Samedi 15 mai 21’ Un mois après avoir quittée Los Angeles, j'étais enfin de retour et, je dois bien avouer que ma ville de cœur m'avait manquée durant tout ce temps. Malgré tout, ça m'avait tout de même fait énormément de bien d'avoir pu retourner dans mon pays natal, auprès de mes parents et de mes vieux amis. Elio m'avait également rejoins, accompagner de Camila pour faire officiellement les présentations quant à leur prochain mariage. Bordel, mon frère allait se marier. Il avait l'air différent aux côtés de sa fiancée et, je ne saurais dire s'il y avait quelque chose entre eux, j'avais remarquée qu'ils avaient tout de même l'air proches. Bref. Je venais enfin de récupérer ma grosse valise et, me dirigea vers la sortie. Même à cette heure tardive il y avait pas mal de monde à l'aéroport et j'eus du mal à apercevoir KJ dans la foule en mouvement. Mon sourire s'élargis lorsque mon regard se pose sur lui et je me dirige aussitôt dans sa direction. J'étais heureuse de le voir même si j'avais appréhendée nos retrouvailles tout le long du voyage. Depuis que nous avions passé cette nuit ensemble, j'étais totalement perdu par rapport aux sentiments que j'éprouvais pour lui. Etions-nous à présent plus que des amis? Regrettait-il ce qui c'était passé entre nous? Et moi dans tout ça, que voulais-je vraiment? Je n'avais aucune réponse à mes questions et, je pense qu'il était nécessaire qu'on parle de tout ça. Je détestais ne pas savoir où j'allais exactement. Salut toi. dis-je lorsque je me trouvais assez proche de mon meilleur ami. Timidement, je dépose un baiser sur sa joue et lui demande, Comment tu vas?
Depuis le départ de Gemma pour l'Italie, j'avais continué ma petite vie mais rien ne s'était réellement passé comme prévu. En réalité, j'avais imaginé ne pas me soucier de notre nuit passée ensemble mais elle m'avait hanté presque tout le temps. Il y avait également eu l'histoire avec Alex et là, j'avais compris que si ma vie avait été simple depuis quelques années, elle ne l'était plus du tout désormais. J'étais évidemment stressé de revoir ma meilleure amie mais l'impatience prenait tout de même le pas sur le reste. Un mois qu'elle était partie et elle me manquait. Noah m'avait clairement dit qu'une discussion s'imposait et il avait raison même si c'était un peu effrayant de mettre autant de choses à plat... Y avait-il des sentiments plus qu'amicaux entre nous ? Possiblement. Je n'en savais rien mais ce que je retenais, c'était le manque que j'avais ressenti en ne voyant pas Gemma aussi souvent que les derniers mois écoulés. J'étais heureux qu'elle ait profité de sa famille mais je n'étais pas mécontent qu'elle rentre. Je m'étais garé devant l'aéroport, usant de mon charme pour ne pas payer la guichetière et je m'étais avancé vers les arrivées. Comme je m'y étais attendu, Gemma était là, toujours aussi rayonnante. Je lui faisais signe, lui offrant un large sourire et je la laissais venir jusqu'à moi. « Salut ma belle ! » Je la laissais m'embrasser la joue et faisait de même en passant un de mes bras autour de ses épaules, pour la rapprocher de moi dans une étreinte. « Ça va et toi ? Parce qu'après un vol de 12h, t'aurais le droit de ne plus en pouvoir. » Même si je me doutais que ses parents lui avait pris un vol en première classe, c'était totalement leur style et ils le pouvaient, ils auraient eu tord de sa priver. « Heureuse d'être de retour ? Je vais prendre ta valise. » dis-je en attrapant la valise et lui montrant la sortie la plus proche de nous.
Samedi 15 mai 21’ J'avais eu la chance de pouvoir profiter un maximum durant ce mois de vacances à Maranello et ceux, entourée de ma famille. Je m'étais même laisser convaincre de sortir en soirée avec des amis à plusieurs reprises. Je ne m'étais quasiment pas reposer, toujours en vadrouille à droite et à gauche, je n'avais pas pour autant réussi à me sortir KJ de la tête. Je n'arrivais pas à oublier ce qui s'était passé entre nous. Je m'étais même faite draguer à plusieurs reprises par de charmants Italiens, et pourtant, je ne pensais qu'à une seule personne. Et c'était lui. Mise à part Louanor je n'en avais parlé à personne, préférant garder tout ceci pour moi puisque j'étais bien trop dans le flou vis-à-vis de notre relation. J'avais hâte de le revoir, mais d'un côté, j'appréhendais ces retrouvailles. Pourtant, je n'allais plus pouvoir échapper longtemps à une conversation, étant donné qu'il s'était proposé pour venir me récupérer à l'aéroport. Quand je l'aperçois mon sourire s'élargit et, je me dirige aussitôt dans sa direction. Je m'approche légèrement de lui en déposant un baiser sur sa joue alors qu'il fait de même et, m'attire un peu plus contre lui pour une étreinte. Etrangement, je me sentais bien plus sereine après cet enlacement, comme si le reste était à des années lumière. ça va aussi. Le vol était un peu long, mais j'ai l'habitude. Je ne comptais même plus le nombre de fois où j'avais pris l'avion. Entre les allers-retours à Maranello et les déplacements que je faisais par rapport à ma carrière, je passais énormément de temps dans les airs. Très heureuse, oui. Je suis contente de te revoir. Je le remercie lorsqu'il prend ma valise et le regarde toujours alors que nous marchons vers la sortie de l'aéroport. Tu bosses demain? demandais-je en m'inquiétant de l'heure tardive. Merci d'être venu me récupérer, d'ailleurs. J'allais pouvoir profiter de lui au lieu de prendre un taxi pour rentrer chez moi.
J'étais content de revoir Gemma. Un mois s'était écoulé depuis la dernière fois et j'avais trouvé le temps long même si entre les gardes et les sorties, je n'avais pas franchement eu le temps de m'ennuyer. Je lui souriais alors qu'elle me signifiait que le vol avait été un peu long. Elle avait l'habitude de faire le trajet mais je ne doutais pas que malgré ça, ça restait quelque peu ennuyant à la longue. Il n'y avait pas grand chose à faire dans un avion si ce n'était dormir et regarder des films. « Moi aussi, je suis content. » Mine de rien, elle m'avait manqué et il était fort possible que je repense plus que je ne l'aurais du au moment plus intime qu'on avait passé ensemble. Jamais notre relation n'avait dépassé le stade de l'amitié mais ce soir là, tout avait chaviré. Je ne savais pas vraiment pourquoi mais peut-être qu'à cet instant, les étoiles s'étaient alignées pour nous parce que ça devait se produire. Je ne regrettais pas, après tout, nous n'avions rien fait de mal, nous étions tous les deux célibataires, adultes et vaccinés. Par la suite, je prenais sa valise et marchais avec elle vers ma voiture. « Non, je suis de repos. Tu n'as donc pas à t'inquiéter pour mon potentiel manque de sommeil. » Je la connaissais assez pour savoir qu'elle devait s'en préoccuper et se demander si il était bien raisonnable que je sois encore debout à près de minuit alors que je travaillais peut-être le lendemain. Heureusement, j'avais terminé 72 heures de garde, plus tôt dans la journée, j'avais donc 24 heures de repos pour profiter de ma meilleure amie. « C'est normal, après plus d'un mois sans te voir, je voulais être le premier à t'accueillir ! » Sans parler que je refusais que Pablo le chauffeur de taxi la ramène chez elle et que du coup, elle ne voit aucun de ses proches le jour même de son retour. Après avoir mis la valise de Gemma dans le coffre, je lui ouvrais la portière avant de monter côté conducteur. Je démarrais une fois que nos ceintures étaient mises, direction sa maison. « Alors ce séjour ? » demandais-je curieux. Nous avions échangé pendant ses vacances en Italie mais nous n'étions pas rentrés dans les détails, avouons-le.
Samedi 15 mai 21’ Si ma santé était au beau fixe depuis quelques semaines, ce petit séjour à Maranello m’avait fait énormément de bien, et m’avait donné d’avantage de force en cette nouvelle période. C’est totalement ce qu’il me fallait pour tenir durant les prochains mois qui m’attendait. Au programme, remise en forme, entraînements de surf, mais également un nouveau déménagement. Un planning bien chargé qui ne me laisserait sans doute aucun répit. Bon, il est vrai que je risquais de faire une petite pause durant les vacances d’été pour souffler un peu et profiter de mes amis dès que j’en aurais l’occasion. KJ m’avait énormément manqué et j’étais très heureuse qu’il soit venu à l’aéroport pour me récupérer et me ramener chez moi. Je redoutais aussi le moment où je mettrais la nuit que l’on avait passé ensemble sur le tapis, mais je le devais, ça m’avait bien trop préoccupé ces dernières semaines. Je pense d’ailleurs que cela avait dû aussi être le cas pour lui, je risquais de le savoir très vite. Depuis que je le connaissais, je ne m’étais jamais posé aucune question à propos de notre relation - il était mon meilleur ami, et c’était tout - aujourd’hui, quelque chose avait changé entre nous, et même si on faisait comme si tout était normal, ça ne l’était pas vraiment. Pas jusqu’à ce qu’on éclaircisse le sujet. Étant donné l’heure qu’il était, je lui demande s’il était de garde demain en espérant que non. Je ne voulais pas être la cause de son manque de sommeil. C’est cool alors, ça ne sera pas grave si on se couche un peu tard du coup. Je fus donc rassurée de savoir qu’il était en repos. Une fois la valise dans son coffre, il m’ouvris la porte côté passager puis que je puisse grimper à l’intérieur et je le remercie avant de ne fermer la porte derrière moi. Je ne pouvais pas rêver mieux qu’un meilleur ami tel que toi. dis-je en riant légèrement. C’est vrai que c’était très agréable de revoir une personne qu’on aimait après plusieurs semaines. Je boucla ma ceinture de sécurité avant qu’il ne démarre pour que l’on puisse partir en direction de l’Eastside, là où se trouvait l’appartement que je partageais avec Lorelei. Le brun me demanda alors comment j’avais vécue mon séjour, un sourire apparu sur mes lèvres alors que je me remémorais certaines moments. C’était génial, j’ai pu profiter de ma famille et j’ai pu passer du temps avec de vieux amis. Je ne pouvais pas espérer mieux… des fois, j’aimerais pouvoir les voir autant que je veux, mais je suis bien trop loin d’eux pour pouvoir le faire vraiment. J’avais également eu la chance de voir mes grands-parents et de pouvoir leur annoncer la bonne nouvelle moi-même. Je chérissais réellement ces moments auprès d’eux, surtout qu’ils n’étaient plus tout jeunes. KJ devait comprendre ça, étant donné que lui aussi, était loin de sa famille. Et toi alors, qu’est-ce que tu as fais durant mon absence, mise à part le boulot? demandais-je curieuse. Et même si l’on s’était donné régulièrement des nouvelles, c’était bien mieux de raconter ceci de vive voix.
J'avais beaucoup pensé à Gemma depuis son départ pour Maranello. Je ne savais plus franchement ce que je ressentais, parce que j'oscillais entre le fait qu'elle me manque plus que de raison et l'angoisse que finalement, cette nuit, change quelque chose entre nous à son retour. Pour le moment, tout semblait être normal mais il était presque évident qu'une discussion s'imposait et qu'elle ne devrait pas trop tarder... Évidemment, je ne pouvais pas non plus lui sauter dessus à peine arrivée. J'avais d'abord envie de savoir comment elle se sentait et comment elle avait vécu son séjour auprès de sa famille. On avait pas coupé les liens pendant ses vacances mais il y avait probablement des choses qu'elle ne m'avait pas dit par message, tout comme moi. Devais-je lui dire pour Alex ? Pour le moment, j'en étais incapable. Je ne comprenais pas moi-même ce qu'il se passait. Je me fichais pas mal du jugement des gens, mais je n'avais jamais exprimé une quelconque bisexualité à mes proches alors ça allait sans doute les étonner. Après un mariage de sept ans, c'était un peu surprenant, je le reconnaissais... Peut-être que j'allais devenir quelqu'un de différent désormais ou peut-être que je l'étais déjà. Pas sur que je sache encore comment me comporter mais personne n'est parfait. « On peut même rester éveillés toute la nuit, je tiendrai le coup. » Avec les gardes de nuit, j'avais l'habitude de vivre en décalé, ce n'était donc pas un soucis, de plus, avec le décalage horaire, Gemma ne devait pas être spécialement fatiguée au point de dormir. « Je suis assez d'accord. » plaisantais-je en riant légèrement avant de prendre la route. Je n'étais pas du genre vantard mais j'aimais bien taquiner et c'était ce que je faisais actuellement. Je ne me pensais pas être au top du top, pas même en amitié ou en amour mais je faisais de mon mieux et c'était sûrement assez, au moins pour ma meilleure amie. « Est-ce que je sens déjà une petite pointe de nostalgie dans votre voix, mademoiselle Camilleri ? » Je souriais en lui lançant un coup d’œil avant de me reconcentrer sur la route. Je savais que ce n'était pas facile pour elle d'être si loin de sa famille et de ses amis d'enfance. Ils étaient tous très attachés à leurs racines et je devais avouer que je ne serais pas étonné qu'un jour, ils décident de repartir et ce, malgré leur attachement à Los Angeles. « J'ai beaucoup bossé en réalité... Avec le tremblement de terre, on a du remettre pas mal d'endroit en état et ça a pris un temps fou. » Heureusement que je m'entendais bien avec mes collègues parce que j'avais passé mon temps avec eux dernièrement. « Sinon, j'ai essayé de profiter aussi, je suis sorti avec les gars, j'ai fait du surf, rien d'aussi passionnant que tes soirées italiennes. » la taquinais-je en souriant. Je passais sous silence ma soirée avec Alex et ce n'était pas pour lui mentir, au contraire, mais je n'étais pas prêt à en parler, c'était mon jardin secret même si Gem' serait sûrement la première à le savoir, elle qui me comprenait si bien et qui ne me jugeait jamais.
Samedi 15 mai 21’ Malgré la distance qui nous avait séparé durant cette période, nous étions tout de même restés en contact. Évidemment, nous n’étions pas forcément rentrer dans les détails à chaque fois lorsque l’on discutait, faute de temps, et puis c’était bien plus sympa de le faire lorsqu’on se retrouverait. J’étais donc heureuse de le retrouver ce soir, même si une boule s’était formée au creux de mon ventre - à cause de ce qui c’était passé entre nous, quelques semaines plus tôt. Je n’en avais parlé à personne mise à part à Louanor, et cela m’avait fait du bien même si j’étais toujours perdu entre ce que je ressentais pour lui, et le fait que je n’avais pas envie de le perdre. Retrouvailles enfin faites, tout était à peu près normal jusqu’à présent, et cela me rassurait un peu. Une fois à l’intérieur de la voiture, il m’assure et de repos le lendemain et qu’il n’était donc pas nécessaire de s’en faire si l’on se couchait tard, ou si l’on faisait une nuit blanche, ce qui me fit sourire puisque j’aimais bien aussi cette idée. Pourquoi pas, et de toute façon je n’ai pas forcément sommeil, pour être honnête. je m’étais tellement ennuyer dans l’avion que j’avais passé la plupart du temps à dormir. Je suis heureuse lorsqu’il me dit avoir voulu être le premier à me voir à mon retour et de ce fait, je lui lance un compliment, affirmant qu’il est un meilleur ami en or. Tu ne peux que l’être. dis-je avec un petit sourire. Je l’informe avoir bien profiter de mes proches et admet sur j’aimerais les voir bien plus souvent s’il m’en était possible. J’avais toujours été proche de ma famille, ainsi que de mes amis et parfois, il m’était difficile d’être aussi loin d’eux. Heureusement pour moi, Elio était lui aussi à Los Angeles, je pouvais donc le voir dès que j’en avais envie ou même besoin. Je tenais à mon frère comme à la prunelle de mes yeux, j’avais énormément de chance de l’avoir. Peut-être un peu, oui... mais c’est comme ça. J’étais habituée à être loin d’eux après toutes ces années à vadrouiller aux quatre coins du monde, vis à vis de mes compétitions de surf. J’aimais énormément voyager et c’est une chose que j’avais la chance de faire grâce à ma carrière. Mais si ça peut te rassurer, je suis très contente d’être de retour. avouais-je sincèrement, puisque c’était évidemment le cas. Ouais. Ça devait être sacrément intensif comme journées… J’imaginais à quel point cela avait dû être difficile pour lui, et pour les autres pompiers de la ville. Heureusement tout rentrait doucement en ordre et ce serait sans doute plus calme désormais. Je bouge doucement dans mon siège et me cale d’une façon différente pour ne pas avoir besoin de tourner la tête pour regarder KJ. Je suis contente de savoir que tu as tout de même pu profiter quand tu n’étais pas de garde. T’as aussi besoin de relâcher la pression et de te changer les idées. Il ne fallait pas non plus qu’il mette sa vie privée en suspens a cause de son travail. Je souris doucement lorsqu’il fait allusion à mes soirées Italiennes, et je lui répond. Je suis certaine que tu apprécierais ce genre de soirées. Il ne faut pas que tu oublis que les Italiens sont très conviviaux. Je connaissais énormément de monde à Maranello, et c’était toujours agréable de tomber sur des personnes que je n’avais pas vue depuis des années. De se rappeler de vieilles anecdotes autour d’un verre en bonne compagnie. Bien évidemment, Je suis sortie plusieurs fois avec des amis, et pourtant, je ne suis pas rentrée une seule fois bourrée. dis-je en riant. Même si j’étais sortie d’affaire, je n’avais pas abusé des bonnes choses.
Nos retrouvailles se passaient bien et c'était plutôt rassurant. Bien sur, je ne m'étais pas attendu à ce que ça se passe mal mais après ce qui était arrivé entre nous, les choses auraient pu être plus gênantes ou simplement différentes. Peut-être que ça n'allait rien changé ou alors nous allions convenir d'une façon de fonctionner, je n'en savais encore rien. J'avais du mal à gérer ma vie, ces derniers temps, et j'avais l'impression que tout m'échappait sans que je ne puisse rien contrôler. Pour la première fois en 28 années d'existence, tout partait en vrille et Gemma était mon seul point d'ancrage. « Vive le jetlag. » dis-je en souriant légèrement en coin alors qu'on prenait la route. J'affichais un sourire un peu fier lorsque j'acceptais et appuyais le compliment qu'elle me faisait mais c'était uniquement pour la taquiner. Je me concentrais sur ma conduite sans pour autant perdre le fil de notre conversation. J'esquissais un sourire quand Gemma avouait être un peu nostalgique. Je la comprenais, c'était presque normal après tout ce qu'elle avait vécu là-bas... Sans compter l'émotion qu'elle avait du ressentir au moment de retrouver ses proches et de leur annoncer sa rémission. « Heureusement, je serais triste que Maranello ait plus à t'offrir que Los Angeles ! » Encore une fois, je plaisantais parce qu'en soit, j'étais ici et non en Italie. Au delà de la blague, je savais que sa famille comptait beaucoup et que sans parler moi ou de notre amitié, elle avait ses repères ici, sans doute plus qu'en Italie depuis quelques années. « Ouais intensif et épuisant. » avouais-je en soufflant légèrement. Je repensais à tout ce qu'on avait vu et fait depuis plus de deux mois... C'était dingue ce qu'on avait du endurer et je devais admettre que j'avais vu des horreurs dans ma carrière mais que perdre des civils restait quelque chose de compliqué à gérer. « Ouais si je ne relâche pas la pression, c'est impossible de tenir... C'est ce qu'on disait avec Noah encore avant-hier. » Nous étions tous proches à la 51 et il n'était pas rare qu'on sorte tous ensemble. C'était appréciable que mes collègues soient devenus des amis... On se soutenait et quand l'un passait une sale journée, alors les autres faisaient leur possible pour lui faire oublier. « Sûrement oui, peut-être qu'un jour, j'y goûterai. » dis-je dans un sourire. Éventuellement au mariage d'Elio si il décide évidemment de se marier dans sa ville natale sinon, je comptais attendre l'invitation de ma meilleure amie. « Et bien, tu es raisonnable parce qu'après autant de temps sans boire, je crois que j'aurais eu envie d'abuser de tout ! » riais-je à mon tour. J'avais un tempérament un peu excessif parfois et ça ressortait dans certains moments comme dans le cas que je venais d'expliquer à Gemma. Cela dit, je comprenais tout à fait que ce ne soit pas son délire ni même son envie première. « Je suis content que tu aies profité, qu'on ait profité chacun de notre côté... à défaut de profiter ensemble. » osais-je lancer en esquissant un sourire, alors que je posais les yeux sur elle quelques secondes. Il fallait que l'un de nous se lance et il me semblait que c'était le bon timing pour reparler de notre petite escapade sous les draps.
Samedi 15 mai 21’ J'étais rassurée de constater que pour l'instant, rien n'avait réellement changé dans notre relation amicale. Je crois bien que je n'aurais pas supporter que l'on s'éloigne à cause de ce qui s'était passé entre nous, un mois plus tôt. Ouais, je déteste ça. Je vivais toujours très mal le décalage horaire, même après toutes ces années à faire des vas et viens à travers le monde, pour voir ma famille ou même dans le cadre de ma carrière professionnelle. KJ était concentré sur la route, mais il jetait quelques coups d'œil en ma direction à certains moments, comme je pouvais le faire lorsque je conduisais et que je parlais à la personne qui m'accompagnais. J'étais à la fois nostalgique et heureuse d'être de retour en ville et je ne manquais pas de le lui dire. T'inquiètes, ma vie est ici désormais. Je l'ai compris il y a déjà un petit moment. avouais-je pour le rassurer même s'il disait ceci en plaisantant. C'était vrai, j'avais commencer à écrire un nouveau chapitre de ma vie dès que j'avais posée les pieds à Los Angeles. Je ne comptais pas partir de si tôt et puis, mon frère était lui aussi ici, j'étais d'ailleurs très rassurée de sa présence. Je l'écoute lorsqu'il me parle de son boulot et du rythme intensif auquel il avait dû faire face en mon absence, je suis également soulagée de savoir qu'il avait tout de même pu souffler en se faisant quelques sorties avec des amis à lui. Ce n'était jamais trop bon de vivre pour son boulot, je savais de quoi je parlais. C'est clair, surtout en faisant un métier comme le tiens. Je savais qu'il devait souvent faire face à des situations difficiles à vivre, voir même dangereuses pour lui comme pour ses collègues. Heureusement pour lui il s'entendait très bien avec eux et il était plus facile de parler de certaines choses quand on savait de quoi on parlait.
Mes soirées en ville à Maranello étaient toujours mémorables, surtout quand je passais celles-ci avec de vieux amis. Evidemment, un jour j'aimerais bien que KJ vienne avec moi pour que je puisse enfin lui faire voir la belle ville dans laquelle j'ai grandi. Un jour oui. Peut-être qu'on pourra se prévoir ça, je te ferais visité tous les endroits qu'il faut voir au moins une fois dans sa vie. Je pourrais même te présenter à mes amis, je suis certaine qu'ils te plairaient. Et inversement, puisqu'il était adorable. Mais peut-être que le mariage de mon frère se fera là-bas, je ne sais pas encore. Pour l'instant, ils n'avaient annoncé ni la date, ni l'endroit. Affaire à suivre. J'te comprend. Bon, il est vrai que j'ai abusé à ma façon. Mais rien de méchant. Mais je n'étais pas du genre à abuser de l'alcool ou de quoi que ce soit en général. Maintenant que j'allais reprendre les entraînements et tout ce qui était en lien avec ma carrière, je me devais d'être en forme. Je m'étais couchée extrêmement tard la plupart du temps et j'avais dormi très peu lors de mon séjour, pour être certaine de profiter un maximum comme je l'entendais. Ses derniers mots m'interpellent et je ne peux m'empêcher de poser à nouveau mon regard sur lui. "à défaut de profiter ensemble" avait-il dit? Peut-être qu'il était temps que l'on discute de ce qui c'était passé entre nous, juste avant mon départ à Maranello? Il était sans doute temps, je dois bien l'admettre. Ouais... même si j'aurais bien aimé que tu sois là. dis-je simplement en cherchant les mots que j'allais utiliser pour aborder ce sujet auquel je n'avais pas réussi à faire abstraction durant mon séjour. D'ailleurs, je pense qu'on devrait parler de l'autre nuit? Je sais pas toi, mais moi j'y ai beaucoup pensée. Ok, j'étais sans doute un peu directe mais je voulais qu'il comprenne qu'à mes yeux ce qui c'était passé entre nous avait une réelle importance. J'avais besoin qu'on mette tout ça au clair pour que lui puisse avancer.
Je n'étais pas un habitué du jetlag, et c'était sûrement parce que je ne partais jamais vraiment loin ou que j'avais pris l'habitude d'être en décalé à cause de mes gardes. Il devait y avoir un peu des deux. Gemma avait bonne mine en tout cas, même si quoi qu'il se passe, elle était toujours aussi rayonnante. Je souriais à sa réponse et si je ne doutais pas qu'elle aimait la vie aux États-Unis, une part de moi avait toujours peur que ses terres natales ne la rappelle définitivement. Pour le moment, les vacances là-bas lui suffisait et j'espérais que ce serait le cas pour toujours parce que je m'étais bien trop habituée à sa présence. J'avais perdu trop de proches ces dernières années, je ne me sentais pas capable et je n'avais pas la volonté, de devoir encaisser une perte de plus. « Ça, c'est une réponse que j'aime. » dis-je en souriant satisfait, sans quitter la route des yeux. « Même dans les pires moments, je ne regrette pas ce métier, je crois que ça veut tout dire. » Je ne le cachais pas, j'étais un passionné et j'allais parfois au delà de mes limites pour mon métier. Heureusement, j'étais bien entouré et il arrivait que mon meilleur ami ait besoin de me retenir un peu dans ma fougue, ce qui n'était pas plus mal parce que sans réfléchir, je pouvais me casser les dents voir pire. Il fallait que je me tempère surtout depuis que j'avais pris la tête de mon équipe en devenant lieutenant, je devais être un exemple, pas un élément perturbateur. Quand j'écoutais Gemma, parler de sa ville natale, ça me donnait envie de la découvrir et si ça n'avait jamais été prévu, je n'étais pas contre y aller un jour, pour découvrir son monde. « J'aimerais beaucoup découvrir ce côté de toi que je ne connais pas finalement... L'italienne qui est en toi. » m'amusais-je. « Je ne veux pas mourir avant d'avoir vu ces coins là. » C'était acté, même si ce n'était que des mots, on allait y aller tous les deux, un jour. « Ce sera peut-être l'occasion alors. » Elio ne m'avait rien dit sur le lieu de son mariage et comme ce n'était pas un mariage d'amour, en premier lieu en tout cas, je devais admettre que je ne m'étais pas intéressé à ces détails avant ce soir. « Ah, et c'est quoi ta façon d'abuser? » demandais-je soudainement curieux, en souriant en coin. J'avais des idées en tête mais en réalité, j'étais certain que ce n'était pas du tout en lien avec nos ébats parce que Gemma n'était pas franchement le genre de fille à s'envoyer en l'air avec n'importe qui. De plus, elle était connue à Maranello, sans compter qu'il n'y avait que peu d'inconnus, mais surtout ses amis d'enfance. Je la regardais en coin et j'approuvais légèrement de la tête alors que son envie était partagée. On s'était manqués, je le savais, je le ressentais... Ce que je ne savais pas en revanche, c'était de quelle façon, on allait se retrouver ou même discuter de ce qui était arrivé. Il était hors de question que ça change notre relation ou pire qu'on s'éloigne. Heureusement, je n'avais pas le sentiment que c'était sa volonté, au contraire. « Moi aussi. » dis-je simplement. « Oui je pense que ce serait pas mal... J'y ai pensé aussi et je n'ai pas envie que ce soit un sujet tabou entre nous. On en a jamais eu et j'veux pas que ça le devienne. » J'étais sincère avec ma meilleure amie, je ne lui avais jamais menti et ça n'allait pas commencer maintenant. « Moi je ne regrette pas sauf si ça doit nous éloigner. » Autant être direct après tout, elle l'avait été, je lui devais bien ça.
Accueil
Mer 12 Mai - 15:24
