Matteo ne tarderait pas à regagner le sable fin de la plage. Un spot qui attirait de plus en plus de monde, surfeurs aguerris comme amateurs. L'agent immo' faisait partie de la seconde catégorie, appréciant plus que de raison cette sensation de glisser sur l'eau et de laisser le reste s'envoler au gré des rouleaux. Il ne pensait plus qu'à camper sur ses deux jambes et à l'eau qui léchait la planche. A pieds pour faire les quelques derniers mètres qui le séparait du spot - ses planches ne rentraient pas dans la Chevrolet - Matteo était déjà en tenue de combat. Prêt depuis qu'il avait quitté son appartement et qu'il avait été déposé par un ami de passage dans le coin. Il afficha un sourire, le regard déjà posé sur l'étendue bleue ; ses pieds s'enfonçant dans le sable de plus en plus meuble à mesure qu'il s'approchait de l'eau. Wyatt, dit-il en reconnaissant, même de dos, une bonne connaissance. Plus qu'un comparse de surf, il était devenu un ami avec les années qui passaient. C'était le coin dans lequel ils se retrouvaient à chaque fois qu'ils surfaient ensemble. ça me fait plaisir de te voir, tu ne peux pas savoir, ajouta Matteo avec un sourire qui s'élargissait. Quand on se voit, ça sent toujours les beaux jours ! ajouta Matteo en se maintenant contre l'une de ses planches personnelles. En temps normal, rangées et dressées droites comme des piquet dans le dressing de son chez-lui. Un dressing qu'il aimerait de plus en plus déménager dans un autre appartement, un qu'il partagerait avec l'italienne qui était entrée dans sa vie un an plus tôt. Et dont il ne voulait jamais la voir en sortir. Elle était l'une des raisons pour lesquelles il faisait autant d'heures à l'agence, passant aussi bien en revue les annonces pour ses clients que pour eux deux. Sans compter le projet de déménagement de Naleya.
Ce spot était clairement un de mes endroits préférés à Los Angeles, juste après le gymnase où j’exerçai ma profession. Le Basket était ma passion première certes, mais depuis que j’étais gamin le surf était lui aussi un sport qui me tenait à cœur. Dès que j’en avais l’occasion, je prenais une de mes planches et je venais retrouver les vagues de Malibu. D’ailleurs, je faisais en sorte de partager cette passion avec mes fils dès qu’ils me le demandaient. Je regardais les vagues s’écrasaient sur le sable, aujourd’hui était le jour idéal pour aller surfer, l’océan m’offrait ce qu’il fallait pour en profiter au moins quelques heures. Matteo, je reconnaissais cette voix qui s’approchait de moi, je souriais à mon ami qui tenait lui aussi ça planche de surf sous le bras. Je me doutais que tu ne devais pas être loin. dis-je dans un petit sourire. Parce qu’ici, c’était en quelque sorte notre point de rendez-vous depuis des années, c’était d’ailleurs à cet endroit même que j’avais fait sa connaissance. ça c’est sur… il faut profiter des beaux jours avant que le froid n’arrive. dis-je d’un simple mouvement de tête. Non pas que l’hiver et le froid me faisaient fuir, bien au contraire, ça ne m’empêcher en aucun cas une petite session de surf. J’avais tout le matériel nécessaire qui me permettait d’en faire toute l’année et j’étais conscient que c’était la même chose pour mon ami. Comment tu vas ? Tu viens souffler un peu après une semaine de boulot ? être gérant de sa propose agence immobilière était un sacré défi et Matteo relevait ce dernier avec brio. J’étais content qu’il réussisse sa vie professionnelle et j’avais également appris par lui-même que sa vie sentimentale était également une réussite. C’est toujours l’amour fou avec ta belle Italienne? demandais-je alors que je voyais déjà le sourire de Matteo se dessinait sur le coin de ses lèvres.
Wyatt était le type d'ami avec lequel Matteo aimait autant s'affranchir de la gravité sur une planche de surf qu'aller boire des verres pour refaire le monde, sans regarder l'heure qui tournait. Un mec abordable, bien sous tous rapports. Comme tu vois, dit-il Matteo en ouvrant son bras gauche, l'autre tenant toujours fermement sa planche. Seul rempart entre lui et la puissance de l'eau une fois qu'il serait bien en place dessus. Prêt à s'offrir les déferlantes. Je te le fais pas dire, dit Matteo en opinant du chef, le regard se perdant déjà sur les vagues qui s'écrasaient un peu plus loin. La plage allait rapidement se remplir d'amateurs de la discipline. Ecoute, ça va super bien. Et toi alors, quelles sont les nouvelles ? Je sais que ça peut aller très vite dans le monde de Wyatt Stevens, plaisanta l'agent immo en échangeant un regard avec le joueur de NBA. Une sacrée carrière avec une tête sur les épaules, ça faisait sacrément plaisir à voir. Toujours, répondit Matteo avec un large sourire. Celui qu'il affichait à chaque fois que le prénom Maria s'invitait dans la conversation. A chaque fois que ses contours se superposaient au paysage qu'il avait là, sous les yeux. Maria, il l'avait dans la peau. Et pour être tout à fait franc, on cherche justement à s'installer ensemble. Un appartement à Santa Monica dans l'idéal ; comme on a déjà à la fois nos habitudes et nos emplois respectifs dans le secteur. Le début d'une nouvelle aventure ! Le sourire de Matteo s'élargit, autant pour l'adrénaline qui était en train de monter à la vue de la mer que pour le projet de vie qu'ils avaient avec Maria. Enfin. ça te dit d'aller tâter de la vague ? proposa Matteo alors qu'ils étaient parés tous les deux. Il profita des centaines de mètres qui les séparaient de l'entrée de l'eau pour interroger Wyatt. Comme tu as lancé le sujet... il n'y aurait pas une belle femme dans ta vie en ce moment ? demanda t-il avec curiosité, un sourcil arqué. S'il se doutait que rencontrer du beau monde avec deux garçons à la maison ne devait pas être facile, il connaissait assez Wyatt et son tempérament séducteur. Lui avant qu'il ne croise les lèvres de Maria au détour d'un verre de trop.
Je respirais l’air marin à plein poumons, c’était agréable de sentir autre chose que la pollution des transports de la ville et je m’estimais réellement chanceux de pouvoir m’évader de cette manière. Entre mes enfants et ma carrière, ce n’était pas toujours facile de prendre du temps, surtout lors des semaines où ils étaient à la maison. Sauf qu’aujourd’hui ils étaient chez leur maman jusqu’à dimanche soir, c’était donc le moment pour moi d’en profiter avant leur retour de ce soir. Je souriais quand j’apercevais Matteo, mon pote de surf que je connaissais depuis des années. Ça fait plaisir de te voir en tout cas. C’était une chance de se croiser par ici, surtout avec nos emplois respectifs bien chargés la semaine. Profitons des beaux jours avant qu’on ne se les caille trop. dis-je alors que je lui adressais un petit clin d’œil. A cette heure-ci, il n’y avait pas encore trop de monde sur la plage, ni sur les vagues, mais je savais que d’ici peu, les autres surfeurs viendrait eux aussi tâter de la vague, tout comme nous. Ouais. Ben écoute tout va bien de mon côté également. Que ce soit le pro’ comme le perso’. Je n’étais clairement pas un mec à plaindre puisque, pour l’instant, tout me réussissait. Il souriait quand j’abordais le sujet de sa petite amie et j’étais réellement content de le savoir enfin heureux. C’est une superbe nouvelle ça, vous devez avoir hâte de trouver votre futur chez vous. Parce que vivre avec sa moitié n’était pas rien et je comprenais qu’ils veuillent ça. Une nouvelle aventure s’offrait à lui et j’espérais qu’ils trouvent leur appartement de rêve. Carrément même! dis-je en regardant mon ami puis nos deux planches. Je fermais mon sac à dos et l’on commençait à marcher vers l’immensité bleue alors qu’il commençait à me questionner. Il se peut que oui… Je souriais à mon tour alors que je pensais à cette belle brune qui prenait de plus en plus de place dans ma vie. En fait, je suis retombé sur une amie de mon adolescence il y a quelques semaines… ça fait drôle de dire ça, mais je ne pense qu’à elle. Si bien que depuis cette rencontre, plus aucune femme ne m’intéressait, moi qui rentrait souvent avec une nouvelle inconnue, depuis que j’avais embrassé Roxy, tout avait changé. Les pieds dans l’eau, les vagues venaient doucement s’écraser sur nous, je regardais les quelques surfeurs au loin qui attendaient une bonne vague pour se lancer et d’ici quelques petites minutes, on serait à leur place.
Deux gamins à l'approche des coups de minuit un 24 décembre au soir. C'était l'impression qui gonflait dans la poitrine de l'agent immo à chaque fois qu'il mettait les pieds dans le sable et les pieds dans l'eau, sa planche en effleurant chaque centimètre carré. L'envie de s'y aventurer sans tarder, complètement affranchi des dangers potentiels. Avec pour seule idée en tête, ces moments de liberté qu'il partageait avec Wyatt. Tu sais bien que le plaisir est partagé, dit Matteo avec un mince sourire, le regard oscillant entre l'horizon et les traits de son ami. Oui, c'est euphémisme... Enfin, me concernant, glissa l'agent immobilier avec un sourire qui s'élargissait. Presque un an que Maria partageait sa vie. Et Matteo espérait que de nombreux autres anniversaires suivraient, dans l'idéal dans un appartement bien situé. Et à terme une maison avec jardin, peut-être d'ici quelques années. J'ai commencé à contacter quelques "collègues" du secteur, précisa Matteo. ça fait à peine un an qu'on est ensemble avec Maria mais j'ai l'impression que c'est le bon moment, la bonne personne. Le timing parfait, en somme, Il se savait plus que chanceux d'avoir Maria dans sa vie. Il se peut, vraiment ? plaisanta t-il avant d'ajouter, Allez, tu m'en as déjà trop dit. Maintenant, je vais avoir besoin de plus de détails, dit Matteo avec une tape amicale sur l'épaule de Wyatt. La planche de Matteo, à l'instar de celle de son ami, vint lécher l'eau. Le temps avait l'air de se maintenir mais la température de l'eau peinait à remonter. Il fallait en vouloir pour mettre les pieds dedans. Une simple amie ou... elle a déjà été plus ? demanda Matteo avec curiosité, remontant la fermeture de sa combinaison pour projeter sa peau des gerbes d'eau et du vent.
Un regard échangé entre Wyatt et Matteo suffit à lancer les hostilités. A mesure que ses pieds s'enfonçaient dans le sable meuble et que le niveau d'eau montait, enveloppant ses mollets puis le haut de ses cuisses ; Matteo grimpa sur la planche pour se laisser glisser sur quelques mètres. Histoire de se refamiliariser avec les éléments qui l'entouraient. Lui qui avait l'habitude de fouler le sable avec Rex à ses côtés lors de ses footings réguliers tendait les deux bras pour retrouver son équilibre. Avec un "O" de la main droite, il indiqua à Wyatt que tout allait bien.
Accueil
Dim 19 Sep - 15:29
Matteo ne tarderait pas à regagner le sable fin de la plage. Un spot qui attirait de plus en plus de monde, surfeurs aguerris comme amateurs. L'agent immo' faisait partie de la seconde catégorie, appréciant plus que de raison cette sensation de glisser sur l'eau et de laisser le reste s'envoler au gré des rouleaux. Il ne pensait plus qu'à camper sur ses deux jambes et à l'eau qui léchait la planche. A pieds pour faire les quelques derniers mètres qui le séparait du spot - ses planches ne rentraient pas dans la Chevrolet - Matteo était déjà en tenue de combat. Prêt depuis qu'il avait quitté son appartement et qu'il avait été déposé par un ami de passage dans le coin. Il afficha un sourire, le regard déjà posé sur l'étendue bleue ; ses pieds s'enfonçant dans le sable de plus en plus meuble à mesure qu'il s'approchait de l'eau. Wyatt, dit-il en reconnaissant, même de dos, une bonne connaissance. Plus qu'un comparse de surf, il était devenu un ami avec les années qui passaient. C'était le coin dans lequel ils se retrouvaient à chaque fois qu'ils surfaient ensemble. ça me fait plaisir de te voir, tu ne peux pas savoir, ajouta Matteo avec un sourire qui s'élargissait. Quand on se voit, ça sent toujours les beaux jours ! ajouta Matteo en se maintenant contre l'une de ses planches personnelles. En temps normal, rangées et dressées droites comme des piquet dans le dressing de son chez-lui. Un dressing qu'il aimerait de plus en plus déménager dans un autre appartement, un qu'il partagerait avec l'italienne qui était entrée dans sa vie un an plus tôt. Et dont il ne voulait jamais la voir en sortir. Elle était l'une des raisons pour lesquelles il faisait autant d'heures à l'agence, passant aussi bien en revue les annonces pour ses clients que pour eux deux. Sans compter le projet de déménagement de Naleya.
Surfing is the state of mind, september 21’