La déclaration d'Alix fit l'effet d'une bombe dans l'esprit de Ryan, qui marqua un long temps d'arrêt, son verre suspendu devant ses lèvres. Assis là sur le bord d'un transat, devant une piscine, avec la belle brune à ses côtés en tenue d'été, il ne savait pas quoi répondre. Qui aurait pu lui en vouloir, après ce qu'il venait de se passer ? Son amie, cette femme, sublime et intelligente, belle et pleine d'esprit et pourtant si réservée et timide, venait de lui faire des aveux d'une importance tellement capitale qu'il était, littéralement, sur le cul.

 « Eh bah putain... »

Ça lui avait échappé, mais il parvint à se contenir et à boire une nouvelle gorgée de son verre. Non, même, il le vida d'un trait, ce qu'il restait dans le contenant. Son regard n'osait plus se tourner vers Alix, préférant s'étendre devant le paysage de Los Angeles en soirée. Le soleil qui se couchait dans le Pacifique, le vent qui faisait danser délicatement les cimes des arbres, le son des voitures, des passants, et surtout, il se perdait dans cet endroit qu'il avait toujours connu et qu'il adorait.

Même si, en ce moment, il sentait comme une pression dans son torse. Comme quelqu'un qui aurait saisit ses poumons et son cœur à pleine main pour les serrer. Pas au point de les faire éclater, ou de les écraser, mais assez pour lui donner des difficultés à respirer. Il se força à inspirer lentement, puis à expirer tout aussi doucement... et il se sentit mieux aussitôt.

 « Je ne m'attendais pas à une telle révélation mais... ha ! Je trouve qu'elle est tout à fait la bienvenue. »

Il adressa un sourire éclatant à Alix.

 « Tu as de la chance d'être assise, en tout cas, car sinon, vu ta tenue, je t'aurais sans doute envoyée dans la piscine pour détendre l'atmosphère. Non pas qu'elle soit trop tenue, mais parce que je te connais, et je vois bien que tu es tendue comme un piquet. Relax, Alix, je vais pas me vexer. Au contraire ! »

Il avait de forts sentiments pour elle, et il ne s'en était jamais vraiment caché, sans pour autant faire une vraie déclaration ou les mettre en avant.

 « Je trouve ça courageux et bien, que tu ais pris les devants comme ça dans ce que tu viens de dire. Et j'apprécie ton honnêteté, ta spontanéité même. Car ainsi, on sait tous les deux ce qu'on veut, ce que l'autre veut, et... bah tout simplement, c'est mieux. Prendre son temps, si tu en as besoin, ça me va parfaitement. Donc, pas de panique, beauté, je suis pas vexé, je suis même content. »

Clin d’œil à l'appui.

Oui, il se sentait mieux, maintenant, en fait. Et il prenait étrangement encore plus de plaisir à être ici, avec elle. Et juste avec elle. Même si le temps allait devoir passer, lentement, pour qu'ils se trouvent pleinement. Au moins, ils feraient ça ensemble, aussi.

 « Maintenant qu'on a fini avec les sujets moins sérieux, on mange quoi ? »

Son ton était léger, et Alix le connaissait ; c'était un trait d'humour pour détendre l'atmosphère. Un de plus. Mais jamais un de trop.

J'ai dit tout cela tellement vite que je me rends compte seulement après coup. Ah bah putain, oui, comme il dit. Mon dieu, qu'est ce que j'ai fait, sérieux ? Pourquoi j'ai fait ça ? C'est pas mon genre, pas du tout. Ça y est, la panique commence à monter et heureusement mes lunettes cachent mon regard fuyant mais certainement pas le fait que je sois tendue comme un piquet puisqu'il me le fait remarquer. Un trou de souris ? Personne n'aurait vu un trou de souris ? Ou une corde ? Ou que sais-je encore... « Là, j'ai juste envie de partir en courant. Je me retiens de rester assise sur ce transat. » Oui, j'ai envie de fuir, je me sens tellement mal à cet instant présent. « Je devais pas te dire ça comme ça, je sais pas ce qui m'a pris. » Oui, je flippe grave. Mettre les sentiments à nu, c'était pas du tout prévu au programme. Non, elle est vraiment pas la bien bienvenue, pas pour moi en tout cas.  « Honnêtement, je sais pas du tout ce que je veux. » Lui sauter dessus, lui dire de partir, me jeter par la fenêtre, ne pas me jeter par la fenêtre. C'est le bordel dans ma tête. Et ses clins d'œil, non mais faut vraiment qu'il arrête. Sans oublier ses sourires taquin et beaucoup trop irrésistibles. Mon dieu, tuez moi. Puis je repense au fait qu'il m'ait dit de vouloir me jeter dans la piscine pour me détendre. Oui mais non, ça fera tout sauf de me détendre.  « Si tu me balances dans la piscine, je serais obligée de t'y entraîner avec moi. » Et ce serait non négociable et très peu conventionnelle aussi... Je pivote la tête de droite à gauche. Mauvaise idée. J'éclate de rire, la pression qui redescend sans crier gare, il a le don de me faire décompresser. Encore un.  « Tu ne penses qu'à manger toi, c'est dingue. » Baissant les lunettes sur le bout de mon nez, le regard vers lui. Un regard plein de malices.  « J'ai fait un lasagne et comme je cuisine toujours pour un régiment, si tu en veux c'est avec plaisir. » Je préfère qu'il mange de mon lasagne plutôt qu'il ne me jette dans la piscine.

L'occasion était trop belle, l'opportunité trop parfaite, le moment trop idéal pour qu'il laisse passer cet instant. Ryan ricocha directement, du tac au tac :

 « C'est faux, je ne pense pas qu'à manger. Je pense à toi, aussi. »

Lui aussi il savait faire l'effet d'une bombe, et il ne s'était pas privé. Sans vraiment attendre la réaction de la jeune femme, il se leva, avant de venir poser son verre dans la cuisine pour retirer sa veste. Son t-shirt ne parvenait pas à masquer son corps athlétique, et même s'il n'était pas du genre à s'exhiber de la sorte, il aimait bien pouvoir montrer son allure de temps en temps. Quand il s'agissait d'aller à la plage, notamment, il n'était pas de ces timides qui ne voulaient pas se dévoiler, mais il n'était pas non plus de ceux qui roulaient des muscles pour impressionner les femmes.

Il s'en foutait de qui le regardait, il se sentait juste bien ainsi. Conséquence très probable du fait qu'au boulot, il portait une tenue lourde, étouffante, mais qui le protégeait et lui permettait de continuer de sauver la vie des gens. Parfois, dans le cœur de l'action, il ne la sentait même plus, poussé par l'adrénaline. Mais il se sentait quand même très différent sans sa panoplie de pompier.

 « Allez, à table ma bonne dame ! Et du coup, je vais ouvrir cette nouvelle bouteille. Si on la goûte pas, je vais devoir la ramener chez moi, et j'ai la flemme. Bon, où est-ce que... aha ! Trouvé ! »

Il y avait un tire-bouchon posé pas loin, sans doute pour ouvrir la première bouteille d'Alix. Il s'en saisit, et avec un geste répété plus de fois qu'il ne l'aurait admis, il ouvrit le vin qu'il avait acheté. Aussitôt, l'odeur se mit à lui chatouiller les narines. Il prit son verre, se servit, et attendit que la jeune femme se décide de le rejoindre pour prendre le sien. Ses doigts effleurèrent ceux de la belle au passage ; il se contenta de saisir le verre pour le remplir à l'identique du sien : à moitié, pour éviter les débordements.

 « Allez, santé ! Et après ça, on pourra se mettre tranquillement à table pour manger, si ça te va. D'ailleurs, où sont tes couverts etc ? Je veux participer, pas te laisser tout déballer pour ton invité. »

Charmeur, un peu, charmant, certainement. Mais surtout volontaire, comme toujours, et avec un réel souci d'aider. Il n'aimait pas ne rien faire pendant que les autres s'activer, au point que parfois, on devait l'obliger à s'asseoir.

Je relève la tête après cette déclaration à son tour. Alors comme ça il pense à moi ? Ça me rassure d'un côté parce que de mon côté, je pense toujours à lui. Même quand j'étais à l'autre bout du monde, je pensais continuellement à lui. Il est de loin la meilleure rencontre que j'ai faite en arrivant à LA. Bon même si niveau rencontres, je suis pas du tout au top mais quand même. Il me laisse pas le temps de réagir qu'il se lève pour rejoindre la cuisine. Bl., en même temps, je ne sais pas du tout ce que je pourrais lui répondre sur le coup. Je lui en ai déjà dit beaucoup trop sur ce que je ressens vis à vis de sa personne. Je l'entends chercher le tir bouchon et je ris. Quoi qu'il ne met pas énormément de temps à le trouver puisque je l'avais laissé sur l'îlot central. Je finis par le rejoindre, j'allume le fout à température modérée pour réchauffer le plat. Je sais pas quelle heure il peut être mais à entendre les bruit de mon estomac, c'est sûrement le moment même si j'ai pas encore avalé quelque chose de la journée. Ça aussi, il faudrait que je travaille là dessus. Je suis pas habituée à manger à des heures fixes et encore moins à ma gérer plusieurs fois sur la journée. Ça va, tu as trouvé ton bonheur ? Lui demandais je amusée. Je lui tends mon verre pour qu'il le remplisse en faisant exprès de ne pas remarquer les frissons qui me traversent le corps au contacte de ses doigts sur les miens. Santé ! Son énergie arrive à me fatiguer et pourtant, croyez moi, je suis hyperactive. Il sait pas rester en place, toujours à vouloir proposer son aide pour n'importe quoi. Du calme, jeune padawan ! Le taquinais je. Les couverts sont dans le tiroir du milieu, sous levier. J'attrape les dessous d'assiette, les assiettes et je me dirige vers la table qui se trouve non loin de la cuisine. Passer du temps en sa compagnie, c'est tout ce que je demandais sans vraiment le spécifier ni le montrer. Je sens qu'on va passer une très belle soirée. C'est bien parti en tout cas. Il ne met pas longtemps à me rejoindre armé des couverts et de la bouteille de vin. Je file récupérer le plat de lasagne du four pour l'installer au milieu de la table pour la découper en plusieurs parts. Je le sers en premier, les invités d'abord et je me sers par la suite. Bon appétit ! En espérant que ça te goûte.

 « Bon appétit, comme disent les Français ! »

Première bouchée, et déjà, le sourire épanoui et puéril d'un enfant qui vient d'avaler le meilleur plat au monde. Bon, ok, il exagérait, car même s'il aimait ça, il n'en était pas le fan le plus absolu. Mais il savait reconnaître la valeur d'une bonne cuisson, d'une nourriture bien préparée, d'ingrédients correctement mélangés et placés, et il ne pouvait donc que saluer la prestation du chef. Il prit une seconde bouchée, finissant la première rapidement, laissant la pâte chaude et couverte de sauce tomate lui descendre dans le gosier.

C'était chaud, ouais, mais c'était bon.

Ryan se laissa tranquillement le temps de digérer ses premières bouchées avant de reprendre la parole :

 « C'est très bon. Mais je crois que si à chaque fois qu'on se voit, je mange autant, je vais mourir de gros. Car un plat comme ça, ça donne envie d'en reprendre des portions complètes. »

Il observa un peu la jeune femme en train de manger, tout en continuant de faire de même. Il ne se souvenait plus du dernier moment qu'ils avaient partagé devant un plat. Etait-ce dans un restaurant ? Etait-ce chez Alix, à l'époque ? Etait-ce chez Ryan ? Il trouvait effarant de ne pas se souvenir, alors qu'il savait très bien comment la soirée s'était terminée. Tout se passait bien, et il avait du partir, appelé en urgence.

Ouais, ça avait du se passer chez lui. Il se retint de soupirer à ce souvenir.

 « J'espère que cette fois, je ne serais pas obligé de partir en plein milieu du dîner. Ça la foutrait mal, et en plus, je refuse de passer à nouveau le reste de ma soirée à me dire que merde, tout se passait bien, et j'ai pas pu... continuer. »

Il avait failli dire conclure, mais c'eut été malavisé. Et il savait qu'Alix, bien que charmée et charmante, ne devait pas être trop brusquée d'un coup. Déjà, là, ils en avaient eu pour la soirée avec tous leurs aveux.

Le repas se passe vraiment dans la bonne humeur et les rires. C'est sûr, il m'avait manqué, il y a pas de soute là dessus. J'en viens à me demander pourquoi j'ai mis autant de temps à me rendre compte que j'ai besoin de lui pour avancer. C'est quand même pas compliqué à comprendre qu'il est comme un genre de fenêtre dans le noir et je veux pas que la lumière s'éteigne. Il me complimente sur le repas et me précise que s'il devait à chaque fois manger ce genre de plat, qu'il allait prendre du poids. Tu rigoles ? Avec autant d'efforts physiques que tu fais au boulot plus tes heures de sport à côté, peu mal que tu prennes un pet de grammes. Je fais mine de me pencher sur le coté pour jeter un œil sur son torse. C'est bien ce que je disais. Alors maintenant mange et arrête de dire des conneries. Dis-je en riant. Non mais oh. C'est alors qu'il dit espérer ne pas être appelé en urgence. Non mais il ont des moments de congés quand même ? S'il était de garde, il serait à la caserne, non ? Je pige plus rien avec ses horaires et je crois que je réfléchis trop parce que à voir comment il me regarde, mon visage doit témoigner de toutes interrogations à l'intérieur de ma petite cervelle bien remplie. Son regard insistant me sort de mes songes. Bah... t'as bien des congés où tu n'es pas rappelé à la moindre urgence, quand même ? Non ? Ouais, j'avoue, cela me ferait bien chier qu'il doivent partir comme ça. On a déjà eu le coup alors qu'on passait une très bonne soirée au restaurant et il avait dû partir en urgence à passé vingt heure et surtout, en me laissant comme une conne où j'ai dû finir seule mon repas. Bon, il avait déjà réglé la note en partant et j'ai du rien payer mais quand même, c'était pas très agréable. Moi aussi, ça m'emmerderait de pas pouvoir... continuer. Je lui souris. Évidemment que j'avais fait gaffe à son hésitation. Je suis pas naïve non plus mais cela m'amuse qu'il pense à ça alors qu'on se revoit à peine. Comme je l'ai expliqué, c'est pas un rapprochement sur le plan purement physique avec lui qui me fait peur mais un rapprochement sur le plan sérieux entre nous. Bref, je me précipite pas, je laisse les choses venir et si nous devions passer la nuit ensemble et bien c'est que cela devait se passer comme ça. Ouais, je crois un peu au destin, faut croire. En fait c'est surtout cette électricité dans l'air autour de nous qui me fait dire qu'il y aurait peut-être des chances pur ce soir. Nos jeux de regard en disent long.

Une fois nos assiettes terminées, nous avons pas repris une deuxième part pour la simple et bonne raison qu'il fait chaud et que j'ai de toute façon pas terminé mon assiette et que je l'avais bien servi au départ. Une fois les assiettes au lave-vaisselle et Ryan m'ayant aidé à tout débarrasser et ranger, je nous sers un verre d'eau pour faire passer tout ça avant de revenir au vin mais du blanc cette fois-ci. Ça te dis de te baigner dans la piscine ? Il fait super bon et l'eau est délicieuse... puis c'est connu, l'eau aide à la digestion. Et s'il me dit qu'il a pas de maillot, j'en ai à Isao ici.

Ryan laissa ses yeux accorder un regard taquin à la jeune femme, avant qu'un nouveau sourire ne vienne se ficher sur son visage. Il avait beaucoup apprécié ce repas, et il tenait à le faire savoir. C'était un moment délicieux, une soirée qui s'entamait parfaitement, qui se passait merveilleusement bien, et qui promettait beaucoup.

 « Eh bien, en tout cas, profitons de cette soirée tant qu'elle dure. Car je passe un excellent moment, et j'espère que ça va continuer. La vie est trop courte pour se refuser à ce genre de moments, de soirées, où l'on peut être avec les personnes qui comptent véritablement. »

Ses lèvres s'élargirent.

 « Ce qui fait que, tout naturellement, je vais accepter ta proposition. Il fait bon, comme tu le dis, et me baigner en si agréable compagnie me fera le plus grand bien ! Par contre, je n'ai pas de maillot de bain, donc... soit j'y vais en caleçon, soit tu en as un à me dépanner ? Même si ça serait un peu surprenant. »

Il s'avéra au final qu'elle en avait un, appartenant à son frère. Tant mieux, alors ! Il le prit, lui adressa un sourire charmeur, puis passa dans la salle de bains pour se changer. Il déposa ses affaires au-dessus d'un petit meuble de rangement, puis il s'apprêta à ressortir. Il s'arrêta devant la porte, le cerveau réfléchissant. D'ici quelques instants, il allait se retrouver dans une piscine avec Alix, laquelle serait en bikini.

Il n'était pas gêné à cette idée, bien au contraire. Voir cette sublime femme en tenue aussi légère serait un régale pour les yeux, mais... était-ce réellement une bonne idée ? Après tout, et malgré ses aveux – ô combien plaisants ! - elle allait peut-être avoir du mal à rester impassible. Très vite, toutefois, Ryan décida d'écarter cette pensée sordide. La jeune femme avait proposé, à elle d'assumer derrière et de mettre à l'épreuve ses pensées.

Il sortit donc.

 « Attention, chaud devant ! »

Tel un enfant, il sortit à petite vitesse, mais sauta carrément dans la piscine lorsqu'il l'atteignit. Entièrement immergé avant de remonter à la surface, le pompier revint vers Alix avec un grand sourire, l'eau dégoulinant jusque dans ses yeux.

 « T'as raison, ça fait un bien fou ! »

Il la regarda, la découvrant un peu plus encore désormais. Elle était belle absolument partout, qu'importe où le regard se posait. Il essaya de ne pas se montrer trop insistant, ne voulant pas la mettre mal à l'aise.

Contre tout attende, il accepte mon invitation à aller nous baigner dans l’an piscine. Cette piscine, je l’ai voulu et c’était l’un de mes critères primordiaux pour l’achat d’un loft. J’ai vraiment cherché et dans mon étonnement, j’ai pas mis énormément de temps à le trouver. L’agent immobilier m’avait dit qu’il y avait plusieurs personnes intéressées alors j’ai mis un peu au dessus du prix annoncé et je l’ai eu. Je suis vraiment contente parce qu’il correspond parfaitement à ce que je voulais. Il est bien situé, bien aménagé avec une bonne cuisine, une chambre et séjour spacieux, un jardin et une piscine. Que demander de mieux ? Me voilà dans ma chambre pour enfiler un bikini. J’aurais pu opter pour un maillot une pièce mais finalement, j’ai choisi un bikini bleu. Allez savoir pourquoi ? Je suis peut-être en mode séduction ? Je sais pas trop ce qu’il m’a pris de lui proposer cela alors qu’on pense et on veut tous les deux la même chose... on a jamais dépassé ce cap mais j’en ai réellement l’envie, je dois bien avouer. Une fois le bikini enfilé, je descends et je le vois courir comme un enfant en direction de l'étendue d’eau. Je lâche un rire avant de me diriger vers le jardin et il plonge tête la première. J’en peux plus de lui, j’en vous jure. Seulement, ai-je à peine le temps de me retourner qu’il s’avance vers moi, trempé, un large sourire aux lèvres... oh là ! Non, non, pas ca ! Je vois bien dans son regard ce qui lui traverse par la tête. Je me recule pas après pas jusqu’à me retrouver contre la vitre de la terrasse, bloquée contre celle-ci et son corps musclé. Oh non, n’y pense même pas, Merson. Dis-je sur un ton faussement dur. J’en vais finir à l’eau, je le sais bien mais qui ne tente rien à rien pas vrai ? Je lui attrape les mains mais face à lui, franchement, j’ai aucune chance. Bien plus fort que moi, je ne fais pas le poids. Je peux pas m’empêcher de rire face à cette situation, vraiment pas sérieuse. De toute façon, je compte bien l'embarquer dans ma chute. Non mais s’il pense qu’il va pouvoir me jeter à l’eau sans représailles, il se met le doigt dans l’oeil.

C'est avec un grand rire que Ryan garda les mains de la jeune femme dans les siennes. Ils étaient serrés, très proches l'un de l'autre, et il n'y avait jamais eu autant d'intimité ni de proximité entre eux. Il était là, lui, en simple short de bain, son torse épousant pratiquement le bikini d'Alix. L'envie de rester là et d'essayer quelque chose était clairement dessinée dans son esprit : le pompier n'aurait qu'à bouger un peu la tête et il pouvait poser ses lèvres contre celle de l'infirmière.

Mais il n'en fit rien.

Car dès lors, il savait qu'il y avait mieux, et surtout plus amusant, à faire ! Alors, serrant davantage les mains de la jeune femme, Ryan commença doucement à l'entraîner vers le bord de la piscine. Les voisins les observaient-ils ? Peut-être, mais au fond, quelle importance ? C'était leur moment, ils avaient bien le droit d'en profiter. Et c'était ce qu'ils comptaient bien faire, de toute façon. Ils se savaient attachés l'un à l'autre, alors au diable les autres.

 « Tu crois ça ? Moi je pense que si, on va un peu se mouiller aussi par chez toi, ma belle. »

Il avait plus de force qu'elle, et il n'eut donc aucun effort à l'attirer sur le bord de la piscine. Il la força à se pencher au-dessus de l'eau, et par un habile mouvement, il l'enlaça au niveau du ventre.

 « Allez, à trois, on va dans l'eau. Un... deux... »

Evidemment qu'il n'attendit pas trois.

S'il avait tenté de la jeter, de la pousser, elle aurait réussi à l'attirer quand même. Alors il préféra la garder dans ses bras, appréciant ce contact physique particulièrement doux, et il bondit avec elle pour se jeter de nouveau dans l'eau. La piscine cria, éclaboussant les bords alors que les deux tourtereaux nageaient pour retrouver le chemin de la surface avec leurs têtes. Encore une fois, Ryan fendit la surface de l'eau dans un grand rire.

Tel un enfant, il prenait un malin plaisir à tourmenter un peu Alix. La jeune femme, du reste, lui rendrait certainement la pareille dès que possible, et cela lui convenait tout à fait. En attendant, il s'approcha d'elle, sans chercher à l'enlacer cette fois. Inutile de trop répéter ce geste pour l'instant... car encore une fois, il fallait prendre le temps.

Il y encore une seconde, j’avais ses mains dans les miennes où son contact m’a procuré des électrochocs à travers le corps et la seconde qui suivit, je me retrouve au bord de la piscine, enlacée dans ses bras. J’ai même pas eu le temps de dire ouf qu’il me pousse légèrement vers l’avant, je perds l’équilibre et je me retrouve à et sous lui qui plus est. Non mais quelle chance j’avais face à sa force, sérieux ? Que dalle. Il va me le payer, pour sûr. Je nage vers le bord de la piscine, Ryan me suivant de près, je me retourne alors. Non mais tu as le nez bouché toi, tu sens pas le danger arriver. Dis-je sur un ton faussement menaçant parce que clairement, je suis pas crédible à rire comme une conne. La seule chose de vrai, c’est que je vais lui rendre la pareille et il paie rien pour attendre le pompier là. Il ne m’a pas fallut longtemps pour bondir sur lui et lui mettre sous l’eau. Je profite du fait qu’il vire l’eau de son nez pour m’éloigner de lui, me retrouvant ainsi de l’autre côté de la piscine. Sur le coup, j’ai un peur de sa vengeance. Mais je sais pas pourquoi, au lieu de sortir de là, je reste sur place comme une débile, sourire aux lèvres parce que je savoure mon acte même si je sais pertinemment que je vais le regretter. Je sais pas où ce jeu va nous mener mais je me soucie pas de ça pour le moment. On verra bien ce qui arrivera après tout, pas vrai ? Mais le voilà qui se rapproche de nouveau dangereusement. Par réflexe, je croise les bras autour de ma taille histoire de ne pas lui faciliter la tâche s’il lui prenait l’envie de me soulever pour me jeter une seconde fois. Encore débile je sais. Mais là il est beaucoup trop proche et je peux sentir son souffle contre mon visage. Je relève la tête pour venir planter mon regard dans le sien. Et maintenant ? Je me sens prise au piège, je sais pas si il attend que je fasse le premier pas pour ne pas me brusquer ou si, au contraire, il va prendre les devants parce que la tentation est trop forte. C’est bon, je crois que je suis bien trempée là.