Je m’étire en baillant comme un sauvage qui a mal dormi. Il est beaucoup trop tôt, je crois pour que j’arrive à avoir les idées claires. Je soupire en laissant mes bras retombés, pour finalement ouvrir un œil. La soirée de la veille a été démente, même si j’ai explosé les jantes de ma mustang. Il va falloir que je retape ça rapidement pour la prochaine course dans deux semaines. Encore une mission impossible pour trouver les pièces et la peinture à bon prix, mais je suis assez confiant. Hors de question qu’elle reste comme ça. Ma chambre est un bordel monstre, faudrait que je songe à ranger. Seul le coin de ma guitare est bien rangé pour ne pas l’abîmer. Je grommelle lorsque je me lève de mon lit. Je me frotte les cheveux en bataille, marche sur un truc par terre qui me fait pester et atterris dans ma petite cuisine pourrie. « Fais chier ! » C’est ce que je balance lorsque je constate que le frigo est vide, et qu’il ne reste qu’une boite de ravioli en conserve pour me nourrir. Je lance au moins la machine à café pour me réveiller, et me note en penser qu’il faut vraiment que j’aille faire des courses. Mais aujourd’hui, nous sommes fin de mois. Et à chaque fin de mois, c’est les factures qui tombent. Un mois compliqué encore, que je vais devoir baratiner pour avoir ma paye en avance. En attendant mon café, je décide de prendre les clés et de sortir de mon appartement pour descendre jusqu’au grand hall. Je saisis mon courrier et ajoute à voix haute : « De la merde. De la merde. De la me… » La porte d’entrée claque et me fait sursauter. Je me retourne et vois cette petite nouvelle voisine de mon palier qui me regarde littéralement de la tête au pied. Je réalise que je suis encore en boxer, sans aucun regret. Mes lèvres s’étirent dans un rictus, et j’ajoute : « Bonjour, jolie voisine » Elle étudie encore mes muscles, et si je ne connaissais pas les nanas par cœur, je pourrais presque affirmer qu’elle bave devant mon corps si parfait. L’effet que je fais à chaque fois. Elle le connaitra ça intimement, un jour, j’en suis persuadée. « Bonne journée ? » J’ose demander alors que mon sourire s’agrandie en la voyant cligner des yeux et revenir à elle.
Les dernières factures me font angoisser, assez pour que la méditation n’ait pas été capable de m’aider à mieux dormir. J’ai pris cet appartement parce que c’était le moins cher et malgré ça j’arrive encore à avoir des terreurs nocturnes à l’idée de ne pas être capable de tout payer à temps. Ma paye n’est pas encore tombé et celle des cours de méditation que je donne couvre à peine l’électricité, l’eau et les dépenses pour me nourrir. J’en étais frustrée au point de boire un verre de vin, puis un autre et encore un jusqu’à ce que la bouteille soit vide. Même ça, ça n’est pas parvenu à m’endormir. En revanche, ça m’a collé une sacrée migraine en sortant de mon lit pour atteindre la cuisine juste à côté et lancer la machine à café. J’en profite pour prendre une touche rapide pour me réveiller un peu plus et j’enfile un jogging de yoga et un gros pull. Cheveux séchés rapidement, je les laisse frisotter n’ayant pas le courage de me battre contre eux ce matin. Tasse bien chaude entre les mains, je fixe un point devant moins l’esprit complètement ailleurs. Je suis supposée mettre mon week-end à profit et pourtant la seule chose dont j’ai envie c’est de retourner me coucher et de me planquer sous la couette. Seulement j’ai des choses à faire et l’espoir que mon loyer ne va pas tomber dès aujourd’hui. Café avaler, j’enfile rapidement des chaussures, attrape mes clés et descends chercher mon courrier pour m’arrêter net en voyant mon voisin devant sa boîte. Est-ce qu’il est réellement ? Oh mon dieu ! Je ne peux m’empêcher de détailler son corps à moitié nu sans me préoccuper qu’il me voit faire. « Bonjour, jolie voisine » Je suis bouche bée - littéralement - et c’est ridicule. Quelle idée aussi de sortir aussi peu vêtu ? Je dois penser à Ryan pour revenir à la réalité, me rappeler que je suis en couple alors que lui s’amuse de ma réaction. « Bonne journée ? » Enfin je reviens à moi, me racle la gorge et atteins ma boîte à lettres en essayant de me contenir même si c’est pas très utile maintenant. « Hm oui … » Dis-je en prenant mon courrier pour le regarder encore une fois sans pouvoir m’en empêcher. « Problème de machine à laver ? » Que je demande en le détaillant. Il fronce les sourcils et je ne peux me retenir de sourire. « Je demande parce que c’est pas vraiment habituel comme tenue pour venir prendre son courrier. » Non vraiment pas mais alors je ne m’en plains pas … Absolument pas !
Je ne m’attendais pas à croiser quelqu’un le temps d’aller chercher mon courrier, je dois avouer. Et je préfère largement cette petite voisine sexy plutôt que le concierge qui m’aurait engueulé de descendre non vêtu. « Hm oui… » Dit-elle en s’avançant prendre le courrier tout en laissant son regard s’aventurer une nouvelle fois sur mon corps. Oh, je sais qu’elle adore, cette coquine. Je souris tout en la regardant moi aussi : jogging, basket de sport, elle semblait déterminé à aller courir, sans doute. « Problème de machine à laver ? » dit-elle en me détaillant de nouveau. Je cale mon bras sur les boites aux lettres ce qui a le dos de contracter mes muscles : « Je demande parce que c’est pas vraiment habituel comme tenue pour venir prendre son courrier » J’hausse les épaules. Je suis tellement bien dans mon corps que j’aurai pu descendre à poil que je m’en serai même pas aperçu. Mais pour les petites vieilles de notre immeuble, j’ai vite appris à au moins dormir avec un boxer. Je me passe ma main libre dans mes cheveux et ajoute d’un air détaché : « Non, juste la flemme. Et un mauvais réveil » Faut dire que je n’ai pas pris mon café. Café qui doit presque être froid et qui m’attends sagement. Tant pis, je le réchaufferai en rentrant, parce que cette visite incongrue est nettement plus intéressante. Elle reporte son attention sur son courrier. Vu sa tête, elle semble être comme moi : craindre la fin du mois pour une seule et unique raison. Les factures, c’est une tannée. Si seulement, on pouvait être riche, ne pas se soucier de l’argent, et pouvoir s’offrir n’importe quel repas à la fin du mois hein ! Si j’ai envie d’un bon burger, je dois jouer de mes charmes avec Cindy, parce qu’elle succombe à chaque fois à mon sourire ravageur. Si j’ai envie d’une pizza, c’est chez Alexie que je vais, et si j’ai envie d’un truc asiatique c’est chez Hana. Alors ouai, peut-être que je suis un enfoiré de première classe de trier les nanas par leur restaurant, mais quand parfois vous crevez la dalle, vous êtes bien content d’user de vos charmes pour avoir de quoi manger. Même si vous devez baiser une nana pour y arriver. « Prête pour aller courir ? » Je demande, tout en l’étudiant pour deviner sur quelle facture elle va pester. Parce qu’on peste toujours à ce genre d’annonce, pas vrai ?
Je devrais être capable de me retenir, non ? J’ai quelqu’un dans ma vie … merde, il n’a jamais été écrit ou dit que je devais me priver de me rincer l’œil lorsque j’en ai l’occasion. Regarder n’est pas tromper ! Et étant donné le spécimen plutôt canon que j’ai sous les yeux je compte bien me faire plaisir … Sans être discrète au sourire que je vois se dessiner sur les lèvres de mon voisin. Voisin à qui je ne peux m’empêcher de demander à ma façon la raison de cette tenue pour le moins surprenante. « Non, juste la flemme. Et un mauvais réveil » Eh bien il faut croire que pour ce qui est du mauvais réveil nous sommes sur la même longueur d’ondes. Je sens encore ma migraine dans un coin de ma tête, comme si elle restait me narguer ou me menaçait de revenir à n’importe quel moment. La douche l’a un peu diminué mais je vais apprendre à y aller moins fort sur la bouteille de vin la prochaine fois. « Je vois … J’espère que les voisines ne nous feront pas un arrêt cardiaque. La plupart ne doivent plus avoir l’habitude de voir un type bien foutu à moitié nu. » Je déclare sans détour et surtout sans réaliser que mes propos pourraient être pris de travers. Il est canon, oui, mais ça ne veut pas dire que je suis intéressée. Mais concentrée sur mon courrier, je ne prête pas plus attention que ça à ce que je viens de dire et sens mon palpitant s’emballer en voyant la lettre contenant ma quittance de loyer. Et merde ! « Prête pour aller courir ? » J’arque un sourcil sans pour autant le regarder immédiatement. Il me faut ensuite un petit temps pour réaliser qu’il me demande ça vis-à-vis de ma tenue. « Oh ! Non, c’était ce que j’avais de plus confortable. Je cours que les matins de semaine avant d’aller travailler. » Et pour quelles raisons je lui dis ça exactement ? Il doit simplement être en train de faire la conversation et se moque éperdument de ma vie - qui est loin d’être passionnante. « Bonne ou mauvaise nouvelle ? » Que j’ose demander en montrant son courrier d’un geste de la tête. Qui sait, il n’est peut-être pas aussi frileux que je le suis à l’idée de découvrir le montant du loyer ? Loyer que je vais encore payer en retard n’ayant pas encore reçu ma paye la plus importante ...
« Je vois…J’espère que les voisines ne nous feront pas un arrêt cardiaque » Je me mets légèrement à rire, parce que c’est possible, oui. Je me fou royalement d’être à nu comme un vert, même si parfois faudrait que je pense à m’habiller. « La plupart ne doivent plus avoir l’habitude de voir un type bien foutu à moitié nu » Oh, je tique. Bien sûr que je tique sur ces petits mots qu’elle m’offre sur un plateau d’argent, et cela sans s’en rendre compte. Moi, je ne laisse pas couler quand une femme me dit être bien foutu, non. Je fonce tête baissée, parce que souvent, ça ouvre bien plus de porte que je ne désire : « Bien foutu, donc ? » Mon sourire s’étire, et me donne envie d’en jouer plus. Elle vient de m’avouer qu’elle me trouve canon – et ça…ça n’a pas de prix. La drague, c’est un art. Faut parfois être patient pour faire céder les plus réticentes. Une patience dont je vais faire preuve avec cette petite demoiselle, mais pour le moment, ça semble être bien partie. Changeant donc de sujet sur sa tenue, elle ajoute : « Oh ! Non c’était ce que j’avais de plus confortable. Je cours que les matins de semaine avant d’aller travailler » Elle m’amuse, à me dire des choses qui semble lui tenir à cœur. Ses joues rougissent, alors qu’elle ajoute dans la foulée : « Bonne ou mauvaise nouvelle ? »« Mauvaise, comme chaque fin de mois » Je me détache des boites, commence à tourner vers les escaliers et les désigne : « Donc, on monte ? J’ai pas spécialement envie d’être la cause d’un arrêt cardiaque » Si je peux continuer à discuter avec elle le temps qu’on remonte, je prends. Cette petite m’intrigue, je dois bien l’avouer.
J’ai sans doute parler un petit peu trop vite mais je ne suis pas du genre à regretter ce que je dis. Si je le fais c’est que je le pense alors pourquoi m’en vouloir ? Et puis … C’est vrai que ce voisin est canon, il le sait pour se balader aussi peu vêtu dans les parties communes de notre immeuble. De toute manière trop concentrée dans mon courrier pour réaliser qu’il tique sur cet aveu. L’estomac noué comme à chaque fin de mois, ce n’est qu’en entendant de nouveau sa voix que je relève les yeux. « Bien foutu, donc ? » Mon sourire s’étire sur mes lèvres tandis que j’abandonne un peu mon courrier pour le regarder une nouvelle fois sans la moindre gêne. Je hausse les épaules et réponds : « Ca sert à rien de nier l’évidence. Ca ne fait de mal à personne d’apprécier les belles choses. » Je suis carrément en train de m’enfoncer. Être en couple ne veut pas dire que je n’ai pas le droit d’apprécier les beaux hommes et de toute manière vu ma relation, autant que je me fasse plaisir. Et puis merde il est canon, qu’est-ce que j’y peux moi ? Essayant de passer à autre chose après mon micro exposé sur la raison de ma tenue, les mauvaises nouvelles du loyer simple être contagieuses à en croire sa tête. « Mauvaise, comme chaque fin de mois » Qu’il me confirme. J’en grimace parce que je ne peux que comprendre cette mauvaise sensation quand on ouvre un courrier. « J’en suis désolée et je compatis. » Je soupire et me convaincs de lire les autres potentielles mauvaises nouvelles chez moi. « Donc, on monte ? J’ai pas spécialement envie d’être la cause d’un arrêt cardiaque » Je me mets à ricaner - mon dieu qu’on dirait une adolescente ! - et approuve en lui faisant signe de monter en premier. « Allons-y ! Je m’en voudrais qu’il y ait potentiellement un mort aujourd’hui, en termes de mauvaises nouvelles je suis déjà pas mal avec cette merde. » Je lâche en tapotant mes mains contre mes enveloppes. Et puis passer je ne sais combien de temps aux urgences j’ai pas vraiment envie.
« Ça sert à rien de nier l’évidence » Non, clairement pas. « Ça ne fait de mal à personne d’apprécier les belles choses » Mon petit côté narcissique kiff, je dois avouer. Je n’ai pas besoin de faire d’effort pour qu’elle avoue toute seule me trouver canon. Elle cèdera bien trop vite, cette petite. Elle a déjà un pied dans mon lit, j’en suis certain. Mais son audace m’amuse et taquin, comme je suis, je préfère saisir l’occasion : « Je m’aventurerai peut-être plus souvent en boxer alors » Juste pour voir ces joues se cramoisir un peu, ou bien sentir son regard étudier chaque muscle visible de mon corps parfait. Elle fait mine de s’intéresser à autre chose, et je lui avoue sans une once d’hésitation que les fin de mois sont toujours compliqué. « J’en suis désolée et je compatis » dit-elle en soupirant, parce que visiblement, elle semble penser la même chose. « Facture ? » Je demande d’un signe de la tête vers son courrier qu’elle tient aussi dans les mains. Mais je propose aussi de remonter, pour prolonger un peu cette délicieuse rencontre hasardeuse. « Allons-y ! Je m’en voudrais qu’il y ait potentiellement un mort aujourd’hui, en termes de mauvaises nouvelles, je suis déjà pas mal avec cette merde. » Je l’invite à passer en première, chose qu’elle fait à mon plus grand bonheur. Oh ce petit cul donne presque envie d’être claqué ! Je la suis, en la matant avant qu’elle ne m’attende sur les marches pour monter au même niveau. « Vous savez ce qui aide contre les mauvaises nouvelles ? » Je demande d’un air complètement innocent, avec un sourire charmeur. Elle secoue la tête à la négative, avant que je n’ajoute : « Le sport » Libre à elle d’interpréter de quel sport je parle, mais en réalité, je ne suis pas un grand sportif. Je pratique un peu pour me tenir en forme, c’est tout. En revanche, j’excelle dans le sport en chambre. Et je serai ravi de pouvoir l’aider à se changer les idées, moi.
« Je m’aventurerai peut-être plus souvent en boxer alors » Instinctivement, j’arque un sourcil. L’idée ne me déplaît pas, j’aime pouvoir apprécier les belles choses mais non seulement ce n’est pas une tenue décente dans un logement partagé par d’autres personnes mais en plus de ça … Est-il en train de me draguer ouvertement ? J’admets n’avoir rien fait pour le freiner avec mes propos et peut-être que je le devrais. Cela dit c’est agréable, avoir l’impression d’avoir encore une certaine valeur là où Ryan semble l’avoir complètement oublié … Les rares fois où il vient me voir. Je crois que même les mamies que nous avons comme voisines ont une vie sexuelle plus passionnante et croustillante que la mienne. « On ne va peut-être pas allés jusque-là. » Dis-je avec douceur, mon sourire au coin de mes lèvres. « Facture ? » Qu’il me demande en désignant d’un geste ce courrier qui m’a fait soupirer. J’approuve d’un mouvement de la tête. Je n’aime pas les fins de mois pour cette raison, parce qu’elles m’angoissent dès que je sais que l’heure fatidique de payer le loyer arrive – ça et d’autres factures. « Mais je vais faire avec, pas le choix. » Il va peut-être falloir que je pousse un peu plus pour avoir mon salaire en avance. Reconnue comme styliste depuis peu, je n’ai pas une notoriété assez importante pour que mon salaire grossisse, en attendant je me débrouille comme je peux. Montant en premier dans l’escalier, je n’ai pas besoin d’avoir des yeux derrière la tête pour savoir qu’il se rince l’œil, je peux sentir son regard sur moi … ou sur mes fesses. « Vous savez ce qui aide contre les mauvaises nouvelles ? » Je ne réponds pas et agite seulement ma tête. « Le sport » Lâche-t-il alors que nous arrivons au même palier. Je me mets à rire parce que, très honnêtement, il ne faut pas être très cultivé pour saisir le sous-entendu. « Je n’en doute pas mais je vais passer mon tour, j’apprécie mais ne touche pas. » Pourquoi est-ce que je ne lui dis pas que je suis en couple ? Pour quelles raisons l’informations refusent de franchir la frontière de mes lèvres ? Je n’en sais rien mais j’admets apprécier entretenir le mystère. « Mais je suis persuadée que ça peut se trouver en dehors de la petite voisine. » Ce type a probablement qu’à sourire pour que des femmes tombent à ses pieds, je ne me fais pas de souci pour lui. Moi en revanche c’est une autre histoire.
« On ne va peut-être pas aller jusque-là »« Dommage » Je lui réponds d’un sourire. Je m’assume tel que je suis. Sortir en caleçon, pour aller prendre son courrier, est pour moi assez naturel – et une certaine habitude. Si elle veut éviter tout débordement, pour elle, j’aurai aimé pouvoir continuer ce petit plaisir. Mais, visiblement, elle ne semble pas si intéressé que ça. Je détourne mon attention sur ce qu’elle possède en main, et à son soupire, je sais que j’ai vu juste. Les factures sont un fléau : faut dire qu’il ne faut pas être devin pour savoir que dans ce bâtiment, les revenus des gens sont modestes voir quasi inexistants. « Mais je vais faire avec, pas le choix » J’hausse les épaules et tente de la réconforter d’une certaine manière : « On y passe tous » Même si certains sont plus aisés que d’autres, si la vie est sans doute plus facile et plus joyeux avec de l’argent. On a beau dire que l’argent ne fait pas le bonheur, quand on est pauvre, ça fait forcément toute une différence. Montant les escaliers avec elle, je la matte sans aucune vergogne, parce que c’est ce que je fais au mieux. « Je n’en doute pas mais je vais passer mon tour, j’apprécie mais ne touche pas » ose-t-elle dire, alors que je n’ai rien sous-entendu. Elle comprend ce que je ne formule pas, ce qui veut dire qu’elle y pense elle aussi. Une bonne manière de savoir ce qui se trame dans l’esprit d’une femme. Hélas, visiblement, elle est prise. Ou ne veut pas. Je souris malgré moi, en m’approchant de ma porte. « Mais je suis persuadée que ça peut se trouver en dehors de la petite voisine » J’hausse les épaules : « Vous allez être vite persuadée, les murs sont fin par ici. » Mon rictus s’étire face à cet autre sous-entendu. J’ouvre ma porte, laissé entre-ouverte tout ce temps – plus je m’enfoutiste, tu meurs – et ajoute : « Bonne journée, chère voisine » Si je rentre assez vite dans mon appartement, je devine cependant ces joues rougies et son petit rictus qui commençait à s’afficher. Cette fille, je la perturbe. J’en suis persuadé, j’y vois là un nouveau défi. Un défi complètement fou, selon ma sœur parce que pour elle, tout ce que je ne peux pas avoir me donne envie de les posséder. Et peut-être qu’elle a raison, mais c’est ce qui me rends ambitieux, non ?
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Dim 1 Nov - 19:16
