Il y a des maux qu’on ne peut pas faire disparaître même en le souhaitant plus fort que tout. Sa douleur physique et mentale je voudrais être capable de les effacer. J’aimerais pouvoir l’aider à se sentir mieux, chasser les larmes que je vois s’accumuler depuis hier soir dans son regard. Cependant, je comprends très bien ce qu’elle ressent, particulièrement concernant Ben. Elle l’aime, ça je l’ai bien compris. Elle l’aime probablement à en crever, ne pas savoir comment il va, s’il va s’en sortir, ça doit la ronger et la terroriser. Je le sais pour ressentir exactement la même chose concernant Kalia. J’ignore comment elle va, je ne sais même pas où elle se trouve et ce que son enfoiré d’ex-mari peut bien lui faire. Je tente d’y penser le moins possible pour ne pas devenir fou, mais ça reste dans un coin de ma tête. Autant que la peur de Casey pour Ben la hante. « Même une fois sortie de l’hôpital, Cas', tu ne me dois rien. C’est à moi de me rattraper pour l’enfoiré que j’ai été avec toi. » Il n’y a pas d’autres mots pour qualifier celui que j’ai été. Etant une personne qui laisse ses regrets et sa culpabilité le ronger petit à petit, il va me falloir pas mal de temps avant de me pardonner. Après tout, je travaille encore à faire disparaître les regrets vis-à-vis de ma rupture avec Kalia. Donc non, à mes yeux, elle n’a pas à se rattraper. Jamais. Inquiet de la voir souffrir, je lui propose d’aller chercher une infirmière. Je risque fortement de me faire jeter dehors puisque je n’aurais même pas dû être là cette nuit, mais la voir souffrir ne me plait pas. De toute manière, je serais jeté hors de cette chambre dès qu’elle viendra prendre les constantes de Casey. Sa réponse me serre le cœur. Ce qu’elle dit ensuite concernant Benvolio plus encore. « Il le sait. » J’assure en plantant mon regard dans le sien. « Crois-moi, il le sait. Je suis persuadé qu’il t’aime autant et parfois les mots ne sont pas utiles, Casey. » Je tente de la rassurer comme je le peux, caressant une nouvelle fois son front puis ses cheveux. « Tu n’es pas stupide et tu auras toute la vie pour le lui dire. Je pense qu’il va se battre pour te revoir. Il me semble plutôt malin pour être tombé sous ton charme, il le sera pour te revenir. La patience est difficile dans ce genre de moment, mais elle est aussi ta seule alliée. » Elle n’a ni le pouvoir d’accélérer le temps, ni celui de remonter dans le passé pour empêcher ce qu’il s’est passé. Elle ne peut pas non plus le soigner ou faire des miracles, elle peut seulement attendre … aussi dur que ce soit. Néanmoins elle nous a nous, ses proches, pour l’épauler dans ce moment long et angoissant.

@casey lennox

C'est tellement difficile de rester forte alors que je voudrais tout lâcher. Je sais que je ne suis pas suffisamment forte pour me battre et pour prétendre que tout va bien sans Ben. Ma vie n'a plus de sens sans lui et j'aimerais réellement penser qu'il va s'en sortir et rester positive, mais tout ce que je vois en ce moment c'est ce que je n'ai pas su faire au bon moment. J'aurais aimé lui dire que je l'aime, lui prouver, qu'il comprenne que lui et moi, je n'ai pas envie que ce soit simplement une histoire passagère, mais j'ignore s'il le sait, si je lui ai suffisamment démontré et ça me tue de ne pas pouvoir savoir si un jour je vais pouvoir le faire ou non. Je suis persuadée que Ben se bat pour rester en vie présentement et qu'il fait tout ce qui est en son pouvoir pour me revenir, mais aussi pour revenir auprès de ses proches. À mon réveil devant ma soeur et son mari tout à l'heure, j'ai mentionné le fait que j'aurais voulu être à sa place parce qu'il ne mérite pas d'être entre la vie et la mort présentement, mais je réalise que je n'aurais pas voulu qu'il soit dans la même situation que moi présentement, à se demander si je vais mourir ou non et juste de penser que mes proches pourraient être près de moi alors que je suis inconsciente me fait mal. Ni l'un, ni l'autre n'aurait dû se retrouver sur un lit d'hôpital. Si j'avais porté plainte avant, rien de tout cela ne serait arrivé et encore une fois, j'en viens à croire que tout est de ma faute. Et en fait, c'est une habitude que je prends bien souvent dans ma vie de tous les jours. C'est aussi pour cette raison que je m'excuse pour énième fois à Shiloh. « Tu n'as pas été un enfoiré, je t'ai blessé, j'ai trahi ta confiance et je m'en veut sincèrement... » Dis-je en baissant mon regard, tentant encore une fois de retenir les larmes qui veulent couler, mais je n'y parviens pas. Je ne peux pas être forte alors que tout s'écroule autour de moi, je ne peux pas me battre alors que j'ai l'impression que je le fais pour aucune raison valable. Je ne vais pas bien et je sais qu'après tout cela, après ma sortir de l'hôpital, je vais sans aucun doute devoir rencontrer à nouveau ma psy que je n'ai pas vu depuis ma rupture avec Jax il y a un moment de tout ça. Je ne me suis jamais réellement confier à elle à vrai dire puisque je n'ai jamais pu le faire. Je n'ai pas su mettre des mots sur le traumatisme vécu et j'ignore si maintenant je peux le faire, mais vu mon état d'esprit, c'est sans doute nécessaire d'y retourner. « Ça fait des années que je ferme les yeux, que je pense qu'il n'y a qu'une très forte connexion qui nous unit et maintenant que je sais que je l'aime de tout mon être, je... j'ai pas su lui dire Shiloh... et peut-être que je pourrais jamais le faire... » Ma voix craque et j'éclate en sanglots. Je ne pensais pas que c'était possible d'aimer une personne autant que j'aime Benvolio, mais lorsque j'y repense, ça a toujours été une évidence. Juste de considérer le fait qu'il pourrait peut-être... mourir me tue à l'intérieur. « Tu crois vraiment qu'il se bat pour moi ? Je sais pas si c'est tellement intelligent d'être tombé sous mon charme... je suis juste brisée. »

@shiloh gallagher  

Je voudrais croire ce qu’elle me dit. Je voudrais être aussi certain qu’elle que je n’ai pas été un simple enfoiré, que c’était uniquement une question de confiance brisée. Ça n’est pas aussi simple. J’étais en colère, c’est vrai, mais en aucun cas ça ne justifie ma réaction et les mots que j’ai pu lui balancer au visage. Je n’ai pas vu plus loin que le bout de mon nez et pour ça, je vais m’en vouloir un petit moment. Cela dit je sais que je finirais par me rattraper avec le temps. Je commence en restant près d’elle, alors qu’elle ne peut pas quitter son lit d’hôpital et qu’elle s’inquiète pour son petit ami. « Entêtement une nouvelle fois. » Déclaré-je avec un petit sourire amusé. « Tu peux arrêter de t’en vouloir, Casey, je ne t’en veux plus du tout. » Je caresse sa joue, souris plus tendrement. Arrive un moment où il faut que j’apprenne à grandir un peu, à mettre de côté mes griefs pour aller de l’avant. Et notre amitié importe vraiment beaucoup à mes yeux, c’est désormais à moi de lui prouver et de nous aider à cicatriser. Quant à son inquiétude vis-à-vis de Benvolio, eh bien je ne peux pas y faire grand-chose. La seule chose que je peux faire à mon petit niveau est lui dire des paroles réconfortantes. Pourtant, je ne peux même pas garantir que ce que je dis va se produire. Je n’ai pas la moindre idée de l’état dans lequel il se trouve ou encore de ce que les médecins pensent de son cas. Penser comme ça ne l’aidera pas, alors je dis ce qu’à sa place j’aurais aimé entendre. « Ne pense pas comme ça. Tu sais parfois l’optimisme fait de petits miracles. Je ne te demande pas d’être forte pour vous deux, tu as eu bien assez sur les épaules dernièrement, mais accroche-toi. » Je sèche ses larmes malgré le fait que d’autres viennent immédiatement remplacer celles que je chasse. « J’en suis persuadé, oui ! » J’assure lorsqu’elle me demande si je suis certain que Ben se bat pour elle. « Casey, on est tous brisés dans ce monde tu sais. La Vie est rarement clémente même avec ceux qu’on considère comme les mieux lotis. L’important c’est d’avoir autour de toi des personnes qui t’aident à te réparer … et je pense que de ce côté-là, tu es plutôt chanceuse. » Sincère, je pense à sa famille, ses amis et à Benvolio lorsqu’il reviendra à lui. « Vous allez vous aider mutuellement à l’avenir, tu verras. »

@casey lennox

« Et ça ne risque pas de changer… » Dis-je concernant mon entêtement légendaire. Je crois que c’est d’ailleurs probablement de famille puisque Roxy aussi est comme cela et notre mère également. Si je suis généralement douce et un peu plus sensible – surtout depuis les dernières années – mais je suis aussi très bornée et je tente toujours de bien faire valoir mon point dans plusieurs situations. N’importe quelle personne qui me connait bien sait cela de moi et je sais que Shiloh est très au courant de comment je suis. Si bien qu’il tente encore une fois de me faire comprendre qu’il ne m’en veut pas, que c’est une histoire du passé et pourtant, j’ai de la difficulté à me convaincre qu’il a réellement oublié ce que j’ai fait. Je sais que ce n’était pas non plus une question de vie ou de mort et que j’ai gardé ce secret pour Ben et moi pendant trop longtemps pour la sécurité de mes proches, mais je sais aussi que Shiloh a également raison quant au fait que j’aurais pu lui parler bien avant de ma fausse relation avec Ben. Ce n’était juste pas dans mes plans de dévoiler une partie de la vérité puisque je n’étais pas prête et que je ne l’ai jamais réellement été, j’ai seulement eu à tout dire à mes proches parce que c’était le temps, pas parce que je ressentais le besoin d’en parler. D’ailleurs, j’ai encore de la difficulté à le faire sans ensuite avoir encore plus de mal à dormir et je sais que ce sera nettement plus horrible après ce qui s’est passé et ce, même si Jax est loin de moi, de nous. Pourtant, même s’il est derrière les barreaux et qu’il est bien surveillé, je sais aussi que mon amoureux est entre la vie et la mort et j’aimerais que Jax paie pour ce qu’il a fait à Benvolio, mais aussi pour ce qu’il m’a fait subir. Je sais très bien que la vengeance ne mène à rien, mais dans mon cas, la prison n’est pas suffisante pour cet homme absolument horrible… Cela fait sans doute de moi une personne nettement plus horrible que je le suis en temps normal, mais j’imagine que c’est un réflexe que beaucoup de victimes ont non ? « Je sais que je devrais être positive et croire qu’un miracle arrivera, mais c’est tellement difficile. Je peux pas le perdre… Ben c’est ma moitié, c’est l’homme de ma vie… » Je souffle un bon coup réalisant que j’ai mis beaucoup trop de temps à comprendre l’importance encore plus significative qu’il avait dans ma vie. Je me trouve stupide de ne pas l’avoir fait avant puisque j’ai perdu plusieurs merveilleuses années en sa compagnie en tant que meilleure amie ou fausse copine plutôt que sa véritable petite amie et tout cela parce que j’avais peur de m’avouer à moi-même mes sentiments envers lui. « J’aurais aimé le réaliser bien avant… » Que je dis à voix basse alors qu’il continue de sécher mes larmes qui ne semblent pas vouloir cesser de couler. « Oui je sais que je suis chanceuse d’avoir mes proches près de moi, mais c’est… j’ai vraiment vécu l’enfer avec lui… il m’a utilisé, il a fait de moi tout ce qu’il veut comme sa… chose et là il s’en prend à Ben ? J’ai juste l’impression de vivre dans un cauchemar constant. » Cette fois-ci je soupire tout en sanglotant encore. Ma voix se brise et j’ai des images floues de l’agression qui me revienne en tête. « Il est la force dont j’ai besoin. » J’ignore si cela fait de moi une femme complètement désespérée ou simplement trop amoureuse, mais tant pis.

@shiloh gallagher  

J’ai un léger sourire alors qu’elle m’affirme que son entêtement ne changera pas. Ce n’est pas plus mal, si nous l’apprécions, je l’adore autant, c’est même avec ses défauts. Sans compter que je serais très mal placé pour faire le moindre commentaire sur ce point. Cela dit, ce n’est pas le plus important et j’aime mieux faire attention à ce qui ne va pas pour elle. Même si je ne suis pas très doué pour ça, je compte bien faire de mon mieux pour lui remonter le moral ou, du moins, tenter de la rassurer. Sans connaître la condition dans laquelle se trouve son petit ami c’est compliqué de réellement le faire, je fais néanmoins de mon mieux. « Alors accroche-toi à ça, Casey. C’est le mieux que je puisse te dire. Je ne suis pas devin, je ne voudrais pas te promettre une chose dont je ne suis pas certain. » Je caresse ses cheveux avec tendresse, comme je le ferais et je les fais pendant des années avec mes petites sœurs. C’est l’espoir qui permet de tenir au cours des pires épreuves, il ne faut surtout pas qu’elle baisse les bras. « Ce cauchemar est terminé, Roxy va y veiller. Jax est derrière les barreaux et Ben et toi vous allez vous en sortir tu verras. » Elle en sort de l’enfer, petit à petit. Ça n’est jamais une chose aisée, il ne faut pas qu’elle l’oublie et ça aurait pu être pire, nettement pire. Ce sont les petits détails positifs qui lui permettront de tenir le coup et de remonter la pente doucement mais sûrement. Nous serons là pour l’y aider et je reste persuadé que Ben le fera aussi parce qu’il va forcément se réveiller. Je m’apprête à reprendre lorsque des coups sont donnés contre la porte de sa chambre qui s’ouvre aussitôt. Pendant quelques secondes l’infirmière et moi nous regardons avant que ses sourcils se froncent en réalisant que je ne devrais pas être là. « Je crois que c’est le signal que je dois filer. » L’infirmière confirme d’un mouvement du chef. Je me lève et me penche poser un baiser sur son front. « Je reviendrai mais pense à ce que je t’ai dit et accroche-toi, Casey. » Je serre doucement sa main et lorsque l’infirmière se racle la gorge, je ne force pas plus. Je sors avant qu’elle ne fasse la moindre remarque et quitte cet hôpital où j’ai passé la nuit avec un poids en moins sur les épaules même si ce n’est pas aussi parfait que je le voudrais.

@casey lennox
END.