Le deal à ne pas rater :
ETB Pokémon Fable Nébuleuse : où acheter le coffret dresseur ...
Voir le deal

LOS ANGELES, A L'ANCIENNE :: Archive 2021 :: Archive RpsPartagez

 (vince) hell's comin with me

Aller à la page : Précédent  1, 2
Siegmar Luther
boîte de pandore et cœur doré
Siegmar Luther
https://laal.forumactif.com/t7909-siegmar-luther-o-house-of-the-https://laal.forumactif.com/t8718-sieg-no-church-in-the-wildhttps://laal.forumactif.com/t8057-carte-de-siegmar-luther
#  (vince) hell's comin with me - Page 2 EmptyJeu 2 Mar - 20:08
T'as du coca dans une bouteille en verre, même pas siglée d'une édition collector, signe que tu bois beaucoup, beaucoup, beaucoup de soda, au point de pas faire attention quand tu refais ton stock à prendre les produits les plus rares. Ou alors peut-être que tu t'en fous, peut-être que c'est une de mes nombreuses déformations professionnelles, à toujours vouloir les produits les plus rares, les petites touches de luxe ou d'histoire jusque sur le pourtour de la première canette qui se vide dans ma gorge le matin jusqu'à la marque de l'ampoule du lampadaire devant la boutique. Parce que c'est comme ça, qu'ils le veuillent ou non, qu'on le sache ou non, chaque objet, chaque bâtiment, chaque morceau de terre a une histoire, a été foulé par un pied hors du commun, a été se glisser le long d'une paume dont l'un des doigts ne manquera pas d'être signataire d'un contrat extraordinaire, un de ces bouts de papier qui changent la face du monde. Il suffisait de s'attarder un peu, de ne pas marcher trop vite, parfois aussi c'était une question de musique dans l'oreille. Si on avait le bon tempo, les bons rythmes, on pouvait s'arrêter chaque mètre, en découvrant une ville non pas par les panneaux logiques mais bien par tous les petits détails qui la parsemaient. Il suffisait d'un rien pour que l'histoire se déroule, et plus l'on absorbait d'histoires différentes, plus ça devenait facile d'en créer de nouvelles. C'est pour ça que je m'amusais souvent à inventer une romance derrière l'histoire d'un vieux miroir en plastique repeint, couvert sous des couches de vernis dorés, ou des tragédies pour un collier qui arborait une émeraude étincelante, sans jamais discontinuer, donnant le ton, toujours en plein spectacle pour les éblouir, clients comme amis, même si ces derniers se faisaient rares. C'était un des grands risques, sans aucun doute l'un des plus lourds aussi, parce que la solitude était pesante parfois. Pas que dans mon pieu, non, dans la vie en général. C'est ça qui me poussait à aller plus loin, à provoquer toujours un peu plus. C'était finalement pas qu'une question de trône ; non, ça allait bien au-delà. Je soupesais les âmes des humains qui croisaient ma route, comme la déesse égyptienne qui donnait l'accord aux uns pour se rendre dans les champs d'or quand les autres partaient dans le néant de toutes les perditions. Je savais qu'à la fin du compte, quand la balance ne glisserait plus sous mes mains à moi, mon coeur serait trop lourd pour qu'on m'envoie dans ce qui ressemblait à un paradis. Je n'avais ma place qu'auprès des damnés, les dés s'étaient jetés depuis que j'avais mis les pieds en ville, depuis que Ray m'avait désigné comme héritier avant de se tirer on ne sait où, me laissant un trousseau de clefs et un million de points rouges sur le corps, cible de toutes les critiques, cible de toutes les tentatives de mettre fin à Treasureland, ou pire, de récupérer la clef d'or, celle qui m'aurait pourtant bien sorti de cette foutue cage. Impossible de savoir si je regrettais, finalement, ces barreaux. Je n'avais jamais vécu la ville sans la voir derrière les lunettes que Tonton m'avait posées sur le nez. Jamais fanfaronné dans les bars en compagnie d'une bande de copains qui m'aurait entouré plusieurs soirs par semaine, jamais traîné le bras d'un type dont j'aurais pu dire que je l'aimais jusque dans les parcs, jusqu'à l'observatoire, jusque dans la forêt. Non. J'étais toujours seul dans la salle du pouvoir, hall immense qui n'abritait finalement pas tant de bruit que ça. J'étais sans doute resté pour ça, ce soir. Pour essayer de voir ce que je pouvais bien soutirer d'un des rares types qui s'était décidé à ne pas baisser le menton, qui m'avait défié et qui continuait de le faire du regard sans que je puisse dire quoi que ce soit - sinon que tes pupilles avaient la lueur d'une centaine de crimes et d'un millier de meurtres. "T'as pas répondu à ma question, fratello." T'étais sur tes gardes, logique. Tu t'étais sans doute demandé pourquoi je traînais encore dans le coin, maintenant qu'on avait scellé notre accord. J'aurais bien aimé te donner une réponse, mais tu m'aurais sans aucun doute trouvé pathétique, et pourtant j'avais fait de mon max, m'était même désossé de ma veste en jean, soigneusement pliée sur mes genoux et abritant, comme chacun de ces vêtements que j'enfilais pour sortir, une paire d'écouteurs, celle-ci à fil donc de fait l'une de mes préférées pour les moments de stress, quand je faisais des noeuds autour de mes doigts. Pas eu de crise d'angoisse depuis suffisamment longtemps pour avoir oublié comment ça marchait. Pas de pilules non plus. Peut-être que je devrais dormir un peu plus pour récupérer davantage d'émotions humaines et pas juste être encore et toujours cette espèce de fantôme qui erre dans les villes en déblatérant patronymes et occupations sans jamais piger le sens de sa vie. Ça fait beaucoup de pensées d'un coup. J'aime pas réfléchir autant.

"Siegmar. Mais fais comme tout le monde..." Je doutais que tu puisses vraiment le faire. "Et appelle-moi Sieg. Ça suffit, on est pas des tonnes à porter ce prénom en ville." Heureusement, d'ailleurs, parce que si les rues de Los Angeles s'étaient pavés de minis Luther courant dans tous les sens, on aurait vu fleurir dans toutes les librairies du monde tout un tas de fables, tout un tas de contes, sans vraiment comprendre comment un seul auteur prodige pouvait produire autant d'oeuvres en si peu de temps. Mes passions d'écrivain, je les gardais pour moi, n'exposant absolument à personne les quelques feuilles griffonnées chaque soir, le stylo plein d'encre entre les dents qui ne parvenait pas même à tacher celle de mes canines qui était dorée, souvenir d'une de mes premières batailles. A l'époque, c'était marrant, c'était le lycée, Reiner me préparait à récupérer la boutique mais j'avais quelques libertés pour traîner avec ceux que j'appelais des amis et qui avaient fini par disparaître, tout pour le profit de Treasureland. On s'amusait à fredonner des refrains, à chanter des musiques, certains posaient quelques histoires, quelques lignes, on appelait ça du rap, et c'était la bonne époque. C'est pour ça que j'avais fini par tellement avoir besoin de la musique. Parce que c'était ma fontaine, mon puit à voeux, la seule source inépuisable de contes et de bonheur. Parce que c'était le seul truc que le reste des Luther m'avait pas volé. Okay. Une pause. Ton whisky se la jouait veritasérum et ça me plaisait que dans la fiction. "C'était la boutique de mon oncle. Il m'a récupéré quand mes parents sont morts, quand j'étais gamin." Faux éclat de rire pour cacher que ça va toujours pas, que parler des événements de mon enfance avec autant de détachement signifiait juste que j'allais claquer un jour ou l'autre, exploser en un soleil immense qui dévorerait le monde dans une éclipse brutale. "Il jouait les américains avec ses lunettes de soleil et son faux accent, et je crois qu'il était jaloux parce que moi j'avais pas de rôle à jouer. Quand t'arrives dans un pays à trois piges, t'as pas de souvenir de ta terre natale." Je parlais trop, beaucoup trop, mais peut-être que ça allait t'inciter à te détendre et à m'en dire un peu plus toi aussi. Jambe croisée, le regard qui se rive sur la scène mais pas tout à fait là non plus. "Mais déjà t'as capté que c'était des antiquités, pas des souvenirs, et rien que pour ça tu mérites un bon point, mein hase." J'ai fini mon verre, j'en commanderais pas un autre tout de suite, parce que ton barman a la main lourde sur les liqueurs et que je refuse de finir bourré dans un endroit inconnu qui m'est tout ce qu'il y a de plus agressif. Je reste l'ennemi à abattre, si c'est pas pour toi, ce sera pour un type qui passera par là. Rapide bâillement que je cache d'une main. Pas fatigué, ça je peux pas l'être, mais t'en sais rien, et le plus drôle c'est que j'en sais pas beaucoup plus non plus. "Je suis revenu parce que t'es jeune et que t'as l'air de pas savoir ce que tu fais." Je hausse les épaules, applaudis, marque une pause. "Tu te donnes des grands airs, ça me laisse dire que tu viens d'une famille influente mais que pour une raison ou une autre, tu veux monter ta propre dynastie maintenant." Un sourcil levé, mon verre tendu vers toi, clin d'oeil au barman. Finalement, j'ai soif. "Et t'as pas besoin de me dire que tu viens d'Italie pour que je sache que t'es italien et que t'y as probablement jamais mis les pieds. Mi carino, ça veut dire mon mignon. Fratello, c'est frérot. Les âmes du purgatoire, c'est une version de Don Juan plus catholique et sombre, mais je m'égare et tu vas encore dire que j'étale ma science." Je troque mon verre vide contre un contenant plein, sourit quand je retrouve le goût du rhum derrière toutes les autres odeurs. "Le type derrière le comptoir est très bon. Il est pas mal. Il a le sourire. Garde-le. Bref. Tout ça pour dire que je parle beaucoup, que tu m'écoutes pas tant que ça, et que j'ai toujours pas ma réponse, comme si tu pensais que j'étais un flic caché ou un mec décidé à te faire du mal alors que je suis revenu ce soir ici en ravalant mes couilles juste pour te prouver que je voulais être un allié." Cette fois-ci, j'hésite moins à planter mon regard dans le tien, mes yeux épée qui frottent tes iris dagues dans toute l'intensité que la métallurgie avait pu un jour imaginer. "T'es qui, Vince... Vincenzo, je parie ? Celui qui triomphe... Ça va bien avec ta gueule et le fait que tu te balades partout comme si t'étais un seigneur en train de réclamer son droit de cuissage. Détestable. Efficace." Sourire en coin, j'attends mes réponses sans bouger, même le cocktail ne coule plus contre mes lèvres, défiant les règles de la gravité. Désolé Newton.

@Vincenzo Di Natale
Vincenzo Di Natale
I see fire
I see fire
Vincenzo Di Natale
https://laal.forumactif.com/t8445-vincenzo-di-natale-o-the-beauthttps://laal.forumactif.com/t8672-vincenzo-it-s-all-lies-darling#345293https://laal.forumactif.com/t8489-carte-de-vincenzo-di-natale
#  (vince) hell's comin with me - Page 2 EmptyVen 3 Mar - 11:50
La soirée prend un tournant que je n’aime pas beaucoup, confidences sur canapé en velours. Mon soda me paraît soudain trop sucré, trop pétillant. La bouteille tourne entre tes doigts alors qu’une nouvelle fois, tu m’envoie une nouvelle salve d’informations. T’es un mec compliqué fratello, tu me repousse le plus loin possible en me traîtant comme une sous-merde avant de t’accrocher à ma veste pour me confier des morceaux de ton histoire. Je ne sais pas si je dois te serrer la main ou te coller une balle dans le bide pour avoir osé te foutre de ma gueule comme tu te plais à le faire depuis que j’ai débarqué dans ta boutique. Aucune idée de pourquoi je te laisse respirer, je crois que ton attitude de mec supérieur qui se croit bien au-dessus de tous les petits malfrats de la ville me plaît bien.

Siegmar, hein.

Aucune utilité à mon intervention, à part faire rouler ton prénom sur ma langue juste pour le plaisir d’éprouver ses sonorités étrangères. Sieg ça n’a aucun charme, c’est facile, sans prise de risque, ça ne me plaît pas. Et au regard que tu me lances, tu sais parfaitement que je n'utiliserais pas ton surnom. J’écoute d’une oreille distraite tes révélations sur ton passé. Enfin, c’est ce que je veux te faire croire. Même si mes coudes ont rejoint mes genoux et que je semble concentrer sur ce qu’il se passe sur scène, j’enregistre tout ce que tu me dis. Je ne sais pas encore ni pourquoi, ni comment mais ces informations vont me servir un jour. Je ne peux pas m'empêcher de noter nos différences. Je suis ici, tu es né loin d’ici, en Europe je dirais. Tes parents sont morts et moi, je commence à ne rêver que de ça. Je n’ai pas encore décidé de ce que je ferai quand j’aurai récupéré ma place. Je finirait roi de l’Outlet c’est un fait mais peut-être que le règne du paternel à besoin d’un petit coup de pouce pour arriver à son terme. Je ne serais pas le premier traditore a envoyé sa famille auprès de Saint-Pierre pour pouvoir poser son postérieur un trône fait d’os et de sang. Nous avons gagné notre place grâce à la violence, pas grâce aux antiquités. Nos mains sont recouvertes de sang, pas de poussière. Et j’ai sûrement abattu plus d’hommes dans ma vie que tu as feuilletés de bouquins.

Tu continues de déblatérer, un nouveau cocktail entre les doigts. Tu sembles tellement à l’aise, comme si ce club n’était qu’une annexe de ta boutique. Tu m'exaspère autant que tu me fascines, Siegmar. Tu retournes de nouveau la situation en ta faveur, espère me tirer des vérités à mon tour. C’est du donnant, donnant avec toi on dirait. Mais impossible que je te laisse apercevoir une partie de ce que je cache avec un coca entre les mains. Coup d'œil vers mon barman qui comprend le message et me prépare un nouveau whisky.

Je suis heureux que tu trouves mon barman à ton goût.

Mes lèvres s’étirent dans un sourire que tu vas détester. Je garde le silence en regardant mon verre s’élever dans les airs pour traverser la foule de danseurs sans encombre. Même verre avec son liseret doré, même poison ambré. Je change de position, laisse mon corps épouser les formes du canapé, l’arrière de ma tête en appuie contre le dossier. Je porte mon verre à mes lèvres, laisse l’alcool réchauffer mes organes glacés. J’ai laissé une distance raisonnable entre nous, même si on a décidé d’enterrer la hache de guerre pour le moment, je préfère rester sur mes gardes. Avec ton air de premier de la classe, je suis presque sûr que tu as planqué une dague ailleurs que dans tes yeux pour me refaire le portrait si je venais à dépasser tes limites imaginaires.

Tu comptes me donner un avis sur tous les aspects de ma vie ? Le business, mon club, mes employés ? Non. Je lève une main dans ta direction avant de reprendre une gorgée de whisky. Non, ne réponds pas en fait.

Coup d'œil dans ta direction, nouveau sourire qui est effacé par la main sur je passe sur mon visage jusqu’à remettre en place une mèche de cheveux.

Je viens de Chicago. Tu as vu juste sur la famille influente. J’ai trois grandes sœurs, je suis le petit dernier mais le premier garçon. Élevé comme un prince entre Chicago et Naples. Tu avais faux sur ce point, j’ai passé la moitié de ma vie en Italie.

Gorgée pour reprendre mon souffle et faire passer la boule désagréable qui se forme dans ma gorge à chaque fois que je pense à ma famille.

Chez nous, on ne parle qu’italien. L’anglais sert uniquement pour parlementer avec ces contadino d’américains. On m’a élevé en me répétant que nous étions au-dessus de tout le monde, des américains, des russes, des lois. C’est ce qui me rend si détestable à tes yeux mais Je hausse les épaules c’est mon éducation même si je ne nie pas que ma charmante personnalité n’est pas étrangère à la haine que je provoque chez toi.

Mon rire se perd dans une gorgée d’alcool qui ne prend même plus la peine de me brûler le palais.

Je ne suis plus en odeur de sainteté auprès du paternel en ce moment. Pour les besoins de la petite histoire qui doit être en train de s'écrire dans ta tête, on a qu’à dire que j’ai baisé la mauvaise femme.

Il va te manquer un sacré nombre de chapitres pour former le livre consacré à Vincenzo Di Natale. Mais tu sais maintenant ce que tu as besoin de savoir. T’es pas mon psy, t’as pas besoin de connaître tous les détails. Je suis sûr que tu ne m’as pas révélé tous tes petits secrets non plus. Je termine mon verre et le repose bruyamment sur la table avant de me lever.

Viens.

Je traverse la foule en direction d’une porte dérobée derrière le bar. Je ne me retourne pas pour vérifier que tu me suis, je peux sentir ta présence sans avoir besoin d’une confirmation visuelle. Tu as un don particulier pour faire dresser les petits cheveux qui recouvrent ma nuque. Je nous fait longer un couloir qui dessert la réserve, mon bureau, des espaces de stockage et une pièce spéciale que j’espère n’avoir jamais à te faire visiter. Mon pas rapide ne marque aucune hésitation, te conduit jusqu’au bout du corridor avant de tourner à gauche et repousser la barre d'une porte en bois. Nos deux corps se retrouvent dans une cour intérieure, seulement éclairée par un halogène faiblard au-dessus de nos têtes. Je ne peux décemment pas me mettre à fumer dans le club sous peine de donner envie à une cinquantaine de connard de faire pareil.

Je glisse une clope entre mes lèvres, te tends mon paquet avant de craquer mon zippo pour allumer le bout du cylindre et faire danser quelques flammes sur mon visage. De la fumée s’échappe de mes lèvres quand je reprends la parole.

Alors Carino, t’es prêt à rejoindre la dynastie Vincenzo ou tu préfères prêter allégeances aux cazzo qui t’ont appris trois mots en italien ?

Je hausse un sourcil provocateur attendant de me prendre une nouvelle salve d’attaques, pas besoin de parer physiquement tes coups, tu n’as pas besoin de la violence physique. Tu es assez intelligent pour me mettre au sol avec juste des mots. C’est ce qui te rend si dangereux. Quand tu comprendras quelles sont mes faiblesses, il te sera très facile de me faire disparaître du paysage. Je dois frapper vite et fort, avant que ton cerveau ne fasse les liens, avant que ton regard ne comporte plus que du dégoût.

@Siegmar Luther
Siegmar Luther
boîte de pandore et cœur doré
Siegmar Luther
https://laal.forumactif.com/t7909-siegmar-luther-o-house-of-the-https://laal.forumactif.com/t8718-sieg-no-church-in-the-wildhttps://laal.forumactif.com/t8057-carte-de-siegmar-luther
#  (vince) hell's comin with me - Page 2 EmptyVen 3 Mar - 16:10
"Évidemment que je te réponds, mein hase, et évidemment que je vais analyser chaque recoin de ton bar et de ton business. On est jamais mieux servi que par soi-même, et j'ai pas du tout envie que tu me la mettes à l'envers un de ces quatre." Je secoue la tête, comme atterré. C'est moi qu'on devrait mettre sur cette scène. Je chante mal, je joue aucun instrument - ou presque, mais je suis pratiquement sûr que je pourrais improviser des paroles qui feront se bouger les bassins en un rien de temps. Regard coulissant vers toi. Ah, ça y est. Enfin, tu te décides à l'ouvrir pour me donner des infos utiles, que j'espère surtout ne pas être des couleuvres que tu t'évertuerais à me faire avaler pour marquer un peu plus de distance et continuer de jouer les connards. Je t'écoute en sirotant, sans un bruit, et même la musique qui émane de la scène semble se taire pour que je puisse noter un maximum de détails. C'est pas que je suis en train de fabriquer une bombe artisanale contre toi, c'est que je me suis un peu fait avoir par le sourire de ton barman, ses doses d'alcool bien chargées et mes verres qui s'étaient enchaînés vite, et que je m'étais retrouvé à t'en dire un peu plus que je ne l'aurais sans doute réellement souhaité. Alors quand finalement tu te décides à arrêter de jouer les pitres pour que la conversation prenne réellement sens, j'écoute, sans vraiment te regarder parce que je ne veux pas que t'aies ce pouvoir-là non plus. Et puis le bassiste sur scène est pas mal du tout, il a un bon jeu de baguettes et j'ai beaucoup de mal à ne pas détacher mes iris du tremblement de ses jambes. Foutus vices. Tu éclates de rire, et je crois que j'ai jamais entendu un truc aussi sinistre. Mario, l'un des chefs de gang avec qui je traite, a le même, ça doit être un truc typiquement italien. Vous aimez la sauce tomate et aussi faire peur aux gens. Hitchcock avait dû pas mal s'inspirer de ses séjours au sein du pays en forme de botte. Toujours est-il qu'au moins t'as réussi à stabiliser ma jambe, qui s'amusait un peu trop à prendre le rythme de celles du bassiste. Ton verre claque sur la table, moi je termine tranquillement de boire, aspire plus vite seulement quand tu te lèves en me demandant de te suivre. C'est pas forcément une bonne idée, pas après la galerie des horreurs qu'on a peint à deux par nos échanges un tout petit peu virulents il y a quelques heures. Mais va savoir, chat échaudé ne craint pas l'eau, tu m'as mis en confiance en m'écoutant parler et surtout en m'en racontant à ton tour un peu plus sur ton histoire. Alors je me lève, adresse un signe militaire à ton employé pour le remercier de ses cocktails, et il nous regarde passé, pas si interloqué. Tu dois caillasser pas mal de monde dans ton arrière-boutique, ou peu importe le nom que l'on donne à la porte des Enfers vers laquelle tu m'emmènes. Couloir long, pas beaucoup de lumière, et j'ai l'impression que ton hilarité fantomatique s'amuse à poursuivre mes tympans dans une course aux frissons. "T'as oublié de payer l'électricité ? Ou tu t'éclates à te fracasser les chevilles tous les trois mètres ?" Pas de réponse, alors je hausse les épaules. Tu m'as dit que je ne savais pas à quel point tu aimais avoir mal, j'aurais dû y voir un signe ; me semblait quand même pas avoir signé une décharge qui te laissait m'emmener dans un labyrinthe très très sombre et très très dangereux. Los Angeles était décidément pleine de surprises, et ses bars avaient tout un tas d'atours. Enfin vient le jour, plutôt de nuit, et je me retrouve avec toi dans cette espèce d'arrière cour qui ressemble dans les faits à n'importe quelle arrière cour, sauf que d'habitude y a moins de grillage, un peu plus de lumière et pas une paire d'yeux aussi noirs que de l'obsidienne qui épie chaque réaction. Tu me proposes une clope et je secoue la tête. "Je comprends mieux ta voix, je croyais que tu la forçais pour rouler des épaules, mais finalement non, c'est la faute du tabac. C'est triste et ça fait puer, mais au moins ça donne de belles intonations pour ceux qui voudraient se la jouer sopranos." Je te laisse le bénéfice d'empoisonner tout l'air environnant, après tout c'est pas comme si on était à l'étroit et un peu trop dans le noir. Où est passé le Sieg qui s'amuse à regarder Indiana Jones en l'engueulant de tomber trop facilement dans la fosse aux serpents ? Aucune idée, il a dû se barrer au troisième verre, laisser juste ma pire version, la trouillarde qui s'invente encore plus d'histoires pour se rassurer. Tu craches ton tabac et je masque tout, m'appuie contre un mur, tente d'avoir l'air imposant. Tu me lances une petite pique sur un ton amusé, je réponds par un éclat de rire qui secoue mes épaules et mes muscles pendant une minuscule minute. "Je rejoins aucune dynastie. C'est toi qui rejoins la mienne, et si tu te comportes sagement, je te laisse prendre tous les territoires de la ville." Main qui vient frotter mon biceps. J'aurais dû prendre ma veste, on se les caille quand on est à l'ombre de... De quoi d'ailleurs ? L'ombre avait-elle seulement un sens frigidaire la nuit aussi ? Et puis j'ose pas rajouter que les cazzo qui ont joué les instructeurs linguistiques, en réalité, c'est un zozio tout vert qui s'appelle Duolingo, parce que j'avais un tout petit peu besoin de pouvoir parler avec tout le monde, et que mon bonjour tout lumineux, tout américain, ça marchait plus trop à force. "Et je ne prête allégeance à personne. Tout ce que je peux te dire, fratello, c'est que tu vas me voir traîner dans ton bar pendant quelques temps. Au moins la durée du contrat de ton barman." Clin d'oeil, parce que ça m'amuse, parce que c'est une énigme pour personne, que j'ai déjà roucoulé avec quelques corbeaux aux plumes de jais sans jamais vraiment chercher à me caser, un peu à la méthode Ray, là encore, bien avant que je décide de ne plus tout faire comme lui et de me poser pour de bon, Siegmar le Grand nouvel empereur des oeuvres d'art volées et des herbes en paquets.

@Vincenzo Di Natale
Vincenzo Di Natale
I see fire
I see fire
Vincenzo Di Natale
https://laal.forumactif.com/t8445-vincenzo-di-natale-o-the-beauthttps://laal.forumactif.com/t8672-vincenzo-it-s-all-lies-darling#345293https://laal.forumactif.com/t8489-carte-de-vincenzo-di-natale
#  (vince) hell's comin with me - Page 2 EmptyVen 3 Mar - 17:18
La cour du bar à comme avantage de n’être couvert par aucune caméra. Juste un système de sécurité pour vérifier l’ouverture de la porte et faire retentir une alarme dans mon bureau mais aucune image ne peut révéler ce qu’il se passe vraiment dans cet endroit. Aucune preuve des fluides échanger dans l’obscurité ou des pactes qui se sont finalisés par une poignée de mains. Certaines légendes content que certains ont perdu des doigts par ici et qu’on peut en trouver par hasard en soulevant la mauvaise pierres. Mais les légendes, hein. Je préfère ne pas me prononcer sur la part de vérité que contient celle-ci. Peut-être qu’un jour je te confierai cette histoire, tu pourras sûrement t’en servir dans tes mémoires. Si un jour tu arrives à cet âge fatidique où tes cheveux prennent des teintes grisâtres et que tu as envie de renflouer tes caisses, tu pourras toujours mettre par écrit toutes ces fables que tu inventes à longueur de journée, et de nuit. Contes macabres aux reflets dorés, histoires d’amour sur lie de poison, boîtes mystérieuses qui renferment tous les secrets de monde. Tu es un bon affabulateur, aucun doute que tu serais capable d’endormir un pays entier si l’envie t’en prenait.

Je range mon paquet, hausse les épaules et replaque mon sourire sur mes lèvres. Tout pour te mettre mal à l'aise fratello, même si l’alcool a bien endormi tes remarques sarcastiques. C’est que tu pourrais presque paraître doux comme ça adosser à ton mur alors qu’il y a quelques heures, tu étais prêt à me planter tes canines diamantées dans la gorge.

Personne ne s'est jamais plaint de ma voix. Ni de mon odeur.

Mon sourire s'élargit, laissant filtrer des volutes de fumées qui forment une illusion de barrière protectrice entre nos deux corps qui ne sont plus si éloignés que ça. A croire qu’on commence à se faire un peu plus confiance tous les deux, ou au moins qu’on commence à s’habituer à l’aura de l’autre. Ma langue humidifie mes lèvres quand je réfléchis à ta proposition.

Si j’ai quitté la dynastie de mon padre c’est pas pour en rejoindre une autre, carino. Mais promis, je serais sage comme une image.

Reflexe de gamin, je croise les doigts dans ma veste pour ne pas finir en enfer. Quoique, avec tous les gars que j’ai envoyé dans les quartiers d’Hadès, aucun doute que mon pieu est déjà prêt la-bas. Option draps qui piquent et torture au petit-déjeuner pour l’éternité. J’esquive avec plus de facilité les dagues qui sortent de ta bouche, tire partie de ton état détendu par les cocktails. Mais tu abordes le seul sujet qui pourrait me faire déraper, et quand je parle de dérapage je parles d'effusion de sang et de dents qui claquent. Jusque là j’avais pris tes allusions pour de la provocations, une manière comme une autre de me faire chier. J’avais bâti ma réputation de tombeur tous les soirs, me coltinant des nanas qui ne me faisaient ni chaud, ni froid pour créer des illusions. J’avais baisé à la force de petites pilules magiques, repoussé au loin toutes les images teintées de rouge qui faisait vriller mon cerveau. Et j’étais sur le point de tout foutre en l’air pour une erreur d'inattention. Putain, c’était moi le cazzo en fait. Je singe une promenade dans cet espace aussi grand que la cour d’une prison, lève le nez au ciel et cherche une solution rapide. Pas moyen de briser notre deal maintenant, j’ai besoin de toi pour mettre en marche mon plan. Ce qui veut dire que je ne peux pas non plus te mettre une balle dans le crâne pour régler vite fait, bien fait ce dossier. Je recule encore de quelques pas, songeant à mettre fin au contrat de Rod. Pas de barman, pas de Siegmar dans mes pattes. Pas de plan cul à la con autour de mon comptoir et aucun risque de faire ressurgir de vieilles rumeurs qui auront vite fait d’attiser de changer le lance-flamme Di Natale en plein sur ma tronche. En voilà un plan parfait. Je me retourne, fait disparaître tout trace de ma réflexion, garde quand même mes distances comme si l’homosexualité était une maladie transmissible par voie respiratoire.

Passe quand tu veux, Carino. Par contre, les cocktails étaient offerts ce soir mais la prochaine fois, tu passes à la caisse. Tu sais ce qu’on dit, il n’y a pas de petits profits.

Voix qui prends des intonations plus durs malgré moi, regard qui n’ose plus se poser sur ton visage. J’écrase ma cigarette du bout de ma boots et rouvre la porte derrière toi. Je ne veux pas qu’on se fasse des idées sur ce qui est en train de se passer maintenant que je connais tes préférences. Et puis, je n'ai pas encore embrassé ma proie de ce soir. Je ne l’ai même pas encore choisi de ta faute.

Allez viens, je te libère. Tu es libre d’aller roucouler avec qui tu veux.

Tant que c’est loin de moi, bien entendu. Je te guide en sens inverse, appui sur un interrupteur qui illumine le couloirs en m’arrachant un rire. Désolé fratello, mais te faire le coup du couloir flippant était bien trop tentant. Le concert entame ses derniers instants, je reprends ma place derrière le bar, te laisse agir à ta guise pendant que je pars à la recherche d’une jolie plante pour compléter le décor de ma nouvelle réputation. Une femme seule est assise au comptoire, brune, plutôt pas mal je suppose. Elle sirote son cocktail avec une paille cochant déjà une première case dans la catégorie des meufs que je ne peux pas blairer. Mais il faut ce qu’il faut alors je prends mon air le plus sympa que j’ai en stock, me penche par-dessus les verres et entame la conversation. Ce n’est pas le couteau le plus aiguisé du tiroir mais elle fera l’affaire pour ce dont j’ai besoin. Quinze minutes plus tard, son verre est vide et sa langue dans ma bouche. Je réprime un haut le cœur, glisse ma main sur sa nuque pour bien montrer à tous les cazzo de mon père qui traîne dans le coin que Jay n’a été qu’une malheureuse erreur.

Aussitôt son devoir accompli, je colle la brune dans un taxi en prétextant qu’elle a trop bu pour rentrer seule. Je veux surtout éviter qu’elle traîne trop longtemps ici et qu’elle ait la mauvaise idée de me coller aux basques. Quand je reviens dans le club, le concert est terminé et du jazz accompagne les derniers fêtards qui dégustent un dernier verre. Je frappe dans mes mains pour attirer tous les regards dans ma direction.

On ferme dans vingt minutes, messieurs, dames.

@Siegmar Luther
Contenu sponsorisé
#  (vince) hell's comin with me - Page 2 Empty

 (vince) hell's comin with me


Aller à la page : Précédent  1, 2
 Sujets similaires
-
» hells bells (eli)
» KEITH ✩°。 comin' alive in the nighttime
» comin' like a hurricane, I take it in real slow (luisa)

Permission de ce forum:Vous ne pouvez pas répondre aux sujets dans ce forum
LOS ANGELES, A L'ANCIENNE :: Archive 2021 :: Archive Rps-
Sauter vers: