Le deal à ne pas rater :
Cartes Pokémon EV6.5 : où trouver le Bundle Lot 6 Boosters Fable ...
Voir le deal

LOS ANGELES, A L'ANCIENNE :: Archive 2021 :: Archive RpsPartagez

 (stan) as it was

Aller à la page : Précédent  1, 2, 3, ... 10, 11, 12  Suivant
Wolf Blumhardt
homo stanosaurus sous ultraviolets
Wolf Blumhardt
https://laal.forumactif.com/t8473-wolfgang-blumhardt-o-back-thathttps://laal.forumactif.com/t8713-wolf-we-be-all-night-lovehttps://laal.forumactif.com/t8480-carte-de-wolf-blumhardt
#  (stan) as it was - Page 2 EmptyMer 25 Jan - 19:50

AS IT WAS


Lèvres toujours distraites par l'ombre d'un sourire, la fourchette qui vient piocher dans nos deux assiettes copieusement ; j'ai toujours aimé manger, ça rendait dingue ma mère qui était obligé de faire le double des portions quand j'étais adolescent, juste parce que mes hormones me poussaient à tout dévorer. Mon ventre un peu calmé, maintenant que j'ai bien dégommé ma carbonade et ton welsch ; enfin, j'ai essayé, parce que tu m'as retiré ton assiette, me faisant dresser un sourcil et fondre la bouche quelques instants. Et puis la lumière était revenue, j'avais terminé mon assiette, laissé tomber mes épaules contre le dossier, tomber mes pieds sur le sol, délaissant tes jambes, laissé tomber aussi un second round de duel de regards, parce que même si je pourrais tous les gagner sans hésiter, toi tu joues pas fair-play, plantant tes pupilles dans les miennes un peu trop intensément. Ma main vient frotter le haut de mon dos alors que je laisse ma nuque plier pour que ma tête rejoigne le ciel, dans une grande inspiration. T'es en train de bouder, je l'ai capté presque direct. Pas très compliqué ; tes yeux battent moins vite, tu te mords les joues et tu arrêtes de sourire comme un crétin. Et surtout, comme tu l'avais prouvé à l'instant, tu abandonnais les eye contacts, préférant à ma belle gueule la vue de ton assiette presque vide. Ta fourchette tombe sur le bord, je ferme les yeux quelques instants. T'abuses et tu me rends complètement dingue quand tu te comportes comme ça. Mais je ne peux rien te dire, puisque sinon tu prendras la mouche et ça va niquer le reste de la journée. Du coup, tu me réponds sur un ton monotone, le regard fuyant, le bâton de tabac le long du tympan. "C'est pas à côté mais ça va. On prendra un vélo ou une trottinette." Fin sourire à nouveau, tentant d'accrocher le tien. Mais t'es une vraie tête de lard et c'est fort probable que même si je te donnais le bonheur absolu à cet instant, tu trouverais le moyen de te forcer à tirer la tronche. "Tu montes derrière, par contre. J'ai pas confiance en ta conduite. Allez, ramène-toi." Manteau qui emporte dans une légère tornade les odeurs de frites un peu plus loin, mêlées aux effluves du parfum floral de mamie. Au comptoir, je te sens t'échapper pour retrouver l'air frais qui se teindra d'un peu de tabac. Ma carte qui glisse sur l'écran, paiement accepté, je laisse le pourboire en cash et je te rejoins.

Franchissant la porte, je te pousse à peine, main dans le bas de ton dos peut-être un peu appuyée, pour te passe devant. Je remets mon col, les yeux qui cherchent partout le transport idéal, en vain. Comme à chaque fois, ta nicotine vient hanter mon nez, me donne envie d'en griller une aussi, mais je t'évite du regard pour ne pas céder ; en plus, tu m'enverrais sûrement bouler. Doigts qui tapotent ton dos alors que je commence à marcher, pour te donner la bonne impulsion. Je suis toujours hyper tactile, la paume qui dessine les silhouettes, les phalanges qui glissent autant que les lèvres sur des peaux d'amis, marques d'affection folles qui me prennent comme ça. Avec toi, je suis plus réservé. Déjà, parce que je ne veux pas que tu te fasses des idées, que tu tombes raide dingue de moi, que je te fasse du mal. Ensuite, parce qu'il y a un truc chelou avec toi, et que je sais pas ce que c'est, je veux pas te faire flipper ni que tu me prennes pour un dingue. Beaucoup de pensées, et pour une fois je suis muet plus d'une minute. Tu dois exulter, liebe. "C'était bon, vraiment trop bon. Je suis bien content que tu m'aies suivi dans mon délire." Rapide regard, puis les pupilles qui vont chercher sur les trottoirs le moindre truc à roues, se perdant plutôt sur des démarches et des tissus. Mauvaise habitude, j'arrête de mater. "On va finir par y aller à pied, ou en bus. J'aime pas le bus. Tu sais quelle ligne il faut choper ?" Ça recommence, la langue qui s'emballe, devient elle-même long rouleau de bitume qu'aucun véhicule ne veut visiblement dévaler aujourd'hui. Puis le Graal, le sésame, l'image figée. "Nickel. Ça fera l'affaire, viens !" Ma main qui agrippe la tienne, entame un léger pas de course - désolé pour ta cigarette qui finit son chemin dans les égouts, en m'arrachant une grimace de culpabilité - puis se détache uniquement quand je suis sûr d'avoir la priorité sur le vélo rouge qui trône en face de nous. Sur la selle, un autocollant blanc, des pixels noirs, un cadre, une inscription scanne-moi... Une ride se forme, mes yeux interloqués. "Ça veut dire quoi ça ? Je comprends pas."

AVENGEDINCHAINS
Stanislas Vacaresco
Drop in the ocean
Drop in the ocean
Stanislas Vacaresco
#  (stan) as it was - Page 2 EmptyVen 3 Fév - 17:15

Stan & Wolf
as it was


Yeux levés au ciel de façon archi exagérée – parce que je suis comme ça – pour lui faire comprendre que l’idée m’emballe pas plus que ça. Vélo ? Trottinette ? On a quoi, 8 ans ? On pourrait pas plutôt y aller en taxi, comme des gens civilisés ? Nan, faut qu’monsieur soit original, putain. Même pas envie de répondre à sa pique, je me lève et me taille. Enfin, pas trop loin non plus. Juste devant, histoire de m’en fumer une avant qu’il ait encore une brillante idée de merde. Quand il sort, il décide de foutre une main dans mon dos pour me pousser vers l’avant et je me décale d’un pas, en silence. Il se prend pour qui sérieux ? Mais sa main reste là et j’ai la flemme de lutter plus. Tant pis. Le contact, en général, j’adore ça. Plus on s’touche, mieux j’me porte. Mais là, j’ai pas envie. Peut-être que me faire traiter de gamin m’a atteint un peu plus que je l’aurais pensé. On pourrait se dire que je suis vraiment teubé, que je pourrais juste me casser et rentrer chez moi. Enfin, mon chez-moi du moment. Mais j’y ferais quoi, au juste ? Autant rester là et faire chier Wolf jusqu’à ce qu’il me donne à nouveau envie de le toucher de partout. Ça devrait pas tarder, me connaissant. Il parle encore et je l’écoute pas, plus par habitude de le laisser raconter ses trucs que par envie de lui faire la gueule. Sérieusement, faut qu’il la ferme un peu des fois. Je comprends qu’il me pose une question et j’hausse juste les épaules en réponse, pas vraiment intéressé. T’façon il pourrait se faire les questions et les réponses tout seul, on en est à ce point. J’suis presque sûr que c’est ce qu’il fait en règle générale. Toujours besoin de parler et de raconter un truc, même quand il est tout seul. Ce que ça doit être fatigant putain. Il commence à parler de bus et ça me parle d’un coup bien plus. Pas besoin d’avoir l’air d’un débile sur une trottinette de merde, ou d’utiliser mes jolis petits muscles sur un vélo à la con. Sauf qu’avant que j’aie pu ne serait-ce que réagir, il m’écartèle le bras en m’entraînant à vitesse grand v vers je sais même pas quoi, faisant au passage tomber ma merveilleuse clope à peine à moitié fumée. Oh putain c’est moi qui vais le fumer, là. On s’arrête devant un vélo pourri mais mon regard meurtrier est fixé sur lui.

« Putain mais t’es sérieux là ? Deux fois ? Deux putain de fois ? T’as idée de combien ça coûte ces merdes ? »

Bon, le connaissant il va pas trop se faire prier pour me repayer un paquet, mais merde. Fait chier. Va vite falloir que je trouve un paquet à refiler ou une connerie à faire pour quelqu’un parce qu’à ce train-là j’vais vite finir à court. Pas du genre à me soucier de grand-chose, mais y’a un truc que je garde globalement pour moi ces derniers temps et c’est ma situation financière plus que déplorable. Bon, surtout le fait que j’aie plus d’endroit où vivre. Pas envie qu’on m’aide ? Qu’on me prenne en pitié ? Certainement. J’sais pas. J’m’en fous, je crois. Peut-être juste pas envie de m’avouer à moi-même que j’en suis là, à compter la moindre clope. Il pose encore une question de merde et je le pousse, non sans avoir glissé la main dans sa poche pour récupérer son téléphone.

« C’est un foutu QR code, l’ancêtre. Tu le scannes, tu paies et tu peux utiliser l’bordel. Tu croyais quand même pas que c’était gratuit ? Y’a jamais rien d’gratuit. »

Ma bouderie s’est transformée en autre chose, sur laquelle j’arrive pas à foutre le doigt. En même temps, si j’étais doué pour capter mes émotions, j’en serais p’t’être pas là. Je scanne le code puis redonne son téléphone à Wolf, regardant le vélo d’un air pas vraiment décidé. Sérieux, on pourrait pas plutôt...

« On pourrait pas plutôt y aller en taxi, comme des gens civilisés ? Genre... Tu sais... Des gens normaux ? »

En plus on tiendra même pas à deux dessus, même en se serrant très très près. Mais bon, j’imagine qu’il est décidé et qu’il va vouloir faire son truc pourri jusqu’au bout. Fait chier.

AVENGEDINCHAINS
Wolf Blumhardt
homo stanosaurus sous ultraviolets
Wolf Blumhardt
https://laal.forumactif.com/t8473-wolfgang-blumhardt-o-back-thathttps://laal.forumactif.com/t8713-wolf-we-be-all-night-lovehttps://laal.forumactif.com/t8480-carte-de-wolf-blumhardt
#  (stan) as it was - Page 2 EmptyVen 3 Fév - 21:50

AS IT WAS


Je te sens refroidi, les muscles tendus, la moue boudeuse, et si ça m'amusait il y a encore quelques minutes quand il s'agissait de tirer tes frites pour les plonger dans ma bouche, te sentir moins chaud à juste passer du temps avec moi a tendance à déverser une série de douches froides sur moi. Je tente de garder mon sourire, de laisser ma main sur ton épaule en ignorant le fait que tu pourrais bien la mordre, planter tes canines directement dans la peau et m'achever d'un regard accusateur, fusil au coin des cils. Je ne m'attarde plus trop sur tes yeux, les jambes par-dessus la salle du vélo, le téléphone bien haut dans le ciel pour tenter de scanner ce que tu as appelé un RQ-code... un Q-code... ? Je ne sais plus exactement. Mais mon écran vibre, fait apparaître une page blanche et bleue, je plisse les yeux, définitivement regrettant de ne pas avoir paramétré mieux la taille des caractères. Instinct virtuel qui pousse mon doigt à appuyer sur les boutons les plus volumineux et les plus colorés, nouvelle vibration et image plus grosse qui apparaît. "Cool, c'est un vélo électrique." Les pentes seront moins violentes, les côtes moins agressives. Je me laisse retomber sur la selle, avançant au maximum sur le petit bout douloureux qui me fait regretter pas mal de choix dans ma vie, dont celui de ce pantalon un peu serré, puis tape sur l'arrière de la selle. "Tu montes, Stan, ou est-ce qu'on reste ici à dialoguer pendant des heures ?" D'un signe de tête je te montre ta main, vidée de tous les bâtons de nicotine que j'ai apparemment emporté dans mes mouvements. Tu me remercieras dans trente ans. Je secoue le menton, te voyant rester immobile, ton foutu visage fermé. "On s'arrêtera à un tabac, je t'achèterais ce que tu voudras. Même un ticket de loterie si tu montes, que tu t'accroches et que t'arrêtes de tirer une gueule de six pieds de long, liebe." Un pied sur une pédale, je te regarde hésiter à me rejoindre. "Sérieux, Stan, c'est quoi le souci ? J'ai dit un truc qu'il fallait pas ?" C'est le souci aussi de ce contrat scellé entre nous ; je ne sais pas du tout ce qui te fait sourciller, encore moins que ce qui te fait du mal. Et je déteste faire du mal aux autres en règle générale, et à toi encore plus. Peut-être une déformation professionnelle. Peut-être juste de l'affection, puisque même quand tu tires une tête de con, j'ai envie de t'attirer contre moi pour essayer de te sortir tous les vers du nez. Toujours est-il que t'as l'air blessé et blasé en même temps, c'est un cocktail particulier qui te fait pincer la bouche et rester immobile en face de mon vélo. J'ai l'impression que même si je te fonce dessus, tu ne vas pas t'écarter. Alors je reste debout, les secondes qui défilent et me coûtent toujours quelques cents de plus. "Allez, assure, viens. J'ai envie d'une glace à la vanille avant d'arriver au bureau. Et en plus on aura une pièce entière pour nous deux. Je suis sûr que tu vas adorer." J'évite les blagues graveleuses, les images de toi retourné sur le bureau, la libido qui me joue des tours après ces manches sous la table, ma jambe à peu près aussi échauffée que mon esprit. Mais surtout désireux de ne pas passer le reste de la journée tout seul, encore plus si c'est avec toi. Je te décoche ma mine la plus suppliante, inspirée de tous les chiots dans les dessins animés que j'ai pu voir dans ma vie, presque des étincelles le long des sourcils. Tu finis par abdiquer, soit grâce à mon regard, soit parce que tu en as marre, peut-être aussi parce que t'as pas grand-chose de mieux à faire, tu me l'as répété (j'aurais préféré que tu me concèdes une après-midi sans faire de moi un simple plan B face à ton ennui, mais soit).

Tes mains s'accrochent à moi. "C'est pas super confort mais t'inquiètes. Serre plus fort, liebe." Grand sourire sur mes lèvres, carnassier qui profite bien de la situation pour sentir tes doigts s'agripper à mon torse. Léger recul, roue qui percute le trottoir dans un rapide éclat de rire et des injures allemandes, puis je démarre en trombe, fauche le passage à une voiture qui arrivait suffisamment lentement, dévale les premières pentes jusqu'à ce que mes yeux viennent repérer un tabac. Le vent nous fouette le visage, pas de casque sur les oreilles, juste un sourire qui bascule de l'une à l'autre, et ma voix qui se relâche en écho dans la brise. "Avoue que c'est quand même plus marrant que le taxi, Stanislas !" Itinéraire tout prêt dans ma tête, pas forcément le pro de la géographie, mais arpentant les rues de Los Angeles depuis suffisamment longtemps pour savoir reconnaître les boulevards et les raccourcis qui se profilent. Et puis les muscles un peu gonflés de toute part pour te donner l'illusion d'un corps d'acier, espérant que ça pourra jouer dans ta tête au moment où on finira par passer à l'acte ; parce que t'en as envie aussi, pas vrai ? Pas vraiment le genre de questions que je peux me risquer à te lancer en pleine rue, mots qui viennent remplacer des camions tant ils sont honnêtes. Alors je me contente de ricaner à intervalles régulières, faisant circuler le véhicule entier comme toutes les lettres de l'alphabet, tantôt en S, tantôt en Z, sentant tes mains s'agripper un peu plus fort à chaque fois.

AVENGEDINCHAINS
Stanislas Vacaresco
Drop in the ocean
Drop in the ocean
Stanislas Vacaresco
#  (stan) as it was - Page 2 EmptyVen 3 Fév - 23:12

Stan & Wolf
as it was


Éléctrique ou pas qu’est-ce qu’on s’en branle ? C’est juste un putain de vélo, pourquoi il s’extasie comme ça là ? Franchement trop bizarre votre pote là. Je regarde mes mains comme un putain d’assisté, à me demander si je m’en rallumerais pas une le temps qu’il comprenne comment ça fonctionne. Juste histoire de me détendre un peu. Si j’avais plus de fric, je fumerais pas que du tabac, mais la dèche appelle la sobriété apparemment. Finalement, il capte bien plus vite que j’aurais cru et le voilà à me demander de monter sur ce putain de truc comme si on pouvait y tenir à deux. Je me mords l’intérieur de la joue pour me retenir de rire en l’entendant. Dialoguer ? Sérieux ? Mais qui dit encore ce genre de truc ? J’ai envie de me foutre de sa gueule mais vu que je la fais encore, je peux pas. Il m’a foutu en l’air deux clopes, c’est quand même pas rien. Et puis une proposition alléchante, qui me fait hausser un sourcil intéressé. Ce que je voudrais, hein ? Plutôt pas mal. Il recommence à parler en me laissant à peine le temps de réfléchir et l’agacement reprend le dessus. Je lève les yeux au ciel et soupire, m’entêtant à ne pas lui donner de réponse. Pourquoi ? Tout simplement parce que j’en sais foutrement rien, moi. Est-ce qu’il a dit un truc qu’il fallait pas ? Ouais. Mais le souci ? Mon souci ? Aucune putain d’idée, je suis juste complètement fucké et je suis apparemment le seul à m’en rendre compte.

« Rien, c’est bon. »

Je finis par monter derrière lui, dans une position totalement inconfortable, comme on aurait carrément pu le prévoir parce qu’un putain de vélo c’est pas fait pour deux connards. Il a dit autre chose mais j’ai pas écouté, pas envie. J’accepte déjà de faire sa connerie qui va servir à rien à part nous faire mal au cul et au dos, j’vais pas en plus l’écouter dégueuler mille et une paroles à la con comme il en a le secret. Bien accroché à lui – parce que j’ai pas le choix, parce que flemme de crever comme un con, et un peu parce qu’il est super bien foutu – je ferme les yeux quand il commence à pédaler, ayant vu la voiture qui arrivait. Pas de crash, j’ouvre un œil. Bon, peut-être qu’on va survivre. J’ouvre l’autre. C’est pas si mal, en fait. Plutôt marrant, de glisser sur la route, de pas vraiment voir où je vais, d’être obligé de lui faire confiance pour nous mener à bon port. Je me remets à sourire en regardant les bâtiments défiler, aucune idée d’où on va. Et puis, le coup fatal. Grand sourire, je me redresse comme je peux et dépose mon menton sur son épaule. D’ici, je vois un peu la route, c’est encore plus drôle. Je le serre un peu plus, toute trace d’agacement évaporée. Stanislas... C’est con, hein. C’est mon nom. Mais c’est pas souvent qu’on m’appelle comme ça, ailleurs que dans ma famille. Dans sa bouche, ça sonne bien. Peut-être que c’est la petite trace d’accent germanique qui rend ça beau, qui rend ça agréable. Pas un gamin perdu. Pas un mec paumé qu’a rien pour lui. Pas Stan. Stanislas.

« Ouais, t’avais raison. »

Pas souvent que j’avoue quand j’ai tort, va falloir qu’il le savoure celui-là. Mais c’est pas grave, je suis trop content pour jouer au con. J’ai l’impression d’être complètement dingue, d’avoir tout zappé en une seconde pour une raison aussi débile. Mais c’est pas grave. J’m’en fous. C’est moi qui décide ce qui me rend heureux ou pas. L’entendre dire l’entièreté de mon prénom, apparemment, ça me rend heureux. Il se met à faire des genre de figures avec le vélo en continuant à avancer, comme si c’était pas déjà assez dangereux, et il rigole comme un maniaque, ce qui finit par me faire rire aussi.

« C’est quoi ton délire, t’essaies de nous tuer ou quoi ? T’es censé aller en ligne droite mec ! »

C’est marrant, mais c’est quand même flippant sa mère, alors je m’accroche aussi fort que je peux, parce que comme ça s’il me fait tomber, j’entraîne sa carcasse avec moi. Pas de jaloux, on sera cabossés à deux. Sauf qu’étonnamment, on finit par arriver à bon port complètement sains et saufs, même pas une seule égratignure. Je me dépêche de descendre et... Me retrouve à trébucher, atterrissant direct sur le trottoir, coccyx le premier.

« Ow ! Tu vois ! Je savais que tu voulais me blesser avec ton truc. Ça serait pas arrivé avec un taxi ça. »

Cette fois, le petit sourire au coin de mes lèvres montre que je plaisante. Je me relève et essuie mon jean, grimaçant. Ça fait quand même sacrément mal, putain. Je regarde ensuite alentour, à la recherche de son bureau, que j’ai jamais vu.

« C’est là que tu bosses ? Par où ? On m’a promis une pièce et de l’intimité. »

AVENGEDINCHAINS
Wolf Blumhardt
homo stanosaurus sous ultraviolets
Wolf Blumhardt
https://laal.forumactif.com/t8473-wolfgang-blumhardt-o-back-thathttps://laal.forumactif.com/t8713-wolf-we-be-all-night-lovehttps://laal.forumactif.com/t8480-carte-de-wolf-blumhardt
#  (stan) as it was - Page 2 EmptySam 4 Fév - 0:49

AS IT WAS


Mon stratagème semble avoir marché puisque pendant que notre deux roues dévale les rues de Los Angeles (attends, ça veut dire qu'il y a plus de jambes à bord que de roues ?), tu poses ta tête sur mon épaule. Ton sourire vient dans un souffle se poser contre mes oreilles, provoquant le mien. Ce trajet doit avoir une drôle d'allure, puisqu'on fait définitivement tâche parmi les habitués du cyclisme qui arborent casque et empressement. Je roule vite, mais c'est surtout pour essayer de te faire ricaner et pour que mon torse se gonfle de toute l'adrénaline possible, encore et toujours. Tu admets même que j'ai raison, et je crois que c'est la première fois que je t'entends prononcer ces syllabes sans que ta famille soit face à nous. Et c'est peut-être mieux pour eux finalement : aux vues de notre vitesse, de mon maniement assez imparfait du guidon, je m'en serais voulu de percuter de plein fouet quelques Vacaresco. On n'est pas au bowling. Et puis ma seconde manigance porte ses fruits aussi, faisant accoucher tes rires qui résonnent en écho aux miens. Voilà qui est fait. Au loin le Stan boudeur qui ne veut rien faire, qui se vexe et qui se ferme complètement. Je préfère de loin la version plus joueuse et plus enjouée. Tu rives tes bras toujours plus fort sur mes côtes, me comprimant par instants, quand j'entame des virages compliqués, mais je ne te dis rien, bien trop content de t'avoir comme spectateur à nouveau de mes frasques, public qui me semble conquis et m'encourage toujours plus. "Les lignes droites c'est beaucoup moins marrant !" Et comme j'aime bien rire, je dessine toutes sortes de figures géométriques dans la ville, jusqu'à enfin arriver dans un quartier que je reconnais, coupant une nouvelle fois la route mais cette fois-ci à un couple de personnes âgés qui ne manquent pas de brandir leurs fanions et quelques insultes destinées à la jeunesse. Moi, jeune ? Je manque les remercier pour leur compliment, déjà parti cinquante mètres plus loin. Le vélo se gare dans le premier interstice repéré, tu descends et t'écrase par terre. Je réprime quelques nouveaux éclats de rire, te tend une main que tu chasses du regard. "Je t'avais promis que tu ne risquais rien avec moi. Tu es en sécurité tant que je peux te regarder... Je tournais la tête quand tu t'es ramassé." Sorry not sorry, les mains en l'air pour me dédouaner de toutes les responsabilités que tu pourrais bien me prêter. Tu te redresses, une grimace sur le visage, mais celle-ci se dissipe vite pour laisser ton sourire en coin revenir, ce même sourire qui me donne envie de presser ton visage avec mes mains pour le voir s'amplifier.

Ta question m'amuse, je te fais signe de la main de me suivre. "On est en pleine rue, y a zéro intimité. Après, chacun ses fantasmes... C'est à quelques mètres d'ici, viens." J'ouvre la marche, cette fois-ci d'un pas décidé, plus ferme, tentant presque de montrer l'exemple... Mais l'exemple de quoi ? Tu te fous pas mal de la façon dont je marche, je pense, et même si mes épaules se disloquaient, tu ne t'en apercevrais pas tant que mes jambes auraient continué leur chemin. Quelques pas dans une ruelle. Aucune entourloupe, promis. Une porte blanche, dans un mur en brique, les clefs dans ma poche qui tournent et... Bienvenue dans les coulisses ! Je passe le premier, te tient la porte, puis arpente le couloir jusqu'à rejoindre la pièce lumineuse, celle qui donne de l'autre côté de la rue, là où les gens passent et peuvent s'arrêter devant l'enseigne ou la vitrine. Quelques promesses de vacances hors du commun accrochées à la glace, défilant sur un écran, une femme de l'autre côté qui plisse les yeux, a oublié ses lunettes mais tente de déchiffrer. Je tends la main vers Nicolo, qui me rend trois tapes amicales puis un assaut de poing contre poing, check secret mais maîtrisé. "Je te laisse gérer les rendez-vous physiques cet aprèm, vieux. J'ai un client très particulier qui a besoin qu'on étudie dans les moindres détails son séjour, pas vrai liebe ?" Signe de tête à ton encontre, grand sourire sur les lèvres à nouveau, avant que je te dépasse pour rejoindre le couloir de nouveau, ma main accrochant rapidement la tienne pour la relâcher aussitôt. Trois mètres, une autre porte en verre, et je rejoins dans un soupir rassuré mon bureau, ses beaux sièges en faux cuir et son canapé crème. Mes grands écrans s'allument quand j'appuie sur le bouton, en profitant pour faire coulisser les rideaux et nous offrir un peu d'intimité. "Comme promis. Mon bureau et moi sommes à toi pour les prochaines heures." Je me laisse tomber dans le canapé, le travail attendra, d'abord j'ai besoin de te taquiner et de te faire sourire en coin, alors je tape sur mes genoux dans un air ironique, invitation à t'asseoir, avant d'éclater de rire et de me décaler pour que tu puisses siéger à mes côtés. "Alors, raconte-moi ton séjour de rêve, je vais voir ce qu'on peut créer ensemble." Jambes qui se déplient, bras derrière la nuque, je penche la tête pour te regarder, déployant tous les efforts du monde pour ne pas juste me focaliser sur ta bouche quand tu articules des mots ou même juste quand tu ne dis rien. "Je peux te faire un code promo, voir même te les offrir, par contre tu devras me supporter tout au long des vacances."

AVENGEDINCHAINS
Stanislas Vacaresco
Drop in the ocean
Drop in the ocean
Stanislas Vacaresco
#  (stan) as it was - Page 2 EmptyDim 5 Fév - 21:21

Stan & Wolf
as it was


Mais qu’il est con. Et en même temps, il a carrément pas tort c’t’abruti. Les lignes droites, c’est archi moins fun. Bonne humeur retrouvée, je m’éclate comme un gosse sur ce putain de vélo. Il se met à faire des trucs encore plus dangereux et je ris juste plus fort, apparemment pas si effrayé que ça de la mort qui me guette avec ce danger public au volant. Et puis encore des petits vieux à faire chier, cette fois c’est le fou-rire putain. Décidément, c’est notre spécialité d’emmerder les fossiles. Ou plutôt ma spécialité, puisque lui il appartient déjà à cette catégorie. Faudra que je lui ressorte celle-là. Mais pour l’instant je suis trop préoccupé par l’idée de m’accrocher au bellâtre qui me fait littéralement vriller sur ce putain d’engin de la mort. Mais finalement, le danger ne vient pas toujours de là où on s’y attend et c’est une fois descendu que je me retrouve le cul par terre, frôlant la mort de peu.

« T’es quand même en tort. Tu devrais me regarder en permanence, j’suis la lumière dans ta vie. Et j’suis canon. Qui aurait envie d’enlever ses yeux de cette merveille, hein ? Personne. Voilà. »

Cette fois, pas de bouderie, j’suis trop content pour ça, alors c’est plutôt plaisanterie et petite pique comme d’habitude. Il ne tarde pas à me répondre et j’hausse un sourcil intrigué, souriant, gardant l’idée en tête pour plus tard. Quoi ? Autant pas crever idiot. Et vu l’énergumène je vais sûrement pas faire long feu, donc si je veux tester des trucs, va falloir faire ça vite. Je le suis sans broncher comme il me l’a demandé, intrigué par le côté louche de l’endroit où il m’emmène. Une ruelle sombre ? Je sais pas si ça me fait flipper ou si ça m’excite, tiens. Bon gentleman qui me tient la porte, mais je m’arrête quelques pas plus loin, parce que bien évidemment j’ai aucune putain d’idée d’où je suis censé aller. Je continue à le suivre, lance un petit signe de tête au mec qu’il salue, pas vraiment intéressé ni par son prénom ni par l’idée de me présenter. Wolf le fait pour moi – plus ou moins – et je pourrais vite m’habituer à ça, tiens. Très particulier. J’aime bien. Il me sourit et je lui fais un petit clin d’œil, sourire aux lèvres. Si l’autre avait pas compris, j’espère que c’est le cas maintenant. Et qu’il restera loin du foutu bureau. Main accrochée une demi seconde, petite moue de ma part quand il la lâche. J’aimais bien, moi. Mais je retrouve vite le sourire en entrant dans le bureau, sifflant en découvrant l’endroit. Ça a rien d’impressionnant en vrai, mais j’aime bien. Et j’aime aussi la perspective de passer un peu de temps tous les deux, loin des regards curieux. L’invitation à m’installer sur ses genoux est tentante mais je me retiens pour l’instant, reste raisonnable. On a tout le temps pour ça. Alors je laisse tomber mon cul juste à côté, mais en profite quand même pour caler mes jambes sur ses genoux, croisant les genoux. Je me mets à réfléchir, traits concentrés plus que dramatiquement, main sur le menton, doigt sur la bouche.

« Si c’est gratuit, j’supporte n’importe qui, moi. Mais séjour de rêve, séjour de rêve... »

Est-ce que j’ai vraiment un endroit où je rêve d’aller ? Putain j’en sais rien. Si on me filait un budget illimité, j’pense que j’aimerais partir partout dans le monde. Juste avec mon sac à dos, j’suis sûr que j’arriverais à me démerder pour dormir et tout ça, mais faudrait quand même payer le transport et ça, pour l’instant, c’est pas trop possible.

« C’est cliché si je dis que j’aimerais voir Paris ? La seine, la Tour Eiffel... Montmartre. »

Faux accent français avec des ‘r’ exagérés et une main à l’envers sur le front, yeux fermés, histoire de donner un petit côté dramatique. N’empêche que c’est pas faux, ça serait cool d’aller là-bas. Ou peut-être bien la Roumanie. Voir ce que les autres ont connu petits. Ou peut-être que ça ferait mal. De voir réellement à quel point on est différents. J’enlève ma main de mon front et retrouve le regard de Wolf, sourire amusé aux lèvres.

« On va vraiment parler voyage, là ? C’est cool comme sujet hein. Mais y’a plus amusant à faire dans un grand bureau vide ! »

AVENGEDINCHAINS
Wolf Blumhardt
homo stanosaurus sous ultraviolets
Wolf Blumhardt
https://laal.forumactif.com/t8473-wolfgang-blumhardt-o-back-thathttps://laal.forumactif.com/t8713-wolf-we-be-all-night-lovehttps://laal.forumactif.com/t8480-carte-de-wolf-blumhardt
#  (stan) as it was - Page 2 EmptyDim 5 Fév - 22:42

AS IT WAS


J'ai les publicités vintage des années 60 en tête, vieux modèles sans doute, surtout pas très populaires dans les premiers chapitres de ma vie, le pays marqué par la lutte contre les américanismes, mais la passion qui s'était développée au fur et à mesure des années, les pieds vissés sur le territoire américain, découvrant les notes du siècle dernier, m'imprégnant des couleurs flashys et des beaux slogans, les posters qui jonchent les bars du centre-ville, tables collantes à cause de la bière, néons qui font rayonner des halos dans les contenants des verres. Je secoue la tête, me chasse les images des soirées alcoolisées. Tes jambes sont sur les miennes, profitant du confort du canapé, toi en comédien sur les planches, projos braqués sur tes traits pour dessiner des coloriages, tes mains qui suivent les émotions que tu intensifies volontairement, faisant s'agrandir mon sourire. Tu supporterais n'importe qui ? Je demande à voir. Je suis certain que tu deviendrais dingue au bout de vingt-quatre heures à mes côtés, quand la fatigue aura emporté les gouttes de pluie joyeuses, laissant le temps des cernes uniquement la lassitude et l'envie d'aller me plonger dans des draps. Je n'ai pas forcément la même énergie que toi, et même si j'aimerais m'en persuader, souvent la vie me rattrape, vient étreindre mes muscles, me tirer en arrière. Morphée est un amant de longue date, mes ébats avec lui remontant bien avant les premiers fantasmes qui te faisaient personnage principal. Tu amenais un peu de fraîcheur, une sorte de brise mentholée, jonglant entre mes lèvres et mes narines pour m'apporter des nuances droguées. Pas le moment de céder, pas le moment de t'attirer sur mon bureau pour transformer tes jambes en la même forme de U, pas le moment de te faire basculer sur le sofa, écartant des phalanges l'ensemble des coussins, faisant même tomber le pot d'argile et la plante verte au sol. Un peu de terre sur les tapis, donnant malheureusement de nouvelles tâches à l'agent de ménage qui passerait dans quelques heures, ou qui ouvrirait les yeux en les écarquillant un peu trop s'il venait à avancer son arrivée dans le bureau. Tu continues, envahissant mes pensées de nouvelles photographies, les belles rues de Paris, les quartiers, les boutiques, toutes les illuminations et les monuments qui subliment l'entièreté de la capitale française. Quelques traces de mon passage en ville me reviennent ; les nuits dans les cabarets, les clopes échangées avec quelques passants, l'odeur sucrée des viennoiseries et âpre de la Seine, l'accent français délicieux qui roule sur les lippes et vient également s'expérimenter sur les tiennes. "Montmartre." Je te reprends doucement, te donne le bon sens des syllabes à la française, profitant des quelques mois passés à rêver également des escaliers, des dalles, de toutes les plantes et de tous les panneaux. Le savoir-faire à la française. "C'est magnifique. J'aimerais bien y retourner un jour aussi. Je sais que ça te plairait." Mes doigts viennent se perdre sur tes cuisses, malaxent la peau, massage dangereusement proche du caveau d'Eros, mes yeux qui suivent la même trajectoire. "Peut-être pour notre voyage de noces. Ça serait dingue de te faire l'amour avec la tour Eiffel de l'autre côté de la baie vitrée." Léger éclat de rire, graffitis parfaits qui colorent le verso de mes yeux, me donnent quelques flammes dans mes entrailles, brasier fabuleux, et ma main se détache de toi, vient retrouver mes poches.

Tu joues toutes les pièces à la fois, ton corps s'accordant dans de nouvelles positions suivant ta voix et le flot de pensées que je ne peux que deviner. J'applaudis ta prestation quand tu te plies pour jouer les scènes qui deviendront à coup sûr une forme d'apogée, te délivreront le César et tous les Oscar. "Tu veux faire quoi ?" Je me penche pour te faire face, profite d'un miroir derrière ton coude pour me recoiffer brièvement, caresser brièvement mes lèvres avant que mes doigts ne viennent déposer leur trace sur les tiennes, nouvel éclat de rire et je me relève. "J'ai un accès internet, de belles fenêtres, un super canapé, un grand bureau et des fauteuils super cools. Donne-moi des ordres, dis-moi tout ce que tu veux et j'obtempérerais, Stanislas." Ton nom qui vient à nouveau s'esquisser en brefs appels d'air, roule sur ma langue, syllabes abyssines qui ne sont pas familières et ne s'apparentent à aucune autre de celles qui traversent habituellement ma bouche. Ma main se tend vers toi, espère que tu viendras la saisir, imagine toutes les probabilités ; tu peux me suivre jusqu'à mon bureau, faire de mon clavier et de ma connexion absolument tout ce que tu souhaiteras ; ou bien tu peux me faire basculer en avant, et faire la même chose mais sans clavier, sans connexion, juste mon corps et mes frissons. Et mon bras se rabat en même temps, te laissant retomber sur le canapé, les lèvres pliées en une moue joueuse. Un peu sans doute aussi pour ne pas que nos peaux se chevauchent trop tôt ; trop de questions dans un coin de ma tête, je déteste les migraines et ça serait nul d'en avoir une maintenant, nous empêchant de pouvoir profiter à fond du reste de la journée. "Allez liebe, je suis à toi pendant les prochaines heures. De quoi tu as envie ?" La tête penchée, les yeux plissés pour t'empêcher de me donner les réponses les plus évidentes, les plus indécentes.

AVENGEDINCHAINS
Stanislas Vacaresco
Drop in the ocean
Drop in the ocean
Stanislas Vacaresco
#  (stan) as it was - Page 2 EmptyDim 5 Fév - 23:14

Stan & Wolf
as it was


« Montrartre. »

Sourire joueur aux lèvres, je fais exprès de prononcer ça n’importe comment. Je me fous pas mal qu’on me corrige, j’parle comme un routier étranger qui se souvient même plus de sa langue maternelle. C’est pas pour autant que je vais pas jouer aux petits cons, parce que c’est ce que je fais le mieux, ça. Est-ce que ça le fait chier ? Aucune idée. J’aime appuyer sur les boutons, trouver celui qui démarre la machine. Pas celui qui la fait s’emballer, mais celui qui fait juste ronronner un peu le moteur, qui rend les choses intéressantes. Ce bouton-là, c’est le plus cool et j’ai pas encore trouvé celui de Wolf. Il affirme que ça me plairait et j’imagine que oui. J’ai envie de voir le monde, je crois. Peut-être que ça me ferait du bien de partir d’ici. De me casser loin, de voir qui je suis en dehors de cette ville que j’ai jamais pu me résoudre à quitter. Ou peut-être que ça ferait rien du tout et que je serais toujours le petit connard que je suis, mais juste ailleurs. Mon sourire s’élargit en sentant la main sur ma cuisse, c’était exactement ce que je voulais en me mettant dans cette position.

« Mais tu me vends du rêve là dis-donc. Contre la baie vitrée, alors ? Je crois que j’ai pas encore testé, ça. C’est tentant. Et quand est-ce qu’on se marie, du coup ? Parce que c’est beau de m’appeler mon fiancé, mon fiancé, tout ça, mais déjà que j’ai pas de bague... J’vais commencer à me vexer et croire que tu veux pas m’épouser par amour, sweetheart. »

Sa main me quitte et j’ai envie de protester, de l’attraper et de la remettre où elle était. Pourquoi il bouge ? Il était très bien comme ça. Il fait chier ce con. Sauf que je fais rien, parce qu’il me pose une question qui me fait réfléchir – puisque j’ai pas la réponse – et qu’il fait passer ses doigts sur mes lèvres, me faisant claque les mâchoires dans une fausse tentative de morsure. Il se relève et je lui lance une moue exagérée, avant de frissonner légèrement. Le voilà encore. Stanislas. Merde, je vais y prendre goût s’il continue comme ça. Ça m’a tellement coupé dans mon élan que j’ai même pas écouté ce qu’il disait, le con. Bon, j’aurais probablement pas écouté même s’il avait pas dit mon prénom de cette façon, mais qui s’en fout ? Moi. J’attrape la main tendue mais me retrouve à nouveau le cul sur le canapé, levant les yeux au ciel. Mais c’est qu’il est super drôle l’ancêtre, tiens. Assis en plein milieu, j’étale mes bras sur le haut des coussins et le regarde de haut en bas, réfléchissant. J’ai bien une idée de ce qu’on pourrait faire, mais vu ses réactions précédentes, j’suis le seul à en avoir envie. Nul. Mais si je la joue correctement, y’a moyen...

« Vingt-quatre heures, trois repas goûter compris ? J’te laisse choisir ce qu’on fait, j’suis surtout intéressé par la récompense qu’il y a au bout. »

Air de défi sur le visage, grand sourire insolent aux lèvres, j’espère juste qu’il tiendra ses promesses. Après tout, si on veut vraiment être crédibles, il va bien falloir passer à la casserole à un moment ou un autre, non ? Je préfère tôt que tard. Selon lui, je suis un gamin. Pourquoi pas. Gamin pourri gâté, si je veux quelque chose, je l’obtiens. Ce que je veux ? Qu’il me fasse crier son nom. Le reste ? Meh, c’est du bonus.

« Oh. Et un paquet de clopes. S’il te plaît. »

AVENGEDINCHAINS
Wolf Blumhardt
homo stanosaurus sous ultraviolets
Wolf Blumhardt
https://laal.forumactif.com/t8473-wolfgang-blumhardt-o-back-thathttps://laal.forumactif.com/t8713-wolf-we-be-all-night-lovehttps://laal.forumactif.com/t8480-carte-de-wolf-blumhardt
#  (stan) as it was - Page 2 EmptyDim 5 Fév - 23:32

AS IT WAS


Ton corps s'affale de nouveau dans le velours du canapé - c'est vert ou c'est bleu ? je sais pas, aucune idée, j'ai jamais su, c'est Nicolo qui l'a acheté pour remplacer celui qu'une cliente m'avait niqué avec son vernis tout frais - et j'éclate de rire, son qui vient frapper aux fenêtres comme s'il souhaitait réclamer un ou deux voyages, préparer des réservations d'hôtels ou de restaurants, incarner l'un des deux types de personnes qui passent dans mon bureau. Les indécis, ceux qui savent à peine dans quel pays ils veulent se réveiller d'ici trois mois, qui me laissent le choix de la nourriture, le choix des draps, le choix même des activités et de la taille du pieu ; et les autres, ceux qui ont déjà tout fignolé dans le moindre détail, qui savent pertinemment où est-ce qu'ils s'arrêteront, à quelle heure précise, et quel sera le jus disponible au petit-déjeuner le lendemain. Orange ? Pomme ? Ananas ? Je connais les bienfaits des trois, me fait conseiller qui louvoie entre tous les désirs pour essayer de leur apporter une carte postale semblable de près ou de loin aux images qui se dessinent dans leurs songes et leurs rêves de grandeur. Pas d'empereur qui se pose dans mon bureau, juste des gens paumés et d'autres qui le sont un peu moins ; pourtant, toi tu es le roi de cette populace-là, absolument incapable de prendre une décision ou de me dire ce que tu voudrais faire dans la vie. Je me laisse tomber dans mon siège, chasse ces pensées parasites de ma tête en tournoyant, puis, le crâne en mode carrousel, je m'arrête uniquement pour te faire face, coudes sur les genoux, poings sous le menton, plié en deux juste pour le plaisir de tes beaux yeux. "Tu voudrais que je te demande en mariage, Stanislas ?" Pas vraiment une taquinerie, pas non plus une proposition ; juste une demande de renseignements, m'assurer des prochaines grandes lignes du contrat, prêt à me mettre à genoux et à te tendre une alliance hors-de-prix ou de toc si c'est pour pouvoir te garder à mes côtés pendant les rendez-vous chez l'assistante sociale ; notamment. Mais comme d'ordinaire, tu te défausses, tente de me faire comprendre qu'il y a un secret, une envie silencieuse qui danse derrière tes pupilles, dancing queen maudite, sans que je puisse vraiment deviner le contenu de tes pupilles. Vingt-quatre heures, trois repas, goûter compris. Déjà un coupon repas dépensé, bout de papier qui s'est noyé en même temps que ma jambe était venue percuter la tienne. Pourtant, même si je ne devine pas l'intégralité des sous-titres qui s'articulent dans un coin de ton crâne, je sais exactement de quoi tu as envie. Un désir commun à nos deux corps qui se réclament un peu trop depuis les prémices de la chaleur dans le parc. Je me relève, cette fois-ci c'est moi qui me baisse, mon bras agrippant le tien pour te mettre debout.

"Je crois que j'ai une bonne idée pour commencer." Je me laisse tomber sur le bureau, assis, les pieds dans le vide, ma main toujours solidement accrochée à ton coude pour que tu restes debout, mais entre mes genoux. Rien de trop dangereux pour l'instant, rien qui ne puisse dresser les sourcils - ou autre - de Nicolo s'il venait à me désobéir et à nous rejoindre sans frapper. Plus on est de fous, plus on rit ? A nouveau le sourire qui se dessine, cette fois pour écharper mes pensées et ne laisser sortir aucune hilarité. Je t'approche un peu plus près, sans bouger du tout, ma silhouette entière arrimée sur le bureau. "J'ai le droit de t'embrasser ou c'est hors contrat ?" Ma langue qui fourche, contient les vagues d'autres mots qui auraient bien envie de venir t'inonder sous toutes mes pensées. "Je ne sais jamais comment faire avec toi. Si tu as envie d'y aller doucement, que je me contente de tes lèvres sur les miennes, ou s'il faut que je les attire dans d'autres zones dangereuses." Pas vraiment radioactives quand même. L'accent qui surgit brusquement dans le mot danger, me faisant battre des cils à peine plus rapidement, pendant que nos souffles se rencontrer de très près pour la première fois, mes doigts descendus le long de ton coude et de ton avant-bras pour venir recouvrir les tiens. Nez qui se frôlent quand je dévie ma trajectoire pour venir glisser quelques lettres à ton oreille. "Vingt-quatre heures, ça nous laisse le temps de pas mal de choses. Il ne faut pas gaspiller tous les jeux possibles dès le début. Apprends à être patient, liebe." Lèvres posées sur ta joue, innocentes, puis un autre baiser le long de tes lèvres, à peine plus incendiaire, premières déflagrations. Je plonge mes yeux dans les tiens, mêlant mon ciel azur à ton paysage nocturne, lèvres mordillées pour ne pas que mes dents viennent se planter dans ton cou.

AVENGEDINCHAINS
Stanislas Vacaresco
Drop in the ocean
Drop in the ocean
Stanislas Vacaresco
#  (stan) as it was - Page 2 EmptyLun 6 Fév - 0:04

Stan & Wolf
as it was


Merde, il a remarque ? Il le fait exprès ? Je sais plus quoi penser. Il l’avait jamais dit et ça fait trois fois, maintenant. L’entendre utiliser mon prénom m’a fait complètement phaser et louper sa question. Est-ce qu’il m’a posé une question, même ? Aucune putain d’idée. Merde pourquoi ça me fait autant d’effet ? Et le voilà à me fixer avec ses yeux de merlant frit, comme si y’avait un truc caché dans ce que je viens de dire, alors que je suis clairement le mec le moins mystérieux de la terre. Si j’ai un truc à dire, je le dis, pas besoin de passer par quatre pots. Ou tourner autour des chemins. Bref. Pas besoin de se faire chier. Autant dire les choses, et c’est exactement ce que je fais en lui rappelant sa promesse de tout à l’heure. Ok, c’était pour faire chier la vieille, mais c’est pas tombé dans l’oreille de n’importe qui. On me promet pas des trucs pour ensuite pas me les donner. Gamin pourri gâté, on a dit. J’hausse un sourcil interrogateur quand il vient m’aider à me relever mais je le suis sans me faire prier, aimant beaucoup la position dans laquelle il nous installe.

« Ah ouais ? Moi j’aime bien les idées qui commencent comme ça. »

C’est lui le seul maître à bord, qui me fait bouger comme il veut, me place là où il veut, et je me laisse complètement faire. La question posée me fait largement sourire mais je ne réponds pas tout de suite, attendant de voir ce qu’il a d’autre à me proposer. Bien sûr qu’il a le droit de m’embrasser. Devant mes frères, on ne s’est pas posé la question. Mais là, ce n’est pas les mêmes règles. Y’a personne pour nous regarder, juste nous deux. Et putain que j’ai envie qu’il m’embrasse. Que le contrat aille se faire foutre. Aller doucement ? Plutôt crever. Je veux tout et je le veux maintenant. S’il continue à me tenter, il aura besoin de m’attirer nulle part, mes lèvres agiront toutes seules. J’aime le jeu auquel il joue, ce genre de chasse qui se terminera quand l’un d’entre nous craquera – ce sera moi – et finira par embrasser l’autre – définitivement moi – engagé uniquement par quelques mots et deux trois contacts. Est-ce que j’ai précisé que je craquerais en premier ? Parce que merde, un baiser sur la joue m’a jamais fait autant d’effet. Et ces yeux ? Ça devrait être putain d’illégal. Arme de séduction massive. Pas fair-play. Je n’attends pas une seconde de plus pour glisser une main sur sa nuque, l’attirant à moi pour l’embrasser enfin avec une passion non feinte, soupirant tout contre ses lèvres. Ma paume dévie, s’installe sur sa joue tandis que ma langue rencontre la sienne, me laissant à bout de souffle quand je m’écarte enfin.

« T’as plus que le droit, c’est carrément encouragé. Les zones dangereuses ? J’ai peur de rien, tu sais ? Je sais pas faire doucement, j’suis du genre à pas me poser de questions. Quant à la patience ? J’viens de répondre à cette question. »

J’ai à peine fini de parler que je me jette à nouveau sur ses lèvres, fermant les yeux. Dire que je m’attendais pas à aimer autant l’embrasser serait mentir, mais c’est quand même flippant, tiens. Et puis, je me recule très légèrement, nos souffles se mêlant encore, lèvres effleurant celles de l’autre tandis que nos yeux se retrouvent.

« Dis-le encore, s’il te plaît... Juste une fois. »

Je ne m’attends pas à ce qu’il comprenne. Ou peut-être que si. Parce que quand il le dit, mon petit cœur tout pourri s’accélère, comme à chaque fois qu’un mec me sourit un peu trop ou me tient la porte d’entrée. Je sais exactement ce que ça veut dire, je sais à quel point je suis en train de me foutre dans la merde... Mais tant pis. Il est là, il veut bien de moi dans sa vie – même si c’est juste pour convaincre l’assistant sociale – et je vais juste me contenter des miettes que je peux prendre.

AVENGEDINCHAINS
Contenu sponsorisé
#  (stan) as it was - Page 2 Empty

 (stan) as it was


Aller à la page : Précédent  1, 2, 3, ... 10, 11, 12  Suivant

Permission de ce forum:Vous ne pouvez pas répondre aux sujets dans ce forum
LOS ANGELES, A L'ANCIENNE :: Archive 2021 :: Archive Rps-
Sauter vers: