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 "Le passé n'est jamais mort, il n'est même pas passé." (Siobhan)

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Juan Heredia
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#  "Le passé n'est jamais mort, il n'est même pas passé." (Siobhan) - Page 2 EmptyLun 28 Sep - 20:26
Elle n’a pas la réaction espérée, Siobhan. Aucune surprise dans ses yeux, aucun tic sur son visage. Tic que lui n’arrive pas à camoufler, cette fois. La surprise. Celle qui d’habitude glisse sur son visage comme la pluie les jours d’averse et qui, cette fois, fait remonter le coin de sa fossette, tressauter son sourcil. « Tu ne t’ais jamais demandé si Siobhan était mon vrai prénom ?... » Il ne s’y attendait pas. Parce que non, il ne s’était jamais posé la question. Siobhan c’était… Siobhan. La fiancée de McKeown, la femme interdite, intouchable – et pourtant. Il n’avait jamais cru bon de se renseigner sur elle, parce qu’elle n’avait jamais été une cible. Elle ne l’intéressait pas – pas comme ça.

Et maintenant, suivant la surprise comme un serpent perfide s’introduirait dans la tanière de sa proie, Matt ne peut s’empêcher de douter. Parce qu’il n’arrive pas à la lire, pas aussi bien que ce qu’il sait le faire en temps normal. Elle est en face de lui, cette femme qu’il a connu si intimement, et il n’arrive pas à savoir si ce qu’elle dit est vrai ou non. Si elle ne fait que le provoquer pour le déstabiliser ou si elle cache un fond de vérité. Il récupère plus vite son sourire que ne partent ses interrogations mentales.

Heureusement, elle continue, enchaîne sur toute une théorie sur les réactions qu’il aurait dû avoir si Christopher n’avait pas été son vrai prénom. Des réactions qu’il n’a jamais descellé chez elle, comme elle avoue elle-même ne jamais les avoir descellé chez lui. Autre signe d’un potentiel bluff de sa part ? Il l’écoute, pourtant, et se surprend même à être particulièrement attentif sur un sujet si, si lui n’avait jamais mis de mots sur la théorie, lui a servi plus d’une fois en pratique. Car tout cela, il l’a découvert d’instinct. Cela fait partie de lui, de ces capacités qu’il a été obligé de développer très jeune pour survivre dans un monde qui n’a jamais cessé d’être hostile à son encontre. Et ce sont ses capacités d’observation, ses capacités d’adaptation qui lui ont permis de se faire la réputation qui étaient sienne dans ces milieux si particuliers. Et Siobhan, comme si de rien n’était, s’amuse à mettre sur ce qu’il a toujours fait des mots et un concept qui tiennent la route. Elle est fascinante. Et à chaque seconde qui passe, elle lui semble de plus en plus dangereuse. Dangereusement fascinante.

Et à la fin de sa petite tirade, il ne peut s’empêcher d’avoir de nouveau un rire, léger, si loin des alarmes qui se sont allumées par dizaines dans son esprit et qu’il camoufle à la perfection. Un nouveau signe de tête, pour accompagner son rire. « Et bien, va pour Christopher, alors. C’est vrai que c’est un joli prénom. » Parce que même si elle n’a pas vraiment mordu à l’hameçon, il espère toujours laisser planer le doute dans son esprit. Comme elle vient d’empoisonner le sien avec cette hypothèse, cette infime hypothèse, qu’elle ne soit pas celle qu’il pense.

C’est dérangeant, cette pensée qui le titille, plus encore, il s’en rend compte, que celle de savoir qu’elle aurait pu être à sa recherche et, pire, l’avoir retrouvé. Ça n’empêche pourtant pas ce soulagement qui libère un verrou dans sa poitrine lorsqu’elle lui affirme n’avoir plus aucun contact avec son ancien milieu. Il n’est pas bien sûr de pouvoir la croire, parce qu’il n’est pas bien sûr de savoir exactement quand elle ment. Pour autant, s’il compte bien rester sur ses gardes et ne cessera jamais de l’être, il est bien prêt à penser qu’elle dit la vérité sur ce sujet. Car cela fait bien quinze minutes, voire plus, qu’elle n’a pas tenté de le tuer. Alors non, elle n’est probablement pas là pour ça. Et non, sa couverture n’a pour le moment sans doute pas subit – trop – d’accroc autre que celui qu’il a lui-même donné d’un coup de canif bien placé. Mais s’il n’y a pas d’autre McKeown à l’horizon, cela lui va parfaitement ! Siobhan était après tout la seule qui valait vraiment le coup. Même si, si on la lui avait désigné, à l’époque, il n’aurait pas hésité à tirer.

Et c’est Siobhan qui, la première, lève son verre dans sa direction. « Je pense qu’on peut trinquer, non ? Et à quoi trinquons-nous ? Monsieur le beau parleur ? » Il prend son verre à son tour, le lève pour venir le faire tinter contre le sien. Le coin de ses lèvres se sont relevés. Et si ses yeux pétillent de malice, ce n’est cette fois, pas totalement volontaire. « A une nouvelle vie pleine de surprise, alors. Je doute qu’elles puissent être toutes aussi inespérées que ce soir. » Il est presque certain qu’elle s’y attend, à ce qu’il se montre charmeur. Comme il s’attend à ce qu’elle attaque, et morde, en retour, car chacun de ses charmes envers elle est déjà une attaque. Si c’est la nouvelle dynamique qui s’installe entre eux, pourquoi pas ?
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#  "Le passé n'est jamais mort, il n'est même pas passé." (Siobhan) - Page 2 EmptyDim 4 Oct - 0:18

Le passé n'est jamais mort, il n'est même pas passé.
Il y a bien une chose qu'on apprend à Quantico c'est le langage corporel, j'avais adoré cela pouvoir deceler chez quelqu'un ses peurs ses angoisses, savoir quand il ment ou simplement quand il dit la vérité et je le voyais bien sur le visage de Matt. Il ne disait pas un mot mais son visage transpirait l'anxiété, il doutait et il était surprise. Pourquoi me direz vous ? Simplement parce que j'ai posé une simple question qui lui a mis le doute, faisant chuter sa si belle connaissance de ma personne comme un château de cartes. Et si, et si Siobhan n'était pas mon vrai nom? Après tout c'était que la pure vérité. Indiana Bowers voilà l'identité que j'ai au sein du FBI.

Cependant quelque chose m'a perturbé, bien que je tente de garder mon calme je saisi à nouveau le verre pour le porter à mes lèvres alors que j'analysais sa phrase... Que voulait il dire par Christopher c'est un joli prénom? Me serais-je tromper à ce point? Cela doit être un nom qu'il utilise depuis longtemps alors pour que cela ne paraisse pas un pseudonyme où une fausse identité. Je suis surprise de son calme à ce moment et en reposant mon verre je lui répond : «Il y a mieux tout de même que Christopher, mais bon si tu le gardes tant mieu pour toi» Je me demandais à quoi servais son petit jeu ? Je vois surement le mal partout, mais j'ai toujours cette rancoeur et être assis en face de l'assassin de son Mari c'est un peu illogique quand on y pense mais quoi bon.

On trinque alors à cette nouvelle vie remplit de surprise, à ses mots je me suis mis à rire après avoir bu une gorgée alors que mes yeux se sont plongés dans les siens comme veut la coutume. J'évite de trop m'y perdre, il avait eu le don de m'attirer d'un simple regard dans une lointaine période. Et je me permet de lui dire : «Inespérées ? A ce point là? Je dirais plutôt cauchemardesque... Après tout ce n'est pas comme si l'envie d'en finir était toujours présente...» Un bon moyen de ne pas perdre le nord alors que mes lèvres trempèrent dans l'alcool, cela me faisait du bien mais je devais pas trop m'habituer, je devais rester sereine face à lui... Hors de question, de me laisser avoir par sa carrure, ni par ses mots doux démoniaque.

Il fallait qu'il réponde à une question et je préfère la contourner, car je sais qu'il a une nouvelle identité, maintenant je voudrais savoir laquelle pour pas que je me trompe à l'avenir et surtout que je puisse me défendre si jamais il arrive quelques choses : « Bon revenons à nos moutons. Je sais maintenant que tu ne t'appelles plus Christopher. Quel est ton nom d'usage à présent ? Ce serait dommage que je finisse par t'appeler Jean Claude alors que tu t'appelles Gaston ce serait ironique non? » disais-je d'un léger sourire avant de finir mon verre et de le poser sur la table.

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#  "Le passé n'est jamais mort, il n'est même pas passé." (Siobhan) - Page 2 EmptyMer 7 Oct - 1:29
Elle remue le couteau dans la plaie, là, avec Christopher. Enfin, il n’y tient pas au point de laisser de nouveau tomber le masque. Celui-ci a déjà bien assez glissé et, si Matt s’était bien habitué à cet ancien prénom, il était encore plus attaché au fait de pouvoir brouiller les pistes. De garder un minimum de pouvoir sur les autres en se dissimulant. Alors il se contente de sourire sans répondre sur ce sujet. Elle n’a plus vraiment d’intérêt, maintenant. Il a juste instillé l’esquisse du doute qu’il voulait instaurer. Peu importe ce qu’elle croit, au fond. L’important, c’est qu’elle n’ait pas la réponse. Et il sait bien qu’elle aura beau chercher, elle ne pourra la trouver. Le FBI ne l’a pas fait et, même si Siobhan connaît probablement plus de détails sur sa vie privée, elle n’a clairement pas leurs moyens.

Son sourire s’accentue sur le coin droit, laissant une fossette apparaître sur sa joue. Il sait qu’il ne l’a jamais laissé indifférent, et il est presque certain que c’est bien toujours le cas. Qu’il peut voir dans ses yeux qui le fixent l’étincelle qu’il y cherche. Même quand ses propos font tout pour le contredire : « Inespérées ? A ce point là ? Je dirais plutôt cauchemardesque… Après tout ce n’est pas comme si l’envie d’en finir était toujours présente. » Et tout comme ses rêves, vraiment, elle ne veut pas entendre parler de ses cauchemars. Encore moins, très certainement. Mais, au moins, une chose est certaine, elle n’est pas présente dans ceux-ci. Pas plus que la plupart des meurtres que lui-même a pu commettre en ayant été payé pour. Non. Ses cauchemars remontent à des événements bien plus anciens. Profondément enfouis. Fort heureusement, ils sont très rares.

Mais hanter ceux de Siobhan ? Ca a un côté intéressant. D’autant plus quand elle lui donne de quoi rebondir. C’est presque trop simple, et il est quasiment certain qu’elle l’a fait exprès. « Je n’oublie pas, ne t’en fais pas. Et pourtant, on est là, toi et moi… Une soirée en tête à tête, j’avoue que je ne m’y attendais pas. » Pas si tôt, en tout cas. Mais il ne s’attendait à rien, en retrouvant Siobhan – que, déjà, il ne s’attendait pas à retrouver, en premier lieu. Ou plutôt, il s’attendait à tout, mais pas à ça. Pas à ce qu’elle soit ici, pas à ce qu’elle soit seule. Pas à qu’ils puissent boire un verre, lui, l’assassin de Sean et elle, la veuve-pas-si-éplorée. Alors oui, elle lui en voulait, c’était certain. Mais il y avait autre chose également. Et il comptait bien trouver les failles pour pouvoir l’exploiter.

Il a repris son verre alors qu’elle continue ses spéculations quand à son identité. Et il se rend compte qu’il n’aurait pas dû, au moment où il en boit la dernière gorgée et qu’elle balance des noms comme s’il s’agissait de paroles en l’air. Gaston ? Gaston ?! L’alcool qu’il vient d’avaler semble profiter de ce coup bas qu’elle lui porte pour prendre le mauvais chemin et il se retrouve cette fois en train de réellement s’étouffer, toussant comme un forcené. Et la toux elle-même est entretenue par la brûlure du whisky de mauvaise qualité qu’il a tenté tant bien que mal d’avaler et qui menace de finir recracher dans le verre dont il vient. Fort heureusement, il arrive à au moins conserver cette dignité-là, même si, toujours un peu suffoquant, il s’exclame : « Gaston ? Est-ce que j’ai une tête à m’appeler Gaston ? Un peu de sérieux, s’il te plaît ! »

La toux s’est transformée en un rire qui finit par mourir sur ses lèvres, sans en effacer le sourire. Et cette fois, celui-ci atteint bien ses yeux, alors que son regard pétille d’un certain intérêt. « Mais je remarque surtout que mon prénom semble avoir de l’importance à tes yeux… On devrait donc se revoir ? Si tu veux le connaître, c'est bien pour être amenée à l'utiliser, comme tu viens si bien de le remarquer. » Même si, pour elle, ça serait sans doute la promesse d’une nouvelle tentative de meurtre. Mais, au moins, cela voudrait dire qu’il pourrait y avoir une suite à ce soir. Et peu importe le danger.
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#  "Le passé n'est jamais mort, il n'est même pas passé." (Siobhan) - Page 2 EmptyJeu 26 Nov - 2:29

Le passé n'est jamais mort, il n'est même pas passé.
Reparler de mes cauchemars me laissa une sensation étrange, ayant des flashs des nuits d’insomnies et des séances chez le psychothérapeute a essayé de m’en sortir de cet état qui devenait très compliqué. Mais je tente de rester concentré sur cette soirée, je ne devais pas me laisser embarqué dans un flot d’émotion qui pourrait me rendre sans défense face à lui :  « Je n’oublie pas, ne t’en fais pas. Et pourtant, on est là, toi et moi… Une soirée en tête à tête, j’avoue que je ne m’y attendais pas. » Franchement ! soyons honnête entre nous. Qui l’aurait deviné que Siobhan et Christopher se retrouvent autour d’un verre quelques années après la fusillade du mariage pourpre.  « Comme si je m'y attendais aussi... un vrai cauchemar éveillé... » Je me suis mis à sourire alors que je porte mon verre à mes lèvres. Je commençais à me poser des questions sur lui, mais cette soirée semblait bien se dérouler et surtout je commençais à me sentir à l’aise, je ne savais pas si cela était du à l’alcool ou à cette joute verbale qu’il y a entre nous deux.

Alors que je tente de revenir à la question principale et qui pour moi était important. Le Nouveau nom de Christopher. Je tentais de trouver sans vraiment chercher trouvant des noms beaucoup plus ridicules surtout dans une région tel que la Californie, cependant la réaction de Christopher me fit énormément rire, une bonne occasion de le tuer ? Oui sans doute ! Cependant cela n’aurait pas marché puisqu’il se remet assez difficilement, mais je le trouvais totalement ridicule : « Gaston ? Est-ce que j’ai une tête à m’appeler Gaston ? Un peu de sérieux, s’il te plaît ! »  Du sérieux ? Comme si lui était sérieux depuis le début de la soirée. Je me suis mis à sourire, car je me suis délecté de cette scène avec un tel plaisir que j’aurai bien aimé filmer la scène et la regardé en boucle. Cependant je voulais défendre ce prénom certes aussi vieux que le pape actuel : « Ce n'est pas très sympa pour les possesseur de ce patronyme... 'fin bon finalement que ton nom c'est Eugène encore plus pittoresque... » N’est ce pas ? C’était un prénom qui semblait si bourgeois sur le coup que finalement sa tête correspond d’autant plus. Mais il tique sur le principe que je prenne autant d’importance sur son nom et je vois qu’il était encore bien assidu.

Son rire s’éteint et je retrouve ma concentration, son regard se pose sur moi je pouvais admirer les étincelles dans ses yeux comme s’il portait intérêt à une chose que je venais de dire : « Mais je remarque surtout que mon prénom semble avoir de l’importance à tes yeux… On devrait donc se revoir ? Si tu veux le connaître, c'est bien pour être amenée à l'utiliser, comme tu viens si bien de le remarquer. » Il parla alors d’une hypothétique rencontre ? Sur le coup je suis surprise je ne pensais pas forcement à une rencontre, même si finalement je ne serai pas contre… Car beaucoup de questions restent en suspens. Il joue avec mes mots cela en devient perturbant mais je compte bien ne pas me laisser comme ça : «Te revoir ? Et pourquoi faire ? Tu finiras sans doute par sortir de la pièce les pieds devant...» Disais-je un leger sourire sur les lèvres, la vision de le voir sortir d’ici dans un sac mortuaire laissa dessiner un sourire sur mes lèvres cependant je continue : « Cependant, l’idée de te revoir ne me dérangerai pas… J’aurai besoin d’éclaircir encore quelques questions sur toi… Notamment ton identité, mais aussi pourquoi le changement… »

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#  "Le passé n'est jamais mort, il n'est même pas passé." (Siobhan) - Page 2 EmptyDim 13 Déc - 14:24
La vie de Matt n’avait jamais été un long fleuve tranquille, c’était le moins que l’on puisse dire. Un parcours semé d’embûches qu’il avait toujours pris plaisir à lui-même pimenté. Un parcours qui s’était pourtant calmé depuis son arrestation, déjà, et plus encore depuis son arrivée à Los Angeles quelques semaines auparavant : mener une petite vie bien rangé de monsieur tout le monde, sans histoire et sans problème, voilà où était sa nouvelle vocation.  

Jusqu’à ce soir. La simple arrivée de Siobhan dans le paysage qu’il commençait à trouver familier semblait remettre en question toute sa propre existence ici, mélangeant dans un ballet dangereux, voire potentiellement mortel, son présent et son passé. Sa présence avait fait basculer sur son axe toutes les certitudes que Matt s’était forgé, ravivant avec violence les souvenirs de Christopher. La bascule de sa réalité s’était aggravée d’un cran encore quand elle avait accepté de venir boire se verre avec lui. Et voilà qu’elle recommençait une fois de plus, redessinant sans cesse les contours de cette soirée, redistribuant les cartes de son propre jeu et changeant les règles d’un simple regard.

La joute verbale continue, pourtant, et cette fois Matt se contente de lever les yeux au ciel quand elle l’affuble d’un nouveau prénom horrible, son éternel sourire aux lèvres : « Et bien va pour Eugène, si ce prénom là peut te convenir… Tu sais que je suis capable de tout pour te plaire. » Détourner la conversation, pour ne pas risquer de faire une erreur et de dévoiler ce qu’il n’a aucune envie de lui dévoiler – pas tant qu’il n’en saura pas plus sur elle, en tout cas, sur les raisons de sa présence ici et sur le potentiel danger qu’elle pourrait représenter pour lui. Détourner la conversation, et l’amener toujours, elle aussi, là où elle ne veut pas aller. Lui laisser un moment de confort serait prendre le risque qu’elle prenne le dessus dans la conversation, et Matt n’est certainement pas prêt à la laisser faire.

Malgré son regard, si bleu, vissé au sien.

Matt accentue le coin de son sourire, penche légèrement la tête sur le côté, alors que  Siobhan reprend : « Te revoir ? Et pourquoi faire ? Tu finiras sans doute par sortir de la pièce les pieds devant...» Des menaces, de celles qui n’atteignent pas Matt mais qui le font toujours sourire un peu plus encore, alors qu’il s’amuse de jeux de mots si faciles : « Si je sors les pieds devant, tu risques de t’en mordre les doigts. Je t’imagine mal me descendre au milieu de tous ces gens, d’autant plus que tu avais tout le temps de le faire tout à l’heure. » Il en parle avec un naturel qui n’est même pas feint, de sa propre mort, de la possibilité que ce soit Siobhan qui la lui donne. Si Matt aime la vie – pas forcément sa vie à lui, actuelle, même si elle n’est pas agréable, mais le fait même de vivre – il savait bien qu’il finirait par subir sa propre mort, potentiellement d’une façon brutale et relativement proche. Alors que ce soit Siobhan qui en soit la cause ? Pourquoi pas, ça avait même une certaine logique ironique à laquelle il goûtait avec plaisir. Mais pas aujourd’hui.

« Cependant, l’idée de te revoir ne me dérangerai pas… J’aurai besoin d’éclaircir encore quelques questions sur toi… Notamment ton identité, mais aussi pourquoi le changement… » Et il y a cette électricité lorsqu’elle prononce ces mots, celle qui parcours un instant sa colonne. Il aime, non, il adore faire naître ce type de curiosité chez elle. Il a son attention, il l’a même entièrement, visiblement. Assez pour que, tout assassin de son mari qu’il soit, elle envisage bien de remettre à plus tard un puissant désir de vengeance qui semble se disputer chez elle à tout autre chose. Et, pour Matt, la sensation est tout simplement grisante : « Voilà bien un certain nombre de questions sans réponses. Mais qui te dit que j’accepterai de te les donner ? Enfin, qui sait, après quelques verres… Un autre, d’ailleurs ? » Il propose, désignant la boisson désormais vide de Siobhan. Quelques verres ce soir, d’autres plus tard. Parce que s’ils doivent continuer à discuter, autant continuer aussi à boire. Après tout, lui sait tenir parfaitement et l’alcool, à force d’entraînement, n’a plus vraiment de problème pour tenir la route. Mais elle ? Matt est curieux de connaître ses limites dans le domaine…
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 "Le passé n'est jamais mort, il n'est même pas passé." (Siobhan)


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