. Son attention se reporte sur elle, difficile de garder son sang-froid quand il se sent blessé. Il expire et d'une voix stricte :
T'as pas intérêt à sortir lui rappel t-il la mâchoire crispée. Le timbre cinglant de sa voix ne laisse aucunement place à la négociation : Peu importe ce que tu penses, je suis ton père et ça changera jamais, t'entends ?
La question rhétorique est presque étranglée dans sa gorge, tonnant faiblement dans l'appartement. La porte de la salle de bain claque faiblement et après une douche tonifiante, il en ressort les cheveux encore trempés. C'est la première fois depuis longtemps qu'il se montre aussi sévère avec Alexis, alors comme les chiens ne font pas des chats, il n'est pas sur de la croiser en se rendant dans le salon.
Alexis Wheeler
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Bonjour la mauvaise humeur. Alexis adorait son père, mais là, franchement il abusait. Elle n’avait strictement rien fait, et il se passait les nerfs sur elle. La punir pour si peu ? C’était juste dégueulasse. Depuis quand il la punissait, d’ailleurs ? Nouveauté de l’année ? Il prenait ses résolutions deux mois en avance ? Putain ce que ça l’énervait cette situation de merde ! Elle choisit de ne pas répondre et de lui tourner le dos pour aller vers sa chambre. Elle ne pouvait pas surfer ? Eh bah tant pis, elle irait faire du skate. Il lui avait pas interdit ça, à ce qu’elle sache. Tant pis pour lui, il avait qu’à être précis sur les mots et lui interdire de sortir. Elle s’arrêta cependant net dans ses pas à la remarque suivante. Pardon ? Comment ça il l’empêchait d’aller chez Aelys ? Depuis quand il faisait ce genre de truc ? Elle se retourna lentement et lui lança un regard courroucé.
« T’es sérieux là ? Ça te fait quoi t’façon que je sois là-bas ? Tu remarques même pas quand je suis là, tu passes ton temps à m’ignorer en r’gardant ta putain de télé ! Tu dis plus de trucs à tes bières qu’à moi, tu t’en rends compte ou même pas ? »
Elle avait l’impression que non. Qu’il ne se rendait plus compte de rien, qu’il était comme anesthésié. Et elle n’arrivait pas à comprendre comment, pourquoi. Son père avait changé du tout au tout et elle ne le reconnaissait plus, sans qu’il n’y ait aucune explication logique. D’habitude, il lui parlait de tout. Alors pourquoi est-ce qu’il s’était complètement refermé, pourquoi est-ce qu’il refusait de lui parler ? Il reprit la parole pour asséner ses derniers mots, et elle secoua la tête, les larmes aux yeux. Qu’est-ce que ça venait foutre là-dedans ? Bien sûr qu’il était son père et qu’il le resterait. Enfin, si ça l’intéressait. Parce qu’il n’avait plus trop l’air d’en avoir quelque chose à faire.
« Très bien, j’sors pas ! Mais tu te démerderas avec mes employeurs hein, t’auras qu’à leur dire que t’as interdit à ta fille de faire quoi que ce soit juste parce qu’elle a osé te faire regarder la putain de vérité en face ! »
Elle avait hurlé à travers l’appartement, puisqu’il s’était déjà enfermé dans la salle de bain, et elle se dirigea vers sa chambre, claquant la porte et la fermant à clé derrière elle, avant de se jeter sur son lit. Elle était en colère, mais aussi profondément triste. Pourquoi est-ce que les choses tournaient de cette façon ? Tout ce qu’elle voulait, c’était comprendre ce qu’il pouvait se passer dans la vie de son père pour qu’il en soit venu à être amorphe à ce point, et elle avait l’impression de s’être jetée volontairement contre un mur de briques, qu’elle s’était pris de plein fouet. Elle attrapa son téléphone et mit la musique à fond, se foutant pas mal que ça le soule. De toute façon, qu’est-ce qu’il pouvait bien faire de plus ? Elle se foutait d’être punie. Ce qui l’énervait au plus haut point, c’était qu’il l’ignore, qu’il lui cache des trucs. Qu’il la punisse, elle ne ferait que surenchérir. Elle allait lui donner des raisons d’être énervé.
Poing fermé avec hargne, il tambourine contre la porte sans ménagement :
Ouvre-moi cette porte
Sa voix rauque est bien couverte par la musique qui lui tape très vite sur le système. Fort bien. Il attrape son portable posé sur le meuble et fait aller les enceintes du salon à fond choisissant une chanson avec des basses et ne se prive pas pour mettre le son au maximum. Huit heures du matin ou non : les voisins, il les emmerde.
Son téléphone rangé dans sa poche son jogging, il attrape son paquet de cigarettes et son briquet afin de sortir sur le balcon, prenant soin à bien fermer la porte vitrée derrière lui, histoire d'étouffer un minimum la musique. C'est peut-être une réaction puérile, mais ça n'est pas nouveau, Cole a toujours eu le sang chaud : quand on commence trop à le chercher, il rétorque directement.
Tirer sur sa clope a un effet salvateur. Prendre l'air frais aussi d'ailleurs, puisqu'il est resté enfermé à l'intérieur depuis des jours. Il s'installe sur une des chaises en fer forgé, n'oubliant pas de sortir son téléphone de sa poche.
Non, il ne se rend pas compte à quel point il fait du mal à sa fille en réagissant ainsi, ni à quel point il doit faire peine à voir avec sa longue barbe poivre et sel mal taillée, avec son un vieux jogging trop ample pour lui et ses chaussettes dépareillées, uniquement par flemme de chercher la bonne.
Cole expire la fumée, profitant de la brise du matin et regarde vers la cour intérieure de l'immeuble. Le calme, contrairement à ce qui se passe à l’intérieur de l'appartement. Il tapote sur la cigarette tout juste entamée pour enlever les cendres et tripote son téléphone, hésitant durant plusieurs minutes :
Sms 1 : Éteint ta musique.
Sms 2 :Tu dis des conneries. Ce n'est pas parce que je ne te le fais pas savoir, que je ne me rends pas compte que t'es là. Puis je ne t'ai pas interdit de te rendre au taff, alors tu vas y aller.
Plusieurs minutes plus tard :
Sms (supprimé aussi vite que le mot a été tapé. Parce que, même par sms, la fierté est présente ): Désolé. Sms (non envoyé, à regret) : Je suis content que tu sois rentrée.
Sms 3 : Ok. Très bien. Puisque tu veux tout savoir, viens. Il faut qu'on parle.
Il laisse tomber son téléphone sur la table, tandis que ses pensées virevoltent dans tout les sens, laissant place à un souvenir.
Le déclic.
C'est à cet instant qu'il se rend réellement compte qu'il est déplorable, que Gabriel a eu bien du courage à lui dévoiler son passé et que sa réaction, la culpabilité, qu'il ressent malgré lui, n'est rien comparé à toute cette merde. Les coudes sur la table, il pose son visage aux traits fatigués entre ses mains.
Alexis Wheeler
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Il pouvait bien continuer de frapper à sa porte comme un putain de bourrin, pas moyen qu’elle bouge. Il l’avait énervée, il voulait qu’elle reste là, alors fallait qu’il assume. Al attrapa son téléphone et se mit à pianoter furieusement sur le clavier. Il fallait qu’elle passe ses nerfs, et la meilleure façon de le faire c’était en envoyant des messages à Aelys pour lui raconter le comportement horripilant de son père. Franchement, il commençait vraiment à la gonfler, là.
Bientôt, de la musique plus forte se fit entendre et elle leva les yeux au ciel. Sérieusement ? C’était ça sa façon de se venger ? Putain mais il avait quel âge, au juste ? Et il pensait vraiment que ça allait la faire sortir ou lui faire baisser la musique ? Tss, amateur. Elle était habituée au bruit, ce n’était pas un peu de musique forte qui allait lui faire changer d’avis. Alors qu’elle parlait avec sa petite-amie, un premier message de son père arriva, qu’elle ignora royalement. Il l’avait voulu, ce conflit, alors elle lui donnait. Le deuxième message ne fut pas plus pris en compte. Il voulait lui parler ? Il pouvait le faire de vive voix, pas besoin de se cacher derrière un écran. Et puis forcément hein, le premier truc qui lui venait en tête c’était son taff… Putain ce que ça la soulait.
Le temps continua à passer sans qu’elle ne bouge, pas décidée à sortir de sa chambre avant le boulot. L’idée était de ne pas croiser son père et, si elle le croisait, de l’ignorer royalement. Elle aussi elle pouvait jouer à ce jeu-là, et elle allait lui montrer. S’il voulait la guerre froide, il allait l’avoir. Une tête de mule qui élève une tête de mule, voilà le résultat. Et puis un nouveau message arriva, qui lui fit cette fois froncer les sourcils, avant qu’elle ne soupire légèrement de soulagement. Elle éteignit la musique. Enfin, il voulait lui parler. Ce qu’elle attendait depuis des semaines était en train d’arriver et elle sentait le soulagement l’envahir, même si elle ne comprenait toujours pas ce dont il s’agissait. Il voulait lui parler et c’était déjà un bon pas. Elle se leva de son lit et déverrouilla la porte, marchant jusqu’au salon où son père ne se trouvait visiblement pas. Bon. Deuxième option. Elle éteignit la musique et se dirigea vers le balcon, où elle le trouva assis, la tête entre les mains. Al ouvrit la baie vitrée et colla son épaule au battant, bras croisés contre son torse.
Sa langue claque contre son palet, signe qu'il est encore contrarié par le comportement d'Alexis qui a plus de raison que lui d'être en colère. Seulement ils sont tout deux habitués au fichu caractère de l'autre et ils savent très bien qu'ils ne sont pas près de changer :
Tu ne me facilite pas les choses Al. Très bien concède t-il dans un soupir frottant son visage afin de poser ses prunelles scintillantes d'émotions diverses sur sa fille :
Viens t'asseoir.
Le bruit de la chaise qui traîne sur le ciment du balcon retentit dans un bruit dérangeant. Alexis s'installe sans émettre d'objection, mais Cole remarque bien vite à son attitude qu'elle est réellement énervée contre lui. Un silence s'installe avant que la brune lui fasse comprendre par un geste nerveux son impatience :
Dans un premier temps, avant que je ne te dévoile quoique ce soit, je veux que tu me fasses une promesse.
Les derniers mots sont articulés avec force. Croisant les avant bras sur la table, il se penche vers elle tout en ancrant son regard dans ses yeux noisette, lui confirmant qu'il ne plaisante aucunement :
Une promesse que tu vas tenir quoiqu'il arrive, tu m'entends ? Tout ce que je vais te dire là maintenant, tu le gardes pour toi. Aucune exception ne peut être faite et si tu ressens le besoin d'en parler plus tard, viens me voir. Enfin. Si tu veux toujours me parler après ça ajoute t-il avec une crainte qu'il a du mal à dissimuler. L'appréhension de ce qui va suivre le rend confus, mais il suffit d'une seule pensée envers son neveu pour qu'il se foute une bonne gifle mentale :
J'ai mes raisons d'insister sur ce point et tu comprendras pourquoi. Tout dépend jusqu'à quel point, tu veux que j'entre dans les détails.
Après un échange bref puisque l'agacement est toujours présente entre eux, le quarantenaire évite, cette fois, le regard de sa fille.
Tirant sur sa clope, le bout de la cigarette continue de se consumer. Cole tourne la tête afin de recracher la fumée et se vautre dans sa chaise. Autant ne pas y aller par quatre-chemins :
J'ai commis un meurtre lâche t-il finalement d'une voix à peine audible, ancrant ses iris dans ceux de sa fille afin de déceler sa réaction.
Alexis Wheeler
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Avatar : Millie Bobby Brown Messages : 931 Dollars : 0 Date d'inscription : 08/06/2020 Multicompte(s) : Gabriel&Jamie&Samaël &Tobias&Zane&Ezra&Neal Crédits : tearsflight Débarqué.e à Los Angeles depuis : ma naissance , j'habite : l'appartement de mon père . On me surnomme : Al, Alex , j'ai : 20 ans et je suis né.e le : 24 juillet . Je suis : célibataire et : lesbienne . Aujourd'hui, je suis : étudiante en arts à UCLA et milieu offensif pour l'équipe de la fac, footballeuse presque professionnelle.
Pas question qu’elle fasse un effort pour se tenir bien. Elle soupira lorsqu’il lui demanda de venir s’asseoir et prit bien soin de faire traîner la chaise sur le sol avant de s’y laisser tomber, posant un pied dessus et laissant son autre jambe se balancer. Le silence s’installa une fois qu’elle fût assise et elle finit par hausser les sourcils, avançant légèrement la tête. Il voulait parler ou juste rester là à rien dire comme un con ? Franchement, elle commençait à en avoir marre de ses conneries. Il se comportait comme un gamin. Lorsqu’il prit enfin la parole, elle fronça légèrement les sourcils puis acquiesça. Une promesse, ce n’était pas compliqué à faire. Pas compliqué à tenir non plus, en fonction de la promesse. La suite la laissa un peu plus perplexe. Ne pas parler de certains trucs, elle avait l’habitude. Après tout, elle connaissait les petits secrets pas très avouables de son père, alors ce ne serait pas la première fois.
En revanche, entendre qu’il doutait du fait qu’elle veuille encore lui parler après, ça, c’était perturbant. Ouais, parfois ils se prenaient le bec. En ce moment certainement plus que d’habitude, et la dispute qui durait depuis la veille était probablement la pire qu’ils aient eue, mais elle n’aurait jamais pensé que tout ça puisse faire douter son père sur le fait qu’elle veuille lui parler ou non. Peu importe qu’il soit parfois insupportable, il restait son père, l’homme de sa vie – sans compter Robbie – celui vers qui elle se tournerait toujours au moindre problème. Peu importe ce qu’il lui cachait depuis des semaines, ça n’affecterait pas leur relation et elle le savait. Elle leva les yeux au ciel.
« C’est bon, promis. Crache ta pilule maintenant. »
Elle voulait connaître le fin mot de l’histoire, comprendre le pourquoi du comment, savoir… Toutes ses pensées s’arrêtèrent en même temps. Des conneries, son père en avait fait. Avec son parrain, pour la plupart. Mais là… Un meurtre ? Comment ça, un meurtre ? Elle avala difficilement sa salive et laissa sa jambe redescendre, son pied touchant le sol légèrement froid. Sa bouche s’entrouvrit tandis qu’elle fixait son père, avant qu’elle ne secoue doucement la tête.
« Pourquoi ? »
Les autres questions n’avaient pour l’instant pas d’importance. Qui, comment, quand… Elle s’en foutait. Mais si son père avait commis un tel acte, il avait forcément une raison de le faire. Et à cet instant, c’était tout ce qui la préoccupait. Elle voulait comprendre, rien n’était plus important que ça.
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Mer 3 Fév - 19:53
): Désolé.