Il est de ces événements qui sortent tout le reste de nos pensées. Certaines circonstances qui nous stoppent net dans notre lancée. Il est de ces réalités qu'on n'était pas prêt à recevoir et qui rendent toute tentative de bien-être illusoire | @Ilyès Kane
Cela ne fait pas si longtemps que tu es revenu de ta tournée en tant que danseuse ballerine. Tu as pris le temps de profiter de ta famille mais aussi de t’entraîner à nouveau avant de repartir. Un temps pour s’entraîner et apprendre de nouvelles chorégraphies. Si tu as toujours rêvé de cette vie, tu ne l’avais pas totalement imaginer de cette façon. Avant de devenir ballerine, tu étais aussi une femme heureuse en amour, tu étais fiancée à un homme dont tu as pris la décision d’abandonné du jour au lendemain. Tu faisais des études de juge que tu aurais aimé terminer pour ne pas te retrouver sans rien une fois ta carrière de danseuse terminée. Mais tout a fini par se retrouver bouleversé lorsque tu as appris que tu étais enceinte, tu as tout quitté et tu es parti dans une clinique avortée ne revenant jamais à Los Angeles jusqu’à aujourd’hui. Malgré que l’automne a fait son arrivée en grande trombe, aujourd’hui a été une journée plutôt ensoleillée. Tu en as donc profité pour parcourir griffith park tout en courant, tes écouteurs sur les oreilles mais toutefois avec une présence. Une amie que tu connais depuis toutes ces années et avec qui tu partages la passion du sport même si cette dernière n'en a pas fait son métier. Hélas, après deux bonnes heures de course, tu entends ton amie pousser un cri de douleur. Tu comprends rapidement que ce n’est pas normal, tu l’aides tant bien que mal à atteindre la voiture pour aller en direction de la clinique. Cela fait maintenant plusieurs heures que vous attendez et ton amie vient enfin d’être prise en charge. Tu ne veux pas rester plus longtemps dans un endroit cloisonné, et encore moins dans une clinique. Dans ces endroits, les souvenirs remontent facilement et cela te donne un poids sur le coeur. Tu n’as pas le temps de sortir à l’extérieur lorsque tu tombes nez à nez avec Ilyes. Ton sang se glace, tu n’as qu’une seule envie c’est fuir, avoir le pouvoir de te volatiliser. Ilyes, l’homme de ta vie, l’homme qui aurait dû être le père de ton enfant mais qui ne le sais pas, l’homme qui aurait dû devenir ton mari avant que tout arrive, mais surtout cet homme que tu as abandonné sans aucune explication. Tu baisses le regard ne sachant pas s’il vas te reconnaître ou même faire comme si tu étais là.
Journée compliquée, nuit interminable. Ilyès enchaîne les heures et les opérations depuis un bon moment, et clairement, sa tête et son corps commencent à le lâcher. Il a besoin de repos, l'étudiant. Besoin de se vider la tête. Mais la seule qui le fait vraiment tout oublier, elle est partie chez elle pour annoncer une bien mauvaise nouvelle à ses parents. Même après ce baiser, même après la gêne que ça a provoqué, c'est elle qu'il aimerait retrouver. Penser à autre chose, rire, se manger un pot de glace plus grand qu'eux en regardant la télé et s'endormir dans ses bras comme si c'était normal pour deux amis de faire ça. La tête embrumée, Kane termine son travail et file se changer dans les vestiaires. la fatigue se ressent sur son visage, mais qu'importe, Ilyès se contente de passer un coup d'eau froide sur sa face tiraillée avant de sortir de la pièce. Célèbre veste en cuir sur le dos, celle qui ne l'a quasiment jamais quittée, il arpente les couloirs en saluant ses collègues. C'est la fin de sa longue journée, enfin, et il ne pense plus qu'à retrouver son lit et ses colocs. Mais il fait à peine attention, Kane. Il ne regarde pas vraiment où il va, trop habitué aux murs de l'hôpital, et manque de percuter quelqu'un près de la sortie. "Oh, pardon !" C'est un réflexe, alors qu'il se recule et porte son regard sur la silhouette qu'il a manqué de se prendre en pleine figure. Et puis il se fige, le garçon. Il reste bloqué, le cœur s'emballant, tambourinant dans sa poitrine. L'espace d'un instant, il a l'impression d'avoir vu un fantôme, et après tout, il n'en est pas si loin. Sortant de sa léthargie, tout ce qu'il arrive à prononcer, c'est un murmure. "M-...Maddie ?" Elle est là, elle est vraiment là ? Ou bien est-ce qu'il est trop fatigué et qu'il rêve éveillé ? Elle, la femme de sa vie, son grand amour, sa fiancée... Celle qui l'a abandonné sans aucune raison il y'a plus d'un an et demi... Elle est là. Elle est bien là.
Il est de ces événements qui sortent tout le reste de nos pensées. Certaines circonstances qui nous stoppent net dans notre lancée. Il est de ces réalités qu'on n'était pas prêt à recevoir et qui rendent toute tentative de bien-être illusoire | @Ilyès Kane
Tes journées sont bien plus calme depuis que tu es revenue de ta tournée à travers l’amérique, ça en devient même beaucoup trop pour toi. Tu as pris l’habitude de vivre à trois cent à l’heure, tu as pris le pli de te lever le matin vers neuf heures et demi après huit heures de sommeil complet, d’avaler un petit déjeuner sain, de partir signer quelques autographes jusqu’à midi avec ta troupe, vous allez prendre un déjeuner complet mais pas lourd afin de vous entraîner jusqu’à dix neuf heures dans la salle de spectacle, d’ajuster ce qui doit l’être, puis de donner votre représentation et ainsi de suite de suite dans une ville différente chaque jours. Ton emploi du temps changer de temps en temps mais il était toujours charger. Cela te permettait à toi de ne plus penser à rien, de ne plus avoir un moment pour toi. Mais ici à Los Angeles, du temps tu en as à revendre malgré que tu essaies de le tuer comme tu le peux. Aujourd’hui, tu as décidé de le faire en allant courir avec une amie dans un parc mais après quelque temps cette dernière finit par se blesser et c’est à l’hôpital que vous terminez votre journée. C’est lorsqu’enfin ton amie fut prise que tu décides de sortir prendre l’air. Mais ce ne fut pas assez rapidement puisqu’une personne te percute de plein fouet. Le son de sa voix te glaça le sang de la tête jusqu’aux orteilles en une fraction de seconde. Cette voix que tu reconnaîtrais parmi toutes les autres même si cela fait un an et demi que vous n’êtes plus ensemble que tu as pris la tangente sans jamais le rappeler ou même lui donner d’explications. Tu ne sus pas quoi répondre dans un premier temps, tu fus quelques secondes voir minutes sans être capable de sortir le moindre son de ta bouche. “Ilyes” Que tu prononces presque dans un murmure, tu as envie, besoin de t'effacer, devenir un fantôme, une petite souris. Tu l’observes et tu remarques qu’il est toujours aussi beau qu'autrefois malgré les cernes de sa journée. Ces jours où tu l’acceuillais avec un petit repas que tu avais préparé avec amour. “C’est … C’est moi. “ Tu ne savais que dire, mais tu savais qu’il était venu le temps de lui donner des explications. Lui faire savoir que tu as été amoureuse de lui, que tu n’as pas jouer un rôle avec lui mais tu ne le ferais que si ce dernier le demande.
Il en croit pas ses yeux, le garçon. Figé, tétanisé devant une vision d'outre tombe. Jamais de sa vie il n'aurait pensé la revoir un jour. Jamais de sa vie il n'aurait cru que leurs chemins se recroiseraient. Il n'a jamais su l'oublier, il n'a jamais cessé d'y penser, jamais cessé de se poser un bon millier de questions. Mais jamais il n'aurait cru avoir la chance de pouvoir obtenir des réponses. Elle est là, il ne rêve pas. Et le son de sa voix le sort de sa torpeur. C'est moi. Il cligne des yeux, une fois, deux fois, comme pour se convaincre que c'est bien réel. "J-..." Les mots ne veulent simplement pas sortir. Pendant plus d'un an il s'est demandé ce qu'il ferait si par miracle Maddie revenait dans sa vie. Mais il ne s'est jamais réellement préparé à cette éventualité. "Je sais pas si j'ai envie de te hurler dessus ou de te prendre dans mes bras." C'est presque froid, murmuré. Il est franc, Ilyès, honnête surtout. Il l'a toujours été avec elle, et il est tiraillé quant à la décision qu'il doit prendre. Perdu devant cette silhouette qu'il connaît plus que par coeur et qui lui a tant manqué. Et pour son plus grand malheur, elle est toujours aussi belle, et son coeur s'arrête toujours quand il croise son regard. Il a tellement de question, tellement de colère, tellement de tristesse qu'il ne sait pas par où commencer. "O-... Putain mais où est-ce que t'étais ?!" Et même là, il n'est pas certain que c'est cette question ci dont il veut avoir la réponse. "Tu t'es barré pendant un an et demi, je t'ai cherché absolument partout, je t'ai attendu pendant des semaines, des mois et là,... T'es juste... Là ?!" Elle est partie sans un mot, elle revient sans un mot. "Depuis combien de temps t'es ici ? T'avais l'intention, de me le dire au moins, que t'es revenue ?!" S'ils ne s'étaient pas croisés, ici, dans ce couloir. Est-ce qu'elle l'aurait appelé ?
Il est de ces événements qui sortent tout le reste de nos pensées. Certaines circonstances qui nous stoppent net dans notre lancée. Il est de ces réalités qu'on n'était pas prêt à recevoir et qui rendent toute tentative de bien-être illusoire | @Ilyès Kane
Tu savais qu’en revenant dans cette ville à un moment donné tu aurais à faire à Ilyes, à ton passé mais tu avais prié pour que cela arrive le plus tard possible. Lui comme toi semblait tétanisé par la situation, vous ne semblez pas savoir comment vous y prendre ni quoi dire. Tu avais tout simplement tout envoyer en l’air en une fraction de seconde. Tu te souviens encore de ce moment où tu as su que tout était terminé, ce moment où dans la salle de bain de Ilyes pendant qu’il dormait que ton test de grossesse à virer positif. Tu te souviens ne pas avoir écouté ton coeur mais ta raison à ce moment donné, tu savais que si tu restais dans cette maison une seconde de plus ton coeur allait exploser en mille morceaux. Le plus silencieusement possible, tu as pris une feuille de papier afin de lui dire que tu partais et que tu étais désolé, tu n’as pas été capable de lui dire la raison ou même eu le cran de l’affronter. “Hurle moi dessus.” Que tu lui dis d’une petite voix, la tête baissée vers le sol avec la honte qui t’envahissais au fil des minutes. Il faut dire que tu penses ne mérite rien de plus que des cris et pourtant tout ton corps voudrais qu’il te sers encore une fois dans tes bras. “J’étais au quatre coin de l’amérique.” Tu ne pouvais pas lui dire réellement où tu te trouvais changeant de ville tous les jours pour tes représentations. Tu étais dans une petite troupe et tu avais changé ton nom de scène, on t'appelait désormais Moon afin que l’on ne puisse pas te retrouver. “Je pouvais pas rester Ilyes, je suis désolée je ne pouvais pas.” Tes yeux qui s'embrument au fur et à mesure des mots prononcés, au fur et à mesure qu’il te pose des questions. “Je ne voulais pas que tu me retrouves." Cette fois pour toi s’en était assez et les larmes coulaient silencieusement le long de tes joues comme elles l’avaient fait de nombreuses fois lorsque tu pensais à lui. “Il faut que tu m’oublies.” Tu ne pouvais pas lui dire que tu l’avais privé du bonheur d’être père, que tu avais mis votre histoire à terre pour tes projets de danseuse. Il ne pourrait jamais te pardonner, tu en es déjà pas capable. Toi qui viens d’une famille recomposée dû à des abandons perpétuels, qui avait une sœur jumelle de par la fécondation in-vitro de ta mère biologique, celle qui avait seulement servi à vous porter. “Je ne voulais pas bouleverser à nouveau ta vie. Tu mérites d’être heureux.”
Hurle moi dessus, qu'elle demande. Mais lui ne quitte pas son regard du sien. Il en est incapable, Ilyès. Il est en colère, triste, stupéfait. Il lui en veut plus que de raison d'être partie, il lui en veut de revenir comme si rien ne s'était passé. Mais il n'arrive pas à hurler. Il n'arrive pas à exprimer sa peine, sa douleur, comme depuis le jour où elle est partie. Pourtant son ton n'en est pas moins froid alors que, la gorge serrée, il finit par répondre. "Alors quoi t'es juste partie pour... Voyager ? Parce que me dire "hey bébé j'veux voir le monde", j'aurais pas pu le comprendre ?!" Il cherche une raison, Kane. Il cherche des réponses aux questions qu'il se pose depuis des semaines, des mois. Parce que cette petite lettre, il n'a pas su l'encaisser. Qu'elle n'ait même pas eu le cran de le quitter face à face. Les larmes montent rapidement dans le regard de la brune, et lui détourne le sien, prêt à faire de même. Il se refuse de verser une énième larme pour elle. Il refuse de lui montrer qu'il a mal, que la plaie, il n'arrive pas à le refermer. Même après tout ce temps. Ses prunelles se reposent sur elle, alors qu'il encaisse les informations floues qu'elle accepte de lui donner. "Pourquoi ?! Pourquoi tu ne voulais pas que je te retrouve ? Qu-...Qu'est-ce que j'ai fais d'aussi horrible pour que tu veuille me fuir comme ça ?" Parce qu'à son sens, c'est de sa faute. Il a beau retourner ça dans tous les sens, il ne voit aucune autre explication. Ils étaient heureux, pourtant. Alors qu'avait-il fait pour bouleverser autant leur quotidien ? "T-...T'oublier ?" Le mot lui arrache la gorge, lui fend le cœur. Il se rapproche un peu plus, Ilyès, perce son regard tristement. "Parce que tu crois que c'est si simple que ça ?" Sa voix est un murmure. Entre la douceur et la douleur, lâché dans un soupir. "J'arrive pas à t'oublier, Maddie. J'ai tout essayé, ça fait un an et demi que j'essaye de te sortir de ma tête, de mon coeur... Je n'y arrive pas. Et quand je ... Quand je pense enfin à - peut être - refaire ma vie... Tu débarque de nulle part et je.... Putain comment tu veux que j'arrive à t'oublier ?!" Elle ne voulait que son bonheur, et Ilyès ne lui laisse pas le temps de finir sa phrase qu'il renchérit déjà. "Mais j'étais heureux ! J'étais heureux avec toi, et tu t'es barré !"
Il est de ces événements qui sortent tout le reste de nos pensées. Certaines circonstances qui nous stoppent net dans notre lancée. Il est de ces réalités qu'on n'était pas prêt à recevoir et qui rendent toute tentative de bien-être illusoire | @Ilyès Kane
Ilyes, il le savait qu’un jour où l’autre tu parcourais l’amérique, que tu as toujours rêvé de devenir danseuse. Alors tu savais qu’il aurait pu le comprendre mais que pouvais tu lui dire de plus. La simple réponse que tu pouvais donner face au fait de où tu te trouvais, c’était au quatre coin de l'Amérique. Tu n’osas pas répondre, qu’importe la réponse tu savais qu’elle serait de trop. Tu sentais bien la colère dans chaque mot qu’il prononçait et tu ne pouvais pas lui en vouloir. Mais comment lui dire que la raison de ton départ, il n’aurait probablement pas pu le comprendre. Avoir à faire à son regard pour toi c’est compliqué et tu es bien floue dans les informations que tu peux lui donner. Tu lui fais savoir que tu ne pouvais pas rester et cela te fit comme l’effet d’avoir le coeur brisé une seconde fois. Tu te souviens encore de ce que tu avais vécu à ce moment, tu te souviens d’avoir eu l’impression de laisser ton coeur dans cette lettre. Le fait de le revoir, te fait l’impression qu’on t’insere à nouveau ton palpitant mais que celui-ci est brisé, c’est comme si tu retrouvais ton humanité et que les émotions te submergent. Tu refuses qu’il te vois ainsi et pourtant tu ne peux les retenir, elles coulent le long de tes joues pour venir mourir sur tes lèvres en laissant un goût amertume. “Tu … Tu n’as rien fait Ilyes.” En soit, il n’y était pour rien si tu étais tombé enceinte. Il ne pouvait pas savoir que la pilule que tu prenais ne suffirait pas, ne serait pas assez puissante face à votre amour. “Ce n’est pas de ta faute, si je suis parti. J’ai pas eu le choix. Je voulais pas mais j’ai pas eu le choix.” Des larmes qui se font plus importantes, des sanglots que tu ne parviens pas à retenir. Il te fait savoir qu’il ne peut pas t’oublier qu’il a essayé par tous les moyens sans jamais y parvenir. Tu devais admettre que les seuls moment où tu l’oubliais ce trouvait être les moments où tu étais sur scène, où tu dansais. “Je ne sais pas … “ Tu répondais que peu à ses questions, tu n’avais que peu la réponse. “ J’y arrive pas non plus. “ Lorsqu'il te rappelle qu’il était heureux et que tu t’es barré, c’est trop pour toi. Dans un murmure presque inaudible tu prononces ces quelques mots : “J’étais enceinte.” Cette fois c’est beaucoup trop pour toi, tu t’écroules contre le mur derrière toi, tu te replies sur toi, te donnant probablement en spectacle mais le poids de ton corps se trouve beaucoup trop lourd.
Le cerveau embrumé, c'est un torrent d'émotion qui s'abat sur Ilyès. Dès l'instant où il a reconnu cette silhouette, dès le moment où il a entendu sa voix, tout s'est embrouillé. Parce qu'il n'aurait jamais cru l'entendre de nouveau, la voir de nouveau, là, devant lui. Et instinctivement, sa première envie, c'est de la prendre dans ses braS. Parce qu'elle lui a manqué, chaque jour un peu plus, jusqu'à ce qu'il chasse ses sentiments pour elle, persuadé qu'il l'avait perdu à jamais. Mais il se retient, Kane. Il se retient de fondre dans ses bras, par colère. Ce serait trop simple, trop facile. Il attend des réponses, parce qu'il a passé un an et demi à multiplier les questions. Plus il parle, plus sa gorge se serre. Il sent que sa colère grimpe, il lui en veut tellement. Elle lui répète que ce n'est pas de sa faute, parce que l'étudiant à passés ces derniers mois à culpabiliser, à se dire qu'elle était partie à cause de lui. Il sent ces larmes grimper, les retient de toutes ses forces, refusant d'en verser de nouveau pour elle. "On a toujours le choix, Maddie." pour lui, ça n'est pas suffisant comme excuse. Parce qu'il est persuadé qu'il y'avait forcément une autre solution. Qu'elle aurait dû lui parler. Et elle lui demande de l'oublier, mais comment le pourrait-il ? C'était elle, la femme de sa vie. L'amour de sa vie. Il avait tout essayé, mais il avait été incapable de la chasser de son cœur, de sa tête, de son âme. Comme si une part de lui était partie avec elle. Il lui reproche, encore et encore d'être partie, jusqu'à ce petit murmure qui le prend de court. Enceinte. ca résonne dans sa tête, fixant la brune un instant jusqu'à ce qu'elle ne s'écroule contre le mur. Il est figé, Ilyès, incapable de réagir, de dire un mot. Et après quelques secondes, le cœur emballé, torturé, il suit la même direction. Il cale son dos contre le mur et se laisse glisser à ses côtés, fixant un point imaginaire devant lui. Enceinte. Les jambes contre son corps, il se fiche du monde qui passe près d'eux, ça n'a plus aucune importance. Et puis finalement, sa bouche s'entrouvre enfin. "P-...Pourquoi tu n'a rien dis... ?" C'est doux, désespéré presque. La colère est redescendue. Kane n'a aucune idée de comment prendre cette nouvelle, de comment la digérer. Il tourne le regard vers elle, son épaule contre la sienne, les yeux embrumés. Au diable ces promesses faites à lui même, qu'elles coulent, ces larmes. "Pourquoi tu ne m'en as pas simplement parlé...?" Il marque une pause, cherche des réponses au fond de ses yeux. Son coeur tambourine alors qu'il ose demander, à demi mot. "Est-ce que tu.... Est-ce que je suis ... ?" Est-ce qu'il est père, Maddie ?
Il est de ces événements qui sortent tout le reste de nos pensées. Certaines circonstances qui nous stoppent net dans notre lancée. Il est de ces réalités qu'on n'était pas prêt à recevoir et qui rendent toute tentative de bien-être illusoire | @Ilyès Kane
Tu ne pensais pas qu'un jour tu te retrouvais face à Ilyes ou plutôt tu priais ta bonne étoile pour ne pas avoir à retomber sur lui. Tu ne voulais pas avoir de compte à régler, tu avais suffisamment à faire avec tes problèmes de conscience. Depuis que tu as dû avorter, tu as bien du mal à te regarder dans un miroir et à supporter ton image. Mais aujourd’hui, tu lui devais cette explication qu’importe que vous vous trouviez dans les couloirs d’un hôpital, rempli d'autres patients et de soignants. Tu lui disais qu’il n’y était pour rien dans le fait que tu sois parti et c’était la strict vérité, comme le fait que tu n’avais pas eu le choix. En réalité, si tu avais pris la décision de ne pas fuir et de parler avec lui, les choses seraient peut être différentes. Il aurait pu probablement accepter que tu avortes et il t’aurais soutenu, vous serez encore ensemble. Mais avec des si on pourrait mettre paris en bouteille. Puis tu finis par lâcher ces quelques mots, ils sont bien trop puissant pour toi, la douleur est insoutenable. Tu t’écroules contre le sol, tu te recroqueville sur ta personne, la tête repliée dans tes bras. Tu ne sais comment te le pardonner alors tu sais qu’il en sera jamais capable. Tu entends son corps s’écrouler à son tour sur le mur et tu redresses doucement la tête. Tu voudrais le prendre dans tes bras, tu voudrais lui dire que tu es désolé encore une fois de tout le mal que tu as pu lui faire mais tu en es incapable et tu as cette peur qu’il te rejete. Il te demande pourquoi tu n’as rien dit, la raison c’est que ton choix était inchangeable et tu savais que le sien serait différent du tiens. “Tu n’aurais jamais été d’accord …” D’accord pour que vous ne le gardiez pas, et tu étais persuadé qu’il t’en aurait voulu de tuer votre enfant, d’anéantir le fruit de votre amour. “J’avais peur, Ilyes… Et je m’en veux, je m’en voudrais toujours…” De ne pas avoir réussi à lui parler, d’avoir fait ce choix, d’avoir anéanti tout amour entre vous alors que vous étiez heureux, alors que vous alliez vous marier. Il n’as pas besoin de te demander ouvertement, juste des demi mots te suffisait pour comprendre qu’il veut savoir pour sa paternité. “Non.” Et une nouvelle fois tu met ta tête dans tes bras et tu pleures à chaude larmes, tu te souviendras toujours de ces douleurs que tu as eu dans le bas ventre lorsque tu as pris les cachets pour l’avortement. Tu n’oublieras jamais cet amas de cellule blanc qui aurait du devenir un jour votre enfant. Tu te sentais seule ce jour et tu te sentiras toujours aussi seule.
Il se laisse glisser petit à petit, jusqu'à atteindre le sol aux côtés de Maddie. Le mot résonne, mais son esprit refuse de l'enregistré. Comme bloqué dans ses oreilles. Il a dû mal à comprendre, s'en veut de ne rien avoir vu. Lui en veut de ne rien avoir dit. Il bug un instant, se fichant éperdument des gens qui passent, les regardent. Qu'ils parlent, c'est le cadet de ses soucis, à Ilyès. Elle avait peur. Elle pensait qu'il ne serait pas d'accord, alors que le regard d'Ilyès s'accroche au visage de la poupée. "...Tu me connais si peu que ça ?" C'est murmuré, écrasé contre sa gorge. Ca lui arrache le coeur de savoir qu'elle ait pu penser un instant qu'il ne l'aurait pas soutenu. "J'aurais compris, Maddie. On en aurait parlés, j'aurais..." Il n'avait pas souvenir qu'ils aient un jour réellement parlé d'enfants. Évidemment qu'ils ont survolés l'idée, mais ça leur semblait si lointain que la discussion n'a jamais été réellement sérieuse. "Je sais que... Que j'ai toujours voulu avoir des enfants, mais..." Il soupire, l'étudiant, retient de nouveau ses larmes et détourne le regard, la tête calée contre le mur. "Ma vie c'était toi. Si t'en voulais pas, j'aurais compris." Il suffisait qu'elle en parle, qu'ils en parlent. Et elle ne l'a pas gardé. A nouveau il soupire, ferme les yeux un instant. Entre la déception et le soulagement. Déçu qu'il ne soit pas né, soulagé de ne pas avoir à rencontrer un enfant après tout ce temps, et ne pas être prêt à devenir père. Tout aussi calmement, sans poser de regard sur la brune, Kane reprend doucement. "Et c'était quoi le plan ... ? Prier pour qu'on ne se recroise jamais et ne jamais m'expliquer pourquoi tu m'a quitté du jour au lendemain ? Attendre que ça passe et refaire ta vie avec mieux que moi ?" Un brin d'amertume dans la voix, la colère d'Ilyès ne sera pas apaisée en un claquement de doigt, il le sait. Kane tourne la tête vers Gallagher avant de reprendre. "Je t'en veux pas même pas d'avoir pris la décision sans moi. Je t'en veux d'être partie, Maddie. Je t'en veux d'avoir cru que j'aurais été assez con pour t'en vouloir pour ça."
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Mar 17 Nov - 12:33