Oh, the misery everybody wants to be my enemy

Oh, the misery everybody wants to be my enemy

ft. Andreas Martens

La colère n’était pas une émotion que Tobias ressentait souvent ou avait du mal à gérer. Non. En général, il était plutôt calme, réfléchi et son sang était aussi froid qu’un iceberg. Mais cette fois, les choses étaient différentes. Cette fois, Andreas remettait en question leur relation, sa fidélité et ses sentiments. Ca, il ne pouvait pas l’accepter, c’était bien trop difficile. Il lui était donc presque impossible de garder son calme et il eut l’impression l’espace d’un instant qu’il ferait mieux de partir afin de ne pas dire ou faire une chose qu’il aurait regrettée. Et puis, alors qu’il allait abandonner, s’avouer vaincu, Andreas se rapprocha et le prit dans ses bras pour le serrer aussi fort que possible. Évitant les tuyaux de dialyse, Tobias le serra également contre lui, légèrement moins fort, mais profitant de la douceur du moment pour fermer les yeux et respirer le parfum du blond. Cette situation l’épuisait, mais il ne l’aurait échangée pour rien au monde. Il aimait Andreas, même s’il n’arrivait pas à le lui dire. Le simple fait de l’étreindre avait fait descendre sa tension d’un cran et son corps tout entier se relaxait tandis qu’ils se serraient l’un contre l’autre. En entendant la question qu’il lui posa à nouveau, Tobias s’écarta, posant une main sur chaque joue de son petit ami, le forçant à le regarder droit dans les yeux.

« Je te le promets. Y’a que toi, Andreas. Rien que toi. Je… »

Il se mordit l’intérieur de la joue après s’être arrêté de parler, lançant un regard suppliant au blond. Il n’y arrivait toujours pas, n’y arriverait peut-être jamais, mais il continuait d’essayer. Il ferma les yeux une seconde et soupira, déposant un baiser sur le front de son petit-ami.

« C’est promis. Il n’y a plus rien et il n’y aura plus jamais quoi que ce soit. »

 Oh, the misery everybody wants to be my enemy

Oh, the misery everybody wants to be my enemy

ft. Andreas Martens

La tension semblait retomber petit à petit entre les deux hommes et Tobias s’apaisa. Toute cette conversation l’avais mis sur les nerfs, mais il était capable de passer outre, à présent que tout était dit et clair. Un léger sourire étira ses lèvres l’espace d’un instant en sentant les lèvres d’Andreas se poser sur sa joue et il soupira longuement, fermant les yeux.

« T’as raison. Et oui. Ce serait bien qu’on se voie. Un film, chez toi ? »

Il n’avait pas envie de beaucoup plus, simplement se retrouver en la présence de son petit-ami, partager un moment calme loin de la tension qui avait régné entre eux durant ces quelques minutes. Une soirée tranquille, comme ils en avaient pris l’habitude. Alors que le calme revenait peu à peu en lui, il se tendit en entendant les paroles du blond. Il ne laissa cependant rien transparaître et secoua la tête, regardant autour de lui pour être sûr qu’ils étaient seuls avant de déposer un baiser qu’il voulait rassurant sur le front d’Andreas.

« Ça m’étonnerait. T’en fais pas, ok ? Penses pas à lui, c’est un connard. »

C’était très loin d’être faux, c’était notamment pour ça que Tobias avait arrêté de coucher avec lui. Mais ce mec était aussi très observateur et calculateur. S’il avait compris ce qu’il se passait entre eux... C’était dangereux. Mais tout ça ne devait pas inquiéter Andreas. C’était à lui de régler le problème. Il le quitta quelques secondes plus tard pour se remettre au travail, gardant dans un coin de son esprit l’idée qu’il devrait bientôt avoir une conversation avec Jack.


La soirée était déjà bien entamée lorsque Tobias descendit de sa moto et enleva son casque. La fin de sa journée s’était déroulée sans encombres mais il avait dû rester bien plus longtemps que prévu pour opérer en urgence sur l’appendice perforée d’une petite fille. C’était une procédure de routine qu’il maîtrisait à la perfection mais qui prenait malgré tout du temps. C’est donc courbaturé et épuisé qu’il poussa la porte d’entrée de l’immeuble de son petit-ami, grimpant rapidement les escaliers jusqu’à son appartement. Il fut surpris de trouver la porte non-verrouillée et il entra, fermant derrière lui.

« Andreas ? T’es là ? La porte était ouverte... Désolé une intervention m’a fait finir plus tard que prévu, t’as eu mon message ? »

 Oh, the misery everybody wants to be my enemy

Oh, the misery everybody wants to be my enemy

ft. Andreas Martens

Tobias était épuisé de sa journée et il n’avait qu’une envie : se mettre au lit, serrer Andreas tout contre lui et s’endormir sans penser à quoi que ce soit d’autre. Il était tellement fatigué qu’il allait même proposer d’oublier le film. De toute façon, vu l’heure, c’était certainement plus raisonnable. Lorsqu’il était entré, l’absence de bruit l’avait conforté dans son idée. Son petit-ami dormait peut-être déjà, à vrai dire. Il hésita une seconde à rebrousser chemin pour le laisser se reposer, mais il se stoppa en entendant sa voix. Un petit sourire étira ses lèvres lorsqu’il le vit émerger de sa chambre, l’air tout endormi. Il répondit à son baiser et, avant qu’il ait le temps de dire ou faire quoi que ce soit, le blond l’entraînait vers la chambre.

« Désolé de t’avoir réveillé. J’suis épuisé auss... »

Il s’arrêta lorsque Andreas le poussa sur le lit et se mit à l’embrasser avec passion. Oh. Il sourit contre ses lèvres et l’entraîna avec lui tandis qu’il s’allongeait, tournant légèrement pour qu’ils se retrouvent face à face sur le matelas. Il posa les mains sur ses joues et mit doucement fin au baiser, souriant toujours.

« Quel accueil. Je pensais que j’allais me faire engueuler après autant de retard, moi... »

Il glissa une main dans ses cheveux et déposa un baiser sur son front avant d’y coller le sien, soupirant.

« Je suis vraiment désolé, j’avais pas prévu de devoir rester aussi tard. On peut toujours regarder un film si tu veux ou commander un truc à manger. Tout ce que tu veux. Pour me faire pardonner ? »

 Oh, the misery everybody wants to be my enemy

Oh, the misery everybody wants to be my enemy

ft. Andreas Martens

Cet accueil en fanfare lui faisait plaisir, mais Tobias savait que les choses n’iraient pas plus loin. Ils s’étaient déjà caressés, étaient allé plus loin que des baisers, mais il voulait qu’ils prennent leur temps. Andreas n’était pas à l’aise avec tout ça et lui, étrangement, ne sentait pas un réel besoin de passer à l’étape suivante. Il appréciait le temps qu’ils passaient à deux, à regarder des films ou des séries idiotes, à manger en discutant tranquillement de leurs journées respectives, ou même à ne rien faire du tout. Chaque moment qu’ils passaient ensemble était de qualité, à ses yeux, et ne nécessitait pas forcément de glisser vers quelque chose de sexuel. Alors forcément, il n’avait pas saisi le message que son petit-ami tentait de lui transmettre, lui qui ne pensait absolument pas à tout cela. Quand le blond lui exposa le fait qu’il n’avait pas compris, il fronça donc les sourcils mais avant qu’il ait eu le temps de dire quoi que ce soit, Andreas se redressa pour se positionner au-dessus de lui, l’embrassant à nouveau. Tobias ouvrit les yeux en grand, haussant les sourcils, en comprenant enfin ce qui était en train de se passer. Bien vite, les lèvres de son petit-ami se retrouvèrent sur la peau de son cou et ses paupières se fermèrent tandis qu’il soupirait, savourant cet instant hors du temps. L’une de ses mains se glissa dans les cheveux blonds et, avant qu’il soit tout à fait incapable de se contrôler, il tira légèrement dessus, retrouvant le regard d’Andreas.

« Qu’est-ce que tu fais ? »

Il lui sourit doucement, sa main se déplaçant sur sa joue, mais c’est l’inquiétude qui primait sur ses traits, dans le fond de ses yeux. Il ne pouvait plus nier ce qu’il essayait de faire, mais il refusait que quoi que ce soit ne se passe. Il se redressa à son tour, gardant le plus jeune sur ses genoux et sa main sur sa joue.

« Andreas... Je ne veux pas que tu te sentes obligé de quoi que ce soit, ou que... On avait dit une soirée tranquille. On est épuisés tous les deux, on va juste dormir, ok ? Et manger, aussi. Je meurs de faim. »

 Oh, the misery everybody wants to be my enemy

Oh, the misery everybody wants to be my enemy

ft. Andreas Martens

Bien sûr, les choses finiraient certainement par changer entre eux. Andreas n’était pas prêt, mais Tobias espérait qu’un jour, il le serait. Il n’avait pas vraiment pensé à ce qu’il se passerait si cela ne changeait pas, mais il ne voulait pas s’y attarder pour l’instant. Il aimait le blond et c’était tout ce qui comptait à cet instant précis. Pour le reste, ils avaient encore le temps. Ce qui l’embêtait particulièrement ce soir, c’était le timing. Ils venaient juste de se disputer assez sévèrement et la confiance des deux en avait prit un coup. Il n’avait aucune envie que leur première fois se déroule dans ce genre de circonstances, juste parce qu’Andreas voulait le rassurer ou il ne savait trop quoi. Ce n’était absolument pas une bonne raison de se lancer dans ce genre d’échanges. Il expliqua donc à son petit-ami son point de vue sur la chose et proposa qu’ils passent à quelque chose de plus reposant et impliquant bien plus de vêtements. L’atmosphère changea alors du tout au tout et Tobias sentit son estomac s’alourdir. Andreas avait détourné le regard, mais le chirurgien avait bien aperçu la petite étincelle triste dans le fond de ses yeux. Il eut une moue triste en ayant la confirmation de ce dont il se doutait, puis serra le blond tout contre lui, essayant de le faire se sentir en sécurité. Il ne savait pas pourquoi c’était aussi important pour lui, de le faire se sentir rassuré et en sécurité, mais c’était l’une de ses priorités. Il posa donc son menton sur le sommet de son crâne et le serra contre lui, le berçant doucement de gauche à droite.

« Peut-être... Mais juste si t’en as envie. J’ai aucun conseil à te donner, j’ai jamais ressenti ce genre de chose. Pour moi, le sexe a toujours été un genre d’échappatoire, d’aide pour relâcher la pression, rien de plus. Tout ce que je peux te dire, c’est qu’il y a pas de moyen de rendre les choses plus faciles, parce qu’il faut pas les rendre plus faciles. Si tu y arrives pas, c’est que c’est pas le moment, et c’est tout. Forcer les choses ça servira absolument à rien à part te mettre mal et te donner une mauvaise image de tout ça. »

Il n’était pas passé par là, mais c’était la même chose dans beaucoup d’autres situations. Il espérait juste qu’Andreas s’enlèverait cette idée du crâne avant de faire quelque chose qu’il regretterait. Ce soir, Tobias avait su calmer les choses, se rendre compte de ce qui était en train de se passer. Il n’était pas certain de pouvoir le faire la prochaine fois.

« Je veux pas que tu te forces, j’attendrai jusqu’à ce que tu sois prêt. On a tout le temps de la terre. »