Il commençait à se faire tard. Pas si tard que ça, d'accord, il n'était que vingt-deux heures. Mais Hadès se sentait mal. Il avait besoin d'une présence à ses côtés. Il avait déjà passé quelques moments avec Darius, l'escorte boy qu'il avait rencontré pendant une vente aux enchères, précédemment. Et ses moments passés avec lui avait été aussi doux que du miel dans sa bouche. Un véritable bonbon pour appaiser ses démons intérieur. Le patron de Club avait toujours tendance à se terrer dans la solitude. Il paraissait froid et arrogant, avec tout pour lui. Sauf qu'en réalité, Hadès était un être fragile qui avait besoin de quelqu'un à ses côtés, pour le comprendre et le protéger du noir qui emplissait son coeur petit à petit. Et cette personne c'était Darius.
Il l'avait appeler car son coeur réclamait sa présence. Il était tard mais il s'en fichait. Etant insomniaque et ses nuits emplies de cauchemars, il lui fallait Darius près de lui pour le prendre dans ses bras. Chose qui ne s'était produite qu'une fois. Normalement, c'était Hadès qui prenait dans les bras, comme le dominant qu'il était, mais dès fois, certaines nuits, les rôles devaient s'inverser. Le brun tournait en rond dans son petit manoir en bois rouge jusqu'à l'arrivée de celui avec qui il relationnait depuis quelques temps.
Ouvrant la porte avec empressement, les yeux tremblants, il attrapa Darius avec douceur à la nuque pour l'attirer à lui pour venir l'embrasser avec une tendresse et une détresse infini, murmurant à son oreille, haletant de stress :
Vient me voirHadès x DariusJe n’avais jamais caché le fait que j’étais une diva et que, parfois, mes réactions pouvaient être démesurées et intenses. Par exemple, lorsqu’Hadès m’avait mentionné tenir à moi et me dire tout ces mots tendres si étranges pour quelqu’un comme moi, je m’étais mis à espérer. Espérer quoi? Même moi je ne le sais pas, mais à en discutant avec Lilas, je m’étais permis d’avoir la stupidité de croire que je pouvais être plus important qu’un physique agréable à regarder et caresser. Sauf que les jours passaient, s’espaçait et il ne me donnait pas souvent de ses nouvelles. C’était…étrange. Lorsqu’on se parlait, il était aimable, mais sinon c’était comme si je n’existais plus de sa vie. Sauf qu’à force d’aller le voir lorsqu’il le demandait -ou l’exigeait- je m’attachais de plus en plus, même si je ne voulais pas me l’avouer à moi-même.
Après quelques jours de silence, je m’étais promis de ne plus rien espéré et de ne pas accourir s’il me l’ordonnait. Pourtant, dès que mon téléphone afficha sa photo, j’ai décroché, le cœur tambourinant avec force. Il m’avait ordonné de le rejoindre, il avait besoin de moi. Personne n’a jamais besoin de moi. Alors évidemment, j’ai accouru vers lui, malgré l’heure tardive de la soirée, malgré le fait que je ne m’étais pas rasé depuis deux jours et que je ne ressemblais à rien. J’ai accouru parce qu’il avait besoin de moi…et que j’avais besoin de lui, même si je ne voulais pas l’admettre. J’ai alors couru de chez moi à chez lui, même si c’était plusieurs kilomètres de courses, même si c’était un quartier complètement différent du mien. J’ai couru jusqu’à en perdre haleine alors que je détestais ce genre d’effort physique. J’ai couru parce qu’il avait besoin de moi.
Une fois arrivé devant son manoir, j’ai pris quelques instants pour reprendre mon souffle et retirer ma veste. Je ne voulais pas être en nage lorsqu’il me regarderait. Je ne voulais pas qu’il me repousse parce que je n’étais pas aussi parfait qu’il l’espérait. Après avoir rassemblé mon courage, j’ai toqué à sa porte avant de commencer à me tordre les mains. Je n’ai pas le temps de le saluer que déjà, je suis attiré contre lui et serrer avec force dans ses bras. Son parfum si particulier m’enveloppe et soulage mon angoisse alors que je le serre à mon tour. Je suis bien. Ses lèvres trouvent les miennes et un léger gémissement sortit de ma gorge alors que je me pressais contre lui. « Oui, je suis là » Confirmais-je doucement en caressant sa mâchoire virile de la paume de ma main. Je ne l’avais jamais vu dans un tel état de détresse, que se passait-il. « Je suis là Hadès. Je suis avec toi » Répétais-je doucement en le fixant de mes grands yeux mordorés, inquiet. Lui avait-on fait mal? Est-ce qu’il était blessé moralement? « Dis-moi ce qui ne vas pas » Lui dis-je avec tendresse.
Hadès se sentait vraiment mal. Les nuits l'angoissait au plus haut point, mais jusqu'à présent, il pouvait palier ce problème avec facilité. Notamment en devenant un bourreau de travail, ou en restant à son Club. Ou en mettant de jeunes hommes dans son lit. Le problème, c'était que sans le vouloir il était devenu accro à Darius. S'attachant à lui de plus en plus comme jamais il ne s'était attaché à quelqu'un. Et son problème ne pouvait au final n'être réglé que par lui, et seulement lui. Sentir ses douces mains caresser son visage l'aidait déjà à ce détendre, rien que sa présence lui faisait un bien fou, chassant les nuages noirs qui tournaient au dessus de sa tête. Il soupira en se passant une main dans les cheveux pour prendre la main de Darius et l'amener au salon pour s'asseoir sur un des sofa.
« Je… C'est difficile à expliquer Darius… Je… »
Mais rien ne sorti. Sa gorge était nouée. Alors il se leva pour se servir un whisky histoire de se donner du courage. Se rasseyant, il regarda Darius avec des yeux infiniment triste. Il détestait montrer cette partie de lui angoissé à l'excès. Prenant plusieurs grandes inspirations il se lança.
« Je déteste la nuit Darius… Chaque nuit les angoisses me submerge… Je cauchemarde, j'angoisse, je ressasse… Et ta présence m'aide à me sentir mieux… Que tu prenne soin de moi, que tu me prenne dans tes bras me fait du bien… En ce moment, c'est une période affreuse, je repense à mon frère et ça m'obnubile… Je ne veux pas qu'il revienne dans ma vie… »
Il se leva pour prendre Darius doucement contre lui.
« Reste avec moi… Ne me laisse pas… S'il te plaît… Je tiens tellement à toi… »
Vient me voirHadès x Darius Il semblait tout le contraire de ce qu’il était normalement; plutôt qu’être assuré et froid, il semblait perdu et effrayé, un peu comme un enfant qui avait fait un mauvais rêve. Je ne comprenais pas vraiment ce qui se passait, mais je comprenais qu’il avait besoin de tendresse et d’une présence pour lui. Pourquoi appeler l’escorte boy complètement inutile dans une telle situation, je ne le comprenais pas. Il était riche, il était important, il devait sans doute avoir une famille ou au moins un ami, non? Pourquoi appeler quelqu’un comme moi? Était-ce le manque de sexe qui le mettait dans un état semblable? Ma main caressant son visage, je tentais de comprendre comment pouvait fonctionner un esprit comme le sien. Je regarde sa main virile passer dans ses longs cheveux sombres et brillants et je le suis à l’intérieur.
Curieux, je regarde partout; c’est la première fois qu’il ne me conduit pas directement dans sa chambre. C’est si…magnifique. Je suis sûr que son canapé à lui seul vaut trois mois de loyer. Je m’installe confortablement sur le sofa alors qu’il tente de m’expliquer ce qui ne va pas. « Prend ton temps, respire. Je suis là » Dis-je doucement en caressant sa main, tentant de calmer son angoisse. Je ne l’ai jamais vu comme ça, c’est effrayant. Sauf qu’il quitte le confort du canapé pour se lever et aller se servir un whisky. Il ne m’en propose pas, il s’en sert et c’est tout. En même temps, quand on a un whisky valant le prix de la statue de la liberté, je suppose qu’on n’en propose pas à tout le monde. Son regard est triste lorsqu’il se réinstalle devant moi. Si triste que ça m’en brise le cœur.
Moi, j’étais brisé, mais lui non. Pourquoi était-il dans cet état? Ses phrases sont difficiles, un peu confuse, mais je pense saisir l’essentiel. La nuit le terrifie, ses mauvais souvenirs et ses démons viennent le hanter. Moi c’est lorsque je suis seul et triste que mon esprit suicidaire reprend le dessus, alors je peux le comprendre…enfin, je crois. « Je vais m’occuper de toi cette nuit, d’accord? Personne ne viendra te faire du mal, tu vas pouvoir dormir l’esprit tranquille » Dis-je d’une voix rassurante en lui caressant les cheveux sans trop savoir si j’avais le droit de poser un geste du genre. « Ton frère ne reviendra pas » Dis-je ensuite sans cesser de caresser ses cheveux. Ça, je ne pouvais pas le promettre, surtout qu’honnêtement, je ne connaissais pas du tout la vie d’Hadès. Il était terriblement avare de détail le concernant, m’indiquant ainsi que je n’étais rien à ses yeux qu’un corps et des bras.
De nouveau, je me retrouve dans ses bras. De toute évidence, il avait terriblement besoin de tendresse en ce moment. « Je te promets que cette nuit, je vais rester avec toi, veiller sur ton sommeil et te garder dans mes bras, si c’est ce que tu désirs » Le rassurais-je en le regardant droit dans les yeux. Depuis combien de temps n’avait-il pas dormi? « Je suis là Hadès » Dis-je en le serrant un peu plus fort en embrassant délicatement le coin de ses lèvres. « Je suis là » Répétais-je afin qu’il comprenne mes paroles.
Tout était extrêmement difficile ce soir. Hadès n'était pas lui-même. Il n'était pas lui-même et laisser entrevoir à Darius des pans de sa vie et de ses faiblesses. Pourtant, l'homme en face de lui ne le jugeait pas. Il restait là, près de lui. Essayant de le calmer doucement.
« Je… Oui… D'accord… D'accord… »
Le brun se sentait acculé. C'était rare qu'il se laisse complètement submergé par ses angoisses, pourtant, ce soir, il n'arrivait pas à ce calmer, il avait besoin de Darius, besoin de lui et seulement lui. On aurait pu croire à voir ses yeux que l'homme riche allait se mettre à pleurer, pourtant ce n'était pas le cas. Ce qu'Hadès ne faisait absolument jamais, c'était pleurer. C'est alors qu'il se rappela l'heure tardive et se rappela que Darius venait d'arriver et de la façon dont il venait de l'accueillir, il lui demanda précipitamment :
« P…Pardon… Je ne t'ai rien proposer… Tu veux un verre ?… Quelque chose à manger ?… Demande moi ce que tu veux… Tu l'auras, je te le promets… »
Il resta près de lui, posant sa tête sur son épaule en soupirant, en lui prenant la main avec tendresse et la lui embrassant de petits baisés. Il était près à tout pour Darius. Même à répondre à des questions s'il en avait, bien qu'il ne soit pas très bavare sur lui-même.
Vient me voirHadès x Darius Je ne connaissais pas Hadès depuis terriblement longtemps, mais nous nous étions côtoyés assez intimement à quelques occasions. Assez pour savoir qu’il n’était vraiment pas dans son état normal en ce moment. À le voir aussi paniqué, frénétique et anxieux, on aurait pu croire qu’il avait consommé de la mauvaise coke ou un truc du genre. Pourtant, je me doutais bien que ce n’était pas la cause de son agitation. Je le sentais au creux de mon être, comme une certitude bien ancré en moi. Était-ce parce que je commençais beaucoup trop à m’attacher à lui que je m’inquiétais de cette façon? Peut-être bien, mais une chose était sûre; à le voir aussi mal, je me sentais mal également. Mal de ne pas être en mesure de l’aider à se sentir mieux. Mal de lui en vouloir de rester trop souvent silencieux alors qu’à la base, je n’étais qu’une simple distraction pour lui. « Respire doucement. Inspire…expire… » Dis-je avec douceur en tentant de l’aider à contrôler sa respiration. Personnellement, ce genre d’exercice de relaxation ne m’aidait pas du tout, mais je mettais souvent ça sur le dos de ma personnalité un peu trop hyperactive et percutante.
Comment l’homme glacial et fier que j’avais pu rencontrer lors de la soirée caritative avait pu se métamorphoser en cet homme hésitant aux yeux brillants de larmes? Je ne comprenais pas autre le fait qu’il devait avoir vécu un grand traumatisme lors d’une nuit de son passé. Pourquoi m’avait-il appelé moi? Il voulait se défouler avec le sexe? C’était un moyen comme un autre, mais je n’étais pas totalement sûr qu’il y avait tant de vertu curative avec ce genre de traitement. Hadès se rendit soudainement compte que je venais d’arriver et m’offrit un éventail de choix. Boire, manger…tout ce que je voulais. Il devait faire attention, je pourrais être tenté de profiter de sa faiblesse avec une telle phrase…quoique non. Avec un autre peut-être, mais pas avec lui. Je n’avais vraiment pas envie d’escroquer cet homme si fascinant par sa force et sa fragilité. « Cesse de te soucier de moi, d’accord? Je suis venu parce que tu n’allais pas bien » Dis-je néanmoins, malgré mes précédentes pensées sur son manque d’égard vis-à-vis moi.
Quand il irait mieux, il nous faudrait statuer sur notre relation parce que j’étais perdu. Je me refusais de croire qu’il désirait quelque chose de plus sérieux avec moi qu’une relation client-escorte parce que si ce n’était pas le cas j’en souffrirais, mais mon putain de cœur ne pouvait s’empêcher d’espérer…parce que si c’était moi qu’il appelait lorsqu’il était dans cet état de détresse, ça devait bien vouloir dire quelque chose, non? Surtout que là, il avait quand même posé sa tête contre mon épaule et qu’il baisait ma main à répétition comme si nous étions…ensemble. Genre…en couple, vous voyez? « Je sais que ce ne sont pas de mes affaires et tu peux m’envoyer me faire foutre…mais qu’est-ce qui se passe? Je ne t’ai jamais vu dans cet état? » Demandais-je doucement en caressant son dos, tentant de le calmer par ma présence. Étais-je réconfortant? S’attendait-il à plus de ma part? Je ne le savais pas, mais j’avais envie qu’il comprenne que je resterai à ses côtés tout le temps qu’il le désirerait.
Hadès était dans un de ses moments ou personne ne devait le voir. Personne ne savait qu'il était comme ça. Enfin, sauf peut-être son meilleur ami. Mais c'était tout. Hadès avait toujours été très secret sur sa vie et dans sa façon d'être. Voila pourquoi il se cachait dans ses moments de crises et ne sortaient pas de chez lui tant qu'il ne pouvait pas reprendre son masque de froideur. Suivant alors les directives de Darius, il respira doucement, essayant de caler sa respiration sur celle de son partenaire. C'est alors que finalement, le brun remonta son regard sur Darius, les yeux écarquillés par la surprise et la stupeur. Il était venu parce qu'il avait besoin de lui, parce qu'il n'était pas bien, du coup, ça voulait dire qu'Hadès comptait pour lui, non ? Il l'espérait vraiment. Esquissant un petit sourire, son angoisse vint à disparaître très doucement de son esprit grâce à cela.
« Pourquoi je t'enverrais te faire foutre Darius… Tu comptes pour moi. Je n'ai pas envie de te cacher des choses… Même si de base, je suis quelqu'un de très secret et discret sur ma vie. »
Il prit une autre gorgée de whisky et vint se blottir doucement contre Darius, la tête dans son cou, humant son doux parfait un peu pimenté. Il adorait l'odeur de sa peau.
« C'est assez simple en fait… Je suis insomniaque de base, je dors très peu et dès fois, mes nuits sont emplit de cauchemars, dû à ma vie d'avant ici. Ma déchéance, si tu veux tout savoir. J'ai un frère et on se déteste mutuellement. Il a toujours été le petit prince et moi on me traînait dans la boue, même quand je me battais bec et ongles pour contenter mes parents. Ici, c'est tout le contraire, j'ai réussi… Je suis respecté… Sauf que la nuit tout me retombe sur la gueule et l'angoisse me submerge. J'aimerais juste être avec toi, que tu me serre contre toi… Et qu'on dorme comme ça… Je ne veux pas être seul. Il n'y a que toi qui peut m'aider à me calmer, je le sais… Je n'ai presque personne d'autre que toi Darius… »
Vient me voirHadès x Darius Il se calme lentement, au fil de mes mots et de mes caresses. À moins que ça ne soit qu’un hasard? Hadès était si difficile à comprendre parfois que je me demandais si je n’étais pas seulement un jeu entre ses mains. Était-ce de la manipulation? Non, enfin si peut-être un peu, mais à quelque part au fond de moi je savais que son regard ne me mentait pas. Un tel niveau d’angoisse et de détresse ne pouvait être feint et ce, même par le meilleur des acteurs. Ma main encore dans ses cheveux, l’autre caressant son visage, sa nuque et son torse pendant qu’il calquait sa respiration à la mienne, je devais avouer que je naviguais dans un océan inconnu. Pourquoi semblait-il si attaché à moi? J’étais Darius…la source de déception de mes parents, l’homme dont on se moquait peut importe son accoutrement…le gamin qui avait essayé de se suicider et qui s’était raté. Voilà longtemps que je ne m’étais pas sentit aussi vulnérable et fragile. Il était étrange que la nouvelle fragilité de cet homme réveil en moi tous ces sentiments dépressifs et sombres que je croyais éteint en moi. « Je compte pour toi? » Dis-je doucement sans cesser mes caresses. J’avais peur de m’attacher et pourtant, Lilas savait à quel point je me torturais l’esprit avec Hadès.
J’étais toujours affamé de savoir s’il pensait à moi, s’il était sérieux dans ses mots tendres…s’il était sincère. J’avais du mal à croire qu’il puisse vouloir de moi. Personne n’avait jamais voulu de moi et ce, même lorsque j’étais un enfant. Non. Je devais me tromper, me faire des idées. Je n’ai pas le temps de détailler les élans contradictoires qui attaquaient mon esprit incertain que déjà, il disserta sur les raisons de son mal être de la nuit. Ainsi donc, il avait toujours été en compétition avec son frère et ses parents avaient clairement choisi de préférer l’un de ses enfants plus que l’autre. C’était horrible, mais après tout, pas très difficile à croire. Mes propres parents m’avaient engueulé après ma tentative de suicide parce que leurs proches allaient pouvoir les juger plus qu’ils ne s’étaient inquiétés pour ma vie. La suite de ses paroles me fit rougir et mon cœur eut un sursaut de plaisir. Non! Je n’avais pas le droit de craquer, pas maintenant. Je n’avais pas le droit de profiter de sa faiblesse provisoire. Il me détesterait si je le faisais. « Tes parents étaient horribles. On ne devrait jamais préférer un enfant à un autre. Malheureusement, beaucoup de parents utilisent leurs enfants au même niveau qu’ils possèdent un animal de compagnie. Ce n’est pas de ta faute et tu ne devrais plus les laisser t’atteindre de la sorte. La vie est trop difficile et courte pour laisser les autres t’atteindre » Dis-je doucement en me redressant pour le regarder.
Il était plus serein, plus calme. Ça me rassurait un peu. Il m’avait fait peur avec son état d’angoisse si peu commune à ce qu’il m’avait montré de lui lors de nos précédentes rencontres. « Je suis là. Profites-en pour te reposer, je ne partirai pas pendant ton sommeil, je te le promets » Lui dis-je en souriant en coin, me levant doucement pour lui tendre la main. « D’abord, je te propose de prendre une douche pour te rafraichir et ensuite, hop au lit et tu te reposes, qu’est-ce que tu en penses » Lui offris-je doucement en prenant sa main pour le forcer à se lever. Sans attendre son avis, j’ai tenté de l’attirer vers la salle de bain sans trop savoir où elle était située. Après tout, le seul endroit de cette maison que j’avais vraiment visiter, c’était son lit. Pas même sa chambre, seulement son lit. « Ça te fera du bien de sentir l’eau chaude perler sur ton corps et caresser ton épiderme » Lui dis-je doucement en entrant dans ce qui ressemblait la salle de bain. Ah, mais oui, il y avait une baignoire et une douche, ça devait être là.
« Bien sûr que tu comptes pour moi Darius. Je tiens à toi. Et pas simplement en tant qu'objet ou possession, mais en tant qu'humain. Tu es quelqu'un de cher à mon coeur. »
Hadès venait de répondre à la question de Darius, mais il ne savait pas comment celui-ci allait réagir. Après tout, lui n'avait pas l'habitude de s'attacher aux gens, il était plutôt du genre à les empêcher d'entrer dans son monde de noirceur. Mais alors que Darius essayait de le rassurer, de lui dire qu'il était plus fort que ses démons, Hadès n'en croyait pas un mot. Car la nuit venue, il s'effondrait sur lui-même, comme un château de cartes. Il se passa une main dans les cheveux, en soupirant face aux caresses de Darius.
« Je sais que mes parents n'étaient pas de bons parents, et que Zeus était un véritable connard. Mais j'angoisse la nuit venue. C'est comme ça parce que je suis seul. J'ai besoin de quelqu'un pour prendre soin de moi la nuit. Je suis bien trop solitaire et détaché quand le soleil se lève. Tellement que ça me retombe sur la gueule la nuit. Et puis j'ai reçu un coup de téléphone de ma mère récemment. Mon frère serait en ville prochainement… Enfin bref, tout ça pour dire que j'aimerais que tu sois bien plus souvent là. Avec moi. »
Se levant, Hadès se laissa faire. Il était tard et sa crise d'angoisse avant son arrivée avait été violente. Dans son bureau que Darius ne verrait pas ce soir, il y avait des bris de verre absolument partout au sol. Tous ses verres y étaient passés. Alors il se dit qu'une douche ne serait pas de refus en effet. Il suivit Darius pour finalement se déshabiller et entrer dans la douche avec lui. Le serrant contre lui, l'eau chaude lui faisait un bien fou. C'est après cela qu'il se sécha et enfila un boxer pour amener Darius dans son lit, dans lequel il se blotti en soupirant. Il se cala sur le torse du brun pour lui caresser la peau, faisant des ronds avec ses doigts sur son torse.
« Je t'aime Darius… Je n'ai pas envie que tu m'abandonnes… Reste auprès de moi pour toujours… »
Sa voix avait été presque enrouée quand il annonça ses sentiments. Il ne regardait pas tout de suite Darius, mais posa enfin ses yeux sombres sur lui avec une tendresse et un sourire doux sur le visage.
Vient me voirHadès x Darius « Pourquoi? » Fut la seule chose que je parvins à prononcer lorsqu’il affirma qu’il tenait à moi en tant que personne et de façon plus pointue que ce que je le supposais. Après tout, il m’écrivait de jolis trucs sur internet pour ensuite disparaitre quelques jours…pour réapparaitre. C’était toujours mon corps dont il avait besoin, mes bras, mais moi en tant qu’humain…aucune idée. Encore cette nuit, c’était mes bras qu’il avait d’abord réclamé et notre relation avait clairement commencé avec mon achat. Il était riche, je n’étais rien. Oui, j’avais de la difficulté à croire qu’il avait vraiment besoin de quelqu’un comme moi dans sa vie. J’étais toxique, j’avais toujours été toxique. Mes parents me l’avaient assez répété lorsque j’étais plus jeune et fragile.
Mes mots ne trouvent pas le moyen de calmer son âme, je le vois bien dans sa façon de soupirer. Pourtant, je pensais avoir raison dans les propos que je lui tenais. Oui, je croyais vraiment qu’il était plus fort que ses sombres souvenirs et que tout ses démons. Après tout, il était fort et intelligent. Puissant. Un vrai héritier du nom qu’il portait comme une couronne. Je l’écoute parler. Mentionné le nom de son frère, Zeus, son besoin d’avoir quelqu’un avec lui la nuit pour le rassurer -d’où ma présence ici…et à chacune de nos rencontres en fait puisqu’on ne s’était jamais vu en plein jour- et le fait que son frère -ouais, encore lui- était maintenant en ville. Los Angeles était grand, pourquoi sa présence l’affectait tant que ça. « Ce n’est pas parce que ton frère est ici que tu es obligé de le voir, tu sais. Los Angeles est grand et c’est ton royaume, il n’a rien à faire ici. Ici, tu es respecté, riche et, le plus important, c’est chez toi. Ne laisse pas son ombre te terroriser de la sorte » Dis-je doucement en tentant de le convaincre. Sauf que bon, je n’avais pas vraiment le pouvoir de convaincre quiconque. Plus maintenant. « Je suis venu à chaque fois que tu m’as réclamé Hadès. À chaque nuit. » Rajoutais-je pour compléter le fait qu’il avait mentionné avoir besoin de moi pour réussir à dormir.
J’étais donc en fait, une sorte de peluche. Je commençais de plus en plus à comprendre ma place, quoi que ça ne devrait même plus m’étonné. Je me lève et je le conduis à sa douche afin qu’il se réchauffe un peu sauf que je ne m’attendais pas à ce qu’il m’attire avec lui sous le jet d’eau chaude. C’est que bon, moi je porte encore mes vêtements! Soupirant en me rendant compte que mon haut allait sans doute être ruiné définitivement, je le retire et je le jette sur le sol. « Bon d’accord, moi aussi je prends ma douche » Dis-je en tentant de ne pas compter mentalement combien de vêtement utilisable il me restait. De nouveau, je suis pris en attaque de peluche et je lui caresse le dos et la nuque. « Ça va, je suis là » Répétais-je pour ce qui semblait être la centième fois de la journée. Par chance, la douche ne dura pas très longtemps et nous sortîmes pour nous sécher un peu…enfin, après que j’eus retiré mon jeans et mon boxer également.
La serviette attachée autour de ma taille, mes cheveux de plus en plus frisés, je l’ai rejoint dans sa chambre. C’était l’unique pièce de cette maison que je connaissais vraiment. Lentement, je me suis couché dans son lit en retirant ma serviette et j’ai caressé sa chevelure alors qu’il s’empressait de coller sa tête à mon torse et à dessiner de petits ronds sur ma peau. Un frisson de contentement fit légèrement spasmer mon corps.
« Hein? » Croassais-je en baissant mon regard vers lui. Sauf qu’il ne me regardait pas. Je devais avoir halluciné à cause des faux espoirs qu’avaient nourrit. « Quoi? » Demandais-je alors qu’il levait son regard si tendre vers moi. Je n’avais jamais vu autant de chaleur dans son regard qu’à ce moment-là. Mon cœur -ce putain de traitre- commença à tambouriner furieusement dans ma poitrine et il était certain qu’il devait l’entendre puisqu’il avait l’oreille coller contre mon torse. « Hadès…ne dis pas des choses que tu regretteras au matin quand tu ne seras plus angoissé » Dis-je doucement en sentant mon cœur se déchirer à cette parole. Parce qu’au matin, lorsqu’il me dirait que c’était sous le coup de son mal être qu’il avait prononcé ces paroles, ça me ferait mal. Beaucoup trop mal. J’avais espéré presque depuis notre première rencontre de devenir quelque chose de plus qu’un simple corps pour cet énigmatique homme, mais je m’étais fait à l’idée que ça n’arriverait pas…et là, il me disait m’aimer? Moi? Pourquoi ça me faisait aussi mal d’espérer que ça soit réellement vrai? Mon regard plongé dans le sien, je tente de sonder son âme. Était-ce des paroles dû à son angoisse ou était-ce vraiment vrai?
Pouvait-on aimer un chat de gouttière dont personne n’avait jamais souhaiter la présence?
Accueil
![Viens me voir... [ft. Darius L. Mercado] Empty](https://2img.net/i/fa/empty.gif)
Mar 13 Juil - 18:31
