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 Mess with her and I'll mess you up. - Cyres

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Cyrus Lavaughn
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Cyrus Lavaughn
#  Mess with her and I'll mess you up. - Cyres - Page 2 EmptyMar 28 Fév - 18:18
Cyrus & Ares
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Dix minutes. Pourquoi j’ai proposé ça, au juste ? Ça sera jamais assez pour convaincre Stevie de te laisser approcher, de foutre ton nez dans nos affaires. Parce qu’elle est intelligente, ma sœur, et elle comprendra directement ce qu’on essaie de faire. J’ai envie de me frapper, mais c’est plus trop le moment, là. Ce qui est fait est fait et maintenant, va falloir sortir mes meilleures techniques de négociations pour qu’elle pète pas un câble. Inspire, expire, ça va bien se passer, Cy. Je lui lance un grand sourire en arrivant mais sa tête me fait soupirer. Bras croisés, un sourcil haussé, adossée à mon vieux pick-up, je sais déjà que ça va être compliqué. Elle se met à signer avant que je puisse dire quoi que ce soit et la vitesse à laquelle elle le fait me tire un grognement. Je le savais déjà avant même de le faire, mais elle est énervée. Forcément, ça la soule que je sois allé te parler, que j’aie osé m’immiscer dans ce club très fermé auquel elle tient tant. Alors ça prend mille ans, mais je la rassure. Peut-être que je lui mens un peu, aussi. Mais pas de gros mensonges, juste de quoi lui faire baisser sa garde. Elle a besoin de la baisser et on a tous les deux besoin qu’elle la baisse, parce que ça peut pas continuer comme ça. Il faut qu’elle parle et pour l’instant, elle a pas l’air décidé à le faire avec moi. Alors je rivalise d’ingéniosité, explique que je voulais juste te parler d’un truc sans importance, voir l’organisation du reste de l’année, je tisse mon mensonge à mesure de mes signes. Elle a pas l’air de me croire, mais elle s’adoucit un peu. Elle sait que si je lui dis pas tout à fait la vérité, c’est qu’il y a une raison. Pas bavarde, mais observatrice, la gosse. Elle en a toujours su plus que ce qu’elle voulait bien dire, j’en suis persuadé. Au moins, j’ai le mérite d’avoir réussi à la dérider et c’est déjà pas mal, connaissant l’animal. Je lui explique que tu te joins à nous pour le dîner et elle ouvre de grands yeux, me demande si j’ai perdu la tête. Petite pirouette pour lui faire croire que je t’ai proposé en m’attendant à ce que tu refuses, que c’est juste l’histoire d’une heure et qu’après ça se reproduira plus. Elle accepte à contrecœur, je la vois à la fois pas convaincue et qui cache sa joie et ça me fascine. Je m’attendais pas à ce que t’aie ce genre de place dans sa tête, même si elle parle sans arrêt de tes cours et de ce que tu lui apprends. À peine nos mains retombées le long de nos corps que tu débarques, nous demande ce qu’on fait. Signe de tête dans sa direction pour lui demander son avis, elle hausse un sourcil dans ma direction. Ouais, pourquoi je pose la question, hein ?

« Burger. In-N-Out. Y’en a un à trois blocks d’ici, on peut s’y retrouver. La logique vaut mieux que l’écologie j’pense. Faut qu’on reprenne la route après, de toute façon. »

Pas franchement le temps de s’attarder, elle a école demain et même s’ils seront probablement trop à côté de la plaque pour capter quoi que ce soit, pas trop envie que les deux autres me prennent la tête parce qu’elle rentre tard. Pas envie non plus qu’elle soit trop fatiguée demain matin et qu’elle arrive pas à se concentrer en classe. Décision prise, on se sépare et chacun part de son côté. Il nous faut une petite vingtaine de minutes pour nous retrouver au fast-food, merci les embouteillages classiques de la ville. Je te fais signe sur le parking et tu nous rejoins rapidement avant qu’on entre. On commande et je paie pour tout le monde, je me pose pas trop la question. Nez froncé par l’odeur de friture, mais le sourire de Stevie vaut bien de supporter un peu ça. Juste un milkshake pour moi, je mangerai plus tard, un truc qui me ramène pas à tout ça. On s’installe à une table et... Rien. Je sais pas trop quoi dire. C’est toi qui voulais qu’on soit là, je devrais te laisser faire. Mais d’abord, petite pichenette sur la tempe de ma sœur, je lui tire un sourire et elle lève les yeux au ciel. Les mains qui s’agitent, je lui demande si elle est contente. Vif hochement de tête, je connaissais déjà la réponse. C’est son fast-food préféré, je savais que je pourrais pas taper à côté. Je te lance un regard un coin, avale une gorgée de milkshake. Je sais pas quoi faire de plus, j’attends de voir. Je m’apprête à traduire, sais très bien qu’elle ouvrira pas la bouche. Si tu veux vraiment t’investir, je t’apprendrai peut-être quelques bases... Ça pourrait être pas mal. Peut-être que t’en auras rien à foutre. Ou peut-être pas. On verra.

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#  Mess with her and I'll mess you up. - Cyres - Page 2 EmptyDim 5 Mar - 2:55
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Situation compliquée que celle qui se présente à notre table. Les premières minutes, l'ambiance était si pesante que j'ai déglingué mon burger en trente secondes. Le souci étant qu'une fois le gros morceau avalé, il ne me restait que quelques frites parmi lesquelles piocher, mais ça ne faisait pas passer le temps. Mais j'ai été sauvé par le gong, parce que vos mains se sont agitées soudainement, m'ont rappelé à la réalité, la langue des signes, le silence de Stevie, le pourquoi du comment on s'était retrouvés là tous les trois. J'aurais dû pourtant m'en souvenir, puisque je m'étais garé convenablement sur le parking, n'avait même pas juré face à l'odeur de friture et surtout je n'avais pas fait le moindre drift malgré la place et mon envie de toujours entrer en fanfare. Foutu désir de se faire remarquer, et plus foutu encore était le désir de la sortir de tout ça, de dénicher la vérité derrière des rochers immenses, parce que : un, je ne pigeais rien du tout à ce que vous pouviez bien vous dire, vous pourriez être tout à fait en train de vous foutre de ma gueule, ou même en train de planifier une évasion, que ça continuerait à ressembler à juste une danse de vos phalanges ; deux, j'avais pas l'habitude de tout ça, les discussions avec les parents étant toujours encadrées, planifiées suffisamment à l'avance pour me permettre d'être préparé mentalement ; trois, j'avais pas mangé de burger depuis cinq plombes, et ça m'avait donné l'eau à la bouche. Mais il fallait rester raisonnable, ne pas trop bouger, vous laisser discuter tous les deux, ne pas prendre plus de place que celle que tu avais décidé de m'accorder. Quelques rapides minutes passent et je me retrouve bien absorbé par tout ça, contre toute attente. Toussotement rapide pour vous rappeler ma présence, son sourire à elle qui fond et qui apparaît sans que je sache vraiment sur quel pied danser - quel comble. "Vous pensez que vous pourriez m'apprendre comment on... Enfin, m'apprendre les rudiments de la langue des signes ?" Une gorgée de milkshake - je t'ai copié sur ce coup-là, mais je savais pas trop quoi demander au comptoir dans tous les cas, alors un coup d'oeil par-dessus mon épaule vers votre borne et j'avais dégainé une réponse rapide mais non regrettée - et puis j'avais continué. Comme pour mieux faire passer la pilule, parce que même si je vous désigne tous les deux, c'est surtout à toi que je m'adresse, pas tout à fait prêt encore à laisser une élève me donner des cours particuliers de quoi que ce soit. "Je me dis que c'est pas mal utile. Ça peut toujours aider." J'ai trop de questions à poser, en vrac comment tu vas Stevie, est-ce que ton frère est toujours aussi déterminé à me casser la gueule, pourquoi t'as foiré tes pas chassés aujourd'hui, parce que oui, maintenant qu'on a mis le sujet des problèmes personnels sur le tapis, je me suis souvenu qu'elle avait pas mal raté ses derniers exercices. C'était le problème des danseurs, une maladie héréditaire qui se transmettait de spectacle en spectacle, de spotlight en spotlight ; une raideur des articulations dès qu'on avait des problèmes et que ça commençait à déborder, soupape agitée qui ne pouvait pas se canaliser. Je ne m'attends pas à ce que tu m'applaudisse à chaque fois que j'ouvre la bouche, mais au moins une réaction positive, un truc qui montre que tu remarques l'intérêt que je porte à toute cette histoire. Parce que je serais pas vraiment là, sinon. J'aurais trouvé un autre truc à faire de ma soirée, genre un plateau de sushis puis un mec au hasard, ou alors une salade composée et un mec au hasard. Le menu changeait pas mal, j'avais toutes sortes d'envie ; mais non, toi tu restais sur tes positions, regrettant sans aucun doute d'avoir lâché un peu de lest en me permettant de partager votre repas, ô impie professeur de danse que je suis. Tu m'analyses, le regard en coin, et c'est pas mal désagréable. Mais je ne dis rien. Je prends sur moi, j'accumule, j'accumule, j'accumule, et je trouverais bien une façon de me décharger de tout ça tôt ou tard. Dernière frite grignotée, Stevie en est encore à la moitié de son menu, et ça me rappelle qu'il faut vraiment que j'apprenne à manger doucement. Tu parles d'un soutien pour Maxime, avec ses troubles du comportement alimentaire ; comment avoir l'air crédible pour l'aider dès lors que, tout contrôle absout, je dégommais des kilos de bouffe en quelques secondes ? Ce n'était pas un problème chez moi, la nourriture n'avait jamais été un tabou ni une solution de réconfort, ni une bouée pour me permettre de supporter le monde. Ça n'avait jamais été quoi que ce soit d'autre que de la nourriture. J'avais mes addictions ailleurs, en avait délaissé quelques unes au profit de nouvelles ; toujours est-il que j'avais l'air ridicule devant ton milk-shake à peine entamé et son burger tout neuf, tout frais. Soit elle faisait durer le moment parce qu'elle aimait bien nous voir réunis, soit elle avait plus toutes ses dents et ça nous retardait pas mal. "Et donc, du coup, Cyrus, je ne crois pas que Stevie m'aie dit dans quoi tu travaillais ?" Première corde lancée, j'ai peur que t'en fasses un noeud et que tu me la serres autour du cou, mais je mets toute la douceur du monde dans ma voix, j'évoque même pas la possibilité de te payer un vrai repas parce que t'as l'air de réserver ça à tes proches ou aux types que tu n'as pas envie d'accuser de surmenage de ta frangine. J'écarte mon plateau, prend mon air le plus intéressé pour écouter, laissant pour la première fois, historiquement, mes yeux se baigner dans les tiens, un fin sourire aux lèvres. Un peu plus avenant que d'habitude, le type, et puis t'étais pas si mal ; c'est pas le sujet, mais il faut le remarquer. Je t'ai offert plusieurs dagues pour me limer, la question personnelle, le tutoiement, tu peux te défaire de toutes les lois et me poignarder, mais quelque chose dans le sourire de ta soeur me fait dire que tu n'oseras pas, parce que tu dois avoir enfin compris que je ne suis pas porteur de tous les malheurs de la Terre, et surtout ; que je suis bien décidé à la voir sourire comme ça à chacun de mes cours (et c'est bien la première fois que je confesserais cela à voix haute dans ma tête concernant un élève, mais Stevie a quelque chose d'attachant en plus d'être douée, et puis toute cette histoire montée en épingle, restée trop mystérieuse pour l'instant, lui laisse quelques marges de manoeuvre supplémentaire dans ma tête).
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#  Mess with her and I'll mess you up. - Cyres - Page 2 EmptyDim 5 Mar - 11:22
Cyrus & Ares
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Même hors crise, Stevie et moi on préfère communiquer comme ça, en général. Sûrement parce que c’est ça qui nous a rapprochés au début, peut-être aussi parce que ça nous permet de se dire les choses sans que les gens autour comprennent. Parce que personne s’y intéresse jamais vraiment, au fond. On nous voit signer, on nous imagine sourds, ça s’arrête là. Ça fait mal au cœur, d’ailleurs. Parce que nous, on peut entendre ce qui se dit quand on a envie d’y faire attention. Mais pour les gens qui sont réellement sourds, qui se retrouvent exclus parce que personne se donne la peine d’apprendre à communiquer avec eux... Ouais, ça me fout en rogne. Sûrement pour ça que j’aime autant les dessins. Les dessins, c’est universel. Peu importe la langue qu’on parle, c’est compréhensible, ça peut atteindre et toucher. Perdu dans ma discussion, j’en aurais presque presque oublié ta présence. Tu nous la rappelle, pose une question qui me fait hausser les sourcils. Même réaction chez Stevie, c’est pas le genre de truc qu’on nous demande souvent. J’hoche la tête à la suite de tes propos, prends une nouvelle gorgée de milkshake.

« J’ai rien contre, mais juste les bases. Le mieux, c’est d’apprendre avec une personne malentendante ou sourde, les signes sont plus précis. Si on n’a pas le choix, on fait avec ce qu’on a, mais c’est mieux de pas trop écouter les entendants sur ce genre de sujet. »

Pas de jugement dans ma voix, je suis au fond personne pour donner ce genre de conseils, mais ça fait partie des trucs que j’ai appris au fil des années, alors pourquoi pas tenter d’expliquer à mon tour. Et puis je me dis que c’était sûrement froid comme réponse, que t’as le droit à mieux, que t’es pas l’ennemi public numéro un. Je lance un regard à ma sœur, lui pose la question, elle hausse les épaules et répond, mains qui s’agitent vite, sourire au coin des lèvres. Je ris, retrouve ton regard.

« Elle est d’accord pour t’apprendre les insultes et à dire « maintiens, maintiens, pourquoi tu maintiens mais c’est pourtant pas compliqué bordel ». Aucune idée de ce que ça veut dire mais j’imagine que tu le répètes souvent. »

Ça a l’air de la faire vachement rire, tout ça, et ça me fait un bien fou de la voir comme ça. J’vais vraiment finir par croire que tu lui fais du bien et que j’avais tort de venir te chercher des poux. Sauf qu’au fond, si je l’avais pas fait, on serait pas là tous les trois et elle serait pas en train de sourire comme ça. Elle serait pas non plus en train de manger plus lentement que jamais. Apparemment, elle a envie que la soirée se prolonge aussi longtemps que possible et j’avoue que je suis pas franchement contre, tant que ça lui fait du bien. Elle a besoin de ce genre de moments. Tu rattrapes mon attention en posant une nouvelle question, me surprends en me tutoyant. Remarque, c’est pas complètement déconnant. Et voilà que tu sembles me donner ton attention complète et entière, tes yeux qui se plongent dans les miens, je soutiens ton regard, te souris réellement pour la première fois de la soirée. T’es pas le méchant monstre que je me suis peint dans la tête, t’as juste l’air d’un gars qui tient à ses élèves, au fond. Peut-être que c’est pour ça que tu les pousses autant, parce que tu tiens à eux et que tu veux réellement qu’ils réussissent. J’en sais rien, je suis pas dans ta tête, et si ça se trouve tout ça c’est juste un stratagème pour que j’arrête de te soupçonner. Mais je crois pas.

« Je suis illustrateur. On m’envoie des histoires, je les mets en dessin. Ou des fois on m’envoie juste des idées, on me demande des illustrations avant que les histoires soient faites... C’est pas aussi reconnu que les auteurs eux-mêmes, mais c’est plutôt cool comme travail. »

Pas du genre vantard, même si je sais que j’ai réussi à me faire un nom dans le milieu depuis le temps. Le succès, je le laisse volontiers à mon petit frère, il gère ça largement mieux que moi. Stevie me file un coup de coude, me fait les gros yeux et je soupire, sourire aux lèvres. Yeux levés au ciel, je glisse la main dans l’une de mes poches, en sors le carnet qui s’y trouve, le glisse sur la table. Quelques ébauches pour le travail, des trucs et d’autres que j’ai vus dans la rue, rien de trop personnel, mais ça te donnera un aperçu de mon travail. Y’a même quelques endroits du Complex, puisque j’y passe quand même pas mal de temps à attendre la petite, peut-être que tu reconnaîtras. Je te fais signe de l’ouvrir, t’invite à regarder. J’ai jamais eu trop de problèmes à montrer mes croquis, je suis en revanche plus secret sur certaines œuvres, bien tranquillement à l’abri dans mon bureau ou dans ma chambre, parce qu’elles n’appartiennent qu’à moi. Y’en a pas beaucoup, que je cache, mais c’est les plus importantes. Parfois je les sors, ne les expose qu’à mes yeux. Des bouts de vie, de ma vie, des trucs que j’ai pas raconté, des visages que j’ai pas réussi à oublier, des endroits qui me hantent... Certains trucs qui n’ont même jamais existé, des rêves de gosse inaccomplis, fantasmes inavoués d’une vraie famille, d’une vraie maison... Le trait n’est pas aussi sûr qu’il l’est maintenant, les détails sont flous et mal ordonnés, je m’en fous pas mal. C’est juste des dessins cathartiques, des trucs que je devais faire. Je reviens sur terre en voyant tes yeux parcourir les pages, sens un genre de stress bizarre prendre possession de moi. C’est bizarre, c’est pas mon style, mais on contrôle pas ce genre de truc. J’essaie de foutre tout ça au fond de mon esprit, me persuader que je me fous pas mal de ton avis, c’est pas comme si t’étais éditeur ou que j’avais besoin de ton approbation.

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Ares Selinofoto
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#  Mess with her and I'll mess you up. - Cyres - Page 2 EmptyDim 5 Mar - 12:47
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Tu me réponds du tac au tac, et pour la première fois depuis qu'on est attablés, tu prends une vraie gorgée de milkshake. Comme si ma tentative de communication, extraterrestre à tes yeux, avait réussi à dénouer une boule dans ta gorge, te permettant de t'alimenter de nouveau. J'hésite une nouvelle fois à te proposer de prendre un truc à manger, mais je veux pas te mettre mal à l'aise. Si tu préfères déglinguer un gobelet de lait parfumé pendant que ta soeur prend tout son temps pour manger son burger, manger ses frites, vider son soda, c'est ton choix. J'ai fini de manger ma part il y a quelques minutes déjà, il ne me reste que le soda à la menthe, et c'est déjà pas mal, parce que ça occupe mes mains, ça m'empêche de serrer les poings quand tu trouves une manière polie de m'envoyer balader alors que je fais des efforts. Je pense que ma mère avait raison quand elle me disait de lâcher un peu de lest. De pas trop m'attarder sur les séances de natation forcée, sur l'eau qui remplit mes poumons, sur son pied sur ma tête quand je faisais mal une technique de nage. La brasse papillon s'était souvent transformée en brasse papillon écrasé, les ailes disloquées et l'épiderme vif de la terreur et de la douleur. Pas du tout le bon moment pour m'en souvenir, alors je croise les jambes, me laisse tomber en arrière, me concentre sur Stevie, finalement la personne pour laquelle on a décidé de passer le dîner ensemble, tous les trois. Et j'en profite me dire qu'y a rien à faire ; cette formulation est trop bizarre, et ce genre de soirée doit plus jamais se répéter. Le pire dans tout ça c'est que je sais que t'as pas tort, que t'es pas la première personne concernée sauf que t'es aussi le seul adulte que je connaisse qui signe, et que j'ai clairement pas le temps de faire copain copain avec un club de malentendants juste pour pouvoir capter ce que veut dire ta petite soeur. Je hausse les épaules en réponse, te laisse rien voir de ma colère, mais Stevie s'agite, te répond rapidement, sourire aux lèvres, et j'ai l'impression que c'est une petite victoire pour le clan grec, ce soir. T'as pas l'air déconfit, tu reprends la parole et je m'apaise un peu. Elle, au moins, ne me déteste pas. Au contraire. Tu ris, puis tu me répètes, et c'est à mon tour d'éclater de rire. J'ai souvent l'impression que je me répète avec les gamins, mais là c'est carrément du mot pour mot tout craché, du bout des doigts. Mes yeux qui se jettent sur mon soda, je le prends dans mes mains et je le lève face à mon visage, comme pour lui parler. "Maintiens, maintiens, bordel, c'est pas compliqué, pourquoi tu maintiens ?" Je répète, prend le même ton autoritaire que pendant les cours, ça la fait rire et ça déverse un peu de soda sur la table. Je me lève, récupère à quelques mètres des serviettes en papier pour essuyer, satisfait d'avoir réussi à la faire marrer. "Stevie a raison, les insultes et les ordres de danse, ça me sera sans doute plus utile que les formalités genre bonjour, au revoir, ça va bien et toi ?" Fin sourire sur mes lèvres, pas une trace d'ironie parce que je me sens curieusement un peu plus à l'aise depuis que toi tu as rigolé. Comme si tu avais baissé la garde, baissé ton épée, décidé finalement de ne pas m'imposer la peine capitale. Je souffle, et l'air est un peu moins chargé en électrodes, mais toujours autant en friture. Légère grimace.

Je t'écoute me parler de ton métier et il y a quelque chose qui me plaît dans ce que tu dis, quelque chose qui me fait détailler un peu plus que de raison ton visage, tes lèvres quand tu articules un mot, tes yeux quand ils s'animent. T'es un passionné, et c'est un truc que j'ai toujours reconnu, respecté, admiré. La même pression dans la voix que moi quand je parle de danse, t'es à deux doigts de me parler de techniques récemment découvertes, d'une couleur dont personne n'a connaissance, et ça me rappelle quand je parle d'exercices, de ballets, d'un compositeur méconnu qui m'inspire de beaux arcs et de belles flèches. Stevie t'adresse un coup de bras, t'as l'air vaguement mécontent mais ton sourire dit l'inverse de tes yeux. Carnet qui se faufile sur la table, je glisse rapidement une serviette sous la reliure pour ne pas qu'elle se tâche, effleurant de la même l'objet qui semble être la prunelle de tes yeux. Tu me fais un signe, et celui-là me dispense de tout apprentissage, il est universel, et mes grandes mains viennent déjà se saisir de cette caverne d'Ali Baba. Je feuillette discrètement, au début un peu mal à l'aise parce que si c'est moche, j'aurais du mal à contenir un sourire ou une mine agacée. Mais rapidement, ça s'estompe, parce que t'as un coup de crayon de malade, et que c'est juste magnifique. J'ai pas lu beaucoup de livres pour enfant, ces dernières années, et pourtant je sais reconnaître tes dessins vaguement persos de tes esquisses de dessins pros. Je reste muet, quelques secondes, boit jusqu'à la dernière goutte d'encre, déguste jusqu'au dernier morceau de crayon, et quand j'atteins la dernière page, le soleil a un petit peu accéléré sa course derrière la vitrine. "C'est..." Je sais pas quoi dire, t'es un artiste, et même si la danse est un des arts les plus valeureux, je suis nul avec tout ce qui touche aux oeuvres. Les gens savent y être sensibles, mais moi ça me fait peur d'être sensible, et surtout je suis nul en choix des mots. "C'est magnifique. T'es vraiment super doué." Je fais glisser le carnet vers toi, sur la serviette en papier. Ma main passe dans mes cheveux, gêné. "Je veux dire, j'y connais rien en dessin, je dessine comme un enfant de trois ans sous LSD, mais là... C'est vraiment super beau." Je sais pas quoi dire, c'est le top 3 des moments les plus angoissants de ma vie, parce que nos regards sont vissés en plus, et que même si y a ta soeur à côté, j'arrive pas à décrocher de tes pupilles à toi pour les glisser sur elle, trouver une échappatoire. Je crois deviner qu'elle sourit, ça doit l'amuser, ou alors elle doit être hyper fière d'avoir un frère aussi doué. "Félicitations en tout cas, et euh..." L'angoisse, bordel, c'est tellement cringe. "J'irais acheter un livre pour enfant pour voir un peu ce que ça fait quand c'est euh... Fini ?" Je sais pas ce que je dis, j'ai aucune idée de ce que je raconte, je suis à deux doigts de me tirer et en même temps non, j'ai envie de voir Stevie sourire encore, j'ai envie aussi d'en apprendre plus sur vous, mais pour l'instant je me tortille comme un gamin pris sur le fait et c'est ridicule, j'ai l'impression de pas me reconnaître.
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#  Mess with her and I'll mess you up. - Cyres - Page 2 EmptyDim 5 Mar - 13:47
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Sourcils haussés, surprise lisible sur mes traits en te voyant la faire rire, lui tirer un de ses fameux éclats de rires, un truc que j’ai pas entendu depuis plus longtemps que je veux bien l’admettre. T’es différent de ce à quoi je m’attendais, monsieur le prof de danse, et ça me plaît bien de me dire que quand elle est pas entre mes mains, elle est entre les tiennes. Elle a du monde sur qui compter, toute une armada de frères et sœurs prêts à plein de trucs pour elle, mais savoir qu’il y a quelqu’un à l’extérieur qui est de son côté. On n’a pas vraiment eu ça, nous, rien que la fratrie et ce qu’on arrivait à en tirer. Je suis content qu’elle t’aie toi. T’affirmes que connaître les insultes c’est le plus utile et je ris d’un souffle, secoue la tête. C’est toujours ce qu’on veut apprendre en premier quand on apprend une langue, mais y’a quand même plus utile. Y’a des trucs vitaux, même, qu’on peut apprendre rapidement, que j’ai envie de t’apprendre juste parce que je le peux. C’est une langue qu’il faut partager, celle-ci, qu’on garde pas pour soi, parce qu’elle est d’utilité publique. Mais déjà on passe à autre chose, je me dis qu’on aura le temps pour ça plus tard. Ou peut-être pas. L’idée ici c’est surtout de faire en sorte que Stevie aille mieux, alors plus je te verrai plus j’aurai l’impression d’échouer. C’est déprimant, comme perspective. Du coup j’espère un peu que j’aurai jamais l’occasion de t’apprendre quoi que ce soit, qu’elle le fera elle-même, entre deux moments où tu l’engueuleras parce qu’elle tiendra pas assez bien sa position ou je sais pas trop quoi. Tu me demandes ce que je fais et plutôt que de juste répondre je te montre, partage quelques croquis, plutôt récents. Les carnets, pour moi, c’est toujours la même histoire. Au moins un dans mes poches, ou dans mon sac pour un plus grand format, que je remplis, griffonne de partout, jusqu’à plus avoir le moindre centimètre disponible. C’est à ce moment-là qu’il rejoint les autres, dans mes tiroirs remplis de ses semblables, tous plus pleins les uns que les autres. On pourrait dire que c’est un gâchis de papier, je m’en fous pas mal. J’ai essayé les tablettes et toutes sortes de truc, c’est bien pour des dessins déjà avancés, mais y’a rien de mieux qu’une mine graphite sur du canson pour les croquis, pour capturer tout ce qui nous entoure et le tracer en noir et blanc. Je crois que te voir sans mots me touche plus que je le laisse paraître. Si j’étais du genre à rougir je l’aurais probablement fait, entre l’air complètement fasciné qu’il y a sur ton visage et tes yeux qui quittent pas les miens. Pression. Tu complimentes, je souris, ris même à ton appréciation de tes propres talents.

« J’imagine que c’est comme la danse, ça se travaille. J’ai pas commencé à dessiner comme ça dès le début. Ça m’a pris des années. Encore heureux sinon j’aurais pris la grosse tête. »

Je sens d’ici Stevie qui lève les yeux au ciel, mais arrive pas à me décider à lâcher les tiens. Tu m’assures que t’iras acheter un des livres que j’ai illustrés, j’hausse un sourcil peu convaincu mais mon sourire s’élargit. C’est mignon. J’hausse une épaule.

« C’est sûr que c’est plus coloré une fois sorti. Je peux t’en offrir un, si tu veux. Je crois que je les ai tous, quelque part. Normalement ils me les envoient toujours. Je te le dédicacerai même si tu veux. »

Je ris doucement, me trouve complètement con. Y’a une heure j’avais envie de t’éclater, et voilà que je veux te filer un de mes bouquins. Et puis je me prends pour qui à parler de dédicace, là ? Sérieusement, qu’est-ce qui est en train de se passer ? Nouveau coup de coude sur ma gauche, je suis obligé de lâcher tes yeux, me racle la gorge. Stevie me tend une frite, je grimace, signe. Elle sait bien que je touche pas à ces trucs, ça m’écœure rien que d’y penser. Rien que l’odeur du resto m’a coupé l’appétit, j’ai pas envie de finir mon milkshake mais je me force, parce que j’ai eu le ventre vide et que le gâchis ça me fout en rogne. Elle signe en retour. ‘Je sais bien que t’en veux pas, mais t’es carrément en train de lui faire les yeux doux, c’est gênant.’ Cette fois, je rougis réellement, me contente de lui signer de la fermer, me racle la gorge à nouveau, te lance un coup d’œil furtif. Et puis je me redresse, retrouve tes yeux plus longuement, parce que y’a pas de raison pour que je le fasse pas. Elle dit de la merde, je suis loin de te faire les yeux doux. T’es pas mon style. J’ai même pas de style, mais ce serait certainement pas toi dans tous les cas.

« Et merci, au fait. Pour les compliments. C’est sympa. »

Carnet à nouveau glissé dans ma poche, je garde une main sur ma cuisse, l’autre attrape le milkshake, je prends une gorgée en grimaçant. C’est beaucoup trop sucré, en fait.

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Bon, y a quand même pas mal d'avantages à tout ce joyeux bordel. Déjà, le fast food, j'y avais pas mis les pieds depuis suffisamment longtemps pour oublier le goût dégoulinant de gras, et franchement, ça m'avait à la fois pas manqué, et en même temps c'était une absence cruelle, parce que j'avais carrément pris mon pied à dégommer burger et frites. Le soda à la menthe, c'est différent, j'en avais des stocks de bouteilles à la maison, c'était une des addictions susmentionnées. Stevie souriait, ça c'était un très bon point aussi, parce que toi t'avais l'air soulagé et puis ça me faisait du bien aussi. Tout le monde était plus détendu, depuis que t'avais dégainé ton carnet et laissé tomber ta vendetta meurtrière contre moi. La gamine s'était même mise à manger encore moins vite, sans aucun doute pour faire durer l'instant, et moi je pouvais rien dire parce que c'est vrai que c'était un moment sympa. La passion des uns voulaient beaucoup dire pour les autres. Le dessin, ça montrait une sensibilité que je n'avais cerné qu'à travers tes colères, ça montrait aussi du perfectionnisme, comme celui que j'appliquais dans mes classes, de la créativité, un goût pour la couleur et une soif d'imagination intarissable, sans aucun doute. T'étais finalement peut-être un peu plus important que ce que j'avais pu penser en te réduisant au rôle du frère de Stevie ; pourtant, c'est ce que tu devais rester, son frère, son tuteur, peu importait. Je ne faisais jamais copain copain avec la famille des élèves, et ce qu'ils soient majeurs ou mineurs. J'avais refusé toutes les invitations à des fêtes, à des anniversaires, n'avait fait une exception que pour le mariage de deux anciens élèves, et j'étais parti sitôt les voeux prononcés. Je ne pouvais pas m'attarder, faire comme si j'étais un grand ami des familles, quand en réalité j'avais très peu d'amis sincères. Le mensonge n'avait jamais été un souci, j'avais inventé suffisamment d'histoires pour pouvoir me tirer au sommet. Mais peu d'humains trouvaient vraiment grâce à mes yeux, réussissaient à m'intriguer suffisamment pour rester dans ma vie sur le long terme. Et c'était d'autant plus dangereux que tes dessins me plaisaient, que j'avais enregistré ta façon de parler, et que ça m'avait plu. Bordel, c'était typiquement ce que je fuyais, la raison originelle, presque, pour laquelle je ne mélangeais jamais mon emploi du temps perso et mon emploi du temps pro. Comme toi et tes dessins. Parce que ce que tu m'avais montré, c'était des ébauches, très réussies, mais des débuts. Je savais qu'il y avait d'autres feuilles, plus grandes, plus colorées, aux traits plus appuyés, mais trop intimes pour que tu me les montres. C'était une simple question de conventions sociales, tu savais où je travaillais, j'avais été obligé de te le demander. T'en parlais avec passion, c'était bien, mais j'aurais pas dû le remarquer, pas dû m'y attarder, pas dû surtout laisser passer une seule pensée qui me chauffait. Pas normal du tout. Je devais me reprendre. J'arrête d'inspirer sur ma paille quand ça fait du bruit, pas parce que ça me gêne, pas parce que les regards se tournent vers moi, juste parce que j'ai soif et que j'ai bien besoin d'une seconde boisson. Je m'apprête à me lever, mais tu m'arrêtes en reprenant la parole. Tu veux m'offrir un bouquin pour enfant, tu veux même me le dédicacer. Dans dix ans, ça vaudra peut-être le million sur eBay. Est-ce que c'est ça qui me fait flancher, qui me fait m'asseoir, te tendre une main amicale pour signer le marché ? "Je n'accepte pas les cadeaux gratuits, Cyrus. S'il y a quoi que ce soit que je puisse faire pour toi ou t'offrir en échange... Tu n'hésites pas. Peut-être que vous savez tous danser dans la famille." J'en reviens même pas d'avoir pu songer à glisser un sous-entendu, félicite ma langue de l'avoir tenu en laisse, d'être resté cordial, et de surtout pas avoir dit que je trouvais ça agréable de serrer nos mains. Je déconne grave. Vous recommencez à signer et je me lève, trouve une serveuse, réclame un nouveau verre, moins de dix secondes et je suis servi, je reviens à table, étend mes jambes, reprend ma pression sur la paille en te voyant devenir tout rouge.

J'ai l'impression d'avoir loupé un chapitre parce que tu te racles la gorge, que tu articules avec un drôle d'air et que je fronce les sourcils, presque instinctivement. "C'est normal. Tu fais du beau travail. Mais ça ne se reproduira pas, Stevie sait que je n'aime pas les compliments." Je me rengorge difficilement, me redresse, un bras de chaque côté de ma banquette, faussement à l'aise. On m'a appris très jeune que le langage corporel disait beaucoup, t'as la tête qui s'est approchée des épaules, les joues rosies, et je sais pas trop ce qu'il s'est passé pour te mettre dans cet état-là, mais ça devait être marrant. Je jette un regard interloqué à Stevie, qui me répond en haussant les épaules. Bien, elle veut défendre son frère, pas de soucis. Je secoue le gobelet, les glaçons frappent la paroi et ça me fait sourire. Mon milkshake est sur le côté, bien fini. Le tien continue de se vider lentement. "Cyrus, tu es sûr que tu ne veux pas manger un truc ?" Voilà, c'est sorti, ça fera au moins une pensée parasite en moins dans ma tête. "On a le temps. Enfin, en tout cas, j'ai le temps." Pas tout à fait vrai parce que j'ai vraiment très très très envie de rentrer, et que finalement la fatigue n'aura pas raison de mes envies, je trouverais un type sur le chemin, l'embarquerais et on finira la soirée emmêlés. Ça fera disparaître quelques idées bizarres de ma tête, quelques images de ta langue sur la paille aussi et... Merde. Je me frotte à nouveau la tête, un peu gêné. Le silence va être lourd, et je sens que ça va juste accentuer mon malaise. "Vous habitez où, exactement, d'ailleurs ?" Première question qui me passe par la tête, sans doute pas la bonne, parce que ça peut vous tendre tous les deux ; mais non, la gamine continue de sourire, te signe quelque chose, je comprends évidemment pas, mais je vous regarde faire, un peu interloqué et fasciné en même temps.
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Cyrus Lavaughn
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#  Mess with her and I'll mess you up. - Cyres - Page 2 EmptyDim 5 Mar - 15:18
Cyrus & Ares
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T’es bizarre et ça me fait marrer. Cadeau gratuit, drôle de façon de parler, c’est pas comme si un cadeau pouvait être payant. Attendre des choses en retour, c’est pas mon genre, mais ça me coûte rien d’accepter. Et puis je redeviens un peu sérieux, attrape ta main et la serre en souriant, mais y’a quelque chose de déterminé dans l’échange. Parce que je sais exactement ce que je veux que tu fasses en échange et qu’au final, c’est toi qui a donné en premier. Ce que j’attends n’est pas tout à fait un secret, sinon on serait pas là tous les trois, même si on est que deux à être au courant. Rien à voir avec ma capacité à danser – en passant tout à fait nulle – mais avec Stevie, bien évidemment. Parce que c’est elle qui nous a fait finir ici, qui a déclenché tout ça. Moi je suis prêt à t’offrir absolument ce que tu veux si t’arrives à lui donner le sourire comme ça, à la rendre heureuse, et à lui redonner envie de parler. Absolument tout ce que tu veux.

« Ok, j’hésiterai pas, alors. »

Tu pars et tu reviens rapidement, juste le temps pour ma sœur de me faire penser à des trucs auxquels j’ai pas du tout envie de penser. Elle a vu des trucs qui existent pas, des fichues hallucinations. Pourquoi je te ferais les yeux doux, au juste ? Ça n’a aucun sens. Mais j’arrive à pousser tout ça dans un coin de ma tête, à pas m’attarder dessus, parce que de toute façon j’ai aucune raison d’y penser, vu que c’est pas réel. Alors je retrouve mon sérieux, mon assurance habituelle, ris en t’entendant dire que t’aimes pas les compliments. Étrangement, ça m’étonne pas du tout. Je t’ai bien entendu tout à l’heure, malgré la colère. T’as l’air d’être un foutu perfectionniste et de rien laisser passer. Je suis pareil, sauf que le seul humain impliqué est complètement consentant, puisque c’est moi. Toi, tu cries sur des mômes et j’ai beau te trouver un minimum sympathique, ça continue à me gonfler, ce côté. Alors je préfère pas répondre, me contenter d’un sourire amusé, plutôt que d’ouvrir ma gueule pour sortir un truc qui – je le sais – sera méchant. Tu me demandes soudain si j’ai faim, me dis que t’as le temps, et Stevie te fait signe de laisser tomber, se met à signer en espérant très probablement que je vais traduire. Je plisse les yeux vers elle, lui dirais bien d’aller se faire voir avec ses remarques, mais me rappelle que je lui ai promis gamine qu’elle aurait jamais besoin de se demander si on l’écoutait ou pas, que je m’assurerais qu’on la comprendrait toujours. Alors je soupire.

« Je suis apparemment un vieux dans un corps de jeune qui supporte pas la bonne bouffe et sait pas ce qu’il perd. J’aurais pas dit ça comme ça, mais bon. »

Elle me tire la langue, mange une frite. Elle se fout clairement de ma gueule, elle met beaucoup trop de temps à manger, ça me donne envie de rire. Je soupire, retrouve ton regard, hausse les épaules.

« C’est gentil mais je supporte pas ce genre de bouffe. Je mangerai plus tard. »

Ou pas, parce que le sucre de mon milkshake est en train de m’écœurer pour de bon et que les quatre heures de route que je vais devoir me taper quand madame aura décidé de vraiment manger vont probablement finir de me couper l’appétit. Avec un peu de chance, j’avalerai un fruit avant de me coucher demain matin, après avoir déposé Greg à l’école. Nouvelle question de ta part, ça me surprend un peu que tu veuilles en apprendre autant sur nous, mais en même temps c’est pas complètement con, sachant qu’on va pas juste manger dans le silence. On est là pour que Stevie apprenne à te faire confiance et comprenne qu’elle peut venir se confier si elle a besoin. Forcément il faut discuter et lui ouvrir la porte, sinon ça fonctionne pas. À nouveau, les mains de ma sœur s’agitent avant que j’aie pu parler et je lève les yeux au ciel. Elle continue ses conneries, étincelle amusée dans le regard, m’affirme que tu t’intéresses à moi, qu’on est mignons, se fait apparemment des films très précis dans sa tête. Je l’interromps en agitant une main, lui dit de se calmer, que ça m’intéresse pas tout ça et qu’elle raconte n’importe quoi. Elle agite les sourcils, hausse les épaules, recommence à manger. Aillez des petits frères et sœurs... Toujours là pour vous foutre dans la merde. J’ébouriffe ses cheveux, reporte mon attention sur toi.

« Moi à Santa Monica, elle à San Diego. D’où le fait qu’elle doive se dépêcher un peu si elle veut pas s’endormir demain matin au lycée. »

Phrase lancée avec le sourire, mais qui cache pas mal de sens, la fait grimacer. Ils s’en sont toujours foutu qu’on aille à l’école ou non, mais depuis qu’on a débarqué à Los Angeles avec Napo, je fais en sorte que les petits soient jamais convoqués par leurs profs ou la direction, parce que ça mettrait tout le monde dans la merde. Les trucs prévus longtemps à l’avance comme les réunions parents-profs, c’est facile à gérer, mais les courriers et les mots dans les cahiers, c’est pas le même délire. J’ai envie de te retourner la question, mais je sais pas trop si c’est utile. T’habites forcément pas loin de ton taff, c’est logique. Juste alimenter la conversation par des « et toi ? » ça va vite me souler, j’ai pas envie de ça. Nouvelle gorgée de milkshake, je prie pour arriver à la fin rapidement, grimace face au goût.

« Ça fait longtemps que t’es prof au Complex ? »

Je sais que ça fait déjà pas mal d’années, puisque c’est le prof de Stevie depuis qu’elle y est, mais peut-être que ça fait plus longtemps que ça.

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Ares Selinofoto
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#  Mess with her and I'll mess you up. - Cyres - Page 2 EmptyDim 5 Mar - 23:07
Cyrus & Ares
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J'éclate de rire quand tu me traduis ce que ta soeur t'a glissé. Un vieux dans un corps de jeune ? Pourquoi est-ce que tu me fais penser à ton corps, exactement ? Pourquoi est-ce que j'ai des images en tête et que je me retrouve à t'imaginer sans aucune fringue, d'un seul coup ? Ça va vraiment pas. J'aurais pas dû annuler mes rendez-vous nocturnes des cinq derniers soirs. Mais j'avais été pris d'une sorte de remord, m'étais dit qu'il fallait que cette course à la testostérone s'arrête, maintenant que j'avais goûté toutes sortes de langues, que j'avais léché toutes sortes de peaux. Body count qui s'était quasiment multiplié par trois depuis que je m'étais laissé aller à la découverte de ces messieurs, et ça signifiait rien de bon, c'était ma propre malédiction. Surtout qu'il y avait toujours lui, ses yeux bleus, ses cheveux bruns qui frisaient entre mes doigts quand je les agrippais, le temps d'un coup de rein, le temps de la chaleur, le temps d'un été éphémère dans ma chambre ou dans la sienne. Puis il avait disparu, m'avait reproché chaque cigarette après le sexe, comme s'il les avait compté, puis chaque verre dans nos soirées communes, la façon dont je me mélangeais mal à son groupe d'amis, trop rustre, trop menteur, trop grande gueule aussi quand ses copains venaient m'emmerder. Je lui avais rien répondu au début, puis je lui avais avoué, sur un ton sifflant et claquant, que j'avais surtout arrêté de trainer avec ses copains les bouffons parce qu'ils me draguaient tous sans vraiment se préoccuper qu'il soit là. Il avait rougi, pris sur le fait, un peu perturbé, et s'était cassé avec sa veste, son jean déboutonné, ses chaussures aux lacets défaits, et un tout petit bout de mon coeur, de mon cerveau, de ma... Retour à la réalité quand je vois que tu me regardes, que j'ai super chaud et que je me gratte la barbe en réfléchissant depuis quelques secondes de trop. "Pas de soucis, alors. Pas facile d'être la petite soeur d'un vieillard, je compatis. Ma grande soeur était pareille !" Léger éclat de rire pour masquer que je viens juste d'en dire un peu trop sur moi, sous couvert de me glisser dans un costume d'adulte cool et proche de sa situation à elle, alors que je viens de révéler une soeur, sans vraiment pourtant décrire à quel point je la trouvais conne, cette miss parfaite. Sans révéler que c'était pas que les burgers, que Polyna détestait, mais à peu près tout ce qui faisait plaisir aux êtres humains normaux. C'était pas une question de gras, pas une question de rapidité, de facilité, de sucre, non, c'est juste que voir les gens heureux, ça lui coupait l'appétit. Comme à son père, notre père, ce féroce crétin dont je n'avais pas eu de nouvelles depuis l'appel en FaceTime à mon neveu, le seul gamin qui m'inspire à la fois une confiance absolue, et en même temps qui me fait vérifier avant chaque appel l'ensemble des numéros de la police, à l'international, parce qu'il multiplie les quatre cent coups pour faire chier sa mère, la dérider, en vain, elle a toujours les traits plissés de ce que je vois sur les réseaux, et elle ressemble de plus en plus à notre géniteur. Le gamin adorait mon perroquet, il lui apprenait des conneries à distance et j'étais régulièrement obligé de virer le haut-parleur pour qu'il arrête ; ça le faisait délirer, il rigolait aux éclats et raccrochait en me balançant quelques insultes grecques. Je lui en tenais pas trop rigueur, il était marrant et c'était un des rares adolescents que je parvenais à supporter et même à aimer, en dehors de ceux qui se pointaient à mes cours.

A nouveau, tu me tires de mes pensées, décidément trop nombreuses, décidément trop opaques, en me balançant une réponse que j'annote dans mon cerveau en sachant pertinemment que j'aurais oublié dans quelques heures où la gamine vit, et que j'aurais mémorisé uniquement que t'es sur Santa Monica. Cerveau qui trie les informations comme il le sent, ça m'agace un peu mais j'en parle pas, je veux pas te laisser voir que tout ça me trouble plus que de raison. C'est juste un problème d'hormones enflammées et de pensées invasives. Et d'addiction au soda, aussi, parce que les glaçons battent dans le fond de mon gobelet et je suis à pas grand-chose de me relever pour aller en chercher un troisième. "C'est sympa, Santa Monica. J'ai des copains..." Non, des coups d'un soir, toutes les positions expérimentées devant leurs fenêtres avec vue océanique. Mais chut. "Qui vivent là-bas. Et j'ai pas mal traîné à San Diego avec ma troupe, avant le Complex. On se produisait parfois dans une belle salle, là-bas. Ça fait un sacré bout de route." Je relève que ça, ce détail qui m'alarme, parce que vous vivez pas ensemble, qu'il y a des heures de route, mais que c'est toujours toi que je vois se pointer aux classes, j'ai aperçu une fois un blond, mais ça n'était pas arrivé depuis. Que toi, tes cheveux en brosse qui affrontaient le vent et... Okay, j'arrête. C'est bon, je t'ai assez décrit. Stop. J'ai chaud. Il faut à tout prix que je me trouve un plan ce soir, n'importe qui avec qui éliminer les phéromones, les fantasmes, redevenir normal et pas juste obsédé par le putain de frère d'une élève. Hors limites, carrément hors limites. Heureusement, t'as la langue qui s'est déliée en même temps que j'ai fait mon max d'efforts pour discuter, et tu reviens avec une question. Je me gratte la moustache, plisse les yeux, tente de me souvenir des années, de la chronologie. "Je pourrais pas te dire exactement, j'ai arrêté de compter les années. Ça doit faire... Dix ou douze piges ? Je me souviens plus." Et c'est clair que c'est pas avec mon cerveau embué de désirs chelous que je vais pouvoir m'en sortir. Alors, je me contente de cette réponse simple, et je me dis qu'il vaut mieux que je contre-attaque au lieu d'alimenter la fiche que tu dois être en train d'écrire - non, de dessiner ! - dans un coin de ton crâne brun. "Il y a un stage de danse d'improvisation, ce dimanche, en centre-ville. Je pensais pas en parler aux élèves, mais je ne pensais pas non plus dîner avec vous deux ce soir... La vie est surprenante." Haussement d'épaules, léger éclat de rire. "Bref, je me disais que Stevie pourrait venir ? Je ne peux pas danser mais j'inscris toujours quelqu'un de prometteur. D'habitude, je demande à une ancienne collègue, parce qu'il y a un joli diplôme à la clef, okay, il sert pas à grand-chose, mais ça fait toujours une ligne dans ton portfolio, et je suis sûr que tu t'en sortirais à merveille. Si t'es okay, je peux t'inscrire sous ma coupe, Stevie ?" Je vous jette un regard à tous les deux, elle la danseuse, toi son interprète, me maudis en même temps de te retrouver un week-end ; ça me laisse quand même quelques jours pour me défouler et pas laisser mon regard glissé sur ta bouche ou... "Ça resterait évidemment entre nous. Ce que je fais de mon temps libre ne concerne personne au Complex, et il n'y aurait pas d'autres élèves. Tu serais l'une des plus jeunes, mais sans aucun doute l'une des plus talentueuses aussi." J'arrive à la fin de mes arguments, mon sourire demeure curieusement accroché à mon visage. Trois jours avant samedi, ça me laisse une soirée de repos, une soirée de rendez-vous sauvage et une sortie en club, avant le stage. Je dresse un sourcil, attends la réponse, ma main enroulée autour de mon gobelet pour ne pas qu'elle s'égare sur mes cuisses et puisse diffuser son électricité ou mon stress.
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Cyrus Lavaughn
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#  Mess with her and I'll mess you up. - Cyres - Page 2 EmptyLun 6 Mar - 0:02
Cyrus & Ares
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Yeux plissés dans ta direction, j’ai bien envie de petit con, mais je suis presque sûr que t’es plus vieux que moi. J’en sais rien, en fait, ça a l’air de bien conserver, la danse. Dans tous les cas, je suis pas sûr d’apprécier le fait que tu me traites de vieillard, mais ça me fait marrer, juste parce que ça fait marrer Stevie. Je me demande si t’as le même genre de relation avec ta sœur, mais le temps utilisé me fait tiquer. Était. Soit elle est plus de ce monde, soit vous êtes pas assez proches pour que tu saches encore quel genre de caractère elle a. Dans les deux cas, ça me désole un peu pour toi. Mais c’est sûrement juste parce que je crèverais pour ma fratrie et que j’imagine difficilement qu’on puisse penser autrement, ce qui est complètement débile. Parce que si on suivait ma logique, tous les parents seraient aussi défaillants que les nôtres et je sais parfaitement que c’est pas vrai. Y’a des gosses qui ont de vrais parents, j’espère que c’est ton cas. J’en sais rien. Pourquoi ça m’intéresse, d’ailleurs ? Je m’en fous, t’es juste le prof de Stevie, c’est pas comme si on allait devenir les meilleurs amis du monde. C’est pas les bisounours ou je sais pas quelle connerie. Et puis t’as l’air carrément bizarre depuis quelques minutes, j’ai l’impression que tu crèves de chaud alors qu’objectivement la température est pas si élevée que ça, et je me demande ce qu’il t’arrive. T’as l’air ailleurs, je me demande si je ferais pas mieux de dire à la petite de se magner pour qu’on puisse te laisser tranquille, mais j’ai aussi pas envie d’abandonner si facilement, de me retrouver dans la voiture avec une Stevie qui s’éteint petit à petit. J’hausse un sourcil en t’entendant commenter d’abord sur l’endroit où je vis, c’est bizarre. Mais pourquoi pas. La deuxième remarque me paraît plus légitime et comme un seul homme, Stevie et moi haussons les épaules. C’est loin mais depuis le temps, on est habitués. C’était vachement plus chiant quand je devais avoir un taff alimentaire et que j’avais des horaires qui entraient parfois en opposition avec les horaires de cours. Maintenant, c’est plus facile, c’est pas comme si j’avais un emploi du temps, un nine-to-five à me taper tous les jours comme un bon petit soldat. J’hoche la tête pour te montrer que j’écoute, que j’enregistre, arrive enfin à la dernière gorgée de milkshake et pousse un soupir de soulagement. Quelle horreur. J’aime ça, pourtant, mais pas dans ce genre d’endroit. Ici ça me dégoûte juste, me rappelle les burgers que j’arrivais à chopper à moitié prix voire gratuitement en passant au fast food super tard, les restes qu’on me refilait, les trucs pas vendus qui auraient dû finir à la poubelle et qui terminaient dans notre congélo parce que y’avait pas grand-chose d’autre à bouffer et que c’était pratique à réchauffer. Dans ces trucs, tout à le même goût. Carton-pâte, gras et sucre, peu importe qu’on mange un burger ou un milkshake. Déprimant. Tu réponds à ma question et ça me fait froncer les sourcils, de me dire que tu sais plus quand t’as commencé. Peut-être parce que j’ai une obsession avec les dates, ou parce que j’aime bien la précision. Dans tous les cas, ça te vaut un nouveau hochement de tête.

« C’est long. Ça finit pas par être chiant ? Toujours la même chose ? »

C’est ce que j’aime dans mon métier, je crois. Ok je fais techniquement toujours la même chose, mais au final pas du tout. Les histoires sont jamais les mêmes, les demandes non plus, et j’adapte mon coup de crayon à chaque personnage, chaque ambiance, chaque auteur même. Tu te remets à parler et Stevie se tend aussitôt à côté de moi. Mes yeux te quittent aussitôt pour m’assurer que tout va bien, et je vois ses yeux se mettre à briller, s’écarquiller. Heureusement qu’elle était pas en train de boire, parce que je pense que t’en aurais partout sur la gueule, sinon. Je sais pas si c’est la proposition ou les compliments qui la mettent dans cet état, mais ça me fascine. Elle se met à signer super vite, s’emmêle les pinceaux, me fait éclater de rire avant que le pose une main sur les siennes, lui coupe la parole.

« Grosso modo, ça veut dire oui. Et qu’elle est super contente de la proposition. »

Je sais que ça posera pas de problèmes à la maison, ils seront probablement trop défoncés pour capter qu’elle est pas là, d’ailleurs. Je sors mon portefeuille, glisse ma carte sur la table.

« Tiens, t’auras qu’à m’envoyer les détails, je ferai en sorte qu’elle soit là à l’heure. Et en forme. Ce qui veut dire... »

J’ai à peine à lui lancer un regard qu’elle se remet à manger, engloutis la fin de son repas plus rapidement que je l’ai jamais vue faire. Je lève les yeux au ciel, te lance un regard entendu. Question rouler les gens dans la farine, y’a pas plus douée qu’elle. Repas terminé, je prends les déchets pour jeter le tout dans la poubelle et on se lève, marche jusqu’à la sortie. Une fois dehors, je la vois hésiter, froncer les sourcils, et je me demande ce qu’il se passe sous sa caboche. Et puis, timidement, elle passe ses bras autour de toi.

« Merci. »

Avant que l’un de nous aie le temps de réagir elle a déjà filé vers ma voiture et je me retrouve planté là comme un con, la bouche qui s’ouvre et qui se ferme comme un putain de poisson. Je me tourne vers toi, cligne des yeux. Ok, c’était qu’un mot, c’était un chuchotement, mais je sais ce que j’ai entendu, et c’est largement plus que durant les trois dernières semaines.

« Ok, je retire ce que j’ai dit. C’est définitivement pas toi... Je... Merci, pour ce soir. Et ce weekend. J’pense qu’elle avait besoin de quelque chose comme ça. »

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Cyrus & Ares
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Peut-être que je rigole pas mal, peut-être que je rigole pas du tout, je me contente d'un sourire taquin quand t'évoques le manque de renouveau de mon activité. J'ai jamais eu à m'en plaindre, c'est la première chose qui me vient en tête. Une douzaine d'années plus tard, je demeure aussi passionné, aussi volontaire, aussi perfectionniste. Ça a fait rugir quelques élèves, encore plus de parents, mais ma discipline n'a jamais été flexible, ils s'y sont faits ou ont dispensé leurs gamins de mes sessions ; pour mon plus grand plaisir, généralement. Il n'y a que quelques prénoms qui continuent de trôner dans ma tête, étoiles montantes qui accumuleront titres et beaux ballets si elles persévèrent à escalader le ciel. Ou qui rejoindront une troupe, signeront un contrat avec une salle, avec un label. Comme je l'avais fait, plus ou moins. "Non, c'est comme le dessin, je pense. Quand on aime ce qu'on fait, les années passent vite. Et j'adore ce que je fais, même si ils ne peuvent pas forcément s'en douter." Coup du menton vers Stevie, qui me rend un grand sourire. J'ai beau être sévère, je pense que je me fourvoie si je pense qu'ils ne connaissent pas mon amour de la danse et mon goût pour la pédagogie. Un peu grande gueule, un peu colérique aussi, mais jamais de rage injustifiée, jamais de tristesse, jamais les heures d'entraînement qui se murent en miroirs de mes émotions. J'ai appris très tôt à bien scinder les deux univers, à laisser mon coeur à la maison. Et pourtant, ce soir, je l'avais pris avec moi. Et ça m'avait juste bien rappelé pourquoi je ne le faisais jamais : parce que ça m'évitait ce genre d'embrouilles, un repas avec une des élèves, avec son frère, des sous-entendus que je discerne partout, l'esprit un peu graveleux et carrément brumeux, et ma température corporelle qui flirte avec le pas vraiment normal. Mais je n'ai pas le temps de réfléchir davantage, d'envisager d'autres doubles sens, de me perdre sur ton visage, puisque Stevie s'agite, vite, et je vois dans tes yeux que même toi tu as du mal à suivre le rythme qu'elle a choisi pour signer sa réponse. Vous avez une tendresse folle l'un pour l'autre. Même si elle le cache sous des taquineries, même si elle le cache sous des clins d'oeil, et puis de ton côté à toi c'est pas super facile à discerner, puisque tu ferais tout ce qui est possible pour t'assurer de son bonheur. C'est beau. J'ai jamais eu ça avec ma soeur, ça me rendrait presque un peu jaloux. Pas une pensée de plus à accorder à Polyna, ses grands airs de duchesse échouée, ni à mon père, ni à ma mère, d'ailleurs, cette pauvre constellation qui s'était perdue dans un ciel d'encre sans avoir la moindre possibilité de s'en échapper dès le départ ; les dés étaient faussés, et son sourire avait appris à céder face aux remontrances paternelles comme j'avais appris à ne plus faire d'effort. Je ne sais même pas pourquoi le reste des Selinofoto vient se graver dans mon crâne, alors que j'ai fait mon maximum pour ne plus penser à eux depuis des années, à part lorsqu'il s'agissait des prières silencieuses adressées à ma mère nombre de soirs, lorsque mes iris se perdaient sur la voûte en espérant voir son visage s'esquisser à travers la galaxie. Ça avait toujours été sans succès, et c'était sans doute l'une des choses qui me manquaient le plus, ça et son odeur d'amande douce. Pas le bon moment pour être nostalgique, pas alors que ma main s'efforce d'appuyer sur mes omoplates pour me rappeler à la réalité : Stevie, toi, en face de moi. Je secoue faiblement la tête, m'aperçoit que non seulement la gamine est aux anges, mais qu'elle a dévoré son repas en moins de temps que je n'aurais pu le deviner, finalement. Ta carte est sur la table, devant moi, et je la récupère, la glisse dans ma poche, tente de me glisser un rappel de ne surtout pas mettre mon jogging au sale sans en faire les poches ce soir - vilaine habitude, une des seules qui échappent à la routine presque parfaite que je m'impose depuis une décennie. "Pas de soucis. J'essaierais de t'envoyer ça le plus vite possible, Cyrus." Ton prénom sonne bien, il sent bon, il a les mêmes effluves que le citron vert je sais même pas pourquoi ça m'a traversé l'esprit. Alors je me contente d'oublier, de passer à autre chose, pendant que tu réunis tous les déchets, vestiges de notre repas, les emmène vers une poubelle, sous mon regard te couvant dans tout le restaurant. C'est peut-être une façon de te remercier d'avoir pris mes gobelets avec les vôtres, ou d'avoir finalement réussi à m'inclure dans le joyeux groupe ; parce qu'on ressort par les portes automatiques en rigolant presque, tous les trois, et que ça fait un bien fou sans que je parvienne réellement à comprendre à quel moment j'ai bien pu commencer à apprécier la compagnie des Lavaughn (ton nom souffle sur ma langue, puisque j'ai eu du mal à l'épeler dans ma tête, sauvé d'interminables heures de migraine par ta carte, encore tiède, dans ma poche, contre ma cuisse). On arrête de marcher tous les trois près de ma voiture, je sais pas ce qu'il faut dire dans ce genre de situations puisque c'est carrément inédit, est-ce que je dois vous parler de mon bolide, ou bien te remercier d'avoir baissé la garde ? Poignée de main virile ou câlin américain ? Heureusement, j'ai pas à réfléchir trop longtemps, puisque Stevie prend les devants, m'encercle de ses bras, et je ne bouge pas, me contente de sourire, et mes lèvres se plissent un peu plus encore quand je l'entends me murmurer un remerciement. "Y a pas de soucis, c'était très sympa." Pas le temps de lui dire qu'on se voit dans trois jours au stage, parce qu'elle s'est déjà enfuie dans ta voiture, mon regard suivant sa silhouette au loin. Il ne reste donc que toi et moi. Tu me remercies et je crois que je tranche à ce moment-là, moment un peu bizarre, mais rapide accolade. Les gamins américains font tous comme ça, ils aiment pas la bise à l'européenne, et j'ai pas envie de te serrer la main. Alors, ça fera l'affaire, je me dégage aussi vite que possible, mon regard qui se perd vers l'horizon pour surtout pas que nos yeux se croisent. "Merci à toi. Ça va aller, je pense. Rentrez bien, tous les deux. A dimanche." Et je m'éloigne, aussi vite que quand j'arrive au Complex le matin, me jette dans mon habitacle en grinçant un peu des dents ; qu'est-ce que c'était que tout ça ? Mon téléphone dans ma main, je dégaine l'application orange, trouve rapidement chaussure à mon pied, et mon rendez-vous est programmé pour dans une heure. Le temps de rentrer, d'une douche, et adieu les hormones. C'est pour le mieux, pas vrai ?
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