La journée avait été plutôt longue. Ilan s'était levé plus ou moins tôt pour pouvoir s'occuper des chats avant que le bar n'ouvre. Fort heureusement, ce dernier n'ouvrait pas avant midi, si bien qu'il avait eu le temps de se mettre aux fourneaux et préparer de bonnes pâtisserie en avance pour les futurs clients à venir. Il fut rejoint par son associé et une serveuse qui étaient arrivé un peu avant l'ouverture et ils purent se mettre ensemble à la préparation de la salle. Les chats avaient trouvé refuge chacun dans leur coin et ils étaient plutôt sages et pas agités. De toutes façons, Ilan avait été formel avant la toute première ouverture de son bar : il fallait que les clients soient calmes, qu'ils évitent de prendre les chats dans leur bras et qu'ils ne les énervent pas. Le bien être de l'animal était primordial, et à ses yeux, les chats étaient un peu ses enfants. Il les avaient sauvés de la rue ou bien de la solitude les uns après les autres et comme il vivait encore en colocation et qu'il y avait de nombreux chats, il avait eu l'idée d'ouvrir un bar exclusivement dédiés à eux. Ilan adorait les chats, c'était même son animal préféré. Ils étaient adorables, parfois un peu chiants, mais on leur pardonnait facilement tellement ils étaient mignons!
La journée au bar se déroula correctement. Il n'y eut pas énormément de monde, mais les gens qui passaient étaient tous très gentils. Il y eut un pic de fréquentations dans les alentours de seize heures et Ilan et les autres avaient bossé dur mais dans la pleine détente pour satisfaire tout le monde. Les gens étaient ravis de pouvoir partager un moment intimes avec les boules de poils, qui étaient tous des vedettes d'Instagram à force de prendre des photos d'eux! Mais c'était un peu le but d'Ilan en ouvrant ce bar, faire de cet endroit un espace convivial et chaleureux. Il y avait parfois des turbulences, mais dans ce cas, il n'hésitait pas à redresser les gens qui étaient un peu trop surexcités, en particulier les enfants.

Vers la fin, Ilan fit les comptes de la journée un peu avant la fermeture de l'établissement. Lorsqu'il eut terminé, il s'aventura dans la salle pour voir s'il restait des clients et quelle ne fut par sa surprise lorsqu'il vit une jeune femme, la dernière cliente, qui était toujours attablée avec un chat à côté d'elle! Ce n'était pas n'importe qui, il s'agissait d'une jeune femme pour laquelle Ilan craquait un peu. D'ailleurs, il lui avait laissé son numéro après avoir été encouragé par son associé qui avait su qu'elle lui plaisait. Il se sentait honteux, surtout que cette dernière ne l'avait ni appelé, ni laissé de message. Peut être que c'était une mauvaise idée, peut être qu'il aurait mieux laissé couler et rien faire. Enfin, on ne pouvait plus revenir en arrière désormais.
Il faillit faire demi tour, les joues légèrement rosie par l'embarras mais à la place, il prit son courage à deux mains et vint la côtoyer.

"Ils sont mignons, pas vrai?" demanda-t-il en se positionnant en face d'elle. Il avait l'habitude de discuter avec des clients lorsqu'il avait le temps pour le faire afin d'échanger avec eux et passer un agréable moment. C'était aussi sa manière de fidéliser des personnes, en étant courtois et poli, et un minimum sociable.

Depuis que j'étais sortie de la clinique, mes journées étaient assez semblable. Je trouvais la routine assez rassurante. L'armée m'avait appris à avoir un emplois du temps strict. Alors je ne pouvais vraiment pas me laisser aller. Je rythmais donc mes journées entre l'orphelinat où j'étais bénévole et où je prenais soin des plus jeunes. Puis quand mon temps là bas était terminé, je rejoignais soit ma famille, soit le bar à chats que j'avais découvert le lendemain de ma sortie. Je n'avais jamais eu d'animal à la maison. Enfant j'aurais pu récupérer n'importe quel animal dans la rue et le ramener, ma mère ne se serait rendue compte de rien. Mais j'avais déjà fort à faire avec ma fratrie. Puis avec l'armée, je n'avais pas pu me permettre de prendre un animal, je n'aurais pas eu de solution pour le garder pendant toute mes missions longue durée. Et maintenant je devais me reprendre en main moi avant d'envisager de prendre soin d'un animal. Alors le bar à chat était une bonne alternative, en plus les pâtisseries étaient délicieuse et l'endroit était calme, ça me rassurait et ça me reposait aussi. Je n'étais pas encore tout à fait à l'aise avec mes appareils et dans les lieux trop bruyant c'était souvent insoutenable pour moi. Trop de bruit, des bourdonnements affreux. Ici au moins j'étais tranquille. Alors comme d'habitude je m'étais installée au fond du café, un gros chat roux me rejoint peu après et puis je dégustais mon gâteau en caressant l'animal d'une main distraite. Quand le café se remplit un peu, je finit par éteindre mes appareils, ainsi je me recentrais sur moi même. Depuis mon retour, j'écrivait beaucoup. Alors plongé dans mon écriture, je ne me rendis pas compte que le monde partait peu à peu. Je continuais d'écrire, totalement absorbé par ce monde que mon imagination inventais. Soudain un bruit me fit sursauter, ce n'était pas un chat, non ça c'est certain. Je me retournais alors pour découvrir un des serveurs. Vu comme il me regardait il avait dit quelques chose. Je portais la main à mon oreille, essayant d'être discrète je rallumais l'appareil avant de lui demander « Désolé, vous avez dit quelques chose ? » Je me sentais stupide. Et je détestait vraiment ce handicap qui m'était tombé dessus et dont je ne pourrais plus jamais faire abstraction. Oui par moment j'en tirais un avantage, mais ça restait tout de même lourdement handicapant. J'espère qu'il ne le prendra pas mal. En attendant je regardais autour de moi et découvrit qu'il n'y avait plus personne hormis nous deux. Je jetais un oeil sur ma montre « Mince! Je n'ai pas vu l'heure, je suis vraiment désolé »

Ilan se sentait un peu ridicule. Depuis qu'il avait fait l'initiative d'aller vers elle, il s'attendait à tout. Mais elle était revenue malgré tout, aussi, il se disait que ça ne devait pas tellement l'affecter. Il s'y prenait peut être mal avec les filles en tout cas, il avait pas l'habitude de faire tout ça, de paraitre trop entreprenant et de paraitre lourd. Il espérait être agréable au possible. Ses histoires d'amour, il en avait vécu aucune réellement intense, et il espérait juste trouver quelqu'un qui lui conviendrait un jour ou l'autre. En voyant cette fille, il avait eu quelques palpitations au ventre et il avait voulu commencer quelque chose. Mais au final, ça n'avait abouti à rien. Peut être qu'il ne lui plaisait tout simplement pas, auquel cas, ce n'était pas un drame non plus. Au pire des cas, il trouverait bien quelqu'un d'autre.

La fermeture était proche, et elle était toujours présente. Il n'avait pas envie de la jeter non plus, même si en principe, il ne se gênait pas pour avertir que c'était la fin et qu'il fallait partir. Mais là, c'était différent. Il avait profité que la salle soit vide pour venir à sa rencontre, en étant le plus aimable possible. Il avait lancé le sujet des chats, ne sachant pas quoi dire d'autre qui pouvait paraitre plus stupide que ça, mais c'était ainsi fait. Malheureusement, la jeune femme ne l'entendit pas et elle lui demanda de répéter. Il se sentit incroyablement idiot, peut être qu'une fois de plus, il n'aurait pas du venir. Il y eut un petit silence qui suivit, et il trouva peu après la force de réagir. Ilan était un peu timide en principe, même s'il était un minimum sociable et avenant. Mais pour le coup, il ne savait pas exactement quoi dire.

"Je parlais des chats. Je demandais si vous les trouviez mignons" se lança-t-il alors, un peu gêné. La question était d'autant plus stupide puisque si elle venait souvent, c'était qu'elle devait les trouver mignon. Mais c'était un moyen comme un autre de démarrer la conversation après tout.
Finalement, la jeune femme regarda l'heure et, confuse, s'excusa auprès de lui en lui disant qu'elle n'avait pas vu le temps passer. Ilan eut un sourire aimable, bien qu'il ne savait pas quoi répondre à cela. Il ne voulait pas qu'elle s'en aille, pas immédiatement en tout cas. Mais il ne pouvait pas non plus l'obliger à rester sur place.

"Non, c'est pas grave! Je ne suis pas venu pour vous mettre dehors! Je vois que vous êtes bien ici et ça me fait plaisir, vraiment!"

Il hésita un instant avant d'ajouter :

"Vous voulez un café? Je vous l'offre!" finit-il par se lancer. Un moyen de lui faire comprendre qu'il aimerait un peu plus partager un moment avec elle, sans l'obliger à rester pour autant. Il craignait sa réaction plus que tout, il ne voulait pas la faire fuir non plus. Peut être qu'il s'y prenait mal, peut être qu'il ne devrait pas. Mais c'était plus fort que lui, il se disait qu'il devait au moins essayer. Quitte à s'en faire une simple amie, elle semblait tellement gentille et adorable!

Je regarde le jeune homme qui est devant moi. Je crois bien que c'est le patron du bar, en effet je le vois à chaque fois que je suis ici. Evidemment il n'est pas seul à travailler ici, mais souvent je ne vois que lui. Il reste un moment silencieux? Je craint qu'il prenne mal le fait que je le fasse répéter et je me maudit intérieurement, j'aurais du rebrancher ces foutu appareil une fois que le plus gros du monde était sortit. Mais en même temps je n'avais pas vu les gens partir, alors non en fait je n'aurais pas pu éviter cette situation. Il fallait vraiment que je m'y habitue, ça risquait d'arriver assez souvent. Mais heureusement pour moi il répète ce qu'il m'avait dit. Me demandant si j'apprécie les chats. La question pourrait sembler stupide. Mais je n'en fait pas la remarque, je vois bien qu'il est assez mal à l'aise comme ça, je ne me vois pas enfoncer le clou. Je caresse le gros chat roux qui n'a pas cessé de me tenir compagnie. « Je les adore, surtout lui. D'ailleurs c'est quoi son nom ? » Il venait assez souvent me voir et j'avais finit par me dire qu'on était surement copain. En tout cas j'aimais bien cette idée. Je continue de lui faire des grattouilles déclenchant des gros ronronnement. Je souris tendrement. « Je crois qu'il m'aime bien aussi » Puis soudain je me rend compte de l'heure qu'il est, presque la fermeture, je m'excuse commençant à ranger mon carnet. Mais l'homme m'arrête, me disant qu'il n'est pas là pour me mettre dehors, faisant remarquer que je semble bien ici. Je souris doucement « Oui j'adore vraiment être ici, on s'y sent bien, c'est un petit coin de paradis » Je le pensais vraiment et pour avoir connu l'enfer de la guerre, je crois que je suis bien placé pour parler. Puis il me proposa un café. Je fus assez surprise mais je répondit « Oui, oui pourquoi pas » Après tout je n'avais rien de mieux à faire. Personne ne m'attendais à la maison. Je regarde l'homme qui est devant moi et je me souviens soudain du papier que j'ai trouvé au fond de ma poche il y a quelques jours, celui avec un numéro de portable. Je ne savais pas si c'était un autre bénévole de l'orphelinat où quelqu'un d'ici. Mais maintenant je me demande si ce n'est pas lui qui l'a glissé dans ma poche. Je ne lui demanderais pas, je ne me sens pas capable. Je me contente de reprendre mes caresses au chat.

Peut être avait-il juste mal démarré? Peut être n'avait-elle tout simplement pas fait attention à lui, trop absorbée par ce qu'elle faisait? C'était une éventualité. C'était tout de même bizarre, mais pourquoi pas. En tout cas, il ne lui en voulait pas du moins du monde. Parfois, on lui mettait juste un vent ou ce genre de chose là. Il avait plutôt de la chance qu'elle lui fasse répéter. C'était d'ailleurs pour cette raison qu'il avait répété plus ou moins sa question, quitte à se prendre véritablement un vent. Mais la jeune femme lui répondit. Elle avait une préférence pour le chat roux, ce qui soulagea Ilan. Ou peut être étais-ce juste un moyen de ne pas paraitre impolie? Il se stoppa là. Il avait tendance à se prendre trop la tête pour des broutilles, alors il préférait ne pas trop réfléchir.

"Il s'appelle Simba. Pas très original, je l'accorde, mais j'ai trouvé que ça lui allait bien! Tenez d'ailleurs, si vous voulez le nom des chats, il y a une affichette avec le récapitulatif de tous les chats!"

Il se leva pour aller la chercher et la lui tendit. Il ne savait pas trop ce qu'elle allait pouvoir en faire, mais au pire des cas, ça pouvait toujours être utile. En tout cas, elle semblait bien s'entendre avec le chat, ce qui décocha un sourire à Ilan. Il trouvait ça attendrissant.

"Oui, il a l'air de bien vous aimer! Il semble vous avoir adoptée en tout cas!" dit-il en riant légèrement.

Puis, elle lui dit que cet endroit était un endroit de paradis. Les yeux d'Ilan se mirent à briller de plus belle et il ne put s'empêcher d'élargir son sourire. Il aimait beaucoup que les clients complimentent son établissement. Il ne devait pas être le seul bar à chat de la ville, mais en tout cas, le sien marchait plutôt bien depuis qu'il l'avait ouvert.

"Je suis ravi que mon établissement vous convienne! Vous pouvez venir aussi longtemps que vous le voudrez, ça me fait plaisir de vous y voir!"

Puis, il l'invita à prendre un café, et Ilan partit en préparer deux. Un pour elle, un pour lui. Il revint avec les deux boissons chaudes qu'il lui servit doucement. Il avait ramené également le sucre pour adoucir le gout amer du café. Il mélangea le tout avec une petite cuillère et concentra son attention sur elle.

"Au fait, suis-je trop indiscret si je demande votre nom?" tenta-t-il au tout pour le tout. Il voulait lui faire comprendre qu'elle n'était pas obligé de répondre à cette question et qu'il ferait avec si elle ne voulait pas se présenter. Mais il voulait faire un minimum connaissance avec elle et le fait qu'elle soit réceptive était déjà un bon début.

Les silences me semblent moins pesant qu'avant, on peut dire que c'est un des avantages d'avoir perdu une grande partie de son audition. Quand les appareils sont débranché, je suis plongé dans un silence quasi constant, je n'entends que des brides de mots et encore, si on me parle assez fort et qu'il n'y a rien d'autre autour. Alors le silence, oui je commence à m'y faire et si avant, au travail c'était par moment stressant, maintenant c'est presque apaisant. Quand il me répète sa question je suis soulagé, certaine personnes me prennent pour une chieuse et ne réponde pas quand je le demande. J'en profite pour demander le nom du chat roux. Je souris quand il me donne ce fameux nom. En effet ce n'est peut être pas original, mais moi je l'aime bien ce nom. Et je confirme « Oui ça lui vas bien. » Puis je le regardais partir prendre cette fameuse affichette que j'avais aperçut parfois mais que je n'avais pas vraiment prit le temps de regarder. Je prenais le papier quand il me le tendit « Merci » Je parcourait le nom des chats avant de lui demander « En fait ces chats sont ils adoptables ? Je sais que dans certain endroit comme le votre c'est possible » Peut être que je pourrais adopter ce chat là dans quelques temps. Enfin ce ne serait pas immédiat, j'avais pas mal de projet plus important. Mais une grosse boule de poil roux pourrait peut être y trouver sa place. En attendant je continuais de caresser le fameux Simba. Faisant remarquer qu'il semblait m'apprécier, ce que confirma le propriétaire. Je lui souris avant d'encore une fois accorder mon attention au chat. Puis on parla du lieu et je lui confiait que je m'y sentais vraiment bien. Bon ça pouvait faire un peu faux cul puisque je me tenait face au proprio mais je le pensais vraiment. J'étais bien ici. Sa réponse me fit sourire et je répondit « Alors attendez vous à me voir encore souvent. Je n'ai pas encore trouvé d'endroit où je me sens mieux » Ni où j'arrivais mieux à me concentrer pour écrire. Il me proposa ensuite un café, que j'acceptais. Et il partit les faire. Pendant ce temps là Simba se leva, s'étira puis vint se percher sur mes genoux. Je souris amusée et le laissait faire tandis que le jeune homme revint avec les cafés. « Merci beaucoup » Je plongeait mes lèvres dans le café sans prendre la peine d'y ajouter de sucre. J'avais l'habitude de l'armée et leur jus de chaussette qu'ils osaient nommer café. Je le regardais s'installer face à moi. Je lui souris puis il me demanda mon nom. Je le regardais « Non pas de soucis, c'est Woods. » Habitude de l'armée où l'on se nommait pas nos noms de famille. Je secouait la tête « Enfin June plutôt et vous ? » Après tout ce n'était pas très juste s'il savait et moi non.

En tout cas, tout semblait bien se passer. Mieux se passer, ce serait plus juste. Elle semblait plus ouverte à la conversation ce qui soulagea Ilan. Il n'avait pas pour habitude d'insister lorsque tous les signes du monde faisait qu'il était inutile de le faire, mais il s'était dit qu'il ne pouvait pas passer à côté d'une occasion pareille. Grâce au chat, il avait pu obtenir quelque chose d'elle et c'était plus ou moins encourageant. En tout cas, elle approuva le nom du chat en lui disant que ça lui allait bien, ce qui décocha un nouveau sourire auprès de Ilan. Il ne s'était pas vraiment foulé pour donner des noms aux chats, la plupart d'entre eux s'appelaient comme des personnages de Disney mais il n'avait pas été le seul à lui donner des noms à ce moment là.
Il partit récupérer une petite affichette avec le nom des chats au cas où elle voudrait être curieuse, la lui tendit et il la vit la lire tout en le remerciant. Il secoua légèrement la tête lorsqu'elle le remercia et la gratifia d'un petit sourire. Puis elle lui demanda quelque chose d'assez surprenant, à savoir, si les chats étaient adoptables. Apparemment, dans certains établissements c'était le cas et Ilan se mordit la lèvre.

"Je ne sais pas, je n'y ai pas songé. Pour le moment non en tout cas mais ça pourrait peut être changer!" répondit-il alors. Ses chats, c'était ses bébés et il aurait du mal à s'en séparer. Mais qui sait, s'ils pouvaient trouver un petit foyer réconfortant auprès d'une famille, ce serait sans doute mieux pour eux. Il faudra y réfléchir en tout cas et il ne pouvait pas prendre la décision seul. Les autres employés étaient aussi attachés à ces petits boules de poil, alors forcément, il allait falloir en discuter!

Les nouvelles paroles de la jeune femme réconforta Ilan. Lorsqu'elle lui dit qu'il fallait s'attendre à la revoir assez souvent, il ne put s'empêcher d'être heureux. Déjà parce qu'il allait la revoir, et ensuite parce qu'il était toujours content de revoir des têtes habituelles. Il savait que c'était un bon concept qu'il avait eu en ouvrant cet endroit et qu'il n'y en avait pas d'autre dans le quartier.
"Bien, ce sera avec plaisir qu'on vous servira! Et puis, Simba sera heureux de vous revoir!" dit-il avec une pointe d'amusement dans la voix.
Après quoi, il laissa la cliente avec le chat pour aller chercher des cafés qu'il servit aussitôt revenu. Visiblement, le chat avait pris ses aises à ses côtés et c'était très mignon à voir. Il ajouta du sucre dans le sien tandis qu'elle commença à le boire ainsi. Puis il osa lui demander son nom, avec le coeur battant plus qu'à son habitude à vrai dire parce qu'il craignait de se faire rembarrer. Mais au contraire, elle se présenta sous le nom de Woods, ce qui était un drôle de nom aux premiers abords.
"Woods?" répéta-t-il, presque amusé. Il avait compris que c'était son nom de famille mais il ne s'attendait pas à ce qu'elle se présente ainsi. Puis elle rectifia le tir en se présentant sous le nom de June et lui demanda le sien pendant qu'il buvait une gorgée de café. Il reposa la tasse sur la table et croisa ses doigts sous son menton.
"Moi c'est Ilan. Ilan White. Mais simplement Ilan suffira! Je suis enchanté June! Je peux vous tutoyer d'ailleurs?" demanda-t-il, légèrement timide mais avec pour but d'obtenir une approche un peu plus intime.

Bon ok Simba ce n'étais pas le nom le plus original du monde, mais je trouvais franchement que ça lui allait bien. Je continuais de caresser l'animal avant de questionner le propriétaire sur la possibilité d'adopter l'un des animaux. Il sembla surpris et je me sentis un peu stupide d'avoir posé la question, de toute évidence ce n'étais pas la pratique ici. Alors je me maudit intérieurement, il faut vraiment que parfois j’apprenne à me taire. Il me répond quand même me disant qu'il n'y avait pas encore pensé et que ce n'était pas le cas. Puis il ajouta que ça se ferait peut être plus tard. Je ne peux pas m'empêcher de dire « Vous me tiendrez au courant ? Je pourrais peut être craquer par ce beau roux » Oui j'imagine bien Simba chez moi, ça ferait un peu de vie. Enfin on attendras de voir, si je me retrouvais avec un bébé peut être qu'un chat ne seras pas bien chez moi. Mais pour le moment il n'était plus question de bébé, ni d'enfant d'ailleurs. Alors oui pourquoi pas avec la grosse boule de poil. En attendant je confiait au jeune homme qu'il devrait encore me voir pas mal de fois. Je me sentais vraiment bien ici. Et sa réponse me fit sourire, de toute évidence je n'étais pas une cliente chiante. Je regardais le chat alors que son propriétaire venait de me dire qu'il serait ravit de me revoir. Je grattouillais le chat « Moi aussi je serais heureuse de le revoir » Puis il me proposa un café et j'acceptais, je n'avais plus l'habitude des nouvelles rencontres mais je me voyais mal refuser, il était sympa et puis ça m'occuperait. Je le remerciait et but un peu alors qu'il me demandait mon nom. Je lui répondait comme à l'armée ce qui l'amusa et il répéta mon nom d'un air interrogateur. « L'habitude, désolé » Puis je rectifiait le tir et lui donnait donc mon prénom avant de lui demander le sien. Ilan. Il me proposa de le tutoyer et je hochais la tête avant de lui répondre « Oui, je crois qu'on peut se tutoyer » Après tout on était seul en train de discuter et le vouvoiement pouvait sembler étrange. Même si encore une fois, moi j'en avais l'habitude, surement pas lui.  Simba se lève soudain de mes genoux et saute lourdement sur le sol avant de disparaître dans une autre pièce. Mon regard tombe donc sur Ilan. Je suis un peu mal à l'aise. Je ne sait pas trop quoi dire. Finalement je demande « Tu as ouvert depuis longtemps ? Je n'ai pas souvenir de cet endroit »

Pour le moment, ses chats n'étaient pas à adopter. Il s'en occupait bien et il ne galérait pas, alors il y pensait pas. Mais si ça se trouvait, il allait proposer ses chats à l'adoption dans un futur à venir. Ce qui était certain, c'était que s'il faisait ça, il ne ferait pas régler quoique ce soit, malgré l'entretien. A ses yeux, les animaux n'étaient pas de la marchandise, alors il ne voyait pas pourquoi il ferait une chose pareille. Ce qu'il voulait, c'était le bien être de l'animal et s'assurer qu'ils ne seront pas abandonnés peu après. Du coup, il préférait les garder pour le moment, parce qu'il savait qu'ils étaient bien traités ici et qu'une mauvaise personne ou une mauvaise famille ne le mettra pas à la porte au moindre soucis. Pire, les faire piquer. Il ne voulait pas y penser, ça lui déchirait le cœur de le faire.
En tout cas, la demoiselle lui demanda de la tenir au courant parce qu'elle pouvait craquer pour Simba. Ilan rit doucement. Il n'aurait pas trop de soucis à se faire s'il lui donnait, il ne la connaissait pas mais à moins de cacher un terrible jeu, elle ne lui inspirait pas d'être une mauvaise personne. Bien sûr, il pourrait être surpris et déçu, mais pour le moment, il voulait se fier à son intuition.

"Oui bien sûr, je vous le dirais avec plaisir! Puis je pense qu'il serait bien avec vous, je me fais pas trop de soucis là dessus" lui répondit-il avec entrain.

Il eut un sourire compatissant lorsqu'elle dit qu'elle sera heureuse de revoir le chat et ne répondit rien à cela. Elle semblait l'avoir adopté en tout cas, et réciproquement. C'était mignon comme tout à observer! Il y avait toute sorte de chat dans son établissement, des sociables, comme Simba, et d'autres plus peureux. Généralement, ils détalaient dans la salle à la recherche d'une cachette pour échapper au monde mais ils ne pouvaient pas s'empêcher d'être curieux, surtout vis à vis de ce que les clients consommaient.
Puis, il lui demanda son nom et elle s'excusa de s'être présentée sous son nom de famille. Il rit de bon coeur, sans pour autant vouloir la mettre dans l'embarras.
"Non, non, ce n'est rien, c'est juste un peu surprenant au début, mais il y a aucun problème!"
En tout cas, elle accepta de se tutoyer, et ça l'arrangeait bien parce qu'il préférait s'adresser à ses clients préférés de la sorte. Il aimait bien faire connaissance avec les gens et il tutoyait à partir du moment où il devenait intime avec eux.
Le chat finit par s'en aller et peu après, June lui demanda s'il avait ouvert depuis longtemps. Ilan termina de boire sa tasse de café avant de lui répondre.
"Depuis août dernier! C'est assez nouveau donc c'est normal que tu n'as pas souvenir de cet établissement! Pour le moment ça marche plutôt bien et j'ai un plaisir fou à servir les gens! D'ailleurs, toutes les consommations sont faites maison, fait par moi même et mon associé!"

Il était plutôt fier de parler de sa réussite et de son bébé qu'était le bar à chat. C'était assez nouveau mais il ne faisait que des bénéfices depuis qu'il avait ouvert. Le prix pouvait paraitre un peu cher selon le budget des gens, mais il proposait que des produits frais et faits avec amour.
Enfin, il reposa son attention sur June et enchaina :

"Et toi, tu fais quoi dans la vie?" lui demanda-t-il pour apprendre à mieux la connaître.

Le chat est un amour alors oui je commence à me dire que j'aimerais bien l'avoir chez moi. mais l'adoption n'est pas possible pour le moment. Petite pointe de déception mais je ne dit rien, demandant simplement au jeune homme de venir vers moi si jamais les choses changeait et que Simba se retrouve à adopter. Ce qu'il me répond me fait sourire et je lui répond « Oh il serait comme un roi chez moi » Oui ce petit chat serait vraiment bien. En attendant je pouvais continuer à le caresser et ça semblait bien lui plaire puisqu'il ronronnait assez fort. Je plongeais mes lèvres dans le café, vraiment bon comparé a celui dont j'avais l'habitude et ça faisait du bien de savourer un truc avec du gout. Je me présentais, en mode militaire, lui donnant mon nom. Puis je réalisais que non nous n'étions plus à l'armée et qu'il s'attendait simplement à entendre mon prénom. Alors je m'excusait mais il me dit que ce n'était rien que ça surprenait juste. Je hoche la tête, oui moi aussi au début ça me semblait étrange, maintenant c'était l'inverse, c'était tout naturel pour moi. Le chat s'en alla soudainement et je me sentis un peu perdue d'un coup. Le ronronnement du chat me faisait vraiment du bien et puis j'étais plus à l'aise avec les animaux en ce moment. Mais je me voyais mal me lever et le suivre. Alors je regardais Ilan, puisque maintenant je connaissais son prénom. Et je le questionne sur son établissement. Je ne me souvenais pas de l'avoir vu lors des brefs moment que j'avais pu passer en ville ces dernières années. Sa réponse confirme ce que je pensais, il était ouvert depuis peu. Il m'apprend qu'il fait tout maison et qu'il aime beaucoup son travail. « Je peux te dire que tu es doué, c'est vraiment délicieux. Je crois que je ne pourrais plus me passer de ces pâtisseries » Bon ok avoir subit lza nourriture de l'armée pas mal de chose me semblait délicieuse, mais vraiment ces gâteaux étaient des merveilles. Mais je me ferme un peu quand il me questionne sur ce que je fais dans la vie. Je devais m'y attendre, c'est évident qu'il allait me questionner à mon tour. Et je reste un moment silencieuse, ne sachant simplement pas quoi dire. Je ne fait plus rien dans ma vie. Avant j'aurais su répondre, avec fierté, j'adorais mon travail. Je pourrais encore me battre pour mon pays si on me laissait faire. Mais j'étais reformé, de par ma surdité je ne pouvais plus partir sur le terrain. J'avais les moyens d'attendre encore quelques temps avant de retrouver du travail, l'armée me versait un bon dédommagement et j'avais aussi l'argent de l'assurance vie que je me refusais de toucher. Alors je cherche quoi lui répondre. Je finis par répondre « Plus rien maintenant » Ma voix déraille un peu. Je sens que je vais craquer si j'en dit plus. Mais je sens aussi qu'il risque de m'en demander plus. Alors je précise « J'étais dans l'armée, je suis réformée » Je tremble un peu. Non je n'ai pas envie de repenser à tout ça. Pas maintenant. Je me mord la lèvre, pour repousser loin, très loin mes pensées les plus sombres. Je n'ai aucun souvenir de l'attaque, mais je me souviens de l'avant, du départ et les images me reviennent en tête. Evidemment mes pensées se tournent vers Lina et sans que je puisse me contrôler une larme coule. Larme que je chasse aussi dignement que possible. Je me sens stupide, alors je murmure « Désolé... c'est encore récent »