07 FEVRIER | « Tu te reposes, aujourd’hui, hein ? » m’avait-elle dit, le regard inquiet. J’avais acquiescé, en lui promettant que c’est exactement ce que je comptais faire aujourd’hui. Mon état de santé s’aggrave, je le sens. Je suis encore sous antibiotiques, à contrôler ces poumons qui me font défaut depuis plusieurs semaines. Rien d’alarmant m’avait dit le médecin, mais assez inquiet pour me donner des médicaments. Seulement, un rien m’épuise. J’ai du mal à trouver ma respiration, je m’essouffle beaucoup rien que pour monter mes escaliers. Alors oui, je compte me reposer aujourd’hui…même si j’ai demandé à Isaac de passer à la maison dans la journée pour quand même voir du monde. Entre la villa et celle de mes parents, je tourne un peu en rond depuis notre retour de voyage. Je stagne, et ça ne me plait guère : mon album va bientôt sortir dans les bacs officiellement, mais toutes les tournées, les concerts, la promotion…tout est annulé à cause de mon état. Et ça me fait réellement chier. Mais je suis bien obligé de garder ces précautions, parce que de toute manière, je serai bien trop fatigué pour faire quoi que ce soit. Levant mes fesses du lit, je file sous la douche, après une bonne grasse matinée. Lorsque j’en sors, je reçois un message d’Isaac qui m’informe qu’il passera dans une demi-heure, le temps de m’habiller, descendre et de sortir les bières. Parfait ! « Pizza, burger ou thaïlandais, tu choisis, mais j’ai besoin de réconfort aujourd’hui » Je lui dis une fois sur le canapé à son arrivée. J’ai faim, parce que j’ai sauté le petit déjeuner à cause de ma grasse matinée. Mais même avec une aussi courte phrase, je me mets à tousser, manquant de m’étouffer. Je sens son regard inquiet, mais il ne dit rien – ils ont tous cet automatisme-là, dont je dois faire face la plupart du temps sans oser y répondre. Ils s’inquiètent tous, mais n’osent rien me dire parce que…qu’il y-a-t-il à dire dans ce cas-là hein ? Je dépéris. Les chimiothérapies sont de plus en plus dures à encaisser, mes poumons sont les plus fragiles de toute cette merde, je deviens un légume là où avant j’étais un véritable sportif. A vrai dire, c’est la première fois que je n’ai pas touché à ma planche de surf depuis des semaines. Nourriture commandée, je tente de calmer ma respiration douloureuse et déchirante, mais me persuade que ça va : « Je vais bien, t’inquiète pas » Prenant sur la table basse, ma nouvelle amie la ventoline, j’en prends une bouffée pour m’aider. « Alors, qu’est-ce que tu racontes de beau ? »
Dimanche, le moment idéal pour se reposer ? Non, ce n’est pas mon genre. J’ai passé ma matinée à faire du sport. Je suis allé courir, je suis passé à la salle de sport pour soulever quelques poids, puis je suis rentré prendre une douche. En sortant, j’ai envoyé un texto à James pour lui dire que je passais dans une demi-heure. Je sens qu’on a des choses à se dire et qu’on a besoin de passer un moment, rien que nous deux. Puis, aujourd'hui j’ai très envie de le voir, encore plus que d’habitude, allez savoir pourquoi. Alors je me suis préparé, enfilant un polo blanc et un jean. Une fois prêt, j’ai enfilé mon manteau, mes chaussures et je suis monté en voiture. J’ai conduit jusque chez mon meilleur ami. Je suis arrivé rapidement, connaissant tous les bons raccourcis. En fait, j’ai appris à bien les mémoriser depuis que James est malade. Comme cela, s’il arrive quoique ce soit, je sais combien de temps exactement je peux mettre pour arriver jusqu’à lui. Quelques minutes plus tard, me voilà chez lui. Je vois qu’il a préparé des bières. Un sourire se dessine sur mes lèvres alors que je lui fais une accolade. J’allais lui répondre qu’on pouvait commander des burgers, mais il se met à tousser rien qu’en parlant. Je fronce les sourcils, le regardant avec inquiétude. Je ne dis rien, je ne sais pas quoi dire. Si j’ouvre la bouche, il va juste me dire qu’il va bien. Alors je ne dis rien. Je saisis mon téléphone et on commande des burgers. Sauf que mon regard se fait de plus en plus insistant envers lui. Je m’inquiète vraiment, d’habitude il n’est pas essoufflé juste en parlant, alors je trouve cela inquiétant. Peut-être même alarmant. Et là, il me dit que ça va. J’en étais sûr, je le connais par cœur.
«Ne me dis pas que tu vas bien alors que tu ne vas pas bien, James. Tu parles à la personne qui te connaît le plus sur cette terre, à égalité avec ma sœur.»
Le fait qu’il prenne sa ventoline me confirme qu’il ne va pas bien. Aujourd’hui, je sens que c’est pire que d’habitude. Je ne sais pas pourquoi, mais je sens que j’ai bien fait de venir aujourd’hui. Au moins, James n’est pas tout seul. Et le voilà qui change de sujet. Il ne changera jamais. Je lève les yeux au ciel alors que je m’installe à ses côtés sur le canapé. Un bras sur le dossier, je me mets face à lui. Mes problèmes ne sont pas aussi grands que les siens, alors je n’aime pas toujours en parler. Mais James est au courant de tout.
«Je ne raconte pas grand chose, je bosse, je cherche encore mon fils. Tout est devenu une routine, donc y’a rien de beau. Ah si, j’ai rencontré une fille sur internet avec qui je suis allé manger des sushis, c’était marrant de se faire une nouvelle amie comme ça.»
« Ne me dis pas que tu vas bien alors que tu ne vas pas bien, James. Tu parles à la personne qui te connait le plus sur cette terre, à égalité avec ma sœur » J’ai appris à masquer ce que je ressens. Non, pas que je ne peux pas me confier, mais je ne supporte plus leurs regards de pitié ou de malaise qu’ils osent parfois me lancer quand je vais mal. J’ai l’impression d’être en sucre, que je peux basculer d’un moment à l’autre, et que les petites attentions que mes proches osent me faire pour tenter de m’aider m’oppressent. Je ne leur en veux pas, mais à force, je tente d’éviter de parler de mon état qui se dégrade pour ne pas les inquiéter d’avantage. Sauf que face à Teddy ou Isaac, c’est inutile. « Qu’est-ce que tu veux que je te dise ? » Je hausse les épaules, dépité. Parce qu’il a raison, je ne vais pas bien. Je décline chaque jour. Je me sens impuissant. Je suis terrifié. Je panique. Mais…je tente de garder la tête haute, parce que c’est la seule chose que je peux faire. Ma leucémie ne m’en enlèvera pas ça, au moins. « J’ai pas envie que vous regardiez comme tu le fait, constamment, Isaac. J’ai pas la force pour ça » Je détourne un peu mon regard, tente de prendre une profonde inspiration, tout en reposant ma ventoline. Elle devient de plus en plus nécessaire – à croire que je finirai par ne plus respirer tout seul. Mais je ne veux pas y penser. La pointe qui m’assaille dans cette grande inspiration me fait grimacer, mais je n’en dis rien. Depuis ce matin, c’est pénible. « Je ne raconte pas grand-chose, je bosse, je cherche encore mon fils (…) c’était marrant de se faire une nouvelle amie comme ça » « Toujours rien du côté de Nathan ? » Je n’ai jamais été jaloux des autres, encore moins d’Isaac qui n’a vu son fils grandir. Mais quelque part…il en a un. Il est père. Et cette perspective n’est pour le moment pas possible pour moi, puisque la chimio me rend stérile. « Une nouvelle amie ? Et plus si affinité ? » Depuis Candice, je sais qu’il ne s’est jamais réellement reposé avec quelqu’un, mais il est peut-être temps pour lui de se trouver justement ce soutien dont il a besoin, ce réconfort et ce bonheur. En fille ou en mec, d’ailleurs. Je souhaite simplement qu’il soit heureux. Je me remets devant mon téléphone, à commander des burgers, tout en lui ajoutant : « Comme d’hab, les burg… » Ma quinte de toux revient, plus puissante que jamais. Je n’arrive pas à la contrôler, je tente de me calmer, mais ça m’épuise. A chaque bouffée d’air que je tente d’obtenir, c’est une toux qui en ressort. Je croise le regard d’Isaac, et je ne sais pas si dans son regard, c’est sa panique ou la mienne que je vois.
Je sais que James ne veut pas en parler et encore moins que je le regarde comme cela, mais je m’inquiète pour lui. Comment veut-il que je le regarde ? Je ne peux pas prétendre que tout va bien et faire comme si de rien n’était alors que je m'inquiète vraiment. Je ne le regarde pas avec pitié, mais vraiment avec inquiétude. Je ne peux pas faire semblant. Il y arrive peut-être, mais pas moi. C’est mon frère l’acteur, pas moi. Je hausse les épaules.
«Ne me dis juste pas de ne pas m’inquiéter.»
Je sais qu’il n’a pas la force, comme déjà dit, je ne peux pas le regarder comme si il était en pleine forme. Parce que je ne suis pas aveugle, je vois que cela ne va pas. C’est écrit sur son visage, même sur son corps entier. Je regarde la ventoline qu’il pose sur la table. Je ne lui dirais pas à voix haute, mais j’ai vraiment peur pour lui, j’ai peur de perdre mon meilleur ami. Je ne le supporterai pas si je venais à le perdre. Mais je ne veux pas lui parler, il doit assez flipper comme cela de son côté. Mon regard traduit mes paroles, c’est suffisant.
«Je te regarde avec inquiétude James, je ne peux pas jouer la comédie, je n’ai pas tous les talents de comédien de Tomas.»
Je m’assois à ses côtés sur le canapé. Le sujet de Nathan vient naturellement dans la conversation. J’aimerais lui donner une bonne nouvelle, mais il reste introuvable. Je suis presque certain que Candice a changé leur identité à tous les deux, mais j’ignore toujours la raison. On allait être une famille, on était une famille et elle a tout brisé. Je secoue la tête à sa question.
«Non, pas d’affinité avec elle. Ce sera juste une amie. Je n’ai pas envie de me poser maintenant de toute façon. Mon cœur n’est pas prêt.»
Miranda est ma nouvelle partenaire de sushis, je ne veux pas gâcher cela. Et puis, quand on était ensemble au restaurant, je n’ai rien ressenti de plus que le feeling d’une amitié. Et cela me va très bien. Je n’ai pas rencontré la personne qui m’a fait chavirer le cœur depuis Candice. Il y a bien ce mec sympa que j’ai rencontré dans un bar à chat, mais cela ne va pas plus loin. Mon regard se pose sur le téléphone de James, je regarde par-dessus son épaule pour voir les burgers. Il se remet à tousser d’une manière encore moins habituelle que d’habitude. Nos regards se croisent et je vois dans ses yeux que ce n’est pas normal. Est-ce que je dois encore m’inquiéter ?
« Ne me dis juste pas de ne pas m’inquiéter » Non, parce que même si je le dis, il le ferait. C’est dans sa nature, et je peux le comprendre parce que si la situation était inversée, j’aurai certainement ce même regard, cette même peur. C’est difficile pour tous de se dire qu’on peut perdre un être cher, à cause d’une maladie, encore plus lorsque cet être est aussi jeune. « Je te regarde avec inquiétude James, je ne peux pas jouer la comédie, je n’ai pas tous les talents de comédien de Tomas » Je soupire, parce que je sais…putain, je sais. Mais ça me pèse tout ça. J’aimerai pouvoir faire quelque chose, être maître de mon propre destin, mais je ne peux pas. « Je sais, et je t’en voudrais jamais de t’inquiéter, mais c’est pesant. J’ai besoin de me changer les idées » Pas ressasser cette maladie à longueur de journée. J’aimerai pouvoir passer un moment, sans m’en soucier. Un moment simple, comme avant. Un moment de normalité, sans tous ses symptômes. Alors, lorsqu’il me parle de sa vie, j’essaye de changer de sujet, et de m’y accrocher. « Non pas d’affinité avec elle. Ce sera juste une amie. Je n’ai pas envie de me poser maintenant de toute façon. Mon cœur n’est pas prêt » Une nouvelle fois, j’hausse les épaules et acquiesce : « Il serait prêt quand il le sera, Isaac. Mais ne t’enferme pas à cause d’une blessure passée. Tu mérites d’être heureux, mec » Il mérite de trouver quelqu’un qui le comprenne réellement, et qui lui donne envie de se lever chaque matin. Je l’ai longtemps cherché, sans prendre conscience que cette personne a toujours été près de moi. Je regrette simplement aujourd’hui de n’avoir pas assez de temps… Téléphone en main, prêt à commander les burgers, ma toux reprend avec une violence surprenante. Je tousse, tente trouver ma respiration, mais elle bloque. C’est à croire que mes poumons sont en train de perdre patience. Je panique, je cherche mon air. Je tape l’épaule d’Isaac, alors qu’il murmure mon prénom. « J’arrive plus à… » Respirer. Même parler c’est compliqué. Je devrais me calmer, mais plus je tente de trouver ma respiration, plus je tousse. Merde, alors.
Je le comprends. Cela ne doit pas être facile de sentir tous ses regards inquiets sur lui, mais en même temps, il y a de quoi s’inquiéter. Plus le temps passe, plus il va mal, je ne peux que m’inquiéter. Alors je comprends que ce soit pesant pour lui, mais je ne peux pas non plus contrôler mon inquiétude. Comme je lui ai dit, je n’ai pas les talents de mon frère pour la comédie. Mais je peux bien l’aider à lui changer les idées. On pourrait juste s’amuser sans se préoccuper de sa maladie, de son état. Oui, on va faire ça.
« Je comprends...Je suis désolé si c’est pesant pour toi, James. On va s’occuper, on ne va pas y penser, d’accord ? »
Et rien de mieux pour cela que de parler...d’amour ? Ah, c’est pas le bon sujet pour moi, ça. James est marié avec ma sœur, il n’a plus besoin de s’inquiéter à ce niveau-là. Moi, je suis encore célibataire à cause d’une femme qui m’a enlevé mon fils. Je n’ai jamais vraiment eu de chances en amour, mais un jour peut-être que mon âme soeur sortira de nulle part. Il serait temps, j’ai quand même 34 ans, je me fais vieux.
« Je ne sais pas quand il sera prêt en fait… Je ne m’enferme pas, c’est juste que je ne cherche pas spécialement l’amour, je ne lui cours pas après. Et tu sais quoi ? Je crois que j’en ai vraiment fini avec les femmes. »
C’est une bonne façon de lui faire comprendre que les hommes m’attirent aussi. Enfin, il le sait déjà, mais je n’ai jamais vraiment eu de relation avec un homme. Alors bon, si les femmes ne marchent pas, je vais m’orienter vers l’autre côté de mon orientation sexuelle, cela marchera peut-être mieux. Mes pensées s’arrêtent net en entendant la toux de mon meilleur ami. James tapote mon épaule alors qu’il a l’air de chercher sa respiration. Puis, je comprends au début de sa phrase ce qu’il veut me dire. Il ne peut plus respirer. Pris de panique, je me lève d’un bond et je le regarde dans les yeux, ne sachant pas trop quoi faire. Je suis loin d’être médecin.
« James, respires ! Regarde moi, respire lentement, calme toi ! Je...je vais appeler de l’aide ! »
Accord ou non, je saisis mon téléphone portable et je compose le 911.
« Je comprends…je suis désolé si c’est pesant pour toi, James. On va s’occuper, on ne va pas y penser, d’accord ? » Je souris à mon ami, parce que même si je dis les choses franchement, il m’écoutera toujours. Alors oui, nous allons nous occuper et ne plus penser à l’épée de Damoclès qui pèse sur ma tête – même si ça fait peur, même s’il s’inquiète, même s’il aimerait pouvoir y faire quelque chose. Nous allons la laisser de côté un temps pour que je puisse simplement me sentir plus normal aujourd’hui. Alors, je dérive sur sa vie amoureuse, car Isaac mérite toujours d’être heureux, malgré que son cœur ait été brisé il y’a bien des années. « Je ne sais pas quand il sera prêt en fait…Je ne m’enferme pas, c’est juste que je ne cherche pas spécialement l’amour, je ne lui cours pas après »« Je ne le cherchais pas non plus, pour cause, il était juste sous mon nez » Je lui souris. J’évite de lui dire que l’amour n’arrive que lorsqu’on s’y attend le moins parce que ce genre de phrase c’est des conneries, on le sait tous. Mais Il faut un minimum qu’il soit ouvert pour ne pas manquer une potentielle chance d’être heureux. « Et tu sais quoi ? Je crois que j’en ai vraiment fini avec les femmes. »« Fini – finito ? Les hommes sont tous des cons, aussi hein » Qu’importe sa préférence, il a sans doute besoin de trouver quelqu’un qui lui correspond réellement. La quinte de toux qu’engendre cette discussion n’a rien à voir avec les précédentes, non. Elle me prend, m’empêche de respirer, me fait paniquer. Alors, je cherche son épaule – je cherche de l’aide mais n’arrive pas à réellement me calmer. « James, respire ! Regarde-moi, respire lentement, calme-toi ! » Je lui obéis, tente de calmer ma respiration, mais à chaque grande respiration que je tente, une quinte de toux se déclenche. C’est un cycle infernal qui me fait bien trop paniqué. « Je…Je vais appeler de l’aide ! » Il saisit son téléphone et est rapidement vite avec le 911. Il lui conseille de me garder assis, et de tenter de calmer cette crise mais je n’y arrive pas. Le temps s’allonge, les poumons me brulent tellement que ça en devient insupportable. Mes mains s’agrippent à ce qu’elles peuvent, et si je tente d’écouter les paroles d’Isaac qui tente de garder son calme, je sais que ce coup peut m’être fatal. Mes forces commencent à diminuer, lorsque les sirènes retentissent dans mon allée principale. Les secours posent énormément de questions à Isaac, mais préfèrent s’occuper de moi, me posant un masque à oxygène sur la tronche pour me forcer à respirer. A mesure que j’essaye, mes poumons se ré-ouvrent instantanément, me laissant dans des petites respirations saccadées, mais qui me font du bien. « Très bien, continuez à respirer. On vous emmène directement à l’hôpital pour une radio, vu votre santé actuelle » Parce qu’il y’a forcément une couille quelque part.
Dériver sur la discussion de ma vie amoureuse nous fait du bien. Nous avons une discussion normale, comme n’importe qui pourrait avoir. Deux amis qui parlent amour. Même si franchement, j’ai abandonné cette partie pour le moment. Un léger sourire étire mes lèvres lorsqu’il évoque l’amour de sa vie qui était sous ses yeux. Oui, ma sœur était belle et bien sous ses yeux depuis de très nombreuses années. Et malgré que je me sois opposé à cette relation au départ, je suis désormais très heureux pour eux, parce qu’ils méritent le bonheur autant l’un que l’autre.
« Je ne pense pas que l’amour soit sous mon nez comme c’était le cas pour toi. »
Je ris lorsqu’il me dit que les hommes sont aussi des cons. Je sais bien, l’être humain est con de nature, mais les femmes, je ne peux plus. Puis, depuis un certain temps, je sens bien qu’elles ne m’attirent plus. J’avais déjà perçu ce changement pendant mon adolescence, mais Candice est arrivée dans ma vie entre-temps et j’ai oublié cette partie de moi. Mais cela revient en moi, je le sens bien.
« Je crois que c’est finito depuis un moment, honnêtement ! J’ai juste envie… d’être heureux. »
On ne termine même pas notre discussion que James est pris d’une quinte de toux. J’essaye de le calmer, mais plus les secondes et les minutes passent, plus c’est pire. Je fini par appeler le 911, parce que je sens et je sais que cette situation n’est pas normale. On me conseille sur les gestes à faire, que j’exécute immédiatement, mais rien n’y fait, l’état de James empire. Puis, j’entends les sirènes des secours dans l’allée principale, alors je raccroche avec le 911 et je dirige les secours vers mon meilleur ami. Ils m’assaillent de questions auxquelles je réponds. Je suis paniqué, je crois que je ne l’ai pas été depuis très longtemps. Voir mon meilleur ami dans cet état, ça me fout la frousse. Je les vois lui coller un masque à oxygène sur le visage et le calmer peu à peu. Ils commencent à l’emmener et je ne le lâche pas des yeux. Je fais le chemin jusqu’à l’ambulance près de lui, pour lui faire savoir que je suis toujours là, même dans la panique, et que je ne le lâcherais pas. Je demande à l’accompagner dans l’ambulance, ce qui est accordé par les secours. Je m’assois près de lui alors qu’ils démarrent pour prendre la route de l’hôpital, les gyrophares et les sirènes à fond. Je lui saisis une main.
« Tu vas t’en sortir, ça va aller. Je suis là, James. Je reste avec toi. », dis-je en murmurant.
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Sam 6 Fév - 19:11
