Connor Baker est un type sympa. Un type qui semble intéressant et drôle. Passer ma soirée avec lui, à discuter autour d’un verre, s’est avéré plus agréable que ce que j’aurais pu imaginer. J’ai opté pour une petite robe qui m’arrive mi-cuisses, écoutant les conseils de James … un James que je sais être avec nous dans le bar sans pour autant savoir où il est. Mais le savoir suffit à me rassurer même alors que je discute avec Connor, un médecin loin d’être imbu de sa personne. Nous discutons de tout et de rien, surtout de ce qui l’a poussé à quitter New York pour Los Angeles, cette place de titulaire en traumatologie. C’est agréable, appréciable et pourtant je ne sens pas encore cette petite chose qui devrait me dire qu’il s’agit du bon. Cette chose dont ma mère m’a déjà parlé et que je n’ai pas vraiment ressenti – ce qui ne m’a pas empêché d’avoir quelques relations. Bref, une bonne soirée qui me laisse tout de même de bonne humeur lorsque nous nous quittons devant les portes du Everdeen’s. Mais, plutôt que de rentrer comme lui chez moi, j’attends sur le trottoir et me tourne vers la porte lorsque cette dernière s’ouvre, laissant s’échapper tous les bruits provenant de l’intérieur du bar. « Ça s’est plutôt bien passé. » Lancé-je avec un petit sourire lorsque James apparaît à mes côtés. « J’apprécie vraiment que tu sois venu pour surveiller au cas où ça se serait mal passé. » Sa présence m’a permis de moins stresser, même de ne pas stresser du tout. J’étais à l’aise, comme si sa présence – même sans le voir – avait un effet positif sur moi.
Je suis là, comme un con, avec ma casquette pour éviter les regards indiscrets. Je ne sais pas trop pourquoi j’ai accepté de venir, peut-être parce que j’avais besoin de m’assurer qu’elle aille bien, que c’était un type réglo et quelqu’un de bien. Mais, lorsqu’elle est apparue, avec ce type qui lui a fait la bise, je me suis senti…Non, je ne sais pas comment je me suis sentie. J’ai dit que j’étais là, je serai là. Alors, j’enchaîne les bières, en les observant légèrement, je dois avouer. Assez curieux de savoir si ça se passe bien ou mal. Elle rit, ils échangent et parlent beaucoup. Il rit, et lui offre un verre de plus. Elle semble à l’aise, et je me dis que peut-être, elle a trouvé sa nouvelle proie. Le type qu’elle va vouloir pécho par la suite et que je vais aider. Mais je reste dans mon coin, comme promis, attaché à mon téléphone, mes écouteurs dans les oreilles pour écouter quelques sons, qu’on m’a envoyés, et commencer à lire ces quelques nouveaux contrats d’advertising que j’ai reçu. J’ai un agent, oui. Mais je gère une bonne partie de mes contrats, parce que je préfère savoir dans quoi j’ai mis. Dès que j’ai un doute, je demande à Shiloh. Ce contrat pour ces affaires de sports, surf and co’, me tente plutôt pas mal. Ils disent que si les quelques shootings mentionnés se passent bien, je pourrais prétendre à titre d’égérie de la marque. Pourquoi pas ? A voir. Je suis concentré, levant les yeux inlassablement vers elle pour la surveiller. Elle est toujours là, et lorsque finalement, je capte qu’ils se lèvent, je fais signe au barman, si je peux payer toutes ses bières. Je laisse un peu de temps avant de finalement sortir. « Je t’avais dit que je serai là, c’est normal » Je lui souris, en enlevant finalement ma casquette, enfin soulagé de pouvoir être enfin moi-même. Main dans les cheveux pour les ébouriffer, je lui demande : « J’te ramène, tu me racontes ? »
Je dois admettre que sortir m’a fait du bien. Ce n’était qu’un petit moment mais c’était mieux que rien, ça m’a fait sortir de chez moi et je ne vais certainement pas m’en plaindre. Et puis savoir que j’intéresse un homme c’est plutôt flatteur. Il y avait longtemps que je n’avais ressenti ça, que je ne m’étais pas sentie désirable. Cela dit, même si j’apprécie beaucoup Connor et qu’il y a de grandes chances que je le laisse m’inviter à nouveau, je sens déjà que ça ne sera pas mon exception, cet homme dont je tomberais follement amoureuse. J’aurais sans doute une attirance et peut-être que je coucherai avec lui si l’envie me prends, mais pour le reste je ne suis pas convaincue. « Je t’avais dit que je serai là, c’est normal » Me lance James une fois dehors et à mes côtés. Je le regarde retirer sa casquette et passer une main dans ses cheveux, ce que je me surprends à vouloir faire ne serait-ce que pour m’assurer qu’ils sont aussi soyeux et doux qu’ils en ont l’air. « J’te ramène, tu me racontes ? » J’approuve d’un mouvement de la tête et lui emboîte le pas jusqu’à sa voiture dans laquelle je m’installe en veillant à ce que ma robe reste bien mise. « Tu veux que je commence par quoi ? Oh et je te proposerai bien un verre chez moi, mais vu que t’as dû rester un moment, j’imagine que t’as assez bu ? Ou quelque chose de soft ? Je te dois bien ça. » J’enchaîne un peu trop vite en réalisant que passer du temps avec James c’est redevenu une chose importante.
Je l’embarque très rapidement vers ma voiture, qu’elle semble repérer très rapidement. Cela dit, il y avait deux personnes qui la prenaient en photo devant, et qui ont vite filé en nous voyant arriver. Je lui ouvre la porte, vieille habitude…et m’installe finalement dans la voiture. Je m’installe, démarre la voiture, et malgré ça, mes yeux tombent rapidement sur ses jambes dénudées. Est-ce que c’est normal que ça m’assèche la bouche ? Non, je ne pense pas. Mais je me reconcentre rapidement sur la route. « Tu veux que je commence par quoi ? » « Le début ? » Je souris, parce que c’est effectivement une bonne idée. « Je ne sais même pas comment il s’appelle » Je lui indique, avant de m’engager vers le chemin de chez elle. « Oh et je te proposerai bien un verre chez moi, mais vu que t’as dû rester un moment, j’imagine que t’as assez bu ? Ou quelque chose de soft ? Je te dois bien ça. » J’ai bien bu oui, mais j’ai surtout faim. « J’ai surtout faim. Une pizza ? » Je perds pas le nord, dirons-nous, alors lorsque je m’engage dans une rue et que je vois encore une pizza ouverte, je m’arrête rapidement en warning. « Attends-moi là. » Je sors de la voiture, trottine vers cette petite pizzeria et demande au type une pepperroni, avec supplément fromage. « Eh mais vous êtes JamesG ! » Le mec n’en revient pas et je souris, avant de négocier : « Une photo, si tu me sors cette pizza dans les cinq minutes qui suivent »« C’est comme si c’était fait chef ! » Le mec s’active, faisant passer les commandes des gens du resto en attente. Je regarde rapidement la voiture, main dans les poches, quand le type sort de son resto, une pizza à la main et son téléphone. « Cinq minutes, et une photo » Je souris, le laisse me prendre en photo avant de le payer. Bien plus que ne vaut cette pizza. Je cours vers la voiture, passe par la fenêtre que Teddy a ouvert : « Madame, le graal vient à vous » Je ris avant de contourner la voiture et de me remettre derrière le volant.
« Le début ? Je ne sais même pas comment il s’appelle » Hm, ce n’est pas une mauvaise idée. Mais je préfère proposer l’idée qu’il monte chez moi pour une bonne raison. Je voudrais seulement que cette soirée se finisse encore mieux qu’elle n’a commencé. Chaque occasion est bonne pour passer du temps avec James, rattraper ce que nous avons perdu que ce soit par fierté ou à cause de son travail. « J’ai surtout faim. Une pizza ? », « Oh ouais, carrément ! » J’en ai déjà l’eau à la bouche et mon ventre émet un léger gargouillis, se réveillant après avoir avalé quelques verres d’alcool. Pizzeria trouvée, je le laisse partir chercher notre repas et sors mon téléphone pour envoyer un message à ma meilleure amie lui assurant que tout s’est bien passé. Puis c’est à Connor que j’envoie un sms pour le remercier et en cinq minutes, James revient, boite en carton dans les mains qu’il me fait passer. « Madame, le graal vient à vous » La délicieuse odeur me donne encore plus faim et lorsque je fais ma curieuse en ouvrant le carton, je jubile. « Des pepperoni, t’es parfait ! » Je lance avec joie. « Connor. Il s’appelle Connor et il est titulaire à l’hôpital. Il était vraiment sympa pour tout t’avouer. »
« Oh ouais, carrément ! » Je souris, et approuve qu’elle approuve, avant de m’arrêter à cette pizzeria. Je ne la connais pas, mais tant pis, autant laisser une chance au hasard parfois non ? Assez simplet comme type, je m’élance donc pour aller acheter comme tout le monde une pepperroni, et reviens cinq minutes plus tard avec cette pizza chaude. « Des pepperonis, t’es parfait ! »« Oh, je sais ça » Je plaisante tout en faisant attention à la route. Elle débute alors en me parlant de Connor, de son titre et…du fait qu’elle l’ait trouvé sympa. « Juste…sympa ? Y’a pas eu plus ? » Je demande en lui donnant un coup d’œil. « T’avais l’air de bien rire, de loin » Ou peut-être qu’elle faisait semblant ? J’en sais trop rien, sans entendre leur conversation, c’était compliqué de savoir. Tout ce que je savais c’était qu’elle était à l’aise, visiblement. Proche de chez elle, je finis par me garer dès que je trouve une place. On rejoint rapidement son immeuble, et monte par l’ascenseur à peine très grand pour tenir réellement bien à deux. Seule la pizza nous sépare, son parfum arrive à mes narines, et je me laisse contempler ses yeux une seconde avant d’entendre mon ventre gargouiller, ce qui me ramène à la réalité :« J’aurai peut-être dû en prendre deux »
L’odeur de la pizza imprègne bien vite l’habitacle de la voiture, suffisamment pour que mon estomac proteste un peu plus contre le manque de nourriture. A vrai dire, je dois même me faire violence pour ne pas dévorer une part immédiatement, sans la moindre patience. « Oh, je sais ça » De nouveau je roule des yeux gardant malgré tout un sourire au coin des lèvres en sachant qu’il plaisante – il a plutôt intérêt ! Je me lance plutôt dans un petit descriptif de cette soirée avec Connor. Intéressante mais pas non plus la soirée qui change tout. « Juste…sympa ? Y’a pas eu plus ? T’avais l’air de bien rire, de loin » Je commence par hausser les épaules et me force à ne pas croiser les jambes avec ma robe comme j’aurais eu tendance à faire normalement. « Il était drôle mais je le connais pas assez. C’était pas non plus ce qui pourrait me faire comprendre qu’il va se passer un truc intéressant entre nous, c’est trop tôt pour ça. » Et puis, si je dois être honnête, je ne suis vraiment pas sûre qu’il y aura un truc tout court entre nous, juste une petite histoire. Je le sens sans pouvoir l’expliquer. Mon immeuble atteint, nous nous retrouvons dans le petit ascenseur qui ne laisse pas vraiment de place pour une tierce personne. James est si proche que je parviens à dissocier son parfum qui m’enivre alors que mon regard reste à fixer le sien. Je devrais baisser les yeux mais je n’y arrive pas. C’est lui qui détourner les siens alors que mon cerveau se demande ce qu’il m’arrive. « J’aurai peut-être dû en prendre deux » Lance-t-il pile quand l’ascenseur arrive à mon étage. J’ouvre rapidement la porte de chez moi et laisse rentrer. « Au pire mes placards ne sont pas vides tu sais. » Pizza posée sur la table du salon, je me retourne vivement pour aller dans la cuisine et lui rentre dedans. « J’ai besoin de verres. » Qu’est-ce que cette voix toute basse et cette nouvelle envie de me perdre dans son regard ? J’ai probablement trop bu finalement.
« Il est drôle mais je le connais pas assez. C’était pas non plus ce qui pourrait me faire comprendre qu’il va se passer un truc intéressant entre nous, c’est trop tôt pour ça » Arrivé, je garde pour moi ce que je voulais lui dire, parce que la conversation n’est pas terminée. Immeuble rejoins, ascenseur pris, il y’a de nouveau cette instant où je me perds en elle, parce que…à vrai dire je ne sais pas. C’est comme si elle était un véritable mystère que je tentais d’élucider. Je suis captivé par ses yeux qui me fuient comme s’ils savaient ce que je pensais à ce moment précis, avant de revenir à la réalité, bercé par mes grognements de ventre. L’ascenseur s’ouvre, elle sort et ouvre rapidement la porte : « Au pire mes placards ne sont pas vides tu sais »« Oh, je m’en doute » Je souris doucement, en prenant soin d’enlever mes chaussures. Hors de question d’être mal polie chez elle, et lorsque je m’avance vers elle, elle se retourne si vite sans me voir qu’elle se cogne à moi. « J’ai besoin de verres » Je baisse le regard, ma main sur sa hanche, parce que j’ai eu peur qu’elle tombe à la renverse dans sa surprise. Mais je la relâche rapidement, me poussant en lui laissant le passage d’une main : « Le passage est toute à toi » Elle s’éclipse avec une drôle d’expression. Est-elle gênée ? A-t-elle rougi ? Je ne sais pas, mais je contemple un peu son salon, et ses affaires personnelles. Mais ce que je remarque sur une petite étagère, c’est cette photo de nous deux, un peu gamin, où je l’enlaçais comme si j’avais envie de la protéger. Je ne pensais pas revoir cette photo un jour, à vrai dire, et lorsque j’entends les verres posés sur la table, je demande : « Tu l’as gardé ? »
« Oh, je m’en doute » Je ne relève pas et me contente de sourire à mon tour. Je suis une gourmande, tout le monde le sait dans ma famille. J’apprécie plus le sucré que le salé cela dit mais je ne suis pas difficile du moment que mon palais et mon estomac sont satisfaites. Mais ça j’arrête bien vite d’y penser en le percutant. Je dois réprimer le frisson qui me gagne lorsque sa main se pose sur ma hanche. Je n’ai pas la moindre idée de ce qui ne tourne pas rond chez moi ce soir mais je sais que je ne devrais pas apprécier autant ce contact. « Le passage est tout à toi » Je fuis assez vite vers ma cuisine, passant une main dans mes cheveux avant d’ouvrir le placard de mes verres. Je remets un peu mes idées en place, j’attrape deux verres et retourne dans le salon les poser à côté de la pizza. « Tu l’as gardé ? » Tête relevée, mon attention tombe sur la photo dont il parle et mon rictus réapparaît sur mes lèvres alors que je le rejoins. « Pourquoi je m’en serais débarrassée ? » Demandé-je en regardant un peu plus longuement la photo. « Je l’aime beaucoup cette photo, elle fait remonter toujours de bons souvenirs. »
« Pourquoi je m’en serais débarrassée ? » J’hausse les épaules, c’est vrai qu’après…on s’est un peu perdu de vue. A cause de moi, je le sais. Mais j’étais tellement passionnée, à fond dans le début de ma carrière et sans doute encore trop jeune dans ma tête pour penser que je pouvais la blesser. Shiloh m’en a fait prendre conscience le jour où elle a été arrêtée, et que j’ai finis par rentrer pour tenter de lui parler. Elle était fermée, et je suis repartie un peu sans savoir comment mon intervention allait être prise, mais visiblement, elle a fini par tourner la page, ne répondant plus forcément à mes sms. Alors, j’ai laissé tomber aussi, parce que je ne pouvais pas la choisir elle, lorsque ma passion primait. Est-ce que je referai ce choix maintenant ? Je ne sais pas. « Je l’aime beaucoup cette photo, elle fait remonter toujours de bons souvenirs » Je souris alors, et nous étudient une seconde avant d’ajouter : « J’aimais ces moments avec toi » J’ose dire, à cœur ouvert, avant de soupirer et de bouger : « Bon, pizza ? J’ai faim, et on doit toujours parler de Connor ! » Je me retourne, me penche sur la pizza et l’ouvre pour découper une part que je lui tends avant de m’en prendre une et de mordre dedans. « Bon… hormis qu’il est drôle, y’a rien eu de plus que ça. C’est normal, vous venez de vous rencontrer. Mais tu pourrais craquer pour lui ? Déjà, physiquement… ? Il est plutôt pas mal, non ? »
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Sam 20 Juin - 20:47
