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LOS ANGELES, A L'ANCIENNE :: Archive 2021 :: Archive RpsPartagez

 My heart was left behind with all that we could be ➠ EIWEN

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#  My heart was left behind with all that we could be ➠ EIWEN EmptySam 6 Mar - 19:54

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My heart was left behind with all that we could be
Les derniers jours avaient été plus qu'intenses, ils avaient été chaotiques. Los Angeles avait tremblé et les dégâts avaient été colossaux autant pour les habitants, les forces de l'ordre, les médecins et les pompiers. Nous avions tous été réquisitionnés et il avait fallu laisser nos peurs et nos angoisses de côté. Pas que nous en avions beaucoup face à ces situations mais nous avions tous des proches ainsi que de la famille en ville et nos pensées avaient directement été tournées vers eux. J'avais pensé à Honor, à Owen, à Alex... J'avais senti une boule se former dans ma gorge en imaginant qu'il avait pu leur arriver quelque chose. Impossible de les joindre, tous les réseaux avaient été saturés voir coupés pour une partie de la ville. J'avais pris sur moi, je m'étais concentrée sur mes missions laissant de côté la mère et la femme que j'étais au quotidien. Le seul point positif était que je n'étais pas rentrée à la maison et que je n'avais donc pas croisé Josh. Notre relation s'était dégradée depuis quelques semaines et si je m'étais accrochée pour sauver notre mariage et le préserver, je me rendais compte que mon cœur était ailleurs. J'avais fini de m'en vouloir pour mes sentiments, pour les envies que j'avais depuis plus d'un an... J'avais le droit d'agir comme je le souhaitais et personne n'avait à me dire quoi que ce soit. Il fallait que je trouve la force d'agir mais cette tragédie allait peut-être, finalement, me pousser dans le bon sens. La dernière dispute que j'avais eu avec Josh avait été celle de trop ; il fallait qu'il se soigne pour, un jour peut-être, redevenir l'homme qu'il avait été avant la captivité. Peut-être qu'il était moins fort mentalement qu'Owen et que sa guérison allait prendre plus de temps, sans compter qu'il avait l'armée sur le dos. Ses explications n'avaient pas semblé convaincre... Je chassais ces pensées de mon esprit pour ne me concentrer que sur l'essentiel. Sauver des vies. Ce n'est que vers vingt trois heures que j'arrivais à l'hôpital et je croisais Louanor, la cousine d'Owen. « Eileen, tu es blessée ! Je vais te soigner ça. » m'indiquait-elle en tamponnant ma tempe avec une compresse. « Merci Lou. » dis-je simplement avant qu'elle me regarde avec une bienveillance que seul le personnel médical en première ligne comme nous l'étions ne pouvait comprendre. Nous avions probablement sauvé de nombreuses vies aujourd'hui mais je ne m'en sentais pas mieux pour autant... Je soufflais un bon coup avant d'aller vers la chambre ou se trouvait le père de ma fille. Je ne savais pas quelle tête j'avais mais je ne devais pas être des plus sexy. Je m'étonnais à penser ainsi, à vouloir lui plaire à nouveau... Oh Eileen. Je toquais doucement avant d'ouvrir la porte. Mon cœur manquait de sortir de ma cage thoracique en voyant Owen, assis dans son lit, des couleurs sur le visage et une barbe de quelques jours qui le rendait encore plus beau. Je souriais légèrement et refermais la porte derrière moi. « Salut... » dis-je d'une voix douce en m'approchant de son lit. « Ça me fait plaisir de te voir réveillé et... en forme. » Je posais ma main sur la sienne et un courant électrique parcourait mon corps. Tout me semblait flou, tout ce qu'on s'était infligés depuis la naissance de notre fille s'épanouissait et j'avais la sensation d'être à nouveau la jeune fille de quinze ans, folle amoureuse du garçon le plus populaire du lycée. Cette sensation était folle et je me demandais si le tremblement de terre et la peur de le perdre n'avait pas décuplé mes émotions. Ce n'était pas un mal, au contraire, j'allais peut-être enfin avoir le courage de revenir sur mes mots, mes actes et la souffrance que je lui avais infligé en le quittant. Je me sentais comme la pire personne au monde tout en sachant, au fond de moi, que j'avais juste essayé de faire au mieux avec le peu d'armes que j'avais en main. Je n'avais jamais été parfaite et je ne le serai jamais, ce n'était pas un idéal que je recherchais mais je ne voulais plus blesser qui que ce soit.


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#  My heart was left behind with all that we could be ➠ EIWEN EmptySam 6 Mar - 22:37

My heart was left behind with all that we could be
Je devais être né sous une bonne étoile. A peine avais-je été opéré d’un cancer qui aurait dû me terrasser, si Eileen ne m’avait pas sauvé la vie, que la ville avait été secouée par un séisme de grande magnitude, mais l’hôpital en avait que très peu subi les secousses. C’était un avantage pour les secours qui pouvaient donc soigner les blessés, mais pour moi ça ne signifiait qu’une chose : une bonne partie de ma famille était donc sur le front. KJ était pompier, Lou et Logan chirurgiennes et Loryana et Eileen étaient secouristes. Et c’était pour cette dernière que j’étais le plus inquiet. Elle passait des moments assez compliqués en ce moment. Dans une situation plus que délicate avec Josh, elle se reposait de moins en moins et mon opération avait probablement dû la secouer, et je craignais qu’elle ne finisse par succomber à une pression bien trop grande. De plus, les mots qu’elle avait prononcés à mon égard alors que j’étais entre la vie et la mort me restaient inévitablement en tête. Elle avait dit qu’elle m’aimait, et qu’elle m’aimerait toujours, et qu’elle souhaitait arranger les choses. Malgré nos échanges par messages, je n’avais pas osé ramener ses dires sur le tapis, craignant qu’il ne s’agisse que de la détresse qu’elle avait ressentie à ce moment-là. J’avais envie de la voir, ne tenant plus dans ma chambre d’hôpital, qui certes avait vu la vitre s’ébranler un petit peu et le courant sauter, tandis que la table sur laquelle on portait la nourriture avait tressauté, mais rien de comparable à ce qui se tramait partout ailleurs dans la ville. J’avais craint pour la vie de mes parents et mon bébé, ne connaissant pas la situation à Malibu, mais si de mon côté les choses étaient plutôt de bon augure, j’avais espéré qu’il en soit de même là-bas. Heureusement, Mary était venue me rassurer, disant qu’elle n’aurait pas dû prendre la voiture, mais qu’elle avait tenu à me rassurer, consciente que si je stressais trop, il était possible que mes troubles de stress post-traumatique me jouent des tours. Il ne manquait plus que ça. Elle était donc venue passer un petit moment pour m’assurer que tout le monde allait bien, et qu’ils continueraient de s’occuper d’Honor tant qu’Eileen serait au travail à sauver des vies. Je lui avais fait part de mon inquiétude à son sujet, et elle m’avait dit qu’il fallait que je lui fasse confiance, qu’elle était plus forte que ce qu’on le pensait. J’avais envie de lui demander quelle mère elle était, ne sachant même pas comment elle se comportait même si je savais qu’elle devait donner tout ce qu’elle avait pour notre petite princesse, mais je m’étais tu, préférant me dire qu’il était possible que j’en sois témoin plus que quelques maigres heures. Je l’avais attendue toute la journée, j’avais refusé de fermer l’œil, j’attendais comme si elle pouvait à tout moment passer la porte. Il était plus de onze heures lorsque la porte s’ouvrit enfin, alors que j’étais assis dans mon lit, un bouquin à la main, pour m’occuper, relevant la tête alors que je posais enfin les yeux sur Eileen, ratant un battement, ouvrant la bouche comme si j’avais vu un fantôme. La dernière fois que je l’avais aperçue, elle était en pleurs, ne pouvant percevoir que sa main sur la mienne. « Eileen... » J’en avais le souffle coupé, j’avais attendu ce moment. Je ne savais même plus comment me comporter. Je lui souriais bêtement. A sa main qui se posait sur la mienne, je serrais ses doigts dans les miens, lui assurant : « C’est grâce à toi. » Si j’étais encore là devant elle, c’était parce qu’elle m’avait sauvé la vie. Elle était belle, elle avait pourtant l’air épuisée, comme si un rouleau-compresseur lui était passé sur le corps. Et je me rendais compte qu’elle avait une blessure à la tête. « Eileen, tu es blessée ? » Je l’attirais vers moi, pour l’inciter à s’asseoir sur le lit. Je scrutais son visage, caressant ses joues, sans savoir si j’en avais le droit, animé par une peur terrible qu’elle ne s’évapore en une seconde alors qu’elle venait à peine d’arriver. Ne tenant plus, je la prenais dans mes bras, entourant son corps de mes bras, juste soulagé qu’elle soit là. Mon cœur battait la chamade contre son corps, c’était des sensations comme celles-là qui m’avaient toujours possédées aux moments où j’avais craint pour sa vie. Elle m’avait fait tant de mal, et pourtant je ne parvenais même plus à garder mes distances à cet instant, parce que je savais qu’elle avait besoin d’un soutien, et si j’étais loin d’avoir repris le poids perdu et que je n’étais pas à mon avantage, j’étais prêt à lui donner toute la force qu’il me restait.



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#  My heart was left behind with all that we could be ➠ EIWEN EmptyDim 7 Mar - 17:40

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My heart was left behind with all that we could be
J'avais vu des choses horribles pendant mes déploiements en Irak ou en Afghanistan mais j'avais toujours pris le recul nécessaire pour ne pas me laisser submerger par l'émotion. Ce qui était plus difficile ici parce que le tremblement de terre avait touché ma ville, ma famille et mes proches. Le recul que j'avais en mission n'était plus du tout d'actualité et pourtant, j'avais été obligée de garder mon sang froid parce que mon métier me le demandait. Devenir secouriste avait presque été une évidence lorsque j'avais décidé de quitter l'armée et pour la première fois en presque un an, j'avais l'impression d'être retournée à mon ancien job, j'avais été face à des scènes de guerre. Je me souvenais alors de ce que j'avais entendu à la radio, juste avant de prendre ma garde et bien avant les derniers événements qui avaient fait trembler la ville : « Pour les gémeaux : côté santé, le début du mois sera doux mais la suite nettement plus compliquée. Fatigué.e par le travail et la vie quotidienne, votre système immunitaire semble vouloir prendre des vacances vous rendant nettement plus sensible aux microbes qui se baladent autour de vous. Rester couverts et bien au chaud est le meilleur conseil à vous donner pour passer le mois sans encombre. » Pour une fois, l'horoscope ne s'était pas totalement planté, j'avais besoin de repos mais inutile de dire que je ne pouvais rester chez moi à me reposer. On m'avait souvent dit de compartimenter et de laisser derrière moi ce que je vivais pendant mes gardes pour me concentrer sur le positif de ma vie privée lorsque je rentrais à la maison. Personne ne savait que le positif manquait terriblement à ma vie dernièrement et je me passais bien de le dire aussi... Je n'étais pas spécialement douée pour m'épancher sur mes problèmes. Malgré tout, il n'y avait pas que du faux parce qu'en arrivant à l'hôpital, je mettais ce que j'avais vu et vécu dans une petite boite, ne me concentrant que sur l'état de santé d'Owen. J'avais du mal à gérer mes priorités mais pour la première fois depuis des semaines, j'étais là ou j'avais envie d'être. Lorsque j'entrais dans la chambre, il ne dormait pas, il lisait. C'était un acte totalement anodin mais ça me faisait le plus grand bien de le voir agir de la façon la plus normale qui soit. Les derniers moments que j'avais passé à ses côtés avaient été dramatiques même s'il ne devait en avoir aucun souvenir. Owen était passé plus d'une fois près de la mort mais la grande faucheuse me l'avait, heureusement, toujours renvoyé. Nos mains liées, il m'attirait doucement pour que je m'assois sur son lit, ce que je faisais. Je comprenais à ses mots que ses parents lui avait raconté ce qui était arrivé après qu'il soit tombé dans le coma. Je mordais ma lèvre alors que je refusais qu'on me prenne pour l’héroïne que je n'étais pas. « Ce n'est qu'un juste retour des choses et je te l'ai dit, je ne te laisserai pas t'en aller. » dis-je dans un léger sourire. Son heure n'était pas arrivée et j'étais même intimement persuadée qu'il allait vivre encore de nombreuses années et qu'il ne rejoindrait ses anges qu'une fois très vieux. « C'est une égratignure, Lou s'en est occupée. » le rassurais alors qu'il me rapprochait de lui comme pour pouvoir ausculter ma blessure. Honnêtement, je la sentais à peine, j'avais du me cogner dans faire exprès lorsque j'avais sortie une femme d'un bus accidenté. Dans le feu de l'action, je n'avais absolument pas vu que je m'étais fait mal... Le pouvoir du cerveau et le choix des priorités sans doute. Il me prenait dans ses bras et je passais mes bras autour de lui, appréciant cette étreinte. Je n'avais pas imaginé qu'il soit si accueillant à son réveil, j'avais même pensé qu'il allait me jeter dehors ou me demander de partir si ses forces n'étaient pas encore assez revenues pour qu'il s'agace de ma présence. « Comment tu te sens ? » demandais-je en me reculant légèrement gardant tout de même une certaine proximité qui aurait été fort déplacée si mon mariage n'avait pas déjà volé en éclat.


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#  My heart was left behind with all that we could be ➠ EIWEN EmptyDim 7 Mar - 19:52

My heart was left behind with all that we could be
Ces derniers mois avaient tant pesé sur mes épaules. A y repenser, j’en avais la nausée. Je me demandais encore comment j’avais fait pour ne pas réagir, pour me laisser couler à pic, comme si j’avais volontairement attaché un boulet à mes pieds pour me condamner à me noyer. Si mes poumons avaient été noircis par la surconsommation de cigarettes, mon âme avait été noircie par la rupture violente à laquelle j’avais dû faire face, et son lot d’incompréhensions : Eileen avait dit que l’amour n’était pas le problème, que si je pensais qu’elle ne m’aimait pas, je n’avais rien compris. Et pourtant, elle m’avait malgré tout demandé de m’éloigner pour ensuite réaliser qu’elle était mieux avec Josh, loin de moi, son mariage ayant bien plus d’importance que tout ce qu’on avait pu vivre ensemble, plus fort que notre cellule familiale qui intégrait maintenant Honor. Ce jour-là, j’avais senti une lame acérée me perforer le cœur avec un plaisir malsain. Faisant preuve d’autodestruction, j’avais saboté mon traitement, j’étais devenu un déchet ambulant que tout le monde plaignait, réalisant qu’Eileen avait les clés de mon cœur, et qu’elle les avait jetées à la mer pour ne jamais plus s’en servir. Couper les ponts avec elle avait été la chose la plus difficile qui m’ait été de réaliser dans ma vie, notamment alors que notre amour avait donné naissance à une magnifique petite fille dont je me privais par la même occasion. J’avais préservé mon esprit pour éviter d’accabler ma famille qui s’efforçait de me porter à bout de bras. J’avais vu la fin arriver, mais alors que j’étais arrivé aux portes du Paradis, Eileen m’avait défendu d’y entrer. J’avais perçu ses mots, son toucher, son baiser sur le dos de ma main, et ses prières m’avaient fait retrouver le chemin de la vie. Depuis le miracle du 1er mars, je souhaitais lui parler, savoir si tout ce qu’elle avait prononcé accablée par le chagrin avait une quelconque saveur de vérité. Elle était présente devant moi aujourd’hui, et je me jurais de lui poser la question. J’avais besoin de savoir à quoi m’en tenir. Nos derniers échanges par messages me donnaient l’envie d’y croire, même s’il lui arrivait soudainement, de remettre de la distance entre nous. La savoir là, même à une heure aussi tardive me donnait espoir qu’on puisse enfin avoir une discussion digne de ce nom. Je voulais me dire que j’avais tout tenté. Je ne pouvais pas sortir de sa vie en étant certain qu’elle m’aimait encore et que notre histoire garde un goût d’inachevé. J’aurais voulu l’accueillir un peu mieux vêtu, lui faire bonne impression, mais je ne sortirais pas avant dimanche voire lundi matin. Avec les événements tragiques du jour, je n’osais même pas lui parler de cette éventualité, parce qu’elle me semblait au bout du rouleau et je ne voulais pas tout ramener à moi. « Je sais… » Dis-je alors qu’elle s’était installée à mes côtés et que je sentais mes poils se hérisser à la savoir non loin de moi pour la première fois depuis de longues semaines. Nous n’avions plus eu une telle proximité depuis la naissance d’Honor. Elle disait ne pas vouloir que je m’en aille, et ça me replongeait dans mes pensées, dans lesquelles je m’imaginais devoir assister à son bonheur avec Josh. Mais elle m’avait laissé entendre le contraire dernièrement. Elle me rassurait sur sa blessure, et j’étais content que ma cousine soit intervenue, et je le signifiais dans un petit sourire, mais j’étais encore inquiet malgré tout. « Ca ne m’étonne pas d’elle… Mais tu as pris un choc à la tête ? » Elle ne se rendait peut-être pas compte de son état parce qu’elle était encore sous le coup de l’adrénaline ; la prendre dans mes bras me provoqua un choc de sensations inexplicables, poussant mes sens à s’exacerber d’eux-mêmes. Je retrouvais tout ce qui m’avait manqué. Son parfum, nos corps enlacés, et la perception de ses battements cardiaques. Et comme à son habitude, elle préférait s’enquérir de l’état des autres, ici, le mien. « Je crois que je vais bien. Je respire correctement, même si c’est pas non plus la grande bouffée d’air frais. » Elle s’était entre temps détachée de moi et je soupçonnais que c’était par respect pour Josh. Cette fois je ne laissais pas mon cœur m’emporter dans une tristesse infernale, mais je me contentais de lui demander à mon tour, comment elle allait. « Mais c’est à toi qu’il faut demander ça… » C’était elle qui m’intéressait, pas moi. Baissant le regard un instant, je prenais une profonde inspiration avant de relever les yeux jusqu’aux siens pour m’y plonger, et commencer nerveusement à aborder le sujet que je crevais d’envie d’entendre. « Eileen…je… c’est peut-être pas le bon moment, mais… tu… enfin, il m’a semblé que tu… » J’étais maladroit, je balbutiais, parce que je craignais d’entendre une réponse blessante, maisnil valait mieux y voir plus clair. « Tu as dit qu’on arrangerait tout… » Soufflais-je, jouant nerveusement avec ses doigts, avant de lui offrir un demi-sourire presque désolé. « Je comprendrais si tu avais dit ça sur le coup de l’accablement… » J’angoissais à l’idée de connaitre la réponse, mais il fallait que je sache.



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#  My heart was left behind with all that we could be ➠ EIWEN EmptyDim 7 Mar - 22:07

My heart was left behind with all that we could be ➠ EIWEN 6XPlI0q7_o
My heart was left behind with all that we could be
Je n'avais pas la sensation d'avoir fait quelque chose d'exceptionnel en sauvant Owen. En réalité, j'avais juste fait ce qui me paraissait juste. Il ne méritait pas de mourir, il ne l'avait jamais mérité et c'était surement pour cette raison qu'il était encore en vie, aujourd'hui. Je lui avais sauvé la vie, c'était un fait, mais il avait sauvé la mienne de bien des manières et plus d'une fois. Il m'était impossible de ne pas penser au refuge qu'il avait créé pour moi alors que nous n'étions que des adolescents, aux risques qu'il avait pris sur le terrain quand je m'étais retrouvée en position délicate avec des soldats blessés... J'avais des tonnes d'anecdotes à raconter alors comme je venais de lui dire, ce n'était qu'un juste retour des choses même si je ne saurais lui rendre mieux tout ce qu'il m'avait apporté. Pour ma part, je ne lui avais apporté que de la souffrance ces derniers mois et je m'en voulais terriblement. J'étais destinée à prendre les mauvaises décisions mais était-il trop tard pour m'en excuser ? J'avais envie du dire qu'il valait mieux tard que jamais. « Je crois que je me suis cognée en me relevant trop vite dans un bus mais rien de très grave. » De ce que j'avais vu, c'était assez superficiel et ça n'allait pas laisser de marques. Ce n'était qu'une histoire de quelques jours et si le sang avait rendu ça impressionnant, ce n'était finalement pas grand chose. Il y avait des gens dans des états bien plus graves que le mien et c'était à eux que je pensais quand j'avais envie de me plaindre de mes petits bobos ou de ma fatigue. « Ça va aller de mieux en mieux. » Il allait reprendre des forces et les semaines à venir n'allaient être que positives, je le sentais. Sans compter qu'il allait revoir Honor et qu'elle allait inévitablement lui apporter bonheur et force. Notre fille était un rayon de soleil et ce qu'elle m'offrait tous les jours était inestimable. Je m'étais détachée de notre étreinte mais je ne m'étais pas reculée pour autant. « Je ne te cache pas que je suis épuisée mais ça va, ça se calme enfin dehors. » Et ça, ce n'était que pour la partie visible de l'iceberg parce que s'il souhaitait savoir comment je me sentais face à mon quotidien avec Josh, la réponse était différente. Je n'osais pas vraiment en parler, c'était délicat autant pour l'un que pour l'autre et c'était avouer mes erreurs et mes mauvaises décisions... Je ne savais pas si j'étais encore prête. Je n'avais pas le temps de réfléchir plus longtemps qu'Owen souhaitait me parler de ce qu'il se souvenait lors de ma venue, juste avant son opération. Je sentais mon cœur s'arrêter quelques secondes en réalisant qu'il avait parfaitement entendu mes confessions et que je devais lui expliquer, peut-être même me justifier. « Oh... Je... Je ne savais pas que tu t'en souvenais. » confiais-je en caressant doucement ses doigts alors qu'il regardait nos mains probablement gêné. Je ne savais pas de quoi parce qu'il n'avait rien fait de mal, moi non plus cela dit mais se confier sur ses émotions n'étaient jamais chose facile. « Non... Je le pensais. » clarifiais-je avant tout. Il était tard mais je savais que les infirmières allaient nous laisser tranquille puisqu'elles m'avaient vu avec Lou et surtout en uniforme. « Je ne pensais pas avoir cette discussion un jour ni même ce soir mais je comprends que tu veuilles des réponses. » Il avait probablement des tonnes de questions à me poser et c'était un peu effrayant parce que ça faisait des mois que nous n'avions pas eu de conversations comme celle-ci ou une conversation tout court, d'ailleurs. « J'ai vraiment eu peur... mais je pensais ce que je disais, je ne sais pas si tu as tout entendu mais j'ai réalisé quand je t'ai vu allongé et inconscient qu'il était inenvisageable que ça se termine comme ça entre nous. » Je sentais une boule se former dans ma gorge et je ne savais pas si c'était l'émotion ou la peur de me montrer plus vulnérable, ce qui en soit était stupide parce qu'Owen faisait partie des seules personnes sur terre devant qui je pouvais abaisser mes barrières sans honte et sans jugement.


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#  My heart was left behind with all that we could be ➠ EIWEN EmptyLun 8 Mar - 0:22

My heart was left behind with all that we could be
Si Eileen m’avait appris une chose, c’est qu’à ne pas assumer, on finit par le payer. A avoir refusé de voir l’évidence, de comprendre qu’elle était mon essentielle, mon âme sœur, je l’avais vue filer entre mes doigts, face à mes agissements. N’assumant pas mes actes, les minimisant, elle avait pris la décision de mener son existence loin de moi. Je n’avais encore pas assumé mes sentiments lorsque j’avais découvert qu’elle et Josh sortaient ensemble. Je n’avais pas pris mon courage à deux mains pour saboter leur mariage, et je n’avais jamais su lui dire correctement ce que je ressentais. Pourtant, j’en avais eu des opportunités. Et je ne les avais jamais saisies. Dernièrement, j’avais pourtant essayé, en m’accrochant aussi fort que je le pouvais à notre relation, mais rien n’avait su trouver grâce à ses yeux alors qu’elle me reprochait de l’étouffer, la seule fois de ma vie où j’avais voulu me battre. Pour autant, il semblerait que j’avais payé de ne pas m’être imposé devant Josh. Je n’avais pas assumé ce que je ressentais pour elle devant son mari. Que ce soit par envie de bien faire pour ne pas qu’on nous jette la pierre, ou pour ne pas faire du mal, j’avais négligé Eileen, et je l’avais payé le prix fort. Pourtant, des bons moments, j’en avais à la pelle avec Eileen. Si elle était mes plus beaux souvenirs, elle était indirectement les pires de par son absence à mes côtés à certains moments de ma vie. A tenir autant à quelqu’un, la dépendance s’assurait de vous détruire. Et si je l’avais autorisée à rentrer à nouveau dans ma vie, parce que je ne parvenais pas à couper avec tout ce qu’elle représentait, la piqûre de rappel n’était jamais bien loin : à ses yeux, je n’avais pas fait le poids face à Josh. « Tu ne fais jamais attention à toi… » Signalais-je dans un petit sourire amusé, imaginant très bien Eileen s’assurer de la sureté des autres, mais pas de la sienne. C’était comme ça qu’elle avait toujours fonctionné, depuis que je la connaissais, prête à s’annihiler pour ne pas se mettre en avant. Je sentais dans le ton d’Eileen que son espoir me concernant n’avait pas diminué, elle qui n’avait cessé de me répéter que j’allais m’en sortir, elle le réitérait encore et je hochais positivement la tête en lui parlant de mon adaptation. « Oui faut que je m’habitue à avoir un poumon plus petit… » Ils m’avaient ôté un lobe du poumon et ma capacité respiratoire s’en était retrouvée amoindrie. A l’heure actuelle, ça n’était rien pour moi, à voir comme elle me semblait éreintée, ces derniers jours avaient dû être intenses pour elle puisqu’elle était intervenue sur mon cas personnel qui avait déjà dû bien l’épuiser parce que ça touchait aux proches. Que ses sentiments soient toujours présents ou non, j’étais quand même le père de sa fille, et il y avait bien eu quelque chose entre nous. « J’imagine bien… Tu peux t’allonger si tu veux… » Je l’incitais à prendre place sur le lit si elle pouvait y dormir mieux que moi. Et comme d’habitude, Eileen était sur la réserve, comme si elle n’était plus capable de s’ouvrir à moi comme dans le temps. Considérait-elle que je n’étais pas à même de comprendre, ou trop impliqué pour être le soutien que j’avais été autrefois ? Je ne savais pas, mais je m’étais promis de ne plus laisser passer ma chance. Je savais qu’elle avait conscience de mes sentiments, je lui avais suffisamment écrit sur mes derniers instants pour qu’elle sache que malgré la souffrance ressentie, ils perduraient, aussi vivaces qu’au premier jour. Mais je me devais de savoir si je n’avais pas fabulé tout ce que j’avais pu entendre, si cela signifiait quelque chose pour nous, ou si c’était des paroles qui ne prenaient du sens que parce que j’allais mourir. Elle semblait désarçonnée que je lui mentionne ses dires. Ses doigts caressaient les miens, et j’osais croiser son regard à ce contact. Ce n’était qu’un petit geste de rien du tout, et pourtant pour moi ça voulait dire beaucoup. « Oui…je, j’étais conscient, mais je sentais plus vraiment mon corps… » Sous l’emprise des sédatifs, complètement shooté, je me souvenais avoir réussi à lui serrer la main de ma maigre force, mais c’était tout ce que j’avais pu faire. Elle avouait avoir pensé tout ce qu’elle avait dit, et donc il semblerait qu’elle souhaite arranger les choses. Mon cerveau se perdait dans ses réflexions, je ne savais plus si cela signait notre renouveau ou si les choses avaient quoi qu’il en soit changé. « Tu…Qu’est-ce que je dois comprendre ? » L’interrogeais-je le regard perdu. Se pourrait-il que notre cellule familiale existe enfin ? Elle n’avait pas l’air encline à discuter de cela à présent. Mais si je m’écrasais, je n’obtiendrais jamais de réponse. Et je le justifiais par une raison simple : « Je veux pas me faire des idées, je ne veux pas espérer pour ensuite resombrer… » Je détournais le regard, parce que je ne voulais pas admettre que je m’étais détruit pour elle, considérant que j’étais de trop et que j’avais failli à ma mission de prendre soin d’elle. Pour éviter de la pousser à répéter ses dires, je laissais entendre que je savais très bien les mots prononcés, d’ailleurs je les avais gardés bien en mémoire. M’attachant à ses sentiments pour moi pour partir l’esprit tranquille. « Je crois avoir tout entendu… » Et mon regard s’assombrissait parce que sa phrase laissait entendre que la vision de ma mort à ce moment-là avait un goût d’inachevé, mais elle suggérait qu’elle ne voulait pas que l’histoire se termine ainsi, mais possiblement d’une autre façon, sans me dire s’il était question de recoller les morceaux. Je voyais qu’elle était mal à l’aise et je resserrais mes mains dans la siennes, étant pendu à ses lèvres, cherchant des réponses dans ses yeux, ne pouvant plus éviter le cas épineux. « Et Josh dans tout ça ? » Elle qui avait suggéré tant de choses à son sujet, je voulais m’assurer qu’elle ne referait pas machine arrière.



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#  My heart was left behind with all that we could be ➠ EIWEN EmptyLun 8 Mar - 16:46

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My heart was left behind with all that we could be
Je devinais qu'Owen avait des tonnes de choses à me dire, ou même à me demander. Je n'avais pas envie de fuir la conversation mais je ne savais pas si, au vu de mon état de fatigue, j'allais réussir à trouver les mots. Peut-être que je me mettais simplement trop de pression, c'était aussi possible me connaissant. Je passais mes nuits à réfléchir à ma vie, mes décisions et tout ce que cela avait engendré... Ma seule certitude depuis quelques semaines n'était autre qu'Honor, ma fille. Elle était mon ancre et la seule personne qui arrivait encore à m'apaiser. Avant de devenir maman, j'avais des idées de comment élever mon enfant, de ce que je comptais faire ou ne pas faire mais en réalité, on ne savait rien tant que le bébé n'était pas physiquement présent. Je me retrouvais donc, par moment, à dormir avec Honor alors qu'on lisait partout dans le manuel des supers parents que ce n'était pas bon d'habituer le nourrisson à ce genre de pratique. Je m'en fichais pas mal, après ce que nous avions vécu toutes les deux, c'était notre moment à nous. Évidemment avec ce tremblement de terre, c'était compliqué de trouver du temps surtout ces 72 dernières heures. « Si, ça m'arrive parfois. » dis-je en souriant légèrement. Je reconnaissais que je manquais un peu de temps pour prendre soin de moi ou quand j'en trouvais, je préférais penser aux autres, à Owen ou Honor, par exemple. J'avais toujours été comme ça et peut-être était-ce du à mon éducation à la dure ou je n'avais jamais pu réellement penser à mon bien-être. Le moment n'était pas très adapté pour que je tombe dans la nostalgie et je reportais mon attention sur le père de ma fille. « Ils t'ont dit si ça allait réduire tes capacités à la longue ? Je veux dire, sportivement ou même professionnellement ? » C'était sans doute trop tôt pour le savoir mais il était bon d'être fixé sur ce qu'il pouvait encore faire ou non. Owen était désormais Major et je me doutais qu'il n'allait pas simplement rester dans un bureau à devenir un gratte papier, ça ne lui ressemblait pas vraiment. Je n'étais pas contre le fait qu'il reste à la base ou qu'il s'occupe simplement de former les nouveaux arrivants mais je n'avais, malheureusement pas mon mot à dire sur sa situation. « Non ça va aller, merci. » dis-je en souriant alors que j'avais encore un peu de force pour ne pas tomber littéralement de fatigue. Il y avait encore une dose d'adrénaline qui me tenait éveillée sans compter sur la conversation qui allait suivre. « J'aurais du le savoir quand tu m'as serré la main. » J'avais été bête de croire qu'il n'était pas conscient alors qu'il avait répondu sans parler mais en serrant nos mains jointes. Cela dit, l'émotion avait pris le dessus et je n'avais pas fait attention aux détails ni même à ce qui était logique ou non. Rien n'était logique dans cette histoire parce qu'Owen était la dernière personne à mériter un tel châtiment. « Avant tout, que je suis désolée de ce qui est arrivé depuis la naissance d'Honor. Nos incompréhensions, mes décisions... Je m'en veux de ne pas avoir assez cru en moi pour tenir le coup. J'ai pensé à Josh avant de penser à nous, je n'ai aucune raison ni même une excuse qui serait valable. » Je soufflais doucement serrant sa main dans la mienne. « Tu as raison quand tu dis que je ne pense pas assez à moi... J'ai toujours fait passer les autres avant moi mais pour la première fois de ma vie, j'ai envie d'être égoïste. Quand je t'ai vu dans ce lit, j'ai cru que mon cœur allait sortir de ma poitrine. Soudainement mon monde n'avait plus de sens... Et, j'ai réalisé que te perdre me ferait plus de mal que de perdre Josh. Je me suis sentie horrible de ressentir ça mais après j'ai compris... Ma place est à tes côtés. » J'avais le cœur qui se serrait d'un coup sans savoir comment il allait réagir face à ce que je lui disais, mais j'étais honnête et c'était ce que je ressentais. « Je sais qu'on doit reconstruire certaines choses entre nous mais les vingt dernières années me font dire que rien n'est impossible. » Je caressais sa joue tendrement avant de reprendre. « J'ai décidé de divorcer... Josh va aller dans un centre pour se soigner et reprendre sa vie en main. Il a des choses à régler et je ne peux pas l'aider. Je ne renie pas nos années ensemble mais on a pris des chemins différents, la vie a voulu que ce soit ainsi et c'est mieux pour tout le monde. » Ça n'avait pas été une décision facile mais il était temps qu'on avance chacun de notre côté même si ça le faisait souffrir. Je ne pouvais plus le faire passer avant moi, faire passer un bonheur que je ne désirais et ne ressentais plus avant celui que je désirais auprès d'un autre.


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#  My heart was left behind with all that we could be ➠ EIWEN EmptyLun 8 Mar - 20:02

My heart was left behind with all that we could be
J’avais la sensation que quelque chose avait évolué entre nous. Nous n’avions pas été capables de nous adresser la parole sans hausser le temps, sans se reprocher des comportements qui n’étaient peut-être même pas condamnables, et puis sortie de nulle part, Eileen avait tenté de faire la paix, tandis que moi je la bassinais encore avec mes sentiments qui ne s’étiolaient pas malgré la souffrance que je ressentais. Les choses semblaient prendre un chemin qui me plaisait, je ne pouvais le nier, mais je craignais que ce soit temporaire parce que j’étais passé près de la mort. Mais ses dires peu avant que je sombre étaient restés dans mes songes, parce qu’ils étaient inoubliables. Etant avec Josh, elle avait pu prononcer de telles paroles, la peine pouvant aider certes, mais cela signifiait probablement qu’elle le pensait. Je ne savais pas ce que je pouvais attendre de sa venue aujourd’hui, mais depuis mon opération, je n’avais de cesse de m’imaginer la retrouver, et si mon être entier la réclamait à mes côtés, mon esprit semblait presque s’y opposer. C’était une sensation bizarre, que j’essayais de refreiner en gardant mon calme alors que mon cœur s’agitait comme un forcené alors qu’elle était dans ma chambre d’hôpital. « Tu devrais le faire plus souvent… » dis-je alors que je voulais qu’elle prenne du temps pour elle, parce qu’elle ne le faisait pas assez. « Et si je t’offrais un séjour en SPA, tu irais ? » Au moins, je pouvais être convaincu de ce qu’elle avançait, usant d’un petit sourire amusé. Je connaissais Eileen depuis si longtemps que j’étais presque prêt à parier qu’elle me dirait qu’elle ne pouvait pas s’absenter autant et laisser Honor. Son rôle de mère l’avait changée, elle le prenait au sérieux et elle était si bienveillante avec notre fille que mes parents m’avaient loué ses mérites. Pourtant, elle n’avait pas eu le meilleur des modèles en grandissant avec son père. Au sujet de mon opération, je grimaçais pour expliquer ce qui m’avait été confié : « Ils m’ont enlevé un lobe du poumon, ça signifie plus de terrain comme avant… une capacité respiratoire moindre… Je vais essayer de m’adapter pour le sport, mais ils m’ont fait comprendre que je ne devais pas me tuer à la tâche, que j’avais de la chance d’être en vie. » En clair, je pouvais oublier le front, du moins c’était probablement ce que statuerait l’hôpital des armées, bien que je souhaite les surprendre. J’étais conscient que la marche était peut-être un peu trop haute. Et si la nouvelle me décevait un peu, j’avais tant enduré ces dernières semaines que je ne m’en souciais guère pour l’instant, comme s’il me manquait encore la ferveur qui m’animait avant l’Afghanistan. Je ne savais pas si d’avouer à la mère de ma fille que j’avais entendu tous ses aveux était une bonne chose. J’espérais qu’elle n’en ait pas honte. J’imaginais l’instant compliqué pour elle, je me souvenais de ses sanglots, de ses larmes, mais je n’avais rien pu faire pour atténuer sa peine, malgré mes efforts répétés. « J’ai essayé de te parler, mais avec le tube dans la gorge, tu n’as pas dû entendre… » Il y avait aussi le bruit du respirateur qui avait dû me couvrir. Et puis, Eileen prit la parole, et ses mains dans les miennes, tous les deux assis sur le lit, je me tus en gardant les yeux figés sur elle. Elle m’avouait qu’elle n’avait fait que penser à Josh, et c’était la vérité, elle m’avait souvent dit que j’étais égoïste de ne penser qu’à moi alors que Josh revenait de l’enfer. Sauf que ce n’était pas une raison valable pour m’envoyer valser comme si je n’étais rien, et elle le réalisait à présent. Je déglutissais parce que là encore mon cœur me sommait de me jeter dans ses bras, mais ma tête m’incitait à rester prudent. Je voulais être sincère, pour éviter des quiproquos, et je jouais avec ses doigts dans les miens. « Je sais que tu es sincère et je suis heureux d’enfin avoir cette conversation… Je veux être honnête avec toi, ça m’a fait beaucoup de mal. Je comprends maintenant que tu as seulement pensé à lui, mais j’aurais aimé que tu ne balaies pas tout d’un coup, en un claquement de doigts, parce que si je t’aime aussi fort qu’à nos débuts, j’ai maintenant peur de m’ouvrir à toi pour que tu réalises une fois de plus que je ne suis pas assez bien. » C’était le sentiment qui me traversait : de ne pas être valable, de ne pas être capable de lui redonner le sourire, de n’être qu’une passade. Et si je souhaitais que ces pensées me quittent, je savais qu’il faudrait bien plus qu’une belle déclaration, qu’elle était pourtant en train de formuler. Et c’était le fond de ma deuxième remarque : « C’est comme ça que je l’ai perçu. Au fond, j’ai vraiment qu’une seule chose que je regrette, c’est que tu aies été incapable de me dire tout ce que tu ressentais. » J’aurais voulu me muer en soutien, j’aurais voulu qu’elle me dise si ce sentiment de culpabilité qu’elle avait ressenti à notre renouveau avait toujours été présent au retour de Josh, et j’aurais peut-être pu l’aider à faire face. Mais au lieu de ça on s’était déchiré, et c’était ce qui me torpillait encore aujourd’hui. Sa place était à mes côtés. Oui, je le pensais aussi. J’avais tellement envisagé notre vie de famille, que de me remettre à y croire me donnait du baume au cœur, mais je ne voulais pas m’emballer, parce que l’indécision d’Eileen et ses sentiments pourtant surdimensionnés pour moi, n’avaient pas suffi à nous sauver du retour de Josh. Elle parlait de reconstruction, insistant sur notre passé pour nous galvaniser, je le sentais, elle n’était plus dans la même optique que mi-décembre. Son affection au travers de ses gestes le prouvait, je fermais les yeux au contact de sa main sur ma joue. Pourtant, j’avais peur de sauter à pieds joints dans cette nouvelle chance d’écrire un chapitre de plus au ‘nous’. Je la regardais d’un regard plus amoureux que jamais, mais empli de tristesse, parce que j’étais inévitablement partagé. « J’ai envie qu’on soit une famille, j’ai envie de te prouver que tu fais le bon choix… mais je vais avoir besoin de temps. » J’admettais ça la gorge serrée, la suppliant de me comprendre, de ne pas m’en vouloir. Et je repris avec sincérité, prenant ses joues entre mes mains, plongeant mon regard dans le sien. « Je t’aime Eileen, j’espère que tu n’en doutes pas. Je suis fou de toi, mais je ne peux pas prétendre que ces derniers mois ne se sont pas passés. » J’avais le cœur en miettes, et si je souhaitais qu’on le réassemble, je ne savais pas bien par où commencer pour repartir du bon pied, mais il m’apparaissait inévitable de ne pas aller trop vite. Enfin, elle m’avouait sa décision de divorcer et c’était un geste plus que fort qui tendait vers une reprise de notre histoire. J’acquiesçais, non sans être désolé pour elle parce que ce n’était probablement pas ce qu’elle avait imaginé. « Je suis désolé pour votre mariage, sincèrement. J’imagine qu’il ne l’a pas bien accueilli… » Elle disait qu’il allait se faire soigner et c’était un moyen pour lui également d’éviter la sentence de l’armée. Je déposais un baiser sur le front d’Eileen avant de la serrer contre moi et de la bercer, posant sa tête contre mon torse alors que la nouvelle cicatrice minuscule se trouvait sur mon flanc gauche. « Mais je me sens aussi plus qu’heureux de savoir qu’on se donne encore une chance… » Murmurais-je, versant une larme malgré moi, un trop plein d’émotions contraires se bousculant en moi.



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#  My heart was left behind with all that we could be ➠ EIWEN EmptyMar 9 Mar - 20:24

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My heart was left behind with all that we could be
Notre échange était apaisé, contrairement aux dernières fois ou nous n'avions pas réussi à discuter sans s'agacer mutuellement. Il n'y avait pas un mot plus haut que l'autre et je me demandais si les récents événements n'avaient pas un peu calmer nos ardeurs. Il y avait bien d'autres combats plus importants, comme rester en vie par exemple. C'était valable pour nous deux, Owen pour sa bataille contre le cancer et moi, dans mes missions de sauvetage suite au tremblement de terre. « J'y penserai. » dis-je en souriant alors que je ne me souvenais pas de la dernière fois ou j'avais fait une journée SPA. Peut-être était-ce il y a des années, en tout cas, mes souvenirs étaient flous. « Tu n'as pas à faire ça, tu sais, je peux aussi bien prendre le temps de me reposer ici. » Je n'avais pas spécialement envie de quitter l'état pour prendre soin de moi alors que mes proches dont ma fille avait besoin de moi. Il était possible que je ne pense pas assez à moi, mais c'était ma façon de faire depuis des années et j'avais beau tenter de faire des efforts, le naturel revenait souvent au galop. Je l'écoutais me parler des séquelles de son opération et si je ne disais rien, je n'étais toutefois pas mécontente qu'il ne replonge pas tête baissée dans le travail. Il devait prendre du temps pour guérir mais surtout se reposer... Ce n'était pas une petite intervention et après les semaines d'enfer qu'il avait du vivre, je n'imaginais pas qu'il puisse retravailler de si tôt. « Mieux vaut ça et que tu sois en vie. » J'étais sincère, je préférais que les choses se passent ainsi surtout si ça lui évitait d'être envoyer en mission loin des États-Unis. Je ne faisais absolument plus confiance à l'armée et j'étais persuadée que si l'occasion se présentait, ils le renverraient sous prétexte qu'en étant Major et expérimenté, il pourrait réussir les opérations sur place. Finalement, la conversation dérivait sur mes confessions juste avant qu'il n'aille en salle d'opération et je prenais sur moi pour trouver le courage de lui dire les choses. Ce n'était pas simple parce que je culpabilisais de tout ce qui était arrivé. Il était mentir de dire que je n'avais pas la sensation de l'avoir abandonné, d'avoir tout gâché comme si l'un après l'autre, on s'évertuait à se repousser dès qu'on arrivait à toucher le bonheur du doigt. « Non, je n'ai pas entendu. » confirmais-je avant de lui dire ce que je pensais. Ce n'était peut-être pas la bonne façon mais il semblait me comprendre ou comprendre le sens de mes mots. « Je n'ai jamais pensé que tu n'étais pas assez bien... Je n'ai pas comparé la personne que tu es avec celle qu'il est, que ce soit clair. » C'était bien plus compliqué que ça. « Et je comprends oui, je t'ai fait du mal et tu es sur la réserve, c'est normal. » Tout comme je l'avais été par le passé. Qui mieux que moi pouvait comprendre ce qu'il ressentait ? « J'étais incapable de me le dire à moi-même alors l'exprimer aux autres, à toi, c'était impossible. » C'était un fait et je le regrettais évidemment. Je n'étais pas parfaite, j'avais mes défauts et parfois il prenait le pas sur le reste. « Je ne te demande pas qu'on oublie tout ce qui est arrivé d'un claquement de doigt, je sais qu'on va avoir besoin de temps. » On en avait mutuellement besoin après s'être autant éprouvés. « Je t'aime aussi et c'est pour ça que je te dis tout ça, que je veux être honnête et arrêter de faire semblant. » Je caressais ses mains, alors que je me voulais compréhensive. Je n'avais pas imaginé qu'on se retombe dans les bras comme si de rien n'était et d'ailleurs, c'était mieux que ça se passe ainsi. Je ne voulais pas qu'on aille trop vite et qu'il regrette de m'avoir redonné sa confiance et inversement. « C'est la vie... Non, évidemment que non mais c'est à lui de gérer ça maintenant, à lui tout seul. » Je ne pouvais plus être l'éponge émotionnelle de Josh surtout pas en ce moment. Je fermais les yeux quand il déposait un baiser sur mon front et j'esquissais un sourire avant de le laisser me garder contre lui. « Je suis désolée de tout ce qui est arrivé... » murmurais-je alors que je l'étais de mon comportement, du sien et du reste. Rien n'avait été comme je l'avais imaginé et si j'avais eu de la peine, je ne minimisais pas pour autant la sienne. Désormais, on allait devoir travailler main dans la main à reconstruire ce que nous étions et surtout voulions être.


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#  My heart was left behind with all that we could be ➠ EIWEN EmptyMar 9 Mar - 22:14

My heart was left behind with all that we could be
Si je l’avais vue récemment, alors qu’elle avait souhaité me rendre visite sur les deux dernières chimiothérapies que j’avais dû endurer et qui avaient vampirisé toute l’énergie qu’il me restait, c’était bien la première fois que je posais les yeux sur Eileen sans avoir l’impression que c’était une image que j’allais emporter dans l’au-delà. J’étais vivant, je respirais par mes propres moyens, et Eileen, bien que fatiguée, était là de son propre chef, parce qu’elle le désirait. Mais je sentais l’atmosphère assez pesante, à cause des derniers événements, de notre séparation, et du manque de communication entre nous malgré des sentiments plutôt évidents puisqu’elle les avait admis alors que je me trouvais dans le couloir de la mort. Eileen, comme à son habitude ignorait savamment mes demandes quand il s’agissait de se préserver et de prendre du temps pour elle. Si elle insinuait qu’elle y penserait, je savais qu’elle ne changerait rien dans son attitude. Elle invoquerait son statut de maman ou celui de secouriste pour se tourner une fois de plus vers les autres. Si je n’épiloguais pas sur le sujet, je fis une petite plaisanterie en transformant ses propos : « A l’hôpital ? » Je savais qu’elle parlait de la ville, mais cette dernière année passée ensemble m’avait fait prendre conscience d’une chose : Eileen ne se reposait jamais. Il me semblait que la seule fois où elle l’avait fait, c’était au Mexique alors qu’elle n’était pas sous la contrainte du travail et qu’Honor était tout juste un fœtus de la taille d’une balle de tennis de table. Si Eileen n’était pas encline à se reposer, elle cherchait à me convaincre d’écouter les médecins, de prendre le temps de me remettre de mes émotions et d’apprivoiser mon corps diminué à tout jamais. C’était à mon tour d’être borné, bien que je ne le fasse qu’en silence cette fois, parce que je considérais que sur la dernière année, j’avais passé plus de temps à la maison qu’au travail, entre le stress post-traumatique au retour d’Afghanistan et le cancer du poumon, je pensais m’être assez reposé. Malgré mes intentions, je savais que le retour au travail ne me serait donné que lorsque tous les voyants seraient au vert. Et ce qui m’effrayait, c’était que l’institution militaire considère que j’avais rendu de grands services à la nation, mais que je n’étais plus apte à tenir mon rang. « Mouais… J’espère qu’on ne me réformera pas de l’armée cela dit… » Ce serait un coup dur que je ne pourrais accueillir à bras ouverts, même si cela me permettait de passer du temps avec ma fille, je refusais de finir homme au foyer. Je n’oubliais pas aussi les dires de mon colonel qui m’avait laissé entendre que je pourrais en me soignant superviser les opérations à sa place, et cette marque de confiance signifiait beaucoup pour moi. Tout comme de mettre à plat les choses auprès d’Eileen. « Je m’en doutais… » Dis-je alors qu’elle avouait ne pas avoir entendu le moindre son de ma bouche. Je n’avais pas rêvé, elle avait fait de fortes révélations alors que j’étais sur mon lit de mort, et j’avais la sensation que ses mots m’avaient raccroché à la vie alors que j’étais prêt à faire mes adieux à ce monde. Malgré les confessions dans lesquelles elle se lançait, comme d’habitude, Eileen était dans la retenue, sans que je comprenne ce qui l’empêchait de se livrer totalement alors qu’il n’y avait que nous dans la pièce. Elle restait pudique, et je devais admettre que j’étais moi aussi sur la défensive, la souffrance éprouvée dans le passé pesait encore sur mes épaules et me freinait dans mon élan. Elle me disait qu’elle ne nous avait jamais comparés, et si je voulais bien l’entendre, il était évident qu’elle avait pesé le pour et le contre et donc comparé ce qu’elle imaginait avec lui avec ce qu’elle avait avec moi. « Non, mais tu as considéré que votre mariage pesait plus dans la balance. » Un souvenir du passé probablement dénué de grosses souffrances comme celles que je lui avais infligées. Je ne la blâmais pas, je n’en étais plus là. Je m’en voulais de ne pas être plus enjoué alors qu’elle venait de m’annoncer qu’elle voulait arranger les choses, que notre place était aux côtés de l’autre. Pourtant, elle pouvait me comprendre, je le sentais, ce qui ne m’empêchait pas de m’excuser d’être sur la défensive. « Je suis désolé. » Elle réitérait ce qu’elle m’avait déjà dit maintes fois. Elle ne parvenait pas à se figurer les choses, et donc encore moins les partager avec les autres, et pour moi cela signifiait soit qu’elle se compliquait la vie plutôt que de se laisser aller, soit que ce qu’elle ressentait lui faisait peur. Je ne voulais pourtant pas l’accabler, j’étais las de nous épuiser avec mes ressentis, mes figurations, alors je me contentais de hocher la tête : « Je sais. » Mais ça aurait probablement changé beaucoup de choses entre nous si elle s’était livrée, car mon esprit ne se serait pas fait d’idées, et j’aurais pu affronter la situation, correctement armé, alors que là, c’était comme si elle m’avait enfoncé la tête sous l’eau pour que j’en vienne à me noyer. Mais j’appréciais le net changement aujourd’hui, parce qu’elle ne parlait plus d’elle, mais de nous. On s’était détruit, et je ne savais pas par où commencer pour panser nos plaies, mais j’espérais qu’elle le saurait. « Je ne sais juste plus quoi faire, Eileen. Je suis dans le flou. » Avouais-je en baissant le regard, pinçant mes lèvres, culpabilisant d’être perturbé parce que j’avais vécu un ascenseur émotionnel. Mais la lueur d’espoir venait d’un potentiel renouveau dont on posait les bases aujourd’hui. Sa déclaration et ses mains chaudes sur les miennes ravivaient les sensations indescriptibles et les sentiments indéfinissables que j’avais pour elle. Cependant, quelque chose retint mon attention : « Tu faisais semblant de ne rien ressentir ? » Je me demandais pourquoi, mais j’étais convaincu que c’était pour préserver Josh, pour qu’il se dise que je n’étais qu’une passade, même si l’enfant d’Eileen était le mien. Cela instaura des doutes dans ma tête : si elle pouvait les réprimer, pouvait-elle les inventer par déception de l’échec de son mariage ? C’était se faire trop d’idées, mais ma confiance en moi était au plus bas. A me parler de Josh, je comprenais qu’elle avait assez supporté et que ce n’était pas plus mal qu’on ne se tombe pas trop vite dans les bras en laissant la passion gouverner, parce que je n’étais pas sûr qu’elle ou moi puisse supporter une nouvelle déception. Je notais qu’elle ne me disait pas tout au sujet de leur relation qui m’apparaissait bien plus tendue que ce que j’avais imaginé. Quand j’avais eu besoin de faire un séjour en centre spécialisé, elle avait remué ciel et terre pour me rapprocher de Los Angeles en plus de venir une fois par semaine me rendre visite. A l’entendre parler de Josh, j’avais la sensation qu’il n’en était rien, qu’elle n’avait plus la force d’encaisser et que j’ignorais certaines choses. Je lui laissais le temps de se confier à moi, tout en lui rappelant que je n’étais pas le monstre qu’on avait dépeint, que j’avais été pris dans un dilemme entre me comporter comme un ami, ou céder à la rage qui m’avait habité le jour de la naissance de ma fille. « Tu sais, je voulais vraiment l’aider, mais je lui en voulais tellement de m’avoir gâché la naissance d’Honor que j’ai préféré couper court… » Après mon baiser sur son front, je pouvais percevoir un instant son sourire qui me réchauffait le cœur alors que je l’entourais de mes bras. Ca me rappelait tant de souvenirs, de très bons, jusqu’à notre étreinte de l’hôpital, voire celle que j’avais refusée le jour de l’annonce de mon cancer. Tandis que son murmure atteignait mes oreilles, je fermais les yeux en posant ma tête sur la sienne, sans desserrer nos liens. Elle n’était pas responsable de tout. J’espérais seulement qu’on saurait s’en relever. « Moi aussi. » Marmonnais-je le regard dans le vide, à la recherche de ce qui nous sauverait.



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