Dire à mon frère et à mes sœurs que Luke était revenu dans ma vie n'était pas quelque chose de facile. Si Logan tentait de me comprendre, Shiloh ne voyait que le mal qu'il m'avait fait et le mal qu'il pourrait encore me faire. Bien sur je ne pouvais pas lui en vouloir pour ça... Il m'avait vu au plus mal et il n'avait en tête que la souffrance qu'il m'avait apporté. Je lui en avais voulu de m'avoir abandonné mais en le recroisant à l'hôpital et après sa venue chez moi, j'avais rebasculé dans tout ce que j'avais toujours ressenti pour lui. J'avais imaginé passer ma vie à ses côtés et il m'arrivait le soir, dernièrement, d'y rêver de nouveau. Evidemment, je ne devais pas m'emballer, malgré la déclaration d'amour qu'il m'avait fait quelques jours plus tôt. Garder la tête froide avec Luke Ross était un combat de tous les instants.
Malgré ça, Luke m'avait demandé une nouvelle chance, il m'avait exposé ses regrets et pour ma première fois depuis des années, il avait pleuré dans mes bras. Je ne pouvais pas rester insensible à tout ça et si ma famille ne le comprenait pas alors ils n'avaient jamais du aimer quelqu'un assez fort. Toutefois je ne savais pas ou j'allais réellement avec lui mais pour l'instant, passer du temps à ses côtés me suffisait. J'avais d'ailleurs rendez-vous avec lui ce soir, après sa garde. Nous nous étions donné rendez-vous dans un petit restaurant pour dîner autour d'un verre de vin ; comme avant. J'étais heureuse de le voir, et je me sentais presque comme une ado de 15 ans attendant son premier petit copain devant le cinéma de la ville. Ressentir l'amour m'avait terriblement manqué ces dernières années et je ne le réalisais que maintenant. L'arrivée de Luke me tirait de mes pensées. Il arrivait vers moi et un léger sourire s'échappait de mes lèvres, il était beau, si beau. « Bonsoir docteur Ross. » dis-je alors que j'avais eu l'habitude de l'appeler ainsi pendant nos premières années de médecine ensemble.
C’est vraiment le moment que je déteste le plus dans mon métier. Quand je ne peux plus rien faire. Cette impression d’avoir échoué, qui me fait mal, intérieurement. Pas seulement car je n’ai pas réussi à faire parfaitement mon travail, mais surtout parce qu’une personne vient de s’éteindre entre mes mains. Je ferme rapidement les yeux et expire, en enlevant mes gants. Je viens détacher mon masque puis je dirige mon regard vers l’horloge, au-dessus de la porte. “Heure du décès, 19h24.” Je sors d’ici, sans rien dire de plus, arrivant dans la salle de préparation. J’enlève mes protections et ma blouse que je viens mettre dans la poubelle puis je me lave les mains, regardant à travers la vitre cette personne, toujours sur la table, inerte. Je termine au plus vite pour finalement me diriger vers les vestiaires.
Qu’est-ce que je déteste terminer mon service comme ça. J’ai l’impression d’avoir un poids énorme sur les épaules que je n’arrive pas à enlever. Je dois dire que ce n'est pas spécialement quelque chose qui me met en joie. Et pourtant, je dois faire en sorte que ça passe, vu que j’ai rendez-vous avec Lou juste après. Entre ça et le stress de lui parler de ma discussion avec la psy, je sens que ça ne va pas être si facile que ça ce soir. Je termine de me changer dans le vestiaire, qui à mon plus grand bonheur, est vide, ce qui m’évite de parler avec quelqu’un. Et me voici sorti, marchant dans les couloirs, me dirigeant vers la salle de repos des titulaires, pour la rejoindre.
Devant la porte, juste avant de rentrer, je prends une grande inspiration, que je laisse partir d’un souffle juste après. J’ai besoin de reprendre le contrôle, mais surtout d’afficher une mine un peu plus joyeuse, sinon je sais très bien qu’elle va le remarquer directement, elle me connaît trop bien. J’ouvre la porte et directement, c’est un sourire qui s’affiche sur mon visage, quand mes yeux tombent sur elle. Quand je l’entends m'appeler comme ça, je ne peux m'empêcher que de sourire d’autant plus. J’adore quand elle fait ça, depuis très longtemps. “Bonsoir, Docteur Falcone.” tout en m’approchant d’elle, pour finalement l’enlacer. Je ne savais pas trop comment je devais réagir avec elle maintenant, mais j’avoue que j’en avais bien besoin.
J'avais longtemps cru que mon avenir était tout tracé. Je faisais de grandes études, mon but était de devenir médecin -ce qui était le cas aujourd'hui- et j'allais pleinement m'épanouir dans ce domaine. Ma vie amoureuse aussi devait être aussi simple que ça. Luke et moi nous nous aimions et lorsque il m'avait demandé en mariage, cela n'avait fait que confirmer que nous étions totalement fait l'un pour l'autre. Bien sur la vie avait décidé que mon existence était trop simple et qu'il fallait que j'apprenne la douleur, la trahison et l'abandon. Je ne pouvais nier que j'avais vécu l'enfer après le départ de Luke et que j'avais mis du temps avant de totalement me relever. D'ailleurs, la question était, est ce que j'avais réellement réussi à me remettre de tout ça ? Il avait beau être revenu dans ma vie, j'avais beau l'avoir plus ou moins accepté, j'attendais des preuves et des actes forts.
L'heure n'était plus à la réflexion puisque Luke venait d'arriver. Je souriais alors que même si nous travaillions dans le même hôpital, nous n'avions pas vraiment eu l'occasion de nous voir depuis quelques jours et ça m'avait manqué. Je le serrais contre moi prenant le temps d'humer un peu le parfum qui s'échappait de son écharpe. Il y avait certaines choses qui n'avaient pas changé même si parfois j'avais l'impression que nous n'étions plus du tout les mêmes personnes. C'était peut-être nécessaire d'évoluer, de s'éloigner pour se retrouver... Je n'étais pas vraiment douée en psychanalyse et ce n'était pas pour rien que j'avais opté pour la neuro. J'aimais les cerveaux même si je ne les comprenais pas toujours. « Ça va ? Tu as la mine de la garde qui n'a pas spécialement bien fini. » demandais-je avant de prendre place à la table qui nous était réservée. Je pouvais voir à ses traits lorsque quelque chose n'allait pas fort et ce même si il affichait un sourire. Au fond, j'espérais me tromper et j'avais espoir qu'il me dise que sa garde avait été d'un calme plat. « Ça me fait plaisir de te voir. » confiais-je en souriant.
Je n’ai même pas eu le temps de m’installer à notre table qu’elle l’avait déjà remarqué. C’est normal j’ai envie de dire, elle me connaît tellement bien que même un sourire ne pourrait pas cacher ce que je ressens vraiment. Et puis ce n’est pas comme si j’avais que ça sur le cœur. Même si normalement, on doit passer un bon moment, partager un repas, redevenir nous-même, je pense que ça risque de tourner autrement. Et ça va être à cause de moi. “Je…” j’expire pour reprendre mon calme avant de reprendre. “J’avais une patiente, j’ai récupéré son dossier quand je suis arrivé ici. Je l’ai amené trois fois au bloc et trois fois elle à réussi à s’en sortir. Mais pas ce soir…” Je sais que normalement, on ne doit pas faire de sentiment avec nos patients, mais je suis humain et je ne peux pas faire autrement, c’était une personne que j’appréciais. “Mais ça va passer t’en fais pas !”
Le serveur s’approche et je commande une bouteille de vin, histoire de boire un verre et discuter un peu avant de commencer le repas. Puis sincèrement, avec ce qui arrive, j’ai vraiment l’impression que je vais en avoir besoin. “Tu sais, tu me connais, j’ai du mal à garder des secrets.” et surtout avec elle, c’est encore plus difficile. “Je préfère te parler de ça maintenant parce que je ne veux pas te cacher quoi que ce soit.” Au moins c’est fait, si on doit en discuter, autant le faire maintenant. “Durant mon dernier rendez-vous avec ma psy, elle m’a dit que… en gros elle me demande de moins te voir, pour me concentrer sur moi-même et travailler sur mes problèmes.” Elle ne va pas apprécier, je le sais très bien. Surtout qu’on vient juste de sortir d’une crise, j’ai l’impression d’avoir le bonheur à portée de main, mais il y a toujours quelque chose qui vient me faire reculer.
Je connaissais Luke par cœur et je pouvais dire à son regard, son sourire et même à sa façon de parler, si il était de bonne ou de mauvaise humeur. C'était assez inexplicable mais c'était surement ce qu'on appelait l'amour ou quelque chose du genre. « Oh je suis désolée... » Ce n'était jamais facile de perdre un patient et même si nos sentiments devaient rester à l'extérieur du bloc, nous étions des humains, pas des machines. Je comprenais donc ce qu'il vivait, je passais par là moi aussi et bien plus souvent que ce que je ne le désirais. Malgré ça, j'aimais mon métier et je n'imaginais pas faire autre chose. « C'est toujours un sale moment à passer. » dis-je en connaissant de cause, tout en caressant sa main comme pour apaiser la peine qu'il ressentait sur le moment.
Je souriais au serveur et laissais Luke commander. Je n'étais pas difficile en vin et je pouvais autant boire du blanc, que du rouge ou du rosé, même si j'étais certaine qu'on ne pouvait réellement boire un bon rosé qu'en France. Je reportais mon attention sur Luke avant de répondre. « Et j'aime autant que tu n'en ai pas pour moi. » Il y avait eu assez de choses qui nous avaient séparé pour que des secrets viennent s'en mêler à leur tour. « Pardon ? » Heureusement pour moi et pour Luke, du coup en face de moi, je n'ai pas encore bu et donc j'ai la bouche vide. J'aurais surement recraché ma gorgée dans le cas contraire. « Mais de quoi elle se mêle ? D'où notre relation t'empêche de régler tes problèmes ou te concentrer sur toi ? » Je secouais la tête alors que je tentais de contrôler ma colère mais aussi mon agacement envers cette pseudo professionnelle. « C'est ridicule Luke, je t'aide, je te soutiens, je ne vois pas en quoi c'est mal. Qu'est ce que tu lui as dit ? Tu comptes l'écouter ? » J'avais envie de crier, de pleurer mais je me retenais de jouer la drama queen. A vrai dire, j'attendais sa réponse puisque il n'y avait pas 1 mois qu'il m'avait promis de ne plus jamais le laisser si je lui pardonnais.
Je n’en attendais pas moins venant d’elle, vraiment le genre de réaction que j’avais eu dans ma tête en essayant de trouver un moyen de lui dire ça sans pour autant lui donner envie de se lever et de me hurler dessus. Miss Falcone, depuis tout ce temps maintenant, je te connais et bien entendu, c’était totalement à prévoir. En soit, il n’y avait aucune bonne façon de faire. “Lou, écoute, je te dis juste ce qu’elle m’a demandé durant notre dernière séance. Ne commence pas à penser que cette idée vient de moi.” Car ce n’est vraiment pas le cas, bien au contraire. C’est avec elle que je me sens bien, j’ai l’impression d’avoir un peu plus le contrôle, d’être moi-même quand je suis à ses côtés. Alors pourquoi je devrais me séparer d’elle. Je trouve ça tellement idiot.
Mais dans un sens, pourquoi est-ce qu’elle m’aurait dit ça, si pour elle, ce n’était pas quelque chose de vrai. Après tout, c’est son métier, ça ne doit pas être la première fois qu’elle voit quelqu’un comme moi. “Franchement, j’en sais rien, ça complique tellement les choses. Je ne veux pas que ça pose de problème entre nous, loin de là, car maintenant, que je suis de nouveau avec toi, je ne veux pas que ça change. Puis j’avoue que c’est quand même toi qui m’as dit d’aller la voir.”
Bon, ok, j’avoue que pour la dernière phrase, j’aurais pu me taire. Je pense même que j’ai dû le faire. Parce que je pense qu’elle risque de très mal réagir. C’est aussi pour ça que je reprends tout de suite, pour rattraper ma connerie. “C’est pas ce que je voulais dire… Enfin pas comme ça. Tu me connais, je ne suis pas doué pour ça. Tout ce que je veux, c’est être avec toi, c’est tout.”
Je tentais par tous les moyens de ne pas vriller mais c'était extrêmement difficile. Je soufflais doucement comme pour extérioriser la colère que je ressentais sans avoir à exploser le premier objet qui était devant moi. Si j'étais de nature douce et patiente -habituellement- je pouvais aussi fortement m'énerver lorsque j'étais piquée au vif. Cette femme remettait mon couple en question alors que je venais de retrouver Luke après plus de deux ans de séparation et une tonne et demi de souffrance et d'insomnies. « Je ne pense pas que cette idée vient de toi mais si tu m'en parles, j'imagine que ce n'est pas pour rien. » Peut-être avait il juste besoin d'en discuter sans mettre en action ces préconisations mais j'en doutais légèrement même si j'avais confiance en lui. Luke avait besoin d'aide et je l'avais poussé à en demander mais jamais le but n'avait été que cela finisse par nous séparer une deuxième fois.
Je restais fixée sur lui alors que sa dernière phrase manquait de me faire partir. J'avais besoin de relativiser et de ne pas laisser ma colère, ma fatigue et mes problèmes prendre le dessus sur la situation. Pourquoi est ce que les gens autour de moi avaient tant envie de me faire chier depuis quelques temps ? Je n'avais rien demandé à personne mais il fallait croire qu'ils s'étaient tous passés le mot, mon père comme cette greluche de psychologue. « Donc parce que je t'ai poussé à demander de l'aide, je devrais dire amen à ses conneries ? » demandais-je sans réellement attendre de réponse. « Tu veux être avec moi mais tu dis que ça complique tout... » Je voyais clairement que l'assurance qu'il avait eu avec moi dernièrement concernant notre histoire d'amour s'était légèrement évaporé et je refusais de souffrir à nouveau à cause de ça. « Je vais te dire une chose Luke. Tout ce que j'ai toujours eu envie c'est ton bien être même quand tu es parti. Je n'ai jamais souhaité que tu souffres même si moi je souffrais. Cette femme ne me connait pas, ne nous connait pas ensemble. C'est à toi de choisir ce que tu veux faire... Si tu penses que t'éloigner te rendra meilleur que tu n'es maintenant, fais-le mais je ne serai pas là une deuxième fois quand tu reviendras. » Je l'aimais plus que tout au monde, c'était une certitude, mais je ne pouvais plus ne penser qu'à lui et qu'à ce qui était bon pour lui. Je devais penser à moi et replonger dans un tourbillon de souffrance n'était pas envisageable. Etre l'ombre de moi-même n'était plus possible. « Mais si tu veux qu'on continu ensemble alors je serai toujours là et jamais je ne te laisserai même dans les pires moments de ta thérapie. » Ce n'était pas un ultimatum mais il devait se rendre compte que je n'étais pas une option dans sa vie, d'ailleurs je ne voulais être qu'une priorité, rien d'autre.
Et voilà, c’est parti. Pourquoi est-ce que j’ai parlé de ça. Après franchement, c’est totalement idiot de ma part de lancer ce sujet alors qu’on se trouve au restaurant, dans un cadre parfait, pour passer un bon moment ensemble. J’ai vraiment quelque chose qui ne tourne pas rond là-haut, pour penser que c’est le bon moment de parler de ma psy. “Tu sais très bien que si je voulais t’en parler, c’est parce que je veux repartir sur de bonnes bases avec toi. Je pense que d’un côté, quand quelqu’un te sort quelque chose comme ça, c’est normal d’y penser, mais ça ne veut pas dire que c’est quelque chose que je veux.”
Bien sûr que non, je ne veux pas du tout que cette inconnue, qui ne connaît même pas Lou, viennent mettre son nez dans mon couple. Le problème maintenant, c’est que je vais devoir trouver les mots pour calmer l’ouragan qui est en train de se former devant moi. J’avoue que j’ai vraiment de la chance qu’on soit au restaurant, au moins elle doit se contrôler pour ne pas faire une scène. “Ok ok ok, Lou, respire et regarde moi, parce que sinon je sens que je ne vais pas sortir de ce restaurant entier.” Je commence par sourire puis attraper sa main pour capter son attention et en même temps essayer de la calmer. “Je ne veux pas que cette femme m’ordonne quoi que ce soit, tu sais très bien comment je fonctionne en plus. Quand j’ai une idée en tête, c’est difficile de me l’enlever.” Et je peux le prouver à plusieurs reprises, mais je vais éviter de parler du moment où je suis parti pour l’armée car je pense que ça va la rendre encore plus folle que maintenant. “Je n’ai même pas besoin de choisir. Tu crois que je suis revenu vers toi pour quoi ? Ce soir la, quand je suis arrivé chez toi, je t'ai pourtant fait une promesse, est-ce que tu t’en souviens au moins ?” Même si je ne me souviens pas de tout, je sais au moins ce que j’ai pu lui dire à la fin. “Aucune chance que je te laisse encore une fois, ça n’arrivera plus jamais.”
Luke voyait très bien que j'étais entrain de me contenir comme rarement voir jamais je ne m'étais contenue. A vrai dire, nous étions au restaurant, je n'avais pas du tout envie de faire une esclandre ici, m'afficher devant des inconnus n'était pas mon passe-temps favoris. Peut-être avait il choisi de m'en parler ici pour justement que ma réaction soit plus soft que si nous nous étions retrouvés dans l'intimité. Intelligent mais agaçant. « D'accord alors parlons-en... » Tentative de sagesse un peu foireuse, je soufflais alors que sans connaitre cette femme, elle était devenue mon ennemie public numéro 1. Personne n'avait le droit de m'enlever Luke une deuxième fois, ce n'était pas possible et ce n'était même pas envisageable. J'avais mis trop d'espoirs et trop d'amour dans notre relation depuis nos retrouvailles et je réalisais que j'en avais peut-être trop fait. Ou était la Louanor se protégeant de tout et de tout le monde ?
Luke tentait de me calmer et je le regardais, presque en inspirant et expirant comme demandé. Je baissais mes yeux sur sa main qui avait pris la mienne avant de retrouver son regard et de l'écouter plus qu'attentivement. « Je ne veux justement pas qu'elle te mette ce genre d'idées en tête... Je ne veux pas que ça remplace ton envie d'être avec moi. » confiais-je sincèrement en resserrant nos mains liées. « Oui je m'en souviens... » Comment l'oublier puisque cette soirée avait littéralement changer mon existence. J'avais retrouvé l'amour de ma vie et même si nous avions crié et pleuré, au final nous nous étions retrouvés. « Et je t'ai redonné ma confiance parce que je sais que tu vas tenir parole. » A vrai dire si tel n'était pas le cas, je ne donnais pas cher de mon cœur ou juste de moi-même. « Je suis certaine que je peux t'aider à avancer et à régler certains soucis que tu as depuis ton retour, elle se trompe et on va lui montrer. » J'avais presque envie de lui conseiller de changer de psychologue mais c'était peut être un peu trop radical.
On commence à revenir sur une discussion qui semble moins la mettre en rogne, car ce n’était pas du tout ce que je voulais à la base, surtout dans un cadre pareil. Finalement, j’aurais peut-être dû attendre et lui dire ça plus tard pour qu’on profite totalement de cette soirée. C’est ce qu’elle voulait et j’espère qu’avec cette entrée en matière, je n’ai pas tout gâché. “Je sais que c’est difficile tout ça et excuse moi de t’avoir sorti tout ça maintenant.” Je ne peux pas m'empêcher de la regarder dans les yeux. C’est quelque chose que je n’ai pas pu faire pendant trop longtemps et je me rends compte maintenant à quel point ça m’a manqué. “Est-ce que tu te souviens de la première fois ou tu es venu me parler ?” car moi, je m’en souviens très bien. C’était elle qui avait fait le premier pas et elle n’osait vraiment pas le faire. C’est quelque chose que j’ai tout de suite apprécié chez elle, quand elle a une idée en tête, ça reste et elle va tout faire pour que ça arrive. “Il m’a suffi de ce moment, pour comprendre que je vais passer le reste de ma vie avec toi.”
Et alors que sa main vient serrer un peu plus la mienne, c’est pour moi le moment idéal pour continuer, donner une réponse à ses questions, à ses craintes. Je ne veux plus de problèmes, pas entre nous. C’est déjà bien assez difficile de faire tout ce travail sur moi-même, je n’ai pas besoin de rajouter ça. “Je suis à la maison maintenant, Lou. Je vais y rester, aussi longtemps que je respire. Et je vais être avec toi, durant tout ce temps. Je ne voulais pas te donner de fausses idées avec cette histoire de psy, je ne compte absolument pas te laisser de côté. C’est impossible, je ne peux pas. Je ne m’en remettrai pas.” J’ai déjà vu ce que ça fait de passer trois années loin d’elle et ce n’est pas une expérience que j’ai envie de recommencer. “Je t’aime, ça, je peux te l’assurer et si tu veux, je peux même te le prouver.”
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Sam 21 Déc - 13:33
