I'm about to crash into the water, gonna take you with me
Ce fut dur, dur d’être honnête cette fois, dur d’énoncer des vérités opalescentes, dur d’être face à lui, dénué de ce masque fermé, plus dur encore d’avoir à le regarder dans les yeux, d’y lire toute la noirceur du monde, dur de s’avouer vaincu avant même d’avoir débuté quelconque récit, dur d’être le perdant quel que soit le combat, non parce qu’il fut faible, mais parce que ce fut Skye - difficile à admettre, pourtant ce soir, il abattit les barrières une à une, fit tomber les remparts et débarrassa son coeur de ses barbelés pour le laisser exprimer ce que la raison ne voulut jamais dire. Alors, lorsqu’il parla, Veni se tût, achevant d’une bouche close, les mots muets qui dansèrent au bord des lèvres, prêts à valser dans l’air devenu électrique. La surprise soudain lisible dans l’iris lorsque les aveux couvrirent le chaos interne, lorsque tout prit sens et le fit inévitablement descendre de son nuage aux foudres écrasantes. Les révélations lui donnèrent un instant l’impression que le sol s’apprêta à se dérober sous ses pieds, elles le heurtèrent brutalement, éveillèrent les sens au paroxysme de l’alerte, secoués par des mots que l’esprit ne pourrait jamais oublier. La main métallique lui cogne le torse, toutefois, les dires frappèrent plus fort encore. L’interrogation trancha dans le vif et sous le geste fébrile, Veni fut poussé à reculer d’un pas maladroit - très peu toutefois. Tu fais chier, dit-il, le ton étrangement adoucit alors que le soupir las roula sur la langue. Jusqu’alors, il n’eut jamais vu son ami dans un pareil état et bien que la lucidité lui cria de faire demi tour, de s’en aller, de ne jamais plus le voir, le muscle frénétique qui battit dans la poitrine, lui intima bien autre chose. Pourquoi, mh ? en quête d’une réponse à lui offrir, Veni franchit le pas qui l’eut un brin éloigné plus tôt, puis à nouveau et encore. Dans sa tête, la cacophonie, doute moindre et la conscience nébuleuse, il en eut assez de réfléchir, assez de lutter, assez de faire semblant, juste ce soir, il voulut être franc, juste ce soir, dire toute la vérité, même si certaines dût être dites en silence. Tu veux savoir pourquoi j’reste ? les pupilles vissées aux siennes, l’index vint s’accrocher à la chaîne qui pendit autour du cou de Skye, d’un geste doux, à l’antipode de ceux ayant précédés, il l’attira un peu plus près, assez pour réduire à néant l’infime espace encore vivant et d’une lenteur indéfectible, il vint lui tatouer un baiser sur les lèvres. Ni plus, ni moins qu’une réponse muette à sa question, voilà ce qu’il fut, le fruit du pourquoi, pourquoi il fut encore là après tout ça et bien qu’il fut difficile pour lui de s’affranchir de ce pas, il resta moins dur que de dire - je t’aime bien, moins dangereux aussi. L’échine redressé, baiser furtif, suffisant pour répondre, Veni relâcha la chaîne et glissa les mains dans ses poches, c’est assez clair pour toi ? demanda-t-il, l’air de rien alors que dans le fond, il fut terrifié de le voir s’en aller.
I'm high voltage, self-destructive, end it all so legendary. @skye primrose
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Haine devient aigreur, émotions en ébullition, véritable tempête courroucée qui le bouscule de toutes parts, écrase toute raison et mâche sa neutralité. Cette dispute lui paraît longue, telle une bataille impossible à achever, ils continuent de se tenir tête, refusent de lâcher le morceau, oscillent entre violence et reproches. Il aurait dû s’en aller, avorter la conversation, mais il en a été incapable, est-ce de l’obstination ou alors une crainte profonde de ne plus le revoir, il ne saurait dire. Toutefois la colère s’évapore peu à peu lorsque celle de Veni semble faire de même, aussi inattendu que ce soit. La mine se détend, les traits s’apaisent, il ne comprend pas le mutisme soudain. Il recule légèrement, de quoi le perturber davantage, qu’a-t-il pu bien dire pour provoquer une telle réaction ? Il ressasse ce qu’il a dit, rejoue les moments dans sa tête, comme un film rembobiné. Le cœur bat plus lentement, mais cette fois, il est lourd, tape dans les oreilles, cogne contre sa poitrine pour une raison qu’il ne comprend pas non plus. Il s’approche. De plus en plus. La proximité l’étreint de sa puissance, s’il y a peine quelques instants l’air lui a été irrespirable, désormais c’est la chaleur qui s’empare de lui, jusqu’à lentement rougir ses joues, sans le réaliser heureusement pour lui. Il hoche faiblement la tête à sa question, aucun son ne sort de sa bouche, comment le pourrait-il ? Les iris s’accrochent aux siennes et c’est l’univers qui lui est offert, il s’y plonge et y baigne, il rêverait de le faire encore et encore. La respiration s’arrête brièvement, il est si proche, le myocarde rate mille et uns battements. Lorsque les lèvres se scellent, il réalise : sa réalité est en effervescence, il en oublie le monde entier grâce à un baiser, les sens en pleines secousses, l’armure de colère se laisse tomber pour endosser celle de la passion, mais à peine qu’il s’apprête à lui rendre l’embrassade que Veni se redresse. Il n’assimile pas encore, semble guidé par son instinct, qui ne lui demande qu’une chose à cet instant précis. « Je pense qu’il vaut mieux que je vérifie, » qu’il murmure tandis que les mains glissent aux joues d’une lenteur inattendue et le regard vissé sur les lèvres, l’attention impossible à détourner ailleurs, lui aussi se rapproche pour un baiser, parce que ça n’a pas été suffisant, il y a ce goût de trop peu, d’inachevé, l’âme lui ordonne d’en voler un. Il le savait, dans le fond, que s’il viendrait à tester une parcelle de sa peau ça en deviendrait une addiction. Lui aussi, il se languit du baiser, y met toute sa lenteur, comme s’il voulait profiter de ce moment chaque seconde écoulée.
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Durant une seconde, plus rien ne bouge, tout parut se figer dans l’espace temps, tout sauf le cœur, ce muscle en surrégime qui, dans la poitrine, bondit à tout rompre, prêt à sortir de la cage thoracique pour fuir le premier. Or, contre toute attente, Skye resta là, lui aussi vissé dans le décor immobile. Les mots fendirent l’air, quelques mots seulement, pourtant ils suffirent à terrasser tout ce qui fut dit, tout ce qui fut craché, ils éradiquèrent les fautes douloureuses, les erreurs carnassières, la douleur, effacèrent la peine, pansèrent les plaies et décimèrent la colère colossale. Soudain, les mains glissèrent sur les joues, le métal froid contrasta avec la peau désormais brûlante et étrangement, il se rendit compte qu’il n’exista rien au monde qui puisse l’apaiser plus que cette sensation, celle de l’acier contre son épiderme. Là, à cet instant, Veni n’eut jamais contemplé quelqu’un de cette façon, comme si sous ses iris chanceux, naquit un joyau si précieux, tellement rare, qu’il fallut le chérir d’un regard qui souligna ô combien il fut merveilleux. Les lèvres s’approchent, lentement, et lui trop impatient, ne put se résoudre à attendre davantage. Les mains tombèrent des poches et vinrent saisir Skye par les hanches, le pas foula doucement le sol pour le pousser délicatement cette fois, contre les étagères. Le geste satin, il colla son corps au sien, comme s’il ne fut pas déjà assez proche - la vérité fut celle-ci, lorsqu’il s'agit de lui, rien ne fut jamais assez. Le coeur frénétique, les lèvres vinrent chercher les siennes pour cueillir ce baiser qui fit vibrer l’âme si puissamment qu’il en fut irrémédiablement bouleversé. Dépendance automatique lorsque sa bouche se scella à la sienne, quand les poignes fermes vinrent enserrer sa taille ce fut autour des lèvres de lui soumettre ô combien il eut chamboulé sa vie jusqu’alors et ainsi, au travers d’un baiser empreint des sentiments qu’il ne put révéler à voix haute, à travers le geste abrupt, il lui transmit, il lui confessa la vérité - diable ce qu’il l’aimait bien. Vraiment bien. De façon incurable, de manière maladive, indubitablement inguérissable.
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Rancune muselée, oubliée, il a suffi d’un baiser pour renverser la situation et l’en transformer en passion, pour laquelle il n’échangerait rien au monde, là à cet instant même, ses sens en sont bouleversés. Le cœur bat lourdement contre la poitrine, presque à en sortir de la cage thoracique, le corps quémande pour plus, toujours plus, la proximité n’est pas assez, le besoin est avare et la réalité s’éteint alors quand Veni presse davantage ses lèvres. Le dos calé contre l’étagère, les mains glissent des joues jusqu’au cou, il rêve à présent de découvrir la totalité de l’épiderme, sous tous ses angles, il l’imagine clairsemée de frissons, de marques qu’il provoquerait, non, décidément, il en a besoin de plus. Ce n’est pas assez. A peine sent-il ses doigts se poser sur sa taille que le bas-ventre s’anime de plus belle, il réalise alors que personne à part lui n’aura enflammé chaque parcelle de son corps d’une telle manière, jusqu’à l’en faire perdre la tête rien qu’un moment. Soudainement, il décide de jouer et dans un geste un peu plus brutal, il saisit les bras pour le plaquer contre le meuble, autre bouteille se met à vaciller durant quelques dangereuses secondes, toutefois il n’en a que faire Skye, bien décidé à laisser ses actes parler pour lui. Le baiser rompu, le sourire malicieux, il l’observe brièvement, le souffle court. « J’ai pas envie que tu sortes de là sans rien, il faut que les gens comprennent, » sans expliquer davantage là où il veut en venir, à nouveau il scelle une embrassade, puis laisse les lèvres se parsemer sur la mâchoire, jusqu’à s’arrêter dans le cou, où de nombreux baisers se déposent. Possessivité sûrement trop précipitée, il vient se délecter de cet instant pour peindre sa peau de petits bleus, jusqu’à ce que finalement il en soit satisfait. Il recule à contrecœur, toutefois pour observer son chef d’œuvre et de nouveau armé d’un rictus joueur, il déclare : « J’ai laissé ma trace sur toi, ils sauront maintenant qu’il faut pas te toucher, » abus de sa part probablement, néanmoins, ce n’est rien que la vérité parce qu’à partir du moment où les lèvres l’ont effleuré, il ne veut que personne d’autre ne puisse profiter d’un tel moment.
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Mer 8 Fév - 0:41